C'était ma deuxième sortie au FTA et ce fut une autre sortie fort réussie. Mes pas m'ont amené rue Cherrier à l'Agora de la danse pour découvrir "Pluton-acte 2". Mes pas me ramenaient aussi dans ma mémoire d'un passé récent (l'automne dernier), lorsque j'avais assisté au premier opus de Pluton dans la même salle. J'avais écrit, encore sous le charme, que j'avais vécu "des moments de pur bonheur" et en terminant, j'avais ajouté, "Si on se mettait à rêver, on pourrait espérer des reprises". Et, "sûrement en lisant dans mes pensées", voilà que Katya Montaignac et La 2e Porte à Gauche nous reviennent avec un acte 2 qui inclut un solo en reprise qui faisait donc grand bien de revoir.
Photo: Julie Artacho
Devant une salle bien remplie et après les avertissements d'usage sur ces "machins" qui peuvent faire du bruit, le tout commence. Tout simplement, Paul-André Fortier rentre en scène et il en prend possession avec les gestes de Frédérick Gravel. Comme si le plus âgé disait à son cadet de façon très simple, voilà comment il faut s'adresser aux autres. Parfois de côté, d'autres fois de face avec le plus souvent, le regard assuré de celui qui en a vu, ce qui est le cas de cet interprète qui a beaucoup voyagé. Cette prestation comme pour les autres, c'est la présence de l'interprète qui rayonne et qui captive.
Les lumières s'éteignent, et se rallument peu à peu sur Louise Bédard, de dos qui signale sa présence par des cris ou des grognements. Un début avec le geste absent, mais qui pourrait susciter le nôtre. Par la suite, elle vient vers nous, s'adresse à nous. Qui est cette femme ? Manifestement, le regard qu'elle porte sur nous est sans retenue, colorée par un état intérieur qu'elle semble avoir peine à contrôler. Les soubresauts de celle qui se sent partir et qui partira, laissant derrière elle, le grand vide de sa présence et de l'oeuvre de Catherine Gaudet.
Arrive la pause et la sortie de tous de la salle. À notre retour, la scène est maintenant entourée de deux séries de gradins, plutôt que l'aménagement plus classique de la première partie. Arrivent Tomas Furey derrière son micro et Linda Rabin et Marc Boivin, plus loin à côté, de dos ou de face, selon notre position. C'est eux qui entament en chant et qui prennent toute la place. Si le contraste est grand entre lui (Marc Boivin) si grand, perché sur des talons hauts et elle, plus petite, les deux exercent sur notre attention autant de force. Il y a bien, le chanteur qui semble vouloir prendre sa place, mais rien n'y fait, les deux dominent en déplacements et en transformations vestimentaires. Rien de spectaculaire, mais le tout captive. Et ce chanteur, me demanderez vous,prendra-t-il sa place ? Il y a un prix à ne pas y être présent et cette fois c'est de ne pas connaître la réponse à votre question sur la conclusion de la proposition de Mélanie Demers.
Brève pause, le temps de mettre sur la scène une quinzaine de chaises et de recruter des spectateurs pour les occuper. L'invitation s'accompagne de mots rassurants, il n'arrivera rien, mais sans rien dévoiler déjà, ce ne sera pas tout à fait vrai. Les chaises une fois occupées, l'oeuvre de Katie Ward se met en marche, tout comme Peter James qui arrive sur scène. Sans aucune parole, c'est par son regard qu'il s'adresse à nous tout au long de ses déplacements de repérage. Le tout fait, sans artifices, dans la plus pure tradition de Nicolas Cantin (comme l'a justement indiqué Sylvain Verstrich dans la critique qu'il a publié dans son blogue, (http://www.localgestures.com/dance/pluton-acte-2-une-critique). Il prendra possession de tout le lieu, transformant les objets, faisant même apparaître l'Amazone, le fleuve, là juste devant nous et jouant de là-haut avec les éclairages. Il y aussi cette petite balle qui existent, pusqu'elle est capable de frapper le mur. L'homme fascine avec sa présence toute simple. Son départ, lui, sera tout à l'opposé grâce à la généreuse complicité des spectateurs sur scène.
Une soirée forte en présences de ces interprètes d'expérience qui nous permettent de constater que même que lorsque "tout le monde sort de sa zone de confort", dixit Katya Montaignac, le spectateur y trouve grandement son compte. C'est sur la musique du Marianne Trudel Septet, que j'ai choisi inconsciemment, que mes pas m'ont ramené à la maison. Ce que je venais de voir a donné une résonance particulière à la pièce "Âme mystère", qui tout au long que je l'écoutais, me semblait en parfaite symbiose de ma soirée et me la gardait bien présente en moi. Pluton-acte 2 et qui sait, "jamais deux sans trois !"
mardi 31 mai 2016
lundi 30 mai 2016
Sur mes pas en danse sur la Passerelle 840 d'été
Juste avant mon premier spectacle au F.T.A., mes pas m'ont amené à la Passerelle 840 qui s'est avérée brève, trop serais-je sensé d'affirmer, mais fort réussie. Au programme, "Comment les idées se perdent (étape 1 de travail)" de et avec Marie Mougeolle et Liane Thériault, ainsi que "Overlapping" de et avec Jeimy Oviedo et Laurence Dufour.
Photo tirée du site de Passerelle 840
Pour quiconque porte attention aux détails, aura constaté que le titre de la première oeuvre au programme qu'elle n'y a pas de point d'interrogation. Ainsi donc, le point de vue est affirmé par les deux créatrices, les idées se perdent, mais quiconque s'est déjà perdu, sait que c'est une des meilleures façon de trouver, à preuve ce qui nous a été présenté. Provenant de l'ombre ou de nulle part, les deux interprètes, émergent devant nous et mettent en geste, dans une suite de tableaux leur intérêt "pour les méandres du processus créatif" et leur recherche "à recoller les morceaux, à faire dialoguer deux corps, deux écritures, deux désirs de jouer à deux." J'y ai vu non pas un collage, mais plutôt un bel amalgame chorégraphique, résultat réussi de leur désir de jouer à deux. Les gestes étaient amples et affirmés, les cris émis ou les visages "triturés"se transformaient en mouvements affirmés, loin de l'ombre de leur origine. Étape 1 est écrit dans le titre, voilà mon souhait pour pouvoir découvrir dans un avenir pas trop lointain une suite plus complète.
Photo: Félix Hallé
Très court entracte, et "Overlapping" s'est mis en action. Oeuvre dont la coloration est tout à fait en lien avec l'intention des deux chorégraphes, soit l'étude des "forces à l'oeuvre dans le corps qui motivent les mouvements d'attaque et de défense qui composent les sports de combat". Ce fut un beau moment de danse quoique un peu court.
Voilà un programme à l'image des précédentes Passerelles, soit des propositions qui devraient amener vers des suites réussies.
Photo tirée du site de Passerelle 840
Pour quiconque porte attention aux détails, aura constaté que le titre de la première oeuvre au programme qu'elle n'y a pas de point d'interrogation. Ainsi donc, le point de vue est affirmé par les deux créatrices, les idées se perdent, mais quiconque s'est déjà perdu, sait que c'est une des meilleures façon de trouver, à preuve ce qui nous a été présenté. Provenant de l'ombre ou de nulle part, les deux interprètes, émergent devant nous et mettent en geste, dans une suite de tableaux leur intérêt "pour les méandres du processus créatif" et leur recherche "à recoller les morceaux, à faire dialoguer deux corps, deux écritures, deux désirs de jouer à deux." J'y ai vu non pas un collage, mais plutôt un bel amalgame chorégraphique, résultat réussi de leur désir de jouer à deux. Les gestes étaient amples et affirmés, les cris émis ou les visages "triturés"se transformaient en mouvements affirmés, loin de l'ombre de leur origine. Étape 1 est écrit dans le titre, voilà mon souhait pour pouvoir découvrir dans un avenir pas trop lointain une suite plus complète.
