Juste avant de me diriger vers les nombreuses oeuvres "oscarisables", mes pas m'ont amené vers une oeuvre proche de ce que je suis rendu, soit en fin de carrière. Jean-Pierre est un médecin de campagne, médecin comme il est difficile, sinon impossible, de comprendre le quotidien ici au Québec. Il est celui, dans son coin de pays, que tous connaissent et son verdict fait foi de parole d'Évangile. Il fait ses visites en début de journée dans la campagne environnante et reçoit dans son cabinet, par la suite. Il est de la vieille école et là, je dois avouer que je me suis reconnu en lui. Pourquoi informatiser ses dossiers quand son système les retrouve presqu'aussi vite ? Mais Jean-Pierre (tellement bien interprété par François Cluzet) est humain et la maladie a prise sur lui. Il a besoin d'aide et cette aids'incarne par l'arrivée de Nathalie (superbe et convaincante Marianne Denicourt), une collègue fraîchement diplômée. Maître des cantons, comment réagira-t-il ? C'est que nous aurons la chance de découvrir dans cette histoire sur fond de personnages du terroir, de magnifiques paysages et sur fond musical fort efficace.
Dans cette seule petite salle du Cinéma Beaubien, loin des espaces intergalactiques, j'ai été ému et surtout interpellé par les choix que nous devrons, un jour ou l'autre, faire. François Litli nous propose une oeuvre dont l'humanité se dégage sobrement, mais efficacement.
vendredi 30 décembre 2016
vendredi 23 décembre 2016
Sur mes pas au théâtre: "Nous habiterons Détroit", métaphore du monde d'aujourd'hui ?
En entrée de jeu, je serais tenté de prévenir les lecteurs de ce texte que je ne suis pas un grand connaisseur des figures de style, donc le terme métaphore pourrait ne pas être le bon, ni le meilleur pour décrire en un mot, la pièce "Nous habiterons Detroit" de Sarah Berthiaume présentée par la troupe de théâtre de l'Université de Montréal, avec la mise en scène de Emilie Jobin. Je dois indiquer cependant qu'avec les évènements tragiques des derniers mois en Europe, cette pièce me semblait une belle illustration des conséquences du déplacement forcé de populations. Et que cette pièce soit portée par des jeunes me semble une prise de position optimiste pour l'avenir.
Si vous connaissez comme moi les déboires financières de la ville de Détroit, avec des quartiers entiers complètement dévastes et désertés, peut-être que la cause de cette situation vous est moins connue. Avec les premiers tableaux, nous arrivons à comprendre que de nombreux américains de race noire sont partis du Sud, fuyant le racisme et l'esclavage, pour tenter d'avoir une vie meilleure dans le nord du pays. Cette main d'oeuvre a été acceuillie comme une bénédiction par les usines en pleine expansion dans la ville de Détroit. Qui dit main d'oeuvre en usine, dit population dans des quartiers et pour la population blanche, inconfort face à l'arrivée de gens différents. Et l'inconfort se traduit par départ de la ville centre et période de détresse financière. Et quand les grands mécanismes financiers se mettent en marche et que les usines ferment, c'est la catastrophe et la pauvreté galopante suivies par la faillite d'une ville autrefois fort prospère. Faillite financière qui s'accompagne d'une faillite humaine accompagnée par de la violence et du désespoir.
Mais ne voilà tu pas que nous découvrons sur scène, des jeunes qui y arrivent par accident, constatent l'état des lieux et qui prennent position, "Nous habiterons Détroit". Et pour ceux qui pensent que cette pièce est de la pure fiction, doit-on leur rappeller qu'effectivement Détroit se relève et se réhumanise et des images fort éloquentes de cela a pu être vu dans le beau documentaire "Demain" de Mélanie Laurent et Cyril Dion (présenté sur nos écrans de nombreuses semaines plus tôt cette année).
Les dix interprètes, d'origines très différentes, (Paloma Arcos, Dominique Denoncourt, Fanny Giguère, Verena Hartleitner, Leïla Hizaoui, Ombeline Labaune, Antoine Lomba, Yasmine Mahjoubi, Laurent Sabaye et Antoine Vaillant), sont manifestement inspirés par le propos du texte de Sarah Berthiaume. Ils livrent une prestation qui, en entrée de jeu, a tout d'une chorégraphie fort en déplacement de chaises. Par la suite, les tableaux se succèdent à bon rythme, nous transportant d'un lieu à l'autre et ils franchissent le quatrième mur pour "menacer" les spectateurs ou leur apporter une marque d'espoir.
Au final, ce que le feuillet de la soirée présentait comme un "poème théâtral en hommage à une ville déchue qui renait tranquillement" peut s'avérer une illustration de ce qui se passe dans le monde actuellement. De ces populations fuyant la violence et les menaces et qui viennent chez nous, saurons nous, nous éviter un autre Détroit planétaire?
Si vous connaissez comme moi les déboires financières de la ville de Détroit, avec des quartiers entiers complètement dévastes et désertés, peut-être que la cause de cette situation vous est moins connue. Avec les premiers tableaux, nous arrivons à comprendre que de nombreux américains de race noire sont partis du Sud, fuyant le racisme et l'esclavage, pour tenter d'avoir une vie meilleure dans le nord du pays. Cette main d'oeuvre a été acceuillie comme une bénédiction par les usines en pleine expansion dans la ville de Détroit. Qui dit main d'oeuvre en usine, dit population dans des quartiers et pour la population blanche, inconfort face à l'arrivée de gens différents. Et l'inconfort se traduit par départ de la ville centre et période de détresse financière. Et quand les grands mécanismes financiers se mettent en marche et que les usines ferment, c'est la catastrophe et la pauvreté galopante suivies par la faillite d'une ville autrefois fort prospère. Faillite financière qui s'accompagne d'une faillite humaine accompagnée par de la violence et du désespoir.
Mais ne voilà tu pas que nous découvrons sur scène, des jeunes qui y arrivent par accident, constatent l'état des lieux et qui prennent position, "Nous habiterons Détroit". Et pour ceux qui pensent que cette pièce est de la pure fiction, doit-on leur rappeller qu'effectivement Détroit se relève et se réhumanise et des images fort éloquentes de cela a pu être vu dans le beau documentaire "Demain" de Mélanie Laurent et Cyril Dion (présenté sur nos écrans de nombreuses semaines plus tôt cette année).
Les dix interprètes, d'origines très différentes, (Paloma Arcos, Dominique Denoncourt, Fanny Giguère, Verena Hartleitner, Leïla Hizaoui, Ombeline Labaune, Antoine Lomba, Yasmine Mahjoubi, Laurent Sabaye et Antoine Vaillant), sont manifestement inspirés par le propos du texte de Sarah Berthiaume. Ils livrent une prestation qui, en entrée de jeu, a tout d'une chorégraphie fort en déplacement de chaises. Par la suite, les tableaux se succèdent à bon rythme, nous transportant d'un lieu à l'autre et ils franchissent le quatrième mur pour "menacer" les spectateurs ou leur apporter une marque d'espoir.
Au final, ce que le feuillet de la soirée présentait comme un "poème théâtral en hommage à une ville déchue qui renait tranquillement" peut s'avérer une illustration de ce qui se passe dans le monde actuellement. De ces populations fuyant la violence et les menaces et qui viennent chez nous, saurons nous, nous éviter un autre Détroit planétaire?
jeudi 22 décembre 2016
Sur mes pas en danse: Mon bilan de fin de saison
Certains se prononcent sur un bilan de fin d'année, pour ma part, je m'en tiendrai à un bilan de fin de saison, quoique de définir un début de saison peut être assez difficile. En effet, une fois le FTA et le Fringe terminés, pour peu que l'on soit attentif, il est possible de faire de belles découvertes dans les parcs et autres lieux publics, je peux en témoigner personnellement. Par la suite, l'été encore bien présent, la Zone Homa et le Festival Quartiers Danses font le pont avec la saison régulière. Je serais tenté de dire que les pas de danse ne prennent pas de vacances, tout comme le spectateur que je suis. Pour cet exercice de bilan de fin de saison et qui correspond au premier anniversaire de ce blogue, je débuterai ma période d'observation avec les oeuvres présentées avec la Zone Homa jusqu'à maintenant.
Au total, c'est vers une trentaine de programmes et un peu "pas mal plus" d'oeuvres que mes pas m'ont amené durant cette période et en entrée de jeu, je dois indiquer que les déceptions ont été très peu nombreuses, sinon inexistantes. Des propositions de Danse-Danse jusqu'à celles d'une Passerelle de l'UQAM, j'y ai trouvé de quoi rassasier mon appétit d'amateur de danse et certaines méritent que j'y revienne brièvement. Je dois ajouter le triste constat que beaucoup d'autres oeuvres prometteuses, j'ai raté !!! Trève de regret, voilà donc mon "top" 5 de la saison.
En cinquième position: "Moi, petite Malgache-Chinoise" de Claudia Chan Tak au MAI. De ce début de présentation sur petit écran d'un épisode familial, accompagné de ce petit chien mécanique, attentif et immobile jusqu'à l'investissement de la scène de tous ces peits chiens mécaniques en conclusion, j'ai pu avoir accès à l'intime de cet artiste et ce qui a fait d'elle une artiste polyvalente et surprenante. Une oeuvre intimiste qui ouvre la fenêtre pour présenter comment les pas sur scène sont le résultat des pas familiaux qui ont fait du chemin autour du globe.
En quatrième position: "À la douleur que j'ai" de Virginie Brunelle à l'Usine C (coprésenté avec l'Agora de la danse). La chorégraphe nous propose un "portrait" de famille, pour le meilleur ou pour le pire. J'avais écrit, "Comment maintenir un sentiment ou une sensation, malgré le passage du temps, voilà ce que j'ai pu voir, décliné sur différents tons et mouvements durant les différents tableaux de cette oeuvre." Une oeuvre brillamment interprétée qui m'a rejoint.
En troisième position: "Stanford" de Natacha Filiatrault présenté dans la Zone Homa. Comme spectateur, j'apprécie que l'on se joue de moi et dans cette oeuvre, cela a été tout à fait réussi. J'en retiens cette phrase que j'avais écrite: "Une soirée, au final, surprenante, mais qui tient ses promesses (et ses 7 étapes) et qui nous fera réfléchir sur notre véritable rôle de spectateur." Et à ce rôle, j'y ai réfléchi longtemps après.
En deuxième position: "Sehnsucht", "In the event" et "Stop-Motion" de la Nederlands Dans Theater présentés par Danse Danse. Longue soirée avec deux longs entractes, mais qui a comblé les spectateurs présents. Parce que de la grande visite aussi talentueuse, il faut accepter les temps d'attente entre des oeuvres toutes scéniquement différentes, mais toutes aussi captivantes et surtout interprétées par des danseuses et danseurs de très grand talent.
En première position: "Pour" de Daina Ashbee, présenté, en début de saison, par le théâtre La Chapelle. Ce rendez-vous de printemps reporté en était d'autant plus attendu. Vedette montante de la scène chorégraphique montréalaise, Daina traduit en gestes des états d'être touchants qui visent justes et profondément. Impossible, selon moi, de rester indifférent. Mon gros coup de coeur de la saison.
Au pied de ce classement, tout proche et parce qu'il faut choisir, "La Loba" d'Aurélie Pedron présentée par Danse-Cité. Se déplacer dans un lieu différent et découvrir différemeent et en toute intimité des personnages, voilà ce que j'ai pu faire. La vie demande à faire des choix et ceux que j'ai fait se sont avérés, au final, très satisfaisants.
Et pour l'ensemble de mes sorties chez Tangente, une mention spéciale parce qu'il faut proposer pour eux et découvrir pour nous. Impossible de ne pas trouver son compte après une soirée, soit pour les aspects visuels ou intellectuels des oeuvres présentées. Toujours audacieuses et souvent très différents, les propositions de ce laboratoire de mouvements contemporains méritent toujours le déplacement.
Maintenant, voilà venu le temps de faire la pause de fin d'année et de garnir son agenda pour la prochaine saison et j'y travaille. Je suis aussi très curieux de découvrir ce que l'immeuble Wilder avec Tangente et l'Agora de la danse nous proposeront. Le Père Noël met ses cadeaux sous l'arbre, le 24 décembre, les programmateurs de ces diffuseurs le feront un peu plus tard, soyons patients et "rechargeons les batteries" pour être prêt !
Au total, c'est vers une trentaine de programmes et un peu "pas mal plus" d'oeuvres que mes pas m'ont amené durant cette période et en entrée de jeu, je dois indiquer que les déceptions ont été très peu nombreuses, sinon inexistantes. Des propositions de Danse-Danse jusqu'à celles d'une Passerelle de l'UQAM, j'y ai trouvé de quoi rassasier mon appétit d'amateur de danse et certaines méritent que j'y revienne brièvement. Je dois ajouter le triste constat que beaucoup d'autres oeuvres prometteuses, j'ai raté !!! Trève de regret, voilà donc mon "top" 5 de la saison.
En cinquième position: "Moi, petite Malgache-Chinoise" de Claudia Chan Tak au MAI. De ce début de présentation sur petit écran d'un épisode familial, accompagné de ce petit chien mécanique, attentif et immobile jusqu'à l'investissement de la scène de tous ces peits chiens mécaniques en conclusion, j'ai pu avoir accès à l'intime de cet artiste et ce qui a fait d'elle une artiste polyvalente et surprenante. Une oeuvre intimiste qui ouvre la fenêtre pour présenter comment les pas sur scène sont le résultat des pas familiaux qui ont fait du chemin autour du globe.
En quatrième position: "À la douleur que j'ai" de Virginie Brunelle à l'Usine C (coprésenté avec l'Agora de la danse). La chorégraphe nous propose un "portrait" de famille, pour le meilleur ou pour le pire. J'avais écrit, "Comment maintenir un sentiment ou une sensation, malgré le passage du temps, voilà ce que j'ai pu voir, décliné sur différents tons et mouvements durant les différents tableaux de cette oeuvre." Une oeuvre brillamment interprétée qui m'a rejoint.
En troisième position: "Stanford" de Natacha Filiatrault présenté dans la Zone Homa. Comme spectateur, j'apprécie que l'on se joue de moi et dans cette oeuvre, cela a été tout à fait réussi. J'en retiens cette phrase que j'avais écrite: "Une soirée, au final, surprenante, mais qui tient ses promesses (et ses 7 étapes) et qui nous fera réfléchir sur notre véritable rôle de spectateur." Et à ce rôle, j'y ai réfléchi longtemps après.
En deuxième position: "Sehnsucht", "In the event" et "Stop-Motion" de la Nederlands Dans Theater présentés par Danse Danse. Longue soirée avec deux longs entractes, mais qui a comblé les spectateurs présents. Parce que de la grande visite aussi talentueuse, il faut accepter les temps d'attente entre des oeuvres toutes scéniquement différentes, mais toutes aussi captivantes et surtout interprétées par des danseuses et danseurs de très grand talent.
En première position: "Pour" de Daina Ashbee, présenté, en début de saison, par le théâtre La Chapelle. Ce rendez-vous de printemps reporté en était d'autant plus attendu. Vedette montante de la scène chorégraphique montréalaise, Daina traduit en gestes des états d'être touchants qui visent justes et profondément. Impossible, selon moi, de rester indifférent. Mon gros coup de coeur de la saison.
Au pied de ce classement, tout proche et parce qu'il faut choisir, "La Loba" d'Aurélie Pedron présentée par Danse-Cité. Se déplacer dans un lieu différent et découvrir différemeent et en toute intimité des personnages, voilà ce que j'ai pu faire. La vie demande à faire des choix et ceux que j'ai fait se sont avérés, au final, très satisfaisants.
Et pour l'ensemble de mes sorties chez Tangente, une mention spéciale parce qu'il faut proposer pour eux et découvrir pour nous. Impossible de ne pas trouver son compte après une soirée, soit pour les aspects visuels ou intellectuels des oeuvres présentées. Toujours audacieuses et souvent très différents, les propositions de ce laboratoire de mouvements contemporains méritent toujours le déplacement.
Maintenant, voilà venu le temps de faire la pause de fin d'année et de garnir son agenda pour la prochaine saison et j'y travaille. Je suis aussi très curieux de découvrir ce que l'immeuble Wilder avec Tangente et l'Agora de la danse nous proposeront. Le Père Noël met ses cadeaux sous l'arbre, le 24 décembre, les programmateurs de ces diffuseurs le feront un peu plus tard, soyons patients et "rechargeons les batteries" pour être prêt !
mardi 20 décembre 2016
Sur mes pas en danse: " La pudeur (affirmée) des icebergs"
En entrée de jeu, je me permettrai de dériver comme le font si bien les icebergs qui sont laissés libres dans un océan aux courants changeants. Ces blocs de glace abandonnés par leur glacier peuvent dériver seuls ou rentrer en contact dans leur progression dans les eaux plus chaudes. Il ne faut pas oublier que ces icebergs nous présentent qu'une toute petite partie de ce qu'ils sont. Tout pudique et froid, soient-ils, ils laissent à notre imagination, la plus grande partie d'eux-mêmes, immergés sous l'eau.
Il semble que Daniel Léveillé a trouvé avec ces "êtres de glace", une source riche d'inspiration et que le spectateur attentif et audacieux peut apprécier. L'univers de ce chorégraphe que j'apprivoise peu à peu et que j'apprécie de plus en plus dans les détails des physionomies et la force des mouvements montrés, mais surtout par la place qu'il me laisse pour interpréter. Comment le décrire en quelques phrases sans dénaturer l'essence des différents tableaux ? Selon moi, il faut le faire sans fioritures pour tenter de bien apprécier les gestes qui exigent beaucoup aux interprètes, les regards appuyés de l'un vers l'autre en pleine action ou leur complète indifférence. Il y a aussi ces gestes suivis d'une position immobile et ces duos effrénés dans lesquels l'un va et vient, indifférent à l'effort de l'autre, mais que nous, ressentons fortement. Les corps sont nus, mais nous font obstacle à leur intérieur et leurs sentiments. Il arrive souvent que ce regard froid et indifférent (sur cet aspect, Esther Gaudette était particulièrement efficace), dirigé tout droit vers moi (en première rangée) comme pour me défier, me troublait.
Photo: Jacques Grenier
Sur cette scène sans accessoires, les corps se présenteront à nous, évolueront, s'entrechoqueront et partiront sans crier gare. Nous, pour en apprécier les nuances, devrons rester attentifs aux détails, même lorsque ses corps heurtent fortement le sol produisant une onde de choc qui se répercute dans toute la salle. Peut-être aussi pourons-nous prendre conscience de la trame musicale classique qui interviens, à propos ou non.
