Parmi tous les bons coups que la gang de Tangente nous présente, je m'en voudrais de ne pas mentionner celui des titres des soirées qu'elle nous propose. Des titres fort évocateurs qui traduisent bien en un mot ou une courte expression le fil commun des oeuvres au programme. Après les récentes "Idéations ludiques", titre décrivant très bien les trois oeuvres qui nous ont été présentées, nous avions droit à une soirée toute "Sensorialités". Trois oeuvres qui nous ont proposé de nous laisser aller à découvrir des réalités sensorielles variées.
En entrée de jeu, "Aisthesis" de Josiane Fortin avec Myriam Tremblay-Quévillon et Antoine Turmine nous entraîme dans une oeuvre essentiellement intérieure. Nous sommes proches, tout autour des interprètes, les enfermant dans notre monde perceptuel dans lequel ils évoluent tout en douceur dans une ombre veloutée. Pour ma part, j'ai laissé ma rationalité de côté assez rapidement pour me laisser porter par leurs mouvements. Ce qui au final, s'est avéré très agréable.
Pause et sortie de la salle.
Au retour, nous prenons place dans les estrades, pour la deuxième partie "Viscosité", principale raison de ma présence à cette soirée. Oeuvre de Anne-Flore De Rochambeau, interprétée par Liane Thériault, Marijoe Foucher, Keven Lee, Marine Rixhon et Gabriel Painchaud que j'avais vue précédemment dans ma maison de la Culture et qui avait remporté un prix "Parcours Scène".
Une oeuvre qui de mes souvenirs a quelque peu évolué tout en gardant sa texture initiale. Une oeuvre en trois temps qui pour le prof de chimie que je suis, illustre bien différents états de fluidité et d'adhésion d'un liquide et la viscosité qui les caractérise. Une oeuvre en trois temps qui montrent tout aussi bien l'interaction entre les interprètes que celles avec la surface sur laquelle ils évoluent. Je suis d'avis et je ne suis pas le seul que la principale qualité de cette oeuvre sans en être la seule est l'utilisation des mouvements au sol. Mouvements captivants et fascinants qui montrent une évolution de la matière corporelle utilisée, tout cela par sous les éclairages "fort éclairants" de Hugo Dalphond. Si la première oeuvre de la soirée était essentiellement intérieure, "Viscosité" autant par son titre que par son propos est, elle, portée vers l'extérieur, vers nous.
Photo : Denis Martin
Autre pause et nouvelle sortie de la salle.
Au retour, nous sommes invités sur la scène pour "Sand Body" de et par Meryem Alaoui. Oeuvre que le feuillet de la soirée décrit comme "à mi-chemin entre la performance et la danse" m'aura laissé quelque peu dubitatif sur les intentions de la créatrice qui nous propose de savourer le moment présent. Elle nous demande un abandon de nos sens, jusqu'à nous demander régulièrement de nous fermer les yeux. Sa démarche ne m'est pas apparue évidente, même avec les yeux bien ouverts et avoir lu le but de sa démarche. Et lorsqu'elle quitte la scène, nous avons les yeux fermés et après un ceertain temps d'incertitude, j'ouvre les miens. Je me retrouve sur une scène qui se dégarnit peu à peu et discrètement de ses spectateurs qui m'induisent dans leurs mouvements vers la sortie, tout en laissant derrière moi, des volutes de mystères sur la fin de cette oeuvre.
Une sortie danse qui confirme que Tangente est un laboratoire de mouvements qui nous permet de faire toutes sortes de découvertes.
mardi 28 mars 2017
lundi 27 mars 2017
Sur mes pas en danse:vers une présentation en cours de création d'une oeuvre
L'histoire, au final, est toute simple et se décline dans une boucle en quatre temps que voici.
Je suis invité à une première, durant laquelle je rencontre une qui me présente l'autre qui à son tour m'invite à son "Studio ouvert". Une invitation particulière et très spéciale pour le spectateur curieux que je suis, puisqu'elle consiste à assister et apporter son point de vue sur une oeuvre en création. Invitation que j'ai bien sûr acceptée et qui au final, s'est avérée une expérience que j'ai bien appréciée. Puisqu'elle est en création, pas question de faire porter mon propos sur l'oeuvre elle-même, mais plutôt sur mes constats comme témoin surtout, mais aussi comme participant.
C'est donc dans une salle de création que mes pas se retrouvent sans leurs bottes d'hiver, laissées au vestiaire qui lui, l'hiver, reste bien présent, malgré la date bien ferme de son supposé départ. La grande salle de répétition/création est séparée en deux par une rangée de chaises au milieu. La quinzaine de personnes présentes a d'abord droit une courte mais instructive présentation de la chorégraphe. Elle fait le point sur l'état d'avancement de la création, loin de sa finalisation, avec tout son lot de décisions à prendre, Brève pause et la présentation débute. Pendant presque une heure, nous avons droit au résultat de ces quelques semaines de création. Et, selon moi, c'est fichtrement prometteur et surtout original. Une fois la présentation terminée, nous sommes invités à rester et à transmettre à toute l'équipe présente, nos impressions sur ce qui nous a été présenté. On nous rappelle la raison de notre présence, pour avoir du sens, il ne suffit donc pas, à une oeuvre d'être éloquente à sa chorégraphe ! Parmi les personnes invitées, il y a des professionnels du milieu qui transmettent leurs perceptions et leurs commentaires. Je peux constater l'ouverture de la chorégraphe aux commentaires exprimés et aussi ses incertitudes devant les orientations possibles qu'elle pourrait donner à son oeuvre. Pour ma part, je me suis permis de transmettre ma réaction, très "spectateur" face à ce que j'ai vu. La discussion se poursuit, très intéressante, pendant que la collation se promène d'une personne à l'autre, ce qui me permet de mieux comprendre les différents aspects de la création chorégraphique. Le temps passe inéluctablement et je dois partir, heureux d'avoir eu le privilège de découvrir une oeuvre en création. Pour cela, merci Marie Béland ! Je suis aussi très curieux aussi d'anticiper ce que le processus créatif et son lot de travail d'ici là aura donné, lorsque nous aurons le plaisir de découvrir officiellement le produit final sur une scène. Soyez sans crainte, je vous tiens au courant.
