lundi 27 septembre 2021

Sur mes pas en danse: "Come a bit closer", comme une fable allégorique !

Samedi début de soirée de septembre, je quitte le Parc des Faubourgs (où était présenté O2) pour me diriger au Wilder plus à l'ouest. Pour m'y rendre, je prends la rue Ontario jusqu'à St-Laurent et ensuite je bifurque sur la Catherine, ce qui me permet de revoir des coins de la ville presque oubliés. Cette marche est pour aller découvrir "Come a bit closer" de Camille Lacelle-Wilsey. 

Cela m'a été confirmé, cette oeuvre, j'en avais vu "des premiers pas" lors d'une édition précédente du OFFTA (juin 2017). Mes souvenirs sont vagues, mais j'en retiens un, celle de l'entrée toute en vitesse des interprètes. Pour le reste, nada, mais ce n'est pas grave, je repars à zéro ! Une fois dans la salle, je prends place dans "mon siège" première rangée et pendant que les autres spectatrices ou spectateurs prennent place, j'examine la scène plongée dans la pénombre devant moi. Voilà pour moi, un moment privilégié de mise en état pour tenter de découvrir ce qui me sera présenté ! Il y a là juste devant moi, un petit assemblage de tissus qui a tout d'un petit nid. Pour le reste, la pénombre cache tout. 

                                            Photo de Denis Martin fournie par Tangente

Une fois les mots d'usage prononcés, la scène devient toute sombre et arrive sans qu'on puisse la voir une femme. Et puis la lumière nous révèle cette femme assise avec une guitare devant elle. Elle entame une chanson qui a tout de la balade médiévale, débutant (ça je le saurai plus tard) un retour dans le temps. La voie est douce et me charme détournant parfois mon attention des paroles. Le plaisir reste néanmoins présent tout au long de cette introduction chantée.

Et puis la noirceur revient et pendant que je l'entend quitter, la musique live (par Eugénie Jobin), du côté jardin se fait entendre. Et avec un réaménagement des panneaux suspendus sur la scène, les interprètes se préparent à entrer, ça je le vois. Et puis s'ensuit l'entrée en scène de ces trois femmes (Mona El Husseini, Rebecca Rehder et Nien Tzu Weng) et de cet homme (Gabriel Favreau) qui par petits sauts qui résonnent, semblent pour moi, faire le tour, le tour et encore le tour de ce paradis dans leur plus simple habit. Sur cette scène verte tout autour, le retour dans le temps me ramène au temps d'Adam et Ève !
                                       Photo de Sandra Lynn Bélanger fournie par Tangente 

Mais le temps avance implacablement et les tableaux qui suivent, au rythme de la musique live nous ramène peu à peu à une époque plus contemporaine. Celle à laquelle le plastique, tout vert soit-il, envahie la scène comme il l'a fait dans notre quotidien, malgré la beauté des toiles qui règnent tout en haut. Cette opposition me frappe ! Enfin comme toute histoire a une fin, elles et lui quittent dans l'ombre, résigné.es et le silence reprend ses droits après un combat contre cet envahissement "polymérique" !

Mes pas me ramènent à la maison avec en tête, les images et la musique de cette fable onirique portée par des gestes empreints de naïveté et de simplicité  enrobée par de la musique fort riche. 

 


Sur mes pas en danse : "O2", une bouffée d'oxygène en pleine ville !

 C'est en un samedi de fin septembre, une des Journées de la culture 2021, que mes pas me portent au pied du Pont Jacques-Cartier jusqu'au Parc des Faubourgs. J'y reverrai "O2" des Berceurs de temps (Sarah Dell'Ava et Ilya Krouglikov). Une proposition avec presque cinquante interprètes qui dure six heures, dont pour ma part, je verrai pendant un peu plus de deux heures ! La météo est parfaite lorsque je me rends sur cette place publique achalandée en bordure de la rue Ontario, parfois fort bruyante (lire ici circulation automobile et de motocyclettes), en face de l'église. Sur cette place, il y a un bassin et ses fontaines d'eau devant et autour desquelles les interprètes seront en mode actif ou en mode passif. 

