mardi 29 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Des "Bancs d'essai" pour découvrir l'envol de deux créations !

 Par un dimanche après-midi quelque peu nuageux, mes pas m'amènent jusqu'aux portes de Circuit-Est centre chorégraphique pour découvrir "les pistes de recherche", dixit le site du lieu de deux artistes-chorégraphes, soient Chanel Cheiban et Raul Huaman.

Pause

Un aspect très intéressant de ce type de présentation est que suite à la présentation de l'oeuvre qui est en cours de création, il est possible à ceux et celles qui assistent d'apporter leur contribution en répondant aux questions soumises et aussi en partageant leurs commentaires. Cela, évidemment, dans le plus grand respect des artistes.

Fin de la pause

Une fois les portes ouvertes, nous sommes accueilli.es, d'abord par Justine Ricard, reponsable de la coordination des activités et ensuite par Lucy Fandel. Cette dernière présente le déroulement de la rencontre, distribue papier et crayon aux gens présents (pour prendre note de leurs impressions) et qui animera la suite.

En première partie "l'Exutoire" de et avec Chanel Cheiban accompagnée par les musicienn.es Nadine Altounji et Anas Jellouf qui prennent place dans l'espace scénique. Et puis le tout débute, portée par la musique, les rotations de cette femme comme elle l'annonçait dans la présentation, "J’explore les rotations dans le corps à l’espace que je parcours." 

Chaque personne présente peut y voir un sens et moi, j'y vois le mien. Cette vie qui est la sienne, et aussi un peu la mienne, dans les tourbillons de ses différents épisodes avec ces différents rythmes, alternant fluidité et rigidité, comme l'indiquait fort justement, ma voisine spectatrice. Le corps porte fort bien le propos et est appuyé par la musique tout en symbiose. Et puis, le "vent musical" se fait muet et elle, complète son envol dans une finale, de ma perspective fort bien réussie et qui mérite d'être conservée. Il y a dans ce que j'ai vu, tout le matériel pour aller de l'avant pour une oeuvre plus longue. 

Une fois, les échanges complétés, nous voyons installer le lieu (une chaises et quatre cordes qui partent de la chaise) Raul Huaman pour la présentation de "POUR-KOI". Une fois, le moment de débuter arrivé, il prend place devant nous en caleçon, comme s'il voulait se mettre en position d'extrême vulnérabilité. Le tout débute avec des paroles dites en espagnol juste avant qu'il prenne place devant nous sur la chaise. Et puis, de ses mouvements et de sa physionomie, je n'y comprends rien, mais je ressens fort, une souffrance. Ce corps semble soumis à une tension intérieure qui irradie intensément, là juste devant moi ! En fin de parcours, je fais le bilan de cette rencontre et je vous le partage. De ces moments, j'y ai vu un corps, représenté par la chaise et un esprit représenté par cet homme qui semble hésiter à quitter son enveloppe corporelle pour en être soulagé. 

Par la suite, lors des échanges, des éléments pour mieux interpréter ce que je viens de découvrir sont énoncés et enrichissent ma perspective. Ce qui me confirme mon intérêt de ces "Bancs d'essai" et que je me souhaite y retourner pour la prochaine présentation.

dimanche 27 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Une soirée tout en collier de "Perles" avec PPS Danse !

"Perles" de PPS DANSE est apparue, il y a très longtemps sur mon radar et mon billet rapidement acheté. Cette proposition me semblait assez différente des soirées de danse contemporaine classique et que celui en est le "maître à bord", David Rancourt, je l'apprécie beaucoup. 

Cette soirée, comme l'annonçait le programme de la soirée est constituée d'une vingtaine d'œuvres, alliant musique, chant et danse. Il en reste que j'étais bien curieux de découvrir, si toutes aussi belles, chacune de ces perles, mis bout à bout, pourrait faire un collier tout aussi beau que cohérent. C'est donc avec cette question en tête que je prend place sur mon siège "première rangée" au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts. Mais surprise autour de moi, ce n'est pas le public habituel qui prend place. Il y a ce jeune couple d'adolescents qui se retrouve à ma gauche.

Pause

Trop curieux le spectateur que je suis, et à la fin de la représentation, je leur demande s'ils ont aimé ? La réponse est oui pour elle qui étudie dans un collège privé du nord de Montréal en concentration danse. Pour lui, c'est moins évident, mais comme il me l'indique, c'est le "plus un" !

