Depuis que le mercure commence à entreprendre sa descente, cet automne, mes pas m'ont amené à la découverte d'une quarantaine de propositions chorégraphiques. Quelques unes m'ont laissé quelque peu dubitatif, mais aucune, indifférent. Maintenant que la fin de l'année s'annonce, voici le moment de vous proposer les oeuvres qui ont laissé dans ma mémoire les plus belles et les plus profondes impressions. Je ferai ce difficile exercice, mais en permettant de lui ajouter un complément de mentions. Qu'il peut être difficile de choisir !
En cinquième position, "La vie attend" de David Albert-Toht et Emily Gualtieri, sur laquelle j'avais écrit, "Une oeuvre sur les hommes, avec la touche féminine d'Emily Gualtieri qui présente avec verbes hauts et gestes convaincants, comment les hommes peuvent avoir des personnalités "tout azimuth". Oeuvre aussi qui peut rejoindre le plus grand nombre, à preuve, les chaleureux applaudissements de la fin et les commentaires positifs entendus à la sortie de la salle."
En quatrième position, "Quelque chose de sauvage" des étudiant(e)s du département de danse de l'UQAM sous la direction de Mélanie Demers, assistée d'Anne-Marie Jourdenais. Une oeuvre audacieuse, dans laquelle la chorégraphe a demandé, avec succès, à ces jeunes de porter des symboles "forts" et qui en plus, ont réussi à se les approprier brillamment ! Nous avons eu droit à de la danse, mais surtout à de la présence sur scène!
En troisième position, "Plomb", revisitée, de Virginie Brunelle. Une oeuvre percutante, de laquelle j'avais écrit, et je persiste, "Au final, "Plomb" irradie comme un corps noir soumis à la haute tension des relations humaines pour lesquel les tableaux présentent tout le spectre des excès de notre nature." À quand le retour chez un grand diffuseur, pour plus qu'une soirée ?
En deuxième position, "Serpentine" de Daina Ashbee, une oeuvre particulière, exigente, constituée de trois boucles, presqu'identiques, d'une trentaine de minutes du "chemin de croix" d'une femme. Si bon nombre de spectateurs ont quitté après la première répétition et la deuxième, ceux et celles comme moi qui ont persisté jusqu'à la fin, ont pu découvrir la "sédimentation de nos couches d'inconfort que seule la répétition peut amener." Je dois concéder que c'est une de mes chorégraphe chouchou, mais elle le doit à sa façon de me rejoindre qui a encore une fois bien réussi.
Enfin, en première position, "Ori ou les chambres du coeur" de Sarah Dell'Ava qui m'a transporté, au propre comme au figuré. Assis en périphérie de l'oeuvre, la vingtaine d'interprètes (amateurs et professionnels), danseurs et musiciens, m'ont captivé par leur pulsation commune d'abord, pour ensuite "exploser" et essaimer, dans lequel il y a le mot aimer, tout autour, pour ensuite, nous entraîner dans un unisson libérateur "qui nous montre la direction vers laquelle notre monde devrait aller." Le grand moment humain de ma saison danse.
Avant de conclure, je m'en voudrais de ne pas décerner des mentions spéciales pour les oeuvres suivantes.
"Would" de Mélanie Demers, autant par force du propos que par la qualité de l'interprétation de interprète Kate Holden et Marc Boivin qui portent l'oeuvre.
"Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel. Parce qu'un Gravel, impossible d'y rester indifférent et de ne pas applaudir chaudement.
"Mécaniques nocturnes" d'Anne Plamondon qui nous a entraîné à sa suite dans un univers sombre, fort éloquent de gestes.
"Grand Finale" de Hofesh Shechter qui nous présente une grande oeuvre sur fond de guerre, avec un horizon coloré d'espoir.
Enfin, "Jérôme Bosch: Le jardin des délices" de Marie Chouinard, parce qu'il faut qu'être dans la salle pour apprécier toute nouvelle proposition de l'univers de cette chorégraphe hors-norme.
Et en complément de bilan, un petit mot sur "Dance Me" de la compagnie BJM - Les Ballets Jazz de Montréal qui m'a plu avec, néanmoins, un petit arrière goût. Mais tout cela n'est rien comparé à la scission entre les amateurs aux commentaires dithyrambiques et ceux des critiques "pas mal plus tièdes", sinon froids ! Voilà là un phénomène bien intéressant, que cette réaction opposée, mais qui peut s'expliquer par nos attentes lorsque nos pas nous portent dans une salle.
Au final, une autre saison danse fort bien réussie avec des oeuvres de tout horizon qui permet à mes pas et à ma tête d'y trouver son compte.
mardi 19 décembre 2017
vendredi 15 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Quelque chose de sauvage" mais aussi de très prometteur
En cette fin de saison automnale, mes pas m'ont porté jusqu'au 840 rue Cherrier, au Pavillon de danse de l'UQAM pour assister à la présentation de "Quelque chose de sauvage" de la belle "gang" du département de danse de l'UQAM sous la direction de Mélanie Demers, assistée d'Anne-Marie Jourdenais. Il suffit de voir l'affiche promotionnelle pour imaginer que les vingt-trois interprètes s'investiront. D'autant plus que les créations de Mélanie Demers demandent une présence physique forte et pas seulement de la danse. J'ai encore en tête les performances de Marc Boivin dans "Would" et il y a un peu plus longtemps, de Jacques Poulin-Denis dans "Junkyard/Paradise" et dans lesquelles la réussite, du rendu s'appuie sur leur présence "totale" !
Photo de Andréanne Ménard
"Vérité de La Palice", accepter d'investir une oeuvre de Mélanie Demers, doit se faire "corps et âme" et sans vouloir couper court, je peux déjà facilement affirmer que "c'est mission accomplie" ! Mais, laissez moi vous indiquer comment, Maude Archambault-Wakil, Estel Belval, Rachel Carignan, Penélope Desjardins, Ophélie Dubois, Catherine Dumais, Leslie Faure, Marie Fulconis, Victoria Juillet, Florence Lacroix, Élie Mainville, Léa Noblet Di-Ziranaldi, Isabelle Pin, Adam Provencher, Alexia Quintin, Lian Rodgers, Olivier Rousseau, Virginie Thivierge, DesNeiges Thomas-Groulx, Alexis Trépanier, Kali Trudel, Alex Vaudrin Demers et Giverny Welsch y sont arrivées. (oui, oui, je sais, arrivées avec pas de (e), mais avec autant d'interprètes féminines, moi je décide que oui !).
À notre entrée dans la salle, la première rangée, "ma" première rangée" !, était déjà occupée par les interprètes. Pas grave, je prends place juste derrière. Devant moi, la scène est toute vide, mais les gradins, eux, bien remplis. Nous avions eu les consignes d'usage avant notre entrée dans la salle, mais, malgré tout, il sont reprises par lui (Olivier Rousseau), habillé en "elle", en robe donc, qui a su lire dans nos têtes en nous demandant si nous avions trouvé dans la foule un visage familier. Pour ma part, la réponse est négative, mais de ma rangée, la vue est assez limitée. De cette entrée, difficile de ne pas y voir la signature de la chorégraphe qui sait être interpellante.
Vient vite par la suite, l'arrivée de tous les interprètes sur la scène, juste devant moi et avec le regard droit sur nous, tout déterminé. Déjà, dans leur regard, fort, il y a "Quelque chose de sauvage" ! Et dans leurs vêtements, toute la différence de cette individualité, différence qui se remarque, aussi, dans leurs bas qui me semblent tous différents aussi !
Par la suite, le mouvement prend place, s'immisce dans le lieu et devant nos yeux, la métamorphose s'effectue. Métamorphose dans le sens de mue, puisque les manteaux s'échappent des corps ou est-ce l'inverse ? Un constat s'impose, la nature individuelle et "sauvage" prend sa place et c'est là, juste devant nous. L'atmosphère sonore devient de plus en plus lourde et nous assistons à la convergence des corps délestés de sa gangue pour nous permettre d'en découvrir la valeur, la grande valeur.
S'en suit un magma, dans lequel l'organisation peut mystifier, mais qui éblouiera par son explosion. Mais quand même, la fatalité laisse sa trace et moi, je pense.
Il s'en suit aussi des tableaux, dans lesquels, il y a elle qui nous dit "Dieu merci, ce n'est pas moi ..." ou l'autre qui rejette en mots les jugements avoués ou non que nous pourrions avoir, avec cette teinte de "Quelque chose de sauvage". Elles ou ils, tout juste devant moi, sont convaincant(e)s, me troublent et me font perdre mes repères.
Et encore, ils se regroupent. Et de ce groupe, j'en vois et j'en ressens les soubresauts, juste avant le déferlement des vagues. Et quand ce groupe se dissout dans le lieu, il ne laisse devant moi, que lui, de son regard bien présent et que elle, de son regard absent, dans le tableau final empreint d'une juste dose de sauvage et d'intime. Et moi, imaginant la fin, je suis déjoué, mais heureux qu'ils m'aient amené ailleurs pour conclure.
De cette sortie danse, à la rencontre de la relève, j'en retiens que si la proposition chorégraphique a du sens, du sens "sauvage", il y a une relève pour la porter bien haut et pour cela merci, de mon salut bien bas.
Photo de Andréanne Ménard
"Vérité de La Palice", accepter d'investir une oeuvre de Mélanie Demers, doit se faire "corps et âme" et sans vouloir couper court, je peux déjà facilement affirmer que "c'est mission accomplie" ! Mais, laissez moi vous indiquer comment, Maude Archambault-Wakil, Estel Belval, Rachel Carignan, Penélope Desjardins, Ophélie Dubois, Catherine Dumais, Leslie Faure, Marie Fulconis, Victoria Juillet, Florence Lacroix, Élie Mainville, Léa Noblet Di-Ziranaldi, Isabelle Pin, Adam Provencher, Alexia Quintin, Lian Rodgers, Olivier Rousseau, Virginie Thivierge, DesNeiges Thomas-Groulx, Alexis Trépanier, Kali Trudel, Alex Vaudrin Demers et Giverny Welsch y sont arrivées. (oui, oui, je sais, arrivées avec pas de (e), mais avec autant d'interprètes féminines, moi je décide que oui !).
À notre entrée dans la salle, la première rangée, "ma" première rangée" !, était déjà occupée par les interprètes. Pas grave, je prends place juste derrière. Devant moi, la scène est toute vide, mais les gradins, eux, bien remplis. Nous avions eu les consignes d'usage avant notre entrée dans la salle, mais, malgré tout, il sont reprises par lui (Olivier Rousseau), habillé en "elle", en robe donc, qui a su lire dans nos têtes en nous demandant si nous avions trouvé dans la foule un visage familier. Pour ma part, la réponse est négative, mais de ma rangée, la vue est assez limitée. De cette entrée, difficile de ne pas y voir la signature de la chorégraphe qui sait être interpellante.
Vient vite par la suite, l'arrivée de tous les interprètes sur la scène, juste devant moi et avec le regard droit sur nous, tout déterminé. Déjà, dans leur regard, fort, il y a "Quelque chose de sauvage" ! Et dans leurs vêtements, toute la différence de cette individualité, différence qui se remarque, aussi, dans leurs bas qui me semblent tous différents aussi !
Par la suite, le mouvement prend place, s'immisce dans le lieu et devant nos yeux, la métamorphose s'effectue. Métamorphose dans le sens de mue, puisque les manteaux s'échappent des corps ou est-ce l'inverse ? Un constat s'impose, la nature individuelle et "sauvage" prend sa place et c'est là, juste devant nous. L'atmosphère sonore devient de plus en plus lourde et nous assistons à la convergence des corps délestés de sa gangue pour nous permettre d'en découvrir la valeur, la grande valeur.
S'en suit un magma, dans lequel l'organisation peut mystifier, mais qui éblouiera par son explosion. Mais quand même, la fatalité laisse sa trace et moi, je pense.
Il s'en suit aussi des tableaux, dans lesquels, il y a elle qui nous dit "Dieu merci, ce n'est pas moi ..." ou l'autre qui rejette en mots les jugements avoués ou non que nous pourrions avoir, avec cette teinte de "Quelque chose de sauvage". Elles ou ils, tout juste devant moi, sont convaincant(e)s, me troublent et me font perdre mes repères.
Et encore, ils se regroupent. Et de ce groupe, j'en vois et j'en ressens les soubresauts, juste avant le déferlement des vagues. Et quand ce groupe se dissout dans le lieu, il ne laisse devant moi, que lui, de son regard bien présent et que elle, de son regard absent, dans le tableau final empreint d'une juste dose de sauvage et d'intime. Et moi, imaginant la fin, je suis déjoué, mais heureux qu'ils m'aient amené ailleurs pour conclure.
De cette sortie danse, à la rencontre de la relève, j'en retiens que si la proposition chorégraphique a du sens, du sens "sauvage", il y a une relève pour la porter bien haut et pour cela merci, de mon salut bien bas.
mardi 12 décembre 2017
Sur mes pas en danse: Un "Would" fort percutant !
Encore une fois cette saison, mes pas m'amènent vers la présentation d'une oeuvre que j'avais ratée lors de sa première présentation, ("Les Dieux de la danse" sont avec moi !!!!) soit "Would" de Mélanie Demers avec sur scène avec toute leur présence, Kate Holden et Marc Boivin.
Pour tenter de bien transmettre ce que la salle "full" remplie en ce lundi, première soirée de reprise, (merci Théâtre La Chapelle !!!), a pu découvrir, mes mots sont de piètres alliés. De piètres alliés pour le spectateur, mais tout à l'inverse pour Marc Boivin, avec ses grosses lunettes noires, qui nous attend calmement, assis par terre, à notre entrée dans la salle. Cette présence ne semble pas attirer l'attention en entrée de jeu, avec ces conversations fort présentes tout autour de moi. Mais le temps passe, le niveau sonore diminue et moi, je ne trouve pas mon crayon pour noter !!! Le temps passe encore et la salle devient toute silencieuse, sans que les lumières ne diminuent, pendant que j'implore ma mémoire de me rester fidèle pour conserver l'essence de ce que je verrai ou de ce que je vivrai.
