Cette année, mes pas m'amèneront moins souvent qu'à l'habitude pour découvrir ce déferlement annuel d'oeuvres "fortes" et marquantes que propose le FTA. Et ce n'est pas par choix, dois-je l'indiquer. Il en reste que je pourrai y ajouter une touche de OFFTA, pour diminuer le manque du "junkie culturel" que je suis. Donc, lors des choix, j'ai choisi avec minutie en évitant les oeuvres d'ici (tel Ulysse attaché à son mât), espérant les retrouver plus tard sur une scène montréalaise "dans pas long" ! De ce "dur" et déchirant labeur, en est ressorti quelques oeuvres de danse et, c'est vers l'une d'entre elles que mes pas m'ont d'abord amené à l'Usine C pour "7 Pleasures". Présentée deux soirs seulement, le hall était fort rempli et, j'étais rassuré, le choix que j'avais fait était partagé par plusieurs. Bon, il est vrai que si vous mettez sur scènes douze corps nus et que vous requestionnez les modes de vie actuels, le public curieux sera attiré. Et Mette Ingvartsen, pendant plus d'une heure trente et ses douze interprètes nous propose une oeuvre tout aussi haute en esthétique qu'en intensité. Pour ma part, c'est l'aspect viscéral de sa proposition qui m'a le plus rejoint et qui a fait que ce premier choix a été réussi. Mais, commençons par le début.
La salle se remplit sur un fond sonore percussif de moins en moins discret. Les portes arrières de la salle se ferment et tout à coup, des spectateurs (les interprètes, en fait !) se lèvent et se déshabillent à leur place chacun à son rythme et se dirigent vers la scène. Tous sauf une, se retrouveront "agglomérés" dans une masse d'entrelacements à l'arrière-scène gauche, tandis que l'autre est sur un fauteuil à l'avant-scène droit. Fin du premier tableau de sept (tel que le titre de l'oeuvre le laisse supposer) qui nous présentent des états de chair ou des états d'être, ou les deux pour mieux dire. Le deuxième tableau, superbe, présente l'écoulement des corps vers celui qui est seul. La chorégraphe indiquait durant la rencontre après la représentation qu'elle s'était inspirée de la viscosité et moi, l'enseignant de chimie, est tout à fait d'accord. Dans cette suite de tension-élongation de la matière corporelle, les interactions physiques se font tangibles et tellement ressemblantes à celle des foules. Juste ce tableau valait le prix du billet, mais nous n'en étions qu'au deuxième.
Photo de la chorégraphe tirée du site du FTA
Je ne vous ferez pas le compte-rendu de tous les autres, mais impossible pour moi de ne pas partager ce que j'ai ressenti encore lorsque ces corps se sont mis à s'agiter de façon frénétique sur fond de percussion forte et puissante. De ce long et insistant déferlement, les interprètes en ressortent épuisés, comme moi et certainement la majorité des spectateurs. Les tableaux alternent entre des moments forts et d'autres plus calmes. Arrive le moment durant lequel, certains interprètes se départissent de leur nudité pour revêtir en tout ou en partie leur différence. Difficile de pouvoir savoir si le rapport de force entre les interprètes se modifient, si ceux habillés gagnent ou perdent du pouvoir par rapport à ceux restés nus. D'autant que certains vêtements se passent de l'un à l'autre. Ce qui selon moi, appuie une citation de Mette Ingvartsen du feuillet de la soirée, "Avec le sexisme persistant et les positions conservatrices de plus en plus répandues, il est primordial de proposer d'autres manières de vivre ensemble". Et c'est sur une finale tout en revendication-affirmation, durant laquelle les douze interprètes prennent un objet du décor et le brandissent face à nous.
Brasser les choses, les certitudes, les convictions en éclaboussant le propos sur les spectateurs en utilisant la nudité, Dave St-Pierre l'a déjà fait et très bien ici. Mette Ingvartsen le fait à sa façon et le réussit très bien. La chorégraphe, fille d'une ancienne hippie danoise qui a porté la révolution sexuelle des années 60, tente de rebrasser la cage aujourd'hui et dans un sens plus large, selon moi. J'ai été un peu amusé aussi, suite à une question, lorsqu'elle se demandait si nous étions habitués à voir de la nudité de cette façon. Il faudra revenir chère dame, vous qui étiez à votre première visite ici et apprendre à mieux nous connaître. D'autant que votre perspective de la société mérite que nous l'approfondissions.
dimanche 28 mai 2017
vendredi 26 mai 2017
Sur mes pas en danse: "Les danses de Mai - Opus 2017" impressionnantes
Je voudrais bien vous inviter à vous diriger "de suite" à cette soirée danse, mais les deux dernières représentations seront présentées à guichets fermés. Rendez-vous, rendu incontournable pour moi, le spectacle des finissants, encore cette année, m'a proposé une soirée de grande qualité. Opinion partagée, si je me fie aux commentaires entendues sur place après la soirée.
Photo: Maxime Côté
Ainsi donc, les trois oeuvres au programme, "Reviens, le soir" de German Jauregui, "Souffle" de Jason Martin et "Les 24 préludes de Chopin" de Marie Chouinard (adaptée par Isabelle Poirier) qui nous ont fait voyager dans différents univers chorégraphiques. Trois oeuvres aussi qui montrent la "palette" de talents de ces vingt-deux finissantes et finissants 2017. (Nicolas Boivin, Charles Brecard, Luis Cabanzo, Matéo Chauchat, Justine Chevalier-Martineau, Sara Cousineau, Julian Czenze, Margaux Dorsaz, Jessica Dupont-Roux, Roxanne Dupuis, José Flores, Cyndie Forget-Gravel, Maïka Giasson, Gina Grant, Susannah Haight, Chloe Hart, Julien Mercille-Barette, Danny Morissette, Brontë Poiré-Prest, Emma Simon, Camille Trudel-Vigeant et Émilie Wilson).
En première partie, "Reviens le soir" nous présente en ouverture de rideau, étendus sur la plancher de la scène des corps inanimés. Arrive d'abord, un interprète qui ira choisir un de ces "corps". Par la suite, arrivent d'autres qui au final forment des duo-couples, l'un dans les bras de l'autre. À tour de rôle, ces duos prennent vie pour nous présenter différentes relations "toutes humaines". Comme dans la vie, les choses changent et les gens s'échangent. Dans leurs gestes, nous y retrouvons des "touches" de notre propre vie. Il arrive qu'un trio se crée et que la solitude frappe, comme dans la vie ! Tout en douceur, "Reviens le soir" et arrive la nuit et la baisse du rideau qui le concrétise.
C'était une oeuvre sensible qui nous montre de façon éloquente que les gestes peuvent illustrer les relations humaines. Ma pièce préférée.
À suivi "Souffle" qui se présente à nous sous la forme d'un magma humain qui s'anime devant nous. Sous le souffle de la vie, ce magma évolue, se transforme et explose sous l'impulsion d'une énergie fortement perceptible. Une oeuvre "éclatante" qui nous entraîne à sa suite jusqu'à la fin.
Après l'entracte, le rideau se lève sur "Les 24 préludes de Chopin" qui mettent sur scène tous les finissants. Après une entrée en la matière sans musique, les Préludes en courts tableaux, tout de noir séparés, nous sont présentés dans lesquels la fantaisie, la fantasmagorie et l'humour de l'univers de la chorégraphe sont bien présents. Les interprètes nous propose une interprétation très bien réussie de la signature chorégraphique de Marie Chouinard. L'oeuvre est exigeante et, à preuve, la chute en pleine course, mais bien récupérée d'un des interprètes. Le défi est relevé.
Au final, une soirée qui annonce de belles soirées à venir en danse sur nos scènes avec un ou plusieurs de ces finissants. Pour ce faire, je vous conseille, comme moi, de prendre bien note du nom de ces finissant(e)s, présentés plus haut. Et comme moi encore, vous pourrez découvrir dans la programmation de cette année du Fringe, le nom d'Ariane Famelart, finissante de l'an dernier qui crée et interprète "Femme Fatale" et le mettre dans l'agenda de sortie "danse".