Fin de la pause

                                                          Tirée du site de PPS Danse

Une fois les mots d'accueil de la directrice générale, le "rideau se lève" sur la première oeuvre de la soirée "La scène", chorégraphiée par Emmanuel Jouthe  sur la chanson du même nom de Claude Léveillée. Une oeuvre qui casse la glace. Il s'en suit une suite de courtes oeuvres qui au départ, me demande en début de parcours, un ajustement pour suivre. Mais, une fois habitué à ce rythme, j'évolue de tableau en tableau dans les différents univers chorégraphiques de danse contemporaine avec des bouts de chemin "flamenco" et aussi "tap dance", forts bien rendus. Je me laisse porter par ces différentes propositions, mais vers la fin, là, je "craque" ! Conquis par "Drinking in L.A." (chorégraphie de David Rancourt et interprété par toute la troupe) et aussi et surtout par l'avant dernière chorégraphie, "Le monde est fou, (Ne tuons pas la beauté du monde), brillamment et intensément chantée par Roxane Filion. Le tout se termine, tel un atterrissage tout en douceur avec "Pensées fugitives", chorégraphié par Annie Gagnon et interprété par toute la troupe. À cette question que je me posais, la réponse en fin de présentation s'est imposée à moi et c'est oui ! Les créateurs ont su avec brio, relié toutes ces perles pour en faire un tout, comprendre ici un collier, fort bien réussi qui pourra réussir à rejoindre un grand public. 

Je n'ai pas été un spectateur assidu des créations de Pierre-Paul Savoie, mais je peux témoigner que ceux et celles qui ont pris son flambeau, ont su le porter fièrement. Et encore une fois David Rancourt m'a montré qu'il est un interprète hors norme, mais aussi un chorégraphe à suivre que je suivrai !


vendredi 25 novembre 2022

Sur mes pas en danse: Encore une fois, émerveillé par une oeuvre de Marie Chouinard !

 Au lendemain de ma présence à la remise des Prix de la danse de Montréal dans les studio de la compagnie de Marie Chouinard (le spectateur que je suis se sentait fort privilégié d'être parmi tout ce monde et surtout avec juste derrière moi, 5 récipiendaires de prix !), mes pas m'amenaient jusqu'à l'Usine C pour revoir et redécouvrir une des oeuvres de cette chorégraphe. Et nous serons nombreux devant les portes d'abord et dans la salle ensuite pour assister à "Jérôme Bosch: Le jardin des délices". 

Ce n'était pas ma première fois, mais mon plaisir anticipé était tout aussi grand.

Pause

Voilà une belle initiative de madame Danièle de Fontenay de nous proposer à chaque année une oeuvre de Marie Chouinard et, initiative, qui je l'espère se poursuivra !

Fin de la pause


C'est donc bien assis sur mon siège en première rangée que derrière les sièges trouvent preneurs et preneuses et que moi j'observe là devant moi ce livre fermé ! Et puis, ce "livre" s'ouvre et s'expose pour nous présenter une oeuvre de ce peintre. Et, là tout doucement, ça débute. Tour à tour dans ce premier tableau, les poses seront prises par les interprètes ( Michael Baboolal, Adrian W.S. Batt, Jossua Collin Dufour, Paige Culley, Rose Gagnol, Valeria Galluccio, Motrya Kozbur, Luigi Luna, Carol Prieur, Celeste Robbins et Clémentine Schindler) et prendront vie. Des tableaux présentés de part et d'autre de la scène qui servent de cristallites à ce que je découvre, là devant moi ! Si ce premier tableau est "assez" sage, il récèle néanmoins des éléments et des mouvements fort captivants. Encore cette fois, la qualité des interprètes de cette compagnie est rayonnante et illumine le lieu.

Et puis arrive, après une transition dans l'ombre vers un "monde" riche en objets hétéroclytes, le deuxième tableau qui débute avec cette femme (Valeria Galluccio) qui de sa voix pave, haut et fort, la voie pour un tableau fort déjanté qui illustre fort bien "la folie" présentée dans l'oeuvre de ce peintre. Je ne sais où regarder parce que partout devant moi, les corps exhultent seul.e, en duo ou en groupe. La multitude et la diversité des accessoires, n'a d'égale que celle des interactions humaines. 

Et puis arrive, dans une transition fort courte, le dernier tableau, mon préféré, qui me montre des moments chorégraphiques "plus sages", mais avec une folie "créative" sous l'oeil dédoublé de part et d'autre de l'espace scénique.

Encore une fois, une oeuvre de Marie Chouinard me fait vivre de très beaux moments de spectateur et en présagent d'autres pour "M" au début la prochaine année avec Danse Danse.



mardi 22 novembre 2022

Sur mes pas en danse avec "Moins au sujet de moi", toute une rencontre avec Marc Boivin !