Photo de Jeremy Mimnagh tirée du site du Théâtre La Chapelle
Ça y est, les lumières s'éteignent et tous les regards sont dirigés vers l'interprète qui nous interpelle avec un long et interpellant diatribe utilisant une panoplie de phrases débutant par "Ça serait ..." Moi, de ces phrases, je n'en retiens peu de mots, mais de l'intensité de celui qui les émet, j'en suis encore fort impressionné. Moi, qui a encore en tête la sensation des mots d'ouverture de "La vie attend" de ce même interprète, de celui par qui "le verbe arrive", dixit, fort justement, le feuillet de la soirée. Oh, que je voudrais tellement pouvoir relire et ressasser ces mots, denses, dont la poésie percutent comme un jab dans ma tête, mais qui s'évaporent trop vite. Puis, de l'ombre, viendra elle, doucement et en silence avec ses feuilles pour écrire vite et arracher la feuille qui cédera sa place à l'autre. Les mots se disent par lui ou s'écrivent par elle, mais, "for sure", pour la suite, "I would be there" !
Et pour la suite, effectivement, les mouvements prennent place, tout aussi éloquents dans ce duo qui a tout de la matière et de l'antimatière, de l'intensité de l'un et du calme de l'autre. de ces forces tout en opposition. Si le verbe énonce, les gestes expliquent, avec autant d'à propos que de conviction. Et pour conclure, je me permets de citer les mots de Frédérique Doyon (dans Le Devoir du 9 avril 2015), "Petit bijou loufoque, Would, de Mélanie Demers, se situe à l’intersection de ces prospectives diamétralement opposées qui résument si bien l’humain, ses désirs infinis, comme ses peurs." et dans cet humain confronté dans ses oppositions, je m'y suis fort bien retrouvé.
Pour tenter de bien transmettre ce que la salle "full" remplie en ce lundi, première soirée de reprise, (merci Théâtre La Chapelle !!!), a pu découvrir, mes mots sont de piètres alliés. De piètres alliés pour le spectateur, mais tout à l'inverse pour Marc Boivin, avec ses grosses lunettes noires, qui nous attend calmement, assis par terre, à notre entrée dans la salle. Cette présence ne semble pas attirer l'attention en entrée de jeu, avec ces conversations fort présentes tout autour de moi. Mais le temps passe, le niveau sonore diminue et moi, je ne trouve pas mon crayon pour noter !!! Le temps passe encore et la salle devient toute silencieuse, sans que les lumières ne diminuent, pendant que j'implore ma mémoire de me rester fidèle pour conserver l'essence de ce que je verrai ou de ce que je vivrai.
Photo de Jeremy Mimnagh tirée du site du Théâtre La Chapelle
Ça y est, les lumières s'éteignent et tous les regards sont dirigés vers l'interprète qui nous interpelle avec un long et interpellant diatribe utilisant une panoplie de phrases débutant par "Ça serait ..." Moi, de ces phrases, je n'en retiens peu de mots, mais de l'intensité de celui qui les émet, j'en suis encore fort impressionné. Moi, qui a encore en tête la sensation des mots d'ouverture de "La vie attend" de ce même interprète, de celui par qui "le verbe arrive", dixit, fort justement, le feuillet de la soirée. Oh, que je voudrais tellement pouvoir relire et ressasser ces mots, denses, dont la poésie percutent comme un jab dans ma tête, mais qui s'évaporent trop vite. Puis, de l'ombre, viendra elle, doucement et en silence avec ses feuilles pour écrire vite et arracher la feuille qui cédera sa place à l'autre. Les mots se disent par lui ou s'écrivent par elle, mais, "for sure", pour la suite, "I would be there" !
Et pour la suite, effectivement, les mouvements prennent place, tout aussi éloquents dans ce duo qui a tout de la matière et de l'antimatière, de l'intensité de l'un et du calme de l'autre. de ces forces tout en opposition. Si le verbe énonce, les gestes expliquent, avec autant d'à propos que de conviction. Et pour conclure, je me permets de citer les mots de Frédérique Doyon (dans Le Devoir du 9 avril 2015), "Petit bijou loufoque, Would, de Mélanie Demers, se situe à l’intersection de ces prospectives diamétralement opposées qui résument si bien l’humain, ses désirs infinis, comme ses peurs." et dans cet humain confronté dans ses oppositions, je m'y suis fort bien retrouvé.
lundi 11 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Être humain" , devant moi !
Dernier programme de l'année 2017 chez Tangente et le titre, comme le thème qu'il sous-tend est prometteur, "Être humain". De cette humanité d'être et de devenir, mais aussi et surtout, celle qui avance et qui ose aller au devant.
Et de cette image que nous pourrions nous faire de ces pas "aller au devant", Ingrid Vallus, chorégraphe et interprète, nous propose "Féral" qu'elle nous présente comme "une étude exploratoire sur le caractère sauvage des êtres humains et de leur animalité camouflée." Je serais tenté d'ajouter que pour son exploration, elle utilise fort brillamment l'opération toute moderne de "recalcul en cours", tout au long de ces déplacements "à quatre pattes", en fonction de ces couloirs ou cercles d'éclairage.
Photo de Christina Alonso tirée du site de Tangente
L'animalité de la nature humaine, s'est présentée à nous avec ces pas, qui semblent affronter un monde incertain qui l'oblige à évoluer. De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant. Pourra-t-elle se mettre debout et affirmer sa vraie nature humaine ? Voilà une question qui s'est imposée en moi durant la première partie et la réponse je l'ai eu, mais que je garde tout en moi. Mais de son évolution, avec ses gestes amples, dans les directions tout de lumière orientées. Et son cheminement, pour nous comme pour elle, arrive à sa fin tout en douceur. Au final, une oeuvre qui m'a parlé, touché aussi, mais surtout m'a fait réfléchir sur notre nature "humaine" !
Arrive l'entracte et, surprise !, nous pouvons rester dans la salle. Et assez rapidement, arrivent la chorégraphe-interprète Gabrielle Bertrand-Lehouiller qui avec sa "complice", Leticia Hamaoui prennent possession de la place. On nous demande aussi de mettre sur "acétate" une pensée du moment et, évidemment, je me prête avec plaisir au jeu, avec un "je suis heureux d'être ici" fort sincère et signé par un coeur. Sur cette "acétate" que j'ai déjà bien rempli, d'autres, par la suite, y mettront leurs mots, comme quoi un spectacle de danse contemporaine peut réserver bien des surprises. Les préparatifs se poursuivent, pendant lesquels le sort (retrait ou maintien) d'une chaise fait l'objet d'un long débat entre les instigateurs de l'oeuvre "La paix dans le monde". En entrée de jeu, il semble que ni l'une (la chaise), ni l'autre (la paix dans le monde) sauront faire facilement l'objet d'un accord. Et nous, impuissants, comme en écoutant "Le Téléjournal", nous surveillons les péripéties qui, du point de vue du spectateur, s'étirent en longueur! Mais soyez rassurés, il y aura. à propos du sort de la chaise, une conclusion bienveillante ! S'en suit, un échange sur la nature et le nom du filtre que le projecteur utilisera pour accompagner l'interprète. La question fondamentale qui vient à l'esprit, sommes-nous à la générale ou est-ce qu'on nous entraîne dans un jeu dont nous sommes les spectateurs ? Impossible d'y répondre, pour ma part, je suis déconcerté et certains spectateurs refusent de jouer le jeu et quittent.
Mal leur en pris, parce que la suite nous présente un moment de danse fort intense, durant lequel, la danseuse prend possession de la place de ses mouvements fort bien éloquents avec "sa complice" qui l'accompagne fébrilement pour lui donner son bon fond d'écran, grâce au rétroprojecteur mobile. Et le tout se termine, après ces "feux d'artifice" de mouvements subitement et en douceur avec le repos "de la guerrière" pour, je le suppose, apprécier "La Paix dans le monde".
Au final, un programme double tout en contraste avec comme le fait souvent "Tangente", deux oeuvres qui surprennent et qui font réfléchir sur notre position de "Être humain" aujourd'hui.
Et de cette image que nous pourrions nous faire de ces pas "aller au devant", Ingrid Vallus, chorégraphe et interprète, nous propose "Féral" qu'elle nous présente comme "une étude exploratoire sur le caractère sauvage des êtres humains et de leur animalité camouflée." Je serais tenté d'ajouter que pour son exploration, elle utilise fort brillamment l'opération toute moderne de "recalcul en cours", tout au long de ces déplacements "à quatre pattes", en fonction de ces couloirs ou cercles d'éclairage.
Photo de Christina Alonso tirée du site de Tangente
L'animalité de la nature humaine, s'est présentée à nous avec ces pas, qui semblent affronter un monde incertain qui l'oblige à évoluer. De ma chaise, tout proche dans cette toute petite salle, je la ressens bien, cette adversité qui lui demande de modifier son parcours pour aller au-devant. Pourra-t-elle se mettre debout et affirmer sa vraie nature humaine ? Voilà une question qui s'est imposée en moi durant la première partie et la réponse je l'ai eu, mais que je garde tout en moi. Mais de son évolution, avec ses gestes amples, dans les directions tout de lumière orientées. Et son cheminement, pour nous comme pour elle, arrive à sa fin tout en douceur. Au final, une oeuvre qui m'a parlé, touché aussi, mais surtout m'a fait réfléchir sur notre nature "humaine" !
Arrive l'entracte et, surprise !, nous pouvons rester dans la salle. Et assez rapidement, arrivent la chorégraphe-interprète Gabrielle Bertrand-Lehouiller qui avec sa "complice", Leticia Hamaoui prennent possession de la place. On nous demande aussi de mettre sur "acétate" une pensée du moment et, évidemment, je me prête avec plaisir au jeu, avec un "je suis heureux d'être ici" fort sincère et signé par un coeur. Sur cette "acétate" que j'ai déjà bien rempli, d'autres, par la suite, y mettront leurs mots, comme quoi un spectacle de danse contemporaine peut réserver bien des surprises. Les préparatifs se poursuivent, pendant lesquels le sort (retrait ou maintien) d'une chaise fait l'objet d'un long débat entre les instigateurs de l'oeuvre "La paix dans le monde". En entrée de jeu, il semble que ni l'une (la chaise), ni l'autre (la paix dans le monde) sauront faire facilement l'objet d'un accord. Et nous, impuissants, comme en écoutant "Le Téléjournal", nous surveillons les péripéties qui, du point de vue du spectateur, s'étirent en longueur! Mais soyez rassurés, il y aura. à propos du sort de la chaise, une conclusion bienveillante ! S'en suit, un échange sur la nature et le nom du filtre que le projecteur utilisera pour accompagner l'interprète. La question fondamentale qui vient à l'esprit, sommes-nous à la générale ou est-ce qu'on nous entraîne dans un jeu dont nous sommes les spectateurs ? Impossible d'y répondre, pour ma part, je suis déconcerté et certains spectateurs refusent de jouer le jeu et quittent.
Mal leur en pris, parce que la suite nous présente un moment de danse fort intense, durant lequel, la danseuse prend possession de la place de ses mouvements fort bien éloquents avec "sa complice" qui l'accompagne fébrilement pour lui donner son bon fond d'écran, grâce au rétroprojecteur mobile. Et le tout se termine, après ces "feux d'artifice" de mouvements subitement et en douceur avec le repos "de la guerrière" pour, je le suppose, apprécier "La Paix dans le monde".
Au final, un programme double tout en contraste avec comme le fait souvent "Tangente", deux oeuvres qui surprennent et qui font réfléchir sur notre position de "Être humain" aujourd'hui.
samedi 9 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Dance Me" to the "Cosmic Love"
En ce début de mois décembre fort occupé en danse, gracieuseté de Danse Danse, mes pas m'ont porté d'abord vers "Dance Me" de BJM - Les Ballets Jazz de Montréal, à la Salle Maisonneuve et ensuite, le lendemain vers, "Cosmic Love" de Clara Furey à la Cinquième Salle. Deux oeuvres qui m'ont amené d'un bout à l'autre du spectre chorégraphique, autant dans leur proposition que pour le public auquel ces propositions s'adressent. Et un examen rapide du hall d'entrée des deux salles permettait facilement de s'en convaincre, soit un public plus "classique" pour "Dance Me" et beaucoup plus "jeune" pour "Cosmic Love".
En cette soirée de première de "Dance Me", le public était fort nombreux et aussi fébrile tout comme moi. Une institution de la danse, le BJM nous proposait sa perspective chorégraphique de Leonard Cohen, sur sa vie et son oeuvre, et le défi était de taille. C'est de la première rangée que j'ai vu lever le rideau et, par la suite, des tableaux colorés du caractéristique chapeau de ce grand compositeur-interprète montréalais. Impossible de ne pas applaudir devant la virtuosité des interprètes et aux transitions musicales entre les pièces. Impossible aussi de ne pas apprécier certains tableaux fort éloquents et émouvants, tel que celui durant lequel, "lui" rencontre les "elle", le temps que sur l'écran arrière, leur chute ou leur passage ne soit complété. Jamais, je ne me suis lassé, mais dans ce déferlement de gestes, accompagnés quelque fois de ces "pole-barres mobiles" (dont la signification m'échappe totalement) la profondeur du propos de ce chanteur semble quelque peu laissé "au vestiaire". Et comment ne pas noter que le tout se termine, peut-être pour ne pas faire de faux pas, "sans mouvements", juste en chant pour le classique "Hallelujah".
Photo de "Dance me" tirée du site de Danse Danse
Impossible de dire que le moment a été désagréable, mais de cet homme, il n'en est pas le portrait auquel je m'attendais. Malgré tout, j'ai bien apprécié ma soirée, un peu moins quand même que les spectateurs présents qui ont accordé une grande ovation debout, tout autour de moi.
