vendredi 30 décembre 2022

Sur mes derniers pas de spectateur en 2022: "Air Play" à la Tohue, de la poésie pour tous !

 C'est accompagné par nos petits-fils que nous nous sommes dirigés jusqu'à la TOHU pour assister à la représentation de "Air Play" du duo Acrobuffos (Seth Bloom et Christina Gelsone). Une sortie culturelle dans ce lieu devenue une tradition du congé de Noël et que nous apprécions ! 

C'est dans un hall fort achalandé que nous entrons avant de nous diriger à nos sièges tout en haut. Une fois le début de la représentation arrivé, c'est avec tout autour, des spectateurs de tout âge que le tout se passera. Et dans ce qui a suivi, j'en ai apprécié chaque moment.

Pause

Je ne suis pas un grand amateur de propositions circassiennes, parce que voyez-vous, le faux pas et le geste manqué que j'anticipe tout au long, me gâche un peu beaucoup ma réceptivité ! Mais, aucune de ces craintes tout au long !

Fin de la pause

                                Tirée du site de la TOHU

Donc tout au long, j'ai découvert de la poésie et de l'humour fort bien présentés. De ces draps qui s'envolent et qui restent dans les airs, de ces ballons qui accompagnent la musique, de ces moments drôles partagés avec les spectateurs, je me suis laissé aller "sans filet" !

Durant les différents tableaux, sur scène ou parmi les spectateurs, ce que j'y ai vu, est tout simplement une illustration fort belle de l'affirmation suivante: Il en est de nos rêves comme de ces ballons qu'on garde pour nous ou qu'on partage et cela le duo nous en a présenté différentes déclinaisons fort belles et/ou très drôles. Ces rêves qui s'envolent ou que nous maintenons bien vivants dans les airs ! 

Une sortie dont je vais garder de très bons souvenirs et je ne serai pas le seul !

lundi 26 décembre 2022

Sur mes pas du spectateur: Mon palmarès automne 2022 !

Je renoue avec une vieille tradition et je vous propose, en cette fin d'année, parmi ma cinquantaine de sorties culturelles de la saison automne 2022, mon top 5, très subjectif, avec quelques mentions spéciales. L'automne 2022 avait des airs de normalité et les salles étaient redevenues assez bien garnies. Un automne qui recelait des semaines trop garnies, jusqu'à six propositions chorégraphiques dans tout autant de lieux. Mes pas m'ont amené, tout au long, à des propositions chorégraphiques, mais pas seulement ! Des sorties sur lesquelles pour la plupart, je suis revenu sur ce blogue. Alors, sans plus tarder, voici ce top 6, oui, oui !

En sixième position, "Dérives" de et avec Lucie Grégoire présentée à l'Agora de la danse. Une autre belle rencontre avec cette femme durant laquelle, "Lucie Grégoire réussit encore une fois à me conter une histoire, la sienne peut-être (?) fort humaine qui a tout du parcours de vie." 

En cinquième position, "O" de Sarah Dell'Ava présenté par Tangente. Une oeuvre longue durée durant laquelle j'ai "plongé en apnée" pendant trois heures un dimanche matin. Une plongée dans laquelle j'ai été entraîné à participer (avec plaisir), mais surtout durant laquelle "les courants humains seront souvent portés par les ondes musicales produits sur les berges. Les courants seront aussi parfois doux et calmes, mais d'autres fois plus vigoureux qui emplissent toute la place."

En quatrième position, "Double Murder", programme double signé Hofesh Shechter présenté par Danse Danse. Un programme double fort contrasté, fort cruel en première partie, mais tellement réussi esthétiquement, mais fort riche en bienveillance qui se termine avec une rencontre fort bienveillante avec le public, dont moi !

En troisième position, le programme double "Pina Bausch" présenté par Danse Danse. Est-il utile d'expliquer pourquoi une soirée "Pina Bausch", je ne saurais dire, mais de découvrir de si proche les différents interprètes du "Sacre du printemps", ouf !!!

En deuxième position, la percutante proposition de Virginie Brunelle, "Fables" présentée par Danse Danse ! Tout au long des différents tableaux, autant la force des images que les prestations des différents interprètes ne pouvaient laisser indifférent ! 

En première position....

Non avant, je vous propose mes mentions spéciales.

La première, "Signal vibrant: Ceremony for the dead", dernière présentation publique du CCOV sans leurs locaux du sous-sol de la Place des Arts. Des moments marquants qui a débuté par une rencontre avec Marie-Hélène Bellavance et Georges-Nicolas Tremblay empreinte de souvenirs. Par la suite, des oeuvres fort riches portant sur la "mort". 

La deuxième, "La peau chargée d'étreinte" d'Alan Lake présentée par les élèves du programme de danse de l'UQAM. De celles que je suis depuis un certain temps, j'ai été impressionné par la maîtrise de l'univers chorégraphique de ce chorégraphe fort "matériel". 

Une troisième, la soirée "Cru d'automne" des étudiant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal durant laquelle le grand talent de ces finissant.es est mis à profit, de façon impressionnante de différentes façons. 

Je pourrais en ajouter plusieurs autres, mais j'arrête ici et je passe au numéro un de cet automne. 

Soit celui de ma rencontre avec l'oeuvre, mais aussi avec ceux et celles qui m'accompagnaient en ce samedi matin sur la Sainte-Catherine, avec "Moins au sujet de moi" de Sarah-Ève Grant avec Marc Boivin présenté par Danse-Cité. Une rencontre marquante ou une classe avec cet interprète concoctée par Sarah-Ève Grant qui m'a permis de faire des mouvements avec, entre autres, Louise Bédard, Lucie Grégoire et Séverine Lombardo (une des "mes" soeurs Schmutt). Des moments que le spectateur que je suis n'oubliera jamais !

vendredi 23 décembre 2022

Sur mes pas au théâtre: "Retour à la neige" juste avant le congé des fêtes !

En ce début de soirée durant laquelle mère Nature nous concocte un coktail métérologique fort généreux en précipitations de toutes sortes, mes pas m'amènent jusqu'au Patro-Villeray pour ma dernière sortie culturelle avant Noël. J'y viens pour découvrir "Retour à la neige" de la compagnie Joussour avec un texte de et avec Hugo Fréjabise ainsi que Esther Duplessis, Pierre-Alexis St-Georges, Jonathan Massové Guerville, Louis Carrière, Jean-Luc Terriault, Félix-Antoine Cantin, Roxane Azzaria et Léa-Mirana Metz.

Pause

Revenir en ce lieu que j'ai fréquenté très souvent à une autre époque, celle qui présentait les propositions culturelles de la Maison de la Culture avant son déménagement me fait un petit quelque chose. Combien de belles rencontres j'ai fait dans ce lieu, dont une mémorable avec Sol alias Marc Favreau. Il en reste qu'à la fin de la présentation, nous pourrons apprendre par Hugo Fréjabise, que des efforts sont faits pour revitaliser ce lieu. Good !!!

Fin de la pause

C'est donc bien assis et en bonne compagnie que j'attends que débute cette "comédie noire inspirée des pièces traditionnelles occitanes et des contes qui reprennent les figures religieuses dans la période de Noël". Et le moment venu, notre hôte Hugo nous présente ce conte de Noël, créé en décembre et qui ne se passe pas ailleurs qu'ici à Montréal. Mais pour ma part, une fois le tout terminé, cette histoire pourrait se dérouler dans bien d'autres endroits dans le monde !

Et cette histoire se met en place dans un appartement la veille de Noël, où se trouve déjà deux hommes qui attendent avec des volontés différentes deux couples amis. Cette volonté fort différente, nous la découvrons aussi pour ces deux couples avec cette question assassine, "pourquoi voir nos amis ?". Et cette rencontre "obligée" en ce moment de l'année a lieu avec les discussions traditionnelles, la consommation de vin qui les accompagnent et durant laquelle "les couteaux volent bas", parfois, alcool aidant. Pendant ce temps, dans l'ombre, une surprise rédemptrice se profile (provenant de l'arrière de la salle), soit un couple d'itinérants.

                                                           Photo fournie par Hugo Fréjabise

Pas question de dévoiler ce qui suivra, mais dans la rencontre choc de ce monde confortable et de celui qui l'est beaucoup moins, deux issues sont possibles et le temps de décider se présente. Dans une valse de face à face colorée d'affrontements, c'est à un "retour à la neige" que nous assistons.

                                                          Photo fournie par Hugo Fréjabise

De cette soirée, j'en reviens avec une sensation forte et belle parce que encore une fois la plume de  Hugo Fréjabise m'a porté par sa poésie dans un univers dans lequel la réflexion sur notre société est fort présente !






jeudi 22 décembre 2022

Sur mes pas à la découverte du "Nice Try" à l'Usine C, juste avant Noël, un cadeau surprise pour moi-même !