Photo: Félix Hallé
Très court entracte, et "Overlapping" s'est mis en action. Oeuvre dont la coloration est tout à fait en lien avec l'intention des deux chorégraphes, soit l'étude des "forces à l'oeuvre dans le corps qui motivent les mouvements d'attaque et de défense qui composent les sports de combat". Ce fut un beau moment de danse quoique un peu court.
Voilà un programme à l'image des précédentes Passerelles, soit des propositions qui devraient amener vers des suites réussies.
samedi 28 mai 2016
Mes premiers pas au FTA: à l'ombre avec "The Black Piece"
Ça y est, l'été entreprend son règne et ses vassaux occuperont l'espace culturel de notre métropole. En entrée de jeu, le FTA sonne la charge en force dans une atmosphère caniculaire. Pour le comprendre, il fallait juste voir les feuillets de soirée dans un ballet de mouvements effrénés dans le hall comble de l'Usine C. Tout cela, en vaine tentatives d'apporter un peu de fraîcheur. Les portes de la salle s'ouvre, enfin, pour acceuiller une foule bigarrée, composée de professionnels du milieu et de spectateurs de tout âge, comprenant de jeunes filles d'âge du secondaire. Il y avait là, une foule à l'image d'un festival et d'une première attendue, celle de "The Black Piece" d'Ann Van den Broek. Une première qui s'est fait attendre, aussi, avec une mise en marche dans l'ombre plus d'une quinzaine de minutes après l'heure prévue.
Photo tirée du site du FTA
De cette chorégraphe, j'avais vu "Co(te)lette" sur grand écran. Cette oeuvre décrite comme "oeuvre coup-de-poing" par Fabienne Cabado (dans le feuillet de la soirée) m'avait frappé fort. La question cette fois, dans le noir, comment cela m'atteindra ?
Le tout donc débute dans le noir total, dans lequel émerge d'abord des sons, des cris, des rires. Dire que j'ai été quelque peu déstabilisé, serait un euphémisme. Si la chorégraphe affirme, "The darkness provides a lot of freedom", pour ma part, je me suis senti captif de mon siège et surtout impuissant de mes limites perceptuelles, en résumé, j'étais inconfortable. Durant les premières minutes, je me suis même posé la question, "qu'est ce que je fais ici ?".
Mais arrive le moment, les faisceaux lumineux éclairent des personnages qui peu à peu se dévoilent à nous et que par l'intermédiaire d'un grand écran, leurs actions captées. Parfois, pour de courts moments ou d'autres fois que pour une partie du corps, tels ces pieds sur souliers à talon haut qui se déplacent sans que le reste du corps nous apparaissent. Mon inconfort se dissout dans l'ensemble des actions présentées et ma curiosité commence à prendre le dessus. Arrive le moment ou la chorégraphe, maître du jeu sur scène, ouvre tout grand les lumières et se retrouvent devant nous les interprètes en ligne, comme tétanisés de se rerouver au grand jour. À chacun son tour de souffrir ! Mais la noirceur revient et "The Black Piece" reprend le contrôle.
Par la suite, peu à peu, les choses se dévoilent, les personnages se transforment et mon plaisir d'y être se concrétise. Définitivement, une oeuvre qui demande les quatre vingt minutes de présentation. La noirceur, de faisceaux illuminés et de projections déchirées, enrichie par notre imagination, devient dans un terreau fertile de découverte de personnages "hauts en couleurs".
Bons premiers pas de ce FTA.
Photo tirée du site du FTA
De cette chorégraphe, j'avais vu "Co(te)lette" sur grand écran. Cette oeuvre décrite comme "oeuvre coup-de-poing" par Fabienne Cabado (dans le feuillet de la soirée) m'avait frappé fort. La question cette fois, dans le noir, comment cela m'atteindra ?
Le tout donc débute dans le noir total, dans lequel émerge d'abord des sons, des cris, des rires. Dire que j'ai été quelque peu déstabilisé, serait un euphémisme. Si la chorégraphe affirme, "The darkness provides a lot of freedom", pour ma part, je me suis senti captif de mon siège et surtout impuissant de mes limites perceptuelles, en résumé, j'étais inconfortable. Durant les premières minutes, je me suis même posé la question, "qu'est ce que je fais ici ?".
Mais arrive le moment, les faisceaux lumineux éclairent des personnages qui peu à peu se dévoilent à nous et que par l'intermédiaire d'un grand écran, leurs actions captées. Parfois, pour de courts moments ou d'autres fois que pour une partie du corps, tels ces pieds sur souliers à talon haut qui se déplacent sans que le reste du corps nous apparaissent. Mon inconfort se dissout dans l'ensemble des actions présentées et ma curiosité commence à prendre le dessus. Arrive le moment ou la chorégraphe, maître du jeu sur scène, ouvre tout grand les lumières et se retrouvent devant nous les interprètes en ligne, comme tétanisés de se rerouver au grand jour. À chacun son tour de souffrir ! Mais la noirceur revient et "The Black Piece" reprend le contrôle.
Par la suite, peu à peu, les choses se dévoilent, les personnages se transforment et mon plaisir d'y être se concrétise. Définitivement, une oeuvre qui demande les quatre vingt minutes de présentation. La noirceur, de faisceaux illuminés et de projections déchirées, enrichie par notre imagination, devient dans un terreau fertile de découverte de personnages "hauts en couleurs".
Bons premiers pas de ce FTA.
lundi 23 mai 2016
Sur mes pas imprévus au théâtre: "887" de Robert Lepage et Ex Machina
Rien à l'agenda en ce samedi après-midi, jusqu'à ce qu'arrive une offre que l'on ne peut pas refuser. Une visite au TNM pour assister à la pièce de Robert Lepage, "887", endroit achanlandé pour l'occasion auquel mes pas m'ont amené. Le thème était annoncé, le retour dans le passé par la mémoire, sa mémoire et sa façon de faire très personnelle.
Photo: site du TNM
Salle comble, comme pour toutes les autres représentations avec moi, en haut au balcon, prêt à découvrir les souvenirs d'enfance de cet homme de trois mois plus âgé que moi. Revenir sur les pas d'une même époque, mais avec une perspective différente, soit celle de la ville, Québec pour lui et Montréal pour moi.
Arrive ici le moment pour lequel toute comparaison entre nos vies serait inapropriée, par conséquent, retour sur l'oeuvre. Voici mes impressions sur ce que j'ai vu et que je classerai en trois catégories. Il y a d'abord, cette habile utilisation des éléments scéniques qui se métamorphosent selon les besoins du récit. Lorsqu'un immeuble au huit appartements devient, en un tour de main, une cuisine sans que l'on perçoive une intervention extérieure, cela relève de la "magie".
Il y aussi l'habile amalgame de l'Histoire, celle du Québec en plein éveil et de l'histoire du jeune qui la vit comme spectateur tout comme participant, avec comme point de départ, le privilège et le "fardeau" de déclamer, quarante ans plus tard en 2008, un des déclencheurs de cette révolution tranquille, "Speak white" de Michèle Lalonde. 1968, année de présentation de ce plaidoyer engagé, celui d'un peuple engagé dans le chemin d'un avenir prometteur et aussi de celui d'un jeune en quête de son affirmation.
Mais d'un point de vue plus personnel, ce qui m'a le plus impressionné durant les deux heures sans entracte de la présentation est le sens de l'auto-dérision de Robert Lepage. Laissant son amour-propre au vestiaire, il se livre à nous avec ses défauts et ses travers dans lesquels nous nous retrouverons aussi. Qui n'a jamais eu de répliques maladroites face à un autre ?
Ce retour dans ses souvenirs très personnels, habilement appuyés par le support scénique tout autant hautement technologique que discrets, il m'y a amené avec une simplicité qui m'a profondément captivé. Un bel après-midi qui laissera des traces de pas dans ma propre mémoire.
Photo: site du TNM
Salle comble, comme pour toutes les autres représentations avec moi, en haut au balcon, prêt à découvrir les souvenirs d'enfance de cet homme de trois mois plus âgé que moi. Revenir sur les pas d'une même époque, mais avec une perspective différente, soit celle de la ville, Québec pour lui et Montréal pour moi.
