samedi 11 mai 2024

Mon retour sur une proposition toute empreinte de nostalgie avec "Réunion.s" de Marie Béland !

 Avant de vous amener avec moi à la suite de mes pas au La Chapelle, permettez moi de vous rappeler ce que j'écrivais en début d'année 2020, dans mon palmarès de la saison précédente ! "Aussi, "Beside" de Marie Béland au Théâtre La Chapelle. Quiconque, qui comme moi, a déjà vu  "Behind" et "Between", découvrira l'originalité de son approche créatrice. Pour moi, une proposition de cette chorégraphe, amène une réaction, "be there Robert!" ! Et j'y étais présent !" 

Voilà donc pourquoi, encore une fois, mes pas du spectateur m'amenaient jusqu'aux portes du Théâtre La Chapelle pour découvrir sa plus récente création, "Réunion.s" ! Une proposition toute féminine avec Meihan Carrier-Brisson, Marilyn Daoust, Karina Iraola, Alexia Martel, Dominique Porte et Marilyne St-Sauveur, des interprètes que je revoyais sur scène avec grand plaisir !   

                                     Affiche de la proposition. Crédit Guillaume Bougie Riopel

C'est de "mon" siège en première rangée que j'attend que la salle se remplisse et que la représentation débute. Pendant mon attente, je découvre devant moi, une salle aux allures toute beige, de celle que je fréquentais dans ma jeunesse dans les sous-sol d'église, avec dans le fond un téléphone à roulette et aussi la table avec cafetière sur un côté, typique de des réunions qui se déroulaient dans ces lieux ! 

Et puis, nous arrive Olivier Bertrand, directeur artistique et général pour nous faire un plaidoyer fort pertinent sur l'importance de la culture et des effets néfastes des "coupures" du gouvernement du Québec dans son plus récent budget. Il nous invite aussi à se joindre aux participants de la prochaine manifestation de solidarité qui aura lieu le jeudi suivant devant le Wilder. 

Pause

Je prend bien note Olivier !

Fin de la pause

Il s'en suit le début de "Réunion.s" avec l'arrivée graduelle de ces six femmes qui sont là pour se réunir dans un rituel tout aussi simple que captivant ! Ce n'est pas leur première réunion et leur complicité est palpable ! Ressort aussi leur personnalité dans leurs gestes et leurs maladresses aussi ! Mais ce qui pour moi, me frappe le plus est le mode de communication qui exclut le dit pour plutôt, passer par les pas et les mouvements. Tout au long de ce rituel, moi j'anticipe l'évènement qui parfois se produit, mais pas toujours. Il y a dans ces non-dits tout une possibilité d'interprétation. Et j'en profite pleinement ! 

Il me serait difficile de ne pas souligner ces différents moments de danse aux allures de danse folklorique québécoise dont l'asymétrie (haut et bas de corps) m'intrigue, mais surtout me fascine ! 

Pause 2

J'aurai ma réponse lors de la période question réponse animée par Sophie Michaud après la représentation durant laquelle Marie Béland explique les prémisses de cette création afin de respecter un certain nombre de contraintes actuelles, mais aussi de faire passer son message en mode gestuel pour le rendre plus universel, lire ici, exportable !

Fin de pause 2

Et comme toute rencontre, celle-ci se termine tout aussi simplement qu'explicitement !

Une fois les applaudissements fort bien mérités, nous sommes invité.es à rester pour une rencontre avec l'équipe. Invitation que j'accepte avec plaisir et qui sera pour moi, spectateur curieux fort instructive. Elle me permet d'en apprendre sur les prémisses de cette création pour lui permettre d'être plus universelle (moins axée sur la parole !) et aussi sur les aspects plus techniques de ces pas déconnectés du haut du corps ! Mais aussi de la complicité des interprètes que j'ai ressenti tout au long !

Au final, une autre rencontre avec cette chorégraphe qui me fait redire, la prochaine fois, "I will be there " ou j'y serai, promis !

vendredi 10 mai 2024

Mon retour sur une soirée "Choeur et chorégraphes" à l'Agora de la danse qui m'a enchanté !

 Pour sa dernière proposition régulière de l'année 2023-2024, les gens de l'Agora de la danse nous invitaient à découvrir un habile amalgame chant, musique, mouvement et danse avec "Choeur et chorégraphes" d'André Pappathomas ! Pendant que mes pas se dirigent jusqu'au Wilder en ce début de soirée, je plonge dans ma mémoire et il me semble qu'il y a très longtemps (soit plus de dix ans !), j'avais assisté à une autre de ses créations. Il en reste qu'à part un vague souvenir, rien de tangible, malgré mes efforts faits le temps de mon parcours pour y arriver et ce, jusqu'aux portes de l'Espace orange du Wilder. 

Je serai donc en plein territoires de découverte pour accueillir cette proposition d'André Pappathomas qui mettra sur scène Charles Brécard avec Maïka Giasson,  Lucie Grégoire, James Viveiros aux mouvements, Jeanne Laforest, Elizabeth Lima, Virginie Mongeau, Marie-Annick Béliveau, Éliane Bonin, Anne Julien, Andrea Young, Gabriel Dharmoo, Léo Hamel, Michel Raymond, David Cronkite et Gabriel Frank au chant (et aux mouvements aussi), ainsi que Luzio Altobelli, Zoé Dumais, Catherine Le Saunier, Olivier Maranda et André Pappathomas aux instruments musicaux, ce dernier assumant aussi la direction !

En cette époque d'assèchement monétaire à venir, voilà une proposition qui m'amène une bouffée de nostalgie. Une fois la salle bien complète, nous sont donnés la paroles d'accueil, suivies par un vibrant témoignage de Francine Bernier sur les enjeux financiers suite à l'annonce des coupures budgétaires. Difficile de rester insensible à ses mots et à son invitation à participer à la prochaine manifestation pour revendiquer un budget équitable à ce secteur fort important, manif qui aura lieu le jeudi suivant devant le Wilder.

Et puis débute la proposition qui a pour moi toute les allures d'un alliage de métaux précieux. Alliage des formes d'arts dans le sens que loin de se tenir à distance, elles se côtoient tout au long des différents tableaux pour en rehausser leur valeur réciproque. Lorsque Lucie Grégoire, tout de blanc vêtue dans "Arbres", se "promène" dans cette forêt "enchantée" composée de ces "arbres" noirs chantant, je suis captivé ! 

                                         Crédit: Justin Roy tirée du site de l'Agora de la danse

Ou était-ce le déplacement de la note blanche sur ce clavier noir ? Peu importe, ce tableau comme bien d'autres ouvre tout grand mon imagination. Il y aura aussi cet habile jeu de lumières cernant des parties de corps (les visages) pour d'abord toutes les éclairer suivi de leur libération pour leur permettre de retourner dans l'ombre ! Je prends bien note aussi des paroles, je connais plusieurs façons de me faufiler" dans un des derniers tableaux

Comme dans une galerie d'art, sans nous déplacer et moi de mon siège en première rangée, nous avons droit à différents tableaux vivants riches de leur diversité sensorielle qui nous entraînent "hors du temps" ! Et  moi, tout au long, j'en profite pleinement ! Lorsque mes pas me ramènent à la maison, suite à cette expédition dans la forêt enchantée, je le suis tout autant, "enchanté" ! 


mardi 7 mai 2024

Sur mes pas au "LABdiff 3" chez Tangente: Ouf !!!

 Bon OK, le "ouf" dans le titre mérite explications, mais pour les obtenir, il vous faudra patienter un peu. Désolé !

Ainsi donc c'est en un dimanche après-midi pluvieux et par conséquent tristounet que mes pas m'amènent jusqu'à la porte de l'Espace vert du Wilder pour assister à la troisième édition des "LABdiff", donc "LABdiff 3! Au programme, trois propositions d'une vingtaine de minutes suite à un début de création en cours d'exploration.