Je suis invité à une première, durant laquelle je rencontre une qui me présente l'autre qui à son tour m'invite à son "Studio ouvert". Une invitation particulière et très spéciale pour le spectateur curieux que je suis, puisqu'elle consiste à assister et apporter son point de vue sur une oeuvre en création. Invitation que j'ai bien sûr acceptée et qui au final, s'est avérée une expérience que j'ai bien appréciée. Puisqu'elle est en création, pas question de faire porter mon propos sur l'oeuvre elle-même, mais plutôt sur mes constats comme témoin surtout, mais aussi comme participant.
C'est donc dans une salle de création que mes pas se retrouvent sans leurs bottes d'hiver, laissées au vestiaire qui lui, l'hiver, reste bien présent, malgré la date bien ferme de son supposé départ. La grande salle de répétition/création est séparée en deux par une rangée de chaises au milieu. La quinzaine de personnes présentes a d'abord droit une courte mais instructive présentation de la chorégraphe. Elle fait le point sur l'état d'avancement de la création, loin de sa finalisation, avec tout son lot de décisions à prendre, Brève pause et la présentation débute. Pendant presque une heure, nous avons droit au résultat de ces quelques semaines de création. Et, selon moi, c'est fichtrement prometteur et surtout original. Une fois la présentation terminée, nous sommes invités à rester et à transmettre à toute l'équipe présente, nos impressions sur ce qui nous a été présenté. On nous rappelle la raison de notre présence, pour avoir du sens, il ne suffit donc pas, à une oeuvre d'être éloquente à sa chorégraphe ! Parmi les personnes invitées, il y a des professionnels du milieu qui transmettent leurs perceptions et leurs commentaires. Je peux constater l'ouverture de la chorégraphe aux commentaires exprimés et aussi ses incertitudes devant les orientations possibles qu'elle pourrait donner à son oeuvre. Pour ma part, je me suis permis de transmettre ma réaction, très "spectateur" face à ce que j'ai vu. La discussion se poursuit, très intéressante, pendant que la collation se promène d'une personne à l'autre, ce qui me permet de mieux comprendre les différents aspects de la création chorégraphique. Le temps passe inéluctablement et je dois partir, heureux d'avoir eu le privilège de découvrir une oeuvre en création. Pour cela, merci Marie Béland ! Je suis aussi très curieux aussi d'anticiper ce que le processus créatif et son lot de travail d'ici là aura donné, lorsque nous aurons le plaisir de découvrir officiellement le produit final sur une scène. Soyez sans crainte, je vous tiens au courant.
mercredi 22 mars 2017
Sur mes pas en danse: "Polis" tout de noir coloré
Répondant à l'invitation des gens de l'Agora de la Danse, je me suis rendu à l'espace Paul-André-Fortier de l'Édifice Wilder pour découvrir les derniers pas en résidence de la compagnie française L'Anthracite d'Emmanuel Eggermont. Au programme, des extraits de son oeuvre en création "Polis". Cette oeuvre, comme une boule neige s'est enrichie couches après couches, lors de résidence dans un grand nombre de villes européennes et qui a terminée sa route ici à Montréal. La première de cette oeuvre sera présentée à Roubaix (France), le 30 mars prochain, soit presque tout de suite. C'est donc une oeuvre rendue à maturité que j'ai pu appréciée avec une vingtaine de personnes dans cet espace lumineux. Pour peu que l'on soit perspicace, vous ne serez pas surpris de savoir que le noir est la couleur (si couleur elle est !) de prédilection de cette compagnie. Cela s'est donc traduit par des vêtements noirs et des accessoires noirs avec un mur noir tout en arrière. Il y aura bien le plancher de bois clair et les autres murs, sans oublier les fenêtres partiellement obstruées de vert, mais en présentation, nous l'avons su plus tard, le noir sera totalement dominant.
Ji-hyé Jung dans Πόλις (Polis) © L’Anthracite
Une fois assis, sur un fond musical atmosphérique, les interprètes, tout de noir vêtus, arrivent à tour de rôle suivant une bande noire qui deviendra la leur. L'urbanité, inspiration de cette oeuvre, est déjà fort évidente. Par la suite, les différents personnages évolueront dans l'espace dans trois parties, la première individuellement, dans la deuxième collectivement et enfin dans la troisième individuellement. Leurs gestes sont parfois mécaniques, d'autres fois plus libres. Ils modifieront leurs gestes et leurs habillements tout au long avec des gestes qui dénotent la personnalité des personnages. Comme il arrive parfois, les circonstances ont produit un effet fort réussi. Pendant la représentation, les rayons de soleil à travers les vitres, produisaient à certains moments des effets lumineux qui avaient tout des codes barres sur le plancher et sur lesquels les interprètes (Laura Dufour, Emmanuel Eggermont, Jihyé Jung, Manuel Rodriguez et Nina Santes) se promenaient. Effets d'éclairage naturel qui mériteraient qu'on les reproduise dans l'oeuvre complète dont une des significations possibles que j'y ai vue, est le codage de nos comportements urbains.
Une sortie danse qui exigeait un effort pour se rendre en cette fin d'après-midi , mais qui en échange produisait un effet apaisant par l'observation de "tous les acteurs de cette cité chorégraphique en construction comme autant de microcosmes à examiner", dixit, fort justement, le feuillet.
Ji-hyé Jung dans Πόλις (Polis) © L’Anthracite
Une fois assis, sur un fond musical atmosphérique, les interprètes, tout de noir vêtus, arrivent à tour de rôle suivant une bande noire qui deviendra la leur. L'urbanité, inspiration de cette oeuvre, est déjà fort évidente. Par la suite, les différents personnages évolueront dans l'espace dans trois parties, la première individuellement, dans la deuxième collectivement et enfin dans la troisième individuellement. Leurs gestes sont parfois mécaniques, d'autres fois plus libres. Ils modifieront leurs gestes et leurs habillements tout au long avec des gestes qui dénotent la personnalité des personnages. Comme il arrive parfois, les circonstances ont produit un effet fort réussi. Pendant la représentation, les rayons de soleil à travers les vitres, produisaient à certains moments des effets lumineux qui avaient tout des codes barres sur le plancher et sur lesquels les interprètes (Laura Dufour, Emmanuel Eggermont, Jihyé Jung, Manuel Rodriguez et Nina Santes) se promenaient. Effets d'éclairage naturel qui mériteraient qu'on les reproduise dans l'oeuvre complète dont une des significations possibles que j'y ai vue, est le codage de nos comportements urbains.