Arrive ici le moment pour lequel toute comparaison entre nos vies serait inapropriée, par conséquent, retour sur l'oeuvre. Voici mes impressions sur ce que j'ai vu et que je classerai en trois catégories. Il y a d'abord, cette habile utilisation des éléments scéniques qui se métamorphosent selon les besoins du récit. Lorsqu'un immeuble au huit appartements devient, en un tour de main, une cuisine sans que l'on perçoive une intervention extérieure, cela relève de la "magie".
Il y aussi l'habile amalgame de l'Histoire, celle du Québec en plein éveil et de l'histoire du jeune qui la vit comme spectateur tout comme participant, avec comme point de départ, le privilège et le "fardeau" de déclamer, quarante ans plus tard en 2008, un des déclencheurs de cette révolution tranquille, "Speak white" de Michèle Lalonde. 1968, année de présentation de ce plaidoyer engagé, celui d'un peuple engagé dans le chemin d'un avenir prometteur et aussi de celui d'un jeune en quête de son affirmation.
Mais d'un point de vue plus personnel, ce qui m'a le plus impressionné durant les deux heures sans entracte de la présentation est le sens de l'auto-dérision de Robert Lepage. Laissant son amour-propre au vestiaire, il se livre à nous avec ses défauts et ses travers dans lesquels nous nous retrouverons aussi. Qui n'a jamais eu de répliques maladroites face à un autre ?
Ce retour dans ses souvenirs très personnels, habilement appuyés par le support scénique tout autant hautement technologique que discrets, il m'y a amené avec une simplicité qui m'a profondément captivé. Un bel après-midi qui laissera des traces de pas dans ma propre mémoire.
dimanche 22 mai 2016
Sur mes pas en danse: à la génèse au "Studio libre"
C'est avec mes pas "explorateurs" à l'aveugle, que je me suis dirigé vers le 5445 de Gaspé. À l'aveugle, parce que de "Studio libre", je n'ai aucune idée de ce que cela pourrait être, sinon que Tangente s'est occupé de l'invitation. Aidé par une âme charitable, j'ai trouvé l'entrée, le numéro civique de ce grand building était absent ou inacessible à mes yeux. Il a toutes les allures d'un ancien édifice industriel dans un quartier de même nature converti en lieux de créations de toutes sortes. L'ascenceur lui est droit devant et je me rends au sixième étage vers un lieu (je le suppose !) se nommera "La Mirage". À l'opposé de son homophone masculin, dès la sortie de l'ascenceur, le lieu s'avère réel et surtout ne s'évanouit pas devant mes yeux à mon approche. Tout au contraire, il y a là, Lynda Gaudreau, responsable du "Drama Space take 2" de ce Studio Libre, ainsi qu'une responsable de Tangente qui m'offre un feuillet et aussi un verre de vin.
Photo : Lynda Gaudreau
Le temps n'étant pas encore arrivé, la lecture du feuillet m'aide à m'y retrouver. "Drama Space Take 2 explore la mise en espace dramatique d'un projet artistique, la place du performeur, celle du spectateur et puis finalement le lieu même de la performance." Toujours selon le très utile feuillet "Lynda Gaudreau a invité les chorégraphes Maria Kefirova, Brine Noeser, Karina Iraola, ainsi que le critique en art, Sylvain Verstricht, à interroger l'espace dramatique et leur lien avec le public. " Si l'intention était clairement annoncée, "Drama Space Take 2 est l'espace du drame à redéfinir", je dois avouer que ma compréhension de ce que j'ai vu, durant et l'idée que je m'en suis fait après, l'est beaucoup moins ! Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié pour autant.
Question de vous présenter en quelques mots les quatre présentations au programme qui sont les débuts d'un processus de création qui pourront fournir des pistes d'extrapolation d'une oeuvre à venir (ou non !) dans l'imagination des spectateurs curieux et explorateurs comme moi.
Le tout commence avec une performance "intime" de Brice Noeser dans un très petit local qui peut contenir à peine une dizaine de personnes. Il emplit la salle des mots de Roland Barthes sur le langage et il les présente en geste. Le mariage des mots énoncés et des gestes proposés, dans ce contexte si intime, s'avère surprenant mais prometteur.
Prochaine étape, dans un studio au troisième étage, Maria Kefirova nous demande, une fois déchaussé ( et mes bas blancs exposés !!!) de faire un cercle, juste à la bonne distance, autour d'une pierre suspendue à un fil. Le propos oral et gestuel portera sur l'exploration du "concept de distance et de nondistance". Comme pour sa dernière présentation à Tangente, "The paradise", je dois avouer que je suis resté quelque peu dubitatif devant ce qui m'a été présenté, même s'il y avait là, une prémisse intéressante. Quand même curieux d'en voir la suite prochaine ou lointaine, de cette exploration.
Retour au sixième étage, pour encore une fois se rendre dans une salle très petite pour écouter Sylvain Verstricht qui nous présentait le résultat d'entrevues avec une galerie de personnages qui se sont avérés, tout au long de sa présentation, intéressants, d'autant qu'ils étaient différentes ou différents de moi. Le tout commence par une phrase qui a une résonance particulièrement pour moi, lui qui tient un blogue dit en entrée de jeu, que toute personne s'adonnant à cette activité, se dévoile. "Rien à ajouter !". Il nous parlera donc aussi de lui dans une suite d'épisodes de vie de près de dix personnes avec point de départ l'année 1996. Sur une touche plus personnelle, il nous indique que pour lui Saint-Jean-sur Richelieu est l'épicentre de l'enfer. Dit comme cela, l'affirmation semble un peu "grosse", mais si on la situe de ce qu'il nous présente, difficile de le contredire. Il ose nous confier et c'est la simplicité de l'exercice qui touche. Le tout, selon moi, mériterait la production d'un livre de ces destins, avec cette écriture que les habitués de son blogue "Local Gestures" sont déjà familliers.
Une fois sortie de cette salle, Karina Iarola tente de nous orienter pour découvrir "d'inquiétantes étrangetés" qui se produiront autour de nous. Où porter notre attention ou notre regard à ce carrefour de corridors au son des rénovateurs en pleine action pas très loin, voilà le défi des prochaines minutes. C'est Amélie Rajotte et Angie Cheng qui seront les vecteurs de ces inquiétantes étrangetés avec lesquelles nous deviendront peu à peu habitués. La fin est annoncée par une porte qui se ferme sur la prestation d'Amélie Rajotte, sans que les applaudissements d'usage ne résonnent dans ces lieux. Étrangeté en conclusion donc. L'heure de quitter est arrivée et c'est avec mes pas d'explorateur que je reviens à la maison, satisfait d'avoir pu apprécier la genèse possible d'oeuvres à venir, parce que tout doit avoir un début, un alpha avant l'oméga, donc.
Photo : Lynda Gaudreau
Le temps n'étant pas encore arrivé, la lecture du feuillet m'aide à m'y retrouver. "Drama Space Take 2 explore la mise en espace dramatique d'un projet artistique, la place du performeur, celle du spectateur et puis finalement le lieu même de la performance." Toujours selon le très utile feuillet "Lynda Gaudreau a invité les chorégraphes Maria Kefirova, Brine Noeser, Karina Iraola, ainsi que le critique en art, Sylvain Verstricht, à interroger l'espace dramatique et leur lien avec le public. " Si l'intention était clairement annoncée, "Drama Space Take 2 est l'espace du drame à redéfinir", je dois avouer que ma compréhension de ce que j'ai vu, durant et l'idée que je m'en suis fait après, l'est beaucoup moins ! Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié pour autant.
Question de vous présenter en quelques mots les quatre présentations au programme qui sont les débuts d'un processus de création qui pourront fournir des pistes d'extrapolation d'une oeuvre à venir (ou non !) dans l'imagination des spectateurs curieux et explorateurs comme moi.
