dimanche 27 février 2022

Sur mes pas au théâtre: Les dix commandements de Dorothy Dix", toute une rencontre à l'Espace Go !

 Cette rencontre prévue il y un certain temps, mais puisque les théâtres étaient fermés en début d'année, elle a été repoussée jusqu'à fin février. Cette rencontre était avec Julie Le Breton et la pièce "Les dix commandements de Dorothy Dix" et elle a été mémorable !

                                                       Tirée du site de l'Espace Go

Pendant cette heure quinze minutes fort riche, nous découvrons cette femme américaine qui pour tenter de garder le cap dans sa vie et montrer une belle image a fait siens les dix commandements de cette femme chroniqueuse. C'est donc en dix temps sans ordre chronologique que nous découvrons la vie de cette femme, fille, épouse, mère et grand-mère. Tout au long, Julie Le Breton est totalement investie de sa graduelle apparition à nous jusqu'à son départ, jusqu'à nous montrer des larmes toutes réelles ! Dix commandements pour les dix décades de sa vie durant laquelle, entre autre, elle tente de surmonter le regret d'une carrière impossible. Jusqu'à la fin, elle suivra ces commandements qu'elle conserve sur papier dans sa poche et bien au chaud dans sa mémoire, les ressortant pour aller de l'avant. J'en retiens une distinction qu'elle nous propose, celle entre le bonheur et la joie. Impossible de ne pas bien ressentir ce que cette femme a vécu ! 

Un texte de très haut niveau de Stéphanie Jasmin, mis en scène par Denis Marleau qui nous illustre que la vie d'une personne "ordinaire" peut receler une richesse surprenante.



Sur mes pas en danse: Une rencontre surprenante et intime avec quatre femmes avec "Direction assistée" !

Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'à La Chapelle pour découvrir la proposition de Brice Noeser portée par quatre femmes (Elinor Fueter, Karina Iarola, Maria Kefirova et Jacqueline Van de Geer), je me disais intérieurement que la gang de Danse-Cité avait de la suite dans les idées. Je me rappelait de cette rencontre marquante en 2008 avec "Quarantaine 4 x 4" de Charmaine Leblanc. Une rencontre forte avec quatre hommes (Marc Béland, Marc Daigle, Benoît Lachambre et Ken Roy), qui avait fait mouche en moi et qui m'avait fait remercier chaleureusement Daniel Soulières à ma sortie de la salle !

Me voilà donc dans la file d'attente pour entrer pendant que derrière moi, les gens arrivent. Une fois la porte de la salle ouverte, je me dirige vers "mon" siège en première rangée. Et dans cette première rangée, j'y resterai seul jusqu'à l'arrivée in extrémis d'un couple à ma gauche et d'un homme à l'autre bout à ma droite. Le temps que les gens prennent place, les quatre interprètes sont sur scène et examinent les estrades. C'est plus tard que je comprendrai pourquoi elles le faisaient ! Pour ma part, j'examine l'espace scénique dans laquelle je découvre  tout au fond sur le mur, une liste de 21 items difficile à lire de ma place, mais dans laquelle j'arrive à lire en 16, énigme bulgare. Deux toutous semblent faire la surveillance de l'espace scénique ( bravo Robert !, ils seront enlevés juste avant le début de la représentation et remis à la toute fin !). Entre les deux, il y a un "oeuf" qui s'avérera un chronomètre. Il a aussi à ma droite, quatre chaises et à ma gauche un babillard sur roulettes et au fond quatre filets pour nettoyer une piscine au bout d'une longue tige. 

Bon une fois mon examen des lieux complété et les mots d'usage terminés, les quatre interprètes se mettent en action en demandant la collaboration dans les estrades de quatre personnes ressources, une pour chacune d'elle. Pour ce qui concerne Maria Kefirova, elle choisira la jeune femme tout juste à côté de moi. Je serai donc aux premières loges pour découvrir le lien entre cette interprète et sa personne ressource. Le "lien" entre les deux et dont je serai un témoin privilégié, se fera entre autre par l'intermédiaire d'un téléphone cellulaire remis au bout de la tige du filet.