Pause

En reprise ! Pour ceux et celles qui ne sauraient pas ce qu'est un LABdiff, voici ma courte description. À des artistes, Tangente ouvre la porte de son studio pour une résidence de création avec au final, la présentation d'une performance de courte durée, premières ébauches de création avec en retour rétroaction des personnes qui y assistent. L'objectif est d'en produire une plus longue, guidés (ou non !) par les réponses entendues suite aux questions des créateurs et des commissaires de Tangente.

Fin de pause

 La porte, une fois ouverte, je me dirige dans le lieu sans mes souliers qu'on doit laisser derrière soi ! J'examine le lieu dans lequel devant l'espace de présentation riche en ballons de différentes couleurs, se retrouvent des coussins par terre et aussi quelques chaises ! Je me décide vite et c'est sur un coussin en "première" rangée que je jette tout autant mon dévolu que mon postérieur. Jusqu'au début de la présentation, le lieu se remplit de plein de gens dont un grand nombre du milieu de la danse. Le moment venu, nous sommes accueillis par Jaleesa Coligny et Marco Pronovost qui nous présentent le déroulement de la soirée ! On nous présente aussi le feuillet remis à notre entrée, "Ceci n'est pas un programme de soirée" (en attente d'une meilleure façon de le présenter, dixit Marco Pronovost !) dans lequel les crédits sont indiqués et aussi une question qui portera sur chacune des propositions que nous découvrirons.

Ainsi donc en première partie, Sarah Bronsard et Alexandra Templier nous entraînent dans une incursion toute personnelle sur le "rire" ! Oui, oui, sur le rire, mais pas seulement parce, moi c'est du souffle, source première du rire, que je vois aussi devant moi, exploité ! Dans cette proposition tout à fait ludique en quatre parties, je découvre que faire rire, en danse, est possible, mais que le rire peut-être aussi un art aux facettes surprenantes. La phrase précédente est aussi ma réponse à la question du feuillet. De cette proposition, donc, mes deux moments préférés sont d'abord le premier durant lequel, les "ballounes" se gonflent et se dégonflent et que dans cet exercice, nul n'est à l'abri ! Il y aura aussi cet exercice imposé de rire en duo avec différentes variations qui m'a intrigué jusqu'au signal indiquant la fin des quatre minutes. Une autre belle illustration de la relativité du temps, soit court pour moi, mais "long" pour l'une d'elle qui l'exprime tout haut !

                                              Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Au final, de ma perspective, un début d'exploration qui recèle des éléments qui devrait pouvoir plaire à un public de tout âge. Et, soyez honnêtes (!) qui n'aime pas des ballons pour animer des moments ???

Une fois la période d'échanges et la pause faite, nous sommes amené.es ailleurs, portées par les sons ASMR, mais surtout par les mouvements de Rachelle Bourget portés par Luce Lainé et Kyana Lyne, tout en haut de leurs "hautes" chaussures. Une proposition pour moi, surprenante avec une première partie intrigante, déroutante, mais si on garde le cap, leurs pas sur talons hauts se feront fort présents avec une maitrise qui me fascine ! Tout au long, je reste captif, malgré que je sois quelque peu désorienté par le propos chorégraphique. Mais perdre ses repères dont ceux auditifs, permet de transposer dans nos perceptions, nos sensations. Et ça dans le spectre juste en bas de la question, je me retrouve dans la portion "plaisir" !


                                   Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Pendant l'installation d'une toile qui cache l'espace scénique, il y a la période d'échanges, suivie de celle, fort utile, pour se déplier les jambes. Avant de débuter, vient s'adresser à nous, Laura Jeffery qui nous explique que ce que nous découvrirons est une des parties, celle au milieu, d'une proposition plus globale en création, ! Le moment venu, la toile est enlevée et nous découvrons l'espace scénique avec dans le fond une forme "rocheuse" recouverte de plastique ! Et à tour de rôle, arrivent les trois interprètes (Laura Jeffery, Claude Labrèche-Lemay et Benjamin (Ben) Harvey) qui investissent l'espace scénique avec une gestuelle fort particulière, dévoilant et recouvrant à répétition leur nombril. Gestuelle qui sera présente tout au long, comme un pied de nez fort personnel aux valeurs dominantes actuelles. Et sans crier gare, la musique qui les accompagnaient plus discrètement au début, se fait plus forte et aussi plus présente. Pas question d'en dire plus sans divulgacher ! Il en reste que je me retrouve dans un lieu fort différent de mes habitats naturels. Et à la question de cette proposition ( Dans quel contexte de groupe éprouvez-vous des sensations similaires à ce que vous venez de vivre ?), je répondrai occasionnellement lorsque je me dirige à une proposition chorégraphique. Sinon dans les autres facettes de ma vie, je les fuie "à toute vitesse" !!!! Mais bon, chacun ses plaisirs !

                                           Crédit: Denis Martin fournie par Tangente
Et maintenant Robert, pourquoi "ouf" ? Et bien voyez-vous en si peu de temps, soit à peine deux heures, j'ai été transporté dans trois univers chorégraphiques fort différents qui comme des montagnes russes m'a fait vivre des émotions avec au final un "ouf" de satisfaction, malgré les surprises du parcours ! En sortant de l'Espace vert, je retrouve mes souliers et mes pas me ramènent à la maison fort satisfait de mes trois rencontres fort différentes !

samedi 4 mai 2024

Sur mes pas à la rencontre de l'ensemble vocal Bémol 9 pour souligner son quarantième anniversaire !

 C'en est devenu une habitude, sinon une dépendance fort agréable, depuis de nombreuses années, celle d'assister à un concert de l'ensemble vocal Bémol 9, dirigé par Vincent Morel ! Et cette fois, l'occasion était doublement bonne. D'abord, souligner le quarantième anniversaire, oui oui !!! et aussi la sortie de leur plus récent album, "Hiatus" ! Voilà pourquoi, mes pas en très bonne compagnie se dirigent jusqu'au Théâtre Plaza en ce vendredi soir. Notre arrivée hâtive nous permet de trouver "nos" places de choix en attente du début de la soirée pendant que la salle se fait toute remplie.

                                                 Couverture du dernier opus de Bémol 9

Le moment venu, nous arrive sur scène les dix-sept membres de l'ensemble et les trois musiciens complices. Le tout débute sans préambule par une chanson du groupe, suivi par un accueil plus formel par Vincent Morel.  Nous aurons droit aussi à un retour en arrière dans le temps et qui ne peux s'empêcher d'être émotif ! On le serait à moins ! Je ne rentrerai pas dans les détails de cette soirée riche en chansons qui m'ont ramené dans ma jeunesse avec des relectures de big bands et aussi des compositions de Santana, Pat Metheny sans oublier des oeuvres d'ici dont celle de Jean-Pierre Ferland  avec les paroles "God is an american", nostalgique et aussi de Boule Noire (Georges Thurston) et son "Aimer d'amour" !

La soirée en deux temps, nous réserve aussi des moments de participation durant lesquels les gens embarquent et que le chant et les mouvements aussi se propagent dans la salle. L'ensemble ayant "à son bord" un prof d'histoire à la retraite, nous aurons aussi droit à un quiz 1984 (année de création de l'ensemble, je vous rappelle !) dont les questions portent sur cette année et qui trouveront bonne réponse à chaque coup, mais pas par moi !

De cet ensemble vocal francophone unique en Amérique, comment de ne pas en être fier ! Si je voulais décrire la façon dont Vincent Morel procède, je la comparerais à un artisan qui travaille le verre. Prenant une chanson, un classique de préférence, il le modèle à sa façon, en le déformant, l'étirant, lui donnant des formes et des couleur surprenantes, particulières, mais surtout fort belles ! Et en plus pour cela, il permet à tour de rôle, à chacun.e des membres de son ensemble de se mettre en évidence !

Mais la soirée doit se terminer, et après un rappel, et nous sommes ramenés, ici et maintenant nous permettant de retourner à la maison, avec en poche un petit cadeau ! Mais aussi avec une promesse toute personnelle, celle de me procurer la version en ligne de leur dernier album.

jeudi 2 mai 2024

Sur mes pas chez Danse Danse: Un programme triple pour finir tout autant en beauté qu'en force leur saison 23-24 !