Le tout commence avec une performance "intime" de Brice Noeser dans un très petit local qui peut contenir à peine une dizaine de personnes. Il emplit la salle des mots de Roland Barthes sur le langage et il les présente en geste. Le mariage des mots énoncés et des gestes proposés, dans ce contexte si intime, s'avère surprenant mais prometteur.
Prochaine étape, dans un studio au troisième étage, Maria Kefirova nous demande, une fois déchaussé ( et mes bas blancs exposés !!!) de faire un cercle, juste à la bonne distance, autour d'une pierre suspendue à un fil. Le propos oral et gestuel portera sur l'exploration du "concept de distance et de nondistance". Comme pour sa dernière présentation à Tangente, "The paradise", je dois avouer que je suis resté quelque peu dubitatif devant ce qui m'a été présenté, même s'il y avait là, une prémisse intéressante. Quand même curieux d'en voir la suite prochaine ou lointaine, de cette exploration.
Retour au sixième étage, pour encore une fois se rendre dans une salle très petite pour écouter Sylvain Verstricht qui nous présentait le résultat d'entrevues avec une galerie de personnages qui se sont avérés, tout au long de sa présentation, intéressants, d'autant qu'ils étaient différentes ou différents de moi. Le tout commence par une phrase qui a une résonance particulièrement pour moi, lui qui tient un blogue dit en entrée de jeu, que toute personne s'adonnant à cette activité, se dévoile. "Rien à ajouter !". Il nous parlera donc aussi de lui dans une suite d'épisodes de vie de près de dix personnes avec point de départ l'année 1996. Sur une touche plus personnelle, il nous indique que pour lui Saint-Jean-sur Richelieu est l'épicentre de l'enfer. Dit comme cela, l'affirmation semble un peu "grosse", mais si on la situe de ce qu'il nous présente, difficile de le contredire. Il ose nous confier et c'est la simplicité de l'exercice qui touche. Le tout, selon moi, mériterait la production d'un livre de ces destins, avec cette écriture que les habitués de son blogue "Local Gestures" sont déjà familliers.
Une fois sortie de cette salle, Karina Iarola tente de nous orienter pour découvrir "d'inquiétantes étrangetés" qui se produiront autour de nous. Où porter notre attention ou notre regard à ce carrefour de corridors au son des rénovateurs en pleine action pas très loin, voilà le défi des prochaines minutes. C'est Amélie Rajotte et Angie Cheng qui seront les vecteurs de ces inquiétantes étrangetés avec lesquelles nous deviendront peu à peu habitués. La fin est annoncée par une porte qui se ferme sur la prestation d'Amélie Rajotte, sans que les applaudissements d'usage ne résonnent dans ces lieux. Étrangeté en conclusion donc. L'heure de quitter est arrivée et c'est avec mes pas d'explorateur que je reviens à la maison, satisfait d'avoir pu apprécier la genèse possible d'oeuvres à venir, parce que tout doit avoir un début, un alpha avant l'oméga, donc.
vendredi 20 mai 2016
Sur mes pas en danse: Les danses de mai qui augurent fort bien
Mai est le mois durant lequel les plantes sortent de terre et que pour les arbres, les fleurs se déploient pour le plus grand bonheur de nos yeux et aussi de notre nez, pour peu que nos pas passent près de certains d'entre eux. Ainsi en va pour la nature, aussi en est-il pour l'École de danse contemporaine de Montréal avec ses treize finissantes. C'est dans la salle de la Maison de la culture Frontenac que mes pas m'ont amené découvrir le spectacle de finissantes, opus 2016. Pour l'occasion, la salle était comble, en ce jeudi soir, pour découvrir les créations originales de Peter Jasko, Ginette Laurin et Catherine Gaudet, mises en mouvement par ces finissantes que j'avais grandement apprécié en décembre dernier, lors de la présentation du "Cru d'automne". Après nous avoir présenté les oeuvres d'Ismaël Mouaraki, Marie Béland et Manon Oligny, les univers chorégraphiques au programme promettaient une grande différence et cela a été la cas.
Photo : Julie Artacho
En première partie, autant "Ashes to raise" de Peter Jasko pour sept interprètes que "Petite pièce pour six tempéraments" de Ginette Laurent pour, sans surprise, six interprètes relevaient de la performance physique. L'exécution était à la hauteur et démontrait que toutes méritent bien de se retrouver sur une grande scène prochainement.
Mais, c'est en deuxième partie, avec "Shine bright" de Catherine Gaudet que les treize danseuses se transforment en des personnages complets, enrichis par leurs propos et leur capacité en interprétation. La signature de la chorégraphe est tout à fait reconnaissable et les mises en abîme sur les années à venir dans ce cruel monde dans lequel, "la" place sur scène se doit être la mienne, sont présentées avec une éloquence cruelle. Les jeux de mains, jeux de vilaines sur pas de danse ne sauraient faire de naifs ou naives et donnent tout son sens à "Qu'est ce que ça te fait quand je fais ça ?". Impossible pour moi de ne pas ressentir un certain inconfort, sinon un inconfort certain devant le propos lucide qu'elles nous présentent. "Shine bright", malgré tout, voilà le message que ces jeunes et talentueuses filles doivent retenir, pour survivre dans ce milieu et garder les pieds sur scène. Impossible aussi de ne pas mentionner les performances tout aussi athlétiques que percutantes de Miranda Chan durant l'exécution de cette oeuvre.
Je me permets de les renommer, Jenna Beaudoin, Miranda Chan, Ariane Famelart, Amélie Gauthier, Leïla Mailly, Jamie Malysh, Chloé Ouellet-Payeur, Jessica Perry, Marie-Pier Proulx, Cara Roy, Elsa Tellier et Sabrina Verrette. Sachez, mesdames, que je conserve vos noms pour me guider dans le choix de mes prochaines sorties danse. Et bravo à vous madame Lucie Boissinot et à votre équipe pour ce cru 2016.
Photo : Julie Artacho
En première partie, autant "Ashes to raise" de Peter Jasko pour sept interprètes que "Petite pièce pour six tempéraments" de Ginette Laurent pour, sans surprise, six interprètes relevaient de la performance physique. L'exécution était à la hauteur et démontrait que toutes méritent bien de se retrouver sur une grande scène prochainement.
Mais, c'est en deuxième partie, avec "Shine bright" de Catherine Gaudet que les treize danseuses se transforment en des personnages complets, enrichis par leurs propos et leur capacité en interprétation. La signature de la chorégraphe est tout à fait reconnaissable et les mises en abîme sur les années à venir dans ce cruel monde dans lequel, "la" place sur scène se doit être la mienne, sont présentées avec une éloquence cruelle. Les jeux de mains, jeux de vilaines sur pas de danse ne sauraient faire de naifs ou naives et donnent tout son sens à "Qu'est ce que ça te fait quand je fais ça ?". Impossible pour moi de ne pas ressentir un certain inconfort, sinon un inconfort certain devant le propos lucide qu'elles nous présentent. "Shine bright", malgré tout, voilà le message que ces jeunes et talentueuses filles doivent retenir, pour survivre dans ce milieu et garder les pieds sur scène. Impossible aussi de ne pas mentionner les performances tout aussi athlétiques que percutantes de Miranda Chan durant l'exécution de cette oeuvre.
Je me permets de les renommer, Jenna Beaudoin, Miranda Chan, Ariane Famelart, Amélie Gauthier, Leïla Mailly, Jamie Malysh, Chloé Ouellet-Payeur, Jessica Perry, Marie-Pier Proulx, Cara Roy, Elsa Tellier et Sabrina Verrette. Sachez, mesdames, que je conserve vos noms pour me guider dans le choix de mes prochaines sorties danse. Et bravo à vous madame Lucie Boissinot et à votre équipe pour ce cru 2016.
dimanche 15 mai 2016
Sur mes pas en danse: Il arrive que " Things are leaving quietly, in silence", mais tout en résonnant en nous
Depuis le début de cette année 2016, c'est vers une quarantaine de propositions de danse que mes pas m'ont amené, toutes destinations confondues. Pour cette dernière fois en saison régulière, juste avant la saison des festivals, Tangente nous propose "Things are leaving quietly, in silence" de Frédéric Tavernini (Clovek & The 420) avec Dears Criminals & Twinmuse à l'accompagnement musical.