L'univers de Daniel Léveillé est particulier, en apparence austère, mais pour peu que le regard du spectateur s'affine (ce que le mien devient après quatre fois), cela lui permettra des découvertes qui pourront l'interpeller sur sa propre nature. Sur scène, Frédéric Boivin et Mathieu Campeau présents à la création en 2004 ainsi que Esther Gaudette, Justin Gionet, Emmanuel Proulx et Simon Renaud rendent fort justement les mouvements fort exigeants du chorégraphe.
Daniel Léveillé créé des oeuvres depuis une quinzaine d'années et grâce à des lieux de diffusion "audacieux" (le théâtre La Chapelle, pour l'occasion), les spectateurs qui comme moi arrivent sur le tard, peuvent se mettre "à jour" !
Il semble que Daniel Léveillé a trouvé avec ces "êtres de glace", une source riche d'inspiration et que le spectateur attentif et audacieux peut apprécier. L'univers de ce chorégraphe que j'apprivoise peu à peu et que j'apprécie de plus en plus dans les détails des physionomies et la force des mouvements montrés, mais surtout par la place qu'il me laisse pour interpréter. Comment le décrire en quelques phrases sans dénaturer l'essence des différents tableaux ? Selon moi, il faut le faire sans fioritures pour tenter de bien apprécier les gestes qui exigent beaucoup aux interprètes, les regards appuyés de l'un vers l'autre en pleine action ou leur complète indifférence. Il y a aussi ces gestes suivis d'une position immobile et ces duos effrénés dans lesquels l'un va et vient, indifférent à l'effort de l'autre, mais que nous, ressentons fortement. Les corps sont nus, mais nous font obstacle à leur intérieur et leurs sentiments. Il arrive souvent que ce regard froid et indifférent (sur cet aspect, Esther Gaudette était particulièrement efficace), dirigé tout droit vers moi (en première rangée) comme pour me défier, me troublait.
Photo: Jacques Grenier
Sur cette scène sans accessoires, les corps se présenteront à nous, évolueront, s'entrechoqueront et partiront sans crier gare. Nous, pour en apprécier les nuances, devrons rester attentifs aux détails, même lorsque ses corps heurtent fortement le sol produisant une onde de choc qui se répercute dans toute la salle. Peut-être aussi pourons-nous prendre conscience de la trame musicale classique qui interviens, à propos ou non.
L'univers de Daniel Léveillé est particulier, en apparence austère, mais pour peu que le regard du spectateur s'affine (ce que le mien devient après quatre fois), cela lui permettra des découvertes qui pourront l'interpeller sur sa propre nature. Sur scène, Frédéric Boivin et Mathieu Campeau présents à la création en 2004 ainsi que Esther Gaudette, Justin Gionet, Emmanuel Proulx et Simon Renaud rendent fort justement les mouvements fort exigeants du chorégraphe.
Daniel Léveillé créé des oeuvres depuis une quinzaine d'années et grâce à des lieux de diffusion "audacieux" (le théâtre La Chapelle, pour l'occasion), les spectateurs qui comme moi arrivent sur le tard, peuvent se mettre "à jour" !
lundi 19 décembre 2016
Sur mes pas en danse: fort différents, cette fois à l'UQAM
Depuis quelques années, je découvre les pas sur scène des étudiants de troisième année du baccalauréat en danse de l'UQAM. Et leurs pas sont toujours différents, variés et très surprenants, à preuve, les derniers mois. Après nous avoir présenté, "Ensemble" une oeuvre très cérébrale et technologique, en mi-session, "MTL, Mettre le terrain lisse", s'avère tout autre. Chorégraphiée par Todd Lawrence Stone, cette oeuvre s'avère toute différente, très poétique dans une chorégraphie de grand ensemble. Et pour moi, elle le sera vraiment à plusieurs niveaux et voilà une des raisons. Premier à entrer dans la salle, "ma première rangée et la deuxième aussi, me sont interdites (par un ruban), tandis que celles tout en haut me sont fortement recommandées. Ainsi donc, dérogeant à mes habitudes fortement ancrées, je me dirige en haut et au milieu, juste à côté de Linda Rabin, pour découvrir ce qui me sera présenté.
Affiche de Sarah Bronsard
En début de programme, le chorégraphe anglophone faisant l'effort de parler français, se présente (il a dansé pour Trisha Brow) et il met la table à ce qui suivra en nous indiquant que la thématique des niveaux enrobe les tableaux présentés. Les lumières éteintes arrivent en roulant par terre, la vingtaine d'interprètes jusqu'à ce qu'ils prennent possession de toute la scène. Il s'en suivra de beaux mouvements de corps, surtout par groupes de trois ou quatre et ces mouvements jaillisaient fort bien synchronisés. De ces moments, j'en retiens que de ce conseil de voir cela de tout en haut a été fort pertinent et que de ce groupe de jeunes interprètes, une douceur poétique émanait et elle appaisait le spectateur que je suis. Dans le titre, il y a "Mettre le terrain lisse" et c'est exactement ce qu'a produit cette oeuvre à mon état d'esprit intérieur en ce début d'hiver. Bravo et merci à vous, Ornella Anquez, Myriam Arsenault, Mélanie Boisliveau, Isabelle Boudreau, Stéphanie Boulay, Nancy Boyer, Tanya Dolbec, Maïté Fournel, Laurence Gratton, Christine Heyraud, Alexandra Kelly, Kim Lacoste, Julie Lédée, Sabrika Leduc, Juliette Le Foll, Charles-Alexandre Lévesque, Judith Messier, Marilou Morin, Emilie-Claude St-Amour Maillé et Natasha Woytiuk.
Arrivé tôt, comme à mes bonnes habitudes, j'ai été fort bien accueilli et guidé (merci Chloé !) jusqu'à une installation interactive réalisée par Armando Menicacci (créateur de la pièce "Ensemble, présentée en début de texte) et Marc-André Cossette. D'abord en duo et ensuite seul, mes déplacements devant un écran et des capteurs ont produit de belles formes tout en traits blancs projetées. Toujours bien intéressant de découvrir comment mon corps peut donner vie à quelque chose de beau et d'inattendu. Voilà définitivement une installation "grand public" qu'il faut proposer aux organisateurs du FTA.
Affiche de Sarah Bronsard
En début de programme, le chorégraphe anglophone faisant l'effort de parler français, se présente (il a dansé pour Trisha Brow) et il met la table à ce qui suivra en nous indiquant que la thématique des niveaux enrobe les tableaux présentés. Les lumières éteintes arrivent en roulant par terre, la vingtaine d'interprètes jusqu'à ce qu'ils prennent possession de toute la scène. Il s'en suivra de beaux mouvements de corps, surtout par groupes de trois ou quatre et ces mouvements jaillisaient fort bien synchronisés. De ces moments, j'en retiens que de ce conseil de voir cela de tout en haut a été fort pertinent et que de ce groupe de jeunes interprètes, une douceur poétique émanait et elle appaisait le spectateur que je suis. Dans le titre, il y a "Mettre le terrain lisse" et c'est exactement ce qu'a produit cette oeuvre à mon état d'esprit intérieur en ce début d'hiver. Bravo et merci à vous, Ornella Anquez, Myriam Arsenault, Mélanie Boisliveau, Isabelle Boudreau, Stéphanie Boulay, Nancy Boyer, Tanya Dolbec, Maïté Fournel, Laurence Gratton, Christine Heyraud, Alexandra Kelly, Kim Lacoste, Julie Lédée, Sabrika Leduc, Juliette Le Foll, Charles-Alexandre Lévesque, Judith Messier, Marilou Morin, Emilie-Claude St-Amour Maillé et Natasha Woytiuk.
Arrivé tôt, comme à mes bonnes habitudes, j'ai été fort bien accueilli et guidé (merci Chloé !) jusqu'à une installation interactive réalisée par Armando Menicacci (créateur de la pièce "Ensemble, présentée en début de texte) et Marc-André Cossette. D'abord en duo et ensuite seul, mes déplacements devant un écran et des capteurs ont produit de belles formes tout en traits blancs projetées. Toujours bien intéressant de découvrir comment mon corps peut donner vie à quelque chose de beau et d'inattendu. Voilà définitivement une installation "grand public" qu'il faut proposer aux organisateurs du FTA.
dimanche 18 décembre 2016
Sur mes pas en danse: Belle rencontre avec "Moi, petite Malgache-Chinoise"
Prévu pour être à l'affiche deux soirs au MAI (Montréal, arts interculturels), "voilà tu pas" qu'une supplémentaire de "Moi, petite Malgache-chinoise" est annoncée et la possibilité pour moi d'aller faire meilleure connaissance de Claudia Chan Tak se présente. Mes pas, pour une première fois, se dirigent donc vers ce lieu de diffusion pour assister à une proposition en saison régulière. Nous annonçant une oeuvre auto-biographique, c'est effectivement que nous offre la créatrice "femme orchestre" en nous entraînant à sa suite, au propre comme au figuré sur les pas de ses origines familiales.
Photo: Nans Bortuzzo
De cette rencontre fort bien réussie, j'en retiens trois grandes étapes, illustrées par des mouvements fort éloquents, qui semblent correspondre avec ses origines chinoises par son grand-père (chassé par la guerre), malgache par son père et québécoise pour elle-même. Les différents tableaux, à l'image de l'interprète, sont multi-disciplinaires, utilisant la vidéo, les photos et la danse. Claudia Chan Tak a su parfaitement présenter les influences qui font d'elle, une femme unique, malgré ce "tag", "Made in China" par son grand-père. Pour nous le démontrer, j'en retiens surtout trois aspects. Il y a son intérêt, sinon sa fascination pour les petits animaux qui se multiplient. Aussi, celui pour les arts martiaux qui colorera ses mouvements de danseuse. Enfin, et c'est pour moi, le tableau le plus fort, cette "trainée sans fin" que nous verrons apparaître. Elle est, de son propre aveu, le résultat d'une suite d'influences héréditaires et culturelles et de cette longue traîne de tissus qui n'en finit plus, impossible de le nier, alors aussi bien l'assumer.
"Moi, petite Malgache-Chinoise" sera pour moi et certainement pour les autres spectateurs, une rencontre déterminante avec une jeune créatrice dont le regard et le sourire n'ont d'égal que la capacité à nous surprendre avec la diversité des moyens qu'elle utilise.
Photo: Nans Bortuzzo
De cette rencontre fort bien réussie, j'en retiens trois grandes étapes, illustrées par des mouvements fort éloquents, qui semblent correspondre avec ses origines chinoises par son grand-père (chassé par la guerre), malgache par son père et québécoise pour elle-même. Les différents tableaux, à l'image de l'interprète, sont multi-disciplinaires, utilisant la vidéo, les photos et la danse. Claudia Chan Tak a su parfaitement présenter les influences qui font d'elle, une femme unique, malgré ce "tag", "Made in China" par son grand-père. Pour nous le démontrer, j'en retiens surtout trois aspects. Il y a son intérêt, sinon sa fascination pour les petits animaux qui se multiplient. Aussi, celui pour les arts martiaux qui colorera ses mouvements de danseuse. Enfin, et c'est pour moi, le tableau le plus fort, cette "trainée sans fin" que nous verrons apparaître. Elle est, de son propre aveu, le résultat d'une suite d'influences héréditaires et culturelles et de cette longue traîne de tissus qui n'en finit plus, impossible de le nier, alors aussi bien l'assumer.
"Moi, petite Malgache-Chinoise" sera pour moi et certainement pour les autres spectateurs, une rencontre déterminante avec une jeune créatrice dont le regard et le sourire n'ont d'égal que la capacité à nous surprendre avec la diversité des moyens qu'elle utilise.
lundi 5 décembre 2016
Sur mes pas en danse; À la rencontre de Dorrance Dance
Semaine de deux sorties danse en harmonie que celle que je viens de vivre. Il y avait eu une belle et surprenante soirée de danses urbaines grâce à Tangente, mais juste avant, Danse Danse m'avait convié à découvrir l'univers du tap dance (ou danse à claquette) avec des guides venant de New York, soit les interprètes de la Dorrance Dance, sous la direction artistique de Michele Dorrance et Nicholas van Young. Je dois avouer qu'il y a une semaine à peine, le breakdance me semblait débridé et sans contenu et le tap dance me semblait un style de danse "coincé", sinon figé. Et pourtant !!!!
Photo tirée du site de Danse Danse
Les portes de la salle, à peine fermées, que de là-haut derrière, une partie de la foule enthousiaste et sûrement jeune, plus turbulente que d'habitude, faisait des siennes. Rien pour gâcher le moment, mais juste assez pour augurer les moments surprenants à venir avec "ETM: Double Down". Et les moments à venir le furent, surprenants, mais surtout captivants. De tap-dance, il sera question, et aussi de breakdance, mais surtout de ces pas qui résonnent, mais qui se font créateurs de sonorité, comme des doigts sur un clavier. Des pas qui s'expriment aussi vite que les battements des ailes d'un papillon. Durant les différents tableaux de la première partie, nous avons pu y découvrir des interprètes qui s'exprimaient, tel un ensemble musical avec des solos. La deuxième partie, après une introduction toute vocale, nous entraînait dans un monde plus urbain, dans lequel l'esprit de groupe rejaillissait nettement et le plaisir de danser ensemble dans la rue se transmettait dans la salle avec les regards et les sourires des différents interprètes. S'il était évident que chacun des interprètes maitrîsait son art, il en reste qu'il était difficile de ne pas être captivé par ce grand danseur (Warren Craft à l'extrême droite de la photo), à l'allure diglinguée, qui dansait loin des standards du tap dance.
Il serait impossible de ne pas mentionner l'utilisation des accessoires, dont ces "boîtes de bois" amenés sur scène et qui produisent tout autant des effets sonores que visuels et cela dès les premiers pas de la soirée. De ces pas qui se posent sur là, duquel remonte des sensations sonores et du plaisir pour le spectateur. Il y aura aussi l'utilisation des instruments musicaux qui parfois se jouent de nous avec un échantillonneur. Une soirée réussie qui montre que les territoires en danse sont faits de frontières franchissables, mais surtout redéfinissables.
Photo tirée du site de Danse Danse
Les portes de la salle, à peine fermées, que de là-haut derrière, une partie de la foule enthousiaste et sûrement jeune, plus turbulente que d'habitude, faisait des siennes. Rien pour gâcher le moment, mais juste assez pour augurer les moments surprenants à venir avec "ETM: Double Down". Et les moments à venir le furent, surprenants, mais surtout captivants. De tap-dance, il sera question, et aussi de breakdance, mais surtout de ces pas qui résonnent, mais qui se font créateurs de sonorité, comme des doigts sur un clavier. Des pas qui s'expriment aussi vite que les battements des ailes d'un papillon. Durant les différents tableaux de la première partie, nous avons pu y découvrir des interprètes qui s'exprimaient, tel un ensemble musical avec des solos. La deuxième partie, après une introduction toute vocale, nous entraînait dans un monde plus urbain, dans lequel l'esprit de groupe rejaillissait nettement et le plaisir de danser ensemble dans la rue se transmettait dans la salle avec les regards et les sourires des différents interprètes. S'il était évident que chacun des interprètes maitrîsait son art, il en reste qu'il était difficile de ne pas être captivé par ce grand danseur (Warren Craft à l'extrême droite de la photo), à l'allure diglinguée, qui dansait loin des standards du tap dance.
Il serait impossible de ne pas mentionner l'utilisation des accessoires, dont ces "boîtes de bois" amenés sur scène et qui produisent tout autant des effets sonores que visuels et cela dès les premiers pas de la soirée. De ces pas qui se posent sur là, duquel remonte des sensations sonores et du plaisir pour le spectateur. Il y aura aussi l'utilisation des instruments musicaux qui parfois se jouent de nous avec un échantillonneur. Une soirée réussie qui montre que les territoires en danse sont faits de frontières franchissables, mais surtout redéfinissables.
dimanche 4 décembre 2016
Sur mes pas en danse: "Forces vitales" quand la "street" vient en salle et que c'est wow !
Je serai honnête, la dernière proposition de "danse urbaine" de Tangente, "hors de son prochain domicile" ne m'attirait pas vraiment. Les danses urbaines, telles que le breakdance, le hip-hop, le popping, le waacking ou le krump, résonnent peu pour moi, avec cette musique qui, elle ne me rejoint pas du tout. "Pas pantoute", je serais tenté d'ajouter. Mais à Tangente, je fais confiance et d'autant plus que je voulais y être, de cette dernière "hors les murs". Pour vous qui me lisez, voyez-y une illustration d'un être de contradictions, moi, qui me fais l'ennemi acharné des symboles. Au final, je dois l'avouer, "une chance que j'y étais !" Parce que, les idées préconçues méritent le risque qu'on les confrontent.
Greg "Krypto" Selinger par Aurore B sur le site du Devoir
Assis donc sur un des sièges pas trop confortables (dont je ne m'ennuierai pas) du sympathique Studio Hydro-Québec du Monument-National (dont je m'ennuierai "pas mal plus" de son personnel accueillant et souriant, de la billetterie au préposé de la salle, en passant par l'accueil), les lumières s'éteignent et la soirée commence. Six oeuvres, plus ou moins courtes, trois de Greg "Krypto" Selinger et une de Daniel "Wook" Jun et une de Abdel-Hanine "Abnormal" Madini et enfin un duo des deux derniers. Six oeuvres qui nous seront présentées à la suite sans accompagnement scénique, sauf l'éclairage. Six oeuvres qui me feront faire un cent quatre-vingt degrés sur ma perception du vacuum des propos chorégraphiques que j'imaginais à propos de ce type de danse.
En entrée de jeu, se présente Greg Selinger, sans musique et s'accompagnant seulement de sa voix portant les mots de Terrance McKenna, sans oublier son sourire, "breakdanse" son propos. Un cinq minutes, qui a tout de l'introduction surprenante pour moi qui m'attendais à des prouesses sur musique tonitruante. Un cinq minutes qui tiennent de l'exception, je me suis dit, mais j'avais tout faux. Parce que la deuxième partie, sera semblable, mais avec des mouvements qui me laisseront pantois d'admiration. La prestation me semble aussi exigeante pour l'interprète qui doit s'exprimer autant en gestes "acrobatiques" qu'en paroles (avec ses propres textes portant sur la pieuvre) que pour le spectateur qui doit partager son attention. Je dois avouer que malgré la fatigue accumulée d'une semaine bien remplie, ce qui m'était présenté m'a gardé intéressé.