Je me permets ici de reproduire le texte de présentation qui selon moi, illustre fort bien ce que j'ai vu et aussi vécu. "Avec le ciel et la nature urbaine en guise de théâtre, elle offre un temps suspendu de douceur, un baume au cœur du monde bousculé par l’inquiétude et l’isolement. O2 comme l'oxygène, une bouffée d'air frais. Une respiration portée à deux, pour décupler notre amplitude personnelle et collective. Un geste offert, un sourire, une présence… Et si la danse pouvait réparer les vivants?"

À mon arrivée, je reconnais bon nombre des interprètes, mais peu importe, il est possible pour toutes et tous de les reconnaître par leurs habits noir et blanc. Certains sont assis, d'autres dansent en solitaire. Autour du bassin, il y a aussi des tables avec des dactylos (permettant aux interprètes d'écrire un mot pour celui ou celle qui sera leur récipiendaire d'une danse individuelle). 

                                                           Tirée du site FB de l'évènement

Donc, à mon arrivée, je dois trouver une place pour observer. Cette place sera un banc dos au bassin ! Mais peu importe, je trouve la position pour découvrir ce qui se passe et pas seulement en danse, parce que voyez-vous, la faune urbaine habituée à ce lieu est bien présente et active. Sur ce point, j'y reviendrai plus tard. 

Ayant découvert "O2" à la dernière édition du FTA, j'y revois certains "tableaux" avec le même plaisir et toujours aussi intrigué par les changements chorégraphiques. Il y a celui durant lequel tout.es les interprètes rassemblés par le son du violon, sautent et qui à tour de rôle, pour une raison qui nous est inconnue, s'assoient jusqu'au "last women standing" ! Le tableau est tout simple mais néanmoins fort intéressant à suivre et à revoir. Il y aura la suite durant laquelle, dans un ordre toujours aussi inconnu pour moi, ils se remettent à tournoyer. À ces moments de prestation de groupes, suivent ceux durant lesquels, il ou elle évoluera seul.e, pendant qu'un.e autre est assis à côté de moi ou qu'une autre chante appuyée sur un arbre. Ils conservent mon attention, malgré les déplacements des "habitué.es" de la place qui vont et viennent dans le même espace pour, entre autres, s'échanger une canette de bière. 

Il en reste que durant ces moments, j'ai pu saluer bon nombres des interprètes, j'ai échangé avec une spectatrice fort sympathique et j'ai aussi eu pour moi deux performances (moments privilégiés pour le spectateur "première rangée" que je suis !). Il y a d'abord cette femme qui pose sa pierre devant moi pour ensuite me proposer ses mouvements tout personnels. Et un peu plus tard. une autre, avec un si beau sourire qui me propose une en plus de ces mouvements. un papier sur lequel il est écrit, "une prise sur les poignets s'échapper du bruit. revenir à celui de l'eau et du rire d'un enfant." De ce mot , mais surtout de ce qu'elle me propose en danse, je n'ai qu'une phrase en plus de mes remerciements, "c'est comme si tu me connaissais !" Toi pour cette rencontre et tes mots, merci !

Le temps passe, je change de perspective et je vois en passant une jeune fille et son père en pleine discussion avec une des interprètes, comme quoi, ce qui se passe sait capter la curiosité ! 

J'y serais bien resté jusqu'à la fin, mais plus à l'ouest, je dois me diriger pour une proposition de Tangente et pas question d'arriver en retard ! 

 


samedi 18 septembre 2021

Sur mes pas (réels) en danse: Une rencontre bien concrète avec "Invisible" d'Aurélie Pedron.

L'invitation d'Aurélie Pedron s'est présentée sur mon fil FB, "Nous testons très prochainement INVISIBLE et avons besoin de vous pour faire vivre l’œuvre ! Je n'avais qu'à envoyer un message privé pour savoir où. Évidemment, j'ai envoyé un message en retour duquel j'ai appris l'endroit pour m'y rendre en ce beau samedi après-midi de septembre. Je n'en suis pas à ma première rencontre avec une oeuvre de cette créatrice "hors norme" que j'apprécie beaucoup. De mémoire, la première fois, c'était pour "Entre" en 2014 ou 2015 dans le Café du Monument National. Une rencontre à l'aveugle d'une dizaine de minutes dans un "cocon", présentée comme "une invitation à vivre l'intime: profondes intimités des rapports, subtiles intimités des corps. Percevoir autrement les limites qui nous séparent, la coexistence des êtres". Invitation que j'ai acceptée une deuxième fois plus tard dans un parc (le Square Cabot, de mémoire !) avec le même plaisir. Depuis cette première fois, il y en a eu d'autres, différentes ("La Loba", "Indeep" et "Antichambre"), mais toutes aussi marquantes. Donc, oui à votre question, j'apprécie beaucoup cette créatrice et je suis toujours curieux de découvrir ses créations.