Photo: Clovek & The 420
Pour peu que vous soyez informés, le chorégraphe a déjà annoncé qu'il a abdiqué face au système de subventions à deux vitesses ( les reconnus de fait, copiés-collés et les autres qui courent à en perdre leur souffle et leur espoir) et qu'il ferme boutique (celle de sa compagnie). Assister à la dernière représentation de la dernière création d'un chorégraphe devrait donc, juste pour cette raison, être un évènement. Pour preuve, la salle est pleine et de gros noms du milieu de la danse sont dans la place.
Pour peu que vous soyez informés, le chorégraphe a déjà annoncé qu'il a abdiqué face au système de subventions à deux vitesses ( les reconnus de fait, copiés-collés et les autres qui courent à en perdre leur souffle et leur espoir) et qu'il ferme boutique (celle de sa compagnie). Assister à la dernière représentation de la dernière création d'un chorégraphe devrait donc, juste pour cette raison, être un évènement. Pour preuve, la salle est pleine et de gros noms du milieu de la danse sont dans la place.
Arrive le temps et nous nous dirigeons dans le sous-sol du Monument-National, Salle Hydro-Québec. Nous y attendent, les Twinmuse, les soeurs Hourshid et Mehrshid Afrakhteh immobiles et siamoises par leurs longs cheveux, qui alternativement se regardent et nous regardent. Au début de l'oeuvre, les trois membres du groupe Dear Criminals font leur entrée et s'installent derrière leur clavier/console, je ne saurais dire. Pour ceux et celles qui sont attentifs, ils pourront aussi voir Frédéric Tavernini s'assoir discrètement sur un côté de la salle, juste à côté d'un spectateur. Débute pour près de la moitié de la présentation, une prestation musicale, d'abord des Twinmuse et ensuite des Dears Criminals avec en milieu de la scène les crânes en plastique qui peu à peu s'élèvent dans les airs. Dans cette opération d'agglutination, "in silence", un de ces crânes se retrouve un peu plus haut que les autres, tandis que quelques uns, "des résistants ?", ferment la marche, avant leur envol final pour laisser la place à celui qui la prendra. Il arrive simplement, après avoir enlevé ses souliers. S'en suit des moments de danse qui ont toute l'allure d'un chant du cygne noir, celui rejeté par les autres. Les gestes sont forts et dignes et le propos touchant. L'émotion est palpable dans toute la salle. La simplicité de son arrivée n'a d'égale que sa sortie de scène, juste avant le dernier morceau musical. Les applaudissements hésitent, comme pour vouloir dire que de cette fin nous n'en voulons pas, ultime hommage possible. Mais puisqu'il le faut, ils se font entendre et les musiciens et le danseur chorégraphe, immobiles, reçoivent leur dû. Le tout fait, ils quittent et donnent tout son
sens à ce que nous avons eu la chance de voir, "Things are leaving quietly, in silence".
Pour ma part, voilà une fin de saison forte en symboles et riche en émotions. Peut-on espérer plus pour un spectateur de danse ? Poser la question est y répondre, n'est-ce pas ?
samedi 14 mai 2016
Sur mes pas en chant sans bémol; Bémol 9
Pour les musiciens, le bémol est une altération qui abaisse une note. Pour les gens en général, le bémol consiste à atténuer la teneur d'un propos. Pour moi, le bémol est accompagné d'un 9 et il est plutôt un ensemble vocal jazz dont j'apprécie les prestations depuis quelques années, ce qui a été encore le cas cette année. Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont porté jusqu'au Théâtre Plaza, rempli en ce vendredi soir pour apprécier leur spectacle de fin d'année. Pour vous qui ne connaisssez pas cet ensemble vocal, je me permets de vous les présenter brièvement. Il a été formé en 1984, il est composé d'une quinzaine de choristes et il est dirigé, de façon magistrale, par Vincent Morel, responsable des arrangements. Pour ma part, une partie de Bémol 9, c'est aussi une collègue de travail, Chantal, qui manie aussi bien la voix que la pédagogie et pour faire clair, des deux, je suis "un peu" envieux.
Bien assis dans la salle, l'heure arrive et les différents membres montent sur scènes accompagnés par trois musiciens. Sans préambule, la première pièce ouvre la soirée et déjà le ton "jazz" Bémol 9 prend possession de la place. Nous aurons droit, par la suite, a un commentaire éditorial sur la "représentativité" des noms de groupes, appropriés pour les Beach Boys et un peu moins pour le groupe Uzeb, nous laissant libre de juger de celui de Bémol 9. Le ton humoristique était mis en place et persistera tout au long de cette soirée, montrant une belle démonstration de comment faire du sérieux sans se prendre au sérieux !
De ces pièces présentées tout au long des deux heures de prestation, difficile d'en trouver les meilleurs moments des pièces de Count Basie aux Beatles. Il est néanmoins difficile de ne pas souligner le Boléro de Ravel, version a capella, dont le crescendo est fort efficace, Il est aussi intéressant de constater qu'à tour de rôle, tous les choristes (il me semble !) viennent devant pour une chanson ou deux, pour chanter et /ou présenter. Aplomb et expérience, sont mis en évidence par ce groupe dont la composition est assez immuable depuis que je les "suis".
Soirée qui m'a fait grand bien, tel un baume sur mon coeur, en cette fin d'année scolaire, parce que, tel le chante Claude Nougaro, "Quand le jazz est là", (celui de Bémol 9) et que moi je complète, "la patraque s'en va".
Photo tirée du site de Bémol 9
Bien assis dans la salle, l'heure arrive et les différents membres montent sur scènes accompagnés par trois musiciens. Sans préambule, la première pièce ouvre la soirée et déjà le ton "jazz" Bémol 9 prend possession de la place. Nous aurons droit, par la suite, a un commentaire éditorial sur la "représentativité" des noms de groupes, appropriés pour les Beach Boys et un peu moins pour le groupe Uzeb, nous laissant libre de juger de celui de Bémol 9. Le ton humoristique était mis en place et persistera tout au long de cette soirée, montrant une belle démonstration de comment faire du sérieux sans se prendre au sérieux !
De ces pièces présentées tout au long des deux heures de prestation, difficile d'en trouver les meilleurs moments des pièces de Count Basie aux Beatles. Il est néanmoins difficile de ne pas souligner le Boléro de Ravel, version a capella, dont le crescendo est fort efficace, Il est aussi intéressant de constater qu'à tour de rôle, tous les choristes (il me semble !) viennent devant pour une chanson ou deux, pour chanter et /ou présenter. Aplomb et expérience, sont mis en évidence par ce groupe dont la composition est assez immuable depuis que je les "suis".
Soirée qui m'a fait grand bien, tel un baume sur mon coeur, en cette fin d'année scolaire, parce que, tel le chante Claude Nougaro, "Quand le jazz est là", (celui de Bémol 9) et que moi je complète, "la patraque s'en va".
Photo tirée du site de Bémol 9
mardi 10 mai 2016
Sur mes pas en danse; Les moments émouvants de "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs."
Je ne devais pas être là pour la dernière, mais les évènements en ont décidé autrement ! La dernière présentation de l'Agora de la Danse au 840 Rue Cherrier en collaboration avec Danse-Cité. Une oeuvre hors-norme, soit une table ronde dansée, préparée par Sophie Corriveau (interprète en fin de résidence à l'Agora) en collaboration avec Katya Montaignac.
Photo: Alain Lefort
Assis derrière une des tables tout autour de la scène, en plus des spectateurs, Johanna Bienaise, Sarah Bild, Lucie Boissinot, Marc Boivin, Dany Desjardins, Marie-Claire Forté, Manon Levac, Marie Mougeolle, Dominique Porte, Daniel Soulières, Catherine Tardif, Andrew Turner et Jamie Wright, sans oublier Enora Rivière à qui on doit le titre de l'oeuvre de la soirée, Sylvie Massicotte, auteure invitée et sans oublier Claudia Chan Tak, très alerte pour tenter de tout capter en vidéo ce qui se passera pendant plus de trois heures.