S'en est suivi les prestations des deux autres interprètes qui, jouant ou se jouant des cercles lumineux qui apparaissaient et qui disparaissaient, se déplaçaient tout s'animant de gestes de popping qui illustraient un propos fort compréhensible et surtout touchant. Loin des univers de la loi du plus fort et de la compétition de territoire, ces deux interprètes nous interpellaient droit au coeur. Ce qui fût aussi à l'image des trois dernières oeuvres de la soirée.
Au final, le spectateur que je suis a été impressionné par cet amalgame de paroles et de prouesses gestuelles de "Krypto", des mouvements tout autant saccadés que touchant de "Abnormal" et aussi de l'apparent stoicisme de "Wook" qui laisse les gestes s'exprimer pleinement.
Du streetdanse, pour une majorité de spectateurs présents manifestement déjà amateurs de ce type de danse et qui a converti les autres, dont moi.
C'est donc avec les beaux souvenirs de cette dernière soirée que mes pas m'ont ramené à la maison et faisant mienne la recommandation de Mélanie Carpentier dans sa critique de la soirée dans le Devoir, soit, "Improvisateurs de talent en pleine maîtrise de leurs vocabulaires respectifs, Selinger, Jun et Madini, sont des artistes urbains à suivre de très près.". Pour lire ce qui précédait, je vous invite à aller sur le site de ce quotidien.
http://www.ledevoir.com/culture/danse/486213/critique-danse-sept-mouvements-avant-la-fin-du-monde
Greg "Krypto" Selinger par Aurore B sur le site du Devoir
En entrée de jeu, se présente Greg Selinger, sans musique et s'accompagnant seulement de sa voix portant les mots de Terrance McKenna, sans oublier son sourire, "breakdanse" son propos. Un cinq minutes, qui a tout de l'introduction surprenante pour moi qui m'attendais à des prouesses sur musique tonitruante. Un cinq minutes qui tiennent de l'exception, je me suis dit, mais j'avais tout faux. Parce que la deuxième partie, sera semblable, mais avec des mouvements qui me laisseront pantois d'admiration. La prestation me semble aussi exigeante pour l'interprète qui doit s'exprimer autant en gestes "acrobatiques" qu'en paroles (avec ses propres textes portant sur la pieuvre) que pour le spectateur qui doit partager son attention. Je dois avouer que malgré la fatigue accumulée d'une semaine bien remplie, ce qui m'était présenté m'a gardé intéressé.
S'en est suivi les prestations des deux autres interprètes qui, jouant ou se jouant des cercles lumineux qui apparaissaient et qui disparaissaient, se déplaçaient tout s'animant de gestes de popping qui illustraient un propos fort compréhensible et surtout touchant. Loin des univers de la loi du plus fort et de la compétition de territoire, ces deux interprètes nous interpellaient droit au coeur. Ce qui fût aussi à l'image des trois dernières oeuvres de la soirée.
Au final, le spectateur que je suis a été impressionné par cet amalgame de paroles et de prouesses gestuelles de "Krypto", des mouvements tout autant saccadés que touchant de "Abnormal" et aussi de l'apparent stoicisme de "Wook" qui laisse les gestes s'exprimer pleinement.
Du streetdanse, pour une majorité de spectateurs présents manifestement déjà amateurs de ce type de danse et qui a converti les autres, dont moi.
C'est donc avec les beaux souvenirs de cette dernière soirée que mes pas m'ont ramené à la maison et faisant mienne la recommandation de Mélanie Carpentier dans sa critique de la soirée dans le Devoir, soit, "Improvisateurs de talent en pleine maîtrise de leurs vocabulaires respectifs, Selinger, Jun et Madini, sont des artistes urbains à suivre de très près.". Pour lire ce qui précédait, je vous invite à aller sur le site de ce quotidien.
http://www.ledevoir.com/culture/danse/486213/critique-danse-sept-mouvements-avant-la-fin-du-monde
mardi 29 novembre 2016
Sur mes pas en danse: Quand Concordia devient ma destination
Tout au loin, à l'ouest du boulevard St-Laurent, mes pas m'ont amené à l'Université Concordia, plus précisément à la Leonard & Bina Ellen Art Gallery, pour assister à une prestation de danse dans le cadre de l'exposition "-I'd rather something ambiguous. Mais précis à la fois". Allez à une prestation de danse présentée dans une galerie d'art à 17h00, un jour de semaine, admettez, cela suscite la curiosité, sans oublier le titre intrigant. Moi, à pied d'oeuvre depuis 7h00 le matin, le pied se faisait ambigu, mais précis aussi et surtout déterminé pour découvrir ce que Marie-Claire Forté et Alanna Kraaijefeld me proposeraient.
Photo tirée du site de la Galerie
C'est dans une grande salle ouverte dela gallerie que j'attend avec en face de moi un espace entouré par des tissus bruns semi-transparents au suivi non symétrique, attachés à des poteaux de métal, fixés sur une base de bois. Le moment arrive et les deux interprètes se présentent de vêtements bruns habillés. Nous, soit une dizaine de personnes, sommes invités à nous déplacer durant la prestation, sinon nous pourrons prendre place sur une chaise. Le début de la prestation a tout de la quiétude et du lâché prise. Sur fond d'un léger filet musical, elles mettent bout à bout, un répertoire chorégraphique de Merce Cunningham jusqu'à Michael Jackson, en passant par plus d'une trentaine de chorégraphes dont Trisha Brown, Dana Michel et Pina Bausch. Elles le font ensemble, très souvent synchronisées, avec des variations de rythmes, maintien d'effort, utilisant abondamment les gestes de bras, fort accrocheurs. Acceptant l'invitation de me déplacer, j'ai pu apprécier un beau moment de pur esthétisme. De ma nouvelle position, il y a Marie-Claire, que je peut voir complètement derrière le tissu semi-tranparent et Alanna, juste à côté, dont seulement le milieu du corps se fait voir derrière la bande de tissu. Elles évoluent côte à côte, mais avec une perspective différente pour le spectateur. Et juste moi, qui là qui le voit. Je me sens privilégié et comblé, mais malheureusement le photographe n'est pas là pour capter ces images, comme le fait ma rétine et ma mémoire.
De ce lacher prise du départ, s'en est suivi une succession de prises en main et lachers prise, avec un tableau dans lequel les cheveux sont laissés lousses. Quarante minutes qui nous font oublier que mardi est en plein milieu d'une semaine de travail. Mais le temps a passé, les gestes, tout comme la musique, sont devenus souvenirs et je reviens sur mes pas parce qu'après mardi, il y a mercredi et qu'il faut s'y préparer.
Curieux de découvrir par vous même, pas de problème, cette prestation sera reprise quatre autres fois, soit le samedi 3 décembre à 17h00, le samedi 10 décembre à 16h00, le mardi 13 décembre à 17h00 et le jeudi 15 décembre à 17h00. C'est au centre ville, c'est vrai, mais en métro, il faut juste sortir à la station Guy-Concordia et faire quelques pas à l'intérieur, en suivant les indications, jusqu'à la Galerie. Voici le lien: http://ellengallery.concordia.ca/?page_id=26. Et si vous y allez, arrivez plus tôt et profitez en pour découvrir les autres oeuvres, ce que moi j'ai fait avec curiosité et intérêt.
Photo tirée du site de la Galerie
C'est dans une grande salle ouverte dela gallerie que j'attend avec en face de moi un espace entouré par des tissus bruns semi-transparents au suivi non symétrique, attachés à des poteaux de métal, fixés sur une base de bois. Le moment arrive et les deux interprètes se présentent de vêtements bruns habillés. Nous, soit une dizaine de personnes, sommes invités à nous déplacer durant la prestation, sinon nous pourrons prendre place sur une chaise. Le début de la prestation a tout de la quiétude et du lâché prise. Sur fond d'un léger filet musical, elles mettent bout à bout, un répertoire chorégraphique de Merce Cunningham jusqu'à Michael Jackson, en passant par plus d'une trentaine de chorégraphes dont Trisha Brown, Dana Michel et Pina Bausch. Elles le font ensemble, très souvent synchronisées, avec des variations de rythmes, maintien d'effort, utilisant abondamment les gestes de bras, fort accrocheurs. Acceptant l'invitation de me déplacer, j'ai pu apprécier un beau moment de pur esthétisme. De ma nouvelle position, il y a Marie-Claire, que je peut voir complètement derrière le tissu semi-tranparent et Alanna, juste à côté, dont seulement le milieu du corps se fait voir derrière la bande de tissu. Elles évoluent côte à côte, mais avec une perspective différente pour le spectateur. Et juste moi, qui là qui le voit. Je me sens privilégié et comblé, mais malheureusement le photographe n'est pas là pour capter ces images, comme le fait ma rétine et ma mémoire.
Curieux de découvrir par vous même, pas de problème, cette prestation sera reprise quatre autres fois, soit le samedi 3 décembre à 17h00, le samedi 10 décembre à 16h00, le mardi 13 décembre à 17h00 et le jeudi 15 décembre à 17h00. C'est au centre ville, c'est vrai, mais en métro, il faut juste sortir à la station Guy-Concordia et faire quelques pas à l'intérieur, en suivant les indications, jusqu'à la Galerie. Voici le lien: http://ellengallery.concordia.ca/?page_id=26. Et si vous y allez, arrivez plus tôt et profitez en pour découvrir les autres oeuvres, ce que moi j'ai fait avec curiosité et intérêt.
samedi 26 novembre 2016
Sur mes pas en danse: "J'ai rasé mes jambes six fois and no sex happened" et je n'ai pas été déçu, oh non !
C'était, il y a un peu plus de deux ans, à une "Passerelle" de l'UQAM, j'étais dans la salle et il m'était présenté une oeuvre au titre ambigue, "J'ai rasé mes jambes six fois and no sex happened" d'un chorégraphe que je découvrais pour la première fois. Mes impressions de l'époque, je vous les indique ici en préambule: Enfin, "J'ai rasé mes
jambes six fois and no sex happend" de Philippe Dandonneau avec Sébastien
Provencher et Claudia Chan Tak ne laisse pas indifférent. De ce moment présenté
par rounds, j'en retiens surtout le propos provocant plutôt que les gestes qui
l'ont illustré. Voilà des jeunes qui ont des choses à dire et qui ont une
audace sans borne. Me faire brasser comme spectateur, j'aime beaucoup."
C'était, je vous le rappelle, il y a deux ans et depuis, le trio "infernal" a poursuivi son chemin de création et il nous présentait une oeuvre toujours aussi audacieuse, provocante et aussi menaçante, mais pour ce dernier qualificatif ambigu (à l'image du propos de l'oeuvre), j'y reviendrai plus loin. Et pour ce faire, si les éléments de base d'antant sont restés bien présents (j'en avais surtout retenus les scènes de combat), d'autres se sont ajoutés et le personnage féminin a pris une plus grande place bien méritée, totalement et parfaitement assumée par Claudia Chan Tak.
Photo Gabriel Germain
Donc, mes pas m'ont amené dans ce lieu, Le Théâtre La Chapelle, qui m'a permis tout au cours des dernières années de découvrir des oeuvres dont l'audace, à défaut de repousser les limites pour illustrer leur propos, faisaient mieux, comme pour cette oeuvre, en les redéfinissant ou en les brouillant.
Et voilà pourquoi en quelques exemples !
Le tout a débuté sur fond de chants d'oiseaux en début de matinée avec deux hommes qui se présentent, l'un imberbe et à la chevelure longue et l'autre aux cheveux rasés et à la barbe bien fournie. Ils seront rejoints par une femme aux vêtements éclatants et au verbe affirmé. Tout au long des différents tableaux présentés en quatre rounds, j'ai pu voir deux hommes aux vêtements et personnalités très variables et souvent contradictoires, une femme, comme le fait "l'Homme", "pisse" tout à la ronde pour établir son territoire, d'un air affirmé. Aussi, déterminé à la cause, un Don Quichotte à la hache sans peur, incarné par Sébastien Provencher qui avait intérêt à conserver l'objet bien en main. "Mosus !" que de mon siège en première rangée, j'ai eu peur, mais vraiment peur, au point de vouloir quitter. Il y a aussi ce tableau durant lequel, nos conceptions simplistes et "fleur bleue" sur fond de gazon si vert (celui du voisin, sûrement), sont rapidement soufflées comme la vie souvent nous le fait avec nos conceptions. Si la trame musicale était particulièrement réussie, c'est un moment de danse sur fond de bruit de scie à chaîne en pleine action qui m'a le plus touché. Un moment fort de la soirée pour moi. Aussi, nous avons droit à un duo de couple sur fond "c'est pathétique". Il y aura aussi ce tableau d'affrontement qui laisse là, en plan une cuisse de poulet tristement abandonnée. Il y aura aussi ce tableau durant lequel les deux hommes s'exhibent sans pudeur, ce qui me rappelait un tableau tout aussi interpellant de "Warning" de Mandala Situ chorégraphié par Dave St-Pierre. Enfin, le tout se termine avec une scène de rasage avec Philippe Dandonneau et évidemment "No sex happened" !!!
Au final, une oeuvre "folle" qui fait éclater les conceptions faciles sur les hommes et les femmes avec une série de symboles tout aussi intéressants à découvrir qu'à interpréter. Et s'il y a deux ans, j'en avais surtout retenu le propos, cette fois, les gestes m'ont frappé fort aussi. De quoi dépeigner, à défaut de les raser, les plis bien droits de certaines certitudes que nous pourrions avoir de ce qu'est un homme et de ce qu'est une femme.
Impossible de ne pas ajouter qu'il y avait un peu de moi dans ce spectacle, mais cette si petite contribution a été soulignée dans le feuillet du spectacle, merci gang !
C'était, je vous le rappelle, il y a deux ans et depuis, le trio "infernal" a poursuivi son chemin de création et il nous présentait une oeuvre toujours aussi audacieuse, provocante et aussi menaçante, mais pour ce dernier qualificatif ambigu (à l'image du propos de l'oeuvre), j'y reviendrai plus loin. Et pour ce faire, si les éléments de base d'antant sont restés bien présents (j'en avais surtout retenus les scènes de combat), d'autres se sont ajoutés et le personnage féminin a pris une plus grande place bien méritée, totalement et parfaitement assumée par Claudia Chan Tak.
Photo Gabriel Germain
Donc, mes pas m'ont amené dans ce lieu, Le Théâtre La Chapelle, qui m'a permis tout au cours des dernières années de découvrir des oeuvres dont l'audace, à défaut de repousser les limites pour illustrer leur propos, faisaient mieux, comme pour cette oeuvre, en les redéfinissant ou en les brouillant.
Et voilà pourquoi en quelques exemples !
Le tout a débuté sur fond de chants d'oiseaux en début de matinée avec deux hommes qui se présentent, l'un imberbe et à la chevelure longue et l'autre aux cheveux rasés et à la barbe bien fournie. Ils seront rejoints par une femme aux vêtements éclatants et au verbe affirmé. Tout au long des différents tableaux présentés en quatre rounds, j'ai pu voir deux hommes aux vêtements et personnalités très variables et souvent contradictoires, une femme, comme le fait "l'Homme", "pisse" tout à la ronde pour établir son territoire, d'un air affirmé. Aussi, déterminé à la cause, un Don Quichotte à la hache sans peur, incarné par Sébastien Provencher qui avait intérêt à conserver l'objet bien en main. "Mosus !" que de mon siège en première rangée, j'ai eu peur, mais vraiment peur, au point de vouloir quitter. Il y a aussi ce tableau durant lequel, nos conceptions simplistes et "fleur bleue" sur fond de gazon si vert (celui du voisin, sûrement), sont rapidement soufflées comme la vie souvent nous le fait avec nos conceptions. Si la trame musicale était particulièrement réussie, c'est un moment de danse sur fond de bruit de scie à chaîne en pleine action qui m'a le plus touché. Un moment fort de la soirée pour moi. Aussi, nous avons droit à un duo de couple sur fond "c'est pathétique". Il y aura aussi ce tableau d'affrontement qui laisse là, en plan une cuisse de poulet tristement abandonnée. Il y aura aussi ce tableau durant lequel les deux hommes s'exhibent sans pudeur, ce qui me rappelait un tableau tout aussi interpellant de "Warning" de Mandala Situ chorégraphié par Dave St-Pierre. Enfin, le tout se termine avec une scène de rasage avec Philippe Dandonneau et évidemment "No sex happened" !!!
Au final, une oeuvre "folle" qui fait éclater les conceptions faciles sur les hommes et les femmes avec une série de symboles tout aussi intéressants à découvrir qu'à interpréter. Et s'il y a deux ans, j'en avais surtout retenu le propos, cette fois, les gestes m'ont frappé fort aussi. De quoi dépeigner, à défaut de les raser, les plis bien droits de certaines certitudes que nous pourrions avoir de ce qu'est un homme et de ce qu'est une femme.
Impossible de ne pas ajouter qu'il y avait un peu de moi dans ce spectacle, mais cette si petite contribution a été soulignée dans le feuillet du spectacle, merci gang !
jeudi 24 novembre 2016
Sur mes pas en danse: "À la douleur que j'ai" sur différents tons
N'ayons pas peur des mots, c'est vers la première d'une première mondiale que mes pas se sont dirigés à l'Usine C (en collaboration avec L'Agora de la Danse). Une oeuvre attendue pour laquelle la foule était nombreuse et la salle "ben pleine". Les lumières étaient encore allumées, lorsque sans crier gare, les six interprètes (Isabelle Arcand, Sophie Breton, Claudine Hébert, Chi Long, Milan Panet-Gigon et Peter Troztmer) se sont amenés devant nous. Rapidement, parleurs et distraits se sont faits silencieux et attentifs. "À la douleur que j'ai" de Virginie Brunelle débutait sur une pose de photo de famille avec un, assis sur une chaise et les autres tout autour. Que l'on ait lu ou pas le feuillet de la soirée, le thème était annoncé, et il m'était évident que je découvrirais des histoires de famille. Une famille qui tentera de maintenir, à tout prix, les apparences. De cette photo qui fait la première page du feuillet, je serais tenté de dire que cette famille, tout en gestes, porte un "toast" "À la douleur que j'ai" d'en faire parti et d'en célébrer à sa façon son humanité évanescente. Cette sensation semble en accord avec l'intention de la chorégraphe qui associe la douleur avec la nostalgie. Comment maintenir un sentiment ou une sensation, malgré le passage du temps, voilà ce que j'ai pu voir, décliné sur différents tons et mouvements durant les différents tableaux de cette oeuvre. Peut-être que j'ai trop d'imagination, mais de ce qui m'était présenté, j'y retrouvais mes propres expériences familiales passées. Des relations entre deux, observées par les autres ou des tentatives de fuir de l'un contrées par tous les autres, parce qu'une famille, "c'est tissé serrée" !