Une sortie danse qui exigeait un effort pour se rendre en cette fin d'après-midi , mais qui en échange produisait un effet apaisant par l'observation de "tous les acteurs de cette cité chorégraphique en construction comme autant de microcosmes à examiner", dixit, fort justement, le feuillet.
lundi 20 mars 2017
Sur mes pas en danse: "Idéations ludiques", effectivement !
Tout amateur de danse quelque peu averti sait fort bien que lorsqu'il se rend à une soirée de Tangente, les pas qu'il fera l'amènera à faire des découvertes qui seront souvent surprenantes. Et si la soirée a pour titre "Idéations ludiques", elle risque de prendre une "drôle" de tangente et c'est effectivement ce que le spectateur que je suis a pu découvrir.
Je contextualise, parce que voyez-vous, le contexte, en cette soirée d'un hiver qu avait fait des siennes, quelques heures plus tôt est important pour comprendre ma réceptibilité. Je suis debout depuis très tôt le matin et la journée a été fort exigeante. Par conséquent, mon éveil face à la découverte est en mode "veille" et le programme de la soirée annonce une longue soirée avec trois oeuvres d'une trentaine de minutes en plus d'un entracte. Cette soirée risque d'être longue, très longue pour le spectateur que je suis. Ainsi donc, le défi est grand pour les trois équipes de chorégraphes/interprètes qui sont au programme afin de me faire oublier la lassitude qui me guette, dûe à ma fatigue latente et de me faire provoquer un ou des éblouissements. Alors, me demanderez-vous ? Cette soirée, je l'ai bien appréciée, voici pourquoi.
Esther Rousseau-Morin et Nathan Yaffe. Photo: Frédéric Chais
Dès l'entrée dans la salle pour "Facing away from that which is coming" (de Andréa de Keijzer et Erin Robinson du Je suis Julio), est présent face à nous, Nathan Yaffe qui sera rejoint un peu plus tard par Esther Rousseau-Morin. Tout en arrière de la scène, bien alignés comme des soldats, une série d'accessoires (rouleau de papier, fruits, bol, cellulaire et bien d'autres objets sans lien entre eux, sinon très improbables) et tout en haut, deux horloges siamoises et tout aussi symétriques dans leur asymétrie qui indiquent juste avant le début, 19h28 pour l'une et 14h32 pour l'autre). La dualité semble être au programme et, effectivement, elle le sera, déclinée de différentes façons. Dans ces dualités, nous spectateurs, nous sommes inclus et les fous rires à peine contenus de Nathan le démontraient bien. De cette oeuvre en trois temps, j'en a apprécié la première partie, mais surtout la troisième. Je retiens de la première partie qui illustre fort éloquemment que même si l'on sait ce qui nous attend, notre réaction n'en est pas moins grande. Après une deuxième partie quelque peu "grotesque !", selon moi, l'oeuvre retombe dans "ma cour" avec deux tableaux qui m'ont complètement captivé. D'abord, celui dans lequel lui demandait à elle, les yeux fermés, de le suivre et refaire ses mouvements. Ensuite, celui durant lequel, le jeu des mains n'avaient rien de malin, mais avaient plutôt du divin. Le temps avait fait son chemin dans les deux sens sur cette horloge tout en haut et en fin de programme les deux grandes aiguilles s'étaient rencontrées. Magique comme finish !!! Première partie durant laquelle le jeu avait pris le contrôle de la scène et de mon esprit, laissant ma lassitude au vestiaire. Merci à vous.
Deuxième partie, "Tangente conceptuelle:Neo-contemporary duet, pour requiem intellectuel" de Claudia Chan Tak & Louis-Elyan Martin, accompagnés sur scène par Sébastien Provencher. Ce troisième volet d'une trilogie dont j'avais bien apprécié les deux premiers, s'est avéré moins porté sur l'oral et plus sur les gestes. Et le programme nous l'annonçait, "trop de tout" et cela s'est présenté par une explosion de gestes "too much" (mais souvent très beaux), jusqu'à la finale durant laquelle le quatrième mur a subi l'outrage. Je retiens aussi un des tableaux dans lequel Claudia Chan Tak m'a fourni une superbe illustration de l'expression "s'éclater". Du grand jeu !
Entracte, sortie de salle. Il est tard, mais tête et corps tiennent le coup donc, je reste. Je suis bien sage dans le hall, pendant que les gens conversent entre eux et que je jalouse leur énergie. Les portes s'ouvrent, enfin !, et à notre entrée, nous sommes invités à nous déchausser pour s'assoir sur la scène, tout autour plutôt, pour assister à "Human synthetiser" de et avec Katie Ward. Elle sera accompagnée, en plus de nous, par Michael Feuerstack et Paul Chambers qui modifieront régulièrement la composition de l'espace. Cet espace qu'elle investit par ses pas de gigues tout aussi simples que personnels. La simplicité de son pas répété longuement en début, pourrait lasser, mais pour moi, il me captive. Arrivent des objets, dont certains proviennent, oh surprise (!), de la première partie de cette soirée. L'apparence de simplicité s'avère, au final, surprenante et pour moi, yeah (!), intrigante. Parce que de ce jeu d'apparitions et de déplacements, où veut-elle nous amener ? La réponse est fort peu importante, puisque ce sont les pas sur le chemin qui s'avèrent au final l'intérêt principal de ce moment durant lequel elle se déplacera sur notre scène.
La soirée se termine et, je suis très satisfait. Ces "Idéations ludiques" toutes différentes m'auront été déclinées de trois façons surprenantes et amusantes. Comme quoi, une soirée à Tangente mérite que l'on ose aller à la découverte.
Je contextualise, parce que voyez-vous, le contexte, en cette soirée d'un hiver qu avait fait des siennes, quelques heures plus tôt est important pour comprendre ma réceptibilité. Je suis debout depuis très tôt le matin et la journée a été fort exigeante. Par conséquent, mon éveil face à la découverte est en mode "veille" et le programme de la soirée annonce une longue soirée avec trois oeuvres d'une trentaine de minutes en plus d'un entracte. Cette soirée risque d'être longue, très longue pour le spectateur que je suis. Ainsi donc, le défi est grand pour les trois équipes de chorégraphes/interprètes qui sont au programme afin de me faire oublier la lassitude qui me guette, dûe à ma fatigue latente et de me faire provoquer un ou des éblouissements. Alors, me demanderez-vous ? Cette soirée, je l'ai bien appréciée, voici pourquoi.