                                              Tirée du site de Danse-Cité

En ce samedi après-midi, je pars de ma partie est de la ville pour me rendre dans la "lointaine" partie ouest de la ville (pas tant que cela, mais quand même à une heure par les transports en commun !) dans le hall d'entrée d'une Maison de la Culture (celle de Mylène Robillard qui m'a proposé tellement de belles rencontres via Zoom durant les mois de pandémie.). Cette fois, c'est en chair et en os que je me rends au kiosque d'entrée pour compléter quelques formalités (non! pas seulement ceux pour la COVID). À l'entrée, on me remet un feuillet, "Livret des possibles" et un jeu de cartes ""Invisible le jeu" de cinquante-deux cartes. Je les mets tous les deux dans mon sac, sans les regarder et je rentre dans le lieu. Le tout a déjà commencé (le tout en ce samedi durera  six heures). L'espace est grand avec, autour (mais pas seulement, des chaises, des coussins par terre, des fauteuils). Il y a deux interprètes en action et d'autres personnes autour. Difficile pour moi de distinguer qui sont les interprètes et qui sont les spectateurs, mais vite cette question disparait de ma tête.  Il y a plein d'autres choses, mais pas question d'en dire plus ici, parce que le plaisir de la découverte doit être conservé. En effet, en janvier prochain (27 au 30 janvier), l'oeuvre sera présentée par Danse-Cité et elle mérite que y fasse un tour. Elle sera présentée pendant soixante-douze heures consécutives, oui oui !! Pour les détails, voici le lien,https://danse-cite.org/saison/invisible

Sans divulgacher, je peux vous dire, après avoir lu le feuillet que vous serez guidés sur votre rôle qui pourrait ne pas être que passif. Pendant ces trois jours, vous pourrez venir et revenir à votre guise (ce que je compte bien faire).

Il en reste que pendant ma présence fort agréable d'un peu plus de quatre-vingt-dix minutes, j'ai particulièrement apprécié deux moments. D'abord celui durant lequel un jeune enfant de moins d'un an induit le mouvement des interprètes en action juste à côté. Il y a aussi ce moment de grâce et de tourbillon sur cette chansonnette française. Des exemples de moments imprévisibles qu'il sera possible de découvrir si nous disons "présent" ! 

Le temps passe, je pense quitter. Juste avant, je glisse la main dans mon sac pour prendre le jeu de carte et en piger une au hasard. J'y lis "Quand tu voudras partir, reste encore un peu..." et évidemment, c'est ce que j'ai fait.

Une fois parti, pour vrai, dans le métro, je reprends une autre carte au hasard qui se lit "Quand tu seras rentré chez toi, pense encore à nous.". C'est fait Aurélie et je prends aussi rendez-vous pour la prochaine fois et suivre les invitations écrites sur tes cartes..

Sur mes pas réels en danse: Une autre incursion intéressante dans l'univers de Maria Kefirova !

 Dans cette première semaine fort chargée de rentrée culturelle (comme si tous les diffuseurs s'étaient donnés le mot pour démarrer leur saison en même temps!!!), mes pas en ce mercredi soir me portent jusqu'au MAI pour assister à la première de "backs, boxes, towels" de et par Maria Kefirova. Une fois les procédures d'usage complétées, je me mets en attente près de la porte pendant qu'autour de moi le lieu se remplit peu à peu. Je suis toujours curieux de découvrir ce que cette créatrice me proposera, moi qui a du apprivoiser ses oeuvres avec le temps. Cette fois, on m'indique dans la description que "L’œuvre suit le fil de sa curiosité à l’égard du concept et de l’incarnation de la friction.". Avec le temps, j'ai appris à apprécier sa façon d'aborder le monde et de nous le transmettre. "The Nutcracker" est définitivement, une oeuvre hors norme, abstraite et captivante. qui laisse une forte impression. Et qui pour moi, scelle définitivement la relation créateur-spectateur avec elle !", voilà comment je terminais mon texte suite à ma rencontre et qui donne la principale raison d'être là en cette soirée d'ouverture du MAI.