Photo: Mathieu Doyon
Grand plaisir, j'ai eu, avec la gestuelle caractéristique et épurée de la chorégraphe qui me rejoint particulièrement et dans laquelle j'y voyais l'essentiel des choses exprimées et aussi, presque les pointes (du passé) dans certains tableaux. Il y a aussi ce tableau du duo qui s'éloigne avec une assymétrie synchronisée qui m'a tout à fait captivé. Il y a ce rythme effréné et cette utilisation de l'ombre pendant que se joue sous un projecteur une joute entre deux protagonistes.
Depuis ses premières oeuvres que j'ai vu d'elle, Virginie Brunelle, il me semble qu'elle délaisse peu à peu cette force brute pour une autre plus simple mais tout aussi puissante pour illustrer son propos toujours aussi pertinent et qui sait viser le vif de la chose.
Peu de soirées encore pour s'y rendre, mais j'en suis certain, ce ne seront pas les seules représentations. Restez à l'affût pour vous y rendre et pour moi m'y rendre de nouveau.
Photo: Mathieu Doyon
Grand plaisir, j'ai eu, avec la gestuelle caractéristique et épurée de la chorégraphe qui me rejoint particulièrement et dans laquelle j'y voyais l'essentiel des choses exprimées et aussi, presque les pointes (du passé) dans certains tableaux. Il y a aussi ce tableau du duo qui s'éloigne avec une assymétrie synchronisée qui m'a tout à fait captivé. Il y a ce rythme effréné et cette utilisation de l'ombre pendant que se joue sous un projecteur une joute entre deux protagonistes.
Depuis ses premières oeuvres que j'ai vu d'elle, Virginie Brunelle, il me semble qu'elle délaisse peu à peu cette force brute pour une autre plus simple mais tout aussi puissante pour illustrer son propos toujours aussi pertinent et qui sait viser le vif de la chose.
Peu de soirées encore pour s'y rendre, mais j'en suis certain, ce ne seront pas les seules représentations. Restez à l'affût pour vous y rendre et pour moi m'y rendre de nouveau.
dimanche 20 novembre 2016
Sur mes pas en musique: Jacques Michel, "Un nouveau jour" pour lui et une soirée nostalgique pour nous
L'histoire de cette sortie "chansons" débute par "je te dépanne" pour l'une et "je te fais plaisir" pour l'autre. Peu importe les tenants ou les aboutissants de cette histoire, mes pas (et ma Prius) m'ont amené à la salle Pauline Julien dans l'extrémité ouest de l'île de Montréal pour assister au tour de chant de Jacques Michel. Pour ceux et celles qui ne le connaîtraient pas, il serait utile d'indiquer qu'il a été un chanteur "populaire" au Québec, mais aussi outre-Atlantique de 1967 à 1983. Un drame personnel (le décès de sa femme) l'éloignera un peu plus tard de la scène musicale jusqu'à son retour, l'an dernier. Il n'est pas nécessaire d'être fort en mathématiques pour savoir que plus de trente ans, c'est long. Il en reste que la salle était pleine pour réécouter ses succès d'autrefois et nous en étions.
Photo tirée du site d'Audiogram
Revenons quelques instants sur les souvenirs que j'avais de ce chanteur. Il était pour moi, l'auteur de chansons optimistes et trop populaires dont "Sur un dinosaure", loin de mes intérêts musicaux plus "heavy" ou "intello" de cette époque adolescent-boutonneux. De façon surprenante, pour ma blonde, il était, de ses souvenirs, un chanteur engagé, dédié à la cause souverainiste. Assez tôt, durant son tour de chant de plus d'une vingtaine de chansons et plus de deux heures de présence sur scène, le chanteur de soixante-quinze ans, maintenant, s'est révélé un chanteur engagé, encore aujourd'hui, nouvelles compositions à l'appui. Comme quoi, les années peuvent altérer les souvenirs.
Accompagné par deux frères Savard (Yves et Marco) guitaristes, il nous propose un retour dans le temps avec ces oeuvres réarrangées, sur un ton intimiste et surtout très sympathique. Une phrase de son feuillet, remis à la sortie, me rejoint très personnellement et je vous la partage, "Il y a en moi un gamin qui demande encore à s'amuser et j'ai choisi de le laisser faire." Il est impossible de le contredire en sortant de la salle. Moi qui ne me rappelait que "Sur un dinosaure", les chansons "Un nouveau jour va se lever", "Chacun son refrain", "Rose chair de femme" ou "Qui n'a pas besoin d'un amour/Qui n'a pas besoin d'un ami.", "Amène-toi chez nous" et "Pas besoin de frapper", j'ai pu les chantonner avec tous les psectateurs autour. Des chansons écrites, voilà une quarantaine d'années et dont plusieurs résonnent encore actuelles avec de nouveaux arrangements. Il nous propose aussi de toutes nouvelles compositions qui ont les mêmes couleurs et le même message d'antan.
Pour en découvrir deux, en voici les liens et vous pourrez comprendre.
https://www.youtube.com/watch?v=xwIgQpJQWRk ("Amène-toi chez nous")
https://www.youtube.com/watch?v=qJrAFQK1-X0 ("Un nouveau jour va se lever")
Pour moi, que le nombre d'années accumulées fait un peu, sinon pas mal frémir, il m'a permis d'espérer que peu importe l'âge, "Un nouveau jour va se lever" et ensoleillé et plein d'espoir peut-il être.
Photo tirée du site d'Audiogram
Revenons quelques instants sur les souvenirs que j'avais de ce chanteur. Il était pour moi, l'auteur de chansons optimistes et trop populaires dont "Sur un dinosaure", loin de mes intérêts musicaux plus "heavy" ou "intello" de cette époque adolescent-boutonneux. De façon surprenante, pour ma blonde, il était, de ses souvenirs, un chanteur engagé, dédié à la cause souverainiste. Assez tôt, durant son tour de chant de plus d'une vingtaine de chansons et plus de deux heures de présence sur scène, le chanteur de soixante-quinze ans, maintenant, s'est révélé un chanteur engagé, encore aujourd'hui, nouvelles compositions à l'appui. Comme quoi, les années peuvent altérer les souvenirs.
Accompagné par deux frères Savard (Yves et Marco) guitaristes, il nous propose un retour dans le temps avec ces oeuvres réarrangées, sur un ton intimiste et surtout très sympathique. Une phrase de son feuillet, remis à la sortie, me rejoint très personnellement et je vous la partage, "Il y a en moi un gamin qui demande encore à s'amuser et j'ai choisi de le laisser faire." Il est impossible de le contredire en sortant de la salle. Moi qui ne me rappelait que "Sur un dinosaure", les chansons "Un nouveau jour va se lever", "Chacun son refrain", "Rose chair de femme" ou "Qui n'a pas besoin d'un amour/Qui n'a pas besoin d'un ami.", "Amène-toi chez nous" et "Pas besoin de frapper", j'ai pu les chantonner avec tous les psectateurs autour. Des chansons écrites, voilà une quarantaine d'années et dont plusieurs résonnent encore actuelles avec de nouveaux arrangements. Il nous propose aussi de toutes nouvelles compositions qui ont les mêmes couleurs et le même message d'antan.
Pour en découvrir deux, en voici les liens et vous pourrez comprendre.
https://www.youtube.com/watch?v=xwIgQpJQWRk ("Amène-toi chez nous")
https://www.youtube.com/watch?v=qJrAFQK1-X0 ("Un nouveau jour va se lever")
Pour moi, que le nombre d'années accumulées fait un peu, sinon pas mal frémir, il m'a permis d'espérer que peu importe l'âge, "Un nouveau jour va se lever" et ensoleillé et plein d'espoir peut-il être.
jeudi 17 novembre 2016
Sur mes pas en danse: "Solitudes duo", un vivre ensemble percutant
Grrrr, parce que j'ai trop peu de temps pour profiter pleinement des propositions nombreuses, intéressantes et gratuites de cette édition du Off-Cinars. Trop peu, sinon pas du tout de temps, sauf pour une proposition, soit "Solitudes duo" de Daniel Léveillé. Ainsi donc, mes pas m'ont amené à la Maison de Culture Frontenac et malgré que je sois arrivé dans la file près de trente minutes avant le début de la présentation, la porte de la salle était loin. Public bigarré pour cette présentation, composé d'habitués des spectacles gratuits des Maisons de la Culture et de professionnels du milieu et moi évidemment ! Par conséquent, j'ai été amusé par ce commentaire, juste à côté de moi, "il y a pas mal de monde ce soir". J'ai été tenté de répondre, mais madame, c'est "à du Daniel Léveillé que vous aurez droit !", mais je me suis retenu.
Photo : Denis Farley
Ce spectacle, je l'avais déjà vu (au FTA 2015), mais de ce chorégraphe, je suis en pleine découverte et apprivoisement. L'univers Léveillé est particulier, exigeant et d'apparence froide et très technique. De la première fois, j'avais écrit "Les six tableaux nous présentent des duos dont il semble facile de comprendre la relation entre les protagonistes. La trame musicale passe du classique au rock (The Doors) sans que cela ne brise le rythme de l'oeuvre. En résumé, pour l'amateur de danse que je suis, j'ai bien apprécié cette oeuvre de danse sans artifices, enrobée d'éclairages nuancés et colorée de musiques contrastées." Cette reprise avec les mêmes interprètes à la création (Mathieu Campeau, Elle Furey, Esther Daudette, Justin Gionet, Emmanuel Proulx et Simon Renaud) sauf Brianna Lombardo (dédiée à la maternité), me permettait un regard averti, mais aussi plus aiguisé (selon moi) sur cette oeuvre. Les détails se révèlent et les gestes en apparence froids et distants deviennent plus aisément, une allégorie des relations humaines entre deux personnes quelqu'en soit le sexe. Que ces deux hommes soit en compétition ou en relation, qu'entre cette femme et cet homme, il y ait "I want you/I want you so bad" ou pas, le regard, en apparence froid et sans artifices, du chorégraphe permet, tel un microscope, d'en voir plus et d'en révéler les détails.
Impossible de ne pas remarquer que pour les interprètes, les mouvements sont extrêmes et exigeants. Et comme le feuillet, fort instructif, l'indique, "Les couples de la pièce exposent dans toute leur complexité les états mouvants de l'amour et de la relation à l'autre."
Prochain rendez-vous avec ce chorégraphe, en décembre au Théâtre La Chapelle et promis, j'y reviendrai ici !
Photo : Denis Farley
Ce spectacle, je l'avais déjà vu (au FTA 2015), mais de ce chorégraphe, je suis en pleine découverte et apprivoisement. L'univers Léveillé est particulier, exigeant et d'apparence froide et très technique. De la première fois, j'avais écrit "Les six tableaux nous présentent des duos dont il semble facile de comprendre la relation entre les protagonistes. La trame musicale passe du classique au rock (The Doors) sans que cela ne brise le rythme de l'oeuvre. En résumé, pour l'amateur de danse que je suis, j'ai bien apprécié cette oeuvre de danse sans artifices, enrobée d'éclairages nuancés et colorée de musiques contrastées." Cette reprise avec les mêmes interprètes à la création (Mathieu Campeau, Elle Furey, Esther Daudette, Justin Gionet, Emmanuel Proulx et Simon Renaud) sauf Brianna Lombardo (dédiée à la maternité), me permettait un regard averti, mais aussi plus aiguisé (selon moi) sur cette oeuvre. Les détails se révèlent et les gestes en apparence froids et distants deviennent plus aisément, une allégorie des relations humaines entre deux personnes quelqu'en soit le sexe. Que ces deux hommes soit en compétition ou en relation, qu'entre cette femme et cet homme, il y ait "I want you/I want you so bad" ou pas, le regard, en apparence froid et sans artifices, du chorégraphe permet, tel un microscope, d'en voir plus et d'en révéler les détails.
Impossible de ne pas remarquer que pour les interprètes, les mouvements sont extrêmes et exigeants. Et comme le feuillet, fort instructif, l'indique, "Les couples de la pièce exposent dans toute leur complexité les états mouvants de l'amour et de la relation à l'autre."
Prochain rendez-vous avec ce chorégraphe, en décembre au Théâtre La Chapelle et promis, j'y reviendrai ici !
mercredi 16 novembre 2016
Sur mes pas en danse: Entraîné et captivé par "Fractals of you"
À cette première soirée de "Fractals of you", mes pas m'ont amené à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Et dans cette salle, la foule assez diversifiée, assez jeune, pas celle habituelle de Danse Danse, mais surtout pas, assez nombreuse, selon moi, pour la qualité de la proposition qui devrait nous être présentée. Proposition audacieuse de Danse Danse qui met de l'avant le duo Tentacle Tribe, Emmanuelle Lê Phan et Elon Höglun, dont les premiers pas en danse ont été dans le "street dance". Ayant bivouaqué dans le RUBBERBANDDance Group, mais aussi dans une production du Cirque du Soleil ("The Beatles LOVE), ils fondent leur propre compagnie. Ayant de bons souvenirs de "Nobody Likes a Pixelated Squid", je n'ai eu aucune hésitation à me procurer mon billet. Et j'ai pleinement apprécié ma soirée.
Photo tirée du site de Danse Danse
Les deux artistes ont sorti la danse de la "street" pour l'amener dans un dimension autre, mathémathique, mais surtout poétique et contemporaine. Pour cela, ils utilisent, de façon fort ingénieuse les technologies de projection, pour nous proposer un propos chorégraphique qui se décline sur différents tons. Le tout débute sur leur rencontre dans deux univers parallèles séparés par une toile sur laquelle nous pourrons découvrir des projections. Partis en mission, avant l'affrontement et jusqu'à la conclusion, ils provoqueront les images projetées par leur gestes, mais aussi l'inverse, réagiront à celles projetés. Armés de leur imperméable, ils défieront les perspectives et comme l'indique avec justesse le feuillet de la soirée, cette oeuvre "éveille les sens, invite à une rêverie jouissive et entraîne le spectateur dans ses territoires intérieurs" qui semble être aussi ceux des personnages devant nous. Nous pouvons vivre, par procuration, leurs états d'être qui sont même projetés sur leurs corps.
Une oeuvre poétique qui n'a pas rejoint tous les spectateurs, dont un qui a quitté, du milieu de sa rangée, en plein milieu de la représentation !!!! Une oeuvre qui se devait d'être vu d'en haut, parce que de plus bas, les mouvements, au sol pouvaient échapper à la vue du spectateur de certaines rangées. Au final, une oeuvre qui proposait un heureux et habile amalgame de danse et de technologie par deux interprètes fort talentueux et de leur équipe. Après les pixels et les fractals, je suis bien curieux de savoir vers quels territoires poético-technologiques, ils nous amèneront dans le futur.
Photo tirée du site de Danse Danse
Les deux artistes ont sorti la danse de la "street" pour l'amener dans un dimension autre, mathémathique, mais surtout poétique et contemporaine. Pour cela, ils utilisent, de façon fort ingénieuse les technologies de projection, pour nous proposer un propos chorégraphique qui se décline sur différents tons. Le tout débute sur leur rencontre dans deux univers parallèles séparés par une toile sur laquelle nous pourrons découvrir des projections. Partis en mission, avant l'affrontement et jusqu'à la conclusion, ils provoqueront les images projetées par leur gestes, mais aussi l'inverse, réagiront à celles projetés. Armés de leur imperméable, ils défieront les perspectives et comme l'indique avec justesse le feuillet de la soirée, cette oeuvre "éveille les sens, invite à une rêverie jouissive et entraîne le spectateur dans ses territoires intérieurs" qui semble être aussi ceux des personnages devant nous. Nous pouvons vivre, par procuration, leurs états d'être qui sont même projetés sur leurs corps.
Une oeuvre poétique qui n'a pas rejoint tous les spectateurs, dont un qui a quitté, du milieu de sa rangée, en plein milieu de la représentation !!!! Une oeuvre qui se devait d'être vu d'en haut, parce que de plus bas, les mouvements, au sol pouvaient échapper à la vue du spectateur de certaines rangées. Au final, une oeuvre qui proposait un heureux et habile amalgame de danse et de technologie par deux interprètes fort talentueux et de leur équipe. Après les pixels et les fractals, je suis bien curieux de savoir vers quels territoires poético-technologiques, ils nous amèneront dans le futur.
samedi 12 novembre 2016
Sur mes pas en danse:sur une Passerelle tout en dualité
Mon premier rendez-vous avec la Passerelle, je l'avais raté, mais pour la deuxième de la saison, j'y étais. Mes pas m'ont donc amené vers la rue Cherrier, mais dans une autre salle que la "Piscine" habituelle. Juste plus haut, le K-1150, celle qui accueillait Tangente, il y a de cela une éternité, il me semble.
Mais revenons au propos de ce texte soit la présentation des premiers pas en création d'étudiantes et étudiants en danse, mais pas seulement. Sur ce dernier point, j'y reviendrai dans le paragraphe de la première oeuvre. Pour cette soirée, c'est le thème de la dualité qui s'imposé à moi après avoir vu et apprécié les oeuvres et d'avoir écouté la période d'échanges après.
La dualité absence/présence en entrée de jeu, compte-tenu qu'une des oeuvres annoncées n'a pas pu être présentée, une blessure ayant changé les plans. Charles-Alexandre Lévesque dans une très belle et complète présentation de la soirée nous indique qu'elle sera reportée à la prochaine (2 au 4 décembre prochain).
Le temps est venu de découvrir les mouvements qui seront présentés derrière les sculptures (de Michaëlle Sergile et Gabrielle Morin) qui sont là devant la scène, encore une dualité annoncée, soit statique/dynamique pour la pièce "Corpuscule" d'Alexia Quintin qui l'interprétera accompagnée par Alice Blanchet-Gavouyère et Kali Trudel. Corpuscule lumineux comme pour photon et de sa dualité complémentaire onde/particule. Effet amplifié par la projection en arrière scène de projections vidéo fort bien réussies de Thomas Vibert. Cette interaction entre les différents média, sculpture/musique/projection avec les mouvements des interprètes était intéressante et plaisante à regarder. Se faire entretenir de physique optique, pour moi plutôt amateur de chimie, a été très agréable. Pour faire écho à un commentaire entendu en discussion d'après présentation, je serais tenté d'appuyer la proposition de mieux intégrer les sculptures dans l'espace de danse. Un peu de travail pour cette grosse équipe de création, mais elle me semble capable de faire progresser cette oeuvre prometteuse.