                                                             Tiré du site de Danse-Cité

La suite à tout d'un ballet de relations, parfois intrigant ou surprenant pour l'oeil du spectateur et parfois inaccessible à son oreille, parce que leurs propos se font dans leur langue maternelle dont le bulgare, l'espagnol et le néerlandais ! Je découvre différents tableaux, qui se déroulent devant moi, dans lesquels la complicité entre ces quatre femmes est flagrante. Des tâches dirigées par une "direction assistée !" dont certaines proviennent de ce babillard sur roulette retourné vers nous dévoilant ce qui suivra ou d'autres par ces petits papiers sortis de leur poche. La complicité entre elles est palpable. 

De ces tableaux, j'en retiens principalement deux, celui dans lequel Jacqueline Van de Geer qui après avoir écouté, en toute discrétion, le souvenir d'enfance de sa personne ressource, nous raconte en néerlandais à son tour son souvenir. Si je ne comprends pas le détail de ce souvenir, j'ai saisi aisément que celui-ci porte sur une sortie à la plage avec son bikini. Il y a aussi le moment où en gestes et en paroles (en bulgare) Maria Kefirova tente de nous faire comprendre, en vain, le sens de sa courte phrase, "Следа от нещо друго ou Sleda ot neshto drugo". C'est plus tard à la toute fin, qu'elle nous le dira en français, comme quoi dans la vie, il faut être patient ! Désolé, mais je garde cette info pour moi !

Le tout se termine simplement comme peuvent l'être les rencontres entre ami.es ! Une rencontre avec une dose d'intimité qui m'a produit un effet semblable à celle de "Quarantaine 4 x 4". 

"Direction assistée", est une proposition dans l'esprit "Traces-Hors-Sentiers comme l'indiquait dans le passé cette compagnie". Une proposition qui avait peu à voir avec une oeuvre chorégraphique formelle,  malgré la présence de trois danseuses fort aguerries. Il en reste que j'y ai vu un "ballet" d'interactions entre elles et avec le public, dans lequel les gestes avaient une place importante.



jeudi 24 février 2022

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Via Kanana" pour aller dans un univers d'ailleurs !

Depuis la reprise des spectacles en salle, mes pas ne chôment pas. Il en reste que Danse Danse nous propose aussi des webdiffusions qui méritent "le détour" et notre attention. La dernière en date (disponible jusqu'au 6 mars est "Via Kanana" de la compagnie Via Katlehong Dance d'Afrique du Sud. 

Me voici bien assis devant mon écran pendant que Mère Nature tempête dehors, pour découvrir cette œuvre. Comme la description l'indique, "Pantsula, gumboot, danse traditionnelle... Via Katlehong Dance et le chorégraphe Gregory Maqoma proposent une œuvre électrisante, faisant exploser toute leur fureur de vivre, basée sur une danse populaire de rue et de contestation d’Afrique du Sud." Accompagné.es par des projections sur le grand écran derrière eux, les interprètes investissent leur "personnage" dans le contexte d'émergence de l'oeuvre. Le temps passe vite tout au long du visionnement.

                            Affiche de l'oeuvre tirée du site de la Place des Arts

Contrairement à ce qui est écrit sur le site de la Place des arts, le documentaire fort instructif (comme toujours !) produit par Filigrane Archives est présenté après et non pas avant, mais cela ne change rien puisque nous aurons pu découvrir l'effet sur scène avant d'en apprendre les origines et des détails fort pertinents avec les entrevues avec les principaux artisans de cette création. 

Il en reste que je me promets de la revisionner à la lumière de ces informations pour mieux apprécier des performances, les symboles et les différents styles de danse.


mercredi 23 février 2022

Sur mes pas à Tangente: Retour sur deux propositions surprenantes qui m'ont sorti de mes sentiers habituels !

 Je suis de ceux ou celles qui mettent leurs pas en marche les yeux fermés pour aller à la rencontre de ce que la gang de Tangente me propose. Parfois, je connais assez bien ce qui me sera présenté, comme leur proposition précédente "Sans rien forcer" d'Hélène Remoué dont j'avais vu les deux versions précédentes. Cette fois, de Jordan Brown et Marie-Pascale Bélanger, j'allais à leur découverte sans les connaître, ni n'avoir rien vu ni lu sur eux ni non plus sur leurs propositions.

En ce lundi soir, me voilà rendu à mon siège, prêt à découvrir ! Le tout débutera avec la projection de Jordan Brown "e-Merge". Une oeuvre d'une quinzaine de minutes qui pour moi s'avère déroutante. De cette proposition qui utilise la laine, je peine à suivre le fil de cet assemblage. Il en reste que l'esthétique me plait. Et je dois avouer que les dernières images lorsque je vois ces deux mains ouvrir plus grand cette laine tissée pour nous faire rencontrer ce personnage tout en dedans, le tissage ouvert comme peut l'être notre esprit, cela m'a particulièrement rejoint. 