Esther Rousseau-Morin et Nathan Yaffe. Photo: Frédéric Chais
Dès l'entrée dans la salle pour "Facing away from that which is coming" (de Andréa de Keijzer et Erin Robinson du Je suis Julio), est présent face à nous, Nathan Yaffe qui sera rejoint un peu plus tard par Esther Rousseau-Morin. Tout en arrière de la scène, bien alignés comme des soldats, une série d'accessoires (rouleau de papier, fruits, bol, cellulaire et bien d'autres objets sans lien entre eux, sinon très improbables) et tout en haut, deux horloges siamoises et tout aussi symétriques dans leur asymétrie qui indiquent juste avant le début, 19h28 pour l'une et 14h32 pour l'autre). La dualité semble être au programme et, effectivement, elle le sera, déclinée de différentes façons. Dans ces dualités, nous spectateurs, nous sommes inclus et les fous rires à peine contenus de Nathan le démontraient bien. De cette oeuvre en trois temps, j'en a apprécié la première partie, mais surtout la troisième. Je retiens de la première partie qui illustre fort éloquemment que même si l'on sait ce qui nous attend, notre réaction n'en est pas moins grande. Après une deuxième partie quelque peu "grotesque !", selon moi, l'oeuvre retombe dans "ma cour" avec deux tableaux qui m'ont complètement captivé. D'abord, celui dans lequel lui demandait à elle, les yeux fermés, de le suivre et refaire ses mouvements. Ensuite, celui durant lequel, le jeu des mains n'avaient rien de malin, mais avaient plutôt du divin. Le temps avait fait son chemin dans les deux sens sur cette horloge tout en haut et en fin de programme les deux grandes aiguilles s'étaient rencontrées. Magique comme finish !!! Première partie durant laquelle le jeu avait pris le contrôle de la scène et de mon esprit, laissant ma lassitude au vestiaire. Merci à vous.
Deuxième partie, "Tangente conceptuelle:Neo-contemporary duet, pour requiem intellectuel" de Claudia Chan Tak & Louis-Elyan Martin, accompagnés sur scène par Sébastien Provencher. Ce troisième volet d'une trilogie dont j'avais bien apprécié les deux premiers, s'est avéré moins porté sur l'oral et plus sur les gestes. Et le programme nous l'annonçait, "trop de tout" et cela s'est présenté par une explosion de gestes "too much" (mais souvent très beaux), jusqu'à la finale durant laquelle le quatrième mur a subi l'outrage. Je retiens aussi un des tableaux dans lequel Claudia Chan Tak m'a fourni une superbe illustration de l'expression "s'éclater". Du grand jeu !
Entracte, sortie de salle. Il est tard, mais tête et corps tiennent le coup donc, je reste. Je suis bien sage dans le hall, pendant que les gens conversent entre eux et que je jalouse leur énergie. Les portes s'ouvrent, enfin !, et à notre entrée, nous sommes invités à nous déchausser pour s'assoir sur la scène, tout autour plutôt, pour assister à "Human synthetiser" de et avec Katie Ward. Elle sera accompagnée, en plus de nous, par Michael Feuerstack et Paul Chambers qui modifieront régulièrement la composition de l'espace. Cet espace qu'elle investit par ses pas de gigues tout aussi simples que personnels. La simplicité de son pas répété longuement en début, pourrait lasser, mais pour moi, il me captive. Arrivent des objets, dont certains proviennent, oh surprise (!), de la première partie de cette soirée. L'apparence de simplicité s'avère, au final, surprenante et pour moi, yeah (!), intrigante. Parce que de ce jeu d'apparitions et de déplacements, où veut-elle nous amener ? La réponse est fort peu importante, puisque ce sont les pas sur le chemin qui s'avèrent au final l'intérêt principal de ce moment durant lequel elle se déplacera sur notre scène.
La soirée se termine et, je suis très satisfait. Ces "Idéations ludiques" toutes différentes m'auront été déclinées de trois façons surprenantes et amusantes. Comme quoi, une soirée à Tangente mérite que l'on ose aller à la découverte.
vendredi 17 mars 2017
Sur mes pas à venir en danse: vers l'Intercollégial de danse au Collège Ahuntsic
C’était il y a quelques années, durant un de mes
cours, j’indique à mon groupe mon intérêt pour la danse contemporaine. Pas de
réactions, et ce même si nous sommes dans un cours de chimie !!! Surprise, durant
la pause, deux de mes élèves m’informent qu’eux-mêmes dansent. Ils m’invitent à
aller assister à la présentation de leur prestation lors d’un spectacle
présenté, ici même, au Collège
Ahuntsic. Une ou deux
questions plus tard, je constate que je serai hors de mes sentiers de danse
habituels, puisqu’elle fait du « waacking » et que lui fait du « popping ».
Bon, inversion des rôles, c’est à eux maintenant de m’expliquer en quoi consistent
ces types de danses dans la grande famille des « street dance ».
Après cette explication théorique, ils réitéraient
leur invitation pour la partie démonstration et mes pas m’y ont amené avec grand
plaisir et curiosité. Le spectateur que je suis, a beaucoup apprécié leurs
prestations, tout en ayant l’occasion de découvrir la grande diversité des
styles de « street dance » présentées durant la soirée par les autres
participants (et il y en avait pas qu’un peu!!). Mais surtout, j'ai passé une très belle soirée, tout en appréciant un côté différent de mes
élèves, si sages dans ma classe. Parce que voyez-vous, un des aspects fort
importants de nos CEGEP, est de permettre à des jeunes femmes et des jeunes
hommes d’explorer différents univers artistiques et sportifs, pour devenir eux-mêmes.
Aller à la rencontre de ces beaux talents en
émergence, c’est exactement ce que vous pourrez faire, vous aussi, si vous venez au Collège Ahuntsic, mon Collège, le vendredi 7 avril, à
20h et/ou le samedi 8 avril à 20h et/ou le dimanche 9 avril à 10h (du matin,
oui, oui !), pour assister à leurs prestations dans le cadre l’Intercollégial
de danse.