Cette rencontre avec Marc Boivin, je la voulait énormément, mais l'agenda ne collaborait pas. À la première série de représentations, j'ai fait l'impasse, mais pour la deuxième série, l'opportunité s'est présentée et je l'ai captée "à deux mains" et j'y ai sauté à pieds joints! C'est donc un samedi matin (à 11h00 !!!) que mes pas m'ont amené pour découvrir au Studio 303, la plus récente création de Sarah-Ève Grant, "Moins au sujet de moi" proposée par Danse-Cité. 

De cette création en devenir, j'en avais vu une première ébauche, il y a longtemps dans le cadre d'un Offta. Depuis, bien de l'eau a passé sous les ponts et ce que j'ai pu découvrir s'est avéré fort différent, mais je m'arrête ici pour l'instant.

                                                          Tirée du site de Danse-Cité

Une fois rendu au troisième étage du Belgo, tout au fond la porte du Studio 303 est ouverte et je suis accueilli par le sourire unique de Maud (Maud Mazo-Rothenbühler) qui m'invite à trouver ma place dans l'espace où se trouve déjà, entre autres Marc Boivin et Sarah-Ève Grant. Peu à peu les gens arrivent et c'est avec, entre autres, Louise Bédard, Lucie Grégoire et Séverine Lombardo (une des "mes" soeurs Schmutt) que j'assisterai à la classe de maître du professeur Luc Boivin. Mais avant, nous avons droit aux prémisses de cette proposition (en 2016) par la chorégraphe dans lesquelles je retrouve ma "première rencontre" avec sa création. 

De cette oeuvre de groupe, dans le cadre d'une classe, la chorégraphe s'est orientée vers un solo avec le "prof" pour concentrer le propos sur la transmission et que nous, spectateurs, devenions la classe. 

Pause

Ici le prof que j'ai été, est particulièrement sensible et attentif par la perspective de transmission qui est abordée !

Fin de la pause

Après un lent éveil du corps du professeur, je découvrirai différentes perspectives du corps en mouvement qui me sont expliquées. Et si le verbe "transmettre" se fait par l'oral, il se fait aussi par le geste et ce geste se doit être partagé. Et à quelques occasions, j'aurai le plaisir (malhabile, je le concède !) "d'aller sur le plancher" avec les autres spectateurs et spectatrices pour des moments de partage. Tout concentré et plein de volonté, je suis les instructions de Marc Boivin pour exécuter les mouvements qui nous sont d'abord présentés et ensuite que nous répétons pour qu'ils deviennent les nôtres. 

Comme tout bon enseignant (de ma perspective), il se rendra au tableau pour inscrire les notions fondamentales sur son enseignement qui tourne autour de la notion de "transmettre", dont, expérience, plaisir, chemin des possibilités, confiance ! 

De retour sur notre chaise, nous avons droit à un exercice fort riche, celui durant lequel nous ne pouvons pas bouger, mais  seulement suivre le geste de l'autre. Comme si la philosophie (avec le principe de désobéissance) était aussi au programme et cela j'aime cela !!

Le tout se terminera sur la notions des trois images du corps et de l'exercice "leaving traces". 

Se peut-il que le spectateur de danse que je suis ait trouvé "un moment privilégié" ? En ce samedi matin, pendant que le défilé du Père Noël se déroulait pour le grand plaisir de jeunes et des moins jeunes, moi j'ai eu la chance d'avoir un de mes cadeaux de Noël, grâce à Danse-Cité, Sarah-Ève Grant et Marc Boivin. Celui de partager cet espace particulier dans lequel les frontières étaient tombées entre moi et la danse !


lundi 21 novembre 2022

Sur mes pas tout en immersion dans "L'heure bleue" !

 L'invitation pour cette proposition hors de mes territoires habituels m'est venue d'une façon fort personnelle (merci Julie !) et je l'ai acceptée. C'est donc jusqu'aux portes du Musée d'art de Joliette que mes pas "motorisés" m'ont mené en cette soirée de novembre pour assister à "L'heure bleue, une expérience musicale immersive" du compositeur, interprète et réalisateur Pierre Alexandre Saint-Yves. 

                                              Affiche de la soirée tirée du site FB de l'évènement

Pause

La première fois que j'avais pu apprécier ce musicien, c'était lors de l'édition 2017 des "Danses au crépuscule" durant laquelle, il accompagnait les interprètes de la troupe de danse "Danse Clandestines" (de Julie Pilon).  Et comme je l'avais écrit, "Cette oeuvre avait été crée "à même les flots de la sinueuse rivière L'Assomption", et pour l'occasion le bassin d'eau devant le Centre d'art s'avère fort approprié pour la présentation de cette oeuvre durant laquelle les interprètes n'ont pas peur de se "mouiller"". Le milieu aqueux semble bien inspirant pour lui et fort agréable pour nous !