Lorsque mes pas ont franchi le seuil de l'Usine C pour assister à la soirée "Nice Try" de la gang de "La Fratrie" et d'Alexa-Jeanne Dubé, ce n'était pas une première pour moi. Mais en même temps oui, parce qu'à la version "spécial Marché de Noël", j'en étais à ma première présence. 

Le concept pour celles et ceux ne le connaîtraient pas encore est assez simple, en principe ! Pour les créatrices et les artistes qui doivent d'abord concocter en deux semaines et ensuite se préparer en quelques heures des propositions d'une dizaine de minutes, ça c'est moins simple. Si en plus, vous, créatrices (Virginie Brunelle, Marie-Laurence Rancourt, Anne Thériault, Solène Paré, Kim Despaties et Dallaire) de la soirée, devez tenir compte d'une ou de deux contraintes données par les artisans du Marché de Noël (tenu en même temps dans le hall de l'Usine C), je serais tenté qu'il faut être "jeune et fou" pour plonger dans cette aventure. 

Pause

Pour faire plus juste, les artisans de leur côté devaient créer des oeuvres à partir d'une contrainte des créatrices.

Fin de la pause

Et pourtant, soyé.es rassuré.es, ce fût une soirée haute en couleur, en diversité, mais surtout très bien réussie. Vous me permettrez de vous en faire un court compte-rendu. Une fois en place, assis.es en arrière scène les dix interprètes de la soirée (Frédéric Lemay, Ariane Lavery, Tracy Marcelin, Maxime De Cotret, Nicole Doummar, Lou Vincent Desrosiers, Lamia Benhacine, Jossua Collin Dufour, Marine Rixhon et Dany Desjardins), la maîtresse de cérémonie, Alexa-Jeanne Dubé se présente à nous et elle nous explique le principe et le déroulement de la soirée.

Et le tout débute avec la proposition de Solène Paré dont une des contraintes étaient les "Polly Pockets" (des figurines pour enfants). Nous sommes amené.es dans le monde artistique et de la dure réalité qui peut y exister. L'histoire est simple et courte , mais elle est tellement bien menée. En résumé, lorsqu'une influenceuse populaire collectionneuse de figurines "Polly Pockets" (avec une tonne de "followers") sans expérience est préférée à une autre, finissante d'une école, ça peut produire des évènements imprévus !

Il s'en suit, de Amélie Dallaire, une discussion "jurassique" autour d'une table avec six personnes. Lorsque les dinosaures occupent toute la place dans le propos, cela créent des malaises et des silences fort riches à voir !

Pour terminer la première partie de cette soirée, une proposition de Virginie Brunelle avec deux contraintes qui se traduit par une proposition à neuf interprètes dans un cadre "scotché" au plancher. Une proposition intéressante qui utilise mouvements et informatique durant laquelle les connaissances d'un des interprètes (Dany Desjardins) sont mises à profit pour animer les mouvements et les expliquer.

S'en suit, la pause qui me permet de faire un achat au kiosque de Julie Beauchemin. Elle me présente à son tour sa contrainte qui l'ont amené à créer des cartes fort belles !

Après la pause, la soirée reprend avec la proposition de Kim Despaties qui avec la contrainte d'une chanson de Passe-Partout, nous amène ailleurs. Au premier épisode d'une émission avec une formule inédite de "comment trouver l'âme soeur". Pour y arriver, un candidat devra trouver, avec les yeux bandés, l'âme soeur parmi plusieurs candidat.es en utilisant les autres sens. À tout de rôle, par l'ouïe, l'odorat, le toucher, le goût et la connexion physique servent à "trouver son match !" Moments durant lesquels, jew découvre que je ne suis pas le seul à apprécier l'odeur du café !

Il s'en suit, une proposition de Marie-Laurence Rancourt avec la contrainte "flammes jumelles" qui se traduit par un corps sur scène d'une femme, "incarnée" par Jossua Collin Dufour) qui nous énoncent en voix off ses propos et ses réflexions de cette femme à propos du théâtre. Durant, nous sommes invités à crier "théâtre de merde" ! Mais pour ma part, ce que je retiens est la réflexion suivante, "Que reste-t-il du théâtre quand il ne reste rien ?" Ouf !!!

Le tout se termine avec la proposition d'Anne Thériault qui à partir de sa contrainte nous ramène dans les années 80 (1980). La suite nous présente des pas des sept interprètes qui sautillent et qui pour moi, ont tout des flocons "vivants" dans une boule de Noël.

Et puis, comme toute bonne chose, la soirée performative se termine pour laisser place au plancher de danse. Et moi, je repars, laissant les plus jeunes derrière moi, mais conservant de fort beaux souvenirs de ces moments et les cartes fort belles de Julie Beauchemin. Je partage aussi une réflexion d'Alexa-Jeanne Dubé qui après une présentation a énoncé la réflexion suivante " tout cela avec juste quatre heures de répétitions !"

La prochaine édition, le spécial 20e édition, sera présentée le 25 février 2023, dans quelques semaines donc et je me promets de tout faire, parce qu'en plus, on nous promet des surprises de taille.






Sur mes pas en danse sur "Cru d'automne" fort diversifié des élèves de troisième année de l'École de danse contemporaine de Montréal.

 Il y a de ces plaisirs que l'amateur de danse que je suis, apprécie particulièrement. Un de ceux là est de voir l'évolution d'un groupe d'élèves de l'École de danse contemporaine de Montréal. Lorsque mes pas franchissent en ce mois de décembre le seuil de l'Espace Orange du Wilder, j'en serai à mon quatrième rendez-vous avec ce groupe, rendu à la troisième année de leur formation.

En cette soirée, programme triple avec une moitié du groupe (Camille Huang, Auvesa Raymond, Émile de Vasconcelos-Taillefer, Meggie Cloutier-Hamel, Gabrielle Boudreau, Tommy-Lee Salvas) en première partie, qui nous proposera "Par nécessité" d'Helen Simard. Ensuite l'autre moitié de groupe ( Mya Métellus, Alec Charbonneau, Coralie Fortier, Laura Brisson, Méanne Belisle, Sphynx Church) interprétera "Art Gallery" d'Alanna Kraaijeveld. Le tout se terminera avec tout le groupe avec "Les larmes dans la pluie" de Sébastien Provencher.  Fidèle à mes habitudes, je prend place à "mon" siège en première rangée. Pendant j'atrtends le début, c'est tout noir devant moi et tout actif derrière moi.

Et puis débute "Par nécessité " qui nous présente des solos d'affirmation à relais provenant de l'ombre, comme si les premiers pas se devaient être individuels et de front face à nous. Mais ils ne le resteront pas. Dans ce qui suit, c'est ensemble que face à cette nécessité, ils prendont conscience et agiront d'abord en duo mais aussi et surtout ensemble. Une proposition chorégraphique fort riche qui me permet d'y voir comment les individualités mises ensemble peuvent prendre place dans notre monde.

Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

Il s'en suit, dans un tout autre registre, "Art Gallery" qui se présente à nous avec cette gang sur des patins à roulettes. La première partie est fort éloquente avec ces mouvements incertains, ces chutes évitées de justesse, ces fous rires suivant les catastrophes évitées, comme pourraient l'être leurs premiers pas dans une vie professionnelle. Il s'en suit, en deuxième partie, une illustration de cette vie obtenue, peut-être souhaitée dans laquelle la réalité reste présente et se doit être tenue au bout de notre main. Cette réalité que l'on peut arriver à laisser à l'autre pour se "laisser aller" en toute liberté. Et puis le moment "espéré ?" arrive, celui durant, libéré.es, sans contraintes, les corps exhultent ensemble. Une proposition fort riche qui me permet d'y trouver mon histoire et qui permet de découvriri les multiples talents de cette gang.


Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

Après une pause, c'est tout le groupe qui graduellement, investira la scène sur laquelle plusieurs accessoires sont déjà présents. Le tout débute par le chant d'elles et l'arrivée de lui. Et comme le mentionne fort bien le programme de la soirée, "Sur une touche mélodramatique et rétrofuturiste, ce tableau vivant vous fait basculer de l’origine du monde jusqu’à son anéantissement.". C'est effectivement dans un voyage temporel avec différents symboles que nous sommes entraînés. Un voyage durant lequel entre autres, les pulsions se font de plus en plus vite. Un voyage qui me présente des éléments de rituel, de sacré, de mythologique. Et puis, une fois que l'on pense que la fin est arrivée, de l'ombre nous est présentée une rédemption cinématographique (avec les projections sur l'écran en arrière scène) qui nous rappelle que la fiction n'est jamais très loin de la réalité, même au trépas de notre monde.