                                          Crédit : Johan Deschuymer (tirée du site du MAI)

Me voilà donc, première rangée devant une scène toute blanche avec à ma gauche, un triangle rectangle tout noir, à ma droite, du carton ou des cartons, de nombreux fils qui pendent un peu partout sur l'espace scénique et enfin au fond à droite un objet recouvert d'un drap. L'espace scénique me semble néanmoins tout vide. Et une fois que le tout commence, Maria Kefirova prend possession des lieux et de mon attention. Elle le fait avec des gestes tout simples et son regard intense, en se déplaçant toujours face à nous et en changeant de fichu. J'y vois un message m'indiquant que si tout est assez stable, il y a des choses qui changent. 

Et puis arrive le moment durant lequel les cartons deviennent boîtes et que le tout, lire ici le titre de l'oeuvre, prend tout son sens et capte totalement mon attention. Je suis intrigué par le sens de ses gestes et des sons qui émergent de ses boîtes qu'elle déplace sur la scène, un peu autour aussi, selon une logique qui m'échappe. Cela ne me déplait pas, au contraire même. Impossible de rester indifférent aux éclairages qui évoluent habilement dans tout le spectre chromatique pour suivre ce qu'elle nous propose. Tout cela pendant que découvert de sa toile un écran de télévision nous présente des images dont celles d'une boîte de "Ryvita, snackbread" et qui parfois attire, sinon détourne mon attention ! Les boîtes muettes ou audibles sont déplacées par elle et moi tout au long. Et puis arrive le moment de la transformation "radicale" de l'espace scénique qu'elle effectue dans un ordre en apparence aléatoire et dont le résultat est particulièrement beau. Je la suis attentivement effectuer sa tâche jusqu'à ce qu'elle nous quitte dans une finale ambiguë que j'apprécie beaucoup ! Et lorsque nous quittons le lieu pour nous rendre dans la salle d'exposition, le lien était fait avec les oeuvres exposées qui présentent en mots des bruits. 

Une soirée qui me confirme encore que dans la vie, persister permet de découvrir des univers artistiques hors normes fascinants ! Merci Maria !


jeudi 16 septembre 2021

Sur mes pas réels aux "Danses Buissonnières": Trois propositions toutes autant différentes qu'intéressantes !

 Sur le chapeau des roues, débute ma saison danse ! Pour ma deuxième soirée, mes pas me portent jusqu'au Wilder pour découvrir les trois propositions des "Danses Buissonnières 2021". Répétant le rituel de la présentation de mon passeport vaccinal et de mon billet, je trouve ma place dans la salle, non sans avoir salué plein de gens que je reconnaissais, malgré nos masques !

Pendant que les derniers sièges trouvent preneuse ou preneur, il y a devant moi les derniers préparatifs qui se font par cet homme qui met sur le plancher du rubans gommés au sol. Il y a des projecteurs en attente sur le côté de la scène et un autre derrière à côté duquel cet homme se tient immobile, intrigant !!!!

En ce lundi soir, trois propositions sélectionnées par le jury via Zoom comme nous l'indiquera l'une de ses membres Claudia Chan Tak en début de présentation. Elle nous rappelle aussi qu'après la présentation, il y aura une discussion avec le public, yeah !!!! 

Les lumières s'éteignent et s'en suit une oeuvre, "GODLIN" de Jontae McCrory, dans laquelle je découvre des projections vidéo qui avec le temps je découvre tourne en boucle et cet homme (Vincent Michaud)  maintenant en action déplace un miroir et/ou un tableau et cette femme (Amara Barner) qui danse. Le tout m'intrigue, la dualité, vidéo-scène, me rend la tâche difficile pour suivre le sens ou mon sens de l'oeuvre. Arrive le moment, celui durant lequel cette femme enlève les repères (lire ici les rubans gommés mis sur la scène. La proposition me surprend et malgré mes efforts son sens m'échappe, même si je cherche le fil qui me permettra de le découvrir. Malgré tout, le spectateur que je suis est satisfait d'être un peu déboussolé !