Retour, le lendemain, tout proche, à la Cinquième Salle de cette même Place des arts, "les pas du spectateur" se font décidément "jet-set !" pour la première de "Cosmic Love". Nous sommes invités à prendre place, à l'heure pile poil inscrite sur notre billet et à notre entrée, les interprètes sont déjà sur scène, chantant, tel un mantra, deux phrases, "I need a mouth"- "As wide as the sky". Et ces deux phrases chantées, elles résonneront une vingtaine de minutes "dans la place" accompagnées par le déplacement "aléatoires" des interprètes (Clara Furey, Winnie Ho, Peter Jasko, Benjamin Kamino, Simon Portigal, Zoë Vos et Tomas Furey). Il me faudra un certain temps pour abandonner ma position attentiste d'une suite "plus active" pour celle un peu plus confortable de celui qui reçoit. Je sens nettement une belle complicité riche d'une énergie interactionnelle entre les interprètes, mais elle semble nous exclure et pourtant je suis tout proche. La suite sera de même nature, avec deux longs tableaux durant lesquels, il me faudra encore lâcher prise sur ma perspective habituelle d'une proposition chorégraphique. Les choses sont lointaines et m'échappent et je me dois de lâcher prise. Et ce lâcher prise me demande un effort et je n'y arrive pas facilement. Il en reste que je conserve fébrilement mon attention qui me permet de constater qu'il y a une grande complicité entre les interprètes et que les déplacements me semblent tout, sauf improvisés. Je reste attentif jusqu'à la finale durant laquelle les bras de l'une, en haut, et de l'autre, en bas, disparaissent peu à peu de notre vue. Je suis perplexe devant la disparition de cet O.V.N.I. chorégraphique, mais tout à fait affirmatif sur le fait qu'il m'a amené ailleurs.
Photo de "Cosmic Love" tirée du site de Danse Danse
Avec ces deux sorties, le monde de la danse contemporaine me fait encore une fois constater de sa grande diversité qui peut alimenter l'appétit des spectateurs de tout le spectre des goûts.
En cette soirée de première de "Dance Me", le public était fort nombreux et aussi fébrile tout comme moi. Une institution de la danse, le BJM nous proposait sa perspective chorégraphique de Leonard Cohen, sur sa vie et son oeuvre, et le défi était de taille. C'est de la première rangée que j'ai vu lever le rideau et, par la suite, des tableaux colorés du caractéristique chapeau de ce grand compositeur-interprète montréalais. Impossible de ne pas applaudir devant la virtuosité des interprètes et aux transitions musicales entre les pièces. Impossible aussi de ne pas apprécier certains tableaux fort éloquents et émouvants, tel que celui durant lequel, "lui" rencontre les "elle", le temps que sur l'écran arrière, leur chute ou leur passage ne soit complété. Jamais, je ne me suis lassé, mais dans ce déferlement de gestes, accompagnés quelque fois de ces "pole-barres mobiles" (dont la signification m'échappe totalement) la profondeur du propos de ce chanteur semble quelque peu laissé "au vestiaire". Et comment ne pas noter que le tout se termine, peut-être pour ne pas faire de faux pas, "sans mouvements", juste en chant pour le classique "Hallelujah".
Photo de "Dance me" tirée du site de Danse Danse
Impossible de dire que le moment a été désagréable, mais de cet homme, il n'en est pas le portrait auquel je m'attendais. Malgré tout, j'ai bien apprécié ma soirée, un peu moins quand même que les spectateurs présents qui ont accordé une grande ovation debout, tout autour de moi.
Retour, le lendemain, tout proche, à la Cinquième Salle de cette même Place des arts, "les pas du spectateur" se font décidément "jet-set !" pour la première de "Cosmic Love". Nous sommes invités à prendre place, à l'heure pile poil inscrite sur notre billet et à notre entrée, les interprètes sont déjà sur scène, chantant, tel un mantra, deux phrases, "I need a mouth"- "As wide as the sky". Et ces deux phrases chantées, elles résonneront une vingtaine de minutes "dans la place" accompagnées par le déplacement "aléatoires" des interprètes (Clara Furey, Winnie Ho, Peter Jasko, Benjamin Kamino, Simon Portigal, Zoë Vos et Tomas Furey). Il me faudra un certain temps pour abandonner ma position attentiste d'une suite "plus active" pour celle un peu plus confortable de celui qui reçoit. Je sens nettement une belle complicité riche d'une énergie interactionnelle entre les interprètes, mais elle semble nous exclure et pourtant je suis tout proche. La suite sera de même nature, avec deux longs tableaux durant lesquels, il me faudra encore lâcher prise sur ma perspective habituelle d'une proposition chorégraphique. Les choses sont lointaines et m'échappent et je me dois de lâcher prise. Et ce lâcher prise me demande un effort et je n'y arrive pas facilement. Il en reste que je conserve fébrilement mon attention qui me permet de constater qu'il y a une grande complicité entre les interprètes et que les déplacements me semblent tout, sauf improvisés. Je reste attentif jusqu'à la finale durant laquelle les bras de l'une, en haut, et de l'autre, en bas, disparaissent peu à peu de notre vue. Je suis perplexe devant la disparition de cet O.V.N.I. chorégraphique, mais tout à fait affirmatif sur le fait qu'il m'a amené ailleurs.
Photo de "Cosmic Love" tirée du site de Danse Danse
Avec ces deux sorties, le monde de la danse contemporaine me fait encore une fois constater de sa grande diversité qui peut alimenter l'appétit des spectateurs de tout le spectre des goûts.
dimanche 3 décembre 2017
Sur mes pas en danse: "Some hope for the bastards" pour mon bonheur de spectateur.
Il m'arrive de prendre des chances et à ce jeu, je gagne et aussi, je perds. Cette fois, j'ai gagné et voilà pourquoi mes pas m'ont porté jusqu'à l'Usine C pour la reprise de "Some hope for the bastards" de Frédérick Gravel après son récent passage au FTA que je n'avais pas choisi. Cette oeuvre au programme pour deux soirs (seulement !), remplissait de spectateurs le hall d'entrée d'abord et la grande salle, ensuite. Comme quoi, je n'ai pas été le seul à avoir espéré une reprise de l'oeuvre pour la voir ou la revoir.
Photo de Stéphane Najman tirée du site de l'Usine C
Les portes de la salle s'ouvrent et je me dirige à ma place, première rangée. Chemin faisant, j'aperçois sur scène les interprètes très "relax" et j'en croise un qui me serre la main, voilà bien la façon de faire "Gravel style" avant le début d'une représentation. La salle se fait comble, certains spectateurs se font offrir une bière, d'autres, sûrement, jalousent les heureux élus. Arrive le temps de commencer, pendant que les lumières restent ! allumées, mais que les neuf interprètes (David Albert Toth, Dany Desjardins, Kimberley de Jong, Simon-Xavier Lefebvre, Louise-Michel Jackson, Alanna Kraaijeveld, Alexia Martel, Jamie Wright et Riley Sims) se mettent en place pour le tableau d'ouverture. À tour de rôle, ils viendront "prendre" place pour nous observer, les lumières de la salle toujours toutes allumées. De la première rangée, l'effet est fort troublant et surtout réussi pour cette "rencontre du premier type".
Mais, ne voilà tu pas qu'arrive le chorégraphe et deux musiciens qui sont, en fait trois, puisque lui aussi le sera pour la suite. Pas avant, nous avoir adressé la parole, la seule fois de la soirée, avec un discours "philosophique" de son crû dans lequel légèreté et ironie s'amalgame avec intelligence du propos. L'oeuvre se remet en mouvements avec un deuxième début, tout différent et ça sera à nous de choisir notre début. Pour moi, le premier l'emporte "haut la main"! Par la suite, avec toujours ce fond immense musical intense (avec bouchons pour les oreilles sensibles), les mouvements sont forts éloquents et illustrent des pans non avouables de notre "société du paraître" en constante évolution (comme les vêtements des interprètes) dans laquelle la violence, sinon la brutalité imposent leur présence. Et quand, nous, spectateurs, sommes "pompés", il crée la cassure, au propre comme au figuré, nous laissant en plan. À nous de décider ce que l'on en fait de ce vide, de cette césure fort éloquente, mais aussi désarmante !
Le tout reprend sur le malaise, sur qui repose le "Gravel" de la fondation de l'oeuvre. S'en suit des mouvements fort éloquents jusqu'à ceux, colorés d'immobilisme que j'aurais acceptés pour finaux, mais le chorégraphe me déjoue et il finit le tout avec un tableau qui est d'une puissance à en épuiser même les spectateurs.
Ravi de cette proposition, je salue bien bas de mes applaudissements pour le propos et la performance des danseuses, des danseurs, des musiciens et du chorégraphe de cette oeuvre que j'ai décrit par un mot à ma sortie de la salle, "vibrante!" dans le sens qu'elle résonne en moi.
Photo de Stéphane Najman tirée du site de l'Usine C
Les portes de la salle s'ouvrent et je me dirige à ma place, première rangée. Chemin faisant, j'aperçois sur scène les interprètes très "relax" et j'en croise un qui me serre la main, voilà bien la façon de faire "Gravel style" avant le début d'une représentation. La salle se fait comble, certains spectateurs se font offrir une bière, d'autres, sûrement, jalousent les heureux élus. Arrive le temps de commencer, pendant que les lumières restent ! allumées, mais que les neuf interprètes (David Albert Toth, Dany Desjardins, Kimberley de Jong, Simon-Xavier Lefebvre, Louise-Michel Jackson, Alanna Kraaijeveld, Alexia Martel, Jamie Wright et Riley Sims) se mettent en place pour le tableau d'ouverture. À tour de rôle, ils viendront "prendre" place pour nous observer, les lumières de la salle toujours toutes allumées. De la première rangée, l'effet est fort troublant et surtout réussi pour cette "rencontre du premier type".
Mais, ne voilà tu pas qu'arrive le chorégraphe et deux musiciens qui sont, en fait trois, puisque lui aussi le sera pour la suite. Pas avant, nous avoir adressé la parole, la seule fois de la soirée, avec un discours "philosophique" de son crû dans lequel légèreté et ironie s'amalgame avec intelligence du propos. L'oeuvre se remet en mouvements avec un deuxième début, tout différent et ça sera à nous de choisir notre début. Pour moi, le premier l'emporte "haut la main"! Par la suite, avec toujours ce fond immense musical intense (avec bouchons pour les oreilles sensibles), les mouvements sont forts éloquents et illustrent des pans non avouables de notre "société du paraître" en constante évolution (comme les vêtements des interprètes) dans laquelle la violence, sinon la brutalité imposent leur présence. Et quand, nous, spectateurs, sommes "pompés", il crée la cassure, au propre comme au figuré, nous laissant en plan. À nous de décider ce que l'on en fait de ce vide, de cette césure fort éloquente, mais aussi désarmante !
Le tout reprend sur le malaise, sur qui repose le "Gravel" de la fondation de l'oeuvre. S'en suit des mouvements fort éloquents jusqu'à ceux, colorés d'immobilisme que j'aurais acceptés pour finaux, mais le chorégraphe me déjoue et il finit le tout avec un tableau qui est d'une puissance à en épuiser même les spectateurs.
Ravi de cette proposition, je salue bien bas de mes applaudissements pour le propos et la performance des danseuses, des danseurs, des musiciens et du chorégraphe de cette oeuvre que j'ai décrit par un mot à ma sortie de la salle, "vibrante!" dans le sens qu'elle résonne en moi.
samedi 2 décembre 2017
Sur mes pas de spectateur: retour sur mes pas à "Parcours Danse"
Je n'apprendrai rien à personne que sur scène, des oeuvres de danse font des pas, des pas de toutes sortes, des pas qui se projettent vers nous, mais surtout tout en dedans de nous. Mais que pour ces pas rejoignent le plus grand nombre, qu'ils fassent du chemin et qu'ils aillent à la rencontre du plus grand nombre, ils doivent se faire voir par ceux et celles qui peuvent les "mettre à l'affiche". Pour que ces pas, longtemps travaillés, modifiés, requestionnés, pendant de longues années de gestation, ne soient pas vus que trois ou quatre fois. Voilà donc, la raison d'être et l'importance de "Parcours Danse", évènement bisanuel organisé par l'organisme "La danse sur les routes du Québec" et duquel, je reviens, gentiment invité par sa directrice générale. Durant les quatre jours que dure ce parcours, un programme chargé durant lesquels,il y a rencontres de formation, rencontres formelles et aussi informelles entre diffuseurs et créateurs, et aussi entre artistes. Et aussi et surtout, pour les diffuseurs de tout azimuth, il y a présentation d'oeuvres en création, d'extraits d'oeuvres et d'oeuvres complètes, avec même un côté "OFF", de quoi présenter un éventail étendu des propositions actuelles et futures.
Donc, pour que les pas de danse sur scène"fassent" du chemin partout à Montréal et autour, en régions et même hors du Québec, il faut que les créateurs soient vus par les diffuseurs, qu'ils soient en contact. Comme témoin privilégié, je peux témoigner que ces rencontres, en salle ou dans les corridors, sont fort utiles et importantes.
À cette édition de "Parcours danse" fort bien organisé, voilà quelques moments de mon parcours.
À mon arrivée au Cocktail de préouverture à la Maison de la culture Frontenac, il y a déjà quelques participants qui échangent. Pour ma part, après avoir été bien accueilli, je prends une place en retrait, spectateur-observateur, pour voir ces pas et ces échanges de plus en plus nombreux avec l'arrivée de la foule. Une fois la place "bien pleine", j'observe que les contacts se nouent. Avec ou non un verre de vin ou une assiette à la main, les discussions sont fort actives et facile de voir que les cartes s'échangent.