Malgré le caractère incertain et frisquet de Mère Nature, voici venu les jours des dernières propositions de la saison régulière des différents diffuseurs ! C'est donc pour découvrir le programme triple de Gauthier Danse que mes pas me portent jusqu'au Théâtre Maisonneuve. Le hall d'abord et la salle ensuite seront bien pourvus de spectatrices et spectateurs pour cette soirée de première. C'est de "mon" siège en première rangée que j'attends le début. Au programme donc, "LE CHANT DU CYGNE: LE LAC" de Marie Chouinard, suivi du mot d'Éric Gauthier, ensuite "SWAN CAKE" d'Hofesh Schechter et pour terminer avec en préambule une "entracte", "Minus 16" d'Ohad Naharin.

                                                         Tirée du site de Danse Danse

Pause

Si une soirée avec un tel programme peut s'avérer longue compte tenu des temps morts (lire ici entractes !), cette fois, compte tenu de la formule toute aussi intéressante qu'astucieuse est pour moi, une réussite totale, mais surtout un exemple à suivre pour les autres soirées avec ce genre de programme.

Fin de la pause

Ainsi donc débute la proposition de Marie Chouinard avec l'arrivée graduelle des "cygnes". Dans ce qui suivra, moi, j'y vois un Lac des cygnes "sur l'acide" ! Lire ici hallucinant ! Mais à cette première partie, il s'en suit une autre toute en affirmation (dont le propos m'échappe puisque énoncé dans une langue que je ne comprend pas avec une traduction inscrite sur l'écran arrière cachée par les interprètes ! Malgré tout, si je ne comprends pas, je ressens le sens du propos ! Et le tout se termine d'une façon fort poétique, signé Marie Chouinard !

Durant la pause qui s'en suit, se présente à nous, Éric Gauthier qui nous parle de lui, de son parcours d'ici à Montréal jusqu'au Theaterhaus Stuttgart et de sa compagnie. Fascinant, même si c'est la deuxième fois que je la découvre ! L'entracte s'avère donc fort court et nous sommes rapidement amenés à la deuxième version du Lac des Cygnes, cette fois par Hofesh Schechter. Dans cette version "West Side Story" (de ma perspective), les relations s'établissent et se défont. Comme quoi "Le lac des cygnes", "allégorie" de temps toujours actuels recèlent des interactions humaines captivantes. 

Une fois les applaudissements envolés, arrive le temps de la longue entracte qui pour le spectateur à l'affût ne sera pas si longue. Parce que sur scène apparait un des interprètes, tout de noir et blanc vêtu, qui exécutera un solo improvisé, qui fait en sorte que la notion de temps n'existe plus. Je suis fasciné par son agilité que même dans mes rêves je ne m'aurais pas souhaité ! Et puis dans une transition fort bien faite, nous sommes amenés à la dernière partie de la soirée, celle de "Minus 16" d'Ohad Naharin. Il y aura ce premier tableau que je revoyais pour une troisième fois et que pour une troisième fois, j'ai tout autant apprécié. Une belle illustration de ce premier geste et de ses répercussions tout au loin ! Il s'en suit une suite de tableaux fort différents, mais aussi surprenants, mais aussi et surtout fort sympathiques. Jusqu'à la conclusion de cette partie et de cette soirée, le plaisir est grand et les applaudissements nourris à la fin montrent que que ne suis pas le seul à avoir apprécié cette dernière soirée chez Danse Danse de la saison actuelle ! 

Merci pour vos prestations, Bruna Andrade, Andrew Cummings, Anneleen Dedroog, Karlijn Dedroog, Barbara Melo Freire, Shai Ottolenghi, Luca Pannacci, Garazi Perez Oloriz, Rina Pinsky, Arnau Redorta Ortiz, Izabela Szylinska, Sidney Elizabeth Turtschi, Locke Egidio Venturato, Giovanni Visone, Shawn Wu et Shori Yamamoto ! 

Sur mes pas chez Duceppe: Pour obtenir un traitement "Royal" !

 Peut-on amalgamer les gestes aux paroles pour produire une proposition choc qui percute? En cette soirée de la dernière journée d'avril, après avoir assisté à la présentation de "Royal", je peux répondre dans hésitation, oui ! Mais débutons par le début, avec mes pas qui se rendent jusqu'à "mon" siège en première rangée du théâtre Duceppe. Une fois en place, la salle se fait comble et arrive le moment de débuter et le tout se fait frontalement. Devant nous apparaissent les "belligérant.es" (Xavier Bergeron, Romy Bouchard, Florence Deschênes, Irdens Exantus, Parfaite Moussouanga, Vincent Paquette, Jérémie St-Cyr, Pierre-Alexis St-Georges, Valérie Tellos et Aline Winant) dans ce qui suivra ! 

                                                Affiche de la pièce tirée du site de Duceppe

Ainsi donc, nous sommes entraînés à leur suite, dans leur course pour obtenir une place dans "le" cabinet conseil pour obtenir "le" stage, saint Graal, de réussite tout en $$$$ . Ces nouveaux arrivant.es à la Faculté de droit, de différentes provenances (collèges privés et huppés de Montréal ainsi que des collèges de région)  et avec des perspectives professionnelles différentes aussi, idéalistes ou pragmatiques, nous apprenons d'abord à les connaître. 

Par la suite, dans ce que je découvre devant moi, ne me surprendra pas vraiment ! Mon passé d'enseignant m'a amené à être témoin de stratégies douteuses pour faire trébucher un.e collègue de classe pour obtenir une meilleure côte R afin d'augmenter les chances être l'heureux ou l'heureuse élu.e. 

Il en reste que si le propos m'est clair, c'est le rendu, lui, qui m'a particulièrement plu ! Autant dans la mise en scène de Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy avec les moments chorégraphiques fort riches (de Virginie Brunelle) m'ont permis de bien ressentir les enjeux humains tout au long de cette course au stage dans "le" bureau ! C'est avec grand plaisir que j'ai revu des mouvements caractéristiques de la chorégraphe, parfaitement bien intégrés à la proposition théâtrale. 

Au final, une proposition qui frappe fort et juste, campée dans un terreau "local" fort fertile, portée par une distribution "toute jeune", mais prometteuse ! Et cela j'ai beaucoup apprécié !

dimanche 28 avril 2024

Sur mes pas à une soirée "Boomerang" à l'École de danse contemporaine, encore bien réussie !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder, je n'en n'étais pas à une première fois à une soirée "Boomerang" de l'École de danse contemporaine et, chaque fois, j'étais bien curieux de découvrir ce que cette soirée me présenterait. De ces finissant.es dont j'avais découvert les pas sur les "partitions" chorégraphiques de d'autres tout au long de leurs études, pour cette soirée, leurs pas créés et interprétés étaient les leurs. 

Pause

Mais qu'est ce qu'une soirée "Boomerang", vous vous demandez peut-être ? Et bien, la réponse est simple et disponible sur le site de cette école. "Boomerang – danses partagées se veut un événement chaleureux et rassembleur qui encourage la créativité, le talent et le savoir-faire des artistes en danse contemporaine. Il vise à nourrir la démarche artistique du chorégraphe et agit comme tremplin professionnel pour les diplômé.es de l’École de danse contemporaine de Montréal."

Fin de la pause

                                            Crédit Maxime Côté, tirée du site de l'EDCM

Et de ces soirées, j'en suis toujours revenu fort satisfait et avec, en note dans mon calepin, des noms et des propositions qui avaient de l'avenir sur nos scènes et que j'espérais revoir. Et les trois propositions de cette soirée n'ont pas fait exception. Au programme,  d'abord, "Échos" de et avec Laura Brisson (mentore Bettina Szabo), suivi de "Mercure rétrograde" de Clémence Dinard avec Benjamin Harvey, Nûr Khatir et Carlos Mendoza (mentor.e Nicholas Bellefleur) et "Entre mes yeux et ma tête" de et avec Meggie Cloutier-Hamel (mentore Léa Noblet Di Ziranaldi)  

Mais commençons par le début, celle de mon arrivée dans une salle commune de cette école avec autour de moi, plein de monde, plein d'actions et des retrouvailles aussi. Le moment venu, nous sommes invité.es à entrer et à prendre place. Je trouve "mon" siège en première rangée et une fois le tout prêt à débuter, les membres du comité (Maéva Cochin, Mara Dupas, Nils Levazeux et  Emile De Vasconcelos-Taillefer) font les présentations d'usage. 