Question de tenter de vous situer, sur cette scène qui, depuis vingt-cinq ans, accueillent les oeuvres de tant de chorégraphes et interprètes, j'avais le droit d'être assis avec une bière à la main, tout juste à la gauche de Manon Levac et presque aussi proche à ma droite de Jamie Wright. En face, les créatrices et meneuses de jeu qui en début de présentation nous indiquent les principales règles de la soirée. Sur trois thèmes, par la parole et/ou par le mouvement, les interprètes interviennent sans ordre prévu. Pour pouvoir garder le rythme, pas d'applaudissements entre chaque prestation qui ne doivent pas dépasser six minutes, sinon gare à l'harmonica de Catherine Tardif. Pour cette soirée, seul Andrew Turner y a eu droit, mais ce n'est pas à la demande des spectateurs, soyez en assuré.
Le tout commence avec Lucie Boissinot qui nous présente son choc esthétique qui nous fait revenir dans son passé avec émotion que j'ai ressenti fortement . La suite se déroule dans une suite de prestations fortement teintées par des confidences, jusqu'au gong qui ramenait la parole à l'une ou l'autre des deux animatrices de la soirée. Juste avant de reprendre Sylvie Massicotte, "écrivaine en résidence" et à l'affût nous proposait un court texte, habile concentré des moments présentés.
La soirée était importante, à preuve, tous ces autres interprètes et chorégraphes présents pour l'occasion. Il n'en fallait pas plus à Johanna Bienaise pour demander à Lucie Vigneault, Caroline Gravel et Ivana Milicevic de venir avec elle pour un court moment de danse riche en tombées, question d'enrichir son C.V. Il y aura aussi, le moment durant lequel Katya Montaignac énoncera tout haut le nom des spectateurs présents ( dont le mien, ouf !!!!) et enfin, celui, à la demande de Lucie Boissinot, nous sommes tous invités à venir danser. Je l'ai fait aussi, après un moment d'hésitation et je peut écrire que j'ai dansé sur scène avec une "tonne" d'interprètes renommés.
Le tout se termine avec l'arrivée de la sentinelle et l'annonce de la prochaine danseuse en résidence dans l'Agora de la Danse, version Quartier des Spectacles au Wilder, et qui est Marie-Claire Forté.
Soirée importante, moments émouvants pour tous les gens présents et de ces paroles énoncées ainsi que de ces gestes montrées, j'en garderai longtemps des traces en moi, tel un pas dans du ciment fraichement appliqué. Pour l'occasion, chaque interprète a énoncé une phrase pour le feuillet de la soirée et je voudrais citer un extrait de celle de Catherine Tardif qui représente bien l'esprit de cette soirée. Pour ce faire, elle emprunte une image à un politicien d'autrefois (Camille Samson, pour ne pas le nommer).... Nous sommes au bord du précipice, Sophie et Katya, nous invitent à faire un pas en avant,,,, Et on adore ça !". De ce pas en avant, nous avons assisté à un envol porté par le vent du passé, dirigé par le talent et l'imagination. Moments mémorables qui seront heureusement gardés en archive.
Photo: Alain Lefort
Assis derrière une des tables tout autour de la scène, en plus des spectateurs, Johanna Bienaise, Sarah Bild, Lucie Boissinot, Marc Boivin, Dany Desjardins, Marie-Claire Forté, Manon Levac, Marie Mougeolle, Dominique Porte, Daniel Soulières, Catherine Tardif, Andrew Turner et Jamie Wright, sans oublier Enora Rivière à qui on doit le titre de l'oeuvre de la soirée, Sylvie Massicotte, auteure invitée et sans oublier Claudia Chan Tak, très alerte pour tenter de tout capter en vidéo ce qui se passera pendant plus de trois heures.
Question de tenter de vous situer, sur cette scène qui, depuis vingt-cinq ans, accueillent les oeuvres de tant de chorégraphes et interprètes, j'avais le droit d'être assis avec une bière à la main, tout juste à la gauche de Manon Levac et presque aussi proche à ma droite de Jamie Wright. En face, les créatrices et meneuses de jeu qui en début de présentation nous indiquent les principales règles de la soirée. Sur trois thèmes, par la parole et/ou par le mouvement, les interprètes interviennent sans ordre prévu. Pour pouvoir garder le rythme, pas d'applaudissements entre chaque prestation qui ne doivent pas dépasser six minutes, sinon gare à l'harmonica de Catherine Tardif. Pour cette soirée, seul Andrew Turner y a eu droit, mais ce n'est pas à la demande des spectateurs, soyez en assuré.
Le tout commence avec Lucie Boissinot qui nous présente son choc esthétique qui nous fait revenir dans son passé avec émotion que j'ai ressenti fortement . La suite se déroule dans une suite de prestations fortement teintées par des confidences, jusqu'au gong qui ramenait la parole à l'une ou l'autre des deux animatrices de la soirée. Juste avant de reprendre Sylvie Massicotte, "écrivaine en résidence" et à l'affût nous proposait un court texte, habile concentré des moments présentés.
La soirée était importante, à preuve, tous ces autres interprètes et chorégraphes présents pour l'occasion. Il n'en fallait pas plus à Johanna Bienaise pour demander à Lucie Vigneault, Caroline Gravel et Ivana Milicevic de venir avec elle pour un court moment de danse riche en tombées, question d'enrichir son C.V. Il y aura aussi, le moment durant lequel Katya Montaignac énoncera tout haut le nom des spectateurs présents ( dont le mien, ouf !!!!) et enfin, celui, à la demande de Lucie Boissinot, nous sommes tous invités à venir danser. Je l'ai fait aussi, après un moment d'hésitation et je peut écrire que j'ai dansé sur scène avec une "tonne" d'interprètes renommés.
Le tout se termine avec l'arrivée de la sentinelle et l'annonce de la prochaine danseuse en résidence dans l'Agora de la Danse, version Quartier des Spectacles au Wilder, et qui est Marie-Claire Forté.
Soirée importante, moments émouvants pour tous les gens présents et de ces paroles énoncées ainsi que de ces gestes montrées, j'en garderai longtemps des traces en moi, tel un pas dans du ciment fraichement appliqué. Pour l'occasion, chaque interprète a énoncé une phrase pour le feuillet de la soirée et je voudrais citer un extrait de celle de Catherine Tardif qui représente bien l'esprit de cette soirée. Pour ce faire, elle emprunte une image à un politicien d'autrefois (Camille Samson, pour ne pas le nommer).... Nous sommes au bord du précipice, Sophie et Katya, nous invitent à faire un pas en avant,,,, Et on adore ça !". De ce pas en avant, nous avons assisté à un envol porté par le vent du passé, dirigé par le talent et l'imagination. Moments mémorables qui seront heureusement gardés en archive.
lundi 9 mai 2016
Sur mes pas en danse: "Anatomie d'un souffle"
À cette dernière proposition de la saison de Danse-Danse, je m'y suis rendu avec des pas précipités, autant parce que ma journée avait été occupée que pour la hâte que j'avais pour ma première visite à la Maison Symphonique. Une fois assis à ma place, un peu essouflé, le feuillet de la soirée, présentant l'oeuvre de la soirée, signée Danielle Desnoyers, est resté bien fermé tandis que je prenais pleinement la mesure de la beauté de l'endroit. Ce qui fût une bonne chose parce que voyez-vous, dans ce feuillet, il y avait une description des onze tableaux que nous aurons à découvrir dans les moments qui suivront. Et moi, une oeuvre chorégraphique, je veux en faire ma propre interprétation et aussi le dire maintenant, elle a été différente de ce que j'ai pu lire après, au retour à la maison.