Deuxième partie, "La peur, l'amour, stupeur, tambour" de et avec Giverny Welsh accompagnée d'Adam Provencher. Cette fois la dualité s'exprime par la transformation de la vulnérabilité des créateurs en des gestes pour les exorciser et en faire des forces. Comme la peur de tomber ou d'avoir le coeur à vif peuvent se transformer en objet de création. Autre défi, relevé selon moi, comment conserver intact cette vulnéabilité sur scène après des heures à l'exprimer et l'apprivoiser ! Nous aurons droit à la discussion à une belle et éclairante explication de la chorégraphe. Je dois avouer que j'ai eu un coup de coeur par la fougue et la transparence de ses propos. Comme elle l'écrit dans le feuillet de la soirée, moi aussi, j'ai eu un "Boom of love".
Troisième partie, "Parking" de Marie-Pier Laforge Bourret accompagnée à l'interprétation par Frédérique Savoie et Natacha Viau. Bon, je ne sais pas pour vous, mais le titre à première vue semble un peu beige, mais cette impression serait fausse. Encore une fois, il illustre bien la dualité de présence/absence. L'amorce de ce projet (dixit le feuillet de la soirée) est la destruction de la maison de sa grand-mère pour faire place à un parking "jamais utilisé"! Un cratère dans une vie familiale que la chorégraphe comblera par des gestes inspirés de la vie quotidienne de cette grand-mère. Que peut-on faire pour tenter de refermer une plaie, sinon utiliser du fils. Et bien c'est exactement ce qui nous est proposé dans une série de tableaux. À défaut de pouvoir revenir dans le temps, la cicatrice sera tolérable et permet comme la chorégraphe l'indique, nous explorons des manières de "ré-habiter" la maison sur l'espace scénique. Quelle belle sagesse exprimée !!!
Encore une fois, une belle Passerelle qui me permet de dire que mon agenda devrait se remplir dans les prochaines années.
Mais revenons au propos de ce texte soit la présentation des premiers pas en création d'étudiantes et étudiants en danse, mais pas seulement. Sur ce dernier point, j'y reviendrai dans le paragraphe de la première oeuvre. Pour cette soirée, c'est le thème de la dualité qui s'imposé à moi après avoir vu et apprécié les oeuvres et d'avoir écouté la période d'échanges après.
La dualité absence/présence en entrée de jeu, compte-tenu qu'une des oeuvres annoncées n'a pas pu être présentée, une blessure ayant changé les plans. Charles-Alexandre Lévesque dans une très belle et complète présentation de la soirée nous indique qu'elle sera reportée à la prochaine (2 au 4 décembre prochain).
Le temps est venu de découvrir les mouvements qui seront présentés derrière les sculptures (de Michaëlle Sergile et Gabrielle Morin) qui sont là devant la scène, encore une dualité annoncée, soit statique/dynamique pour la pièce "Corpuscule" d'Alexia Quintin qui l'interprétera accompagnée par Alice Blanchet-Gavouyère et Kali Trudel. Corpuscule lumineux comme pour photon et de sa dualité complémentaire onde/particule. Effet amplifié par la projection en arrière scène de projections vidéo fort bien réussies de Thomas Vibert. Cette interaction entre les différents média, sculpture/musique/projection avec les mouvements des interprètes était intéressante et plaisante à regarder. Se faire entretenir de physique optique, pour moi plutôt amateur de chimie, a été très agréable. Pour faire écho à un commentaire entendu en discussion d'après présentation, je serais tenté d'appuyer la proposition de mieux intégrer les sculptures dans l'espace de danse. Un peu de travail pour cette grosse équipe de création, mais elle me semble capable de faire progresser cette oeuvre prometteuse.
Deuxième partie, "La peur, l'amour, stupeur, tambour" de et avec Giverny Welsh accompagnée d'Adam Provencher. Cette fois la dualité s'exprime par la transformation de la vulnérabilité des créateurs en des gestes pour les exorciser et en faire des forces. Comme la peur de tomber ou d'avoir le coeur à vif peuvent se transformer en objet de création. Autre défi, relevé selon moi, comment conserver intact cette vulnéabilité sur scène après des heures à l'exprimer et l'apprivoiser ! Nous aurons droit à la discussion à une belle et éclairante explication de la chorégraphe. Je dois avouer que j'ai eu un coup de coeur par la fougue et la transparence de ses propos. Comme elle l'écrit dans le feuillet de la soirée, moi aussi, j'ai eu un "Boom of love".
Troisième partie, "Parking" de Marie-Pier Laforge Bourret accompagnée à l'interprétation par Frédérique Savoie et Natacha Viau. Bon, je ne sais pas pour vous, mais le titre à première vue semble un peu beige, mais cette impression serait fausse. Encore une fois, il illustre bien la dualité de présence/absence. L'amorce de ce projet (dixit le feuillet de la soirée) est la destruction de la maison de sa grand-mère pour faire place à un parking "jamais utilisé"! Un cratère dans une vie familiale que la chorégraphe comblera par des gestes inspirés de la vie quotidienne de cette grand-mère. Que peut-on faire pour tenter de refermer une plaie, sinon utiliser du fils. Et bien c'est exactement ce qui nous est proposé dans une série de tableaux. À défaut de pouvoir revenir dans le temps, la cicatrice sera tolérable et permet comme la chorégraphe l'indique, nous explorons des manières de "ré-habiter" la maison sur l'espace scénique. Quelle belle sagesse exprimée !!!
Encore une fois, une belle Passerelle qui me permet de dire que mon agenda devrait se remplir dans les prochaines années.
vendredi 11 novembre 2016
Sur mes pas en danse: "Au delà du regard", mais vraiment !!!!
Si la fin de mon titre vous laisse quelque peu intrigué, je vous rassure en entrée de jeu, cette soirée a comblé mon appétit de spectateur de danse contemporaine. Le "mais vraiment" ayant la signification d'un titre qui vise tout à fait juste, surtout si on ajoute le sous-titre "surprising audiences".
Par conséquent, tenter de décrire ce que le spectateur aura la chance et le plaisir de découvrir dans cette soirée, sans en dévoiler les principaux éléments relève du défi comme de résoudre la quadrature du cercle. Mais à défaut de le résoudre, je me permettrai d'y apporter des touches de descriptions qui ne remplaceront pas le plaisir d'y être.
Ainsi donc, pour cet avant-dernier programme au Monument-National, Tangente présente un beau programme en apparence éclaté, mais qui au final avait une certaine uniformité.
En entrée de jeu, "The only reason I exist is you, also why dogs are successful on stage" de Maria Kefirova. Accompagnée "sur scène" par Karen Fennell, Kelly Keenan et Sara Hanley, elle nous propose une réflexion sur la notion de distance et de position et aussi de perspective. Après une introduction verbale avec son accent fort agréable, nous sommes invités à y mettre du nôtre et ce, de différentes façons. Intelligemment amené, ce qui suivra, captivera, amusera et qui aussi saura faire réfléchir. Les moyens utilisés sont, somme tout, modeste, mais brillants. Je dois confesser que si sa dernière proposition à Tangente, "The paradise", m'avait laissé "quelque peu" dubitatif, cette fois, j'ai été tout à fait séduit et surtout conquis par son univers cérébral. En plus, j'y ai même mis ma touche personnelle à cette oeuvre !
Photo de Karen Fennell par Vivien Gaumand
Pause après des applaudissements d'une salle pleine et qui a manifestement fort bien reçu cette proposition utilisant "l'art relationnel", dixit Dena Davida.
Retour devant une scène vide avec comme seul accessoire, un micro. Nous serons présentés des "Pavlov Morceaux" de Natacha Filiatrault, reliés par des "Radio Danses" de Gaétan Leboeuf. Ainsi donc, arrive un animateur de scène (et de foule), David Cormier (interprété par le toujours aussi pétillant David Strasbourg) avec son verbe en ébullition et son regard accéré, sans oublier son sourire moqueur. Nous aurons droit en première partie à un discours portant sur la danse contemporaine et son quatrième mur avec quelques applications pratiques pour les spectateurs. Le tout pourrait s'avérer quelque peu didactique, si ce n'était de la façon "Strasbourgienne" qui devrait plaire à tous.
Photo de David Strasbourg par Julie Artacho
Présentation du premier épisode de "Radio danses" qui s'incarne sous la forme d'un objet ou d'un vieux poste de radio (selon moi). Il est désigné pour l'occasion "La machine à faire vieillir qui est brisée", qui se met à émettre les choses d'une autre époque, soit une description d'une oeuvre chorégraphique avec des interprètes "étoiles" qui pour certains font parti de de notre patrimoine culturel. Ma mémoire défaille et par conséquent, je m'excuse à tous ceux et celles qui y performaient de ne pas les nommer. Le tout est décrit par la comédienne Danièle Panneton et n'ayez crainte, vous aurez l'impression d'y être. À ce point que lorsque tous les interprètes finissent leurs prestations "tout nu", vous aurez sûrement le réflexe comme moi "de fermer les yeux". Bon OK, j'exagère un peu, parce que la nudité en danse contemporaine ne fait plus frémir, mais voyez-y une marque d'appréciation du réalisme de ces moments décrits.
Photo: Gaétan Leboeuf
Retour sur scène de notre maître de cérémonie, toujours en grande forme, qui nous demande de nous mettre à la dance avec en prime, deux prix pour celui et celle qui l'impressionneront. Et, allez savoir d'où il vient, mais sur scène se retrouve un homme qui allie performance et prouesse, wow ! et il gagne un beau prix que j'aurais eu grand plaisir à avoir et à porter.
Retour de la machine et deuxième épisode de "Radio danses" tout aussi réussi et intéressant que le premier. "Reretour" de notre symphatique et électrisant animateur. La suite prend une tournure imprévue, parce que les ordres s'émoussent. Le personnage nous entraîne dans sa fuite, dévoilant ce qui se cachaient sous le vernis du personnage avec des gestes sentis et fort en émotion. Je dois avouer qu'il m'en fallait peu pour me diriger vers lui et le prendre dans mes bras pour le consoler. Sachez que la description ne vaut pas le fait de le voir là devant nous. Et lui qui nous indiquait que la danse, ce n'était pas pour lui ! Sacré comédien David, ce qu'il est vraiment d'autre part !
Au final, une superbe soirée, "signée" Dena Davida qui permet au spectateur d'aller "Au delà du regard" and to "Surprising audiences".
Par conséquent, tenter de décrire ce que le spectateur aura la chance et le plaisir de découvrir dans cette soirée, sans en dévoiler les principaux éléments relève du défi comme de résoudre la quadrature du cercle. Mais à défaut de le résoudre, je me permettrai d'y apporter des touches de descriptions qui ne remplaceront pas le plaisir d'y être.
Ainsi donc, pour cet avant-dernier programme au Monument-National, Tangente présente un beau programme en apparence éclaté, mais qui au final avait une certaine uniformité.
En entrée de jeu, "The only reason I exist is you, also why dogs are successful on stage" de Maria Kefirova. Accompagnée "sur scène" par Karen Fennell, Kelly Keenan et Sara Hanley, elle nous propose une réflexion sur la notion de distance et de position et aussi de perspective. Après une introduction verbale avec son accent fort agréable, nous sommes invités à y mettre du nôtre et ce, de différentes façons. Intelligemment amené, ce qui suivra, captivera, amusera et qui aussi saura faire réfléchir. Les moyens utilisés sont, somme tout, modeste, mais brillants. Je dois confesser que si sa dernière proposition à Tangente, "The paradise", m'avait laissé "quelque peu" dubitatif, cette fois, j'ai été tout à fait séduit et surtout conquis par son univers cérébral. En plus, j'y ai même mis ma touche personnelle à cette oeuvre !
Photo de Karen Fennell par Vivien Gaumand
Pause après des applaudissements d'une salle pleine et qui a manifestement fort bien reçu cette proposition utilisant "l'art relationnel", dixit Dena Davida.
Retour devant une scène vide avec comme seul accessoire, un micro. Nous serons présentés des "Pavlov Morceaux" de Natacha Filiatrault, reliés par des "Radio Danses" de Gaétan Leboeuf. Ainsi donc, arrive un animateur de scène (et de foule), David Cormier (interprété par le toujours aussi pétillant David Strasbourg) avec son verbe en ébullition et son regard accéré, sans oublier son sourire moqueur. Nous aurons droit en première partie à un discours portant sur la danse contemporaine et son quatrième mur avec quelques applications pratiques pour les spectateurs. Le tout pourrait s'avérer quelque peu didactique, si ce n'était de la façon "Strasbourgienne" qui devrait plaire à tous.
Photo de David Strasbourg par Julie Artacho
Présentation du premier épisode de "Radio danses" qui s'incarne sous la forme d'un objet ou d'un vieux poste de radio (selon moi). Il est désigné pour l'occasion "La machine à faire vieillir qui est brisée", qui se met à émettre les choses d'une autre époque, soit une description d'une oeuvre chorégraphique avec des interprètes "étoiles" qui pour certains font parti de de notre patrimoine culturel. Ma mémoire défaille et par conséquent, je m'excuse à tous ceux et celles qui y performaient de ne pas les nommer. Le tout est décrit par la comédienne Danièle Panneton et n'ayez crainte, vous aurez l'impression d'y être. À ce point que lorsque tous les interprètes finissent leurs prestations "tout nu", vous aurez sûrement le réflexe comme moi "de fermer les yeux". Bon OK, j'exagère un peu, parce que la nudité en danse contemporaine ne fait plus frémir, mais voyez-y une marque d'appréciation du réalisme de ces moments décrits.
Photo: Gaétan Leboeuf
Retour sur scène de notre maître de cérémonie, toujours en grande forme, qui nous demande de nous mettre à la dance avec en prime, deux prix pour celui et celle qui l'impressionneront. Et, allez savoir d'où il vient, mais sur scène se retrouve un homme qui allie performance et prouesse, wow ! et il gagne un beau prix que j'aurais eu grand plaisir à avoir et à porter.
Retour de la machine et deuxième épisode de "Radio danses" tout aussi réussi et intéressant que le premier. "Reretour" de notre symphatique et électrisant animateur. La suite prend une tournure imprévue, parce que les ordres s'émoussent. Le personnage nous entraîne dans sa fuite, dévoilant ce qui se cachaient sous le vernis du personnage avec des gestes sentis et fort en émotion. Je dois avouer qu'il m'en fallait peu pour me diriger vers lui et le prendre dans mes bras pour le consoler. Sachez que la description ne vaut pas le fait de le voir là devant nous. Et lui qui nous indiquait que la danse, ce n'était pas pour lui ! Sacré comédien David, ce qu'il est vraiment d'autre part !
Au final, une superbe soirée, "signée" Dena Davida qui permet au spectateur d'aller "Au delà du regard" and to "Surprising audiences".
lundi 7 novembre 2016
Sur mes pas au cinéma: "Mal de pierres" pour un coeur tourmenté
"Parce que je voulais que tu vives", voilà une réplique qui résonnera longtemps après que le générique du film "Mal de pierres" de Nicole Garcia aura fini de défiler. Mais, comme pour le film après sa première scène énigmatique, commençons par le début.
Il y a elle, Gabrielle (Marion Cotillard qui nous présente une performance hors norme) qui, par son comportement fantasque, est une boulet pour ses parents. La sortie de secours pour ces derniers, se présente sous les traits d'un travailleur saisonnier espagnol (Alex Brendemühl, solide et impassible comme le roc). Il accepte de marier leur fille et en échange de quoi, son installation en France est assurée. Ce mariage de raison a toutes les raisons d'échouer si ce n'est de la résillence de cet homme. Le tout dérive jusqu'à ce qu'un problème de santé entraîne Gabrielle dans un centre de santé pour une cure. Elle y fait la rencontre d'un soldat blessé (Louis Garrel, vibrant d'intériorité) et le coup de foudre est instantané.
Pour la suite, il faudra aller voir cette histoire déclinée en quatre parties avec leurs nuances et leurs complémentarités. Le tout appuyé par une trame musicale fort efficace. Nous aurons droit à des personnages troublés, angoissés dont le tourment intérieur transperce l'écran. Il arrive qu'une vie ne soit pas suffisante pour obtenir une réponse. Dans ce film, la réponse arrivera et surprendra !
Lorsque Marc-André Lussier écrit dans La Presse que c'est un des meilleurs films de la réalisatrice, je suis tout à fait d'accord avec lui.
Il y a elle, Gabrielle (Marion Cotillard qui nous présente une performance hors norme) qui, par son comportement fantasque, est une boulet pour ses parents. La sortie de secours pour ces derniers, se présente sous les traits d'un travailleur saisonnier espagnol (Alex Brendemühl, solide et impassible comme le roc). Il accepte de marier leur fille et en échange de quoi, son installation en France est assurée. Ce mariage de raison a toutes les raisons d'échouer si ce n'est de la résillence de cet homme. Le tout dérive jusqu'à ce qu'un problème de santé entraîne Gabrielle dans un centre de santé pour une cure. Elle y fait la rencontre d'un soldat blessé (Louis Garrel, vibrant d'intériorité) et le coup de foudre est instantané.
Pour la suite, il faudra aller voir cette histoire déclinée en quatre parties avec leurs nuances et leurs complémentarités. Le tout appuyé par une trame musicale fort efficace. Nous aurons droit à des personnages troublés, angoissés dont le tourment intérieur transperce l'écran. Il arrive qu'une vie ne soit pas suffisante pour obtenir une réponse. Dans ce film, la réponse arrivera et surprendra !
Lorsque Marc-André Lussier écrit dans La Presse que c'est un des meilleurs films de la réalisatrice, je suis tout à fait d'accord avec lui.
dimanche 6 novembre 2016
Sur mes pas au cinéma: "Mademoiselle"
Après mes expéditions cinématographiques en Algérie et en France, avec "La vache", ainsi qu'au Yémen avec "Moi. Nojoom, 10 ans, divorcée", mes pas pour ma plus récente sortie au septième art se sont dirigés en Corée du Sud pour aller faire le rencontre de "Mademoiselle". Pour moi, qui suis d'une époque que ce terme était synonyme d'innocence, le réalisateur Chan-wook Park m'a quelque peu déluré. J'aurais dû m'en douter parce que pour "Oldboy" (2003), une de ses précédentes oeuvres, il m'avait quelque peu (et c'est un euphémisme !) désorienté ou m'avait plutôt mis les "points sur les i" sur le côté retord de la nature humaine.
Dans cette salle remplie à pleine capacité du Cinéma Beaubien, la projection débute, mais pas avant que l'un des spectateurs présents indique d'une voix de stentor à une connaissance rencontrée, que nous allions assister à la projection d'un film érotique. L'oeil à l'affût, je ne constate aucun malaise autour de moi. Le provocateur fait chou blanc et une fois son échec constaté, il prend place et se fait discret. C'est sur le grand écran que l'attention des spectateurs se portera et c'est mieux pour tout le monde. Sur cet érotisme, je reviendrai, mais soyez sans crainte, elle ne détournera pas l'attention de l'intrigue complexe que nous découvrirons bientôt.