Au Salon urbain de la Place des arts, il est 8h50, à mon arrivée, En plus du café fort réconfortant pour ce moment de la journée, il y a une cinquantaine de tables numérotées en plus du coin "sans rendez-vous". Un peu après 9h00, les informations transmises, les face-à-face d'échange artistiques, dirigés ou non de 15 minutes piles, débutent. Ça jasent fort et moi pour les premiers instants, j'observent dans mon coin des "sans-rendez-vous". Assez rapidement, on vient vers moi et par la suite, je découvre le travail acharné d'une agente culturelle "allumée" d'un arrondissement "excentrique" de Montréal qui ose mettre des propositions danse dans "son coin de la ville", les propose avec détermination et qui réussit fort bien. Elle connaît le monde de la danse et l'échange que nous avons est fort intéressant. Mais le tout se termine et c'est vers la remise des "7e Prix de la danse" que nous nous dirigeons à l'Espace Wilder.
Pour moi, cette cérémonie, c'est une première et comme je l'ai indiqué quelque fois, c'est la "seule" remise de prix qui m'intéresse vraiment. Même siu j'aurais apprécié une liste de "nominé(e)s" avant le dévoilement des récipiendaires, l'annonce des "gagnants" fort méritoires me permettait de constater que le "monde" de la danse est fort riche en talent, tout autant par leurs mouvements que par leurs propos. Je suis bien fier "d'un peu" faire parti de cet univers culturel fort diversifié et actif.
En P.M., direction "Espace Bleu" du Wilder pour découvrir "Sang Bleu", oeuvre en création par Andréanne Leclerc et Dany Desjardins (fort occupé, entre deux soirées de présentations exigeantes de "Some hope for the bastards") et qui sera présentée l'an prochain sur une scène de Montréal (le Théâtre LaChapelle). C'est de ma place première rangée, un moment contestée, que je découvre comment des corps peuvent se faire organismes vivants qui se métamorphosent et qui évoluent, soit en parallèle ou en compétition vers un destin incertain. Je suis vendu et mon billet, bientôt, j'aurai.
Après avoir raté, mosus de mosus, le "Babillard vivant" permettant à des chorégraphes de faire leur marque en quelques instants, je me rends assister à la conférence dansée de Danièle Desnoyers qui nous entretiendra de sa création en cours, NC-19 ou Nouvelle Création 19, titre provisoire. En plus de découvrir des extraits de l'oeuvre par les interprètes, Myriam Arsenault, Paige Culley (découverte de l'année à la Remise des Prix de la danse), Jean-Benoit Labrecque, Louis-Élyan Martin, Nicolas Patry et Bronté Poiré-Brest, la chorégraphe nous présente différents aspects de la création de l'oeuvre en cours qui sera présentée sur scène en 2019. Un de ces aspects m'intéresse particulièrement, soit la documentation du processus de création, autrement que par la captation vidéo et de sa possible influence sur le processus de création. Des moments trop vites passés qui promettent pour l'avenir.
Juste avant de m'y rendre, j'ai fait un arrêt pour m'assoir sur un banc froid sur la Place des festivals et voir dans son cube ouvert sur le monde, Caroline Laurin-Beaucage qui danse "Habiter sa mémoire". Elle le fera pendant quatre heures sur fond sonore urbain. Moi, j'y ferai un arrêt d'une vingtaine de minutes, concentré sur sa prestation de laquelle, j'en retiens sa détermination. ses mouvements de bras et ses contacts visuels. Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisse des traces dans la nôtre.
Et, arrive le moment de revenir à la vie "normale". Mais juste avant de quitter le Wilder, je fais une rencontre significative. D'abord, un regard, suivi d'une simple question, "vous avez eu de bons moments ?". Je m'arrête, nous nous présentons et il s'en suit un échange intéressant avec une chorégraphe qui n'a qu'un seul souhait, que sa création soit vue. Propos touchants et moi touché, je prends bien note de son nom, Mélissandre T-Bourassa, et de celui de son oeuvre, "Les châteaux de sable" qui au visionnement de son "teaser" a toutes les chances de me plaire. Diffuseurs, soyez en informés.
Je reviens donc à la vie normale, mais enrichie de ce monde artistique qui me complète de sa diversité.
Donc, pour que les pas de danse sur scène"fassent" du chemin partout à Montréal et autour, en régions et même hors du Québec, il faut que les créateurs soient vus par les diffuseurs, qu'ils soient en contact. Comme témoin privilégié, je peux témoigner que ces rencontres, en salle ou dans les corridors, sont fort utiles et importantes.
À cette édition de "Parcours danse" fort bien organisé, voilà quelques moments de mon parcours.
À mon arrivée au Cocktail de préouverture à la Maison de la culture Frontenac, il y a déjà quelques participants qui échangent. Pour ma part, après avoir été bien accueilli, je prends une place en retrait, spectateur-observateur, pour voir ces pas et ces échanges de plus en plus nombreux avec l'arrivée de la foule. Une fois la place "bien pleine", j'observe que les contacts se nouent. Avec ou non un verre de vin ou une assiette à la main, les discussions sont fort actives et facile de voir que les cartes s'échangent.
Au Salon urbain de la Place des arts, il est 8h50, à mon arrivée, En plus du café fort réconfortant pour ce moment de la journée, il y a une cinquantaine de tables numérotées en plus du coin "sans rendez-vous". Un peu après 9h00, les informations transmises, les face-à-face d'échange artistiques, dirigés ou non de 15 minutes piles, débutent. Ça jasent fort et moi pour les premiers instants, j'observent dans mon coin des "sans-rendez-vous". Assez rapidement, on vient vers moi et par la suite, je découvre le travail acharné d'une agente culturelle "allumée" d'un arrondissement "excentrique" de Montréal qui ose mettre des propositions danse dans "son coin de la ville", les propose avec détermination et qui réussit fort bien. Elle connaît le monde de la danse et l'échange que nous avons est fort intéressant. Mais le tout se termine et c'est vers la remise des "7e Prix de la danse" que nous nous dirigeons à l'Espace Wilder.
Pour moi, cette cérémonie, c'est une première et comme je l'ai indiqué quelque fois, c'est la "seule" remise de prix qui m'intéresse vraiment. Même siu j'aurais apprécié une liste de "nominé(e)s" avant le dévoilement des récipiendaires, l'annonce des "gagnants" fort méritoires me permettait de constater que le "monde" de la danse est fort riche en talent, tout autant par leurs mouvements que par leurs propos. Je suis bien fier "d'un peu" faire parti de cet univers culturel fort diversifié et actif.
En P.M., direction "Espace Bleu" du Wilder pour découvrir "Sang Bleu", oeuvre en création par Andréanne Leclerc et Dany Desjardins (fort occupé, entre deux soirées de présentations exigeantes de "Some hope for the bastards") et qui sera présentée l'an prochain sur une scène de Montréal (le Théâtre LaChapelle). C'est de ma place première rangée, un moment contestée, que je découvre comment des corps peuvent se faire organismes vivants qui se métamorphosent et qui évoluent, soit en parallèle ou en compétition vers un destin incertain. Je suis vendu et mon billet, bientôt, j'aurai.
Après avoir raté, mosus de mosus, le "Babillard vivant" permettant à des chorégraphes de faire leur marque en quelques instants, je me rends assister à la conférence dansée de Danièle Desnoyers qui nous entretiendra de sa création en cours, NC-19 ou Nouvelle Création 19, titre provisoire. En plus de découvrir des extraits de l'oeuvre par les interprètes, Myriam Arsenault, Paige Culley (découverte de l'année à la Remise des Prix de la danse), Jean-Benoit Labrecque, Louis-Élyan Martin, Nicolas Patry et Bronté Poiré-Brest, la chorégraphe nous présente différents aspects de la création de l'oeuvre en cours qui sera présentée sur scène en 2019. Un de ces aspects m'intéresse particulièrement, soit la documentation du processus de création, autrement que par la captation vidéo et de sa possible influence sur le processus de création. Des moments trop vites passés qui promettent pour l'avenir.
Juste avant de m'y rendre, j'ai fait un arrêt pour m'assoir sur un banc froid sur la Place des festivals et voir dans son cube ouvert sur le monde, Caroline Laurin-Beaucage qui danse "Habiter sa mémoire". Elle le fera pendant quatre heures sur fond sonore urbain. Moi, j'y ferai un arrêt d'une vingtaine de minutes, concentré sur sa prestation de laquelle, j'en retiens sa détermination. ses mouvements de bras et ses contacts visuels. Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisse des traces dans la nôtre.
Et, arrive le moment de revenir à la vie "normale". Mais juste avant de quitter le Wilder, je fais une rencontre significative. D'abord, un regard, suivi d'une simple question, "vous avez eu de bons moments ?". Je m'arrête, nous nous présentons et il s'en suit un échange intéressant avec une chorégraphe qui n'a qu'un seul souhait, que sa création soit vue. Propos touchants et moi touché, je prends bien note de son nom, Mélissandre T-Bourassa, et de celui de son oeuvre, "Les châteaux de sable" qui au visionnement de son "teaser" a toutes les chances de me plaire. Diffuseurs, soyez en informés.
Je reviens donc à la vie normale, mais enrichie de ce monde artistique qui me complète de sa diversité.
mercredi 29 novembre 2017
Sur mes pas en danse: "Plomb" RE wowwwww !!!!!
"Une oeuvre que je me ferai un plaisir de revoir", voilà ce que j'avais écrit, il y a plus de quatre ans (septembre 2013) à propos de "Plomb" de Virginie Brunelle. Et cette affirmation, je l'ai concrétisé en ce lundi soir de fin de novembre lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Théâtre rouge du Conservatoire de Montréal. Dans cette salle immense et presque comble, en un lundi soir, je vous le rappelle, Virginie Brunelle nous propose une version revisitée de "Plomb", un peu plus resserrée (une heure plutôt qu'une heure trente).
Photo de Raphaël Ouellet tirée du site de la compagnie
Comme peut l'être le plomb, ce métal malléable et ductile, la chorégraphe travaille les mêmes propriétés des relations humaines. Elle s'inspire du côté sombre et pernicieux de ce métal et elle en colore chacun de ses tableaux qui ne nous laissent jamais indifférents.
La naissance de l'homme dans le premier tableau toujours aussi interpellant et de sa rencontre avec "la" femme, l'un comme l'autre immaculés (de vêtements) jusqu'à ce qu'une chape de plomb, tout de noir, les recouvre de leur nature humaine. Les vêtements noirs resteront toujours portés et présents dans les relations humaines qui ont souvent "du plomb dans l'aile" pour ces anges venus sur terre.
Sur scène, Isabelle Arcand, Luc Bouchard-Boissonneault, Philippe Boutin, Karina Champoux, Claudine Hébert, Keir Knight et Peter Trosztmer, s'investissent totalement. Les corps qui se rencontrent, dans les forges de la chorégraphe, font autant propulser le son de ces rencontres dans toute la salle, qu'ils résonnent en nous. Avec, entre autres, ses portées spectaculaires, la signature de la chorégraphe est toujours aussi forte et pertinente, surtout en ces temps fort incertains, une époque, comme elle l'indique dans le feuillet, "les corps deviennent des gisants ou des âmes errantes avalées par l'obscurité.". Et le tout se termine dans une finale particulièrement bien réussie dans laquelle les interprètes s'approchent peu à peu de nous.
Au final, "Plomb" irradie comme un corps noir soumis à la haute tension des relations humaines pour lesquel les tableaux présentent tout le spectre des excès de notre nature. "Plomb" toujours autant théâtrale, mais encore plus percutante, se doit d'être reprise pour le bénéfice du plus grand nombre de spectateurs.
Photo de Raphaël Ouellet tirée du site de la compagnie
Comme peut l'être le plomb, ce métal malléable et ductile, la chorégraphe travaille les mêmes propriétés des relations humaines. Elle s'inspire du côté sombre et pernicieux de ce métal et elle en colore chacun de ses tableaux qui ne nous laissent jamais indifférents.
La naissance de l'homme dans le premier tableau toujours aussi interpellant et de sa rencontre avec "la" femme, l'un comme l'autre immaculés (de vêtements) jusqu'à ce qu'une chape de plomb, tout de noir, les recouvre de leur nature humaine. Les vêtements noirs resteront toujours portés et présents dans les relations humaines qui ont souvent "du plomb dans l'aile" pour ces anges venus sur terre.
Sur scène, Isabelle Arcand, Luc Bouchard-Boissonneault, Philippe Boutin, Karina Champoux, Claudine Hébert, Keir Knight et Peter Trosztmer, s'investissent totalement. Les corps qui se rencontrent, dans les forges de la chorégraphe, font autant propulser le son de ces rencontres dans toute la salle, qu'ils résonnent en nous. Avec, entre autres, ses portées spectaculaires, la signature de la chorégraphe est toujours aussi forte et pertinente, surtout en ces temps fort incertains, une époque, comme elle l'indique dans le feuillet, "les corps deviennent des gisants ou des âmes errantes avalées par l'obscurité.". Et le tout se termine dans une finale particulièrement bien réussie dans laquelle les interprètes s'approchent peu à peu de nous.
Au final, "Plomb" irradie comme un corps noir soumis à la haute tension des relations humaines pour lesquel les tableaux présentent tout le spectre des excès de notre nature. "Plomb" toujours autant théâtrale, mais encore plus percutante, se doit d'être reprise pour le bénéfice du plus grand nombre de spectateurs.
lundi 27 novembre 2017
Sur mes pas en danse: "L'après" qui sort de l'ombre
L'invitation était fort tentante et surtout prometteuse avec des perspectives féminines qui faisaient émerger de l'ombre, les corps. Ce programme double, d'une grande cohérence de propos, présentait en première partie, "Corps étranger II" de Christine Germain, suivi par "Je suis la fille" de Geneviève C. Ferron.