Photo: Luc Sénécal
Mais revenons au début de tout, assis à l'extrémité de la deuxième rangée avec devant moi, l'orgue sur la scène. Le moment arrive et l'organiste (Jean-Willy Kunz) prend place tout en haut plutôt que là, juste à côté de moi. La première pièce commence et le son de ce magnifique orgue prend possession de la place, toute la place. Il règne sur son territoire, mais arrivent tout doucement et discrètement les interprètes de noir vêtus, longeant les murs du fond, tels des notes un peu craintives à prendre place sur une partition.
Ces notes, incarnées par Karina Champoux, Jean-Benoit Labrecque-Gilbert, Pierre-Marc Ouellette, Nicolas Patry, Clémentine Schindler, Anne Thériault et Laurence Dufour prendont peu à peu leur place, échappant à leur partition pour se libérer et prendre place sur la scène. Le tout est graduel. L'organiste laisse son siège tout en haut et vient prendre place à son clavier sur scène. Durant ce temps, l'orgue laissé seul, semble veiller sur son territoire. La suite nous donne droit à la prise en place de ces notes qui parfois se font colorées et audacieuses jusqu'à approcher l'organiste avec un sourire narquois et un regard frondeur. Parfois accompagnés par un choeur, ces notes prennent leur place sur cette grande scène et apprivoisent autant l'endroit que l'orgue, maître des lieux. Si de ma position, l'orgue me cache une petite partie de la scène et de l'action qui s'y déroule, j'ai une position privilégiée pour apprécier le jeu de pieds de l'organiste durant l'exécution d'une pièce ("Le corps de Manari"). L'histoire se déroule devant moi et je la suis attentivement, captivé.
La fin, parce qu'il doit y en avoir une, se fait dans un mouvement durant lequel les corps se fusionnent physiquement à l'endroit et symboliquement aux propos musicaux du maître des lieux.
Cette chorégraphie, in situ selon moi, a su habilement utiliser tous les éléments de la scène et des "étages" arrières. Et comment ne pas apprécier aussi ces étudiantes et étudiants en danse de l'UQAM qui par leur présence ont enrichi les effets visuels de certains tableaux.
Une très belle fin de saison, et qui sait, permettra d'autres rendez-vous aussi riches au même endroit.
Photo: Luc Sénécal
Mais revenons au début de tout, assis à l'extrémité de la deuxième rangée avec devant moi, l'orgue sur la scène. Le moment arrive et l'organiste (Jean-Willy Kunz) prend place tout en haut plutôt que là, juste à côté de moi. La première pièce commence et le son de ce magnifique orgue prend possession de la place, toute la place. Il règne sur son territoire, mais arrivent tout doucement et discrètement les interprètes de noir vêtus, longeant les murs du fond, tels des notes un peu craintives à prendre place sur une partition.
Ces notes, incarnées par Karina Champoux, Jean-Benoit Labrecque-Gilbert, Pierre-Marc Ouellette, Nicolas Patry, Clémentine Schindler, Anne Thériault et Laurence Dufour prendont peu à peu leur place, échappant à leur partition pour se libérer et prendre place sur la scène. Le tout est graduel. L'organiste laisse son siège tout en haut et vient prendre place à son clavier sur scène. Durant ce temps, l'orgue laissé seul, semble veiller sur son territoire. La suite nous donne droit à la prise en place de ces notes qui parfois se font colorées et audacieuses jusqu'à approcher l'organiste avec un sourire narquois et un regard frondeur. Parfois accompagnés par un choeur, ces notes prennent leur place sur cette grande scène et apprivoisent autant l'endroit que l'orgue, maître des lieux. Si de ma position, l'orgue me cache une petite partie de la scène et de l'action qui s'y déroule, j'ai une position privilégiée pour apprécier le jeu de pieds de l'organiste durant l'exécution d'une pièce ("Le corps de Manari"). L'histoire se déroule devant moi et je la suis attentivement, captivé.
La fin, parce qu'il doit y en avoir une, se fait dans un mouvement durant lequel les corps se fusionnent physiquement à l'endroit et symboliquement aux propos musicaux du maître des lieux.
Cette chorégraphie, in situ selon moi, a su habilement utiliser tous les éléments de la scène et des "étages" arrières. Et comment ne pas apprécier aussi ces étudiantes et étudiants en danse de l'UQAM qui par leur présence ont enrichi les effets visuels de certains tableaux.
Une très belle fin de saison, et qui sait, permettra d'autres rendez-vous aussi riches au même endroit.
jeudi 5 mai 2016
Sur mes pas en danse: à la générale de "Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre"
"Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre", est ma troisième rencontre artistique avec Adam Kinner et cette fois ci, j'en ai été déstabilisé. La première fois, c'était "The Weather On Time Square, Today" et j'avais écrit que cette oeuvre ne m'avait pas rejoint. Il serait utile d'ajouter ici que ce chorégraphe-danseur "fait dans la performance intellectualisée" dans laquelle la danse et la non-danse cohabitent de façon surprenante pour un amateur de danse même averti. Ce n'est pas la première fois que j'ai une réaction plutôt froide face à une oeuvre hors-norme. Cela m'était arrivé, il y a quelque temps lors de ma première "rencontre" avec une oeuvre de Nicolas Cantin, mais j'avais persisté, acclimaté à ce type d'univers particulier serait plus juste comme terme. Maintenant, je m'en félicite !
Voilà pourquoi, mes pas m'avaient amené dans le hall d'une université pour le voir en ce début d'année dans une performance in situ. Avec une gestuelle très personnelle, il avait fort habilement occupé l'espace fort achalandé et il m'avait apprivoisé. Ainsi donc, lorsque la possibilité de le revoir s'est présentée, je me m'y suis rendu et c'était pour la "générale" de sa plus récente création, "Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre", gracieuseté de Tangente.
Photo de Ashlea Watkin
Pas question de la décrire ici (en serais-je capable ?), mais pour ceux qui se rendront découvrir ce créateur particulier, sachez que l'entrée dans la salle, ainsi que la sortie seront faits différemment. Une fois dans la salle, la scène surprendra puisqu'elle consiste en un grand escalier sur lequel la très grande majorité de l'oeuvre sera présentée par le danseur. Il y aura aussi une trame sonore constituée d'extraits d'un texte sur la sexualité et de pistes musicales. Le tout prendra sens, si le spectateur y met du sien, d'abord en portant bien attention au propos, mais aussi en mettant son imagination en action et pour cela le danseur nous en laisse la possibilité tout au long de sa performance.
Dans le titre de l'oeuvre, il y a le mot révolution, mais pour ma part, j'y ai vu une illustration d'une métamorphose pour s'affirmer, pour devenir soi-même, jusqu'au bout. Tout au long de la présentation, j'y ai vu des gestes qui se conjuguent à leurs significations. Comme pour les verbes, il y en a d'action, d'autres plus passifs, tandis que d'autres ne sont pas accessibles à notre compréhension, à moins que l'on ose se compromettre. Il y a aussi le temps des verbes, du passé au futur en passant par le présent (ce qui est le propre d'une révolution ou d'une métamorphose !), mais sur différents modes. Les gestes nécessaires à l'impératif, les impératifs au conditionnel, les conditions au subjonctif ou à l'indicatif jusqu'à la conclusion à l'infinitif.
Pour peu q'un spectateur accepte d'être déstabilisé autant par le verbe que par le geste et, qui sait, possiblement vivre une métamorphose intérieure, temporaire ou plus longue, la proposition d'Adam Kinner et sa complice Noémie Solomon mérite le détour. Pour ma part, ce créateur trouve maintenant sa place définitive dans mes intérêts artistiques.
Voilà pourquoi, mes pas m'avaient amené dans le hall d'une université pour le voir en ce début d'année dans une performance in situ. Avec une gestuelle très personnelle, il avait fort habilement occupé l'espace fort achalandé et il m'avait apprivoisé. Ainsi donc, lorsque la possibilité de le revoir s'est présentée, je me m'y suis rendu et c'était pour la "générale" de sa plus récente création, "Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre", gracieuseté de Tangente.