Photo: Maxime Côté
Ainsi donc, les trois oeuvres au programme, "Reviens, le soir" de German Jauregui, "Souffle" de Jason Martin et "Les 24 préludes de Chopin" de Marie Chouinard (adaptée par Isabelle Poirier) qui nous ont fait voyager dans différents univers chorégraphiques. Trois oeuvres aussi qui montrent la "palette" de talents de ces vingt-deux finissantes et finissants 2017. (Nicolas Boivin, Charles Brecard, Luis Cabanzo, Matéo Chauchat, Justine Chevalier-Martineau, Sara Cousineau, Julian Czenze, Margaux Dorsaz, Jessica Dupont-Roux, Roxanne Dupuis, José Flores, Cyndie Forget-Gravel, Maïka Giasson, Gina Grant, Susannah Haight, Chloe Hart, Julien Mercille-Barette, Danny Morissette, Brontë Poiré-Prest, Emma Simon, Camille Trudel-Vigeant et Émilie Wilson).
En première partie, "Reviens le soir" nous présente en ouverture de rideau, étendus sur la plancher de la scène des corps inanimés. Arrive d'abord, un interprète qui ira choisir un de ces "corps". Par la suite, arrivent d'autres qui au final forment des duo-couples, l'un dans les bras de l'autre. À tour de rôle, ces duos prennent vie pour nous présenter différentes relations "toutes humaines". Comme dans la vie, les choses changent et les gens s'échangent. Dans leurs gestes, nous y retrouvons des "touches" de notre propre vie. Il arrive qu'un trio se crée et que la solitude frappe, comme dans la vie ! Tout en douceur, "Reviens le soir" et arrive la nuit et la baisse du rideau qui le concrétise.
C'était une oeuvre sensible qui nous montre de façon éloquente que les gestes peuvent illustrer les relations humaines. Ma pièce préférée.
À suivi "Souffle" qui se présente à nous sous la forme d'un magma humain qui s'anime devant nous. Sous le souffle de la vie, ce magma évolue, se transforme et explose sous l'impulsion d'une énergie fortement perceptible. Une oeuvre "éclatante" qui nous entraîne à sa suite jusqu'à la fin.
Après l'entracte, le rideau se lève sur "Les 24 préludes de Chopin" qui mettent sur scène tous les finissants. Après une entrée en la matière sans musique, les Préludes en courts tableaux, tout de noir séparés, nous sont présentés dans lesquels la fantaisie, la fantasmagorie et l'humour de l'univers de la chorégraphe sont bien présents. Les interprètes nous propose une interprétation très bien réussie de la signature chorégraphique de Marie Chouinard. L'oeuvre est exigeante et, à preuve, la chute en pleine course, mais bien récupérée d'un des interprètes. Le défi est relevé.
Au final, une soirée qui annonce de belles soirées à venir en danse sur nos scènes avec un ou plusieurs de ces finissants. Pour ce faire, je vous conseille, comme moi, de prendre bien note du nom de ces finissant(e)s, présentés plus haut. Et comme moi encore, vous pourrez découvrir dans la programmation de cette année du Fringe, le nom d'Ariane Famelart, finissante de l'an dernier qui crée et interprète "Femme Fatale" et le mettre dans l'agenda de sortie "danse".
lundi 22 mai 2017
Sur mes pas au cinéma: "Primaire" qui touche fort
Mère Nature arborant ses habits grisâtres, c'est dans une salle de "mon" Cinéma Beaubien que mes pas m'ont amené. Déjà de loin, il était évident que je ne serais pas seul, la file des cinéphiles à l'extérieur pour l'achat des billets s'allongeait comme le nez de Pinocchio, après la question. Il en reste que d'arriver plus de trente minutes avant le début de représentation possède certains avantages dont j'ai profité à mon entrée de la toute petite salle 4, soit d'avoir une place de choix.
Bien installé, les bandes annonces défilent pour me présenter plusieurs oeuvres que je devrai voir. Je veux m'attarder brièvement sur l'une d'entre elles. Elle présentait un documentaire à venir prochainement (à partir du 26 mai prochain), "Kedi" dont les principaux et presqu'uniques personnages sont des chats dans la ville d'Istambul. Si les chats sont aussi populaires au cinéma que sur Facebook, les représentations seront fortement achalandées et moi, je pense que je vais succomber. Soyez-en avertis, de la projection de ce documentaire, non pas de ma présence, évidemment !!!
http://cinemabeaubien.com/fr/film/kedi-stf-_fr
Mais revenons au propos premier de ce texte, le film "Primaire" d'Hélène Angel avec la toujours excellente Sara Forestier qui est encore cette fois à la hauteur dans son rôle d'enseignante. Dans cette histoire, nous pourrons découvrir que le quotidien des enseignants de là-bas est assez similaire à celui d'ici. De l'intégration en classe régulière d'élèves avec des limitations à l'autre qui s'est rendue là, on ne sait pas comment, tout est bien présenté et surtout, le tout est très crédible. Il y a aussi cette cohabitation personnelle professionnelle de nos vies et aussi, la remise en question qui peut frapper en tout temps. Florence et ses collègues nous présentent des épisodes fort éloquents sur les problématiques actuelles de l'enseignement.
Mais au final, je partage totalement la conclusion de Marc-André Lussier dans La Presse, "soit Plus qu'un film sur «l'école», Primaire est avant tout un vibrant portrait de femme." Et je me permets d'ajouter que c'est par des femmes et des hommes investis de leur humanité que l'école porte sa mission, peu importe le vocabulaire utilisé. Durant ce film, je vous le confesse, j'ai versé des larmes durant certaines scènes qui montrent que le travail, en apparence sans résultat, peut enfin porter ses fruits. Dans cette petite salle remplie, je suis convaincu que les cinéphiles présents seront bien d'accord avec moi. Pour vous, il faudra vous y rendre
Bien installé, les bandes annonces défilent pour me présenter plusieurs oeuvres que je devrai voir. Je veux m'attarder brièvement sur l'une d'entre elles. Elle présentait un documentaire à venir prochainement (à partir du 26 mai prochain), "Kedi" dont les principaux et presqu'uniques personnages sont des chats dans la ville d'Istambul. Si les chats sont aussi populaires au cinéma que sur Facebook, les représentations seront fortement achalandées et moi, je pense que je vais succomber. Soyez-en avertis, de la projection de ce documentaire, non pas de ma présence, évidemment !!!
http://cinemabeaubien.com/fr/film/kedi-stf-_fr
Mais revenons au propos premier de ce texte, le film "Primaire" d'Hélène Angel avec la toujours excellente Sara Forestier qui est encore cette fois à la hauteur dans son rôle d'enseignante. Dans cette histoire, nous pourrons découvrir que le quotidien des enseignants de là-bas est assez similaire à celui d'ici. De l'intégration en classe régulière d'élèves avec des limitations à l'autre qui s'est rendue là, on ne sait pas comment, tout est bien présenté et surtout, le tout est très crédible. Il y a aussi cette cohabitation personnelle professionnelle de nos vies et aussi, la remise en question qui peut frapper en tout temps. Florence et ses collègues nous présentent des épisodes fort éloquents sur les problématiques actuelles de l'enseignement.