Crédit: Maxime Côté fournie par l'EDCM

Et c'est sur les derniers applaudissements, fort bien mérités que se termine cette soirée. Mes pas me ramènent à la maison tout en me remémorant cette soirée et en faisant le constat que ce groupe m'a montré tout au long de cette soirée, leur talent, mais aussi leur grande polyvalence.

mardi 20 décembre 2022

Sur mes pas au "5 à 7" proposé par l'Espace Perreault" pour entendre parler de "Recréation de solos" !

 En cette fin de mardi après-midi, je suis bien à l'avance pour aller au 5 à 7 de l'Espace Perreault présenté dans le café du MAI. Par conséquent, je me permets de vagabonder autour de la Place des Arts, pour apprécier l'atmosphère fort festif de la rue Sainte-Catherine et de son marché de Noël. Remontant sur Saint-Urbain vers la rue Sherbrooke, je suis entouré de jeunes écoliers fort joyeux et de leurs enseignantes qui, je l'apprendrai en posant une question, sortent d'une représentation de Casse-Noisette. 

Moi, je poursuis mon chemin avec toute cette action autour, pour me rendre plus au nord aux portes du MAI et être bien accueilli au Café et prendre place en attente de début de la rencontre. Ce n'était pas ma première fois et j'avais beaucoup apprécié la fois précédente, " Danse et migration " sur laquelle, j'avais écrit. Pour le intéressé.es, voici le lien ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2022/04/sur-mes-pas-vers-les-rencontres-de.html).


Encore pour cette fois, dans le nom de l'organisme "Espace Perreault, transmissions chorégraphiques", les deux derniers mots étaient fort appropriés, parce le titre de cette rencontre est "Recréation de solos" avec la chorégraphe Louise Bédard, accompagnée par les interprètes Marilyn Daoust, Marie Claire Forté, Sarah Williams ainsi que par le réalisateur Mario Côté. La rencontre sera animée par Guylaine Massoutre.

Si le titre de la rencontre avait le mot recréation, pour ma part, il était fortement coloré par la transmission (à d'autres interprètes, mais aussi à un nouveau public) et des exemples de ces recréations transmissions, j'en avais vu un certain nombre de Louise Bédard, soit "Cartes postales de chimère" avec Isabelle Poirier, ainsi que plus récemment, "La femme ovale", une fois avec Marilyn Daoust et une autre fois avec Lucie Vigneault. Avis aux intéressé.es, cette dernière proposition serait représentée dans différentes Maisons de la Culture le printemps prochain. 

Le temps venu et les présentations d'usage faites, le tout débute avec un bref tout d'horizon du passé chorégraphique fort riche de Louise Bédard, avec sur l'écran un peu plus loin quelques extraits de certaines de ses oeuvres. Pour moi amateur de danse depuis quelques années, il y a dans ce travail de ramener sur scène des oeuvres antérieures à mon intérêt pour la danse est une belle opportunité de mise à jour ! 

Difficile de bien résumer ce que j'ai entendu tout au long, mais ce que je retiens surtout de ces quelques instants (lire ici que l'heure et demie a passé très vite) sont les éléments suivants. 

La motivation de la chorégraphe de léguer son travail et sa façon de le faire auprès des plus jeunes.

Sa flamme aussi toujours ardente pour la création chorégraphique et sa détermination à la propager et la maintenir bien vivante.

Le point de vue et les enjeux des interprètes relativement à cette transmission.

Les différentes contraintes à surmonter (temps, éclairage, etc)  et le choix des perspectives pour arriver à capter sur pellicule l'essence des différents solos. Pour cela, les propos du réalisateur, Mario Côté étaient fort intéressants.

Le parcours créatif, fort surprenant de mon point de vue, d'une de ses créations, soit "La Démarquise" qui a d'abord été une série de solos qui sont devenus une oeuvre de groupe que j'avais vue deux fois et qui est redevenue des solos.

Au final, un 5 à 7 très intéressant et fort riche qui m'a permis de poursuivre mon exploration de certains territoires de "l'univers chorégraphique" et de mieux connaître celles et ceux qui le maintiennent bien vivant.

Sur mes pas au La Chapelle pour y découvrir "La complainte du givre" !

 C'était, il y a un peu plus d'une semaine, la neige était encore en vue et aussi pour certain.e espérée ! En ce lundi soir, je débutais une semaine fort riche en rencontres culturelles et pour ce faire, mes pas m'amenaient jusqu'au La Chapelle pour découvrir "La complainte du givre" de Simon Renaud avec Joanie Michaud et Marie-Pier Gilbert. En cette soirée de première, le hall d'entrée est fort bien occupé et lorsque les portes de la salle s'ouvrent devant moi, je me dirige, "oh surprise !" jusqu'à "mon" siège en première rangée. 

                          Affiche de l'oeuvre. Crédit Marie-Ève Dion, tirée du site du La Chapelle

Une fois bien installé. je découvre devant moi, dans l'espace scénique, des "plaques de glace" ou de givre !!!, (qui sont en faits du styromousse) par terre et debout aussi derrière, avec deux formes emmitouflées et immobiles. Elles le resteront jusqu'au début de la représentation, une fois tous les gens rendus à leur siège. Peu à peu, ces formes s'animeront pour évoluer lentement dans l'espace me laissant tout attentif aux moindres de leurs déplacements. Et arrivera le moment durant lequel, comme pour un poussin qui sort de sa coquille, elles se "présentent" à nous ! Et dans ce qui suit mouvements et déplacements gardent mon attention captive de leurs moindres gestes. Et puis, il y aura aussi ces moments durant lesquels nous sont présentés, via les haut-parleurs, leurs échanges, mais surtout et c'est ce qui m'a beaucoup plu, leurs chants ! Et puis, vers la fin,  lorsqu'elles modifient leur monde, j'ai ressenti que le givre se réchauffait et que les barrières s'estompaient entre elles, mais surtout entre elles et nous.

Présentée comme "une création se situant sur la mince ligne de la fiction, de l’abstraction, du rêve et du réel", cette proposition, empreinte d'intimité, m'intrigue d'abord, pour me fasciner ensuite, malgré le sens qui souvent m'échappe, comme c'est souvent le cas lorsque je lis un poème. 

Simon Renaud que j'ai vu sur scène en de nombreuses occasions et dont j'avais vu, il y a un certain temps une première création, semble explorer un territoire riche de son abstraction. Et cette proposition demande du temps après,  pour pouvoir l'apprécier pleinement. 

vendredi 9 décembre 2022

Sur mes pas en danse: "MWON'D" de Rhodnie Désir pour espérer !

 Depuis ma première fois avec cette chorégraphe, une constante s'est imposée à moi. Cette première fois, je m'en rappelle très bien encore, c'était lors de la présentation des Danses aux crépuscules (en juillet 2019). Durant "Dusk Society", je découvrais pour une première fois, ce qui sera, de ma perspective, une constante de ses créations que j'ai vues depuis, soit le thème de la rencontre. J'avais écrit à l'époque, "Et puis arrive le moment ! Celui durant lequel, elle enlève la corde qui nous séparait, comme pour briser la frontière entre elle et nous. Un fort beau et rafraîchissant symbole, selon moi, de l'ouverture à l'autre". Depuis, mes autres autres fois avaient confirmé mon impression.

Lorsque les gens de l'Agora de la danse ont ajouté à leur programmation sa plus récente création, rapidement je me suis assuré d'aller à "sa rencontre" ! C'est donc devant la porte de l'Espace bleu que j'attends avec plein d'autres pour découvrir sa perspective toute personnelle face aux changements climatiques. 

                                       Crédit: Kevin Calixte tirée du site de l'Agora de la danse

Une fois rendu à mon siège, en première rangée, je découvre devant moi, cette immense toile en aluminium toute gondolée. Le temps passe pour permettre à tout.es de prendre place et moi, j'observe cette toile qui semble bouger. C'est subtil, mais bien réel, comme me le confirme mon voisin. 