Et juste après, débute la présentation de "Échos". Dans l'espace devant moi, à l'opposé l'une de l'autre deux toiles métalliques. C'est de l'une d'elle que le parcours débute, parcours qui a tout d'un envol riche en circonvolutions. En si peu de temps (une dizaine de minutes), Laura Brisson m'entraîne à sa suite, captif, jusqu'à son arrivée dans un cocon ! Une proposition fort poétique qui me laisse toute la place pour y trouver mon narratif !

Il s'en suit tout de suite après, "Mercure rétrograde". Devant, arrivent les trois interprètes, qui de dos débutent ! Parfois synchronisés, d'autre fois non, ces corps de dos, évoluent ! Émerge en moi, une question ! Se retourneront ils ? Et peu à peu la réponse positive à cette se présente. Dans ce qui suivra, ce qui me plaît particulièrement, est l'utilisation de leurs regards, sans oublier leurs mouvements de face qui ondulent. 

Enfin, après un court entracte, nous revenons en salle pour découvrir "Entre mes yeux et ma tête". Rapidement, nous sommes amenés dans un univers très personnel (celui d'une personne insomniaque, comme nous l'apprendrons dans la discussion qui a suivi !). Je ressens très bien cet entre-deux tout aussi inconfortable que créatif. Ces lumières comme ces pensées qui s'allument lorsqu'on tente de s'endormir. Il y a dans ce que je découvre devant moi, des aspects fort personnels ! Et le propos est fort bien présenté et dans la vie comme dans ce que je vois, tout est question de perspective !

Il s'en suit une période d'échanges avec les artistes, période qui nous permet de mieux comprendre les prémisses de leurs créations et qui me permet aussi de leur indiquer que je souhaite que des versions plus élaborées  soient présentées dans des lieux de diffusion pour un plus grand public. Parce que dans ce que j'ai découvert, il y a tout pour ce faire !

vendredi 26 avril 2024

Sur mes pas à une fin de résidence pour découvrir un alliage des arts fort bien réussi !

Il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation à assister à une sortie de résidence dans une Maison de la culture. Elle me vient de Chloe Hart que j'avais déjà eu la chance de voir et apprécier sur scène, lors de la soirée des finissant.es de l'EDCM (en 2017) et aussi comme chorégraphe avec  "Summer Swish" dans deux lieux extérieurs différents (en 2021, époque pandémique).  Impossible de dire non pour le spectateur que je suis, par conséquent, c'est par un oui fort enthousiaste que j'ai répondu. 

Voilà donc pourquoi, en ce vendredi après-midi, mes pas m'amènent jusqu'à la Salle de diffusion de Parc-Extension tout à l'ouest de mon arrondissement pour assister à sa sortie de résidence. Ainsi donc, je découvrirai le résultat du travail d'une semaine dans ce lieu. La genèse de cette oeuvre est fort prometteuse et je vous la partage.  "Initiée par la rencontre entre Chloe Hart et Julien Oberson, une danseuse-musicienne et un musicien-danseur, ASTÉRISME est une œuvre intime dans laquelle deux êtres partagent un environnement spatial et sonore."

Tirée du profil FB de Julien Oberson

À mon arrivée, je suis bien accueilli et j'entre dans la salle. Un choix de places s'offre à moi, et je suis invité à me mettre tout proche de l'espace de prestation (invitation dans mon cas, pas nécessaire !). Une fois en place, je découvre juste à côté de moi un siège vide avec une partition devant. Et aussi à l'avant, un plancher de bois et une scène plongée dans l'obscurité ! Intrigant, tout cela !

Le moment venu, les paroles d'usage se font et dans la noirceur émerge l'arrivée les deux interprètes. Rapidement, je suis captivé par leur début de relation, celle de celui qui joue du violon et de celle qui évolue près de lui. Entre celle qui danse et celui qui joue, les frontières, rapidement, s'effacent. De ces deux êtres humains qui évoluent à côté et devant moi, j'y découvre des parcours de vie qui se rejoignent et s'amalgament ! Le partage de leur art respectif, violon et danse, est tout aussi surprenant que captivant.

Il y aura bien de ces moments qui de ma perspective sont périlleux (pas question d'en dire plus !), mais le tout semble et est sous contrôle ! De celui et de celle qui ont eu un parcours commun de vie avec une connexion réelle, le destin les amène, néanmoins, à des opposés, voilà la conclusion de cette présentation. Comme quoi la vie, peut s'avérer cruelle ! Il en reste que tout au long, j'accepte cette définition d'un astérisme :soit "une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes" ! Et cette figure a été fort remarquable !

Une fois la présentation terminée, vient la période d'échanges dirigée fort habilement par Lucy Fandel qui nous permet de partager nos impressions. Certaines confortant les deux artisan.es, d'autres leur faisant prendre conscience d'éléments, champ gauche, de leur création en cours.

De ce que j'ai compris, cette proposition venant de leur rencontre "organisée" a tout ce qu'il faut pour aller à une prochaine fois ! Et moi, j'y serai, parole de spectateur !

mercredi 24 avril 2024

Sur mes pas en danse: Pour plonger dans l'univers viscéral de "Transes" d'Isabelle Van Grimde !

 C'est jusqu'à la porte de l'Espace Bleu que mes pas m'ont amené pour découvrir "Transes" d'Isabelle Van Grimde. De cette créatrice, je découvre les créations avec toujours autant de plaisir, depuis plus de huit ans. Je me souviens de "Symphonie 5.1", présenté par l'Agora de la danse, sur Cherrier et aussi de la possibilité de découvrir après la présentation l'effet d'être sur scène "pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.", que j'écrivais à l'époque. 

                                   Crédit: Marilene Olivier tirée du site de l'Agora de la danse

Cette fois, pour "Transes" une interprète sur scène (Emmanuelle Martin que j'avais vu sur scène récemment dans la Symphonie de coeurs" de Rhodnie Désir) et un compositeur musicien en retrait (Thom Gossage). Une fois la porte ouverte, je me dirige dans le lieu et je choisi mon siège, première rangée, d'un des trois côtés de l'espace scénique. Le temps que la salle se gorge de monde, je peux prendre le temps de découvrir le lieu qui a pour moi toutes les allures d'un monde post apocalyptique (le programme, lui indique plutôt "un univers organique envoûtant, ... dans un futur post-technologique où la nature est presque entièrement détruite."). De toute façon, l'un comme l'autre, je ressens une désolation avec projeté sur le mur arrière, l'image d'un arbre mort ou d'une silhouette humaine selon la perspective présentée. Et puis tout à coup arrive discrètement, une espèce animale robotique qui inspecte les lieux, surveillant ou recherchant, je ne saurais dire, mais me saluant presque ! Son passage dans le lieu fait, le calme revient et mon attention passe en mode en alerte.

Et puis émergeant de la "terre", nous apparait en soubresauts cette forme humaine qui une fois sur pied, frénétiquement prend possession du lieu, mais aussi de mon attention. Dans ce qui suivra, en trois temps, elle explore, se repose et se remet en marche, tout en se transformant en s'induisant d'un liquide. Même lors des quelques moments où elle se retrouve, cachée de moi, derrière un des arbres morts, je ne peux qu'être fasciné. Il y a dans ses gestes (superbement accompagnés par la musique), une énergie interne qui rayonne et qui percute. 