Photo de "Corps étranger II" par Lynne Fried tirée du site de Tangente
En ce dimanche après-midi, devant une salle pas assez remplie, les lumières se font d'abord discrètes pour laisser place à une obscurité saturée de notre attention. Et arrive de là-bas tout au fond, la forme qui se dévoile à la lumière. De ce début, je suis captivé et de cette lenteur fasciné. Tout est lent, mais cela me laisse le temps de me faire mon interprétation, mes images. Sur ces parties de corps, la lumière produit des effets qui rend ma perception indécise, mais exploratrice. Le corps, tout à coup, disparait pour laisser place à droite de la scène à deux autres corps surperposés qui à leurs tours nous entraînent dans une lente et mystérieuse métamorphose. La suite nous présente une redéfinition des relations corporels. Il faudra prendre l'oeuvre avec patience et grande attention pour en faire notre interprétation. Christine Germain, accompagnée par Sonshèree Giles et Joyce Lu, nous laisse toute la marge de manoeuvre sur le sens de l'oeuvre avec le temps pour le faire, grâce aux habiles et fins éclairages de Heather Basarab. De ce "Corps étranger (II)", je retiens que sur un fond d'ombre, d'habiles éclairages peuvent permettre de nous "raconter notre propre histoire".
Après une pause qui aurait pu ne pas être, compte-tenu de la filiation du propos. "Je suis la fille" de Geneviève C. Ferron nous entraîne dans une suite de mouvements bien amenés par Gabrielle Surprenant-Lacasse et Anouk Thériault, fortes de leur grande présence sur scène. La dualité féminine, toute synchronisée, se ressent avec intensité par la répétition des mouvements qui jamais ne lasse. La qualité du propos est appuyée par les éclairages tout subtils de Öykü Önder. De ce propos annoncé, "une mère, une fille", l'homme que je suis, s'en est senti inclu, moi père de filles.
Lorsque mes pas m'amènent à une soirée de Tangente, je veux pouvoir être touché personnellement avec une marge de manoeuvre pour en faire mon interprétation. Et de ces propositions fort cohérentes, ce fût le cas.
Photo de "Corps étranger II" par Lynne Fried tirée du site de Tangente
En ce dimanche après-midi, devant une salle pas assez remplie, les lumières se font d'abord discrètes pour laisser place à une obscurité saturée de notre attention. Et arrive de là-bas tout au fond, la forme qui se dévoile à la lumière. De ce début, je suis captivé et de cette lenteur fasciné. Tout est lent, mais cela me laisse le temps de me faire mon interprétation, mes images. Sur ces parties de corps, la lumière produit des effets qui rend ma perception indécise, mais exploratrice. Le corps, tout à coup, disparait pour laisser place à droite de la scène à deux autres corps surperposés qui à leurs tours nous entraînent dans une lente et mystérieuse métamorphose. La suite nous présente une redéfinition des relations corporels. Il faudra prendre l'oeuvre avec patience et grande attention pour en faire notre interprétation. Christine Germain, accompagnée par Sonshèree Giles et Joyce Lu, nous laisse toute la marge de manoeuvre sur le sens de l'oeuvre avec le temps pour le faire, grâce aux habiles et fins éclairages de Heather Basarab. De ce "Corps étranger (II)", je retiens que sur un fond d'ombre, d'habiles éclairages peuvent permettre de nous "raconter notre propre histoire".
Après une pause qui aurait pu ne pas être, compte-tenu de la filiation du propos. "Je suis la fille" de Geneviève C. Ferron nous entraîne dans une suite de mouvements bien amenés par Gabrielle Surprenant-Lacasse et Anouk Thériault, fortes de leur grande présence sur scène. La dualité féminine, toute synchronisée, se ressent avec intensité par la répétition des mouvements qui jamais ne lasse. La qualité du propos est appuyée par les éclairages tout subtils de Öykü Önder. De ce propos annoncé, "une mère, une fille", l'homme que je suis, s'en est senti inclu, moi père de filles.
Lorsque mes pas m'amènent à une soirée de Tangente, je veux pouvoir être touché personnellement avec une marge de manoeuvre pour en faire mon interprétation. Et de ces propositions fort cohérentes, ce fût le cas.
samedi 18 novembre 2017
Sur mes pas en danse: La "Fluidité du genre" et du propos chorégraphique
Il y a de ces coïncidences qui ne semblent pas en être. Mes pas m'amenant assister à la présentation de "Fluidité du genre" programme double présenté par Tangente dont le sous-titre est "Du stéréotype à l'icône: transcender les masculinités", je lisais le plus récent livre de Martine Delvaux, "Le monde est à toi". Juste avant d'arriver, j'en étais rendu au passage (page 63) " Je ne refuse pas l'identité qui est collée sur mon corps, qui correspond aux organes génitaux avec lesquels je suis née, ce genre qu'on dit féminin. Pourtant, je ne dirais jamais, comme pour l'affirmer: Je suis une femme.". Ainsi donc, dans les minutes qui ont suivi, Manuel Shink dans "La mécanique des dessous" et Sébastien Provencher avec "Chidren of Chemistry" me proposaient leur version chorégraphique fort éloquente et réussie aussi, de la perspective masculine de ce passage.
En première partie, Manuel Shink (chorégraphe et interprète) nous apparaît de noir vêtu. Ses apparats sont simples, mais dissimulent d'abord une personne qui, par ses longs cheveux d'abord montre un son côté féminin. Vient ensuite la "présentation" de sa barbe et de son torse bien poilu. La nature double ou "queer" du personnage est rapidement bien campée. Par la suite, j'y ai vu une intéressante réflexion sur les attributs corporels ou vestimentaires tout au long des métamorphoses présentées, colorées de noir, de blanc et de rouge. Impossible de rester insensible à cet audace tout au long de son cheminement. Pour ceux et celles qui veulent tracer une frontière sur l'identité sexuelle d'un homme ou d'une femme, il nous force à reconsidérer notre position de qui sommes-nous vraiment. À cet démonstration, j'ai été fort sensible et interpellé aussi.
Photo de Juanel Casseus
Après une pause fort appropriée, nous revenons dans la salle, reprendre notre place pour découvrir "Children of Chemistry" de Sébastien Provencher avec Miguel Anguiano, Jean-Benoit Labrecque, Louis-Elyan Martin, Alexandre Martin et Simon Renaud. De mon côté, je redécouvrais cette oeuvre que j'avais vu sur une scène extérieure, il y a un peu plus d'un an au Festival Quartier-Danse. Avec des relents de souvenirs encore présents de cette chorégraphie sur l'identité sexuelle déclinée au pluriel, comme je l'avais écrit à l'époque, j'étais bien curieux de connaître dans quelle direction le chorégraphe avait fait évoluer son propos pour cette présentation en salle. Il est facile de constater que dans cette version actualisée et bonifiée, la trame de base est conservée, mais que le propos lui s'est développé et est rendu encore plus audacieusement.
Photo de Justine Latour
Nous avons d'abord droit à une entrée en la matière toute empreinte d'un doux immobilisme avec les cinq interprètes habillés différemment de blanc et de beige. Les différences sont notables mais seulement pour celui et celle qui y porte attention. L'affirmation de chacun se fait doucement, en harmonie d'abord, mais peu à peu ils se désolidarisent et se particularisent. La suite montre sur un tableau "Cat walk", les différents aspects de nos personnalités, avouées ou non, jusqu'au dévoilement total de ce que nous sommes. Il y a aussi cette masculinité, qui s'exprime par la compétition et l'émulation dans le groupe. Au final, de ces différences, de nos différences d'homme, il en reste un aspect commun de la nature toute autant masculine qu'humaine que le chorégraphe nous transpose fort bien dans le dernier tableau. Un Big Bang initial qui nous amène inévitablement à un Big Crunch dans lequel les différences s'amalgament.
Voilà deux propositions danse audacieuses qui permettent aux spectateurs qui sauront faire les pas devant de se faire rappeler que les différences et les similitudes ne sont pas seulement celles que les chromosomes nous donnent. Et que nos attributs masculins ne sont qu'un aspect de ce que nous sommes, fondamentalement. Et quiconque en doute, devrait assister à la "Fluidité des genres".
En première partie, Manuel Shink (chorégraphe et interprète) nous apparaît de noir vêtu. Ses apparats sont simples, mais dissimulent d'abord une personne qui, par ses longs cheveux d'abord montre un son côté féminin. Vient ensuite la "présentation" de sa barbe et de son torse bien poilu. La nature double ou "queer" du personnage est rapidement bien campée. Par la suite, j'y ai vu une intéressante réflexion sur les attributs corporels ou vestimentaires tout au long des métamorphoses présentées, colorées de noir, de blanc et de rouge. Impossible de rester insensible à cet audace tout au long de son cheminement. Pour ceux et celles qui veulent tracer une frontière sur l'identité sexuelle d'un homme ou d'une femme, il nous force à reconsidérer notre position de qui sommes-nous vraiment. À cet démonstration, j'ai été fort sensible et interpellé aussi.
Photo de Juanel Casseus
Après une pause fort appropriée, nous revenons dans la salle, reprendre notre place pour découvrir "Children of Chemistry" de Sébastien Provencher avec Miguel Anguiano, Jean-Benoit Labrecque, Louis-Elyan Martin, Alexandre Martin et Simon Renaud. De mon côté, je redécouvrais cette oeuvre que j'avais vu sur une scène extérieure, il y a un peu plus d'un an au Festival Quartier-Danse. Avec des relents de souvenirs encore présents de cette chorégraphie sur l'identité sexuelle déclinée au pluriel, comme je l'avais écrit à l'époque, j'étais bien curieux de connaître dans quelle direction le chorégraphe avait fait évoluer son propos pour cette présentation en salle. Il est facile de constater que dans cette version actualisée et bonifiée, la trame de base est conservée, mais que le propos lui s'est développé et est rendu encore plus audacieusement.
Photo de Justine Latour
Nous avons d'abord droit à une entrée en la matière toute empreinte d'un doux immobilisme avec les cinq interprètes habillés différemment de blanc et de beige. Les différences sont notables mais seulement pour celui et celle qui y porte attention. L'affirmation de chacun se fait doucement, en harmonie d'abord, mais peu à peu ils se désolidarisent et se particularisent. La suite montre sur un tableau "Cat walk", les différents aspects de nos personnalités, avouées ou non, jusqu'au dévoilement total de ce que nous sommes. Il y a aussi cette masculinité, qui s'exprime par la compétition et l'émulation dans le groupe. Au final, de ces différences, de nos différences d'homme, il en reste un aspect commun de la nature toute autant masculine qu'humaine que le chorégraphe nous transpose fort bien dans le dernier tableau. Un Big Bang initial qui nous amène inévitablement à un Big Crunch dans lequel les différences s'amalgament.
Voilà deux propositions danse audacieuses qui permettent aux spectateurs qui sauront faire les pas devant de se faire rappeler que les différences et les similitudes ne sont pas seulement celles que les chromosomes nous donnent. Et que nos attributs masculins ne sont qu'un aspect de ce que nous sommes, fondamentalement. Et quiconque en doute, devrait assister à la "Fluidité des genres".
lundi 13 novembre 2017
Sur mes pas en danse: Une Passerelle 840 intéressante
Il y a bien longtemps, trop même, que mes pas m'avaient amené vers une Passerelle 840 qui nous propose des expérimentations, les premiers pas, des étudiantes du département de danse de l'UQAM. Et même la dernière fois, assez lointaine, mes pas n'avaient pas conduit à un suivi écrit de la chose. Cette fois, je m'y mets et voici quelques impressions des trois courtes oeuvres au programme de ce collectif 841.
Juste avant, une peu de nostalgie pour regretter la piscine-théâtre qui avec ses passerelles sur le côté et son nom représentait bien le plongeon de ces jeunes dans la création pour nous éclabousser. Mais la piscine-théâtre n'est pas aux normes et le tout se fait maintenant dans la salle du premier étage, jadis occupé par Tangente. La salle est tout en longueur avec un plancher tout en bois avec des chaises sont presqu'un sacrilège dans cet endroit qui est surtout un lieu de création. Pour la dernière présentation, les spectateurs sont nombreux et discutent fort autour de moi, le "vieux de la place". Le temps de la présentation est arrivé et après les présentations d'usage, "Envoûtantes arabesques" de et avec Victoria Juillet accompagnée par Desneiges Thomas Groulx et Rachel Carignan. Avec en arrière plan, des magnifiques paysages espagnols, les interprètes se présentent à nous. De ces moments, j'en retiens d'abord des mouvements dans lesquels les bras étaient fort bien utilisés et aussi et surtout l'utilisation des projections de leurs ombres sur l'écran qui les mettaient ici mais aussi là dans ces lieux. Première oeuvre fort bien réussie.
Suivait, juste après "Tombe en moi" de et avec Julie Villeneuve. Le texte de présentation débute par "Je tombe quand j'ai les yeux fermés" et se termine par "Enjoy my pain". C'est sur la musique et avec un vidéo-clip projeté que le tout débute. Impossible pour moi, de rester insensible au contraste des images d'une belle femme blanche à demi habillée et de ce chanteur noir en première partie, pendant que sur scène s'exprimait la souffrance par des tombées et une chorégraphie fortement acrobatique. La projection cesse, une nouvelle chanson arrive mais les gestes visent encore plus juste. Selon moi, cette deuxième partie est particulièrement réussie et mériterait que la chorégraphe lui donne plus d'importance.
Pour compléter le programme, "Un mot toute seul comme "echo" ou "resonance" de Catherine Pelletier-Voyer avec Marie Cordey, Camille Demers-Paquin, Malina Fürhoff, Stéphanie Leclair, Zoé-Claude St-Jean McManus. Voilà une oeuvre déroutante (ce que en fait une de ses qualités), qui débute par l'arrivée des interprètes qui dansent jusqu'à l'arrivée d'une autre (Marie Cordey) qui de sa voix toute aussi belle que puissante influe sur le cours des choses. Mais tout à coup, il y a un bris du cours des choses et l'une d'elle part à rire ce qui entraîne les autres dans une immobilité rieuse, déstabilisante pour le spectateur que je suis. Et puis tout à coup, la chorégraphie reprend ses droits avec des relations entre femmes déclinées en mouvement, parfois colorés par la voix riche de l'une d'elle jusqu'à la fin.