Et puis les lumières s'éteignent et débute la présentation avec l'apparition de ces cinq être humains ( Élisabeth-Anne Dorléans, Aurélie Figaro, Jessica Gauthier, Gregory «Krypto»Selinger, James Viveiros) qui nous apparaissent du dessous de cette immense toile métallique. Dans ce qui suivra, peut-on y donner un sens très concret, je ne saurais dire, mais pour ma part, il y a dans ces mouvements et ces gestes, un terreau fertile pour y faire croître notre sens. Ensemble, en duo ou en solo, avec cette immense toile tout en haut et cette autre aussi, plus petite, je vois le propos de la chorégraphe, soit "Accumuler. Soutenir. Multiplier les gestes. Sur scène, humains et matière, esprits et métaux s’interpellent et dialoguent, du chaos à l’élévation. Chaque élément est une voix essentielle se ralliant à l’organicité de la nature. Ensemble, ils révèlent la part divine de chacun et la vulnérabilité de nos êtres." Je ne peux pas résister à vous partager ce moment fort durant lequel, elle, Aurélie Figaro, vient là juste devant moi et m'interpelle de son regard ! 

Pause

Lorsqu'on me demande pourquoi tu veux t'assoir en première rangée ? Et bien, c'est pour pouvoir vivre ces moments privilégiés qui me rejoignent tellement !

Fin de la pause

Tout au long, sans que je le réalise toujours consciemment, le tout est enrobé et enrichi par l'atmosphère sonore et musical de Engone Endong (complice de toujours de la chorégraphe), qui je l'apprendrai lors de la discussion d'après représentation, performera en direct. Discussion d'après représentation, toujours aussi brillamment animée par Karla Étienne qui me permet de découvrir aussi la perspective des différents artisans de cette création et de sa chorégraphe. Je suis surtout impressionné par la latitude qui leur a été laissée, à elles et eux qui sont de différents horizons chorégraphiques pour s'exprimer leur individualité de façon aussi homogène ! Il y a là aussi un message très fort de la chorégraphe relativement à la "rencontre" pour agir ensemble peu importe nos différences !

Et lorsque la finale se fait proche, je suis déjoué ! Parce que la finale que j'anticipait en cachait une autre qui elle, est remplie d'espoir et me remplit d'espoir! Et pour ces moments "magiques" colorés d'espoir, merci Rhodnie Désir !

jeudi 8 décembre 2022

Sur mes pas en danse: Une soirée dans l'univers d'Alan Lake avec les étudiantes de l'UQAM !

 Lorsque cette proposition est apparue sur mon radar de spectateur, elle a rapidement capté mon attention et elle a pris, tout aussi vite, place dans mon agenda! Le département de danse de l'UQAM me propose une création d'Alan Lake, " "La peau chargée d'étreintes". 

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce chorégraphe de la ville de Québec, il faut savoir qu'il n'est pas seulement chorégraphe, mais aussi un artiste en arts visuels et qu'il en intègre de nombreux éléments dans ses créations chorégraphiques. Les interprètes doivent donc, en plus d'interpréter une oeuvre chorégraphique, manipuler la "matière" sous différentes formes tout au long de la présentation. Ce qui, de ma perspective, demande une polyvalence évidente des interprètes.

Fin de la pause

                      Crédit: Robin Pineda tirée du site du Département de danse de l'UQAM

Voilà pourquoi, j'étais bien curieux de découvrir, en cette soirée de première, comment cette gang allait rendre, là devant moi, cet univers "matériel" du chorégraphe. Au deuxième étage de l'immeuble du département de danse, plusieurs minutes avant le début de la présentation, ça bourdonne d'activités. Dans ce hall, les photos des interprètes de la soirée sont présentes et la grand-mère de l'une d'elles me la montre fièrement en m'indiquant que sa petite fille danse depuis l'âge de deux ans. Il y a, aussi, plusieurs bouquets de fleurs tout autour de moi ! Arrive le moment de l'ouverture des portes et de découvrir comment ces jeunes incarneront l'univers chorégraphique fort "exigeant" du chorégraphe, de ma perspective de spectateur ! 

Dans l'espace scénique devant moi, au milieu, se trouve déjà un mur (élément scénique similaire ou identique, de mémoire, présent dans "Le cri des méduses"), sinon rien de visible. Et puis, le moment venu, les lumières s'éteignent et nous pouvons voir l'arrivée toute discrète des interprètes qui iront se réfugier derrière ce mur "mobile et polymorphique".

Et puis, dans le premier tableau, tous les éléments caractéristiques du chorégraphe nous sont présentés. Ce mur qui se tourne et se retourne nous présente différentes perspectives humaines. Il y a aussi cette matière grise déversée qui altère la perspective visuelle de ce corps. Plein d'autres accessoires dont ces tiges de fleurs séchées sont utilisés. Peu importe où je regarde, il se passe quelque chose et tout est fort bien maitrisé ! De ces singularités se forme un tableau fort complexe qui pour ma part, fait émerger le sens (mon sens) de la proposition. De ce que je découvre et de ce qui suivra, j'y vois la métamorphose de notre monde, de nos relations complexes  et surtout des êtres humains qui les établissent. Métamorphose qui se traduit aussi par ces fréquents changements de costumes tout au long ! 

Tout en captant notre attention sur des mouvements, la scène se libère de ses attributs matériels pour laisser place à une deuxième partie exclusivement en mouvements dans lequel, pulsions, pulsations et impulsions, qui pour moi, illustrent parfaitement le titre de l'oeuvre. C'est définitivement ma partie préférée avec, entre autres, ce tableau durant lequel une d'elle rallie les autres dans des aller retour fort en affirmation, juste que devant moi en première rangée. Et puis arrive la dernière partie ramenant ce mur en différentes parties (sur roulette) qui se terminera par une finale fort belle et marquante, riche en affirmation. Dans cette partie, je découvre leur habileté à monter, à descendre de ce mur et aussi, à le manipuler !

Au final, dans notre monde actuel, sombre et tourmenté, "La peau chargée d'étreintes" m'a présenté avec brio une perspective riche et complexe dans laquelle je peux déceler de l'espoir face à l'avenir. Et cela le grand-père que je suis, cet espoir, je le reçois avec bonheur. 

Bravo à vous, Estelle Beaulieu, Adrianne Bélanger, Noah Bride, Sabrina Buscemi, Naomie Côté, Camille Gendron, Sarah Germain, Sarah Hénault, Kelly-Ann Lachapelle-Trudel, Alice Levert, Elisa Martin, Audrey Mercier, Monica Navarro-Molina, Anna-Nectaria Pentefountas, Melina Pires, Maria Camila Saenz, Stéphanie Melody Santos-Caceres, Alyssia Smith, Lucca Bella Stothers, Katryn Terzian, Jeanne Tétreault !

Vous avez fait preuve de talent et de polyvalence tout une oeuvre qui vous en demandait beaucoup. Vous avez réussi à rendre justice à la vision de ce chorégraphe !

Bravo aussi à vous tout autour qui les avez accompagnées ! 


mercredi 7 décembre 2022

Sur mes pas à une rencontre surprenante au La Chapelle avec "L du Déluge" !

 Comme pour leur première création, "Le temps des fruits", avec "L du Déluge", le duo Marilyn Daoust et Gabriel Léger-Savard m'a déjoué ! Leur première création amalgamant danse et théâtre m'avait d'abord surpris ! J'imagine que le passé de danseuse et de chorégraphe de Marilyn Daoust y est pour quelque chose ! Mais, à leur proposition, j'avais "embarqué" et au final, j'avais conclue mon retour par ces mots: "Si je devais résumer cette oeuvre (ce qui est mission impossible, mais je vais tenter de le faire quand même), j'ai eu droit à des tableaux qui comme des fruits avaient des textures et des couleurs différentes, mais qui tout mis ensemble, nous font explorer différents territoires de notre humanité (pas toujours "belle"), remplis d'espoirs et de beauté !"

Cette fois encore, j'avais accepté leur invitation et à mon entrée dans la salle de représentation, je suis accueilli par deux femmes dont une me tend crayon et papier pour y inscrire nom et mots sur une personne disparue que je lui remettrai avant la représentation pour une utilisation indéterminée. Juste après cet homme sirène, soulignera mon arrivée par des mots d'accueil tout fort énoncés. Et c'est dans la salle remplie à pleine capacité du La Chapelle, en ce lundi soir, que le silence se fait et que débute de façon surprenante la représentation. Il s'agira pour eux et elles sur scène de désigner l'heureuse élue parmi toutes celles et ceux présents sur scène, évidemment ! Et c'est elle, Ariane (Leila Donabelle Kaze) qui portera sur ses épaules le destin de cette femme amoureuse, laissée par lui et en quête de rédemption tout en haut, malgré les appels des "sirènes" ! La suite a toutes les allures, pour moi, d'une tragédie grecque avec le choeur polymorphique qui l'accompagnera dans les différentes étapes de son périple vers son ascension ! 