De son arrivée dans ce monde, de son passage et de son départ dans l'obscurité de son destin, je ne vois rien de rationnel ou si peu, seulement, sinon surtout du viscéral d'un être en marche, et cela je l'apprécie ! Pour y arriver, Emmanuelle Martin par sa performance dans les vestiges d'un monde nous le transmet bien !

samedi 20 avril 2024

Sur mes pas au théâtre, pour être inclus dans l'intimité de quatre femmes avec "S'enjailler" !

 C'est en bonne compagnie que mes pas se dirigent jusqu'au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui pour aller à la rencontre de "S'enjailler". Si comme moi, ce verbe vous intrigue, voici que l'on peut trouver sur le web pour vous éclairer. Donc s'enjailler est un mot nouchi, altération de l’anglais to enjoy, qui signifie s’amuser.

Pause

Et Robert mot, "nouchi" tu écris, ça veut dire quoi ? Bon OK, Le nouchi est un argot né en Côte d'Ivoire mélangeant le français et des langues africaines. Continuons donc !

Fin de la pause

Une fois la porte ouverte, nous nous rendons tout en haut de l'escalier pour prendre place à nos sièges en première rangée de la salle tout intime Jean-Claude-Germain. Devant, l'espace scénique est vide sauf les trois éléments décoratifs tout de macramé constitués qui délimite l'arrière. Le moment venu, les paroles d'usage nous accueillent, juste avant l'arrivée graduelle des quatre interprètes, Naïla Louidort, Carla Mezquita Honhon, Malube Uhindu-Gingala et Stephie Mazunya. Cette dernière est aussi celle qui a écrit cette pièce. 

                          Crédit Valérie Remise tirée du site du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui

Rapidement, nous sommes inclus dans leur appartement et leurs intimités qu'elles partagent, réalité d'autant plus vrai de mon siège en première rangée ! Et dans cet appartement, nous faisons connaissance avec ces quatre jeunes femmes toutes différentes. Dans leur langage fort coloré, nous découvrons leurs intimités, sans pudeur. De ces douleurs au ventre, de cette commande Amazon qui dévoile trop, de ce prétendant qui tarde à répondre, nous sommes dans leur salon qui selon les moments prend différentes formes pour bien appuyer leurs propos. Il arrive même que le regard que je capte me semble être destiné, juste à moi !

 Au final, ce qui m'a plu particulièrement, est le respect et la solidarité de ces quatre femmes malgré leurs différences, leurs moments difficiles et aussi leur complicité malgré des grains de sable dans l'engrenage de leurs amitiés ! Le tout se termine de façon fort poétique suivi des applaudissements fort bien mérités.

Au final, avec sa première pièce, Stephie Mazunya (que j'avais vu et apprécié sur scène précédemment), réussit avec brio à nous ouvrir une perspective sur une réalité différente de bon nombre d'entre nous ! Avec "S'enjailler", si c'est vrai que l'on peut s'amuser, il est surtout vrai aussi que nous plongeons dans un univers riche de ses personnalités pour en ressortir enrichi !


vendredi 19 avril 2024

Sur mes pas en danse-théâtre fort "percutant" en propos avec "L'inconsistance" de Nasim Lootij et Kaisa Nazeran !

 C'était, il y a presque deux ans, je sortais de la présentation d'une fin de résidence et j'avais écrit, "Il en reste que cette version en travail de "L'inconsistance" que j'ai découvert en ce jeudi après-midi est entre bonnes mains pour l'amener à bon port en vue de notre prochain rendez-vous dans la programmation d'un diffuseur."  Ainsi donc est venu ce prochain rendez-vous ! Voilà pourquoi mes pas m'ont amené jusqu'au MAI dont le slogan cette année, LES FEUX QUI BRÛLENT EN NOUS" est, selon moi, fort approprié pour qualifier la proposition de Nasim Lootij et Kiasa Nazeran.

                                                               Crédit: David Wong

Deux phrases du descriptif me semblent fort pertinentes, je me permets donc de les reprendre, "L’œuvre explore comment l’humanité préfère se soumettre à des discours creux et se contenter d’une solidarité passive envers les pays touchés par de graves conflits politiques. Celle-ci démontre une image de failles qui, une fois ouvertes dans notre esprit, nous empêchent de recouvrer notre intégrité, notre consistance."

Pendant que j'attends le début de la représentation de mon siège en première rangée, je reviens dans le temps, dans ma tête pour tenter de me rappeler, avec un succès mitigé, la rencontre précédente. Mais mon attention revient rapidement dans le moment présent lorsque le tout devient tout noir et émerge, tout en présence, les deux protagonistes qui débutent leur illustration des dérives des pensées et des discours ainsi que notre façon de les intégrer !

Ils utilisent pour entreprendre leur exploration de l'inconsistance, une bande de papier tout blanc qui est déroulée et coupée en une longue bannière, matière à ce qui suivra. Voilà pour moi le symbole parfait d'un discours vide de sens, mais qui peut s'avérer hypnotisant. Cette bande de papier sera, par la suite, déroulée, manipulée, découpée, intégrée en eux tout au long, intégrée en partie aussi dans un discours fort percutant, symboliquement, reliant des parties (tout en boules).

Peut-on résister aux discours dominants, sinon oppressants, y faire front ? Ces deux artistes, d'origine iranienne, nous en montrent des éléments de réponse avec des aspects fort habilement et brillamment présentés. Impossible de rester indifférent lorsque leurs regards se dirigent vers nous et qui pour moi, me percutent fortement.

Dans cette proposition alliant danse et théâtre, nous sommes interpellés, conscientisés aussi à notre posture de citoyen dans un monde dans lequel les discours de toute nature abondent ! Merci, Nasim Lootij et Kiasa Nazeran riches de votre vécu, de nous avoir partagé votre expérience ! En espérant que votre passage au MAI ne soit qu'une première escale avant bien d'autres !

mercredi 17 avril 2024

Sur mes pas à une rencontre pour découvrir "La suspension consentie de l'incrédulité" !

 Il y a quelques années, fort gentiment, on m'avait qualifié de spectateur professionnel. Je dois l'avouer, ce compliment m'avait touché positivement ! Il en reste que lorsque la proposition de 5 à 7 de la Compagnie Jean Duceppe dans les coulisses du théâtre du même nom est apparue sur mon radar, j'ai dit oui tout de suite. Ainsi donc pour la soirée de première, je serai là pour assister aux propos d'une vrai spectatrice professionnelle, Émilie Perreault pour sa rencontre "La suspension de l'incrédulité". Sans rien vouloir divulgacher, je peux affirmer haut et fort, que de cette rencontre, j'en suis revenu tout à fait comblé ! Et voici pourquoi en quelques lignes.

                                           Affiche de la soirée tirée du site de la Place des Arts

À mon arrivée en salle pour ce 5 à 7, j'ai une bière à la main (gracieusement fournie à l'entrée des coulisses). Je trouve rapidement ma place sur (surprise !) sur un siège la première avec juste derrière moi, une feuille rouge sur laquelle il y a le mot "réservé" inscrit ! Le temps passe, les sièges trouvent preneur.es, et même celui sur lequel s'assoit l'hôtesse de la soirée. Impossible pour moi de me retenir, je la remercie de sa demande transmise préalablement par courriel.

Pause

Ce courriel nous demandait de transmettre une chanson qui nous fait pleurer à chaque fois qu'on l'écoute. Après un cours moment de réflexion, j'en trouve deux et je répond ""Qu'est-ce qu'on leur laisse" de Richard Séguin ! Chanson que j'écoute en boucle depuis cette demande et qui oui, m'émeut à chaque fois, comme bien d'autres chansons aussi de Richard Séguin !

Fin de la pause

Une fois venu le moment de débuter, nous avons droit aux consignes d'usage préenregistrées, mais par l'intermédiaire de Marc Labrèche, sur son mode tout aussi caractéristique qu'humoristique. Et c'est de sa place de spectatrice qu'elle débute, fort symboliquement cette rencontre. Avec ses questions fort pertinentes, elle brise la glace. Soit, pourquoi sommes-nous ici ? Et aussi pourquoi, elle, se met en scène devant nous, dans une posture différente ? 