Au final, trois oeuvres avec des qualités fort prometteuses pour la suite qui me fait aussi regretter que les prochaines Passerelles de cet automne lors des deux prochaines semaines, je les raterai.
Tirée du site de la Faculté de danse de l'UQAM
Juste avant, une peu de nostalgie pour regretter la piscine-théâtre qui avec ses passerelles sur le côté et son nom représentait bien le plongeon de ces jeunes dans la création pour nous éclabousser. Mais la piscine-théâtre n'est pas aux normes et le tout se fait maintenant dans la salle du premier étage, jadis occupé par Tangente. La salle est tout en longueur avec un plancher tout en bois avec des chaises sont presqu'un sacrilège dans cet endroit qui est surtout un lieu de création. Pour la dernière présentation, les spectateurs sont nombreux et discutent fort autour de moi, le "vieux de la place". Le temps de la présentation est arrivé et après les présentations d'usage, "Envoûtantes arabesques" de et avec Victoria Juillet accompagnée par Desneiges Thomas Groulx et Rachel Carignan. Avec en arrière plan, des magnifiques paysages espagnols, les interprètes se présentent à nous. De ces moments, j'en retiens d'abord des mouvements dans lesquels les bras étaient fort bien utilisés et aussi et surtout l'utilisation des projections de leurs ombres sur l'écran qui les mettaient ici mais aussi là dans ces lieux. Première oeuvre fort bien réussie.
Suivait, juste après "Tombe en moi" de et avec Julie Villeneuve. Le texte de présentation débute par "Je tombe quand j'ai les yeux fermés" et se termine par "Enjoy my pain". C'est sur la musique et avec un vidéo-clip projeté que le tout débute. Impossible pour moi, de rester insensible au contraste des images d'une belle femme blanche à demi habillée et de ce chanteur noir en première partie, pendant que sur scène s'exprimait la souffrance par des tombées et une chorégraphie fortement acrobatique. La projection cesse, une nouvelle chanson arrive mais les gestes visent encore plus juste. Selon moi, cette deuxième partie est particulièrement réussie et mériterait que la chorégraphe lui donne plus d'importance.
Pour compléter le programme, "Un mot toute seul comme "echo" ou "resonance" de Catherine Pelletier-Voyer avec Marie Cordey, Camille Demers-Paquin, Malina Fürhoff, Stéphanie Leclair, Zoé-Claude St-Jean McManus. Voilà une oeuvre déroutante (ce que en fait une de ses qualités), qui débute par l'arrivée des interprètes qui dansent jusqu'à l'arrivée d'une autre (Marie Cordey) qui de sa voix toute aussi belle que puissante influe sur le cours des choses. Mais tout à coup, il y a un bris du cours des choses et l'une d'elle part à rire ce qui entraîne les autres dans une immobilité rieuse, déstabilisante pour le spectateur que je suis. Et puis tout à coup, la chorégraphie reprend ses droits avec des relations entre femmes déclinées en mouvement, parfois colorés par la voix riche de l'une d'elle jusqu'à la fin.
Au final, trois oeuvres avec des qualités fort prometteuses pour la suite qui me fait aussi regretter que les prochaines Passerelles de cet automne lors des deux prochaines semaines, je les raterai.
Tirée du site de la Faculté de danse de l'UQAM
dimanche 12 novembre 2017
Sur mes pas imprévus au cinéma: "Alice un suspense à la verticale", court, mais satisfaisant
Mes pas en ce dimanche après-midi m'amenaient et me ramenaient d'une sortie danse (sur laquelle je reviendrai), avec un détour, vers une sortie cinéma (court-métrage), gracieuseté (donc gratuite) du RIDM. La proposition était toute aussi courte, une dizaine de minutes, que prometteuse et mettait sur "écran" une de mes "Intimistes", Patricia Rivas, ainsi que Sorya Nguon et Chloe Luchs T, ce qui la rendait incontournable. "Alice un suspense à la verticale" de Claude Bastien était présenté dans les anciens locaux de l'ONF, maintenant ceux de l'UQAM, rue St-Denis.
Photos tirées du site de Claude Bastien
http://www.claudebastien.com/alice-un-suspense-la-verticale/
J'arrive donc à l'adresse indiquée et je suis amené devant un ascenseur, point de départ de mon visionnement. Nous serons trois spectateurs avec la réalisatrice, Claude Bastien, à prendre place dans l'ascenceur pour découvrir cette oeuvre qui se décline, au propre comme au figuré, sur trois étages. Au premier étage, nous découvrons une jeune femme dans sa salle de bain dans un appartement "bordélique". Les portes se ferment et nous allons au deuxième étage. Les portes s'ouvrent face encore une fois face à une salle de bain bien ordonnée, cette fois, dans laquelle une jeune femme tout en parlant dans son cellulaire, entreprend de se "faire belles jambes". Mais là, ne se termine pas notre périple. Un étage plus haut, la douche est l'objectif de cette autre femme, mais, une fois rendue, le destin est tout autre. La "faucheuse" ayant accompli sa tâche, nous revenons, encore une fois au propre autant qu'au figuré au premier étage en revoyant les préoccupations de ces femmes en bas. Le tout ne dure qu'une dizaine de minutes avec quelques difficultés techniques, mais l'impression elle, est persistante et très positive. Je me souviens encore, grâce à Tangente, d'une proposition danse fort bien réussie qui m'amenait dans un monte-charge d'un étage à l'autre à découvrir une prestation. Maintenant, je rajoute à mon palmarès de spectateur, celle de cet ascenseur qui m'a rendu témoin, tout autant satisfait que coupable, d'un crime.
Photos tirées du site de Claude Bastien
http://www.claudebastien.com/alice-un-suspense-la-verticale/
J'arrive donc à l'adresse indiquée et je suis amené devant un ascenseur, point de départ de mon visionnement. Nous serons trois spectateurs avec la réalisatrice, Claude Bastien, à prendre place dans l'ascenceur pour découvrir cette oeuvre qui se décline, au propre comme au figuré, sur trois étages. Au premier étage, nous découvrons une jeune femme dans sa salle de bain dans un appartement "bordélique". Les portes se ferment et nous allons au deuxième étage. Les portes s'ouvrent face encore une fois face à une salle de bain bien ordonnée, cette fois, dans laquelle une jeune femme tout en parlant dans son cellulaire, entreprend de se "faire belles jambes". Mais là, ne se termine pas notre périple. Un étage plus haut, la douche est l'objectif de cette autre femme, mais, une fois rendue, le destin est tout autre. La "faucheuse" ayant accompli sa tâche, nous revenons, encore une fois au propre autant qu'au figuré au premier étage en revoyant les préoccupations de ces femmes en bas. Le tout ne dure qu'une dizaine de minutes avec quelques difficultés techniques, mais l'impression elle, est persistante et très positive. Je me souviens encore, grâce à Tangente, d'une proposition danse fort bien réussie qui m'amenait dans un monte-charge d'un étage à l'autre à découvrir une prestation. Maintenant, je rajoute à mon palmarès de spectateur, celle de cet ascenseur qui m'a rendu témoin, tout autant satisfait que coupable, d'un crime.
Sur mes pas en danse:"Major Motion Picture", de la danse comme sur grand écran.
Moi, qui comme spectateur, me sent parfois un peu coupable de préférer la danse au cinéma, au théâtre ou à la chanson, la proposition de l'Agora de la danse "faisait baisser un peu la pression".
À l'affiche, "Major Motion Picture" de David Raymond et Tiffany Tregarthen dont le synopsis, présenté dans le programme, annonçait fort justement ce que j'ai vu, soit "Un cinéma conflictuel/le bien et le mal se dissolvent/nous jouons tous des rôles/les rebondissements émergent de la noirceur".
Photo de Michelle Doucette tirée du site du journal Le Devoir
Me voici donc bien assis première rangée pour voir cet amalgame danse-cinéma dans une salle fort bien pourvue de spectateurs en ce samedi après-midi. La lumière se fait discrète jusqu'à se faire absente, laissant toute la place à celle qui, au micro, nous invite à aller de l'avant pour notre satisfaction. S'en suit l'arrivée de personnages aux personnalités changeantes pour lesquels, il nous est impossible de tracer une ligne claire entre le bien et le mal, comme dans les romans de Raymond Chandler ou Jim Thompson (encore présents dans mes souvenirs de lecteur). Cette ligne floue et surtout très variable qui m'a permis, plus jeune, de "briser certaines de mes certitudes", je l'ai revue sur scène, rehaussée par le contrejour. D'autant plus que la caméra débusquait pour nous les imposteurs ou les "retourneurs de veste" dans les coulisses. De ces moments de danse fort éloquents, je les dois aux prestations toutes aussi éloquentes que brillantes des interprètes Peter Chu, Isak Enquist, Elya Grant, Emmanuelle LePhan, David Raymond, Renee Sigouin et Tiffany Tregarthen.
Mais aussi et surtout, l'impression de voir des choses inédites. Des façons de présenter, jamais vues pour moi jusqu'à maintenant. Ce personnage mystérieux et menaçant qui revient, habilement incarné par trois interprètes sous cette veste ou ce visage incarné par les gestes des interprètes. Dans cette pénombre ou dans ce contrejour, les gestes rayonnent et irradient la contradiction du bien et du mal. Les gestes captivent et moi, mon attention ne peut s'en échapper. Il y a aussi ces projecteurs et cette caméra qui tentent de nous débusquer, comme spectateurs, "Big brother in action" ou tous peuvent être coupables. Jusqu'à la fin de la présentation, dans un tableau fort percutant et touchant dans lequel cette interprète qui, avec ses jambes et ce veston omniprésent, incarne un face à face tout à fait crédible qui évolue de façon fort surprenante.
De cette oeuvre qui vient de loin (de Vancouver B.C.), elle me laissera une marque de "pas" profonde, mais surtout indélibile. Une oeuvre qui permet, selon moi, aux amateurs de danse ou de cinéma de retrouver sur scène de quoi les satisfaire.
À l'affiche, "Major Motion Picture" de David Raymond et Tiffany Tregarthen dont le synopsis, présenté dans le programme, annonçait fort justement ce que j'ai vu, soit "Un cinéma conflictuel/le bien et le mal se dissolvent/nous jouons tous des rôles/les rebondissements émergent de la noirceur".
Photo de Michelle Doucette tirée du site du journal Le Devoir
Me voici donc bien assis première rangée pour voir cet amalgame danse-cinéma dans une salle fort bien pourvue de spectateurs en ce samedi après-midi. La lumière se fait discrète jusqu'à se faire absente, laissant toute la place à celle qui, au micro, nous invite à aller de l'avant pour notre satisfaction. S'en suit l'arrivée de personnages aux personnalités changeantes pour lesquels, il nous est impossible de tracer une ligne claire entre le bien et le mal, comme dans les romans de Raymond Chandler ou Jim Thompson (encore présents dans mes souvenirs de lecteur). Cette ligne floue et surtout très variable qui m'a permis, plus jeune, de "briser certaines de mes certitudes", je l'ai revue sur scène, rehaussée par le contrejour. D'autant plus que la caméra débusquait pour nous les imposteurs ou les "retourneurs de veste" dans les coulisses. De ces moments de danse fort éloquents, je les dois aux prestations toutes aussi éloquentes que brillantes des interprètes Peter Chu, Isak Enquist, Elya Grant, Emmanuelle LePhan, David Raymond, Renee Sigouin et Tiffany Tregarthen.
Mais aussi et surtout, l'impression de voir des choses inédites. Des façons de présenter, jamais vues pour moi jusqu'à maintenant. Ce personnage mystérieux et menaçant qui revient, habilement incarné par trois interprètes sous cette veste ou ce visage incarné par les gestes des interprètes. Dans cette pénombre ou dans ce contrejour, les gestes rayonnent et irradient la contradiction du bien et du mal. Les gestes captivent et moi, mon attention ne peut s'en échapper. Il y a aussi ces projecteurs et cette caméra qui tentent de nous débusquer, comme spectateurs, "Big brother in action" ou tous peuvent être coupables. Jusqu'à la fin de la présentation, dans un tableau fort percutant et touchant dans lequel cette interprète qui, avec ses jambes et ce veston omniprésent, incarne un face à face tout à fait crédible qui évolue de façon fort surprenante.
De cette oeuvre qui vient de loin (de Vancouver B.C.), elle me laissera une marque de "pas" profonde, mais surtout indélibile. Une oeuvre qui permet, selon moi, aux amateurs de danse ou de cinéma de retrouver sur scène de quoi les satisfaire.
lundi 6 novembre 2017
Sur mes pas dans "mes" Maisons de la Culture: De la danse, de la poésie, de la musique et du théâtre pour changer le monde
Qui pourrait douter que nous en sommes rendus à une époque effervescente de perturbations qui met sur la place publique le requestionnement de certaines de nos certitudes ? Les relations des hommes et des femmes dans le monde d'aujourd'hui sont au coeur de l'actualité. Mes deux plus récentes sorties dans les maisons de la Culture de mon arrondissement en étaient de belles illustrations. La première étant le requestionnement de la place de la femme dans les rôles convenus, "formatés" et surtout asservis, avec "Les Oracles". La deuxième, "Ton corps t'appartient-il ?" portait en requestionnant l'importance et l'omniprésence de notre apparence, celui des femmes surtout, dans la vie.
Deux sorties de formes assez différentes, danse, vidéo, musique et textes pour la première, théâtre pour la deuxième. Mais deux oeuvres toutes aussi intéressantes et percutantes. Commençons par la première.