Je dois concéder que la tournure dramaturgique m'a parfois déjoué et que le fil de l'histoire m'a quelque fois échappé. Il en reste que les performances des interprètes totalement engagé.es dans l'oeuvre étaient belles à voir. Particulièrement, celle de cette femme en patins à roulettes (Janie Lapierre)  qui amenait une touche décalée à la proposition, sans me faire décrocher et celle aussi haute ne couleur de cette tentatrice en chef (Karina Iraola). 

                                             Affiche de l'oeuvre tirée du site du La Chapelle

En ce lundi soir de début d'hiver, sur cette scène du La Chapelle, j'y découvre une proposition surprenante qui me fait sortir de mes sentiers battus, portée par toute une gang (Leila Donabelle Kaze, Rasili Botz, Claudia Chan Tak, Laura Côté-Bilodeau, Sarah Desjeunes Rico, Simon Fournier, Charbel Hachem, Karina Iraola, Marie-Pier Labrecque, Mireille Métellus et Gabrielle Poulin) comme souvent ce lieu m'en propose et j'en reviens satisfait ! 

mardi 6 décembre 2022

Sur mes pas en danse: "Fables" une oeuvre signée Virginie Brunelle qui encore une fois frappe fort et trouble, mais surtout qui me ravit !

Donnez des moyens et du temps à une chorégraphe de grand talent, telle que Virginie Brunelle, et la proposition sera à la hauteur. C'est ce que j'ai pu découvrir lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pour découvrir "Fables" de cette chorégraphe. Proposition soutenue et coproduite par Danse Danse et bon nombre d'autres organismes d'ici et d'ailleurs, "Fables" permet d'apprécier l'imagination de cette chorégraphe. Comme elle l'indique dans le programme de la soirée, "Abordant une thématique engagée sur le féminisme, ce processus m’a permis de cultiver mais surtout de légitimiser mes sensations et mes expériences comme femme. Cette œuvre met alors en scène mes observations des douleurs, des combats, de la force tranquille et de la résilience des femmes." Pour y arriver, elle met sur scène douze interprètes (Nicholas Bellefleur, Sophie Breton, Alexandre Carlos, Julien Derradj, Chi Long, Milan Panet-Gigon, Ernesto Quesada Perez, Marie Eve Quilicot, Marine Rixhon, Peter Trosztmer, Lucie Vigneault, Evelynn Yan) et un pianiste (Laurier Rajotte) pour nous présenter une suite de tableaux, ou de fables (!) qui m'ont captivé et ébloui tout au long. 

                                              Affiche de l'oeuvre tirée du site de danse Danse

Le tout débute par un tableau durant lequel la signature de la chorégraphe est fort bien présente et qui me rappelle "Foutrement" ! Ces mouvements dont le "cueilleur de son" (Peter Trosztmer, éblouissant !) capte les déplacements et les chocs sonores jusqu'à sa la limite ! 

Difficile, non impossible, de bien décrire les différents tableaux qui se présentent devant moi, mais de cette "Femme monument", incarnée par Chi Long qui avec son immense robe met au monde sa progéniture, je suis ébloui ! Et avec ce dernier tableau, "Paillettes", la chorégraphe nous laisse avec une dose d'espoir, comme il est possible de le lire avec le début de la fable du même nom (écrite par Nicolas Berzi), 

"Lumineux frétillements  | Au travers d’un voile merveilleux  | Donnent à espérer | L’apaisement des brûlures  | Qui ne guériront jamais.". Ce tableau qui conclue cette soirée a été pour moi mon préféré, moi qui cherche encore et encore de l'espoir en l'avenir !

Vous pourrez découvrir la suite de cette fable et le texte de toutes les autres, sur le lien suivant:

 (https://www.dansedanse.ca/fr/programme-soiree/compagnie-virginie-brunelle)

Au final, une sortie danse mémorable qui de façon fort spectaculaire m'a montré des aspects exacerbés de notre humanité, portés par des interprètes de grand talent. Pour cela merci Virginie Brunelle et Danse Danse !


dimanche 4 décembre 2022

Sur mes pas en danse (?) dans un programme double tout en contraste chez Tangente !

 Cela n'aura pas été la première fois que je suis déjoué par une soirée chez Tangente et comme le point d'interrogation l'annonce, ce mardi de fin novembre en fût une. Une soirée dans l'Espace vert avec plein de monde qui me réservait une soirée fort contrastée ! Une fois assis. devant moi, un espace restreint, tout vide et des projecteurs déversant leurs flots lumineux droit dans mes yeux ! 

Et puis, commence "Tan[ha]" de et avec Mohammadreza Akrami accompagné par Robert Abubo. Comme le programme de la soirée l'indiquait, "«Tan[ha]» fait référence au mot farsi qui veut dire «seul». Toutefois, isolés, les mots «Tan» et «ha» se traduisent par le mot «corps» au pluriel. Tan[ha] – ces nombreux corps seuls – est l’étude de deux interprètes nus sur la capacité d’action". Et c'est que je découvrirai peu à peu, avec l'apparition graduelle de ces deux hommes de l'ombre et qui s'en détachent. Ces deux hommes, face à moi, sont nus et le resteront jusqu'à la fin. Leurs immobilités initiales m'intriguent, me captivent en entrée de jeu tout en espérant découvrir des mouvements plus éloquents que je guettent. Mais non, à part de légers hochements, le mouvement espéré qui n'arrive pas, voilà ce que je découvre tout au long de ces trente-cinq minute ! Pour ma part, après une dizaine de minutes, je me résigne et je me mets en position d'observation de leurs moindres tout, tout petits gestes. de ces corps qui subiront les variations de coloration des éclairages. Et puis, tout aussi mystérieusement qu'ils nous sont apparus, ils partent dans l'ombre sans jamais revenir pour récolter nos applaudissements. Une première partie durant laquelle la danse ou les mouvements se sont faits espérer sans jamais se présenter !

                                            Crédit: Pierre Tran fournie par Tangente

Et puis, nous sommes invités à quitter la salle pour  la suite, soit "Ad-Hoc Dimension" de et par Maxine Segalowitz. Après de longues minutes d'attente, nous retrouvons le lieu métamorphosé avec plein d'accessoires et un sofa côté cour ! Arrive la "reine" de la soirée avec une exubérance rayonnante. Quelle contraste avec la proposition précédente. Elle arrive donc, nous examine, nous interpelle, mais aussi vient vers moi et me demande de lui céder mon siège pour s'adresser, elle et son "chien de compagnie" aux spectateurs autour. Pendant que moi, je reste là, surpris d'être sur scène, mais loin de l'attention de tout.es ! Mais heureusement, elle me redonne ma place que je récupère avec grand plaisir et récupère la scène. Elle ira plus loin et plus haut dans ces mêmes estrades pour inviter un couple à prendre place dans le sofa d'honneur côté cour sur la scène. Et c'est de cet endroit qu'ils découvriront comme moi la suite de cette soirée fort éclatée.

                                           Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Par-dessus les objets scéniques qu'elle utilise, c'est ce personnage haut en couleur "plus grand que nature" que je suis de tableau en tableau. Elle sait comment nous interpeler, nous regarder. Et une fois, qu'elle a fait le tour, elle nous quitte ! Dans cette proposition aussi, la danse n'a pas été le principal élément de l'oeuvre, mais la comparaison avec la proposition précédente rendait ma visite dans l'Espace vert fort interpellante sur mes attentes de spectateur !

jeudi 1 décembre 2022

Sur mes pas en danse: Découvrir "Le sacre de Lila", tout aussi solennel que riche en symboles !

Lorsque mes pas ont franchi le seuil du Wilder pour découvrir la plus récente proposition d'Ismaël Mouaraki, j'avais déjà en tête des images ! Celles que le Midi-Coulisses des gens de l'Agora de la danse m'avaient présentées. Il y avait, entre autres celle de ce sable tout en spirale sur le sol. Il y avait aussi ce duo ressenti fort intensément, malgré le petit écran qui me le présentait. 

Une fois bien assis sur mon siège en première rangée devant cet espace scénique, je suis en attente de cette célébration à la nuit ("Lila" en français signifie "nuit"). Une fois le moment de débuter, ils (lire ici dix interprètes) se mettront à la tâche pour établir ce territoire circulaire avec ce "sable" bleu qui occupe tout l'espace. Et puis comme la vie nous le montre, il s'en suit toute une série de rencontres qui laisse des traces de ces passages. Ce sable balayé, poussé et déplacé comme pour briser les frontières, devient, sous les éclairages de Rodolphe St-Arneault les dunes d'un désert, fort fertile en rencontres. 