Mais au final, je partage totalement la conclusion de Marc-André Lussier dans La Presse, "soit Plus qu'un film sur «l'école», Primaire est avant tout un vibrant portrait de femme." Et je me permets d'ajouter que c'est par des femmes et des hommes investis de leur humanité que l'école porte sa mission, peu importe le vocabulaire utilisé. Durant ce film, je vous le confesse, j'ai versé des larmes durant certaines scènes qui montrent que le travail, en apparence sans résultat, peut enfin porter ses fruits. Dans cette petite salle remplie, je suis convaincu que les cinéphiles présents seront bien d'accord avec moi. Pour vous, il faudra vous y rendre
Sur mes pas en danse: la recherche sur le thème de l'attente avec "Dialogues"
Après ma première fois, l'an dernier, cette année, je récidive. Mes pas m'ont donc dirigé vers l'édition 2017 de "Studio Libre" de la chorégraphe Lynda Gaudreau qui cette année, m'invitait à se rendre au Wilder et plus précisément dans la salle Dena Davida pour découvrir le résultat de sa plus récente démarche de recherche. Au programme, "Dialogues" avec Sasha Kleinplatz, Jenn Goodwin et Michel F Côté qui "ont développé tout au long de l’année un dialogue autour des différents enjeux de la création actuelle", dixit le texte de présentation de cette rencontre. Et qui ajoute, pour mieux comprendre la démarche faite, "Le temps d’une semaine, ils se réuniront dans l’Espace Dena Davida à l’Édifice Wilder – Espace danse pour donner forme librement aux multiples conversations qui les ont animés." Avant d'aller plus loin, si je connaissais déjà Sasha Kleinplatz et Michel F Côté, je n'avais aucune idée qui était Jenn Goodwin. Pour combler ce vide, Google en appui, j'apprends qu'elle est danseuse, chorégraphe et commissaire depuis un bon nombre d'années à Toronto, surtout. Il y avait donc là avec moi quatre artistes riches en expérience.
Photo tirée du site de Tangente
Arrivé un peu à l'avance, j'attends avec quelques personnes l'ouverture de la porte. Le moment arrivé, nous sommes invités à entrer et à laisser nos objets personnels au porte-manteaux. La chorégraphe-chercheuse nous invitera aussi à prendre un thé sur la table là-bas et à se déplacer à notre guise dans l'endroit. Dans cette salle, il y a un grand écran dans le fond qui présente des échanges écrits passés et actuels des artistes sur place. Nous serons même invités à prendre place au poste là, au milieu, pour contribuer à l'échange, ce que feront certains "spectateurs", une fois la période d'acclimatation passée.
Dans cette salle donc, il y a aussi une table avec le "poste de commandes", une console pour les pièces musicales, une batterie, trois assemblages d'objets et aussi des feuilles un peu partout sur lesquelles nous pourrons lire la transcription écrite des échanges de la dernière année.
Au début, les artistes-chercheurs se déplacent, échangent entre eux, tentent de créer des liens avec les visiteurs de plus en plus nombreux. Ces derniers tentent de prendre la mesure de la présentation, se déplacent, prennent une tasse de thé, lisent les textes, échangent entre eux salutations et propos. Il en reste que tout comme moi, ils sont aux aguets pour mieux comprendre leur rôle. Nous sommes loin, dans ce résultat de recherche "live", à avoir une posture classique de spectateurs bien assis à voir.
Pour ma part, une fois mon apprivoisement fait, je m'installe par terre, je sors feuilles et crayon pour noter mes observations. Les pièces musicales se suivent, les éclairages se modifient, les gens se déplacent et les échanges sur le grand écran se poursuivent sans que ce soit facile à suivre, "because" une discussion à plusieurs relève du défi. Que faisons-nous là ? semble se dessiner dans l'humeur de la place, quelles sont les attentes des uns envers les autres (artistes vs spectateurs et l'inverse). Des déplacements de ces artistes, j'en vois une chorégraphie de ce type de situation floue et non convenue. Et tout à coup, prenant naissance dans un des coins de la salle, Sacha Kleinplatz se met à danser et Michel F Côté s'installe à la batterie pour en jouer à sa façon. Moment magique et juste pour cela, ça aurait valu le déplacement.
Et sans crier gare, la fin arrive. Il s'en suit une période d'échanges avec les personnes présentes, presques toutes, professionnelles, du monde de la danse. Pour ma part, j'écoute attentivement et je comprends que lorsque qu'on ne définit pas (volontairement) les balises d'une rencontre, cela comporte son lot de risques et d'inquiétude, et surtout sa peur de l'échec (très bien exprimé par Sasha Kleinplatz lors de la discussion post-présentation). Mais arrive le temps du départ et de ces moments durant lesquels rien n'était clairement défini, mais fort éclairants, j'en reviens enrichi. À mon retour, une question "No listening to me ?" prononcée après et qui complète cette rencontre entre l'oeuvre et son public. Et cette phrase m'accompagnera encore un peu plus longtemps et cette recherche, "Dialogues" entre les créateurs et le public a laissé de belles traces en moi.
Photo tirée du site de Tangente
Arrivé un peu à l'avance, j'attends avec quelques personnes l'ouverture de la porte. Le moment arrivé, nous sommes invités à entrer et à laisser nos objets personnels au porte-manteaux. La chorégraphe-chercheuse nous invitera aussi à prendre un thé sur la table là-bas et à se déplacer à notre guise dans l'endroit. Dans cette salle, il y a un grand écran dans le fond qui présente des échanges écrits passés et actuels des artistes sur place. Nous serons même invités à prendre place au poste là, au milieu, pour contribuer à l'échange, ce que feront certains "spectateurs", une fois la période d'acclimatation passée.
Dans cette salle donc, il y a aussi une table avec le "poste de commandes", une console pour les pièces musicales, une batterie, trois assemblages d'objets et aussi des feuilles un peu partout sur lesquelles nous pourrons lire la transcription écrite des échanges de la dernière année.
Au début, les artistes-chercheurs se déplacent, échangent entre eux, tentent de créer des liens avec les visiteurs de plus en plus nombreux. Ces derniers tentent de prendre la mesure de la présentation, se déplacent, prennent une tasse de thé, lisent les textes, échangent entre eux salutations et propos. Il en reste que tout comme moi, ils sont aux aguets pour mieux comprendre leur rôle. Nous sommes loin, dans ce résultat de recherche "live", à avoir une posture classique de spectateurs bien assis à voir.
Pour ma part, une fois mon apprivoisement fait, je m'installe par terre, je sors feuilles et crayon pour noter mes observations. Les pièces musicales se suivent, les éclairages se modifient, les gens se déplacent et les échanges sur le grand écran se poursuivent sans que ce soit facile à suivre, "because" une discussion à plusieurs relève du défi. Que faisons-nous là ? semble se dessiner dans l'humeur de la place, quelles sont les attentes des uns envers les autres (artistes vs spectateurs et l'inverse). Des déplacements de ces artistes, j'en vois une chorégraphie de ce type de situation floue et non convenue. Et tout à coup, prenant naissance dans un des coins de la salle, Sacha Kleinplatz se met à danser et Michel F Côté s'installe à la batterie pour en jouer à sa façon. Moment magique et juste pour cela, ça aurait valu le déplacement.
Et sans crier gare, la fin arrive. Il s'en suit une période d'échanges avec les personnes présentes, presques toutes, professionnelles, du monde de la danse. Pour ma part, j'écoute attentivement et je comprends que lorsque qu'on ne définit pas (volontairement) les balises d'une rencontre, cela comporte son lot de risques et d'inquiétude, et surtout sa peur de l'échec (très bien exprimé par Sasha Kleinplatz lors de la discussion post-présentation). Mais arrive le temps du départ et de ces moments durant lesquels rien n'était clairement défini, mais fort éclairants, j'en reviens enrichi. À mon retour, une question "No listening to me ?" prononcée après et qui complète cette rencontre entre l'oeuvre et son public. Et cette phrase m'accompagnera encore un peu plus longtemps et cette recherche, "Dialogues" entre les créateurs et le public a laissé de belles traces en moi.
dimanche 21 mai 2017
Sur mes pas en danse: Avec "Deux squelettes" fort éloquents avec leur silence
Je débuterai ce texte avec une question toute simple. Quel pourrait être votre souvenir d'une rencontre avec deux squelettes et pour préciser ma question, si cette rencontre avait eu lieu deux ans plus tôt? Évidemment, vous pourriez répondre que selon les circonstances, vos souvenirs seraient très différemment colorés et je ne pourrais qu'être d'accord. Voilà donc pourquoi, il est important pour moi aussi de contextualiser les miennes, mes circonstances de rencontre, évidemment ! Et c'est ce que je ferai à partir de maintenant.