Il s'en suit un court entracte qui permet, dans la pénombre, l'installation, "pour moi intrigante" de  "Les Bois" de et par Marie-Pascale Bélanger accompagnée par Joanie Fortin. Durant l'installation, différents personnages inanimés et dont certains sont suspendus prennent place dont ce dormeur (personne réelle ou non ????) en diagonale avec moi. Une fois, le tout en place, les lumières s'éteignent pour faire place à une rencontre avec un univers onirique, fantastique et très philosophique (inspiré entre autre par le philosophe Gilles Deleuze) aussi avec de nombreux personnages qui apparaissent et qui disparaissent, animés par les deux artistes. Il y aura ce vieil homme et ses réflexions simples et profondes qui se métamorphosera, il y aura aussi ce tout petit enfant, cette cage d'oiseau et son surprenant occupant. Tout au long des différents tableaux, je me laisse porter et captiver par les rencontres avec les différents personnages qui parfois se transforment de façon surprenante. Et comme tout bon rêve, il se termine et nous revenons à la vie réelle, un peu déçu quand même que tout soit déjà terminé !


                                           Crédit : Vanessa Fortin fournie par Tangente

Et puisque c'était une soirée avec une rencontre avec les artistes, animée par Marco Pronovost, j'ai prolongé ma présence, curieux et très intéressé ! Puisque Jordan Brown était absent, étant chez lui aux États-Unis, la rencontre a porté sur la deuxième proposition de la soirée. Et elle me permet de découvrir bons nombres d'informations sur une œuvre qui a presque été une création non présentée, due à la situation pandémique. Nous apprenons que cette proposition est en création depuis quatre ans et qu'elle a évolué jusqu'à la dernière minute, au sens propre ! en tenant compte du lieu de présentation.

Et vous qui comme moi êtes intrigués par ce dormeur, sachez que ce n'était pas un personnage réel. Mais, entre les mains de sa manipulatrice, il avait une présence réelle ! Au final, voilà une soirée surprenante pour moi, habitué aux propositions chorégraphiques de Tangente, mais que je n'aurais pas voulu rater et que je voudrais bien revoir !

Sur mes pas en danse: Une "Rhapsodie" qui tombe juste à point pour nous ramener avec une vie presque normale !

Mes pas sont de nouveau bien actifs et fort heureux de l'être depuis quelques semaines avec de belles rencontres culturelles, mais la proposition de Danse Danse avait un petit quelque chose de particulier et de différent. Parce que en ce mardi soir, je me rend découvrir une proposition chorégraphique avec vingt interprètes sur scène. Oui, devant moi, tout proche, je découvrirai pour une première fois une œuvre en présence (et non via le web) avec plein de gens qui l'incarneront. 

                                                 Affiche de l'oeuvre. Crédit:LePetitRusse

Grâce à une synchronisation quasi parfaite des trois rames de métro, j'arrive "un peu" à l'avance (lire ici presque une heure !) et je prend place au début de la file à l'entrée du Studio-Théâtre du Wilder en position idéale pour une représentation de "Rhapsodie" de Sylvain Émard en admission générale. Dix minutes avant le début officiel de la représentation, les portes s'ouvrent et nous sommes invités à prendre place tout autour de la scène incluant les estrades. À mon entrée, les vingt interprètes sont déjà présents sur l'espace scénique et moi, après une brève hésitation, je me dirige première rangée côté cour. Peu à peu les gens entrent et moi je me mets à douter. Cette proximité de la scène qui ne me permettra pas d'obtenir une vue plus large de l'espace scénique et des déplacements qui s'y feront, est-ce une bonne idée ? Bon malgré tout, je maintiens ma décision, je garde ma place (décision que je serai fort heureux d'avoir prise, une fois la présentation terminée !) Une fois bien assis, je porte mon attention vers les interprètes et je reconnais bon nombre d'entre eux. Avant le début officiel, à tour de rôle, les interprètes se lèvent et semblent prendre leur envol ! Il y a quelque chose de fort dans cette partie de l'œuvre qui a tout de l'annonce d'un retour "à la normal" graduel, quel beau symbole !