Cette histoire, brillamment présentée en trois parties, dévoile (et je ne parle pas d'érotisme ici) les différents aspects d'un complot qui vous le devinerez sûrement, vise à s'accaparer de la fortune de l'autre. Trois parties qui se complètent et surtout nous gardent captifs de l'intrigue. Les personnages sont-ils ce qu'ils nous semblent ? Pas question ici de vendre la mèche et même si elle brûle lentement, le film dure près de 2 heures 30, nous la regarderons se consumer comme certaine passion présentée.
Et tout se termine comment, me demanderez-vous ? Et l'érotisme ? Je ne réponderai pas à votre première question, mais pour la deuxième, sachez qu'elle sera présentée, mais, selon moi, pas au bon moment. De toute façon, voilà une oeuvre qui mérite le déplacement.
Dans cette salle remplie à pleine capacité du Cinéma Beaubien, la projection débute, mais pas avant que l'un des spectateurs présents indique d'une voix de stentor à une connaissance rencontrée, que nous allions assister à la projection d'un film érotique. L'oeil à l'affût, je ne constate aucun malaise autour de moi. Le provocateur fait chou blanc et une fois son échec constaté, il prend place et se fait discret. C'est sur le grand écran que l'attention des spectateurs se portera et c'est mieux pour tout le monde. Sur cet érotisme, je reviendrai, mais soyez sans crainte, elle ne détournera pas l'attention de l'intrigue complexe que nous découvrirons bientôt.
Cette histoire, brillamment présentée en trois parties, dévoile (et je ne parle pas d'érotisme ici) les différents aspects d'un complot qui vous le devinerez sûrement, vise à s'accaparer de la fortune de l'autre. Trois parties qui se complètent et surtout nous gardent captifs de l'intrigue. Les personnages sont-ils ce qu'ils nous semblent ? Pas question ici de vendre la mèche et même si elle brûle lentement, le film dure près de 2 heures 30, nous la regarderons se consumer comme certaine passion présentée.
Et tout se termine comment, me demanderez-vous ? Et l'érotisme ? Je ne réponderai pas à votre première question, mais pour la deuxième, sachez qu'elle sera présentée, mais, selon moi, pas au bon moment. De toute façon, voilà une oeuvre qui mérite le déplacement.
samedi 5 novembre 2016
Sur mes pas en danse: "Corps avides" et esprits repus
Après avoir beaucoup apprécié le programme triple de la Nederlands Dans Theater, j'avais droit à un autre programme triple, celui présenté par Tangente, "Corps avides" qui se sont avérés à être trois duos ou presque, mais sur cela j'y reviendrai.
Devant un public qui remplissait la salle, nous avons eu droit d'abord à "Faille: Deux corps sur le comptoir" de Jessica Serli et avec elle et Nicolas Labelle sur scène et "pas trop loin" Annie Gagnon. Le tout commence avec les deux interprètes "branchés" et au comportement "électrique". Les mouvements sont saccadés et comme bien bien des objets sur le comptoir, soumis au courant alternatif. Captivé par elle, par lui et leurs mouvements, arrive le moment où je me demande pourquoi un duo ? Allez savoir, mais juste là, oui, oui, je vous le "jure", juste à ce moment, le tout évolue vers un vrai duo, plutôt que de deux univers parallèles présentés. Habile renversement de situation que j'apprécie beaucoup. La solitude annoncée serait-elle brisée et dans cette faille nous sommes entraînés. Pour ceux et celles qui pourraient penser que l'aspect intellectuel de l'oeuvre en colore trop l'esthétique, détrompez vous, les trente minutes, annoncés au programme, mais un peu plus selon moi, s'avèrent de beaux moments de danse. De Jessica Serli, je ne connaissais que le côté interprète, mais maintenant que j'en ai découvert le côté chorégraphe, j'en veux plus.
Photo: Claudia Chan Tak
Court entracte durant lequel nous restons à nos places et assez rapidement les lumières s'éteignent dans la salle pour s'allumer sur la scène.
Ce sera un carré coloré blanc avec deux interprètes dedans. "Shudder" de et avec Louise Michel Jackson et Benaji Mohamed (Ben Fury) débute. En première partie de cette oeuvre, je retiens que rarement, j'ai été aussi captivé par autant de mouvements avec si peu de déplacements. Je scrute ces deux corps "avides" qui semblent captifs de cet espace mais sans que cela semble les contraindre. Encore une fois, juste au moment que je pense que le tout se résume à ce carré lumineux, ils se déplacent. Le spectateur est encore une fois déjoué et satisfait de l'avoir été. Louise Michel Jackson revient de Belgique et nous amène de là-bas, une oeuvre colorée et qui mérite qu'on la découvre.
Photo: Clémence Jaussaume
Et troisième partie et après un entracte fort instructif (pour les intrigués de cet adjectif, voir mon texte précédent), "Untamed" de Jason Martin (Compagnie Entitey) avec Kim Henry et Jean-Benoît Labrecque (à la danse) et Étienne Paclow Vézina (à la guitare) prend possession de la scène. Une oeuvre dont la description annonce bien la suite, "Have fun ! On est là pour ça". Et du fun visuel et musical de ce trio, j'en ai eu. Sans en saisir les racines d'inspiration, je me suis laissé aller en regrettant néanmoins le peu d'interactions physiques entre les deux interprètes, d'abord, mais aussi avec le musicien. Mais encore pour cette oeuvre, j'ai été déjoué, parce que du rappel, oui oui un rappel planifié, j'ai vu des mouvements espérés, par moi, et qui en augmentaient l'amplitude festive. Comme quoi, l'avenir est porteur d'espoir. Peut-être Stéphane Labbé qu'à défaut de lire dans les feuilles de thé, c'est dans une des oeuvres que tu présentes que l'avenir s'annonce ? À suivre donc !!!
Photo : Aurore Biry
Devant un public qui remplissait la salle, nous avons eu droit d'abord à "Faille: Deux corps sur le comptoir" de Jessica Serli et avec elle et Nicolas Labelle sur scène et "pas trop loin" Annie Gagnon. Le tout commence avec les deux interprètes "branchés" et au comportement "électrique". Les mouvements sont saccadés et comme bien bien des objets sur le comptoir, soumis au courant alternatif. Captivé par elle, par lui et leurs mouvements, arrive le moment où je me demande pourquoi un duo ? Allez savoir, mais juste là, oui, oui, je vous le "jure", juste à ce moment, le tout évolue vers un vrai duo, plutôt que de deux univers parallèles présentés. Habile renversement de situation que j'apprécie beaucoup. La solitude annoncée serait-elle brisée et dans cette faille nous sommes entraînés. Pour ceux et celles qui pourraient penser que l'aspect intellectuel de l'oeuvre en colore trop l'esthétique, détrompez vous, les trente minutes, annoncés au programme, mais un peu plus selon moi, s'avèrent de beaux moments de danse. De Jessica Serli, je ne connaissais que le côté interprète, mais maintenant que j'en ai découvert le côté chorégraphe, j'en veux plus.
Photo: Claudia Chan Tak
Court entracte durant lequel nous restons à nos places et assez rapidement les lumières s'éteignent dans la salle pour s'allumer sur la scène.
Ce sera un carré coloré blanc avec deux interprètes dedans. "Shudder" de et avec Louise Michel Jackson et Benaji Mohamed (Ben Fury) débute. En première partie de cette oeuvre, je retiens que rarement, j'ai été aussi captivé par autant de mouvements avec si peu de déplacements. Je scrute ces deux corps "avides" qui semblent captifs de cet espace mais sans que cela semble les contraindre. Encore une fois, juste au moment que je pense que le tout se résume à ce carré lumineux, ils se déplacent. Le spectateur est encore une fois déjoué et satisfait de l'avoir été. Louise Michel Jackson revient de Belgique et nous amène de là-bas, une oeuvre colorée et qui mérite qu'on la découvre.
Photo: Clémence Jaussaume
Et troisième partie et après un entracte fort instructif (pour les intrigués de cet adjectif, voir mon texte précédent), "Untamed" de Jason Martin (Compagnie Entitey) avec Kim Henry et Jean-Benoît Labrecque (à la danse) et Étienne Paclow Vézina (à la guitare) prend possession de la scène. Une oeuvre dont la description annonce bien la suite, "Have fun ! On est là pour ça". Et du fun visuel et musical de ce trio, j'en ai eu. Sans en saisir les racines d'inspiration, je me suis laissé aller en regrettant néanmoins le peu d'interactions physiques entre les deux interprètes, d'abord, mais aussi avec le musicien. Mais encore pour cette oeuvre, j'ai été déjoué, parce que du rappel, oui oui un rappel planifié, j'ai vu des mouvements espérés, par moi, et qui en augmentaient l'amplitude festive. Comme quoi, l'avenir est porteur d'espoir. Peut-être Stéphane Labbé qu'à défaut de lire dans les feuilles de thé, c'est dans une des oeuvres que tu présentes que l'avenir s'annonce ? À suivre donc !!!
Photo : Aurore Biry
Sur mes pas en danse: Prélude aux "Corps avides" !
La saison automne danse avance à grands pas et rendue à mi-chemin, mes pas à moi m'amènent pour une des dernières fois à la Salle Hydro-Québec du Monument-National avant le grand moment de la prise de possession de ce nouvel immeuble, l'Espace Wilder. Facile de ressentir la frénésie et la hâte des responsables juste avant que nous découvrions à notre tour ce lieu si longtemps espéré et demandé.
Donc, bien assis, plus au sens figuré que propre, et juste avant que nous puissions apprécier le programme triple que nous sommes venus voir, Stéphane Labbé, directeur général de Tangente, prend brièvement la parole. Lui qui d'habitude arbore un beau et grand sourire, cette fois, l'émotion semble l'inonder. D'une voix chargée d'émotion, donc, il nous invite à contribuer à la campagne de financement conjointe de son organisme, Tangente et de l'Agora de la Danse "Donnez Dansez". Il nous livre un bref mais vibrant plaidoyer et nous montre l'exemple. Bon, bon !!!! Moi qui croyait que l'avenir de la danse dans ce beau et nouveau building était garanti autant aux artistes/artisans qu'aux spectateurs de Montréal. Il semble qu'il y a quelque chose qui m'échappe. Pour une fois qu'un entracte me semble tomber à point, j'en profite pour trouver quelques réponses auprès de lui. Et une de ces réponses, semble implacable. À défaut de trouver du fric, pas mal de fric même, les prochaines saisons de Tangente, seront clairsemées et/ou les soirées assez coûteuses pour les spectateurs. Les principales victimes seraient ultimement les artistes qui se retrouveraient avec moins de chance d'être vus.
Bon OK, je comprends mieux. Les gouvernements mettent plus facilement (et les mots plus facilement devrait être remplacé par moins difficilement !) leur argent dans le contenant (les briques et le ciment), mais pas mal moins facilement dans le contenu !!!
Je regarde cela de plus près Stéphane et si vous aussi voulez le faire, voici le lien pour en apprendre plus et qui sait contribuez.
http://donnezdansez.com/
Donc, bien assis, plus au sens figuré que propre, et juste avant que nous puissions apprécier le programme triple que nous sommes venus voir, Stéphane Labbé, directeur général de Tangente, prend brièvement la parole. Lui qui d'habitude arbore un beau et grand sourire, cette fois, l'émotion semble l'inonder. D'une voix chargée d'émotion, donc, il nous invite à contribuer à la campagne de financement conjointe de son organisme, Tangente et de l'Agora de la Danse "Donnez Dansez". Il nous livre un bref mais vibrant plaidoyer et nous montre l'exemple. Bon, bon !!!! Moi qui croyait que l'avenir de la danse dans ce beau et nouveau building était garanti autant aux artistes/artisans qu'aux spectateurs de Montréal. Il semble qu'il y a quelque chose qui m'échappe. Pour une fois qu'un entracte me semble tomber à point, j'en profite pour trouver quelques réponses auprès de lui. Et une de ces réponses, semble implacable. À défaut de trouver du fric, pas mal de fric même, les prochaines saisons de Tangente, seront clairsemées et/ou les soirées assez coûteuses pour les spectateurs. Les principales victimes seraient ultimement les artistes qui se retrouveraient avec moins de chance d'être vus.
Bon OK, je comprends mieux. Les gouvernements mettent plus facilement (et les mots plus facilement devrait être remplacé par moins difficilement !) leur argent dans le contenant (les briques et le ciment), mais pas mal moins facilement dans le contenu !!!
Je regarde cela de plus près Stéphane et si vous aussi voulez le faire, voici le lien pour en apprendre plus et qui sait contribuez.
http://donnezdansez.com/
jeudi 3 novembre 2016
Sur mes pas en danse: parce que 25 ans, ça se fête !
En ce début de soirée, d'une journée bien remplie, mes pas me portent vers le M.A.I. (Montréal Arts Interculturels) qui sera le lieu de célébration du vingt-cinquième anniversaire de Sinha Danse. Cette compagnie, c'est d'abord le fait d'un homme, danseur et chorégraphe, Roger Sinha. Si mes pas m'ont amené à cet endroit c'est d'abord pour honorer une promesse à une personne qui pour l'occasion a exécuté un extrait d'une des créations de cet homme qui affirme "mes racines sont ma révolution." C'est aussi parce que mon intérêt pour la danse contemporaine est dû à la rencontre de deux de ses oeuvres qui m'avaient fait forte impression, il y a plusieurs années, dans une Maison de la Culture de Montréal. "Loha" et "Thok" étaient au programme et le coup de foudre avait été immédiat.
Photo de Michael Slobodian tirée du site de la compagnie Sinha Danse
Résonne en moi, "Loha" avec les gestes des deux interprètes accompagnés sur scène par ces musiciens aux rythmes d'ailleurs. Ma curiosité pour la découverte de ces univers chorégraphiques différents vient en bonne partie de cette soirée. Si par la suite, mes pas m'ont de plus en plus souvent amené vers des oeuvres chorégraphiques de tout horizon, j'ai pu apprécier, depuis, d'autres propositions de ce chorégraphe. Cet homme aux origines métissées, propose des moments spéciaux et particuliers colorés d'une gestuelle particulière.
Ma présence sera assez courte, puisqu'à la Place des Arts, je dois me rendre, mais suffisamment longue pour pouvoir d'abord apprécier les présentations inspirées et éclairantes de plusieurs dignitaires à propos de cet homme venu de loin qui est passé par Saskatoon et Toronto avant de s'installer ici à Montréal. Assez longtemps aussi pour pouvoir apprécier l'effort pour s'adresser à nous en français. Mais aussi assez longtemps pour tenir ma promesse et pouvoir assister dans cette salle toute intime du M.A.I. pour la présentation d'extraits d'oeuvres de son répertoire. Malheureusement, à cause de l'horaire quelque peu décalé, je ne pourrai assister qu'aux trois premiers, soit "From a Crack in the Earth... Light !" avec Alexia Bhéreur Lagounaris (elle était de la présentation originale, il y a quelques années), "Loha" avec Natasha Bakht, aussi présente à la création de l'oeuvre et "E-Razed" avec Naomie Weibe, Samarah McRorie et Roger Sinha au "cor". Trois extraits avec des transitions habilement amenées et qui permettent, selon moi, de bien saisir l'esprit des univers chorégraphique de cet homme.
Mais le temps passe, ne recule jamais et moi, par conséquent, je pars discrètement, en saluant tout intérieurement le parcours de cet homme et en lui souhaitant tout aussi intérieurement, comme bien d'autres l'ont fait avant moi, un autre 25 ans de présence dans notre monde chorégraphique montréalais. Bravo et merci monsieur Sinha !
Photo de Michael Slobodian tirée du site de la compagnie Sinha Danse
Résonne en moi, "Loha" avec les gestes des deux interprètes accompagnés sur scène par ces musiciens aux rythmes d'ailleurs. Ma curiosité pour la découverte de ces univers chorégraphiques différents vient en bonne partie de cette soirée. Si par la suite, mes pas m'ont de plus en plus souvent amené vers des oeuvres chorégraphiques de tout horizon, j'ai pu apprécier, depuis, d'autres propositions de ce chorégraphe. Cet homme aux origines métissées, propose des moments spéciaux et particuliers colorés d'une gestuelle particulière.
Ma présence sera assez courte, puisqu'à la Place des Arts, je dois me rendre, mais suffisamment longue pour pouvoir d'abord apprécier les présentations inspirées et éclairantes de plusieurs dignitaires à propos de cet homme venu de loin qui est passé par Saskatoon et Toronto avant de s'installer ici à Montréal. Assez longtemps aussi pour pouvoir apprécier l'effort pour s'adresser à nous en français. Mais aussi assez longtemps pour tenir ma promesse et pouvoir assister dans cette salle toute intime du M.A.I. pour la présentation d'extraits d'oeuvres de son répertoire. Malheureusement, à cause de l'horaire quelque peu décalé, je ne pourrai assister qu'aux trois premiers, soit "From a Crack in the Earth... Light !" avec Alexia Bhéreur Lagounaris (elle était de la présentation originale, il y a quelques années), "Loha" avec Natasha Bakht, aussi présente à la création de l'oeuvre et "E-Razed" avec Naomie Weibe, Samarah McRorie et Roger Sinha au "cor". Trois extraits avec des transitions habilement amenées et qui permettent, selon moi, de bien saisir l'esprit des univers chorégraphique de cet homme.
Mais le temps passe, ne recule jamais et moi, par conséquent, je pars discrètement, en saluant tout intérieurement le parcours de cet homme et en lui souhaitant tout aussi intérieurement, comme bien d'autres l'ont fait avant moi, un autre 25 ans de présence dans notre monde chorégraphique montréalais. Bravo et merci monsieur Sinha !
mercredi 2 novembre 2016
Sur mes pas en danse; une impressionnante rencontre avec la Nederlands Dans Theater
Après un début de soirée "danse" sur lequel je reviendrai, mes pas m'ont amené à la Salle Maisonneuve de la Place des Arts pour assister, en ce mardi soir, plein milieu de la semaine, à un programme triple de la renommée Nederland Danse Theater (ou NDT). Pour ma part, il y a 22 ans, lors de leur dernière visite, je n'y étais pas, mais à entendre et à lire, je savais que j'étais au bon endroit pour apprécier de la danse contemporaine. Ce progamme triple allait remplirmur à mur, ma soirée par les oeuvres, mais aussi par les entractes qui les accompagnent. Il y a un prix à payer, mais ma principale crainte était le bris de rythme que ce type de soirée peut amener, sans oublier que le lendemain matin, il faut aller travailler ! Si au final, les deux heures vingt minutes se sont étendues quelque peu, le spectateur que je suis a apprécié toute sa soirée, et voici pourquoi.