Je ne reviendrai pas sur tout ce qui suivra, nous en apprendrons son cheminement de son passage au collège d'un plateau sportif, à une scène jusqu'à un siège dans une salle. Utilisant les voix off de nombreuses personnalités (Guy Nadon, Éric Emmanuel Schmitt, Robert Lepage et aussi Marc Labrèche de retour), et aussi de celle de citoyens ordinaires qui ont vécu des situations hors de l'ordinaire, elle nous illustre fort clairement le pouvoir de la rencontre culturelle !

Si l'art peut "faire oeuvre utile" pour soulager, elle peut aussi ouvrir les horizons, poigner aux trippes, et cela Émilie Perreault, le met en évidence. Elle nous fait même la démonstration du pouvoir des propositions culturelles sur le "mind changing".

Voilà une proposition en apparence toute simple, mais qui mérite d'être vue pour tout.e spectateur-spectatrice qui visite régulièrement ou non une salle de spectacle pour mieux comprendre ce qu'il ou elle vive, soit la suspension consentie de l'incrédulité !

Sur mes pas en danse; Pour une troisième fois, être pris "À bout de bras" avec David Albert-Toth et en être encore captivé !

 C'était ma deuxième partie de ma sortie culturelle de ce beau mardi soir de mi avril. Pour m'y rendre, je dois aller tout à l'ouest de chez moi, soit à la Maison de la Culture Notre-Dame-de-Grâce. Au programme, la présentation de "À bout de bras" de "Parts+Labour_Danse" (Emily Gualtieri et David Albert-Toth) avec sur scène David Albert-Toth.

Bon OK, j'en étais à une troisième fois, dont la plus récente, à l'Agora de la Danse, fin 2022. Proche. Comme je n'ai pas voulu relire mon retour de l'époque, je constaterai comment les souvenirs de cette rencontre accompagneront mes sensations des moments à venir. Et comme une proposition chorégraphique est une oeuvre vivante, peut-être y verrais-je une évolution (de celle-ci ou de ma perception) !

C'est donc de mon siège en deuxième rangée (oui, oui !!!) que j'attends le début de la représentation devant un rideau noir bien fermé ! Une fois les présentations d'usage de la responsable de la Maison de la Culture (Mylène Robillard) faites, nous attendons le début. Mais plutôt l'ouverture du rideau, nous apparaît devant nous par la fente, David Albert-Toth qui avec ses bouts de papier et son micro, nous entretient de "capitalisme". Ses propos interpellent et nous requestionnent sur son bien-fondé et aussi par les faits historiques montre qu'il en laisse beaucoup derrière, abandonnées ! Une fois terminé ce prologue, il retourne derrière le rideau qui peu après s'ouvre pour nous permettre de le voir revêtir les habits pour la suite.

                                  Crédit:Robin Pineba Gauld tirée du site Parts+Labour_Danse

Sans vouloir revenir en détails sur ce qui suivra, il en reste que ce tableau "devant la machine à COKE" sans argent, durant lequel il s'exprime sur ce que l'on peut tout.es ressentir, viscéralement, devant l'objet de notre désir sans que l'on puisse l'obtenir, chacun.e pourra s'y reconnaître. Pour la suite, les moments théâtraux, riche en onomatopées tout en "cssssss", alterneront avec ceux chorégraphiques. Il ne reste que les gestes comme les paroles, ont un propos forts.

Pause

Tellement forts que lors de la discussion d'après représentation, une jeune femme, de ma rangée qui comme moi l'avait vu à l'Agora de la Danse, a témoigné qu'elle ressenti de fortes émotions tout aussi fortes cette fois comme la fois précédente.

Fin de la pause

Cette incursion dans son univers se termine tout en magie, créant et parsemant les fleurs de papier sur la scène.

Ainsi donc pour une troisième fois, pour moi, la magie a opéré et aussi pour le public de tout âge présent, dont ces jeunes enfants, fort actifs à la période de questions réponses. Et pour reprendre les derniers mots de mon texte de la fois précédente, "Pendant l'heure, le personnage, à bout de bras, a pris possession de mon attention pour l'éblouir et tout en la déjouant en toute fin. Une rencontre qui me laisse des traces, et non pas seulement des illusions ou des propos qui s'évaporent. Petit souhait en terminant, j'en étais à mon deuxième solo de David, pour quoi pas un troisième prochainement, comme le dicton, "jamais deux sans trois" !" À suivre donc !

samedi 13 avril 2024

Sur mes pas à une très belle rencontre à l'Agora de la danse avec Heidi Strauss dans "between you and me" !

Il arrive que mon agenda se remplisse un peu trop et que je peine à y trouver une place pour une proposition culturelle prometteuse ! "Il n'y a pas que ça, Robert !" dit quelques fois sagement ma blonde. Il en reste que lorsque j'ai lu la description de cette proposition, "Heidi Strauss, seule en scène et non sans touches d’humour, captive par son intrigante présence. Ça se passe entre vous et elle. Et nous…", proposée par l'Agora de la Danse, je n'ai pas pu résister !

                                    Crédit Jeremy Mimnagh tirée du site de l'Agora de la Danse

Ainsi donc, voilà pourquoi mes pas ont franchi le seuil du Wilder pour me rendre jusqu'aux portes de l'Espace Bleu en attente de prendre place à l'intérieur. Le moment venu, juste avant d'entrer, on me glisse à l'oreille que je devrais beaucoup apprécier ! Chemin faisant jusqu'à ma place, je suis accueilli par une femme, tout sourire, qui je le réaliserai plus tard est Heidi Strauss, elle-même ! Dans ce lieu à la configuration inhabituelle, pour moi, avec les sièges en "V", je trouve "ma" place en première rangée. Le temps que la salle se remplisse, je découvre, dans l'espace, une chaise avec des objets en tissus, des vêtements ?, et aussi un "bidule" électronique (un projecteur comme je le constaterai plus tard !) et aussi des mots qui défilent sur le mur derrière ("voilà oui donc voilà voilà grâce ouais parce que merci ...."). Autour de moi, plein de gens du milieu dont plusieurs qu'elle reconnait et salue à leur entrée, installant le ton de ce qui suivra entre elle et nous ! 

Le moment venu, elle se dirige vers la chaise et commence à s'adresser à nous en anglais, pendant que derrière est projetée la traduction en français de ses paroles, avec l'aide de sa complice Marie-Claire Forté, comme elle nous l'indique. Sur cette chaise, elle prend à tour de rôle, différents vêtements qui ont appartenu à des membres de sa famille. Elle nous en présente leur histoire et une fois fait, elle les met par terre en demi cercle, juste devant nous. Une fois chacun d'eux présenté, elle nous fait la demande d'en choisir certains pour poursuivre. Après une hésitation collective, une spectatrice s'exprime affirmativement et avec un ou deux ajouts, elle effectue sa métamorphose vestimentaire. 

Il s'en suit une expédition tout onirique dans ses souvenirs avec ses gestes fort caractéristiques. Ce qui me frappe plus particulièrement tout au long, est son regard qui amplifie son contact "between you and me"! Comment ne pas être fasciné par elle qui nous entraîne dans ses souvenirs! Il y a aussi ce moment où elle se trouve dans une position "fâcheuse", coincée au sol, en nous demandant de l'aide, "pour vrai", qu'elle ajoute ! De son siège, un spectateur va de l'avant et tout en douceur la libère pour lui permettre son expédition scénique. 

Et puis, malheureusement, la rencontre se termine tout en douceur. Et moi, d'un seul coup, je me lève pour applaudir. À ma sortie de la salle, j'indique ma confirmation à qui de droit à ce qu'elle m'avait dit ! Je reviens à la maison, avec encore sa présence en tête, et la pluie qui tombe sur moi ne me fait aucun effet !

vendredi 12 avril 2024

Sur mes pas en danse pour découvrir les pas sur scène des personnes finissantes du département de danse de l'UQAM !