Pause

Et de tellement libérateur, je suis tenté de penser pour le chorégraphe Sylvain Émard, en cette soirée de première, dont la création et la présentation a été fortement perturbée et longuement retardée par la pandémie. L'article de Léa Villalba dans le Devoir de samedi dernier est fort intéressant, entre autre, sur ce sujet. 

Fin de la pause

Le temps du début officiel de la présentation de l'oeuvre approche et je ressens les gestes plus affirmés jusqu'à ce que les lumières autour de l'espace scénique s'éteignent, me faisant porter toute mon attention sur eux et elles qui, comme des plantes aquatiques se meuvent au rythme d'un courant sous-marin. Porté.es par une trame musicale fort riche (de Martin Tétreault & Poirier), Lou Ansellem, Sophie Breton, Charles Cardin-Bourbeau, Matéo Chauchat, Félix Cossette, Marilyn Cyr, Marie-Michelle Darveau, Janelle Hacault, Mathieu Hérard, Kyra Jean Green, Christopher Laplante, Alexandre Morin, Erin O'Loughlin, Mateo Picone, Raphaëlle Renucci, François Richard, Cara Roy, Marie-Philippe Santerre, Lila-Mae Talbot, et Camille Trudel-Vigeant se mettent "officiellement" en action. 

Il s'en suit différents tableaux dans lesquels, le groupe fait, entre autre, corps ensemble pour évoluer et vibrer dans l'espace. Ce corps global se fragmente aussi de différentes façons pour produire des entités "vivantes" qui modulent leurs mouvements soit de façon identique ou de façon différente. Il arrive que l'individu se détache, mais je ressens qu'un lien "presque tangible" le relie aux autres et le ramènent éventuellement dans le groupe. Mon imagination est portée par ce que je vois !

Au final, "Rhapsodie", signée Sylvain Émard est une illustration chorégraphique fort poétique et condensée dans laquelle j'ai découvert le comportement "organique" d'une communauté tissée serrée.

 Tout au long de mon retour à la maison et encore maintenant, je la conserve en mémoire. 




lundi 21 février 2022

Sur mes pas en danse: Du "Andrew Turner" à son meilleur avec son "18 P_R_A_C_T_I_C_E_S".

Ma troisième sortie de la semaine avait débuté sur "un mauvais pied" ou de "mauvais pas"! Pour pouvoir prendre place sur un siège en première rangée dans la salle du La Chapelle, j'étais bien à l'avance. Après avoir attendu une trentaine de minutes un autobus sur une ligne achalandée (lire ici 139 Pie-IX), avoir démissionné et avoir plutôt pris un autre bus pour me rendre à une station de la ligne orange, c'est un arrêt de service que j'ai découvert à cette station et la tonne de gens en attente. Décidément, le temps passe et moi je désespère de pouvoir m'y rendre. Le service reprend enfin et en sortant de la station de métro, c'est au pas rapide que je me dirige vers ma destination. C'est environ cinq minutes avant l'heure prévue que je franchi le seuil du La Chapelle. Montre mon passeport vaccinal, mon billet et j'entre enfin dans la salle, ouf ! Et juste là presqu'au milieu de la première rangée que "mon" siège tout libre m'attend sagement, malgré une salle assez bien remplie (compte tenu des normes sanitaires) ! Pour me mettre en position de réception, je ferme les yeux et je fais le vide en moi pour évacuer le stress des quatre-vingt-dix minutes précédentes fort angoissantes !

Mais, j'y suis et après les présentations d'usage, les lumières se ferment et mon attention se met aux aguets pour découvrir "18 P_R_A_C_T_I_C_E_S" d'Andrew Turner présenté par Danse-Cité et le "La Chapelle". Son arrivée surprend, parce que c'est avec sa voix qu'il capte mon attention. Une voix de tout au fond de lui en duo avec son souffle qui semble venir d'un endroit inconnu en lui. Le ton est donné pour la suite durant laquelle il nous proposera tout le spectre de ses habiletés sur scène. Il parlera avec lui-même via un écran, il racontera son expédition dans un monde parallèle lors de son épisode sur la livraison d'un repas qui est pour moi, un élément d'anthologie. Il nous parlera d'Ulysse, de l'Odyssée d'Homère et des définitions de "polytropos" avec celle qu'il préfère. Il nous fera rire et réfléchir aussi. Il nous fera une démonstration fort lumineuse de son habileté avec des sabres lumineux de jedi et des recherches sur le web sur ce sujet dont il nous montre des extraits. Il nous laissera même en plan pour (ouf !) nous revenir. Évidemment, il dansera aussi et fort bien!