                                           Photo de David Wong fournie par Tangente

Après une pause durant laquelle la scène est nettoyée avec application, nous apparait, cette femme de dos face à une fenêtre qui est en fait la projection lumineuse sur un mur. Cette femme vêtue d'une robe longue est Alexandra Caron qui nous propose "Abyssale Solitude". Et sa solitude, elle m'apparait rapidement et intensément. De dos pour moi, elle regarde par cette fenêtre qui semble pour elle la seule façon de fuir le lieu ou sa condition ? Avec une scénographie toute simple (celle que j'apprécie), elle s'exprime avec des gestes (quels beaux et éloquents mouvements des bras qui me captivent!) et des mouvements circulaires dans lesquels je vois et je ressens de grandes émotions. La longue robe claque et lorsque les horizons semblent éclater, elle, est toujours là. À la toute fin, les rotations confirment son abyssale solitude et je la sens résignée à y rester. Ouf !! quels moments forts. Une proposition que je voudrais revoir en version plus longue !

                                           Photo de Vanessa Fortin fournie par Tangente

Autre pause sanitaire et lorsque les lumières se rallument, il y a cet homme (Trevor John Ferrier) à l'arrière avec des instruments de percussion, cette femme (Ariane Benoit) qui arrive et cet autre homme  (Aly Keita) étendu face au sol qui m'entraîneront dans "Djata : Conversations du Manden". Pendant que les percussions m'interpellent, que la voix et les mouvements de cette femme me captivent, cet homme peu à peu surmonte la gravité et se lève. La suite, pour moi a tout du rituel qui amalgame avec force le mouvement et le son. Ce corps qui se lève et qui avec des gestes, alliant force et fluidité, et des sons de gorge affirme sa présence, impossible pour moi d'y rester indifférent. Il en reste que la trame narrative de cette proposition m'a été présentée par le chorégraphe, Aly Keita, lors de la discussion d'après représentation. Et c'est grâce à une enfant présent, merci à lui !, qu'il nous l'a raconté avec une sincérité et une émotion irradiante. D'où mon commentaire, il faudrait que cette oeuvre soit présentée à un public de tout âge avec en introduction, cette histoire qui permettrait à toutes et tous, peu importe l'âge, de pouvoir mieux apprécier ce qui suivrait. Après tout, les Danses Buissonnières sont et devraient être les premiers pas d'une oeuvre vers un plus nombreux public !

                                            Photo de David Wong fournie par Tangente


mardi 14 septembre 2021

Sur mes pas (réels) au Festival Quartiers Danses: Un programme quadruple tout azimut !

 C'est durant une soirée dominicale, habituellement consacrée à autre chose, que mes pas m'ont amené jusqu'à la Cinquième Salle de la Place des Arts pour assister à un programme quadruple proposé par le Festival Quartiers Danses. Il y a, il me semble, très longtemps, que mes pas m'avaient porté dans le Quartier des spectacles. Venant du nord de la ville, je découvre peu à peu les "effluves" de son activité, because les Francofolies ! Je trouve mon chemin jusqu'à l'entrée, rue Ste-Catherine qui est fort calme ! Tout aussi calme le parcours jusqu'à l'entrée de la salle. Mes différents arrêts faits, pour montrer mon passeport vaccinal, d'abord et mon billet ensuite, je me rends jusqu'à mon siège. Peu à peu la salle se remplit et le tout commence.

Tirée du site internet du Quartier des spectacles de Montréal

Pour moi, assister à un programme multiple m'amène une petite réticence parce que de passer d'un univers à l'autre en si peu de temps est une "mission périlleuse". Au final, le tout s'est bien passé avec des pauses justes assez longues, mais pas trop ! Malheureusement, il y aura un bémol, celui du bruit régulier produit par un photographe tout au long de la soirée, détournant parfois mon attention de ce qui se passait devant moi sur scène.