Ainsi donc au Théâtre La Chapelle un soir de semaine, je me rend pour découvrir ce que deux squelettes, incarnés (!) par Priscilla Guy et Sébastien Provencher peuvent me proposer comme propos chorégraphiques. De cette rencontre, je ne me souviens de peu de détails, mais que c'est fou que je me souviens très bien que l'on peut mettre de la chair sur les os dans une oeuvre qui a pour titre "Deux squelettes". La démarche était prometteuse et je m'étais promis de suivre les pas de ces "paquets d'os" habiles à la réflexion.
Photo des deux principaux interprètes qui, sûrement, réfléchissent aux prop"os" à venir.
Voilà pourquoi, à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, mes pas se sont dirigés et ont été bien accueillis (comme le reste du corps qu'ils déplaçaient) avec un bonsoir bien senti par les "Deux Squelettes" qui pour l'occasion, avaient revêtus leur peau et une serviette. Si la surprise peut prendre différentes formes, les différents spectateurs qui entraient en ont donné un bel échantillonnage.
Une fois tous les convives arrivés pour ce qui s'avèrera un festin qui avait, et c'est de moi, tout de l'osso buco avec une moelle intellectuelle fort savoureuse. Et les "Deux squelettes" nous présentent le menu de la soirée, soit un assemblage de tableaux suite à leur deuxième étape de création et pour lesquels, ils nous invitent à rester, pour le digestif après, pour échanger. Et tout à coup, les lumières s'éteignent et débute le repas aux multiples services.
Le tout commence avec la serviette en moins sur le bord de la plage et ce tableau qui met en place la vacuité fort éloquente des propos à venir. Le lecteur attentif notera ici l'apparente contradiction, mais dois-je rappeler que certaines expressions le sont tout autant, telles que "un silence éloquent", "une absence marquante" et expriment bien le propos voulu. Si par la suite, les squelettes s'expriment peu ou pas verbalement, les bandes audio et l'invité non annoncé (Dany Boudreault) se chargent de rendre fort audible les propos éloquents de ces "Deux Squelettes" et qui, selon moi, rendent hommage à certains aspects absurdes de la vie. Leur présence et le vide apparent de leurs propos résonnent fort efficacement. Voilà des "Os parleurs" qui par leurs gestes pourront divertir, faire rire aussi, mais aussi et surtout faire réfléchir.
De cette soirée, j'en retiens aussi que nous avons 206 os avec trois fonctions principales (pour les connaître, faudra aller se rendre découvrir la présentation finale dans un an ou deux), qu'il y a des trucs pour se rappeler du nom de ces 206 os et qu'avec des squelletes découverts, il est possible de faire les manchettes.
Impossible pour moi de ne pas revenir sur la performance de Dany Boudreault qui dans cette pastiche d'entrevue avec les deux squelettes nous livre une performance théâtrale de haut niveau. Pour moi qui l'avait découvert une première fois, via la performance de Marcel Pomerlo (il y a plus de dix ans) avec "Et j'ai entendu les vieux dragons battre sous la peau", il me semble évident que son verbe est à la hauteur de sa plume fort habile et éloquente.
Au final, des moments distrayants, mais surtout fort riches autant par le propos que par l'intention des deux créateurs. Des moments efficacement appuyés par des éclairages pertinents et des costumes "décalés". Je me permets ici un conseil, lorsque "Deux Squelettes" seront, enfin, à l'affiche, "be there" avec moi pour vous laisser convaincre par leur silence.
Ainsi donc au Théâtre La Chapelle un soir de semaine, je me rend pour découvrir ce que deux squelettes, incarnés (!) par Priscilla Guy et Sébastien Provencher peuvent me proposer comme propos chorégraphiques. De cette rencontre, je ne me souviens de peu de détails, mais que c'est fou que je me souviens très bien que l'on peut mettre de la chair sur les os dans une oeuvre qui a pour titre "Deux squelettes". La démarche était prometteuse et je m'étais promis de suivre les pas de ces "paquets d'os" habiles à la réflexion.
Photo des deux principaux interprètes qui, sûrement, réfléchissent aux prop"os" à venir.
Voilà pourquoi, à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, mes pas se sont dirigés et ont été bien accueillis (comme le reste du corps qu'ils déplaçaient) avec un bonsoir bien senti par les "Deux Squelettes" qui pour l'occasion, avaient revêtus leur peau et une serviette. Si la surprise peut prendre différentes formes, les différents spectateurs qui entraient en ont donné un bel échantillonnage.
Une fois tous les convives arrivés pour ce qui s'avèrera un festin qui avait, et c'est de moi, tout de l'osso buco avec une moelle intellectuelle fort savoureuse. Et les "Deux squelettes" nous présentent le menu de la soirée, soit un assemblage de tableaux suite à leur deuxième étape de création et pour lesquels, ils nous invitent à rester, pour le digestif après, pour échanger. Et tout à coup, les lumières s'éteignent et débute le repas aux multiples services.
Le tout commence avec la serviette en moins sur le bord de la plage et ce tableau qui met en place la vacuité fort éloquente des propos à venir. Le lecteur attentif notera ici l'apparente contradiction, mais dois-je rappeler que certaines expressions le sont tout autant, telles que "un silence éloquent", "une absence marquante" et expriment bien le propos voulu. Si par la suite, les squelettes s'expriment peu ou pas verbalement, les bandes audio et l'invité non annoncé (Dany Boudreault) se chargent de rendre fort audible les propos éloquents de ces "Deux Squelettes" et qui, selon moi, rendent hommage à certains aspects absurdes de la vie. Leur présence et le vide apparent de leurs propos résonnent fort efficacement. Voilà des "Os parleurs" qui par leurs gestes pourront divertir, faire rire aussi, mais aussi et surtout faire réfléchir.
De cette soirée, j'en retiens aussi que nous avons 206 os avec trois fonctions principales (pour les connaître, faudra aller se rendre découvrir la présentation finale dans un an ou deux), qu'il y a des trucs pour se rappeler du nom de ces 206 os et qu'avec des squelletes découverts, il est possible de faire les manchettes.
Impossible pour moi de ne pas revenir sur la performance de Dany Boudreault qui dans cette pastiche d'entrevue avec les deux squelettes nous livre une performance théâtrale de haut niveau. Pour moi qui l'avait découvert une première fois, via la performance de Marcel Pomerlo (il y a plus de dix ans) avec "Et j'ai entendu les vieux dragons battre sous la peau", il me semble évident que son verbe est à la hauteur de sa plume fort habile et éloquente.
Au final, des moments distrayants, mais surtout fort riches autant par le propos que par l'intention des deux créateurs. Des moments efficacement appuyés par des éclairages pertinents et des costumes "décalés". Je me permets ici un conseil, lorsque "Deux Squelettes" seront, enfin, à l'affiche, "be there" avec moi pour vous laisser convaincre par leur silence.
vendredi 19 mai 2017
Sur mes pas en danse: "Les danses à deux temps"
Il y a souvent dans la vie des évènements qui se présentent bien et cette soirée proposée par Lucie Boissinot et ses élèves de 1e et 2e année (de l'École de danse contemporaine de Montréal) en est un bel exemple. Ainsi donc, durant une semaine dans laquelle les propositions de danse sont peu nombreuses, il m'a été donc facile de trouver le moment dans l'agenda (le spectateur que je suis, apprécie énormément) pour se rendre à l'Édifice Wilder et pour apprécier le programme triple.Trois oeuvres créées par autant de membres du corps professoral (Harold Rhéaume, Kyra Jean Green et Andrew Skeels), trois oeuvres toutes aussi différentes qu'intéressantes, mais allons y dans l'ordre de présentation.