                                        Photo de l'interprète tirée du site de Danse-Cité

Tout le long, impossible de détourner mon attention tout au long des 18 pratiques de cet "homme orchestre". Je me souviens d'avoir déjà écrit à propos de ce créateur philosophe et érudit, "toujours aussi désarçonnant (de plaisir)" et avec cette proposition, il garde le cap en nous proposant une oeuvre tout aussi spirituelle que divertissante qui décloisonne les pratiques culturelles. 

dimanche 20 février 2022

Sur mes pas en danse: Retour sur ma rencontre fort belle et éloquente avec "La femme ovale" !

 Pour pouvoir aller à la rencontre de "La femme ovale" de Louise Bédard Danse interprétée par Lucie Vigneault à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce, j'ai dû être alerte, parce que la date pour réserver mon billet a été repoussée quelques fois (directive de la Ville, ai-je appris !). Et pour m'y rendre, mes pas ont été nombreux à partir de mon côté est de la ville et ils ont été faits d'abord sous la pluie à l'aller et sous le grésil et la neige au retour. Malgré des conditions météo bipolaires, pas question de rater ce rendez-vous. 

Une fois les procédures effectuées, je monte les escaliers pour entrer dans la salle, toute moderne et fort belle, Iro Valaskakis-Tembeck (en l'honneur de "l'illustre professionnelle de la danse qui habitait le quartier, peut-on apprendre sur le site de la Maison de la culture). La première rangée est déjà bien occupée, mais je peux y trouver ma place sur le côté. Autour de moi, il y a manifestement plein de gens qui connaissent bien l'interprète Lucie Vigneault dont de sa famille. 

Une fois la salle remplie compte tenu des normes sanitaires évidemment (!), la responsable (Mylène Robillard) s'adresse à nous pour les consignes et aussi pour nous indiquer qu'il y aura une discussion avec les artistes après la représentation, yeah !!!  Ça, j'aime cela.

                      Photo de Lucie Vigneault par Angelo Barsetti tirée du site de Louise Bédard danse

Les lumières s'éteignent et je suis tout prêt à découvrir cette reprise-passation (de Louise Bédard à Lucie Vigneault) du solo créé, il y a vingt ans. Nous découvrons cette femme repliée sur elle-même dans une robe toute noire, avec tout proche des lampes suspendues par terre ou presque. Ce qui s'en suit est parfaitement éloquent pour moi et me permet d'y trouver "mon" histoire ! Cette femme avec sa robe avec un arceau qui lui impose des contraintes, malgré les gestes et les déplacements fort riches. Les lumières éclairant que de petits bouts de scène s'élèvent et laisse éclairé tout l'espace. Peu à peu, elle se libère de certains fardeaux vestimentaires jusqu'à devenir rayonnante, comme un corps noir libéré. Tout au long de ce solo d'une heure, difficile de lâcher prise devant les mouvements riches en significations et les déplacements de cette femme. Et chaque élément a son importance, même cette rame qui, pour moi, indique, qu'il faut parfois franchir de bonnes distances pour aller de l'avant et en revenir pour devenir soi-même, sans apparats superflus !

La période de questions- réponses d'après la représentation est fort riche en informations avec par exemple la façon dont la création a été faite à l'origine dont les enjeux de créer seule dans un studio et aussi de la façon d'en faire la passation. Pour ceux ou celles comme moi que ne l'avaient pas déjà vu, voilà une très belle façon de découvrir des oeuvres non vues à l'époque et de revoir sur scène une interprète fort talentueuse ! De plus, comme cette passation se fait avec deux interprètes, il sera possible de la revoir à la Maison de la Culture Jeannine-Sutto le 9 mars prochain avec cette fois, comme interprète, Marilyn Daoust ! Et cette fois-là aussi, je compte bien y être !



Sur mes pas en danse: Plonger avec curiosité dans "Nightlight" et en être captivé !