Durant ce week-end, aura lieu la 33e édition de l’Intercollégial de
danse, permettant à ceux qui, hors de leur classe, s’enrichissent de leurs
mouvements. C’est donc quelques 400 élèves, de 27 collèges ou CEGEP (autant de
Montréal que de l’Abitibi ou du Saguenay) qui prendront possession de « la
place » pour se rencontrer, présenter leurs œuvres et approfondir des
aspects de leur art. De ces élèves, comme par exemple, Jean-Benoit Labrecque qui donnera un atelier (parmi une vingtaine) durant
le week-end (Danse contemporaine et travail de partenaire) et qui a eu à choisir lors de son passage au collégial, entre
les sciences ou la danse. Il a finalement choisi comme carrière de nous
présenter ses mouvements sur scène. J’en profite, pour la petite histoire,
d’indiquer que je l’avais vu danser, l’automne dernier durant le Festival
Quartiers Danse, dans une œuvre de Sébastien Provencher (finissant du Collège
Ahuntsic en Sciences de la nature) intitulée, « Children of
Chemistry ». Pour moi, le prof de chimie, la boucle des relations était
« bouclée » !
Ainsi donc, pour pouvoir découvrir ce qu’est le
« Waving », le « House », le « Krump », le
« Hustle », parmi bien d’autres styles, et aussi la danse
contemporaine, par de beaux jeunes au seuil de leur avenir, le Collège Ahuntsic
est une destination de choix. Ce sera la mienne ce
week-end ! Et pourquoi pas, vous aussi ? Du talent et de l’enthousiasme,
« au pied carré », il y en aura durant ce week-end ! Pour plus de
détails :
dimanche 12 mars 2017
Sur mes pas en danse: à un "Family Dinner"
L'invitation de l'Agora de la danse ne manquait pas d'attrait pour l'amateur de danse que je suis. Soit de participer à un souper de famille, avec des membres de ma grande famille de la danse, souper préparé par Justine A. Chambers (chorégraphe de Vancouver) et accompagné par six interprètes dont la majorité m'étaient bien connue (Claudia Fancello, Marie-Claire Forté, Adam Kinner, Alanna Kraaijeveld, Jean-Benoit Labrecque-Gilbert et Katie Ward) et Karine Denault qui avait aussi effectué la préparation culinaire. Parce que c'est d'un vrai souper dont il sera question ici, mais pas seulement. Parce que, peut-être n'en avez-vous pas tout à fait conscience, mais manger seul ou avec d'autres, implique des gestes, des mouvements, des rituels, dont la plupart, vous le conviendrez sont souvent inconscients à ceux qui les font. Mais votre voisin devant lui, les voit-ils ? La chorégraphe s'est donc donnée la mission d'en faire un lexique (The Lexicon) et pour ce faire, elle doit récolter les gestes et voilà donc pourquoi, quarante personnes (dix pour chacun des souper) se sacrifient (!) pour la bonne cause et moi, une celles là. Rassurez-vous, le spectateur que je suis, referait "tout de suite" les mêmes pas pour participer de nouveau à ce type de souper.
Je vous sens bien curieux d'en savoir sur les deux étapes de cette constitution de ce lexique. Par conséquent, je ne vous pas languir plus longtemps.
Vous me permettrez de vous guider un peu à l'aveuglette. Un peu de surprise et de dépaysement peuvent agrémenter le quotidien, que l'autre disait ! Donc, suivez mes pas qui m'amènent vers le Wilder dans le Quartier des spectacles. Une fois l'ascenceur pris, j'arrive au lieu de rencontre dans lequel, se retrouve déjà quelques personnes. Une personne vient vers moi et prend charge de mon manteau. Quelques instants plus tard, il m'offre un verre de vin, offre qui, évidemment, est acceptée. Je ne vais pas à un souper ordinaire, je suis donc un peu sur mes gardes, mais avec un verre de vin à la main, la garde s'abaisse quelque peu.
Donc, verre de vin à la main, plusieurs autres participants, interprètes comme spectateurs, viennent se présenter à moi et avec cela, les tentatives de détermination de lieux communs. Exercice parfois difficile (pour ma mémoire souvent défaillante !!), mais au final très enrichissant. Arrive le moment de nous diriger vers l'endroit où sera servi le souper et moi, ma place à la table. Je suis dirigé par Jean-Benoit qui sera assis devant moi avec une mission qui ne me sera connue qu'à la toute fin du repas. Pas question, donc, de le l'indiquer maintenant, même si je vous rappelle que la récolte des gestes est au programme. Mais moi, aussi bien entouré, pendant le repas, je l'avais oublié. Ainsi donc, le souper nous est servi et il s'avère tout à fait délicieux. Les échanges avec les convives autour s'avèrent tout autant enrichissants. Par conséquent, toute réserve est absente et les gestes naturels, mûrs pour être cueillis. Arrive le moment du dessert et toute bonne chose ayant une fin, aussi celui du départ. Après les salutations d'usage, un livre de recettes "Family Dinner" et les remerciements sincères, mes pas me ramènent à la maison. Pendant que le chauffeur d'autobus, me ramène, moi, j'ai le temps de revenir sur ces moments et de tenter de déterminer quels seront mes gestes cueillis sur cette façade, rue de Bleury. La réponse me sera donnée quelques jours plus tard, pour la deuxième partie, soit "Family Dinner: The Lexicon".