Photo: Adéral Piot sur le site de l'École de danse contemporaine de Montréal
En début de programme nous sommes accueillis par un quatuor de musiciens (Jeremy Chignec, Jérémi Desjardins, Patrick Dupuis et Jeanne Hourez) déjà en action "musicale", tout au fond de la scène, pour "ÊTRES UNIS" d'Harold Rhéaume.
La salle se remplit au son de la musique et le moment venu, les paroles de cette salle fort volubile se dissipent dans la noirceur qui elle, prend place. Arrivent ensuite les 15 élèves de deuxième année (Cassandra Ascalon-Soenen, Jasmine Bouchard, Alexandra Caron, Nimikii Couchie, Angélique Delorme, Yakhoub Dramé, Pamela Berenice Gomez Widman, Pénélope Gromko, Mathilde Heuzé, Caroline Namts, Thibault Rajaofetra, Raphaëlle Renucci, Silvia Sanchez, Flora Spang et Marilou Théberge).
Le tout débute avec une ligne qui se créée et qui se met à vibrer en phase. Une ligne qui montre des faiblesses et des brisures, mais une ligne d'humains qui font l'effort de se mouvoir et de se remettre ensemble. Un premier tableau fort bien réussi qui m'inspire une variation sur le titre, soit "Être des unis" plutôt que "Être désunis" face à la vie. Par la suite les différents tableaux, dont certains montrent des mouvements d'ensemble exigeants de ma perspective, pour la cohésion qu'ils demandent et qui sont réussis. Une oeuvre éloquente, qui irradie l'espoir (pour cela, le chorégraphe a bien réussi à transmettre son intention) qui m'a captivé jusqu'au dernier mouvement. Une oeuvre dont la prestation musicale (composée par Pierre-Luc Lecours et Gabriel Penido) produisait fort effet et qui pour un des tableaux a mis au centre de l'action, un des musiciens. En complément d'impression, je souligne que la diversité ethnique des interprètes rehaussait la portée du message et de son impact.
Entracte
Au retour, "Tous les flocons sont les mêmes quand ils tombent" de Kyra Jean Green avec les 17 étudiants de première année (Chanelle Allaire, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Brian Mendez, Madeleine Bellefeuille, Nora Côté, Jade Dussault-Lapointe, Constance Gadan, Simone Gauthier, Cheline Lacroix, Lucie Lesclauze, Mathilde Mercier-Beloin, Abe Mijnheer, Diana Salinas, Zébulon Simoneau, Audrey Thériault, Leah Tremblay et Xiaolong Xu).
Entracte utile, parce que là, nous sommes amenés ailleurs, dans un univers plus fantaisiste, "un bourg dont les habitants étaient différents et semblables à la fois" (dixit, le feuillet de la soirée). Ce trop court moment (opinion d'un spectateur satisfait) nous présente des épisodes de vie dont certains avec des cônes qui transforment les personnages et leurs mouvements, dont deux seulement échappent èa cette fantaisie. Impressionnant encore la qualité des mouvements d'ensemble. Beau travail "gang" !
En fin de programme "Short Spoken" de Andrew Skeels qui nous présente avec les étudiants de deuxième année, de retour sur la scène, "Cinq tableaux explorant le canon, le relâché et la fluidité".
De ce moment, je retiens surtout quelques tableaux qui demandaient une grande cohésion pour obtenir un effet esthétique fort réussi et apprécié. Une troisième oeuvre courte, qui avait tout de l'exercice de style mais sans son aspect austère possible, qui conclue bien cette soirée.
Belle soirée bien remplie et qui encore une fois démontre le beau talent que l'on retrouve dans cette école de danse. Cela augure bien pour le prochain rendez-vous, la semaine prochaine avec les finissants de cette même école à la Maison de la culture Frontenac. Amateurs de danse, vous voilà informés si ce n'était pas encore le cas et allez-y, c'est gratuit.
Photo: Adéral Piot sur le site de l'École de danse contemporaine de Montréal
En début de programme nous sommes accueillis par un quatuor de musiciens (Jeremy Chignec, Jérémi Desjardins, Patrick Dupuis et Jeanne Hourez) déjà en action "musicale", tout au fond de la scène, pour "ÊTRES UNIS" d'Harold Rhéaume.
La salle se remplit au son de la musique et le moment venu, les paroles de cette salle fort volubile se dissipent dans la noirceur qui elle, prend place. Arrivent ensuite les 15 élèves de deuxième année (Cassandra Ascalon-Soenen, Jasmine Bouchard, Alexandra Caron, Nimikii Couchie, Angélique Delorme, Yakhoub Dramé, Pamela Berenice Gomez Widman, Pénélope Gromko, Mathilde Heuzé, Caroline Namts, Thibault Rajaofetra, Raphaëlle Renucci, Silvia Sanchez, Flora Spang et Marilou Théberge).
Le tout débute avec une ligne qui se créée et qui se met à vibrer en phase. Une ligne qui montre des faiblesses et des brisures, mais une ligne d'humains qui font l'effort de se mouvoir et de se remettre ensemble. Un premier tableau fort bien réussi qui m'inspire une variation sur le titre, soit "Être des unis" plutôt que "Être désunis" face à la vie. Par la suite les différents tableaux, dont certains montrent des mouvements d'ensemble exigeants de ma perspective, pour la cohésion qu'ils demandent et qui sont réussis. Une oeuvre éloquente, qui irradie l'espoir (pour cela, le chorégraphe a bien réussi à transmettre son intention) qui m'a captivé jusqu'au dernier mouvement. Une oeuvre dont la prestation musicale (composée par Pierre-Luc Lecours et Gabriel Penido) produisait fort effet et qui pour un des tableaux a mis au centre de l'action, un des musiciens. En complément d'impression, je souligne que la diversité ethnique des interprètes rehaussait la portée du message et de son impact.
Entracte
Au retour, "Tous les flocons sont les mêmes quand ils tombent" de Kyra Jean Green avec les 17 étudiants de première année (Chanelle Allaire, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Brian Mendez, Madeleine Bellefeuille, Nora Côté, Jade Dussault-Lapointe, Constance Gadan, Simone Gauthier, Cheline Lacroix, Lucie Lesclauze, Mathilde Mercier-Beloin, Abe Mijnheer, Diana Salinas, Zébulon Simoneau, Audrey Thériault, Leah Tremblay et Xiaolong Xu).
Entracte utile, parce que là, nous sommes amenés ailleurs, dans un univers plus fantaisiste, "un bourg dont les habitants étaient différents et semblables à la fois" (dixit, le feuillet de la soirée). Ce trop court moment (opinion d'un spectateur satisfait) nous présente des épisodes de vie dont certains avec des cônes qui transforment les personnages et leurs mouvements, dont deux seulement échappent èa cette fantaisie. Impressionnant encore la qualité des mouvements d'ensemble. Beau travail "gang" !
En fin de programme "Short Spoken" de Andrew Skeels qui nous présente avec les étudiants de deuxième année, de retour sur la scène, "Cinq tableaux explorant le canon, le relâché et la fluidité".
De ce moment, je retiens surtout quelques tableaux qui demandaient une grande cohésion pour obtenir un effet esthétique fort réussi et apprécié. Une troisième oeuvre courte, qui avait tout de l'exercice de style mais sans son aspect austère possible, qui conclue bien cette soirée.
Belle soirée bien remplie et qui encore une fois démontre le beau talent que l'on retrouve dans cette école de danse. Cela augure bien pour le prochain rendez-vous, la semaine prochaine avec les finissants de cette même école à la Maison de la culture Frontenac. Amateurs de danse, vous voilà informés si ce n'était pas encore le cas et allez-y, c'est gratuit.
samedi 13 mai 2017
Sur mes pas en chants joyeux: Avec l'ensemble vocal Bémol 9
Si mes pas m'y ont amené irrégulièrement jusqu'à récemment, ils deviennent, ces pas, assidus depuis quelques années pour assister au spectacle annuel et de fin de saison de l'ensemble vocal Bémol 9.