                           Crédit: Amen Lahcen, tiré du site de l'Agora de la danse

Ces dix hommes (Alexandre Wilhelm, Danny Morissette, Etienne Leonard Benoit, Gabriel Jobin, Léo Coupal-Lafleur, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Ayoub Hattab, Soufiane Faouzi Mrani, Yassine Khyar, Faissal El Assia) évoluent seul, en duo ou en groupe pour me faire ressentir les différents aspects d'une rencontre. Comme l'indique le programme ,"Cette nouvelle création s’inspire des cérémonies de Lila, célébrations mystiques et musicales traditionnelles de son Maroc d’origine. Transe et spiritualité en sont l’essence. Avec ses danseurs, tous hommes, Ismaël recrée cette structure, ses codes et ses rites qui révèlent la sensibilité et la sensualité du corps masculin, tout en y insufflant sa signature de danse urbaine contemporaine". Et tout cela, je le ressens fort bien.

Lorsque le tout se termine, je peux aussi ressentir fortement la rencontre avec cet homme et sa culture et pour moi, cela est d'une grande valeur ! Pour cela, merci Ismaël !

mardi 29 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Des "Bancs d'essai" pour découvrir l'envol de deux créations !

 Par un dimanche après-midi quelque peu nuageux, mes pas m'amènent jusqu'aux portes de Circuit-Est centre chorégraphique pour découvrir "les pistes de recherche", dixit le site du lieu de deux artistes-chorégraphes, soient Chanel Cheiban et Raul Huaman.

Pause

Un aspect très intéressant de ce type de présentation est que suite à la présentation de l'oeuvre qui est en cours de création, il est possible à ceux et celles qui assistent d'apporter leur contribution en répondant aux questions soumises et aussi en partageant leurs commentaires. Cela, évidemment, dans le plus grand respect des artistes.

Fin de la pause

Une fois les portes ouvertes, nous sommes accueilli.es, d'abord par Justine Ricard, reponsable de la coordination des activités et ensuite par Lucy Fandel. Cette dernière présente le déroulement de la rencontre, distribue papier et crayon aux gens présents (pour prendre note de leurs impressions) et qui animera la suite.

En première partie "l'Exutoire" de et avec Chanel Cheiban accompagnée par les musicienn.es Nadine Altounji et Anas Jellouf qui prennent place dans l'espace scénique. Et puis le tout débute, portée par la musique, les rotations de cette femme comme elle l'annonçait dans la présentation, "J’explore les rotations dans le corps à l’espace que je parcours." 

Chaque personne présente peut y voir un sens et moi, j'y vois le mien. Cette vie qui est la sienne, et aussi un peu la mienne, dans les tourbillons de ses différents épisodes avec ces différents rythmes, alternant fluidité et rigidité, comme l'indiquait fort justement, ma voisine spectatrice. Le corps porte fort bien le propos et est appuyé par la musique tout en symbiose. Et puis, le "vent musical" se fait muet et elle, complète son envol dans une finale, de ma perspective fort bien réussie et qui mérite d'être conservée. Il y a dans ce que j'ai vu, tout le matériel pour aller de l'avant pour une oeuvre plus longue. 

Une fois, les échanges complétés, nous voyons installer le lieu (une chaises et quatre cordes qui partent de la chaise) Raul Huaman pour la présentation de "POUR-KOI". Une fois, le moment de débuter arrivé, il prend place devant nous en caleçon, comme s'il voulait se mettre en position d'extrême vulnérabilité. Le tout débute avec des paroles dites en espagnol juste avant qu'il prenne place devant nous sur la chaise. Et puis, de ses mouvements et de sa physionomie, je n'y comprends rien, mais je ressens fort, une souffrance. Ce corps semble soumis à une tension intérieure qui irradie intensément, là juste devant moi ! En fin de parcours, je fais le bilan de cette rencontre et je vous le partage. De ces moments, j'y ai vu un corps, représenté par la chaise et un esprit représenté par cet homme qui semble hésiter à quitter son enveloppe corporelle pour en être soulagé. 

Par la suite, lors des échanges, des éléments pour mieux interpréter ce que je viens de découvrir sont énoncés et enrichissent ma perspective. Ce qui me confirme mon intérêt de ces "Bancs d'essai" et que je me souhaite y retourner pour la prochaine présentation.

dimanche 27 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Une soirée tout en collier de "Perles" avec PPS Danse !

"Perles" de PPS DANSE est apparue, il y a très longtemps sur mon radar et mon billet rapidement acheté. Cette proposition me semblait assez différente des soirées de danse contemporaine classique et que celui en est le "maître à bord", David Rancourt, je l'apprécie beaucoup. 

Cette soirée, comme l'annonçait le programme de la soirée est constituée d'une vingtaine d'œuvres, alliant musique, chant et danse. Il en reste que j'étais bien curieux de découvrir, si toutes aussi belles, chacune de ces perles, mis bout à bout, pourrait faire un collier tout aussi beau que cohérent. C'est donc avec cette question en tête que je prend place sur mon siège "première rangée" au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts. Mais surprise autour de moi, ce n'est pas le public habituel qui prend place. Il y a ce jeune couple d'adolescents qui se retrouve à ma gauche.

Pause

Trop curieux le spectateur que je suis, et à la fin de la représentation, je leur demande s'ils ont aimé ? La réponse est oui pour elle qui étudie dans un collège privé du nord de Montréal en concentration danse. Pour lui, c'est moins évident, mais comme il me l'indique, c'est le "plus un" !

Fin de la pause

                                                          Tirée du site de PPS Danse

Une fois les mots d'accueil de la directrice générale, le "rideau se lève" sur la première oeuvre de la soirée "La scène", chorégraphiée par Emmanuel Jouthe  sur la chanson du même nom de Claude Léveillée. Une oeuvre qui casse la glace. Il s'en suit une suite de courtes oeuvres qui au départ, me demande en début de parcours, un ajustement pour suivre. Mais, une fois habitué à ce rythme, j'évolue de tableau en tableau dans les différents univers chorégraphiques de danse contemporaine avec des bouts de chemin "flamenco" et aussi "tap dance", forts bien rendus. Je me laisse porter par ces différentes propositions, mais vers la fin, là, je "craque" ! Conquis par "Drinking in L.A." (chorégraphie de David Rancourt et interprété par toute la troupe) et aussi et surtout par l'avant dernière chorégraphie, "Le monde est fou, (Ne tuons pas la beauté du monde), brillamment et intensément chantée par Roxane Filion. Le tout se termine, tel un atterrissage tout en douceur avec "Pensées fugitives", chorégraphié par Annie Gagnon et interprété par toute la troupe. À cette question que je me posais, la réponse en fin de présentation s'est imposée à moi et c'est oui ! Les créateurs ont su avec brio, relié toutes ces perles pour en faire un tout, comprendre ici un collier, fort bien réussi qui pourra réussir à rejoindre un grand public. 

Je n'ai pas été un spectateur assidu des créations de Pierre-Paul Savoie, mais je peux témoigner que ceux et celles qui ont pris son flambeau, ont su le porter fièrement. Et encore une fois David Rancourt m'a montré qu'il est un interprète hors norme, mais aussi un chorégraphe à suivre que je suivrai !


vendredi 25 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Encore une fois, émerveillé par une oeuvre de Marie Chouinard !

 Au lendemain de ma présence à la remise des Prix de la danse de Montréal dans les studio de la compagnie de Marie Chouinard (le spectateur que je suis se sentait fort privilégié d'être parmi tout ce monde et surtout avec juste derrière moi, 5 récipiendaires de prix !), mes pas m'amenaient jusqu'à l'Usine C pour revoir et redécouvrir une des oeuvres de cette chorégraphe. Et nous serons nombreux devant les portes d'abord et dans la salle ensuite pour assister à "Jérôme Bosch: Le jardin des délices". 

Ce n'était pas ma première fois, mais mon plaisir anticipé était tout aussi grand.

Pause

Voilà une belle initiative de madame Danièle de Fontenay de nous proposer à chaque année une oeuvre de Marie Chouinard et, initiative, qui je l'espère se poursuivra !

Fin de la pause


C'est donc bien assis sur mon siège en première rangée que derrière les sièges trouvent preneurs et preneuses et que moi j'observe là devant moi ce livre fermé ! Et puis, ce "livre" s'ouvre et s'expose pour nous présenter une oeuvre de ce peintre. Et, là tout doucement, ça débute. Tour à tour dans ce premier tableau, les poses seront prises par les interprètes ( Michael Baboolal, Adrian W.S. Batt, Jossua Collin Dufour, Paige Culley, Rose Gagnol, Valeria Galluccio, Motrya Kozbur, Luigi Luna, Carol Prieur, Celeste Robbins et Clémentine Schindler) et prendront vie. Des tableaux présentés de part et d'autre de la scène qui servent de cristallites à ce que je découvre, là devant moi ! Si ce premier tableau est "assez" sage, il récèle néanmoins des éléments et des mouvements fort captivants. Encore cette fois, la qualité des interprètes de cette compagnie est rayonnante et illumine le lieu.