Donc, la soirée commence avec "Encounter" qui, selon le programme de la soirée, "met en lumière le chemin sinueux qui mène un individu à la rencontre de son “soi”, équilibré, en paix et en harmonie avec son environnement". Je découvre, émergeant de l'ombre, une masse de forme indéfinie qui se met à bouger. J'y vois un corps, comme un coeur qui se débat et puis là devant moi sur la scène, s'emballe, se déballe, se libère et s'envole. Le chemin est long, parsemé d'embûches que l'on ressent par les mouvements que cette femme nous montre jusqu'à la fin qui est fort belle. La soirée débute sur un bon pied !

Il s'en suit après une très courte pause, "Longueur d'onde". Annoncé comme un "solo interprété par Mateo Picone qui s’inspire des processus de réception et de perception d’informations sensorielles.", ma perception de l'oeuvre, comme celle de mes voisines devant moi, nous a fait voir les mouvements d'un corps hors contrôle ou à tout le moins partiellement hors contrôle, comme. Cet homme là devant nous, semble être soumis à des décharges électriques internes qui se traduisent par des mouvements dont les ondes se rendent jusqu'à nous. Il sent notre présence et tente parfois de communiquer. Une courte pièce qui néanmoins laisse des traces. 

Arrive un entracte, le temps de retrouver ses repères. Et puis, le rideau s'ouvre sur "Soliloquy" de et par Charles Brecard. De la pénombre émergent, un escabeau à gauche et un squelette sur un monticule qui s'avérera un corps. Et puis je vois ce corps, portant son passé et ses drames entreprendre sa marche, son retour vers ses origines, illustrant par ses gestes les états d'âme de son chemin vers la réconciliation et de pouvoir faire la paix avec son passé, laissé en haut de cet escabeau.

Courte pause et nous apparait sous l'un des deux ronds de lumière au devant de la scène une femme (Véronique Giasson) et un homme (Nicolas Zemmour) pour "RESET". Ils semblent s'échauffer devant nous. Par la suite, dans une oeuvre qui correspond, selon ma perception, à la description "cette pièce met en lumière le corps ; le sien, celui de l’Autre et la relation égalitaire qui s’établit entre les deux à travers leur voyage et leurs trajets complexes. 

La pièce est technique, cérébrale, mais il se dégage un parfum chorégraphique qui captive. Et ces moments "RESET" se terminent de façon fort logique et attendue (pour moi, à tout le moins).

En ce début de saison fort sinon trop riche en propositions, cette sortie au Festival Quartiers Danses m'aura permis de découvrir de belles propositions. 



mercredi 8 septembre 2021

Sur mes pas (virtuels) de spectateur pour obtenir ma "prescription chorégraphique" par la gang de Tangente.

Il y a des signes qui ne mentent pas, le temps plus frais et la noirceur qui pointe le bout de son nez de plus en plus tôt. À cet automne en vue, un signe de plus, un rendez-vous proposé pour nous, amateur.es de danse pour recevoir une "prescription chorégraphique" de l'un.e des commissaires de Tangente. 

                                                               Tirée du site de Tangente

Cette invitation s'adressait-elle à moi qui veut me rendre aux sept soirées au programme, "Passe Danse" en main ? Prudent, j'ai posé la question avant et suite à la réponse positive fort claire, j'ai pris rendez-vous et tellement heureux de l'avoir pris. 

Quelques minutes avant l'heure prévue, je me mets en ligne et à l'heure pile de mon rendez-vous, je suis accueilli fort chaleureusement par Stéphane Labbé et toute son équipe. Les premiers moments sont ceux des présentations et de quelques échanges amicaux. Par la suite, je suis invité à me déplacer dans une plus petite salle virtuelle pour rencontrer, fort chanceux, deux commissaires, Élisabeth-Anne Dorléans et Laurane van Branteghem. Les dix prochaines minutes débutent par une question de ma part (le prof en moi sera toujours présent !) et elle portait sur les échanges entre les cinq commissaires pour déterminer le choix des propositions retenues. La réponse est fort intéressante et fait ou fera l'objet d'un podcast que j'écouterai avec grand plaisir.