Pour cette partie, je suis assis, à mes aises, dans un siège dans les gradins face à une table où viendront s'assoir, face à nous, les six interprètes, prèts à prendre leur repas qui les attend. Le changement de perspective, d'observé à observateur, est fort éclairant. Il me fait remonter un très vieux souvenir que je me permets de partager. Adolescent, j'ai été invité pour une première fois par une copine à un souper avec ses parents. Sur le menu, oh non !, une soupe à l'oignon gratinée (celle avec du fromage qui s'étire sans fin, sans jamais se rompre !). Ainsi donc, devant moi, cette soupe tellement bonne, mais pas du tout collaborative, que je dois apprivoiser avec de multiples tournoiements avant de la consommer. J'imagine aujourd'hui, "la beauté" de mes gestes !!!! pour ceux qui avaient la chance de m'observer. La suite n'a pas de lien, mais cela a été le seul repas avec elle et ses parents. Le premier tableau a le même effet sur certains spectateurs qui pouffent de rire. Ainsi donc, j'en suis convaincu et je me promets de le vérifier dans l'avenir, les gestes faits dans un repas méritent que l'on s'y attardent et vous chers membres de ma famille de la danse, vous me l'avez confirmé en ce samedi. De ce rituel de début de repas, de cette façon inconsciente que nous avons de prendre nos aliments, relaxe ou effrénée, de porter fort lentement ou rapidement à notre bouche l'objet de notre désir, de comprendre aussi que sous la table et aussi que les gestes sont présents à défaut d'être facile à observer. À vous six, vous m'avez permis de prendre conscience que le repas est un moment durant lesquels nos gestes illustrent ce que nous sommes et que, sans surprise, nous ne sommes pas les seuls à utiliser.
La danse contemporaine est un territoire vaste et souvent surprenant, pour peu que l'on s'y aventure et des artistes portent un éclairage intéressant et surprenant sur des aspects quotidiens de nos vies. Je me rappelle encore de la construction d'une chorégraphie à partir des gestes dans une cuisine qui m'avait été présenté par Estelle Clareton lors d'une soirée "Vues sur la relève".
L'expérience est terminée et vous me demanderez certainement, as-tu reconnu certains de tes gestes et par conséquent, lesquels ont enrichi ce Lexicon ? Je serai bien honnête et, malgré que j'ai observé attentivement, tous les gestes montrés, même les plus élégants (!), je dois avouer que non. Et pourtant, pourrais peut-être répondre la chorégraphe et ses acolytes ! J'en resterai donc avec une interrogation triste, mais tout à l'inverse du plaisir de ses moments et de ses gestes partagés.
Je vous sens bien curieux d'en savoir sur les deux étapes de cette constitution de ce lexique. Par conséquent, je ne vous pas languir plus longtemps.
Vous me permettrez de vous guider un peu à l'aveuglette. Un peu de surprise et de dépaysement peuvent agrémenter le quotidien, que l'autre disait ! Donc, suivez mes pas qui m'amènent vers le Wilder dans le Quartier des spectacles. Une fois l'ascenceur pris, j'arrive au lieu de rencontre dans lequel, se retrouve déjà quelques personnes. Une personne vient vers moi et prend charge de mon manteau. Quelques instants plus tard, il m'offre un verre de vin, offre qui, évidemment, est acceptée. Je ne vais pas à un souper ordinaire, je suis donc un peu sur mes gardes, mais avec un verre de vin à la main, la garde s'abaisse quelque peu.
Donc, verre de vin à la main, plusieurs autres participants, interprètes comme spectateurs, viennent se présenter à moi et avec cela, les tentatives de détermination de lieux communs. Exercice parfois difficile (pour ma mémoire souvent défaillante !!), mais au final très enrichissant. Arrive le moment de nous diriger vers l'endroit où sera servi le souper et moi, ma place à la table. Je suis dirigé par Jean-Benoit qui sera assis devant moi avec une mission qui ne me sera connue qu'à la toute fin du repas. Pas question, donc, de le l'indiquer maintenant, même si je vous rappelle que la récolte des gestes est au programme. Mais moi, aussi bien entouré, pendant le repas, je l'avais oublié. Ainsi donc, le souper nous est servi et il s'avère tout à fait délicieux. Les échanges avec les convives autour s'avèrent tout autant enrichissants. Par conséquent, toute réserve est absente et les gestes naturels, mûrs pour être cueillis. Arrive le moment du dessert et toute bonne chose ayant une fin, aussi celui du départ. Après les salutations d'usage, un livre de recettes "Family Dinner" et les remerciements sincères, mes pas me ramènent à la maison. Pendant que le chauffeur d'autobus, me ramène, moi, j'ai le temps de revenir sur ces moments et de tenter de déterminer quels seront mes gestes cueillis sur cette façade, rue de Bleury. La réponse me sera donnée quelques jours plus tard, pour la deuxième partie, soit "Family Dinner: The Lexicon".
Pour cette partie, je suis assis, à mes aises, dans un siège dans les gradins face à une table où viendront s'assoir, face à nous, les six interprètes, prèts à prendre leur repas qui les attend. Le changement de perspective, d'observé à observateur, est fort éclairant. Il me fait remonter un très vieux souvenir que je me permets de partager. Adolescent, j'ai été invité pour une première fois par une copine à un souper avec ses parents. Sur le menu, oh non !, une soupe à l'oignon gratinée (celle avec du fromage qui s'étire sans fin, sans jamais se rompre !). Ainsi donc, devant moi, cette soupe tellement bonne, mais pas du tout collaborative, que je dois apprivoiser avec de multiples tournoiements avant de la consommer. J'imagine aujourd'hui, "la beauté" de mes gestes !!!! pour ceux qui avaient la chance de m'observer. La suite n'a pas de lien, mais cela a été le seul repas avec elle et ses parents. Le premier tableau a le même effet sur certains spectateurs qui pouffent de rire. Ainsi donc, j'en suis convaincu et je me promets de le vérifier dans l'avenir, les gestes faits dans un repas méritent que l'on s'y attardent et vous chers membres de ma famille de la danse, vous me l'avez confirmé en ce samedi. De ce rituel de début de repas, de cette façon inconsciente que nous avons de prendre nos aliments, relaxe ou effrénée, de porter fort lentement ou rapidement à notre bouche l'objet de notre désir, de comprendre aussi que sous la table et aussi que les gestes sont présents à défaut d'être facile à observer. À vous six, vous m'avez permis de prendre conscience que le repas est un moment durant lesquels nos gestes illustrent ce que nous sommes et que, sans surprise, nous ne sommes pas les seuls à utiliser.
La danse contemporaine est un territoire vaste et souvent surprenant, pour peu que l'on s'y aventure et des artistes portent un éclairage intéressant et surprenant sur des aspects quotidiens de nos vies. Je me rappelle encore de la construction d'une chorégraphie à partir des gestes dans une cuisine qui m'avait été présenté par Estelle Clareton lors d'une soirée "Vues sur la relève".