Photo tirée du site internet de Rhizome
Dans la (trop) grande salle du "Patro Le Prévost", "Les Oracles" nous proposaient une performance in(ter)disciplinaire (avec une utilisation des parenthèses comme je les aime avec le sens double amené) comme décrit par "Rhizome" et "Transcultures", producteurs de cette création. La scène est trop loin et aussi trop haute, mais pour peu que l'on concentre son attention sur les propos de Catrine Godin et Martine Delvaux et les gestes de Marilyn Daoust, accompagnées par Philippe Franck à l'atmosphère musical, le message interpelle. Autant dans le "Chapitre I : Percées" que dans le "Chapitre II : Prototype n°1", l'homme que je suis ne peut rester impassible à ce qu'on lui présente. Il serait plus juste de dire "frappé" par le propos qui appuie l'actualité qui jour après jour nous révèle les côtés sombres de la nature humaine (et masculine). Si l'oracle est un personnage mythique de genre masculin qui apporte des réponses aux sens "flexibles", rien de tel dans cette oeuvre. Les oracles sont féminins et la place de la femme dans leur affirmation est transcendant. Pas nécessaire de bien saisir le sens de chacun des mots pour bien ressentir. Dans "Prototype n°1", les mots projetés sur grand écran sont incarnés par une chorégraphie de cette femme "blonde" (Marylin Daoust) qui se débat furieusement face à ses stéréotypes persistants de "fille en série", dixit Martine Delvaux. Le personnage ressort vidée (et l'interprète aussi, j'en suis certain) de son combat qui se termine en laissant derrière elle, sa perruque blonde. Rien cependant qui indique que la guerre est gagnée, mais le combat continu, voilà l'extrapolation logique de ce dyptique qui mériterait bien une suite, mais aussi une discussion avec le public après la présentation.
Le lendemain, dans la (petite) Salle de diffusion de Parc-Extension, nous avons eu droit à la présentation de la pièce "Ton corps t'appartient-il ?" de la compagnie "Minuit moins une Théâtre, avec sur scène Arnaud Doiron-Barbant, Sandrine Quynh, Célia Laguitton et Benoît Patterson. Finaliste, bien méritée, du concours "Parcours scène" de mon arrondissement, cette pièce vise, tel que le mentionne le feuillet, à toucher et ébranler le public, l'inciter à la réflexion et à la prise de position." Et pour cela, elle vise juste.
Affiche tirée du site de la Ville de Montréal
C'est en revenant dans le temps avec un extrait de "Mais n'te promène donc pas toute nue !" de George Feydeau (écrite en 1911) que la pièce débute. De cette femme qui se promène dans sa maison devant son enfant en "tenue légère", le mari n'arrive pas à installer son autorité et "sauver" son honneur (à lui) pour la faire se "rhabiller". Une fois, cette introduction historique qui met bien la table, la suite sera composée d'une série de tableaux qui fera rire (parfois jaune) sur des problématiques toujours actuelles et pertinentes de ce corps qui est le nôtre, mais qui appartient souvent plus à ceux qui le regardent. Donc, pour répondre à la grande question, "à qui appartient vraiment notre corps ?", il y a cette femme qui réalise que son "cul" est pour les autres et que elle, il échappera toujours à sa vue. Ou cette jeune femme qui a toujours 27 ans et que pour y arriver, y met les moyens de liposuccions à des abdominoplasties en passant par l'incontournable augmentation mammaire et qui "grâce" à son psychothérapeute sera dans "quelques années" sans défauts. Une des qualités de ce tableau est d'avoir présenté cette "jeune" femme par un homme.
Certains tableaux sont plus dramatiques, tels que celui de ce couple qui "contourne" une autre maternité pour assurer leur "si bon confort". De ce court échange, aux enjeux actuels, impossible de ne pas être interpellé. Et le tout se termine avec un rappel que notre corps (avec les cuisses qui portent le propos mis de l'avant dans ce tableau) garde en mémoire toutes nos expériences passées pour aller de l'avant. Une pièce qui met scène, fort habilement des enjeux fort actuels et qui mériterait qu'elle soit présentée devant un public de jeunes pour les sensibiliser à certaines réalités de leur corps. Et comme les artisans le souhaitent, il faudrait faire de cette pièce, avec son titre fort pertinent, un déclencheur de discussions parce qu'elle en possède tous les ingrédients. Une sortie à faire et des dates pour cela, le 20, 21, 27 et 28 novembre prochain au Bain Mathieu.
Deux sorties de formes assez différentes, danse, vidéo, musique et textes pour la première, théâtre pour la deuxième. Mais deux oeuvres toutes aussi intéressantes et percutantes. Commençons par la première.
Photo tirée du site internet de Rhizome
Dans la (trop) grande salle du "Patro Le Prévost", "Les Oracles" nous proposaient une performance in(ter)disciplinaire (avec une utilisation des parenthèses comme je les aime avec le sens double amené) comme décrit par "Rhizome" et "Transcultures", producteurs de cette création. La scène est trop loin et aussi trop haute, mais pour peu que l'on concentre son attention sur les propos de Catrine Godin et Martine Delvaux et les gestes de Marilyn Daoust, accompagnées par Philippe Franck à l'atmosphère musical, le message interpelle. Autant dans le "Chapitre I : Percées" que dans le "Chapitre II : Prototype n°1", l'homme que je suis ne peut rester impassible à ce qu'on lui présente. Il serait plus juste de dire "frappé" par le propos qui appuie l'actualité qui jour après jour nous révèle les côtés sombres de la nature humaine (et masculine). Si l'oracle est un personnage mythique de genre masculin qui apporte des réponses aux sens "flexibles", rien de tel dans cette oeuvre. Les oracles sont féminins et la place de la femme dans leur affirmation est transcendant. Pas nécessaire de bien saisir le sens de chacun des mots pour bien ressentir. Dans "Prototype n°1", les mots projetés sur grand écran sont incarnés par une chorégraphie de cette femme "blonde" (Marylin Daoust) qui se débat furieusement face à ses stéréotypes persistants de "fille en série", dixit Martine Delvaux. Le personnage ressort vidée (et l'interprète aussi, j'en suis certain) de son combat qui se termine en laissant derrière elle, sa perruque blonde. Rien cependant qui indique que la guerre est gagnée, mais le combat continu, voilà l'extrapolation logique de ce dyptique qui mériterait bien une suite, mais aussi une discussion avec le public après la présentation.
Le lendemain, dans la (petite) Salle de diffusion de Parc-Extension, nous avons eu droit à la présentation de la pièce "Ton corps t'appartient-il ?" de la compagnie "Minuit moins une Théâtre, avec sur scène Arnaud Doiron-Barbant, Sandrine Quynh, Célia Laguitton et Benoît Patterson. Finaliste, bien méritée, du concours "Parcours scène" de mon arrondissement, cette pièce vise, tel que le mentionne le feuillet, à toucher et ébranler le public, l'inciter à la réflexion et à la prise de position." Et pour cela, elle vise juste.
Affiche tirée du site de la Ville de Montréal
C'est en revenant dans le temps avec un extrait de "Mais n'te promène donc pas toute nue !" de George Feydeau (écrite en 1911) que la pièce débute. De cette femme qui se promène dans sa maison devant son enfant en "tenue légère", le mari n'arrive pas à installer son autorité et "sauver" son honneur (à lui) pour la faire se "rhabiller". Une fois, cette introduction historique qui met bien la table, la suite sera composée d'une série de tableaux qui fera rire (parfois jaune) sur des problématiques toujours actuelles et pertinentes de ce corps qui est le nôtre, mais qui appartient souvent plus à ceux qui le regardent. Donc, pour répondre à la grande question, "à qui appartient vraiment notre corps ?", il y a cette femme qui réalise que son "cul" est pour les autres et que elle, il échappera toujours à sa vue. Ou cette jeune femme qui a toujours 27 ans et que pour y arriver, y met les moyens de liposuccions à des abdominoplasties en passant par l'incontournable augmentation mammaire et qui "grâce" à son psychothérapeute sera dans "quelques années" sans défauts. Une des qualités de ce tableau est d'avoir présenté cette "jeune" femme par un homme.
Certains tableaux sont plus dramatiques, tels que celui de ce couple qui "contourne" une autre maternité pour assurer leur "si bon confort". De ce court échange, aux enjeux actuels, impossible de ne pas être interpellé. Et le tout se termine avec un rappel que notre corps (avec les cuisses qui portent le propos mis de l'avant dans ce tableau) garde en mémoire toutes nos expériences passées pour aller de l'avant. Une pièce qui met scène, fort habilement des enjeux fort actuels et qui mériterait qu'elle soit présentée devant un public de jeunes pour les sensibiliser à certaines réalités de leur corps. Et comme les artisans le souhaitent, il faudrait faire de cette pièce, avec son titre fort pertinent, un déclencheur de discussions parce qu'elle en possède tous les ingrédients. Une sortie à faire et des dates pour cela, le 20, 21, 27 et 28 novembre prochain au Bain Mathieu.
jeudi 2 novembre 2017
Sur mes pas en danse: Un "Grand Finale" qui se percute en nous
Si je fais très souvent des rencontres "danse" marquantes sur nos scènes montréalaises, il arrive que certaines soient particulièrement spectaculaires sur le "fond", comme sur la "forme". Et "Grand Finale" de la Hofesh Shechter Company est une de ces rencontres. Avec une armada sur scène de dix danseurs et de six musiciens (en constant déplacement), le chorégraphe Hofesh Schechter nous entraîne à la suite de sa brigade dans un retour dans le temps et des deux grandes guerres. Certains pourraient ne pas être d'accord avec ma vision de l'oeuvre, mais, c'est avec la bénédiction du chorégraphe que je la maintiens. En effet, comme il le mentionne dans le feuillet de la soirée, "Quand quelqu'un est assis et regarde la performance, il s'agit de ce qui se passe dans sa tête, l'état dans lequel il se trouve. Peu importe qu'il soit dans la bonne interprétation.", j'en ai fait la mienne.
Photo tirée du site de Danse Danse
Première partie, sur puissant fond musical en appui, sur scène, on perçoit la guerre au loin qui se rapproche. Les choses se corsent, les repères bougent, incarnés par de grands panneaux qui se déplacent par des forces invisibles. La guerre se présente produisant les corps inertes (fort bien employés pour le propos), soutenus ou déplacés par l'autre. Avec de brillants éclairages, manoeuvrant dans l'ombre, les aspects sombres des évènements, le chorégraphe nous entraîne dans une suite de moments fort puissants et surtout évocateurs, Comment rester indifférent face à ces êtres "la bouche grande ouverte" ? Mais de cette première grande guerre, il y aura une fin et une pause qui y est associée.
Au début de celle-ci, un homme inerte est mis sur une chaise accompagné par l'affiche "fait main" sur laquelle on peut lire "Entracte", qui sera "enlevé" pour être remplacé plus tard par un corps tout aussi inerte, face contre terre accompagné par une affiche "Karma". Viendront devant le rideau fermé, l'ensemble de musique qui distrait le bon peuple, l'entraînant même à chanter et taper des mains, les "années folles" quoi. Jusqu'à ce que les "choses sérieuses", la deuxième guerre mondiale les surprenne et les chasse, nous entraînant dans la deuxième partie de la soirée. Avec toujours ses zones d'ombre et ses pertes de repère et déplaçant de la partie civile aux zones de combat, le chorégraphe poursuit son travail en zone de chaos. Mais, il nous fait le privilège de nous laisser sur un dernier tableau tout encadré, déclinés en courtes images dont la dernière s'ouvre devant vers l'espoir.
Une oeuvre forte, interprétée fort brillamment qui nous fait voyager et espérer, voilà ce que Hofesh Shechter nous propose en ce début de saison froide et en des temps fort incertains.
Photo tirée du site de Danse Danse
Première partie, sur puissant fond musical en appui, sur scène, on perçoit la guerre au loin qui se rapproche. Les choses se corsent, les repères bougent, incarnés par de grands panneaux qui se déplacent par des forces invisibles. La guerre se présente produisant les corps inertes (fort bien employés pour le propos), soutenus ou déplacés par l'autre. Avec de brillants éclairages, manoeuvrant dans l'ombre, les aspects sombres des évènements, le chorégraphe nous entraîne dans une suite de moments fort puissants et surtout évocateurs, Comment rester indifférent face à ces êtres "la bouche grande ouverte" ? Mais de cette première grande guerre, il y aura une fin et une pause qui y est associée.
Au début de celle-ci, un homme inerte est mis sur une chaise accompagné par l'affiche "fait main" sur laquelle on peut lire "Entracte", qui sera "enlevé" pour être remplacé plus tard par un corps tout aussi inerte, face contre terre accompagné par une affiche "Karma". Viendront devant le rideau fermé, l'ensemble de musique qui distrait le bon peuple, l'entraînant même à chanter et taper des mains, les "années folles" quoi. Jusqu'à ce que les "choses sérieuses", la deuxième guerre mondiale les surprenne et les chasse, nous entraînant dans la deuxième partie de la soirée. Avec toujours ses zones d'ombre et ses pertes de repère et déplaçant de la partie civile aux zones de combat, le chorégraphe poursuit son travail en zone de chaos. Mais, il nous fait le privilège de nous laisser sur un dernier tableau tout encadré, déclinés en courtes images dont la dernière s'ouvre devant vers l'espoir.
Une oeuvre forte, interprétée fort brillamment qui nous fait voyager et espérer, voilà ce que Hofesh Shechter nous propose en ce début de saison froide et en des temps fort incertains.
Sur mes pas en danse: "Vice Versa" et "Serpentine" quand la "femme" s'expose !
C'est une soirée comme les autres, sinon que les petits (et plus grands aussi) monstres envahissaient nos rues en ce dernier jour d'octobre. Si les monstres rencontrés en chemin étaient assez peu perturbants, il n'en était pas de même du propos qui nous sera présenté pour le programme double à l'Usine C, avec "Vice Versa" de la Cie Mossoux-Bonté (la chorégraphe Nicole Mossoux et le metteur en scène Patrick Bonté) et ensuite "Serpentine" de Daina Ashbee. Une soirée en deux temps, aux tons différents mais sur un propos commun, celle de la violence au féminin.