En première partie, "Sehnsucht" de Sol Leon, conseillère artistique et Paul Lightfoot, directeur artistique de la compagnie, signent cette première oeuvre. De ce titre en allemand qui veut dire aspiration, nous en découvrons une oeuvre dont la théâtralité s'impose à nous. Il y a ce couple dans cette habitation dont les repères varient et cet autre qui a une existence parallèle et qui semble avoir une influence. Leurs univers sont-ils vraiment parallèle ? Arrive le moment que le tout s'ouvre au monde réel ou rêvé, incarné par une dizaine de danseuses et danseurs. Personnages imaginés ou réels, allez savoir, parce que le tout reviendra dans ce petit espace à deux. Une oeuvre intelligente, selon moi, qui permet une interprétation personnelle de ce qui nous est présenté. Impossible de ne pas apprécier la scénographie techniquement complexe utilisée pour cette oeuvre, soit cette pièce qui tourne. Ces deux mondes parallèles captiveront tout comme ce personnage, interprété par Prince Credell qui s'avère fascinant jusqu'à la toute fin et même un peu plus.
Applaudissements et entracte. Moment néanmoins intéressant durant lequel, nous pouvons voir sortir de scène cet être énigmatique (toujours interprété par Prince Credell) et que de ma première rangée, je peux voir sous le rideau les manoeuvres des machinistes, une quinzaine, si je sais diviser trente pieds par deux, qui libèrent la scène des décors d'avant d'installer ceux pour la prochaine.
Une fois tout les spectateurs revenus à leur place et assis, "In the event" de la canadienne Crystal Pite, nous entraîne dans un monde sombre, éclairée par des éclairs sur toile de fond difficile à décrire, mais très facile à apprécier. Les gestes présentés, tout mécaniques soient-ils, sont animés par une humanité évidente. La musique immersive enrobe cet univers sombre qui s'avère comme le programme de la soirée l'annonce, soit une gestuelle puissante, articulée et incisive, sur une musique percussive. Peut-on survivre aux orages de notre vie ? La réponse de Crystal Pite mérite d'être vue et surtout appréciée.
Autre pause, un peu longue, je le concède, compte-tenu de l'heure. Mais tout le public prend, enfin, place et le rideau se lève sur le début de la troisième partie de la soirée, "Stop-Motion" de Sol Leon et Paul Lightfoot. Nous est présenté tout en haut de la scène à droite, la projection d'un portrait d'une jeune fille qui change et qui bouge. Sept ou huit personnages, j'ai perdu le compte, viendront évoluer pour nous présenter une histoire, j'en suis convaincu, même si cette histoire, je ne la saisie pas parfaitement. Cela ne diminue pas, pour autant, mon plaisir. D'autre part, cette musique de Max Richter, me séduit totalement et élève ma réceptivité aux mouvements d'une façon exponentielle. Il est tard, mais le temps ne compte plus durant cette oeuvre dont la poésie est aussi présente que la poussière soulevée, au sens propre, par les interprètes.
Je reviens un peu fatigué, mais surtout comblé de cette grande rencontre qui m'aura permis d'apprécier des interprètes de haut niveau qui de ma première rangée, j'aurai aussi apprécié les efforts déployés.
En première partie, "Sehnsucht" de Sol Leon, conseillère artistique et Paul Lightfoot, directeur artistique de la compagnie, signent cette première oeuvre. De ce titre en allemand qui veut dire aspiration, nous en découvrons une oeuvre dont la théâtralité s'impose à nous. Il y a ce couple dans cette habitation dont les repères varient et cet autre qui a une existence parallèle et qui semble avoir une influence. Leurs univers sont-ils vraiment parallèle ? Arrive le moment que le tout s'ouvre au monde réel ou rêvé, incarné par une dizaine de danseuses et danseurs. Personnages imaginés ou réels, allez savoir, parce que le tout reviendra dans ce petit espace à deux. Une oeuvre intelligente, selon moi, qui permet une interprétation personnelle de ce qui nous est présenté. Impossible de ne pas apprécier la scénographie techniquement complexe utilisée pour cette oeuvre, soit cette pièce qui tourne. Ces deux mondes parallèles captiveront tout comme ce personnage, interprété par Prince Credell qui s'avère fascinant jusqu'à la toute fin et même un peu plus.
Applaudissements et entracte. Moment néanmoins intéressant durant lequel, nous pouvons voir sortir de scène cet être énigmatique (toujours interprété par Prince Credell) et que de ma première rangée, je peux voir sous le rideau les manoeuvres des machinistes, une quinzaine, si je sais diviser trente pieds par deux, qui libèrent la scène des décors d'avant d'installer ceux pour la prochaine.
Une fois tout les spectateurs revenus à leur place et assis, "In the event" de la canadienne Crystal Pite, nous entraîne dans un monde sombre, éclairée par des éclairs sur toile de fond difficile à décrire, mais très facile à apprécier. Les gestes présentés, tout mécaniques soient-ils, sont animés par une humanité évidente. La musique immersive enrobe cet univers sombre qui s'avère comme le programme de la soirée l'annonce, soit une gestuelle puissante, articulée et incisive, sur une musique percussive. Peut-on survivre aux orages de notre vie ? La réponse de Crystal Pite mérite d'être vue et surtout appréciée.
Autre pause, un peu longue, je le concède, compte-tenu de l'heure. Mais tout le public prend, enfin, place et le rideau se lève sur le début de la troisième partie de la soirée, "Stop-Motion" de Sol Leon et Paul Lightfoot. Nous est présenté tout en haut de la scène à droite, la projection d'un portrait d'une jeune fille qui change et qui bouge. Sept ou huit personnages, j'ai perdu le compte, viendront évoluer pour nous présenter une histoire, j'en suis convaincu, même si cette histoire, je ne la saisie pas parfaitement. Cela ne diminue pas, pour autant, mon plaisir. D'autre part, cette musique de Max Richter, me séduit totalement et élève ma réceptivité aux mouvements d'une façon exponentielle. Il est tard, mais le temps ne compte plus durant cette oeuvre dont la poésie est aussi présente que la poussière soulevée, au sens propre, par les interprètes.
Je reviens un peu fatigué, mais surtout comblé de cette grande rencontre qui m'aura permis d'apprécier des interprètes de haut niveau qui de ma première rangée, j'aurai aussi apprécié les efforts déployés.
mardi 1 novembre 2016
Sur mes pas au cinéma:Tout à fait ébranlé par "Moi Nojoom, 10 ans, divorcée"
Au lendemain de mon visionnement de la comédie "La vache", mes pas m'ont ramené dans le même cinéma, dans la même salle et sur le même siège. Cette fois, le sujet était tout autre et était surtout beaucoup plus grave, à l'opposé du spectre. C'était pour découvrir l'histoire vraie et très troublante de cette petite fille, Nojoom au Yémen, mis sur grand écran par Khadija Al-Salami, elle même Yéménite et qui a vécu le même genre de situation.
Le tout commence rapidement lorsqu'on voit une petite fille (magnifique Reham Mohammed) fuir un homme qui la pourchasse et se rendre dans une cour de justice. Malgré que les procédures ne lui sont pas très claires, elle réussit à faire valoir sa cause auprès d'un juge. Ainsi donc, rapidement au dévoilement de son histoire, nous nous faisons notre idée et notre jugement est prêt à être entendu.
Mais, arrive le moment durant lequel nous est proposé une perspective autre et ce jugement que nous nous sommes faits se nuance quelque peu. Cette partie du film donne un sens fort et très particulier au verbe survivre qui est aussi la motivation de la réalisatrice, comme elle le déclarait en entrevue, pour combattre les méfaits de l'ignorance et des traditions dans son pays.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts/cinema/201610/13/01-5030092-le-mariage-force-de-fillettes-un-viol-encourage-selon-khadija-al-salami.php
Dans ce coin du monde (le Yémen), où la tradition, la religion et la non scolarisation sont des ingrédients qui produisent des situations de vie incompréhensibles et inacceptables pour nous occidentaux, telle que le mariage d'une jeune fille de 10 ans à un homme de vingt ans plus âgé.
Toute cette histoire est présentée sur fond de paysages arides et montagneux qui se doivent être vus sur grand écran. Si on doit quand même avouer que ce n'est pas la qualité du jeu des interprètes, l'authenticité qui s'en dégage enrobe fort adéquatement cette histoire.
À la fin de la projection, je suis resté assis longtemps, le plus longtemps possible avant la prochaine projection dans cette salle. Par la suite, j'en suis sorti "réviolté", (le mot est de moi et traduit au mieux, comme je me suis senti). Cette sensation ne m'a pas quitté plusieurs heures après et le fait d'être père de deux filles, en explique une partie. Me voici rendu capable d'aligner les mots et surtout de vous inviter à vous y rendre, parce que le combat de la réalisatrice, il faut l'appuyer et voir son film est le minimum raisonnable.
Le tout commence rapidement lorsqu'on voit une petite fille (magnifique Reham Mohammed) fuir un homme qui la pourchasse et se rendre dans une cour de justice. Malgré que les procédures ne lui sont pas très claires, elle réussit à faire valoir sa cause auprès d'un juge. Ainsi donc, rapidement au dévoilement de son histoire, nous nous faisons notre idée et notre jugement est prêt à être entendu.
Mais, arrive le moment durant lequel nous est proposé une perspective autre et ce jugement que nous nous sommes faits se nuance quelque peu. Cette partie du film donne un sens fort et très particulier au verbe survivre qui est aussi la motivation de la réalisatrice, comme elle le déclarait en entrevue, pour combattre les méfaits de l'ignorance et des traditions dans son pays.
http://www.lapresse.ca/le-soleil/arts/cinema/201610/13/01-5030092-le-mariage-force-de-fillettes-un-viol-encourage-selon-khadija-al-salami.php
Dans ce coin du monde (le Yémen), où la tradition, la religion et la non scolarisation sont des ingrédients qui produisent des situations de vie incompréhensibles et inacceptables pour nous occidentaux, telle que le mariage d'une jeune fille de 10 ans à un homme de vingt ans plus âgé.
Toute cette histoire est présentée sur fond de paysages arides et montagneux qui se doivent être vus sur grand écran. Si on doit quand même avouer que ce n'est pas la qualité du jeu des interprètes, l'authenticité qui s'en dégage enrobe fort adéquatement cette histoire.
À la fin de la projection, je suis resté assis longtemps, le plus longtemps possible avant la prochaine projection dans cette salle. Par la suite, j'en suis sorti "réviolté", (le mot est de moi et traduit au mieux, comme je me suis senti). Cette sensation ne m'a pas quitté plusieurs heures après et le fait d'être père de deux filles, en explique une partie. Me voici rendu capable d'aligner les mots et surtout de vous inviter à vous y rendre, parce que le combat de la réalisatrice, il faut l'appuyer et voir son film est le minimum raisonnable.
dimanche 30 octobre 2016
Sur mes pas au cinéma: Ha ! "La vache" !!!
Durant ce week-end pluvieux et assez tristounet, mes pas m'ont amené dans le confort d'une salle de cinéma, deux fois plutôt qu'une et dans la même salle et sur le même siège, du Cinéma Beaubien. Et je n'étais pas le seul, parce que de monde, la place en était remplie.
Débutons par le début, soit le premier film, et du titre de ce texte quelque peu ambigü. Vous vous attendez sûrement à quelques clarifications et cela est tout à fait légitime. Pour quiconque connaît cette expression sait déjà qu'elle est colorée d'admiration et vous auriez raison.
Ce film de Mohamed Hamidi, annoncée comme une comédie (réussie, selon les critiques), nous propose un road trip d'un algérien à travers la France. C'est le voyage "à pied" de Fatah, personnage sympathique (Fatsah Bouyahmed, tout à fait crédible) et de sa vache, Jacqueline, de son "petit" village en Algérie jusqu'à Paris pour participer au Salon de l'Agriculture qui revêt pour lui des allures de La Mecque.
Les rencontres seront nombreuses, les situations parfois quelque peu alambiquées, mais au final le tout amuse bien, fait rire même, avec des allures tout à fait sympathiques. Les us et coutumes traditionnels de ce village algérien nous seront habilement présentés et seront mis en contact avec la société 2.0. Si d'entrée de jeu, la participation de Jamel Debbouze et Lambert Wilson peut laisser sceptique, la suite met un bémol à ce scepticisme.
Au final, une oeuvre qui nous permet de passer des moments agréables. Une comédie qui s'avère légère mais sur fond sérieux, colorée d'émotions. Quoi demandez de mieux en ce début de saison plus froide ?
Débutons par le début, soit le premier film, et du titre de ce texte quelque peu ambigü. Vous vous attendez sûrement à quelques clarifications et cela est tout à fait légitime. Pour quiconque connaît cette expression sait déjà qu'elle est colorée d'admiration et vous auriez raison.
Ce film de Mohamed Hamidi, annoncée comme une comédie (réussie, selon les critiques), nous propose un road trip d'un algérien à travers la France. C'est le voyage "à pied" de Fatah, personnage sympathique (Fatsah Bouyahmed, tout à fait crédible) et de sa vache, Jacqueline, de son "petit" village en Algérie jusqu'à Paris pour participer au Salon de l'Agriculture qui revêt pour lui des allures de La Mecque.
Les rencontres seront nombreuses, les situations parfois quelque peu alambiquées, mais au final le tout amuse bien, fait rire même, avec des allures tout à fait sympathiques. Les us et coutumes traditionnels de ce village algérien nous seront habilement présentés et seront mis en contact avec la société 2.0. Si d'entrée de jeu, la participation de Jamel Debbouze et Lambert Wilson peut laisser sceptique, la suite met un bémol à ce scepticisme.
Au final, une oeuvre qui nous permet de passer des moments agréables. Une comédie qui s'avère légère mais sur fond sérieux, colorée d'émotions. Quoi demandez de mieux en ce début de saison plus froide ?
jeudi 27 octobre 2016
Sur mes pas de lecteur: à la suite de "La Jeune Épouse"
Depuis un certain temps, je lis beaucoup moins et lorsque je le fais, c'est avec une certaine lenteur, sinon une lenteur certaine. Lorsque j'entreprends la lecture d'une oeuvre, c'est soit que je découvre sur la couverture d'un livre le nom d'auteur ou d'auteure qui m'est particulièrement cher ou une oeuvre dont le titre me la rend incontournable ou que cette oeuvre me soit destinée par le destin. Sur ce point, je reviendra prochainement. Cette fois, cela a été un nom, Alessandro Baricco. Quiconque a déjà lu une oeuvre de cet auteur italien, dont les mémorables "Novencento : pianiste" et "Soie", pourra comprendre pourquoi sa plus récente oeuvre m'a attiré. Pour les autres, vous me permettez d'en ajouter un détail ou deux !
Alessandro Baricco sait raconter une histoire et nous garder captif du récit. Cette fois, avec "La Jeune Épouse", le plaisir a encore été au rendez-vous, malgré que je dois avouer que le récit est passé en arrière plan. Un peu plus de deux cent pages, deux cent vingt-quatre plus précisément, que j'ai lu lentement, très lentement, reprenant la lecture de plusieurs pages pour pouvoir apprécier l'écriture, le style élégant. Je dois noter ici que si l'oeuvre originale a été écrite en italien, Vincent Raynaud des Éditions Gallimard en a fait une traduction française qui me semble tout à fait fidèle.
Il y aura bien tout au long du récit des éléments déterminants qui permettront de mieux saisir le contour de ces personnages complexes et qui intéresseront. Mais, c'est dans la façon de les présenter avec les beaux mots et leur tournure qui me fascineront, me procurant, surtout, mon plaisir de lecture. Dans cette histoire, il y a la jeune épouse, promise, et sa famille, mais surtout celle de son fiancé. Pendant que lui est gardé en arrière-scène, nous faisons connaissance du Père, de la Mère, de la Fille et de Modesto, leur fidèle serviteur. Des pages délicieuses à découvrir le mode de vie de cette famille mais surtout leur histoire, surprenante. Les zones d'ombre nous sont éclairées par une plume fort habile. Que ce soit après une heure ou plusieurs jours plus tard, la reprise de la lecture de ce livre se fait facilement et avec un plaisir toujours plaisant et présent.
Mais ce livre possède une dernière page que nouslisons avec autant de plaisir que de regret. Mais restons positifs, il ouvre, espoir en tête, vers une prochaine oeuvre. Et ceux qui n'ont pas encore eut la chance de le lire, cet auteur, après "La Jeune Épouse", la liste est longue et remplie de belles surprises.
Alessandro Baricco sait raconter une histoire et nous garder captif du récit. Cette fois, avec "La Jeune Épouse", le plaisir a encore été au rendez-vous, malgré que je dois avouer que le récit est passé en arrière plan. Un peu plus de deux cent pages, deux cent vingt-quatre plus précisément, que j'ai lu lentement, très lentement, reprenant la lecture de plusieurs pages pour pouvoir apprécier l'écriture, le style élégant. Je dois noter ici que si l'oeuvre originale a été écrite en italien, Vincent Raynaud des Éditions Gallimard en a fait une traduction française qui me semble tout à fait fidèle.
Il y aura bien tout au long du récit des éléments déterminants qui permettront de mieux saisir le contour de ces personnages complexes et qui intéresseront. Mais, c'est dans la façon de les présenter avec les beaux mots et leur tournure qui me fascineront, me procurant, surtout, mon plaisir de lecture. Dans cette histoire, il y a la jeune épouse, promise, et sa famille, mais surtout celle de son fiancé. Pendant que lui est gardé en arrière-scène, nous faisons connaissance du Père, de la Mère, de la Fille et de Modesto, leur fidèle serviteur. Des pages délicieuses à découvrir le mode de vie de cette famille mais surtout leur histoire, surprenante. Les zones d'ombre nous sont éclairées par une plume fort habile. Que ce soit après une heure ou plusieurs jours plus tard, la reprise de la lecture de ce livre se fait facilement et avec un plaisir toujours plaisant et présent.