Ayant déjà présenté cet ensemble, je ferai court, en indiquant qu'il existe depuis 1984 (33 ans, quand même !!!). Je partage totalement, ce que l'on peut lire sur leur site, soit, " Le groupe réussit en effet le tour de force d’adapter des pièces composées ou arrangées pour big band. Puisant dans le vaste répertoire de ces grands ensembles, Bémol 9 s’est forgé une identité vocale marquée par la variété des styles qu’il interprète."
Photo tirée du site de Bémol 9
En ce vendredi soir d'un printemps qui se fait très timide et frisquet, je me dirige, bien accompagné, au Théâtre Plaza (sur la Plaza St-Hubert, évidemment !!!) pour découvrir leurs nouvelles moutures de chansons "tout horizon". La salle est pleine et les huit coups de l'heure à peine sonnés, la gang de Bémol 9 avec leur directeur musical de toujours, Vincent Morel, viennent rejoindre les trois musiciens sur scène.
Mettant en avant scène, à tour de rôle les différents membres, nous avons droit à une soirée colorée d'humour et à un répertoire varié de chansons, dont certaines nous ramènent (pour ceux et celles qui ont l'âge pour les avoir connu alors !), "quelques années" en arrière. Des exemples, me demanderez-vous ? "Come together" et "Wild World", sans oublier une pièce de Genesis (de l'époque de Peter Gabriel). De cette époque de "Genesis ou Emerson, Lake and Palmer (ou Gentle Giant, pour moi).
Une soirée aussi, qui mettra de l'avant les "blondes" et les "bad boy", avec une mise en bouche tout aussi humoristique qu'intelligente. Une soirée qui au final, met un baume sur notre moral quelque peu éprouvé en ce printemps, tout de gris coloré et de pluie délavé.
À ma collègue Chantal qui m'a fait connaître cet ensemble et qui y chante, je dis ici un gros merci. Si pour certains, il y a le "Prozac" régulier, pour moi, il y a le "Bémol 9" annuel. Moins cher et surtout plus efficace.
Ayant déjà présenté cet ensemble, je ferai court, en indiquant qu'il existe depuis 1984 (33 ans, quand même !!!). Je partage totalement, ce que l'on peut lire sur leur site, soit, " Le groupe réussit en effet le tour de force d’adapter des pièces composées ou arrangées pour big band. Puisant dans le vaste répertoire de ces grands ensembles, Bémol 9 s’est forgé une identité vocale marquée par la variété des styles qu’il interprète."
Photo tirée du site de Bémol 9
En ce vendredi soir d'un printemps qui se fait très timide et frisquet, je me dirige, bien accompagné, au Théâtre Plaza (sur la Plaza St-Hubert, évidemment !!!) pour découvrir leurs nouvelles moutures de chansons "tout horizon". La salle est pleine et les huit coups de l'heure à peine sonnés, la gang de Bémol 9 avec leur directeur musical de toujours, Vincent Morel, viennent rejoindre les trois musiciens sur scène.
Mettant en avant scène, à tour de rôle les différents membres, nous avons droit à une soirée colorée d'humour et à un répertoire varié de chansons, dont certaines nous ramènent (pour ceux et celles qui ont l'âge pour les avoir connu alors !), "quelques années" en arrière. Des exemples, me demanderez-vous ? "Come together" et "Wild World", sans oublier une pièce de Genesis (de l'époque de Peter Gabriel). De cette époque de "Genesis ou Emerson, Lake and Palmer (ou Gentle Giant, pour moi).
Une soirée aussi, qui mettra de l'avant les "blondes" et les "bad boy", avec une mise en bouche tout aussi humoristique qu'intelligente. Une soirée qui au final, met un baume sur notre moral quelque peu éprouvé en ce printemps, tout de gris coloré et de pluie délavé.
À ma collègue Chantal qui m'a fait connaître cet ensemble et qui y chante, je dis ici un gros merci. Si pour certains, il y a le "Prozac" régulier, pour moi, il y a le "Bémol 9" annuel. Moins cher et surtout plus efficace.
dimanche 7 mai 2017
Sur mes pas en danse: Danse joyeuse sous la pluie avec "Rain"
Dernière proposition de la saison de Danse-Danse, nous proposait "Rain", une oeuvre colorée d'eau forte, signée Anne Teresa De Keermaeker. De cette oeuvre, d'autres en ont dit du bien et je ne peux que me joindre à eux. Il serait opportun de remarquer que le titre de l'oeuvre, avec ce que nous vivons ici pourrait avoir des couleurs grises et tristes. Et pourtant, dès que l'annonce officielle du début de la présentation commence, malgré que le "soleil" fait son tour de piste (ou de scène) pour nous abandonner, les dix interprètes, tels dix gouttes de pluie qui sont tout à fait colorées. Et cette coloration se modifiera subtilement tout au long de la présentation pour nous amener à leur suite.
Photo de Anne Van Aerschot tirée du site du journal Le Devoir
De ma perspective toute proche (deuxième rangée), j'ai parfois regretté d'être aussi proche pour ne pas pouvoir avoir une vue d'ensemble. D'autres fois, cependant, tellement heureux de pouvoir voir, de proche, les sourires vrais échangés et les gestes de ces interprètes tout autant dévoués à l'oeuvre que talentueux. La scène en demi cercle avec ces bandes qui l'entourent a permis d'apprécier des effets d'arrière scène qui n'en étaient pas. De ce déferlement fort festif de ces "gouttes de pluie", rehaussé par la musique de Steve Reich, impossible de rester impassible et surtout d'y prendre plaisir.
Mais, arrive le moment que le soleil revient et que la pluie nous quitte avant de faire place aux applaudissements fort bien mérités. Une grande oeuvre tout en couleurs qui fait du bien et chanceux ceux et celles qui ont pu en profiter.
Fin de saison fort réussie de ce diffuseur, à l'image de sa saison et qui fait en sorte que l'on a bien hâte à la prochaine, billets en main.
Photo de Anne Van Aerschot tirée du site du journal Le Devoir
De ma perspective toute proche (deuxième rangée), j'ai parfois regretté d'être aussi proche pour ne pas pouvoir avoir une vue d'ensemble. D'autres fois, cependant, tellement heureux de pouvoir voir, de proche, les sourires vrais échangés et les gestes de ces interprètes tout autant dévoués à l'oeuvre que talentueux. La scène en demi cercle avec ces bandes qui l'entourent a permis d'apprécier des effets d'arrière scène qui n'en étaient pas. De ce déferlement fort festif de ces "gouttes de pluie", rehaussé par la musique de Steve Reich, impossible de rester impassible et surtout d'y prendre plaisir.
Mais, arrive le moment que le soleil revient et que la pluie nous quitte avant de faire place aux applaudissements fort bien mérités. Une grande oeuvre tout en couleurs qui fait du bien et chanceux ceux et celles qui ont pu en profiter.
Fin de saison fort réussie de ce diffuseur, à l'image de sa saison et qui fait en sorte que l'on a bien hâte à la prochaine, billets en main.
Sur mes pas en danse: Témoin curieux et satisfait d'une des "Collisions performatives"
C'était, il y a peu, juste avant le moment de ma rencontre avec "Rain" de Anne Teresa De Keersmaeker. Profitant d'une petite embellie dans mon agenda, mes pas m'ont porté dans le sous-sol de la Place des Arts au Centre de création O Vertigo pour être témoin d'une "Collision performative". Proposée par Andrew Tay, commissaire artistique du Centre, la proposition de création là juste devant nous méritait mon attention et compte-tenu qu'elle incluait Caroline Gravel, elle devenait une offre que je ne pouvais refuser.
C'est donc dans la grande salle de ce Centre, à peu près vide en début de création (la salle se remplira peu à peu et complètement par la suite) que je prends place. La régie dans le fond, des chaises sur les deux côtés et devant, une table avec un ordinateur et différents accessoires tout autour de Patrick Saint-Denis, artiste en art numérique. Les deux invités de cette soirée sont là et échangent. Il serait utile d'indiquer qu'une Collision performative consiste à un rencontre de deux artistes de milieux différents qui pendant deux heures créeront devant nous, une oeuvre qui sera présentée, les cent ving minutes écoulées.