 À l'appel pour assister à une représentation "sur invitation" de "Nightlight" de George Stamos à l'Agora de la danse, j'ai dit oui ! Voilà donc en cette soirée toute douce de février, mes pas me portent jusqu'au Wilder pour découvrir ce que j'avais lu avant de m'y rendre "S’abandonner à la Nuit. Qu’elle soit festive ou noctambule, insomniaque ou berceuse, chez George Stamos, elle a l‘extravagance du son en direct, du mouvement, de la haute couture et de l’installation.". Et question de "briser un peu le punch à l'avance", c'est ce que j'y ai vu et ressenti aussi ! 

Nous serons une vingtaine tout autour de l'espace scénique qui contient quelques accessoires en tissus colorés et aussi  à ma droite, une batterie. Et une fois, tous les sièges occupés, George Stamos et Rémy Saminadin arrivent sur l'espace scénique, avec en fond sonore un rythme de batterie, prenant place chacun sur un long coussin à l'arrière de la scène pour s'y étendre. Il s'en suit dans les deux langues (en français et en anglais), des propos qui nous demandent de prendre place dans un espace imaginaire et d'y voir des chevreuils ! 

                                Photo de George Stamos par Teagan Lance tirée du site de l'Agora

Les gestes sont lents, intrigants, comme si la "Nuit" prenait possession tout lentement de ces deux corps et de notre attention. Derrière cette sobriété démontrée, il y a une intensité qui se ressent. Et puis, l'un prend place derrière la batterie et l'autre se met en mouvement. De ce qui suivra dans les différents tableaux, j'ai ressenti des passages hypnotiques, intrigants, étranges aussi, amplifiés par les percussions toujours bien présentes. J'y ai vu aussi des métamorphoses de ce corps dansant et de l'espace scénique aussi ! Et lorsqu'il vient proche de moi et qu'il me regarde dans les yeux (réellement ou pas, aucune importance), je ressens bien cette lumière de nuit ("nightlight"). Et comme, cette proposition sera disponible en webdiffusion, je ne me priverai pas de la revoir de nouveau.

Voilà une incursion fort particulière et intimiste dans l'univers de cet être polymorphique que j'ai bien appréciée. 

vendredi 11 février 2022

Sur mes pas (réels) en danse: Un retour en force des arts vivants, "Sans rien forcer" !

Nous n'en sommes qu'au début février, mais, pour moi, la glace est brisée ! En cette soirée où la météo oscille autour de zéro, mes pas m'amènent pour une première fois cette année 2022 dans une salle pour assister à une proposition chorégraphique. Au programme de Tangente en cette soirée "Sans rien forcer" d'Hélène Remoué, interprété par Cara Roy.

De cette proposition, j'ai de vagues souvenirs des deux précédentes moutures que j'avais vu il y deux ans et demie. Ces souvenirs consistaient en une performance physique assez importante et intense de cette femme qui faisait émerger de son intérieur un rythme qui l'animait et qui faisait bouger son corps. Mais comme je n'ai pas trop de mémoire et que depuis, j'ai vu "quelques" autres œuvres, je me rendais assez libre de souvenirs et tout à fait disponible pour cette troisième fois. 

Me voilà donc, dans "mon" siège en première rangée avec juste devant moi une installation de trois ventilateurs et de deux projecteurs. Derrière, la scène est vide. Rapidement, la salle se remplit (aux normes sanitaires actuelles !) et une fois l'accueil fait (et fort bellement !), les lumières s'éteignent et je suis aux aguets. Et puis, apparait face à nous dans un robe rouge à paillettes, cette femme (Cara Roy) qui face au vent de face (lire ici les ventilateurs à plein régime) nous présente différents "états de cœur" fort vibrant dans lesquels, les fibres de ce cœur exposées à ce vent, sont bien vivantes, pulsées et actives. 

                                    Photo de Cara Roy par Vanessa Fortin fournie par Tangente

Et puis arrive le moment où le coeur libéré laisse place au corps (sans la robe rouge) qui a son tour, nous présente ses différents états animés par une pulsion intérieure qui est fort palpable et rayonnante. Plus sage, ce tableau permet de mieux prendre conscience de l'importance de l'enveloppe charnelle.

                                      Photo de Cara Roy par Vanessa Fortin fournie par Tangente

Et puis, les lumières s'éteignent et nous reviennent ensemble dans un tout le coeur et le corps (incarné par le robe à paillettes rouge de nouveau revêtue) qui s'éclatent dans un beat fort riche et rythmé comme si ensemble le défoulement était la seule voir de sortie. Et devant ces mouvements, impossible de rester impassible, même moi le spectateur tellement non danseur. Et la discussion d'après représentation le confirmera, elle rejoindra pas mal de monde !