 Qu'on le veuille ou pas, le beau temps est à nos portes ! Un des signes tangibles de ces journées plus longues et plus chaudes aussi, est lorsque mes pas m'amènent jusqu'au 840 Cherrier pour y découvrir la présentation de fin d'études des personnes finissantes du département de danse de l'UQAM. J'ai pour cette occasion une certaine nostalgie, parce que j'ai eu dans ce même lieu la chance de découvrir quelques autres de leurs propositions. Il en reste que cette nostalgie sera balayée dès mon entrée du lieu par le beau sourire des personnes à l'accueil pour, ensuite, laisser place à un sentiment de joie et de curiosité. 

Il faut savoir que la soirée "TIME IS OUT JOINT" est créée par et interprétée par les  personnes finissantes, appuyées par une belle équipe autour évidemment ! Nous aurons droit aux créations de Marie Lamothe-Simon et Catrine Rouleau avec sur scène les interprètes-créatrices Juliette Beaudoin, Anaïs Bonneau, Naomie Charette, Zoé Cloutier- Boyd, Jessica D'Orazi, Audréanne Léger, Raphaëlle Morin, Lou-Anne Rousseau et Audrey Roy.

                            Affiche de la soirée tirée du site du Département de danse de l'UQAM

Ainsi donc rendu à "mon" siège en première rangée, la scène devant est toute vide. Le temps que les gens prennent place et un peu avant le début officiel, en toute discrétion, certains accessoires sont mis en place suivis par le silence dans la place, spectateurs-spectatrices aux aguets !

Le tout débute de façon fort surprenante, loin des mouvements normalement anticipés, mais plutôt d'une façon plus théâtrale autour d'une partie de cartes.

Pause

Décidément, le spectateur que je suis découvre de nouveaux accessoires sur scène cette semaine. La veille, Alexandra "Spicey " Landé avait utilisé une machine à coudre et en cette soirée, ne voilà tu pas qu'un jeu de cartes est utilisé !

Fin de la pause

Ainsi donc sur ce tapis au milieu de l'espace scénique se déroule une partie de cartes à trois, pendant qu'une autre évolue autour et qui aussi syntonise une onde sur un poste radio. La suite est fort captivante parce que cette partie de cartes prend une tournure surprenante durant laquelle, les déplacements tout en douceur et les gestes empreints d'intériorité captent mon attention. Comme si celles qui évoluent devant moi avaient des antennes, captant tout au long, leurs souvenirs dont ceux que l'on entend de cette radio qui griche ! Et puis, cette excursion dans le passé se termine et se complète par un retour dans le présent avec, de nouveau, les cartes en main !

Et tout subtilement et fort habilement, la transition se fait avec le départ des premières, accessoires inclus, et l'arrivée graduelle des autres. La suite sera de nature plus festive avec d'abord de la musique disco et les mouvements qui les accompagnent. Face à nous, les corps se rassemblent et exultent, comme dans un fête de fin de parcours (?). Et tout à coup, la voix d'un joueur de hockey (celle de feu Guy Lafleur) accompagne ce qui se passe devant moi. De toutes ses paroles, j'en retiens surtout cette phrase. "Tout ce que tu as à faire c'est d'essayer !" De celui qui a été mon idole de jeunesse (la Comète blonde !) et qui a enflammé le Forum de Montréal, ce conseil est fort juste et pertinent encore à notre époque, pour ceux et celles qui finissent leurs études. Après cette étape de conseils, vient le moment de fêter et dans une atmosphère musicale appropriée, les corps exultent magnifiquement, sourires rayonnants aussi devant nous. Et tout aussi habilement que pour la transition entre les deux propositions, les interprètes de la première partie se joignent pour la fin de la célébration, suivie des applaudissements fort riches et mérités !

De cette soirée qui m'a présenté deux propositions toute aussi surprenantes qu'audacieuses, habilement reliées, j'en reviens fort satisfait et heureux. Mais surtout optimiste de cette relève qui aura à affronter des défis pour pouvoir trouver leur place sur scène et pouvoir s'exprimer ! Et lorsque je verrai un de leurs noms sur une affiche, mes pas se mettront en action pour découvrir leurs pas sur scène !

jeudi 11 avril 2024

Sur mes pas à la rencontre de Spicey (alias Alexandra Landé) dans Mōnad au La Chapelle !

 Lorsque mes pas m'ont amené pour découvrir la proposition d'Alexandra "Spicey" Landé, ça serait pour une façon différente de la rencontrer, parce que les deux fois précédentes, elle était assis proche de moi dans les estrades pour découvrir une proposition. Cette fois, pour la troisième, elle sera sur scène devant moi pour nous présenter son solo Mōnad au La Chapelle, présenté par Danse-Cité. Arrivé tôt, je vois peu à peu le hall d'entrée et la salle adjacente se gorger de spectateurs et spectatrices en attente de l'ouverture des portes de la salle de présentation. De ma place, je peux entendre les sons qui résonne en dedans. À l'ouverture des portes et mon billet scanné, je me dirige à "mon" siège en première rangée. Je découvre devant moi, déjà en mouvements, Spicey, comme en incantation. Dans l'espace scénique, je découvre certains items dont une machine à coudre et une dactylo aussi. La musique, produite par son complice à l'arrière, Jai Nitai Lotus, accompagne ses gestes, les porte suis-je tenté de mieux d'affirmer !

                                            Affiche de la présentation, crédit: Kinga Michalska

Et puis avec la salle, comble de spectateurs, spectatrices, la présentation commence formellement. Il s'en suit de ses mouvements qui arpentent le lieu de façon fort belle ! De tout au long, j'en retiens son dialogue avec son complice musicien-chanteur et aussi et surtout de l'utilisation du rouleau de papier dont elle s'entoure pour en faire un allier, sinon une protecteur.  Ce rouleau servira aussi à enrichir l'estrade qui en se déroulant, nous emballera (dans tous les sens du terme !). Aussi de ce moment, où utilisant sa force de persuasion fort gentille, elle nous fait tout.es lever les bras dans les airs, comme des flammes participant à cette rencontre avec "the roof is on fire" ! 

De celle dont j'avais, depuis plusieurs années, découvert les propositions par des interprètes, cette fois, avec une présence assumée et rayonnante, elle investie la scène pour attendre son but "de poser un regard vibrant sur les relations au sein d’univers interreliés, et questionne la notion d’éternité." 

Et oui, elle utilisera la machine à coudre et la dactylo, mais pour savoir pourquoi et comment dans cette proposition, il faudra y être, dans la salle. 

mercredi 10 avril 2024

Mon retour sur ma soirée forte et riche en propos qui "punchent" pour combattre la "langue de bois" proposée par D. Kimm et Les Filles Électriques !

 J'en étais à ma deuxième fois à cette soirée fort riche et particulière. Cette fois, c'était en plus avec la bonne compagnie de ma blonde que mes pas ont franchi le seuil du La Tulipe pour assister à la treizième édition du Combat contre la langue de bois. Cet évènement "hors norme" a tout pour attirer mon intérêt ( et le vôtre aussi !) et rapidement, je constate que nous ne serons pas les seul.es qui ont le même intérêt, lire ici salle comble. Une fois rendu.es à nos places, j'assiste à l'arrivée des gens, leurs retrouvailles aussi, riches en échanges et aussi les allers-retours fort nombreux de D Kimm pour s'assurer que tout se passe bien et saluant au passage les gens qui arrivent. Ainsi donc, viendront sur le ring, dans l'ordre Alan Côté, Amandine Gay, Jean-François Parenteau, Michel Rivard, Martine St-Victor, Marcel Jean, Natasha Kanapé Fontaine, Christian Bégin, Marc Séguin et Chantal Lamarre. Ce qui suivra, sera mené de main de maître par Stéphane Crête à l'animation et Jean Derome, Pierre Tanguay et Hugo Blouin à l'accompagnement musical.

Affiche de la soirée tirée du site de "Les filles électriques"

Pour ceux et celles qui ne savaient pas déjà en quoi consiste ce type de combat, notre animateur le rappelle et revient aussi sur des épisodes fort mémorables de l'an dernier. Et comme j'étais présent, je ne peux qu'être d'accord avec lui. Il rappelle aussi que chaque combattant.e a cinq minutes pour décocher leurs coups, mais, et ce n'est pas moi qui me plaindra, certain.es ont eu le cinq minutes très relatifs, en plus long !