Fin de la pause

C'est dans le hall du Musée que je trouverai ma place et une fois le moment venu, l'endroit est fort bien garni (comprendre ici complet ou presque) pour l'accueil officiel de l'hôtesse de la soirée Julie Pilon qui nous accueille et nous donne les informations pertinentes quelques minutes avant de débuter. 

Et arrivent et prennent place devant nous, les quatre musiciens Pierre-Alexandre Saint-Yves (chalumeau, flûtes, mélodica, traitement sonore), Joao Catalao (marimba), Andrew Wells-Oberegger (oud, traitement sonore) et Mathieu Deschenaux (contrebasse, synthétiseurs, traitement sonore). Et puis le voyage débute.

Ce voyage est porté par la musique et aussi par des projections sur les murs du hall. Le tout débute avec cette femme que nous voyons de dos, qui nous entraîne à sa suite.Ses pas l'amènent vers une vieille maison, inhabitée (?), pendant que la musique qui remplit l'endroit, ajoute une touche de mystère. Toujours "immergé" par la musique, les projections me plonge dans un milieu aqueux qui pour moi recèle des sensations fort agréables, mais aussi des objets fort riches en souvenir. Je ressens des émotions de ma jeunesse, portées par cette musique, lorsque je vois, entre autres, cette vieille dactylo "Royal" et ce bon vieux téléphone à roulette tout au fond de l'eau. 

C'est donc avec une touche de nostalgie "agréable" que je suis porté "hors du temps" par la musique et les projections dans cet espace et j'en profite pleinement. Mais, le voyage se termine et les applaudissements me ramènent au moment présent. De cette plongée en apnée dans ""L'heure bleue", j'en reviens à la maison avec encore en tête, les images et la musique, mais aussi une copie "physique" de cette musique, question de poursuivre chez moi cette plongée musicale.

La discussion qui a suivi nous a permis de mieux comprendre les enjeux et les défis, surmontés (!) de capter ces images sous-marines. Elle m'a aussi permis de découvrir un artiste fort dynamique et imaginatif dans la façon de proposer ses oeuvres. 

mardi 15 novembre 2022

Sur mes pas à la Passerelle 840: Un collectif 842 qui lui aussi s'avère fort diversifié et prometteur avec des oeuvres audacieuses !

 C'est à la fin d'une journée résolument tournée vers l'hiver que mes pas m'amènent jusqu'à la porte du 840 rue Cherrier pour assister à la dernière représentation du Collectif 842. À mon arrivée, le hall d'entrée est déjà bien rempli et il le sera encore bien plus lorsque Audrey Roy gravira les marches pour les mots d'accueil d'usage suivis de l'invitation à entrer dans le lieu de présentation. 

                                      Affiche tirée du site du département de danse de l'UQAM

À notre entrée, nous devrons prendre place autour d'un espace scénique délimité par une banse de tissu blanc. Une voix se fait entendre tout au long de l'entrée du public, mais moi, pas capable de bien l'entendre avec mon attention toute tournée dans la direction où semble se trouver un ou des corps immobiles. Et puis arrive le moment où ces corps, trois en fait, s'activent. Voilà comment débute "Aux effluves de fluides et de cierges" de et avec Camille Gendron & Estelle Weckering, accompagnées par Élise Paradis à l'accompagnement musical. De ce corps qui se sépare des deux autres, j'en vois une chevelure auréolée de rouge, dû à l'effet du projecteur juste derrière elle. Effet voulu ou non, pas grave, pour moi cela met la table de façon forte pour la suite. Je suivrai la lente évolution dans l'espace là devant moi de ces deux femmes. J'y vois une belle illustration de ce qu'elles nous proposent, soit "Une opportunité de se laisser aller à un état de réceptivité décomplexée." Une proposition poétique dans laquelle je me suis laissé porter par les mouvements, sans que ma tête tente de contrôler mes sensations. Bravo à vous !

Une fois les applaudissements terminés, nous sommes invités à nous diriger vers le fond de la salle, pour découvrir, "LA GIGUE LAVE SON LINGE SALE" de Naomie Côté. accompagnée aux mouvements par Marianne Beaulieu et Christophe Benoit-Piau et Gabriel Vincent-Beaudoin. Ce dernier est à l'accompagnement musical (violon). Et pour laver son linge sale, une bassine métallique est installée sur le devant de l'espace scénique. Le tout débute de façon fort classique avec de la gigue fort bien exécutée. Mais peu à peu certains préjugés envers la gigue sont énoncés tout haut dont "de la danse de cabane à sucre "! Jusqu'où peut aller ce lavage qui se poursuit avec les souliers retirés? Et bien voyez vous, nous avons droit au passage du figuré au propre dans la bassine, comprendre ici le dévouement total de Naomie Côté pour sa cause. Pour ma part, un beau moment face à des pas de gigue contemporaine, style de danse que j'apprécie mais que depuis longtemps, j'avais vu !