De cette proposition qui a émergé d'une recherche sur le "groove" intérieur, il en résulte une œuvre qui fait irradier dans les gestes et les expressions faciales des états de corps fort lumineux. Cara Roy porte avec énergie et intensité cette rencontre cœur-corps, propulsant des vibrations d'en elle jusqu'à nous. Une rencontre qui fait du bien !

Mes pas me ramènent fort satisfait de cette première fois pour cette année qui augure une fort belle année à venir.

jeudi 10 février 2022

Sur mes pas (réels) au "théâtre": À "HÔTEL-PROMONTOIRE" du collectif Rassemblement Diodème !

 Aujourd'hui, c'était le retour des pas, en vrai, du spectateur à la rencontre d'une proposition culturelle. C'était donc depuis presque deux mois, que mes pas n'avaient pas pris les transports en commun pour prendre place devant une oeuvre. Il y aura bien eu plusieurs propositions fort intéressantes vues en ligne, mais mon intérêt, présent, était quand même moindre. Il y avait un petit quelque chose en moi, cette connexion personne à personne qui me manquait !


                                       Tirée du site de Le point de vente 


Trêve de préambule, lorsque la proposition du Rassemblement Diodème (Hugo Fréjabise et son équipe) m'a été présentée, tombait à point et j'y ai portée bonne attention. D'eux, j'avais vue deux fois plutôt qu'une, l'été dernier "Spartacus" et le "spectateur" en était revenu heureux et fasciné ! Un plus tôt cette année, j'ai lu la pièce "Le théorème d'Euclide" d'Hugo Fréjabise et encore une fois la magie a fonctionné ! Voilà donc pourquoi, j'ai accepté avec enthousiasme de me rendre dans un lieu inhabituel pour assister à "HÔTEL-PROMONTOIRE" (Chambre avec une vue sur le chaos) de la même gang. 

J'étais donc sur la rue Sainte-Catherine à l'entrée du Complexe Desjardins, oui, oui, pour prendre possession de l'équipement nécessaire pour assister à l'intérieur à la représentation. Les consignes données, je me dirige avec les autres spectateurs au milieu de l'endroit, appuyé sur la rampe pour découvrir tout en bas ce qui suivra. Pendant que j'attends, un texte, dans mes oreilles via mes écouteurs revient en boucle pendant que tout autour, la vie presque normale (le Complexe en cette fin d'après-midi me semblant fort "vide") poursuit son cours ! 

Pendant que mes yeux balayent le bas de l'endroit tout autour de la fontaine, j'écoute le texte que je capte pars bribes plus ou moins importants. D'un cycle à l'autre, les différents extraits s'agglomèrent peu à peu et dans mon cerveau, il prend forme peu à peu ! J'en retiens surtout, ce qu'est et ce qu'était le centre commercial de mes, sinon de nos attentes et "ce territoire n'a pas toujours été ce qu'il a été". 

On me parlera de l'histoire d'une guerre et puis arrive le moment du début. Durant les cinquante minutes qui suivent, c'est avec des perspectives différentes que la "guerre" m'est présentée par cinq personnages que je vois tout au loin. J'y découvre des solitudes diversifiées toutes exposées ! Pourquoi tirer sur sa cible ou non ? ", "pour de vrai" la guerre ? 

Le texte est fort, riche. Si le spectateur que je suis peine à suivre "l'histoire", cherchant parfois les personnages qui vont et viennent anonymes dans ce grand espace, je me sens porté par le propos de ces voix et j'apprécie. La guerre avec ses différents aspects dont la raison, l'anonymat, les motivations me rejoignent  tout en haut de mon piédestal ! Et c'est à regret que les dernières paroles de cette femme m'arrive, "Peut-être que je ressortirai victorieuse" !

Pause

Il faudra que je mette la main sur une copie de ce texte et le relire dans le calme de mon foyer pour en saisir toute la richesse et les résonances !

Fin de la pause

Au final, pour l'amateur de culture que je suis, voilà une proposition particulière qui m'a plu. Une proposition riche dans un lieu surprenant, dans un format qui l'est aussi. Pour le spectateur que je suis qui a vu des propositions culturelles dans des lieux différents, sinon surprenants dont un cimeterre, cette sortie laissera de belles traces dans ma mémoire.