Comme il nous est demandé fort raisonnablement, pas question d'entrer dans les détails de chacun des rounds de ce combat, mais nous aurons droit à des moments fort riches, touchants, percutants aussi ! Dans la première partie de ce combat, Alan Côté nous livre son round en le complétant avec son dernier coup tout en résilience, Jean François Parenteau nous entraîne dans les couloirs de la politique municipale où bien des coups sont permis, Michel Rivard nous a livré des jabs sur la notion de vérité, Amandine Gay, elle, sur l'enfance et Martine St-Victor complète son round avec un fort juste "Silence is golden". Dans la deuxième partie, Marcel Jean nous fait une confidence bien d'actualité avant de mettre la science au service de son combat. Natacha Kanapé Fontaine nous laisse "K.O." par son envolée de mots en mettant, de ma perspective, son coeur sur la table. Après des rounds fort épiques de Christian Bégin et Marc Séguin, Chantal Lamarre nous livre des confidences toutes, bien punchées !

De cette soirée, impossible d'en revenir indemne avec des coups qui frappent là où ça compte, portés par des combattant.es de très haut niveau. Bravo D. Kimm, tu mérites bien de réunir sur scène et dans la salle aussi autant personnes de valeur ! Et je me le promets, j'y serai à la prochaine édition de ce combat !

mardi 9 avril 2024

Sur mes pas à la TOHU pour y découvrir "SLAM !" et y trouver du plaisir, beaucoup de plaisir !

 Bon, bon, je l'avoue, tout au long de ma jeunesse la lutte professionnelle a occupé une partie de mes journées du week-end. Les frères Rougeau, Mad Dog Vachon, le Géant Ferré, sans oublier Édouard Carpentier (comme lutteur et commentateur aussi, avec sa phrase de conclusion, "à la semaine prochaine, si Dieu le veut"), je les suivais aussi religieusement comme d'autres la messe ! J'ai vieilli et ma perspective de ce "sport" a évolué et je m'en suis distancié. Néanmoins, il m'arrive de pitonner et de tomber sur une proposition de la WWE et d'apprécier autrement ces gladiateurs modernes. J'y vois du théâtre, mais surtout des cascades bien exécutées ! J'y trouve aussi presque une poésie des gestes !

Bon OK, Robert, si tu passais au sujet de ta sortie, elle aussi en bonne compagnie (ma deuxième de trois pour ceux et celles qui ont lu mon texte précédent) ! Ainsi donc, en récompense d'une contribution à un groupe de discussion, j'ai eu droit à deux billets fort bien placés (pas en première rangée, mieux placés donc pour cette soirée) pour assister à une représentation de "SLAM !" à la TOHU ! Suffisait de voir l'affiche pour savoir que ce que nous allions y découvrir porterait sur la lutte, mais pas seulement si on y ajoute que c'était créé par Ex Machina et FLIP Fabrique et mis en scène par Robert Lepage. 

                                  Affiche de l'oeuvre tirée du site de la TOHU

Et au final, le résultat, ma blonde pas du tout amatrice de lutte et moi avons beaucoup apprécié ! Parce que voyez vous, si nous avons eu droit à des combats de lutte, tout aussi arrangés que ceux de la TV avec des bons et des méchants, quoique sur cet aspect, les perspectives peuvent changer si je me fie à ma réaction et celle de la foule tout autour, le tout a été surtout du pur divertissement. Au début, on nous avait invité à réagir, applaudir les bons et aussi huer les méchants, invitation fort bien répondue par la foule et les deux jeunes enfants devant moi en ont été un bel exemple !

Ainsi donc avec différents personnages, dont le concierge, les commentateurs, les managers, les arbitres et les gladiateurs du ring, nous avons eu droit à une suite de numéros de lutte, de théâtre et de mouvements circassiens fort impressionnants ! Pas question de trop entrer dans les détails, mais pour ce qui d'entrer, impossible pour moi de ne pas mentionner comment pour une des belligérantes, il a été possible d'entrer complètement dans une poubelle pas si grosse, couvercle fermée devant une foule ébahie et d'en sortir aussi ! Sans oublier le moment où le plancher de l'arène s'est métamorphosé et de ne pas être impressionné ! Quatre-vingt-dix minutes qui ont passé tellement vite, tel un coup de vent avec des artistes athlètes polyvalentsJérémie Arsenault, Fabien Cortes, Maeva Desplat, Naomi Eddy, Jonathan Julien, Stéphane Pansa, Antino Pansa, Cédrik Pinault, Adèle Saint-Martin). 

Au final, une très belle soirée fort distrayante qui au final, un, deux et "troissss" , nous a mis K.O. de plaisir ! 

Sur mes pas à l'Espace Go pour y découvrir "Un coeur habité de mille voix" !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes de l'Espace Go, j'en étais à une première sortie de trois, de ce week-end (allongé jusqu'au lundi) en bonne compagnie (lire ici, avec ma blonde !). Nous y allions pour découvrir pour une deuxième fois en peu de temps (la fois précédente, c'était il y a un peu plus de deux semaines avant au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui avec "Coup de vieux"), une proposition théâtrale avec "l'âge d'or" sur la ligne de front !

Rendu.es à nos sièges en première rangée, nous découvrons devant un grand espace dans lequel le blanc domine. Il y a aussi cette personne couchée dans un lit et l'autre qui est à son chevet. Tout autour, projetés sur les trois murs, des points blancs qui tombent comme le signe de ce temps qui a passé et qui passe encore, comme la dernière saison, hivernale !

                            Affiche de l'oeuvre par Maxyme G. Delisle tirée du site de l'Espace Go

Lorsque le tout commence, avec l'arrivée graduelle des autres personnages, je découvre peu à peu le lien entre celle qui d'abord arrive et les autres ensuite. Je dois l'avouer, si le texte est fort beau et riche, la trame narrative elle, au début m'échappe. Il en reste que les liens dans ma tête se font graduellement. Mais une fois le tout en place (lire ici, après le premier quart de la pièce), je me sens revenir en plein contrôle. Ainsi donc cet homme qui semblait au seuil du trépas, revient "bien vivant" entouré de celles qui ont été significatives pour lui pour leur faire une demande. Ainsi donc, nous sommes amenés à une autre époque pas si lointaine pour redécouvrir que les luttes ont été et seront toujours pertinentes et importantes. Dans "Un coeur habité de mille voix", comme l'indique le programme de la soirée, avec le texte de Marie-Claire Blais, adapté par Kevin Lambert  on nous propose une oeuvre "pour nous faire revivre les grands moments de militantisme pour les droits des personnes homosexuelles qui ont marqué le siècle dernier, des émeutes de Stonewall jusqu’à nos jours. À travers ce dernier roman publié de son vivant, Marie-Claire Blais nous fait découvrir une galerie de personnages inoubliables dans leur complexe et bouleversante humanité, tout en faisant le révoltant portrait de l’homophobie de l’époque". Et ça fonctionne !

Ainsi donc avec les prestations d'Élisabeth Chouvalidzé (qui a tant incarné de personnages de ma jeunesse et qui est toujours aussi allumée à presque 88 ans!!), de Pascale Drevillon, de Nadine Jean, de Louise Laprade, de Sylvie Léonard, de Jean Marchand et de Christiane Pasquier, je reste captivé. Il y aura ce moment magique durant lequel celui qui semblait sur le seuil de la mort, trouve place devant un piano pour y jouer et pour enrober fort efficacement ce que les autres nous présentent. Il y a aussi, la présence discrète de ce caméraman sur scène qui capte des moments pour les projeter tout en gros sur l'arrière de la scène permettant de mieux saisir les subtilités des expressions faciales.

Au final, je reviens de cette expédition dans ce "coeur" fort richement habité avec une impression d'avoir redécouvert les moments d'évolution et d'acceptation de réalités nouvelles de notre monde!