Et puis arrive le moment de la troisième présentation qui sera projetée sur l'écran devant nous, "BOD[EE]" de et avec Lucca Bella Stothers, dont les mouvements et les états exprimés seront captés par Jeanne Tétreault. Dans un espace dépouillé, toute mon attention est portée par ses mouvements et son visage dans lesquels je vois les différents états d'un conflit intérieur avec tous ses soubresauts ! Un solo que je voudrais bien revoir sur scène, cette fois !

Toujours de ma même place, je vois se préparer "Collage" de Naomie Charette et Catrine Rouleau avec Caroline Rousseau, Lou-Anne Rousseau, Marie Lamothe-Simon, Antonin Desmarais-Godin, Josiane Fortin et Charmaine Leblanc. Voilà pour moi, la proposition qui m'a le plus déstabilisé avec, parfois simultanément, de la projection tout en arrière, une affiche devant, des paroles sorties des haut-parleurs et aussi de la danse dans l'espace scénique. Mon attention peinait à suivre, trop occupé à papillonner d'un propos à l'autre. Il en reste que j'y ai trouvé des moments intéressants, tels que celui durant lequel, les corps sur scène dansaient en parfaite synchronisation avec celui sur l'écran et que l'info dite à l'écran résonnait là sur scène. Au final, je partage l'avis des créatrices qui nous annonçaient "Un petit projet rempli de rencontres curieuses."

Le tout se termine avec "VORACITAS" de et avec Camille Saenz accompagnée par Stephanie Melody Santos. Pour cette dernière proposition, on nous demande de reprendre place autour de l'espace scénique. Et puis sont placées sur scène des toiles blanches et différents aliments. Une fois tout en place, deux femmes s'installent sous ses toiles blanches et tout en ondulations, avec des allures un univers aqueux, émergent deux femmes avec la pluie qu'on entend tomber ! Et ce qui s'en suit en est une de démesure, appétit démesuré comme l'annonçait le titre. De ce que je vois, éclairés par du bleu et du rouge, ce sont une illustration cruelle d'un aspect de la nature humaine, insatiable sans compter. De ma place, je ressent même les effluves de ces actions débridées.

Ainsi se terminait les propositions automnales de Passerelle 840.qui encore une fois ont recelé des pas fort investis dans des explorations chorégraphiques de différents horizons fort prometteurs.

dimanche 13 novembre 2022

Sur mes pas au théâtre: Une rencontre toute aussi troublante que puissante avec "La fureur de ce je pense" !

 C'est vendredi soir, le hall d'entrée de l'Espace Go est tout garni,en attente pour l'ouverture des portes de la salle. pour découvrir "La fureur de ce que je pense", collage de textes de Nelly Arcand. Cette rencontre littéraire, théâtrale et visuelle sera portée par une "équipe de feu" (Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Larissa Corriveau, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault) allumée par la force des textes de l'auteure. 

Donc, une fois assis, devant moi, neuf espaces carrés, représentant neuf chambres. Et une fois le temps de commencer arrivé, ces femmes apparaissent et il s'en suivra une série de "chants" alternant le chant choral de toutes et celui individuel de chacune d'elle. Le tout commence avec "Le chant des mirages" avec Sophie Cadieux qui brise la glace (tout en lien avec les mots que j'entends sur la beauté de la glace), me fait plonger dans cette proposition. Cela me demande un certain effort, parce que le texte est touffu, riche, mais je m'acclimate à cette écriture. Et puis, je me laisse porté par la suite, errant d'une pièce à l'autre, tout comme cette femme polymorphique et mystérieuse (Anne Thériault). Mon coup de coeur est sans hésiter "Le chant de l'ombre" avec Evelyne de la Chenelière qui là juste devant moi, est vibrante tout au long de son face à face avec la mort !

                                      Crédit: Caroline Laberge tirée du site de l'eSpace Go

Au final, une oeuvre exigeante, puissante à la hauteur de l'écriture de Nelly Arcand, véritable volcan émotionnel qui a reçu du public de longs et chaleureux applaudissements ! Et c'est avec les effluves sensorielles de cette rencontre que mes pas me ramènent à la maison. 

samedi 12 novembre 2022

Sur mes pas chez Danse Danse: Une rencontre surprenante avec "MOI – Momentum of Isolation"

 Pour cette rencontre avec la proposition de Danse Danse, mes pas m'ont amené jusqu'au Studio Théâtre du Wilder comme me l'indiquait mon billet et non pas à la Place des Arts, comme à l'habitude ! 