Par la suite, c'est à moi que l'on pose une question, Qu'est qui me rejoint le plus dans une oeuvre chorégraphique ? Je ramasse mes idées pour proposer ma réponse dans laquelle j'indique que j'apprécie particulièrement une oeuvre qui me présente un propos qui me parle et/ou qui me touche. Sans que je sois nécessairement sensible à la qualité technique des mouvements et des gestes, ces derniers doivent porter sans interférer ce que je vois, tout comme la trame musicale, sur une scène épurée, de préférence.

Les dix minutes prévues passent vite, trop vite même, mais j'ai droit à mes deux prescriptions. De Laurane, la soirée avec Sonia Bustos (une de mes belles rencontres fort touchantes durant la pandémie) et Rachelle Bourget que je découvrirai pour la première fois. De Élisabeth-Anne, la soirée avec Shion Skye Carter et Jean-François Bienvenue, nouveaux visages pour moi, dont elle me présente brièvement les thématiques, fort invitantes d'ailleurs.

Suite à ces propositions, je constate qu'elles ont bien décodé le spectateur que je suis, soit celui qui est un amateur à la recherche de "rencontres artistiques".

Lorsque vous lirez ces lignes, la soirée de rencontre sera passée, mais je peux vous affirmer que cette invitation à l'image des prescriptions littéraires, amenée par une des commissaires est une très bonne façon de débuter l'année culturelle. Et si cette initiative se refait, n'hésitez pas et dites oui, comme pour aller à la rencontre des différentes propositions au programme cet automne.


mercredi 1 septembre 2021

Sur mes pas (réels): Une belle et riche rencontre avec les Escales Improbables pour découvrir "Forces motrices" !

 En cette dernière soirée du mois d'août, mes pas m'ont amené jusqu'à un endroit que j'ai fréquenté régulièrement à une autre époque, soit l'auditorium du Patro Villeray aussi connu à l'époque comme le Patro le Prévost, lorsque mes pas m'amenaient découvrir les propositions de la Maison de la Culture de mon arrondissement (déménagé depuis, un peu plus loin dans un lieu plus moderne).

Au programme, une proposition gratuite dans laquelle "conte, musique et peinture s'entrelacent", dixit le programme virtuel de la soirée, "Forces motrices". Un type de proposition qui ne fait pas partie de mes destinations habituelles, mais pourquoi pas en cette fin de saison estivale.

                                          Tirée du site de Escales Improbables de Montréal

Après avoir gravi les escaliers jusqu'au deuxième étage, je retrouve le hall d'accueil dans lequel, vingt minutes avant, plusieurs spectateurs sont déjà présents. Et c'est avec une salle assez remplie que débutera la représentation avec une chanson avec sur la scène, deux assemblages métalliques qui seront aussi utilisés comme instruments de musique et une toile grand format au milieu. Une voix (celle de Denis Lavalou, auteur et narrateur) se fait entendre, une voix qui sera présente tout au long de l'heure qui suit qui débute par "Il était une fois ...." Prennent place sur scène, un musicien (Erik West Millette) et un peintre (Charles Acek). Le sujet de la soirée, la construction du chemin de fer canadien se déploie avec des passages oraux tout à fait poétique qui nous permet d'en imaginer des épisodes. Il y aura aussi devant nous ces paysages qui d'une touche à l'autre prennent forment et se métamorphosent aussi. Une fois rendu au bout, le créateur fait le vide et le transforment en une autre, comme ce que découvre le tracé du chemin de fer au fur et à mesure de son déploiement dans les vastes territoires. Tout cela, enveloppé par des passages musicaux fort riche (guitare, contrebasse, percussion) pour former un tout fort captivant. Il en reste que pour le spectateur que je suis, et je suis convaincu que je ne suis pas le seul, le tout demande un effort important. En effet, pendant que je porte mon attention sur l'oeuvre qui se développe devant moi avec les habiles et fascinants coups de pinceaux ou des jets de bonbonne de Charles Acek, il faut que je sois attentif au propos ou l'inverse. Après un certain temps, je m'y adapte et le rythme pris l'amalgame des arts est fort agréable.

Une soirée toute différente de mes sorties habituelles, mais que j'ai bien apprécié. Une proposition à laquelle je retournerais pour la découvrir avec plus d'attention.