Et puis arrive, après une transition dans l'ombre vers un "monde" riche en objets hétéroclytes, le deuxième tableau qui débute avec cette femme (Valeria Galluccio) qui de sa voix pave, haut et fort, la voie pour un tableau fort déjanté qui illustre fort bien "la folie" présentée dans l'oeuvre de ce peintre. Je ne sais où regarder parce que partout devant moi, les corps exhultent seul.e, en duo ou en groupe. La multitude et la diversité des accessoires, n'a d'égale que celle des interactions humaines. 

Et puis arrive, dans une transition fort courte, le dernier tableau, mon préféré, qui me montre des moments chorégraphiques "plus sages", mais avec une folie "créative" sous l'oeil dédoublé de part et d'autre de l'espace scénique.

Encore une fois, une oeuvre de Marie Chouinard me fait vivre de très beaux moments de spectateur et en présagent d'autres pour "M" au début la prochaine année avec Danse Danse.



mardi 22 novembre 2022

Sur mes pas en danse avec "Moins au sujet de moi", toute une rencontre avec Marc Boivin !

Cette rencontre avec Marc Boivin, je la voulait énormément, mais l'agenda ne collaborait pas. À la première série de représentations, j'ai fait l'impasse, mais pour la deuxième série, l'opportunité s'est présentée et je l'ai captée "à deux mains" et j'y ai sauté à pieds joints! C'est donc un samedi matin (à 11h00 !!!) que mes pas m'ont amené pour découvrir au Studio 303, la plus récente création de Sarah-Ève Grant, "Moins au sujet de moi" proposée par Danse-Cité. 

De cette création en devenir, j'en avais vu une première ébauche, il y a longtemps dans le cadre d'un Offta. Depuis, bien de l'eau a passé sous les ponts et ce que j'ai pu découvrir s'est avéré fort différent, mais je m'arrête ici pour l'instant.

                                                          Tirée du site de Danse-Cité

Une fois rendu au troisième étage du Belgo, tout au fond la porte du Studio 303 est ouverte et je suis accueilli par le sourire unique de Maud (Maud Mazo-Rothenbühler) qui m'invite à trouver ma place dans l'espace où se trouve déjà, entre autres Marc Boivin et Sarah-Ève Grant. Peu à peu les gens arrivent et c'est avec, entre autres, Louise Bédard, Lucie Grégoire et Séverine Lombardo (une des "mes" soeurs Schmutt) que j'assisterai à la classe de maître du professeur Luc Boivin. Mais avant, nous avons droit aux prémisses de cette proposition (en 2016) par la chorégraphe dans lesquelles je retrouve ma "première rencontre" avec sa création. 

De cette oeuvre de groupe, dans le cadre d'une classe, la chorégraphe s'est orientée vers un solo avec le "prof" pour concentrer le propos sur la transmission et que nous, spectateurs, devenions la classe. 

Pause

Ici le prof que j'ai été, est particulièrement sensible et attentif par la perspective de transmission qui est abordée !

Fin de la pause

Après un lent éveil du corps du professeur, je découvrirai différentes perspectives du corps en mouvement qui me sont expliquées. Et si le verbe "transmettre" se fait par l'oral, il se fait aussi par le geste et ce geste se doit être partagé. Et à quelques occasions, j'aurai le plaisir (malhabile, je le concède !) "d'aller sur le plancher" avec les autres spectateurs et spectatrices pour des moments de partage. Tout concentré et plein de volonté, je suis les instructions de Marc Boivin pour exécuter les mouvements qui nous sont d'abord présentés et ensuite que nous répétons pour qu'ils deviennent les nôtres. 

Comme tout bon enseignant (de ma perspective), il se rendra au tableau pour inscrire les notions fondamentales sur son enseignement qui tourne autour de la notion de "transmettre", dont, expérience, plaisir, chemin des possibilités, confiance ! 

De retour sur notre chaise, nous avons droit à un exercice fort riche, celui durant lequel nous ne pouvons pas bouger, mais  seulement suivre le geste de l'autre. Comme si la philosophie (avec le principe de désobéissance) était aussi au programme et cela j'aime cela !!

Le tout se terminera sur la notions des trois images du corps et de l'exercice "leaving traces". 

Se peut-il que le spectateur de danse que je suis ait trouvé "un moment privilégié" ? En ce samedi matin, pendant que le défilé du Père Noël se déroulait pour le grand plaisir de jeunes et des moins jeunes, moi j'ai eu la chance d'avoir un de mes cadeaux de Noël, grâce à Danse-Cité, Sarah-Ève Grant et Marc Boivin. Celui de partager cet espace particulier dans lequel les frontières étaient tombées entre moi et la danse !


lundi 21 novembre 2022

Sur mes pas tout en immersion dans "L'heure bleue" !

 L'invitation pour cette proposition hors de mes territoires habituels m'est venue d'une façon fort personnelle (merci Julie !) et je l'ai acceptée. C'est donc jusqu'aux portes du Musée d'art de Joliette que mes pas "motorisés" m'ont mené en cette soirée de novembre pour assister à "L'heure bleue, une expérience musicale immersive" du compositeur, interprète et réalisateur Pierre Alexandre Saint-Yves. 

                                              Affiche de la soirée tirée du site FB de l'évènement

Pause

La première fois que j'avais pu apprécier ce musicien, c'était lors de l'édition 2017 des "Danses au crépuscule" durant laquelle, il accompagnait les interprètes de la troupe de danse "Danse Clandestines" (de Julie Pilon).  Et comme je l'avais écrit, "Cette oeuvre avait été crée "à même les flots de la sinueuse rivière L'Assomption", et pour l'occasion le bassin d'eau devant le Centre d'art s'avère fort approprié pour la présentation de cette oeuvre durant laquelle les interprètes n'ont pas peur de se "mouiller"". Le milieu aqueux semble bien inspirant pour lui et fort agréable pour nous !

Fin de la pause

C'est dans le hall du Musée que je trouverai ma place et une fois le moment venu, l'endroit est fort bien garni (comprendre ici complet ou presque) pour l'accueil officiel de l'hôtesse de la soirée Julie Pilon qui nous accueille et nous donne les informations pertinentes quelques minutes avant de débuter. 

Et arrivent et prennent place devant nous, les quatre musiciens Pierre-Alexandre Saint-Yves (chalumeau, flûtes, mélodica, traitement sonore), Joao Catalao (marimba), Andrew Wells-Oberegger (oud, traitement sonore) et Mathieu Deschenaux (contrebasse, synthétiseurs, traitement sonore). Et puis le voyage débute.

Ce voyage est porté par la musique et aussi par des projections sur les murs du hall. Le tout débute avec cette femme que nous voyons de dos, qui nous entraîne à sa suite.Ses pas l'amènent vers une vieille maison, inhabitée (?), pendant que la musique qui remplit l'endroit, ajoute une touche de mystère. Toujours "immergé" par la musique, les projections me plonge dans un milieu aqueux qui pour moi recèle des sensations fort agréables, mais aussi des objets fort riches en souvenir. Je ressens des émotions de ma jeunesse, portées par cette musique, lorsque je vois, entre autres, cette vieille dactylo "Royal" et ce bon vieux téléphone à roulette tout au fond de l'eau. 

C'est donc avec une touche de nostalgie "agréable" que je suis porté "hors du temps" par la musique et les projections dans cet espace et j'en profite pleinement. Mais, le voyage se termine et les applaudissements me ramènent au moment présent. De cette plongée en apnée dans ""L'heure bleue", j'en reviens à la maison avec encore en tête, les images et la musique, mais aussi une copie "physique" de cette musique, question de poursuivre chez moi cette plongée musicale.

La discussion qui a suivi nous a permis de mieux comprendre les enjeux et les défis, surmontés (!) de capter ces images sous-marines. Elle m'a aussi permis de découvrir un artiste fort dynamique et imaginatif dans la façon de proposer ses oeuvres. 

mardi 15 novembre 2022

Sur mes pas à la Passerelle 840: Un collectif 842 qui lui aussi s'avère fort diversifié et prometteur avec des oeuvres audacieuses !