Tout en haut, droit devant par l'escalier pour s'y rendre et, malgré l'heure hâtive, déjà plusieurs spectateurs dans la file. Mais soyez rassuré.es (!), "mon" siège en première rangée sera disponible et j'y prendrai place, fort heureux ! Je serai donc en bonne position (comme tous les autres, évidemment (!) pour découvrir devant moi, à gauche, une table avec un pot de fleur dessus, ainsi que des feuilles de papier. Une chaise et un tableau derrière le tableau d'introduction de "MOI - Momentum of Isolation" du chorégraphe Shay Kuebler et de sa compagnie Radical System Art (dont les initiales RSA sont les mêmes que les miennes !!!).

                                              Affiche de l'oeuvre tirée du site de Danse Danse

Un peu avant le moment officiel de débuter, un homme ( le chorégraphe) s'installe à la table et se met à la tâche en effectuant des calculs sur une calculatrice, modulé par des éclairages, "pass or fail" ! Cette mise en place que cet homme nous propose sera suivi par une suite de tableaux durant lesquels, la vie de journée et la vie de soirée sont riches en contrastes. 

En alternance, comme l'indique fort bien le programme de la soirée, cette compagnie, "Radical System Art (RSA) fusionne la danse, le théâtre et les arts martiaux avec la technologie et le design interactifs pour créer des spectacles percutants."

Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié le tableau durant lequel cette femme "faisait tourner la roulette" pour choisir celui ou celle pour poursuivre. Ce moment est fort représentatif de la qualité technique et chorégraphique de toute la représentation. Fasciné aussi par ce pantin articulé et cette fleur, compagne de vie !

Au final, une très belle soirée en ce début de saison de Danse Danse riche en propositions contrastées et toutes intéressantes !

mercredi 9 novembre 2022

Sur mes pas sur "Passerelle 840": Cinq rencontres fort différentes, mais toutes aussi riches, avec le Collectif 841 !

Le spectateur ayant complété sa plaisante tâche de grand-père du week-end, il pouvait se rendre sur Cherrier pour découvrir les cinq propositions du Collectif 841 sur "Passerelle 840". Venu le moment des mots d'accueil de l'escalier, le hall d'entrée était fort bien pourvu de spectateurs et c'est en grand nombre que nous entrerons dans le lieu de présentation. 


Pour la première oeuvre, nous sommes dirigés dans un des coins de la place, proche de la régie. Endroit inhabituel, tout autant que la proposition qui s'en suivra, soit "Apparence sous résonnance" de Catrine Rouleau interprétée par Maude Aubin. Avant de débuter, il y avait le petit devoir de la chorégraphe qui nous proposait cette petite tâche: "Reproduisez ces sons-là à voix haute :ouah bloup hhhh gngngn ih / fffffff glup shshsh ouaaaaah wa / mmmihhh huh kchkch mmmh grkr. Maintenant, comment votre corps a réagi pour réussir à produit ces sons ?

Pause

Comme je suis un bon spectateur, j'ai fait l'exercice chez moi et "quelque peu" pudique, je garde pour moi le résultat, mais pour ce qui concerne la réaction de mon corps pour réussir cette tâche, sachez qu'il a peiné à la tâche !!!

Fin de la pause

Celle qui apparait devant nous a un micro sur sa gorge lié à un fil qui se dirige là-bas. Nous verrons donc tout autant que nous entendrons comment cette femme peut réagir tout au long de ses déplacements enrichis par l'ingurgitation occasionnelle d'eau . De ma perspective, le corps nourrit les sons qui en sortent et vice et versa tout au long du passage de ses différents états intérieurs. Voilà une proposition qui sort des sentiers battus, moi qui pourtant en a vue quelques autres avant. Et je serais tenté de penser qu'il serait intéressant, mais surtout fort riche d'explorer plus en profondeur et en longueur cette piste chorégraphique.

Une fois terminé et les applaudissements faits, nous devons changer pour porter notre regard vers le fond de la salle face à l'écran pour y découvrir, en projection,"Enchevêtré.e.s" de Jeanne Tétreault avec Adrianne Bélanger, Margot Carpentier, Hélène Dorland, Pauline Fernandez, Camille Gendron, Rozenn Lecomte, Ariane Levasseur, Monica Navarro, Melina Pires et Lucca Bella Stothers.