Mais ce livre possède une dernière page que nouslisons avec autant de plaisir que de regret. Mais restons positifs, il ouvre, espoir en tête, vers une prochaine oeuvre. Et ceux qui n'ont pas encore eut la chance de le lire, cet auteur, après "La Jeune Épouse", la liste est longue et remplie de belles surprises.
vendredi 21 octobre 2016
Sur mes pas en danse: plongé avec plaisir dans "Aqua Khoria"
Mes pas m'amenant vers la deuxième proposition de la saison de Danse-Cité et de Tangente (présentée conjointement avec la Société des Arts Technologiques (SAT)), j'ai eu le plaisir de plonger dans "Aqua Khoria" de Peter Trosztmer et Zack Settel. Si je ne connaissais pas Zack Settel, Peter Trosztmer, lui, ne m'était pas inconnu autant comme interprète que comme chorégraphe, quoi que ce dernier titre, selon moi, ne s'applique pas tout à fait à lui. En effet, il ratisse plus large que la scène qu'un public trouve devant lui et mériterait le titre de créateur-explorateur Il suffit de se rappeler "Box Tape", présenté loin des scènes habituelles dans un vieil immeuble de Griffintown et qui demandait la collaboration et la participation de chacun des spectateurs (encore que ce terme ne soit pas tout à fait approprié) pour faire l'oeuvre. À sa demande de mettre la main à la pâte, j'avais répondu avec enthousiasme et grand plaisir.
Photo: Sébastien Roy
Cette fois, il nous propose une oeuvre immersive utilisant le corps de l'interprète, avec des quelques accessoires, pour nous entraîner dans un voyage dans un univers projeté sur la Satosphère qui nous entoure tout autour. Une oeuvre qui encore une fois délaisse la scène traditionnelle pour nous entraîner dans un voyage au fond des mers, dont il sera le guide. Assis sur un banc-coussin, tout autour d'un espace dont le milieu est occupé par un étang d'eau, nous attendons le début de l'expédition.
Nous partirons sur une mer calme qui peu à peu deviendra agitée. Nous plongerons, ensuite, dans les eaux pour y découvrir la faune qui l'habite.
Pause....
Dans cette plongée virtuelle, j'ai vécu une première. Pour la première fois durant une présentation de "danse", donc, j'ai ressenti une réelle sensation d'oppression physique, à la limite du confort, qui m'a coupé la respiration quelques secondes. Bravo messieurs !
Fin de la pause ...
Dans cette plongée, nous allons toujours plus bas jusqu'à la noirceur totale et dans des grottes aux stalactites bien affirmés. Nous serons engloutis par un mammifère majestueux et non menaçant. Guidé par notre accompagnateur, le plaisir de ressentir est bien présent. Mais toute bonne chose ayant une fin, il faut remonter et c'est par un vortex tout puissant que nous émergerons à l'air libre dans la noirceur de la nuit.
De cette excursion, dans un univers aqueux immersif, j'en reviens satisfait et ravi. Je n'ai aucun doute que la complexité des technologies utilisées et des ressources nécessaires pour les amener vers cette oeuvre achevée demandait la collaboration technique et financière des trois organismes impliqués.
J'ai déjà hâte à la prochaine fois, Peter.
Cependant, l'expérience aurait pu être encore meilleure pour moi, si de ma place, le bruit ambiant de la salle à manger, juste derrière, n'avait pas été aussi envahissant et que deux personnes debout à l'intérieur et près de la porte n'avaient pas autant échangé tout au long de la présentation. Rien pour gâcher le tout, mais assez pour y mettre un léger bémol.
Photo: Sébastien Roy
Cette fois, il nous propose une oeuvre immersive utilisant le corps de l'interprète, avec des quelques accessoires, pour nous entraîner dans un voyage dans un univers projeté sur la Satosphère qui nous entoure tout autour. Une oeuvre qui encore une fois délaisse la scène traditionnelle pour nous entraîner dans un voyage au fond des mers, dont il sera le guide. Assis sur un banc-coussin, tout autour d'un espace dont le milieu est occupé par un étang d'eau, nous attendons le début de l'expédition.
Nous partirons sur une mer calme qui peu à peu deviendra agitée. Nous plongerons, ensuite, dans les eaux pour y découvrir la faune qui l'habite.
Pause....
Dans cette plongée virtuelle, j'ai vécu une première. Pour la première fois durant une présentation de "danse", donc, j'ai ressenti une réelle sensation d'oppression physique, à la limite du confort, qui m'a coupé la respiration quelques secondes. Bravo messieurs !
Fin de la pause ...
Dans cette plongée, nous allons toujours plus bas jusqu'à la noirceur totale et dans des grottes aux stalactites bien affirmés. Nous serons engloutis par un mammifère majestueux et non menaçant. Guidé par notre accompagnateur, le plaisir de ressentir est bien présent. Mais toute bonne chose ayant une fin, il faut remonter et c'est par un vortex tout puissant que nous émergerons à l'air libre dans la noirceur de la nuit.
De cette excursion, dans un univers aqueux immersif, j'en reviens satisfait et ravi. Je n'ai aucun doute que la complexité des technologies utilisées et des ressources nécessaires pour les amener vers cette oeuvre achevée demandait la collaboration technique et financière des trois organismes impliqués.
J'ai déjà hâte à la prochaine fois, Peter.
Cependant, l'expérience aurait pu être encore meilleure pour moi, si de ma place, le bruit ambiant de la salle à manger, juste derrière, n'avait pas été aussi envahissant et que deux personnes debout à l'intérieur et près de la porte n'avaient pas autant échangé tout au long de la présentation. Rien pour gâcher le tout, mais assez pour y mettre un léger bémol.
jeudi 20 octobre 2016
Sur mes pas en danse: un ensemble "Ensemble" fort instructif et surtout intéressant
Au risque de proposer un détour que certains pourraient trouver superfétatoire, je ferai un bout de chemin dans un domaine de la chimie qui me plait particulièrement, celui des mécanismes de réaction chimique. Illustrer comment une molécule d'alcool (d'odeur assez ordinaire) s'accocie avec une autre d'acide carboxylique (qui elle, possède une odeur désagréable, pensez au vinaigre) pour devenir une molécule d'ester à l'arôme invitante et agréable, voilà le rôle d'un prof de chimie. Pour transmettre ces informations, il utilisera une écriture stylisée et des symboles selon des codes que ses élèves comprendront après quelques efforts. Il leur sera demandé d'en limiter leur interprétation et de fidèlement retransmettre les mouvements des molécules soumis aux aléas des rencontres et des collisions qui en résultent pour une transformation de la matière. Le tout pourra sembler opaque aux non-initiés et pas question de les blâmer.
@ Nathalie St-Pierre
Ainsi donc, lorsque mes pas m'ont amené vers le département de danse de l'UQAM pour découvrir sa proposition de mi-session (une première pour moi qui suis habitué aux oeuvres de fin de session), rien ne me préparait à découvrir avec "Ensemble", une illustration "pédagogique" fort éclairante et similaire à ma perspective chimique du début. Cette oeuvre conçue par leur prof Armando Menicacci avec la collaboration de Marc-André Cossette est interprétée par les 20 finissantes-finissant du baccalauréat en danse. Cette pièce chorégraphique pour huit interprètes et logiciel génératif nous est proposée en deux temps pour une durée de deux heures qui passent très vite. En entrée de jeu, le "prof" nous indique, assis tout autour de l'espace danse qu'il nous laissera nous faire une idée sur le lien entre les mouvements que nous verrons et ce qui sera projeté sur les quatre écrans de chaque côté de la salle. Par la suite, il nous expliquera comment le tout se passe avec tous les codes d'interprétation. pour par la suite, mieux comprendre les liens.
Petite parenthèse personnelle, voilà une brillante méthode pédagogique qui propose deux approches différentes sur un même sujet qui mérite que je m'en inspire (merci, prof Menicacci !).
Bon, revenons dans la salle, sur mon siège sur un des quatre côtés de la scène. J'y resterai toute la première partie, malgré les invitations de circuler durant la prestation. Le tout commence, par sous-groupes de six, les interprètes évoluent en solo, en duo ou en groupe, selon des indications projetés sur les écrans, en déduis-je, après un certain temps. Sur l'écran face à moi et les autres, il y a des points de différentes couleurs qui se déplacent, clignotent et disparaissent. De couleurs différentes aussi des bandes qui apparaissent sur les deux côtés et des "mots", tels que "Tensions" "utiliser la voix", "en contrepoint" et aussi "le plus important est facilement oublié". Il y a un sens, je le pressens, mais les mouvements fort expressifs et surtout bien présentés me compliquent la mise en relation. Après un certain temps, ma décision est prise, je lâche le cérébral et je me concentre sur les mouvements et les relations entre les interprètes. Le spectateur assume sa décision et est heureux !
Arrive la fin de la première partie et le moment de l'explication des codes. Ah oui ! Je comprends et apprécie d'autant plus ce que l'on demande à ces élèves. Petite pause et début de la deuxième partie, je change de place et de perspective. Fort des explications, mes yeux naviguent de l'écran face à moi aux prestations,parce que là, je peux faire les bons liens. Ma détermination faiblit, parce que c'est les mouvements, parfois accompagnés de paroles qui m'intéressent le plus. Par conséquent, "au diable" l'écran que je laisse à ces élèves qui savent l'utiliser, eux ! Mon allégeance se fait aux gestes et y restera fidèle jusqu'à la fin.
La soirée me réservera une surprise et un gros plaisir. La trame sonore, en ce mercredi 19 octobre, nous présentera un extrait, en direct, du débat Clinton-Trump et aussi un extrait d'une pièce qui a fait vibrer l'adolescent que j'ai été, "Maggot Brain" du groupe Funkadelic. Et ce n'est pas la seule fois que mon corps s'est mis à vibrer en phase avec les interprètes.
Au final, une très belle soirée aussi intéressante qu'instructive grâce au prof, mais aussi à chacunes et chacun des élèves que je nommerai parce qu'ils le méritent bien. Alors, Ornella Anquez, Myriam Arsenault, Mélanie Boisliveau, Isabelle Boudreau, Stéphanie Boulay, Nancy Boyer, Tanya Dolbec, Maïté Fournel, Laurence Gratton, Christine Heyraud, Alexandra Kelly, Kim Lacoste, Julie Lédée, Sabrika Leduc, Juliette Le Foll, Charles-Alexandre Lévesque, Judith Messier, Marilou Morin, Émilie-Claude Saint-Amour Maillé et Natasha Woytiuk. Nous nous donnons rendez-vous en décembre (du 14 au 17 décembre), promis, parce que ensemble, le plaisir y est !
@ Nathalie St-Pierre
Ainsi donc, lorsque mes pas m'ont amené vers le département de danse de l'UQAM pour découvrir sa proposition de mi-session (une première pour moi qui suis habitué aux oeuvres de fin de session), rien ne me préparait à découvrir avec "Ensemble", une illustration "pédagogique" fort éclairante et similaire à ma perspective chimique du début. Cette oeuvre conçue par leur prof Armando Menicacci avec la collaboration de Marc-André Cossette est interprétée par les 20 finissantes-finissant du baccalauréat en danse. Cette pièce chorégraphique pour huit interprètes et logiciel génératif nous est proposée en deux temps pour une durée de deux heures qui passent très vite. En entrée de jeu, le "prof" nous indique, assis tout autour de l'espace danse qu'il nous laissera nous faire une idée sur le lien entre les mouvements que nous verrons et ce qui sera projeté sur les quatre écrans de chaque côté de la salle. Par la suite, il nous expliquera comment le tout se passe avec tous les codes d'interprétation. pour par la suite, mieux comprendre les liens.
Petite parenthèse personnelle, voilà une brillante méthode pédagogique qui propose deux approches différentes sur un même sujet qui mérite que je m'en inspire (merci, prof Menicacci !).
Bon, revenons dans la salle, sur mon siège sur un des quatre côtés de la scène. J'y resterai toute la première partie, malgré les invitations de circuler durant la prestation. Le tout commence, par sous-groupes de six, les interprètes évoluent en solo, en duo ou en groupe, selon des indications projetés sur les écrans, en déduis-je, après un certain temps. Sur l'écran face à moi et les autres, il y a des points de différentes couleurs qui se déplacent, clignotent et disparaissent. De couleurs différentes aussi des bandes qui apparaissent sur les deux côtés et des "mots", tels que "Tensions" "utiliser la voix", "en contrepoint" et aussi "le plus important est facilement oublié". Il y a un sens, je le pressens, mais les mouvements fort expressifs et surtout bien présentés me compliquent la mise en relation. Après un certain temps, ma décision est prise, je lâche le cérébral et je me concentre sur les mouvements et les relations entre les interprètes. Le spectateur assume sa décision et est heureux !
Arrive la fin de la première partie et le moment de l'explication des codes. Ah oui ! Je comprends et apprécie d'autant plus ce que l'on demande à ces élèves. Petite pause et début de la deuxième partie, je change de place et de perspective. Fort des explications, mes yeux naviguent de l'écran face à moi aux prestations,parce que là, je peux faire les bons liens. Ma détermination faiblit, parce que c'est les mouvements, parfois accompagnés de paroles qui m'intéressent le plus. Par conséquent, "au diable" l'écran que je laisse à ces élèves qui savent l'utiliser, eux ! Mon allégeance se fait aux gestes et y restera fidèle jusqu'à la fin.
La soirée me réservera une surprise et un gros plaisir. La trame sonore, en ce mercredi 19 octobre, nous présentera un extrait, en direct, du débat Clinton-Trump et aussi un extrait d'une pièce qui a fait vibrer l'adolescent que j'ai été, "Maggot Brain" du groupe Funkadelic. Et ce n'est pas la seule fois que mon corps s'est mis à vibrer en phase avec les interprètes.
Au final, une très belle soirée aussi intéressante qu'instructive grâce au prof, mais aussi à chacunes et chacun des élèves que je nommerai parce qu'ils le méritent bien. Alors, Ornella Anquez, Myriam Arsenault, Mélanie Boisliveau, Isabelle Boudreau, Stéphanie Boulay, Nancy Boyer, Tanya Dolbec, Maïté Fournel, Laurence Gratton, Christine Heyraud, Alexandra Kelly, Kim Lacoste, Julie Lédée, Sabrika Leduc, Juliette Le Foll, Charles-Alexandre Lévesque, Judith Messier, Marilou Morin, Émilie-Claude Saint-Amour Maillé et Natasha Woytiuk. Nous nous donnons rendez-vous en décembre (du 14 au 17 décembre), promis, parce que ensemble, le plaisir y est !
dimanche 16 octobre 2016
Sur mes pas en danse: de souvenirs et d'intimité avec "Hunter"
Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'à l'Usine C pour assister à "Hunter" de Meg Stuart, j'étais averti. Grâce à Catherine Lalonde (Le Devoir du 14 octobre), je savais que l'oeuvre que j'allais découvrir serait "dense et exigeante". Je dois l'admettre que contrairement à bien d'autres, j'aime lire les critiques sur une oeuvre que je vais aller voir. S'il m'arrive parfois de le regretter, cette fois, comme la plupart du temps, cela me prépare mieux à apprécier ce que je verrai. C'est d'autant plus vrai que ma condition psychologique, et physique aussi, ne mettaient pas toutes les chances de mon côté pour maximiser ma réceptivité et mon appréciation éventuelle. Mais bien préparé à cette rencontre, elle s'est très bien passée et pour cela, merci, Catherine Lalonde !
Il en reste que de cette chorégraphe, j'en connaissais le nom et de vague souvenirs d'une ou deux oeuvres que j'avais vues d'elle. Il en reste que les minutes précédant le début de la présentation m'a permis de constater l'importance de cette grande dame et que sa rencontre allait être importante, parce que de chorégraphes et interprètes, les sièges de spectateurs en regorgeaient.
Hunter / Meg Stuart / Damaged Goods
Dès mon arrivée dans la salle, je prend place en première rangée juste derrière la chorégraphe-interprète. Elle est assise, dos à moi, bricolant un collage qui de ma perspective semble un empilement d'images-souvenirs qui est projeté sur l'écran en arrière-scène. Comme bien souvent dans la vie, certains de ses souvenirs s'envolent en fumée et ne laissent de trace que les volutés de cendres rapidement dissipées. Je dois avouer que dès ce premier tableau, j'ai été touché à un endroit peu habituel. En effet, si les oeuvres, normalement, me touchent le coeur ou la raison juste après les yeux, cette fois, celle-ci semblait se diriger quelque part ailleurs. Où me demanderez-vous ? Impossible de le préciser, mon corps et surtout ma tête recèle, même pour moi aussi, des zones inexplorées. Il en reste que j'avais l'impression, dès cette introduction que "Hunter" me présenterait une chasse aux souvenirs, des souvenirs qui s'empilent, des souvenirs qui nous échappent. des souvenirs qui nous laissent des traces même une fois oubliés, comme des pas sur le sol ou dans la neige. De souvenirs aussi que l'on conserve précieusement quelque part en nous et ses souvenirs conservés n'étant pas les plus importants, ni les plus significatifs. Et la suite m'a montré que j'avais raison. Aussi des souvenirs qui, allez donc savoir, ont choisi de nous choisir. Voilà un des messages que cette femme qui a vécu m'a transmis tout autant en gestes qu'en paroles tout au long de ces 90 minutes de sa présence sur scène, parfois tout à côté de moi, me jetant un regard ou eux, j'en suis convaincu.
Pour cela, elle a utilisé des mouvements tout simples, des accessoires plus ou moins complexes, des vêtements plus ou moins surprenants, dans une oeuvre "exigeante et dense", merci Catherine de m'en avoir averti. Pas toujours facile de la suivre, exigeant, mais toujours captivant. Lorsqu'une personne d'expérience s'ouvre à nous, comment peut-on rester indifférent ?
Au final, je ne saurais dire si j'ai aimé, mais pour tout l'or du monde, je n'aurais pas voulu être ailleurs. Cette femme s'est "offerte" et quelque part en moi, en zone inexplorée, elle a ouvert de nouveaux chemins.
Il en reste que de cette chorégraphe, j'en connaissais le nom et de vague souvenirs d'une ou deux oeuvres que j'avais vues d'elle. Il en reste que les minutes précédant le début de la présentation m'a permis de constater l'importance de cette grande dame et que sa rencontre allait être importante, parce que de chorégraphes et interprètes, les sièges de spectateurs en regorgeaient.
Hunter / Meg Stuart / Damaged Goods
Photo / © Iris Janke
Pour cela, elle a utilisé des mouvements tout simples, des accessoires plus ou moins complexes, des vêtements plus ou moins surprenants, dans une oeuvre "exigeante et dense", merci Catherine de m'en avoir averti. Pas toujours facile de la suivre, exigeant, mais toujours captivant. Lorsqu'une personne d'expérience s'ouvre à nous, comment peut-on rester indifférent ?
Au final, je ne saurais dire si j'ai aimé, mais pour tout l'or du monde, je n'aurais pas voulu être ailleurs. Cette femme s'est "offerte" et quelque part en moi, en zone inexplorée, elle a ouvert de nouveaux chemins.