Le "meneur de jeu" pour cette soirée, Andrew Tay, prend le micro, présente le concept et les artistes présents, pour déclencher le compte à rebours. Soyez rassurés, rien de bien menaçant dans l'approche et dans ce qui suivra, mais à 19h00, il y aura une courte présentation de l'oeuvre créée là, devant nous.
À la danseuse et pour nous aussi par conséquent, Patrick Saint-Denis présente les différents bidules/gadgets électroniques (accordéons-robots et senseurs de différents types). S'il est facile de comprendre le but et la manipulation de certains, pour d'autres, pas aussi évident et cela inclut Caroline Gravel. Nous sommes donc témoins, de son apprentissage de ces senseurs et de son choix. La maîtrise se fait parfois douloureuse (légers et surprenants chocs électriques de senseurs) et nous en sommes témoins. Un long moment d'expérimentation, tout autant en course qu'immobile, avec un capteur de pulsation qui la projette dans les haut-parleurs. Vient aussi le moment de l'exploration des possibilités des différents projecteurs de lumière DEL.
Comment un spectateur peut-il trouver son compte face à ce qu'il voit, me demanderez vous ? Chacun pourra avoir sa réponse. Si pour des chorégraphes présents, cela se traduit par des propositions à la danseuse, pour moi, cela devient un exercice d'imagination de ce que pourrait devenir le petit bout d'exploration.Aussi comme, il arrive souvent dans la vie, le chemin peut s'avérer aussi, sinon plus intéressant que la destination.
Courte pause qui est suivi le moment des choix sur les accessoires qui seront utilisés. Après une discussion, c'est fait. Le meneur de jeu rappelle que le temps passe, il reste une heure. Les choses se placent, les idées aussi, jusqu'à que ce déplacent les accessoires, lumières par terre et accordéons inclus. À la question, "T'aimes cela ?", la réponse de Caroline Gravel est automatique, "Ouais !!!".
Il reste 30 minutes, annonce le meneur de jeu. La salle est remplie (près de quarante personnes sont présentes) et le résultat se précise, même si le son se fait parfois "sauvage" et surprend en percutant et se répercutant dans la place. On enlève la table, on met par terre l'ordino, on dispose les lumières, parce que le moment de présentation est là tout proche.
19h00, le noir se fait, mes écrits se font à tâtons. Les lumières illuminent autour de l'interprète et ondulent de leurs photons en action. La conscience du corps ou le corps en conscience se mettent en action dans des gestes forts et aussi percutants. Et dans un monde de technologie en soutien. les mouvements se présentent et se révèlent dans un court, mais satisfaisant moment de présentation.
Au final, de cette rencontre, impossible pour moi de savoir s'il y aura une suite, mais je suis convaincu que de cette rencontre à laquelle j'ai assistée, il pourrait y avoir une suite intéressante.
Et il semble que ces "Collisions performatives" seront de retour, il serait avisé d'y refaire un tour.
C'est donc dans la grande salle de ce Centre, à peu près vide en début de création (la salle se remplira peu à peu et complètement par la suite) que je prends place. La régie dans le fond, des chaises sur les deux côtés et devant, une table avec un ordinateur et différents accessoires tout autour de Patrick Saint-Denis, artiste en art numérique. Les deux invités de cette soirée sont là et échangent. Il serait utile d'indiquer qu'une Collision performative consiste à un rencontre de deux artistes de milieux différents qui pendant deux heures créeront devant nous, une oeuvre qui sera présentée, les cent ving minutes écoulées.
Le "meneur de jeu" pour cette soirée, Andrew Tay, prend le micro, présente le concept et les artistes présents, pour déclencher le compte à rebours. Soyez rassurés, rien de bien menaçant dans l'approche et dans ce qui suivra, mais à 19h00, il y aura une courte présentation de l'oeuvre créée là, devant nous.
À la danseuse et pour nous aussi par conséquent, Patrick Saint-Denis présente les différents bidules/gadgets électroniques (accordéons-robots et senseurs de différents types). S'il est facile de comprendre le but et la manipulation de certains, pour d'autres, pas aussi évident et cela inclut Caroline Gravel. Nous sommes donc témoins, de son apprentissage de ces senseurs et de son choix. La maîtrise se fait parfois douloureuse (légers et surprenants chocs électriques de senseurs) et nous en sommes témoins. Un long moment d'expérimentation, tout autant en course qu'immobile, avec un capteur de pulsation qui la projette dans les haut-parleurs. Vient aussi le moment de l'exploration des possibilités des différents projecteurs de lumière DEL.
Comment un spectateur peut-il trouver son compte face à ce qu'il voit, me demanderez vous ? Chacun pourra avoir sa réponse. Si pour des chorégraphes présents, cela se traduit par des propositions à la danseuse, pour moi, cela devient un exercice d'imagination de ce que pourrait devenir le petit bout d'exploration.Aussi comme, il arrive souvent dans la vie, le chemin peut s'avérer aussi, sinon plus intéressant que la destination.
Courte pause qui est suivi le moment des choix sur les accessoires qui seront utilisés. Après une discussion, c'est fait. Le meneur de jeu rappelle que le temps passe, il reste une heure. Les choses se placent, les idées aussi, jusqu'à que ce déplacent les accessoires, lumières par terre et accordéons inclus. À la question, "T'aimes cela ?", la réponse de Caroline Gravel est automatique, "Ouais !!!".
Il reste 30 minutes, annonce le meneur de jeu. La salle est remplie (près de quarante personnes sont présentes) et le résultat se précise, même si le son se fait parfois "sauvage" et surprend en percutant et se répercutant dans la place. On enlève la table, on met par terre l'ordino, on dispose les lumières, parce que le moment de présentation est là tout proche.
19h00, le noir se fait, mes écrits se font à tâtons. Les lumières illuminent autour de l'interprète et ondulent de leurs photons en action. La conscience du corps ou le corps en conscience se mettent en action dans des gestes forts et aussi percutants. Et dans un monde de technologie en soutien. les mouvements se présentent et se révèlent dans un court, mais satisfaisant moment de présentation.
Au final, de cette rencontre, impossible pour moi de savoir s'il y aura une suite, mais je suis convaincu que de cette rencontre à laquelle j'ai assistée, il pourrait y avoir une suite intéressante.
Et il semble que ces "Collisions performatives" seront de retour, il serait avisé d'y refaire un tour.
samedi 6 mai 2017
Sur mes pas en danse: "Couper-Coller" avec Tangente, totale réussite
Je me souviens d'un échange avec Dena Davida. C'était il y a quelques années, avec l'Espace Wilder, encore à l'état de projet, elle parlait d'un lieu qu'elle pourrait investir totalement et surtout différemment. Des projets, vous en conviendrez, il est facile d'en avoir et d'en parler, mais cette fois, celui d'investir différemment le lieu, a été pour cette soirée, "Couper-Coller" (titre aussi éloquent qu'évocateur) dernière de la saison de Tangente, ce projet donc, a été totalement réussi. Et je suis certain que tous les spectateurs présents partagent totalement mon opinion.