Devant moi, dans cet espace, je découvre des exemples de ce que peut vivre un groupe et qui sont bien décrits dans le texte de présentation. "Nous qui vibrons / Nous qui marchons / Nous qui dansons en confluence / Dans cette danse / les échos du nous enchevêtrent le je.

Dans leurs mouvements ou dans leurs déplacements, les ondulations et les interactions se voient et se ressentent. Comme elle l'avait montrée avec "Déméter", présenté lors du Collectif 844 en mars 2021, Jeanne Tétreault a l'oeil pour nous amener à sa suite dans l'observation des interrelations humaines.

Une fois les applaudissements faits, nouvelle demande pour nous faire reculer et libérer l'espace scénique pour la prochaine proposition, soit "La sève au creux de mon ventre" de et avec Sarah Germain. La description de la proposition débutait par "La sève au creux de mon ventre est une recherche sensible et introspective sur les potentialités du bassin et de ce qu’il abrite. Le bassin comme lieu sacré de voûtes, d’équilibre, de plaisir, de douleur, de fluides. Le bassin comme lieu de vie."

Pour ma part, tout au long, de son apparition de l'ombre à la lumière jusqu'à son départ, j'ai bien vu et surtout bien ressenti ses états de corps et d'âme aussi, qui émergeaient et se déployaient là, juste devant moi.

Et pour répondre à cette question toute aussi simple que métaphorique qui nous a été posée. "Peut-être goûterez vous alors la sève au creux de mon ventre." Ma réponse, tout aussi simple que métaphorique est oui !

Il s'en suit, de ma même place, "Structure influencée" de et par Alicia Najera-Huot accompagnée par Lou-Anne Rousseau, Juliette Beaudoin, Jessica D’Orazi, Naomie Charette, Audréanne Léger, Bianka Charron, Audrey Roy. De ce que je vois, c'est bel et bien l'intention de la chorégraphe, soit "Structure influencée plonge dans quatre univers différents un à la suite de l’autre, puis explore comment ceux-ci peuvent coexister dans un même espace".

Pour ma part, c'est le quatrième duo, de rouge flamboyant" qui me frappe le plus. Et, il y a aussi la finale durant laquelle, chacun des duos s'approche de son projecteur pour l'éteindre, comme pour faire en sorte que ces différences se devaient être "éteinte" !

Et arrive le moment de la dernière proposition, "A dream of paradise with a little bit of hell" de et avec Arianne Levasseur et Oksanna Caufriez. Le tout débute par la mise en place de ce lieu avec les mots sur papier donnés ou laissés par terre. Le lieu, devant moi exhale l'intimité et mon attente me le confirme par l'apparition graduelle de ce lit tout au fond. Dans ce qui suivra, j'y vois des histoires ou des souvenirs parallèles, colorées de romantisme et de nostalgie. De ces moments de douceur et de partage, comment rester insensible ? Voilà un autre bel exemple d'une illustration de sentiments partagés !

Et le rideau s'abaisse sur cette édition de Passerelle 840, Collectif 841 ! Et moi, mes pas me ramènent fort heureux jusqu'à chez moi avec plein d'images en tête et en me promettant de revenir la semaine suivante pour découvrir les propositions du Collectif 842 !



dimanche 6 novembre 2022

Sur mes pas en danse: "À bout de bras" serons nous porté.es par cette rencontre !

 Je me souviens encore très bien, je dirais plutôt, je ressens encore très bien, ma première rencontre avec une proposition de  "Parts+Labour_Danse". soit le solo "La chute", interprété par David Albert-Toth. Depuis, j'ai pu découvrir d'autres créations de cette compagnie (Emily Gualtieri et David Albert-Toth) dont la plus récente, "Efer" ( pour mon retour, voici le lien, https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2021/11/retour-sur-mes-pas-reels-et-virtuels.html)

Mais, en furetant sur mon blogue, je constate que cette oeuvre que j'irai découvrir, je n'en étais pas à une première fois. En effet, il y a quelques années (juin 2017), mes pas m'avaient amené jusqu'au CCOV pour découvrir une première mouture de cette création. Une des phrases de mon retour était, "Oeuvre en devenir qui méritera certainement une place dans mon agenda, parce que de David, je veux suivre les pas". Et c'est que j'ai effectivement fait jusqu'à l'Espace Bleu du Wilder, pour assister à "À bout de bras".

                                 Crédit: Robin Pineda Gould tirée du site de l'Agora de la danse

Une fois les portes du lieu ouvertes, je trouve ma place, en première rangée (surpris.e ?) devant un rideau, là, devant moi, juste à mes pieds ou presque. Arrivera à côté de moi une ancienne étudiante de David qui est tout enthousiaste, comme moi, pour découvrir ce qui viendra. Et je soupçonne qu'elle n'est pas la seule dans la salle.