Photo de Ashlea Watkin
Pas question de la décrire ici (en serais-je capable ?), mais pour ceux qui se rendront découvrir ce créateur particulier, sachez que l'entrée dans la salle, ainsi que la sortie seront faits différemment. Une fois dans la salle, la scène surprendra puisqu'elle consiste en un grand escalier sur lequel la très grande majorité de l'oeuvre sera présentée par le danseur. Il y aura aussi une trame sonore constituée d'extraits d'un texte sur la sexualité et de pistes musicales. Le tout prendra sens, si le spectateur y met du sien, d'abord en portant bien attention au propos, mais aussi en mettant son imagination en action et pour cela le danseur nous en laisse la possibilité tout au long de sa performance.
Dans le titre de l'oeuvre, il y a le mot révolution, mais pour ma part, j'y ai vu une illustration d'une métamorphose pour s'affirmer, pour devenir soi-même, jusqu'au bout. Tout au long de la présentation, j'y ai vu des gestes qui se conjuguent à leurs significations. Comme pour les verbes, il y en a d'action, d'autres plus passifs, tandis que d'autres ne sont pas accessibles à notre compréhension, à moins que l'on ose se compromettre. Il y a aussi le temps des verbes, du passé au futur en passant par le présent (ce qui est le propre d'une révolution ou d'une métamorphose !), mais sur différents modes. Les gestes nécessaires à l'impératif, les impératifs au conditionnel, les conditions au subjonctif ou à l'indicatif jusqu'à la conclusion à l'infinitif.
Pour peu q'un spectateur accepte d'être déstabilisé autant par le verbe que par le geste et, qui sait, possiblement vivre une métamorphose intérieure, temporaire ou plus longue, la proposition d'Adam Kinner et sa complice Noémie Solomon mérite le détour. Pour ma part, ce créateur trouve maintenant sa place définitive dans mes intérêts artistiques.
lundi 2 mai 2016
Sur mes pas en danse: Soirée en deux temps avec la compagnie Sao Paulo Companhia de dança
La saison régulière de la danse tire à sa fin, mais pour ce dernier jour d'avril Danse-Danse nous proposait un programme triple de la compagnie brésilienne, Sao Paulo Companhia de Dança qui venait à Montréal pour la première fois. Une soirée de deux heures, entracte inclus, composée de trois oeuvres avec, en entrée de jeu, "The Seasons" de "notre" Édouard Lock. Suivaient "Mamihlapinatapai" de Jomar Mesquita et "Gnawa" de Nacho Duato. Je suis désolé pour ma mauvaise prononciation !
Ce sont des pas fatigués qui m'ont amené dans la salle Maisonneuve de la Place des Arts en ce samedi soir. Je le mentionne, parce que vous savez probablement autant que moi que l'état mental du moment influence notre perception et, par conséquent, notre appréciation.
Mes attentes étaient élevées pour "The Seasons" d'Édouard Lock et après une trentaine de minutes de l'oeuvre (d'une cinquante), je me suis lassé et pourtant ! Rien à redire sur la qualité d'exécution des talentueux interprètes, ni sur la rigueur de la chorégraphie et sur la trame musicale et des très efficaces éclairages, mais je me suis "à combattre le sommeil". Il y avait aussi devant moi la tête "immense" du spectateur qui a fait de moi un spectateur de match de tennis ! Plutôt que de vous proposer mes propres mots, je reprends ceux de Mélanie Carpentier du Devoir, publiés dans l'édition du 30 avril, pour y comprendre quelque chose à ma réaction: "À la longue, ce choix d’éclairage est exigeant pour l’oeil de son public et cette lumière n’est malheureusement pas assez généreuse pour l’excellente physicalité des danseurs ..." Et je vous rappelle mon état d'esprit. Une belle oeuvre, j'en conviens, mais "froide" qui n'avait pas ce qu'il fallait pour me rejoindre. Dommage, rendez-vous manqué !
Pause d'une vingtaine de minutes, fort appropriée pour nous préparé à ce qui allait suivre. Parce que voyez-vous, la suite, j'ai "adoré" !!!! Il faut dire que pour mon grand bonheur, ma 'grosse tête devant" a échangé sa place avec son accompagnatrice (yeah !!!), mais peu importe mon impression sur la suite aurait été la même. "Mamihlapinatapai", malgré sa signification ("un regard partagé entre deux personnes qui espèrent chacune que l'autre va prendre l'initiative de quelque chose que les deux désirent, mais qu'aucune ne veut commencer") a été pour moi quelque chose d'un peu différent. Le coeur est un muscle et ce muscle, vous le savez, possède des fibres qui se déploient pour nous faire vivre et aussi nous faire aimer. Voilà, ce que j'ai découvert sur scène avec les quatre couples d'interprètes. J'ai vibré et j'ai été très touché durant les quelques vingt-cinq minutes (trop courtes !) de cette oeuvre.
Photo de la Place des Arts
Enfin, avec "Gnawa" de Nacho Duato, j'ai voyagé ailleurs, complètement éveillé et surtout captivé par l'humanité suintante de ces mouvements déployés. C'est donc avec une impulsion non contenue que je me suis levé pour applaudir ces danseuses et danseurs qui par le talent m'ont permis un voyage tout aussi intérieur qu'agréable dans mes émotions dans cette deuxième partie. Je n'espère qu'un prochain rendez-vous aveccette compagnie et assez vite.
Ce sont des pas fatigués qui m'ont amené dans la salle Maisonneuve de la Place des Arts en ce samedi soir. Je le mentionne, parce que vous savez probablement autant que moi que l'état mental du moment influence notre perception et, par conséquent, notre appréciation.
Mes attentes étaient élevées pour "The Seasons" d'Édouard Lock et après une trentaine de minutes de l'oeuvre (d'une cinquante), je me suis lassé et pourtant ! Rien à redire sur la qualité d'exécution des talentueux interprètes, ni sur la rigueur de la chorégraphie et sur la trame musicale et des très efficaces éclairages, mais je me suis "à combattre le sommeil". Il y avait aussi devant moi la tête "immense" du spectateur qui a fait de moi un spectateur de match de tennis ! Plutôt que de vous proposer mes propres mots, je reprends ceux de Mélanie Carpentier du Devoir, publiés dans l'édition du 30 avril, pour y comprendre quelque chose à ma réaction: "À la longue, ce choix d’éclairage est exigeant pour l’oeil de son public et cette lumière n’est malheureusement pas assez généreuse pour l’excellente physicalité des danseurs ..." Et je vous rappelle mon état d'esprit. Une belle oeuvre, j'en conviens, mais "froide" qui n'avait pas ce qu'il fallait pour me rejoindre. Dommage, rendez-vous manqué !
Pause d'une vingtaine de minutes, fort appropriée pour nous préparé à ce qui allait suivre. Parce que voyez-vous, la suite, j'ai "adoré" !!!! Il faut dire que pour mon grand bonheur, ma 'grosse tête devant" a échangé sa place avec son accompagnatrice (yeah !!!), mais peu importe mon impression sur la suite aurait été la même. "Mamihlapinatapai", malgré sa signification ("un regard partagé entre deux personnes qui espèrent chacune que l'autre va prendre l'initiative de quelque chose que les deux désirent, mais qu'aucune ne veut commencer") a été pour moi quelque chose d'un peu différent. Le coeur est un muscle et ce muscle, vous le savez, possède des fibres qui se déploient pour nous faire vivre et aussi nous faire aimer. Voilà, ce que j'ai découvert sur scène avec les quatre couples d'interprètes. J'ai vibré et j'ai été très touché durant les quelques vingt-cinq minutes (trop courtes !) de cette oeuvre.
Photo de la Place des Arts
Enfin, avec "Gnawa" de Nacho Duato, j'ai voyagé ailleurs, complètement éveillé et surtout captivé par l'humanité suintante de ces mouvements déployés. C'est donc avec une impulsion non contenue que je me suis levé pour applaudir ces danseuses et danseurs qui par le talent m'ont permis un voyage tout aussi intérieur qu'agréable dans mes émotions dans cette deuxième partie. Je n'espère qu'un prochain rendez-vous aveccette compagnie et assez vite.