Photo : Thibaut Larquey sur le site Tangente
Mais avant de vous permettre de bien comprendre mon affirmation, il faut commencer par le début de ce programme triple, dont les deux premières oeuvres ont été présentées à la cinquantaine de spectateurs dans la salle "Dena Davida" au sous-sol de l'Espace Wilder. En première partie donc, "Nolo: Curating the body" de "The Uncollective (Eve Stainton, Michael Kitchin et Sorcha Stott-Strzala) qui nous attendent à notre arrivée dans la salle dont les sièges sont disposés tout autour. La scène est vide, seulement une perruque blonde et un vase d'eau sur un bloc, au milieu. La salle se remplie et la présentation commence avec l'interprète de l'oeuvre (Eve Stainton) qui quitte son siège, un des nôtres. Le vide qu'elle crée sera vite comblé par ce qui suivra. L'oeuvre, il peut être utile de la rappeler (comme son titre) a mis ensemble des fragments d'oeuvres de six chorégraphes (trois d'ici et trois du Royaume-Uni) pour en faire un tout que nous découvrirons en suivant ce personnage intrigant et fascinant. Cette femme se déplace, déplace des objets imaginaires qui nous imaginons fort bien et tout réellement, jusqu'à ces poussières à mes pieds qu'elle vient enlever. Cette abstraction, elle nous le concrétise, tout comme comme ces objets qu'elle déplace ou qu'elle dispose dans cet espace devant nous et que nous pouvons presque voir. Cette femme sait faire effet et aussi établir des relations, autant par ses gestes que par son regard. Une trentaine de minutes fort bien remplie, mais surtout une rencontre fort bien réussie. Pause.
Deuxième partie de la soirée, dans la même salle, "Identity Binding" de et avec Victoria Mackenzie. Le programme de la soirée indiquait, "Une aventure de la perception dans la sinueuse route menant à la représentation objective de soi." et c'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de la représentation. Cette jeune femme, déjà présente à notre arrivée, dans la vie, a fait "du chemin", a évolué, s'est transformée, mouvements chorégraphiques pour appuyer son propos. C'est impossible de ne pas le ressentir. Je dirais même que pour elle, j'ai éprouvé une certaine sympathie, sinon, une sympathie certaine, tout au long de son cheminement. Habilement exprimé surtout en street dance, mais pas seulement, les gestes captivaient. Nous percevons nettement l'aspect chronologique de son évolution, comme celui de la chenille qui devient un superbe papillon. Pause et décision.
Décision d'attendre une trentaine de minutes ou non pour découvrir la troisième partie de cette soirée. Pourquoi ? Parce que seulement 26 personnes à la fois pourront assister à la troisième partie de cette soirée. Décision difficile pour quelqu'un qui s'est levé à 6h30 (soit 15 heures plus tôt), mais décision prise, d'attendre. Donc après une attente, d'un peu plus de trente minutes, nous (26 personnes maximum, je le rappelle) sommes conviés à prendre place dans un monte-charge pour assister à la présentation de "Monte-Charles" de Philippe Meunier et Ian Yaworski avec Sébastien Chalumeau, Jonathan C. Rousseau, Philippe Meunier, Antoine Turmine, Ian Yaworski. Ainsi donc un des projets de la commissaire de Tangente ( Dena Davida) se concrétisait avec une oeuvre qui met les spectateurs dans un monte-charge et présente des tableaux dans différents lieux (et étages) de ce building en construction (qui devrait officiellement être complété début juin). Un peu comme une visite au Jardin zoologique de St-Félicien !!! "Monte-Charles", c'est de la gigue contemporaine (comme je l'aime bien) déconstruite, mais surtout émouvante et touchante par les relations qu'elle nous présente entre les interprètes masculins et entre les interprètes et les spectateurs Et cela dans ce monte-charge qui se déplace entre les étages et les tableaux. Donc, de notre position, les portes du monte-charge s'ouvrent et dehors nous découvrons ces relations exprimées, de tout proche ou de plus loin. Le propos terminé, un des interprètes (les cinq à tour de rôle) nous accompagne à l'intérieur pour monter ou descendre vers le prochain tableau et à la conclusion de cette soirée, fortement applaudie.
De retour à la maison, il me sera aisé de me dire que ce lieu encore inachevé nous réservera, dans l'avenir, quelques autres belles surprises, dont Dena Davida sera une des auteures.
Photo : Thibaut Larquey sur le site Tangente
Mais avant de vous permettre de bien comprendre mon affirmation, il faut commencer par le début de ce programme triple, dont les deux premières oeuvres ont été présentées à la cinquantaine de spectateurs dans la salle "Dena Davida" au sous-sol de l'Espace Wilder. En première partie donc, "Nolo: Curating the body" de "The Uncollective (Eve Stainton, Michael Kitchin et Sorcha Stott-Strzala) qui nous attendent à notre arrivée dans la salle dont les sièges sont disposés tout autour. La scène est vide, seulement une perruque blonde et un vase d'eau sur un bloc, au milieu. La salle se remplie et la présentation commence avec l'interprète de l'oeuvre (Eve Stainton) qui quitte son siège, un des nôtres. Le vide qu'elle crée sera vite comblé par ce qui suivra. L'oeuvre, il peut être utile de la rappeler (comme son titre) a mis ensemble des fragments d'oeuvres de six chorégraphes (trois d'ici et trois du Royaume-Uni) pour en faire un tout que nous découvrirons en suivant ce personnage intrigant et fascinant. Cette femme se déplace, déplace des objets imaginaires qui nous imaginons fort bien et tout réellement, jusqu'à ces poussières à mes pieds qu'elle vient enlever. Cette abstraction, elle nous le concrétise, tout comme comme ces objets qu'elle déplace ou qu'elle dispose dans cet espace devant nous et que nous pouvons presque voir. Cette femme sait faire effet et aussi établir des relations, autant par ses gestes que par son regard. Une trentaine de minutes fort bien remplie, mais surtout une rencontre fort bien réussie. Pause.
Deuxième partie de la soirée, dans la même salle, "Identity Binding" de et avec Victoria Mackenzie. Le programme de la soirée indiquait, "Une aventure de la perception dans la sinueuse route menant à la représentation objective de soi." et c'est exactement ce que j'ai ressenti tout au long de la représentation. Cette jeune femme, déjà présente à notre arrivée, dans la vie, a fait "du chemin", a évolué, s'est transformée, mouvements chorégraphiques pour appuyer son propos. C'est impossible de ne pas le ressentir. Je dirais même que pour elle, j'ai éprouvé une certaine sympathie, sinon, une sympathie certaine, tout au long de son cheminement. Habilement exprimé surtout en street dance, mais pas seulement, les gestes captivaient. Nous percevons nettement l'aspect chronologique de son évolution, comme celui de la chenille qui devient un superbe papillon. Pause et décision.
Décision d'attendre une trentaine de minutes ou non pour découvrir la troisième partie de cette soirée. Pourquoi ? Parce que seulement 26 personnes à la fois pourront assister à la troisième partie de cette soirée. Décision difficile pour quelqu'un qui s'est levé à 6h30 (soit 15 heures plus tôt), mais décision prise, d'attendre. Donc après une attente, d'un peu plus de trente minutes, nous (26 personnes maximum, je le rappelle) sommes conviés à prendre place dans un monte-charge pour assister à la présentation de "Monte-Charles" de Philippe Meunier et Ian Yaworski avec Sébastien Chalumeau, Jonathan C. Rousseau, Philippe Meunier, Antoine Turmine, Ian Yaworski. Ainsi donc un des projets de la commissaire de Tangente ( Dena Davida) se concrétisait avec une oeuvre qui met les spectateurs dans un monte-charge et présente des tableaux dans différents lieux (et étages) de ce building en construction (qui devrait officiellement être complété début juin). Un peu comme une visite au Jardin zoologique de St-Félicien !!! "Monte-Charles", c'est de la gigue contemporaine (comme je l'aime bien) déconstruite, mais surtout émouvante et touchante par les relations qu'elle nous présente entre les interprètes masculins et entre les interprètes et les spectateurs Et cela dans ce monte-charge qui se déplace entre les étages et les tableaux. Donc, de notre position, les portes du monte-charge s'ouvrent et dehors nous découvrons ces relations exprimées, de tout proche ou de plus loin. Le propos terminé, un des interprètes (les cinq à tour de rôle) nous accompagne à l'intérieur pour monter ou descendre vers le prochain tableau et à la conclusion de cette soirée, fortement applaudie.
De retour à la maison, il me sera aisé de me dire que ce lieu encore inachevé nous réservera, dans l'avenir, quelques autres belles surprises, dont Dena Davida sera une des auteures.