L'espace est petit entre la première rangée et le rideau, mais c'est néanmoins l'endroit où David posera sa chaise et débutera sa rencontre. Il s'adresse à nous avec un propos sur l'avenir de notre monde capitaliste. Ce qui suivra, une fois les rideaux ouverts est une suite de tableaux fort diversifiés. Une rencontre qui sera fort riche dans son propos chorégraphique, mais surtout aussi dans sa diversité qui a tout de l'amalgame des arts. Lesquels me demanderez vous peut-être ? Celui de la danse, de la performance, du théâtre, de la magie et même de la course à pied, oui, oui ! Pendant l'heure, le personnage, à bout de bras, a pris possession de mon attention pour l'éblouir et tout en la déjouant en toute fin. Une rencontre qui me laisse des traces, et non pas seulement des illusions ou des propos qui s'évaporent. Petit souhait en terminant, j'en étais à mon deuxième solo de David, pour quoi pas un troisième prochainement, comme le dicton, "jamais deux sans trois" !

samedi 5 novembre 2022

Sur mes pas chez Danse Danse: Un programme double fort contrasté, signé Hofesh Shechter !

 À mon arrivée, un peu à l'avance, aux portes du Théâtre Maisonneuve, l'activité est déjà fort bien présente. Je ne serai pas "seul" pour assister à la première de la présentation du programme double, "Double Murder" signé Hofesh Shechter. Pour ma part, cette soirée était fort attendue, parce que de ce chorégrapheet de ses propositions, j'en suis toujours revenu fort satisfait et heureux. Plus récemment, au cinéma, du visionnement du film "En corps", j'en étais revenu ravi ! Cette oeuvre de Cédric Klapisch dans laquelle, le chorégraphe et sa compagnie sont fort présents m'avaient séduit ! 

Assis sur mon siège en première rangée, le temps passe et les salutations habituelles se font attendre sans qu'elles ne soient jamais faites. Elles seront remplacées par l'arrivée d'un des membres de la compagnie qui juste pour nous (!), nous rappelle comment ils sont heureux de revenir danser devant nous, ici à Montréal. Et c'est sur un "hip hip hourra" fait et refait avec une salle qui se fait de plus en plus réceptive que le tout débute pour une intro tout à fait festive, ouf !!!

                                           L'affiche de la soirée tirée du site de Danse Danse

Et puis débute "Clowns" avec sur scène là devant moi les dix interprètes. 

Pause

De mon siège en première rangée, je dois avouer que l'accessoire scénique pour les éclairages qui ajoutait une bordure en hauteur m'a "quelque peu" dérangé en début de prestation. Les pieds jusqu'aux genoux des interprètes me seront cachés tout au long. Ce manque de vision, je m'y habituerai et puisque les mouvements au sol, comme le mentionne Léa Villalba dans son retour sur la soirée dans Le Devoir que je vous recommande la lecture, sont à peu près absents, je n'ai rien manqué.

Fin de la pause

À mes yeux, "Clowns", est une proposition cynique et caricaturale sur la vie et comment l'autre peut y mettre fin ! Une histoire du côté sombre du monde qui aux premières représentations meurtrières que me figent sur mon siège. Peu à peu, à force de répétitions, le chorégraphe nous propose une forme d'anesthésie collective. Pour y arriver, il utilise l'esthétique des gestes exécutés avec grand brio enrobés par une musique toute enveloppante. Sur une scène dépourvue de tout artifice, les scènes découpées par des black-outs, visent forts et justes. Au final, pourquoi le chorégraphe insiste sur cette violence devenue presque banale, caricaturale même ? Je ne saurai répondre à cette question, mais de façon fort éloquente, il provoque la réflexion. 

Je dois confesser que la violence que j'ai vue représentée sur cette scène, je l'ai appréciée ! 

Une fois les applaudissements fort généreux et mérités faits, la pause arrive. Elle sera tout à fait salutaire pour faire la transition avec "The fix" nous amène ailleurs. Nous sommes amenés dans l'espace partagé d'un groupe de sept personnes qui interragissent avec bienveillance. J'y ai vu des similitudes avec le film "En corps" et lorsque l'oeuvre franchit le quatrième mur et vient à la rencontre de certains spectateurs dont moi , deux fois plutôt qu'une, je suis conquis. 

Au final, une soirée fort contrastée, mais qui pour moi et pour bien d'autres aussi, laisse des traces, et nous fait espèrer que lui et sa compagnie reviennent bientôt chez nous !