 C'est à la fin d'une journée résolument tournée vers l'hiver que mes pas m'amènent jusqu'à la porte du 840 rue Cherrier pour assister à la dernière représentation du Collectif 842. À mon arrivée, le hall d'entrée est déjà bien rempli et il le sera encore bien plus lorsque Audrey Roy gravira les marches pour les mots d'accueil d'usage suivis de l'invitation à entrer dans le lieu de présentation. 

                                      Affiche tirée du site du département de danse de l'UQAM

À notre entrée, nous devrons prendre place autour d'un espace scénique délimité par une banse de tissu blanc. Une voix se fait entendre tout au long de l'entrée du public, mais moi, pas capable de bien l'entendre avec mon attention toute tournée dans la direction où semble se trouver un ou des corps immobiles. Et puis arrive le moment où ces corps, trois en fait, s'activent. Voilà comment débute "Aux effluves de fluides et de cierges" de et avec Camille Gendron & Estelle Weckering, accompagnées par Élise Paradis à l'accompagnement musical. De ce corps qui se sépare des deux autres, j'en vois une chevelure auréolée de rouge, dû à l'effet du projecteur juste derrière elle. Effet voulu ou non, pas grave, pour moi cela met la table de façon forte pour la suite. Je suivrai la lente évolution dans l'espace là devant moi de ces deux femmes. J'y vois une belle illustration de ce qu'elles nous proposent, soit "Une opportunité de se laisser aller à un état de réceptivité décomplexée." Une proposition poétique dans laquelle je me suis laissé porter par les mouvements, sans que ma tête tente de contrôler mes sensations. Bravo à vous !

Une fois les applaudissements terminés, nous sommes invités à nous diriger vers le fond de la salle, pour découvrir, "LA GIGUE LAVE SON LINGE SALE" de Naomie Côté. accompagnée aux mouvements par Marianne Beaulieu et Christophe Benoit-Piau et Gabriel Vincent-Beaudoin. Ce dernier est à l'accompagnement musical (violon). Et pour laver son linge sale, une bassine métallique est installée sur le devant de l'espace scénique. Le tout débute de façon fort classique avec de la gigue fort bien exécutée. Mais peu à peu certains préjugés envers la gigue sont énoncés tout haut dont "de la danse de cabane à sucre "! Jusqu'où peut aller ce lavage qui se poursuit avec les souliers retirés? Et bien voyez vous, nous avons droit au passage du figuré au propre dans la bassine, comprendre ici le dévouement total de Naomie Côté pour sa cause. Pour ma part, un beau moment face à des pas de gigue contemporaine, style de danse que j'apprécie mais que depuis longtemps, j'avais vu !

Et puis arrive le moment de la troisième présentation qui sera projetée sur l'écran devant nous, "BOD[EE]" de et avec Lucca Bella Stothers, dont les mouvements et les états exprimés seront captés par Jeanne Tétreault. Dans un espace dépouillé, toute mon attention est portée par ses mouvements et son visage dans lesquels je vois les différents états d'un conflit intérieur avec tous ses soubresauts ! Un solo que je voudrais bien revoir sur scène, cette fois !

Toujours de ma même place, je vois se préparer "Collage" de Naomie Charette et Catrine Rouleau avec Caroline Rousseau, Lou-Anne Rousseau, Marie Lamothe-Simon, Antonin Desmarais-Godin, Josiane Fortin et Charmaine Leblanc. Voilà pour moi, la proposition qui m'a le plus déstabilisé avec, parfois simultanément, de la projection tout en arrière, une affiche devant, des paroles sorties des haut-parleurs et aussi de la danse dans l'espace scénique. Mon attention peinait à suivre, trop occupé à papillonner d'un propos à l'autre. Il en reste que j'y ai trouvé des moments intéressants, tels que celui durant lequel, les corps sur scène dansaient en parfaite synchronisation avec celui sur l'écran et que l'info dite à l'écran résonnait là sur scène. Au final, je partage l'avis des créatrices qui nous annonçaient "Un petit projet rempli de rencontres curieuses."

Le tout se termine avec "VORACITAS" de et avec Camille Saenz accompagnée par Stephanie Melody Santos. Pour cette dernière proposition, on nous demande de reprendre place autour de l'espace scénique. Et puis sont placées sur scène des toiles blanches et différents aliments. Une fois tout en place, deux femmes s'installent sous ses toiles blanches et tout en ondulations, avec des allures un univers aqueux, émergent deux femmes avec la pluie qu'on entend tomber ! Et ce qui s'en suit en est une de démesure, appétit démesuré comme l'annonçait le titre. De ce que je vois, éclairés par du bleu et du rouge, ce sont une illustration cruelle d'un aspect de la nature humaine, insatiable sans compter. De ma place, je ressent même les effluves de ces actions débridées.

Ainsi se terminait les propositions automnales de Passerelle 840.qui encore une fois ont recelé des pas fort investis dans des explorations chorégraphiques de différents horizons fort prometteurs.

dimanche 13 novembre 2022

Sur mes pas au théâtre: Une rencontre toute aussi troublante que puissante avec "La fureur de ce je pense" !

 C'est vendredi soir, le hall d'entrée de l'Espace Go est tout garni,en attente pour l'ouverture des portes de la salle. pour découvrir "La fureur de ce que je pense", collage de textes de Nelly Arcand. Cette rencontre littéraire, théâtrale et visuelle sera portée par une "équipe de feu" (Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Larissa Corriveau, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault) allumée par la force des textes de l'auteure. 

Donc, une fois assis, devant moi, neuf espaces carrés, représentant neuf chambres. Et une fois le temps de commencer arrivé, ces femmes apparaissent et il s'en suivra une série de "chants" alternant le chant choral de toutes et celui individuel de chacune d'elle. Le tout commence avec "Le chant des mirages" avec Sophie Cadieux qui brise la glace (tout en lien avec les mots que j'entends sur la beauté de la glace), me fait plonger dans cette proposition. Cela me demande un certain effort, parce que le texte est touffu, riche, mais je m'acclimate à cette écriture. Et puis, je me laisse porté par la suite, errant d'une pièce à l'autre, tout comme cette femme polymorphique et mystérieuse (Anne Thériault). Mon coup de coeur est sans hésiter "Le chant de l'ombre" avec Evelyne de la Chenelière qui là juste devant moi, est vibrante tout au long de son face à face avec la mort !

                                      Crédit: Caroline Laberge tirée du site de l'eSpace Go

Au final, une oeuvre exigeante, puissante à la hauteur de l'écriture de Nelly Arcand, véritable volcan émotionnel qui a reçu du public de longs et chaleureux applaudissements ! Et c'est avec les effluves sensorielles de cette rencontre que mes pas me ramènent à la maison. 

samedi 12 novembre 2022

Sur mes pas chez Danse Danse: Une rencontre surprenante avec "MOI – Momentum of Isolation"

 Pour cette rencontre avec la proposition de Danse Danse, mes pas m'ont amené jusqu'au Studio Théâtre du Wilder comme me l'indiquait mon billet et non pas à la Place des Arts, comme à l'habitude ! 

Tout en haut, droit devant par l'escalier pour s'y rendre et, malgré l'heure hâtive, déjà plusieurs spectateurs dans la file. Mais soyez rassuré.es (!), "mon" siège en première rangée sera disponible et j'y prendrai place, fort heureux ! Je serai donc en bonne position (comme tous les autres, évidemment (!) pour découvrir devant moi, à gauche, une table avec un pot de fleur dessus, ainsi que des feuilles de papier. Une chaise et un tableau derrière le tableau d'introduction de "MOI - Momentum of Isolation" du chorégraphe Shay Kuebler et de sa compagnie Radical System Art (dont les initiales RSA sont les mêmes que les miennes !!!).

                                              Affiche de l'oeuvre tirée du site de Danse Danse

Un peu avant le moment officiel de débuter, un homme ( le chorégraphe) s'installe à la table et se met à la tâche en effectuant des calculs sur une calculatrice, modulé par des éclairages, "pass or fail" ! Cette mise en place que cet homme nous propose sera suivi par une suite de tableaux durant lesquels, la vie de journée et la vie de soirée sont riches en contrastes. 

En alternance, comme l'indique fort bien le programme de la soirée, cette compagnie, "Radical System Art (RSA) fusionne la danse, le théâtre et les arts martiaux avec la technologie et le design interactifs pour créer des spectacles percutants."

Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié le tableau durant lequel cette femme "faisait tourner la roulette" pour choisir celui ou celle pour poursuivre. Ce moment est fort représentatif de la qualité technique et chorégraphique de toute la représentation. Fasciné aussi par ce pantin articulé et cette fleur, compagne de vie !

Au final, une très belle soirée en ce début de saison de Danse Danse riche en propositions contrastées et toutes intéressantes !