L'expérience est terminée et vous me demanderez certainement, as-tu reconnu certains de tes gestes et par conséquent, lesquels ont enrichi ce Lexicon ? Je serai bien honnête et, malgré que j'ai observé attentivement, tous les gestes montrés, même les plus élégants (!), je dois avouer que non. Et pourtant, pourrais peut-être répondre la chorégraphe et ses acolytes ! J'en resterai donc avec une interrogation triste, mais tout à l'inverse du plaisir de ses moments et de ses gestes partagés.
vendredi 10 mars 2017
Sur mes pas en danse: "Mille batailles", telle une fine pièce de joaillerie.
Admettez, il arrive que les circonstances méritent que l'on s'y attarde et cette fois, et bien, c'en est une. Aller assister à une oeuvre de danse le 8 mars, Journée internationale des femmes, une oeuvre d'une chorégraphe-interprète, Louise Lecavalier, qui a tout d'une battante et qui a pour titre "Mille batailles". De ces batailles déjà faites et surtout celles encore à faire pour que les femmes puissent prendre toute la place qui leurs reviennent.
Ainsi donc, aller assister à une prestation de Louise Lecavalier, assis première rangée dans la grande salle de l'Usine C, ne m'a pas seulement permis d'avoir une perspective incomparable sur ses gestes et ses mouvements, mais aussi sur la physionomie, toute déterminée, de l'interprète.
Photo André Cornellier
Le tout débute sur un tableau solo de la danseuse qui habillée tout de noir, capuchon sur la tête, qui met de l'avant des mouvements de bras vifs finement ciselés. Le tout est frénétique, mais pour peu que l'on soit attentif, le contrôle est total aussi. Comme il l'était indiqué dans le feuillet de la soirée: "La scène est un ring, un territoire clos et ludique, où se livrent mille batailles extrèmes et éphémères". Et ce ring, il est investi totalement dès le départ et la danseuse, de ses mouvements, "belle" à voir dans sa mission. Ce ring, elle en fera le tour pour l'investir le conquérir et en confirmer son appropriation.
Arrivera son compagnon de danse (Robert Abubo) et ensemble, leurs gestes électriques deviendront électrisants. Impossible de ne pas apprécier ce tableau durant lequel, appuyés tous les deux, tout à l'envers sur le mur arrière tout en bois, et d'y donner son interprétation sur le sens "ni queue, ni tête" de certains combats. Il arrivera un moment durant lequel le capuchon tombera pour dévoiler sa chevelure et la nature toute féminine de la combattante, et même remise, une partie de la chevelure blonde restera sortie et contrastera énergiquement avec le noir affirmé du vêtement. Le tout se terminera simplement par le repos des deux guerriers sans que la victoire finale ne soit acquise. Il faudra certainement un prochain round et la danseuse nous a montré que de l'énergie, elle n'en manquait pas et qu'une suite est possible.
Si cette pièce de joailllerie, composée de plusieurs pièces toute en danse, produit autant d'effet, c'est aussi grâce à l'écrin musical d'Antoine Berthiaume et de son illumination par les éclairages d'Alain Lortie. Quelle belle façon de souligner ce 8 mars que d'aller apprécier une oeuvre d'une de nos plus grandes danseuses, merci madame Louise Lecavalier.
Ainsi donc, aller assister à une prestation de Louise Lecavalier, assis première rangée dans la grande salle de l'Usine C, ne m'a pas seulement permis d'avoir une perspective incomparable sur ses gestes et ses mouvements, mais aussi sur la physionomie, toute déterminée, de l'interprète.
Photo André Cornellier
Le tout débute sur un tableau solo de la danseuse qui habillée tout de noir, capuchon sur la tête, qui met de l'avant des mouvements de bras vifs finement ciselés. Le tout est frénétique, mais pour peu que l'on soit attentif, le contrôle est total aussi. Comme il l'était indiqué dans le feuillet de la soirée: "La scène est un ring, un territoire clos et ludique, où se livrent mille batailles extrèmes et éphémères". Et ce ring, il est investi totalement dès le départ et la danseuse, de ses mouvements, "belle" à voir dans sa mission. Ce ring, elle en fera le tour pour l'investir le conquérir et en confirmer son appropriation.
Arrivera son compagnon de danse (Robert Abubo) et ensemble, leurs gestes électriques deviendront électrisants. Impossible de ne pas apprécier ce tableau durant lequel, appuyés tous les deux, tout à l'envers sur le mur arrière tout en bois, et d'y donner son interprétation sur le sens "ni queue, ni tête" de certains combats. Il arrivera un moment durant lequel le capuchon tombera pour dévoiler sa chevelure et la nature toute féminine de la combattante, et même remise, une partie de la chevelure blonde restera sortie et contrastera énergiquement avec le noir affirmé du vêtement. Le tout se terminera simplement par le repos des deux guerriers sans que la victoire finale ne soit acquise. Il faudra certainement un prochain round et la danseuse nous a montré que de l'énergie, elle n'en manquait pas et qu'une suite est possible.
Si cette pièce de joailllerie, composée de plusieurs pièces toute en danse, produit autant d'effet, c'est aussi grâce à l'écrin musical d'Antoine Berthiaume et de son illumination par les éclairages d'Alain Lortie. Quelle belle façon de souligner ce 8 mars que d'aller apprécier une oeuvre d'une de nos plus grandes danseuses, merci madame Louise Lecavalier.
dimanche 5 mars 2017
Sur mes pas au cinéma: "Toni Erdmann", la magie n'opère pas !
Les choix sont nombreux pour une destination au septième art prometteuse et pour cette fois, le choix s'était porté sur une valeur sûre, acclamée par la critique et par des connaissances. En plus, c'était une comédie. Nous voilà donc dans une salle remplie à pleine capacité du Cinéma Beaubien pour découvrir l'histoire de "Toni Erdmann" par la réalisatrice Maren Ade. Tous pourront le dire, l'accueil d'une oeuvre dépend principalement de deux facteurs, des prédispositions du spectateur et aussi de ses attentes. Pour ma part, les prédispositions étaient fort bonnes et les attentes encore plus. Peut-être trop pour ce qui déterminera de ma réception que je vous présente ici.
Ainsi donc, l'histoire débute et rapidement, nous prenons la mesure des deux principaux personnages, le père et la fille et de leurs différences qui sont de taille. Il suffit de quelques scènes pour bien le réaliser. La table semble mise pour un face à face qui se produira sur son territoire à elle sur lequel lui semble évoluer à son gré, premier bémol de ma part. La perturbation du paternelle dans la vie fort active de sa fille, voilà l'objet de la comédie et pour ma part, la raison de mon décrochage. Si les scènes sont bien amenées, avec lenteur et retenue, le jeu des deux interprètes (Peter Simonischek et Sandra Huller), fort efficace, il n'en reste que les situations, elles, sont tellement loufoques que je n'ai pu être entraîné dans leur suite. Quand c'est trop, c'est trop et une fois décroché, que le temps passe difficilement.
Il y aura bien la fin, plus intéressante, surprenante aussi, mais qui se mérite durement et qui ne compense pas pour tout. Au final, lorsqu'on me proposera une oeuvre aux allures déjantées, je me rappellerai des risques que cela comporte. Mais quel spectateur ne vit pas sans risques et le plaisir qui vient avec ?
Ainsi donc, l'histoire débute et rapidement, nous prenons la mesure des deux principaux personnages, le père et la fille et de leurs différences qui sont de taille. Il suffit de quelques scènes pour bien le réaliser. La table semble mise pour un face à face qui se produira sur son territoire à elle sur lequel lui semble évoluer à son gré, premier bémol de ma part. La perturbation du paternelle dans la vie fort active de sa fille, voilà l'objet de la comédie et pour ma part, la raison de mon décrochage. Si les scènes sont bien amenées, avec lenteur et retenue, le jeu des deux interprètes (Peter Simonischek et Sandra Huller), fort efficace, il n'en reste que les situations, elles, sont tellement loufoques que je n'ai pu être entraîné dans leur suite. Quand c'est trop, c'est trop et une fois décroché, que le temps passe difficilement.
Il y aura bien la fin, plus intéressante, surprenante aussi, mais qui se mérite durement et qui ne compense pas pour tout. Au final, lorsqu'on me proposera une oeuvre aux allures déjantées, je me rappellerai des risques que cela comporte. Mais quel spectateur ne vit pas sans risques et le plaisir qui vient avec ?
samedi 4 mars 2017
Sur mes pas en danse: "Re-conter l'Afrique" fait de belles rencontres
Après ma première sortie danse dans le Wilder avec les gens de l'Agora de la Danse, était venu le temps de refranchir les portes de cet édifice pour une première proposition de Tangente. Un peu plus familier que lors de ma première visite, il en reste que j'ai bien apprécié être guidé, avec indications et sourires fort efficaces jusqu'à l'entrée de la salle. S'y retrouve déjà quelques spectateurs et tout sourire, quelques responsables de Tangente.
Alesandra Seutin. Photo de Camilla Greenwell
Au programme, trois solos dont l'objectif est de "Re-Conter l'Afrique" par trois femmes dont les racines familiales africaines sont encore bien ancrées en elles, bien qu'elles n'y résident plus. Le message est clair, si nous ne sommes plus en Afrique, l'Afrique reste en nous. Et leurs racines leurs sont utiles, parce que d'être une femme noire en territoire "blanc" demande d'être "strong" pour garder le "smile". Trois oeuvres dansées et contées (presqu'exclusivment en anglais, raison pour laquelle le "strong" et le "smile" prennent place dans ce texte.) qui nous mettent en présence de trois interprètes dont la présence sur scène est dominante.
Au final, de ce que je retiens de Ghislaine Doté avec "Skin box", "The Sleepwalker" de 'Funmi Adewole et "Ceci n'est pas noire" d'Alesandra Seutin est la claire détermination d'aller de l'avant, tout sourire et les gestes fort éloquents, malgré les difficultés. Moi l'homme blanc "dominant" a pu comprendre la position de ces femmes noires dont les rêves et la détermination se sont incarnés en gestes. De cette soirée, j'y a compris l'importance de l'audace (The Lion King pour G. Doté), de où est mon chez moi (Lagos ou Londres) pour 'Funmi Adewole et de l'identité ("yes or no") pour Alesandra Seutin.
Ces femmes se sont exprimées, tout autant en paroles qu'en gestes tout aussi éloquents, avec peu d'accessoires, mais fort en sens. Elles m'ont présentées leur situation complexe et difficile avec un sourire à faire fondre la banquise. Loin du réquisitoire hargneux, elles m'ont montré que la résillence était un levier pour soulever les obstacles et ouvrir vers l'avenir "ailleurs". Le chemin du retour s'est donc fait pour moi, le pas léger.
Alesandra Seutin. Photo de Camilla Greenwell
Au programme, trois solos dont l'objectif est de "Re-Conter l'Afrique" par trois femmes dont les racines familiales africaines sont encore bien ancrées en elles, bien qu'elles n'y résident plus. Le message est clair, si nous ne sommes plus en Afrique, l'Afrique reste en nous. Et leurs racines leurs sont utiles, parce que d'être une femme noire en territoire "blanc" demande d'être "strong" pour garder le "smile". Trois oeuvres dansées et contées (presqu'exclusivment en anglais, raison pour laquelle le "strong" et le "smile" prennent place dans ce texte.) qui nous mettent en présence de trois interprètes dont la présence sur scène est dominante.
Au final, de ce que je retiens de Ghislaine Doté avec "Skin box", "The Sleepwalker" de 'Funmi Adewole et "Ceci n'est pas noire" d'Alesandra Seutin est la claire détermination d'aller de l'avant, tout sourire et les gestes fort éloquents, malgré les difficultés. Moi l'homme blanc "dominant" a pu comprendre la position de ces femmes noires dont les rêves et la détermination se sont incarnés en gestes. De cette soirée, j'y a compris l'importance de l'audace (The Lion King pour G. Doté), de où est mon chez moi (Lagos ou Londres) pour 'Funmi Adewole et de l'identité ("yes or no") pour Alesandra Seutin.
Ces femmes se sont exprimées, tout autant en paroles qu'en gestes tout aussi éloquents, avec peu d'accessoires, mais fort en sens. Elles m'ont présentées leur situation complexe et difficile avec un sourire à faire fondre la banquise. Loin du réquisitoire hargneux, elles m'ont montré que la résillence était un levier pour soulever les obstacles et ouvrir vers l'avenir "ailleurs". Le chemin du retour s'est donc fait pour moi, le pas léger.