Photo de Mikha Wajnrych tirèe du site de l'Usine C
D'abord, tout subtilement et douceur, deux femmes ( Frauke Mariën et Shantala Pèpe) nous apparaissent tout au loin (au fond de la scène de la grande salle). Et c'est d'abord de là, au chant ou plutôt de la complainte médiévale, "Les anneaux de Marianson", interprétée par Michel Faubert qu'elles se mettent en mouvement avec des gestes harmonieux, tout en phase. Puis, peu à peu, subtilement, elles s'approchent de nous et de moi, tout proche, assis au milieu de la première rangée. Et de leurs mouvements me captivent, me permettant difficilement de porter attention au sort de l'héroïne de la complainte. De ce couloir lumineux, tout à coup, elles s'en écartent, comme si le destin défaillait et que sur scène la libération de la "belle" se faisait. Mais c'est ensemble et en phase qu'elles termineront ce moment.
Au final, un trop court moment durant lequel la douceur du gestes rehaussait la dureté du propos, démontrant que l'on peut se rendre à notre intellect comme le présentait Aristote, "rien n'est dans l'intellect qui n'ait été d'abord dans la sensation". Et cette "sensation" fût fort efficace, comme la suite de cette soirée le sera d'ailleurs.
Photo de Mikha Wajnrych tirèe du site de l'Usine C
D'abord, tout subtilement et douceur, deux femmes ( Frauke Mariën et Shantala Pèpe) nous apparaissent tout au loin (au fond de la scène de la grande salle). Et c'est d'abord de là, au chant ou plutôt de la complainte médiévale, "Les anneaux de Marianson", interprétée par Michel Faubert qu'elles se mettent en mouvement avec des gestes harmonieux, tout en phase. Puis, peu à peu, subtilement, elles s'approchent de nous et de moi, tout proche, assis au milieu de la première rangée. Et de leurs mouvements me captivent, me permettant difficilement de porter attention au sort de l'héroïne de la complainte. De ce couloir lumineux, tout à coup, elles s'en écartent, comme si le destin défaillait et que sur scène la libération de la "belle" se faisait. Mais c'est ensemble et en phase qu'elles termineront ce moment.
Au final, un trop court moment durant lequel la douceur du gestes rehaussait la dureté du propos, démontrant que l'on peut se rendre à notre intellect comme le présentait Aristote, "rien n'est dans l'intellect qui n'ait été d'abord dans la sensation". Et cette "sensation" fût fort efficace, comme la suite de cette soirée le sera d'ailleurs.
Après les applaudissements mérités et invitation à quitter la salle, nous attendons la suite à l'extérieur.
Le spectateur informé sait déjà que la prochaine oeuvre, "Serpentine" de Daina Ashbee sera constituée de trois répétitions de la même performance. En entrant, il est informé qu'il doit prendre place assis par terre ou assis sur une chaise ou debout derrière ces mêmes chaises, tout autour d'une allée enduite d'huile, sans évidemment y mettre les pieds. Et s'il quitte durant la présentation, il devra le faire de façon discrète. Je prends donc place prudemment sur une chaise et découvre au bout de cette allée, le corps replié, face à terre, d'une femme nue (Areli Moran, impressionnate). Une fois, la foule nombreuse correctement installée et le silence obtenu, nous découvrons que cette femme peut bouger, d'abord de façon subtile dans le silence le plus complet. Et tout à coup, la musique d'un orgue se fait entendre, colorant le moment d'une chape de rituel. Et presque toujours face contre terre, cette femme avance. Sa démarche semble difficile, douloureuse, jusqu'à devenir insoutenable, pour elle et pour nous, au point de se faire violence. Une fois son "chemin de croix" complété, elle se redresse, nous permettant de reprendre notre souffle. Et tout prudemment, le premier cycle terminé, elle revient à l'endroit initial où, nous l'avons découvert. Le premier cycle complété, c'est un tiers de la salle qui quitte. Cette oeuvre a beau être annoncée comme la répétition d'un même tableau, il en reste que la seule façon de le savoir est de rester et c'est ce que je fais. Parce qu'un corps qui souffre, qui s'offre et surtout qui offre sa souffrance mérite qu'on la suive jusqu'au bout et surtout dans les nuances qu'il nous montrera. Et des nuances, il y en aura, que ce soit de ces mouvements de violence encore plus importants ou des sons qu'elle émet durant. Il y aura aussi une sédimentation de nos couches d'inconfort que seule la répétition peut amener. Et de cette compréhension de la douleur amenée par cette violence faite aux femmes, je recite Aristote, "rien n'est dans l'intellect qui n'ait été d'abord dans la sensation".
Photo d'Adrian Morillo tiré du site de l'Usine C
Une fois la deuxième fois complétée avec ces nuances, un tiers des spectateurs restant quitte à son tour, laissant l'espace encore intime pour cette troisième fois qui pour moi, a résonné plus fort, parce qu'une fois la surprise de la découverte passée, il m'a été possible d'entrer en communion (terme, je le concède est un peu exagéré, mais le plus proche de ce que j'ai ressenti durant ces derniers moments) avec cette femme sans défense, contre elle-même surtout.
Une fois terminé, discrètement, elle quitte la salle, suivie par la chorégraphe et sans jamais revoir, ni l'une, ni l'autre, les applaudissements, cataplasmes imparfaits pour les spectateurs écorchés eux aussi, se font entendre. Je suis d'opinion que cette oeuvre se doit d'être vue en entier pour que résonne en nous ce message.
Avec "Serpentine", Daina Ashbee peaufine, tout en simplicité et en efficacité, son exploration de l'univers féminin exposé à une violence qui devrait nous interpeller. Et elle mérite toute notre attention.
mercredi 1 novembre 2017
Sur mes pas en danse: Un "Eros journal" fort éclaté !
Il y a dans cette proposition de Danse-Cité de quoi attirer l'attention, mais surtout le regard, en proposant le "Eros Journal" de David Pressault. D'autant que celui qui nous le propose est un chorégraphe fort fascinant qui sort peu souvent de l'ombre. De ma première rencontre, en 2006, avec une de ses oeuvres dans le Studio Hydro-Québec du Monument-National, "Lost Pigeons", j'en conserve encore les traces des derniers pas de Clara Furey en fin de présentation et aussi de ce "Corps Intérieur" qualifié, fort justement selon moi, de troublant et de déstabilisant par Catherine Lalonde (Le Devoir, 22 janvier 2009).
Photo tirée du site de Danse-Cité
Avec ce sujet fertile, "terre noire" de nos méandres intérieurs tout sombres et un chorégraphe fascinant et érudit du sujet, par conséquent, l'oeuvre se devait faire partie de mes excursions danse. Avant de détailler mes impressions, une fois, la dernière page tournée de ce "Eros Journal", je peux indiquer que j'en garde des impressions mitigées, comme lorsque je referme mon "journal" après la lecture des différentes sections, quoiqu'avec un peu de recul, elles soient plutôt positives.
Donc, de ma première rangée, comme si je me retrouvais, "front row" sur le bord d'un "cat-walk", j'assiste, en levée de rideau, à un défilé de postures de personnalités érotisantes (Angie Cheng, Dany Desjardins, Karina Iraola, Kimberley De Jong, Gabriel Painchaud et Daniel Soulières, tous à la hauteur). Chacun et chacune a pu trouver "chaussure à son pied", mais est-ce que cela permettait de "prendre son pied" ou de façon plus chaste, "d'y trouver son compte" ? Pour ma part, les clichés présentés, fort bien présentés sans m'enthousiasmer, ont néanmoins mis la table pour la suite. Il en reste que le retour sur scène de ce personnage "straight" au comportant immuable, incarné par Daniel Soulières, rehaussait, de façon fort appropriée, le contraste des genres.
S'en est suivi surtout des duos incarnant les diverses variances de ces relations à deux, faisant surtout apparaître les aspects "rouges" et peut-être non avouables de nos relations. Certaines me touchaient plus que d'autres. Et quand, mon jugement tiède sur l'oeuvre était en train de tomber, le chorégraphe, a réussi à me déstabiliser avec une utilisation fort surprenante, quoique attendue du fruit défendu (la pomme). Et c'est, là que j'ai commencé à être déstabilisé, mais surtout comblé. Quand le désir fait "puiche", dans le sens de "débandant", une fois le paroxysme atteint, il me semble que c'est à ce moment qu'Éros se met à nu et qu'il me conquiert.
Au final, une oeuvre qui nous propose des interprétations inspirées et des aspects attendus, surtout, d'Éros, ce personnage fascinant et de certains aspects de ses incarnations dans nos personnalités (pas toujours avouées), jusqu'à un retour sur la terre ferme de la réalité quotidienne. Il y manquait cette touche qui aurait laissé une place à mon imagination et surtout à la diversité d'interprétations, parce que dans Éros, il y a le "s" en fin de nom pour laisser au pluriel, la suite.
Photo tirée du site de Danse-Cité
Avec ce sujet fertile, "terre noire" de nos méandres intérieurs tout sombres et un chorégraphe fascinant et érudit du sujet, par conséquent, l'oeuvre se devait faire partie de mes excursions danse. Avant de détailler mes impressions, une fois, la dernière page tournée de ce "Eros Journal", je peux indiquer que j'en garde des impressions mitigées, comme lorsque je referme mon "journal" après la lecture des différentes sections, quoiqu'avec un peu de recul, elles soient plutôt positives.
Donc, de ma première rangée, comme si je me retrouvais, "front row" sur le bord d'un "cat-walk", j'assiste, en levée de rideau, à un défilé de postures de personnalités érotisantes (Angie Cheng, Dany Desjardins, Karina Iraola, Kimberley De Jong, Gabriel Painchaud et Daniel Soulières, tous à la hauteur). Chacun et chacune a pu trouver "chaussure à son pied", mais est-ce que cela permettait de "prendre son pied" ou de façon plus chaste, "d'y trouver son compte" ? Pour ma part, les clichés présentés, fort bien présentés sans m'enthousiasmer, ont néanmoins mis la table pour la suite. Il en reste que le retour sur scène de ce personnage "straight" au comportant immuable, incarné par Daniel Soulières, rehaussait, de façon fort appropriée, le contraste des genres.
S'en est suivi surtout des duos incarnant les diverses variances de ces relations à deux, faisant surtout apparaître les aspects "rouges" et peut-être non avouables de nos relations. Certaines me touchaient plus que d'autres. Et quand, mon jugement tiède sur l'oeuvre était en train de tomber, le chorégraphe, a réussi à me déstabiliser avec une utilisation fort surprenante, quoique attendue du fruit défendu (la pomme). Et c'est, là que j'ai commencé à être déstabilisé, mais surtout comblé. Quand le désir fait "puiche", dans le sens de "débandant", une fois le paroxysme atteint, il me semble que c'est à ce moment qu'Éros se met à nu et qu'il me conquiert.
Au final, une oeuvre qui nous propose des interprétations inspirées et des aspects attendus, surtout, d'Éros, ce personnage fascinant et de certains aspects de ses incarnations dans nos personnalités (pas toujours avouées), jusqu'à un retour sur la terre ferme de la réalité quotidienne. Il y manquait cette touche qui aurait laissé une place à mon imagination et surtout à la diversité d'interprétations, parce que dans Éros, il y a le "s" en fin de nom pour laisser au pluriel, la suite.
lundi 30 octobre 2017
Sur mes pas en danse: "Mine de rien" et tout en diversité
L'invitation s'est présentée, tout comme l'embellie dans l'agenda, par conséquent, s'en est suivi mes pas vers le CCOV dans le sous-sol de la Place des Arts pour assister à ce Studio Ouvert, formule nouvelle pour moi. Au programme, "Mine de rien" de Marie Mougeolle et Liane Thériault, revisité à leur initiative par Helen Simard, le collectif "Dans son salon" qui, depuis un certain temps, est devenu le mien aussi, et le brillant et toujours surprenant Andrew Turner.
Avant de poursuivre sur ce qui nous a été présenté, je m'en voudrais de ne pas avouer que si certains enjeux ou nuances de cette auto-cannibalisation provoquée m'ont échappé, le résultat, lui m'a bien plu. Les premiers pas de cette création, je les avais vus à une Passerelle 840 (espace de création, et "de premier pas", du département de danse de l'UQAM) en mars 2015. Depuis, je n'ai conservé que la trace suivante: "Pièce intelligente qui réfléchit sur la relation des interprètes et des spectateurs selon la distance. Et si comme moi, vous êtes en première rangée, il est fort possible que vous soyez directement interpellé, mais je vous rassure, cela est très agréable. Aussi très instructif parce que j'y ai compris le sens de projeté en danse."
C'est donc à la première des deux ou trois rangées de ce lieu que je prends place "sagement" quelques minutes à l'avance. Viendront s'ajouter autour de moi des gens du milieu (de la danse). La formule de présentation se précise et c'est à trois présentations d'un maximum de vingt minutes, "top chrono" que j'aurai droit. Une réappropriation personnelle d'une partie de l'oeuvre originale et son éclatement dans des gestes tout aussi proches sans être dedans avec la perspective intéressante d'y inclure l'une ou/et l'autre des créatrices de l'oeuvre originale. Le résultat encore "en développement", mais très prometteur d'une (toujours trop) courte résidence permet d'en voir une suite heureuse qui mériterait une diffusion plus grande.
Dans une première partie, Helen Simard fait éclater l'oeuvre originale en gestes, dans son style très personnel, avec cinq interprètes en mille nuances enrobés par la guitare de Roger White, acolyte musical de toujours de la chorégraphe. Le tout captive jusqu'à la fin.
Il s'en suit, la perspective en trois temps de "Dans son salon" (Emmalie Ruest et Karenne Gravel) qui annonce, en entrée de jeu, vouloir exploiter le défaut, selon leur perspective, de l'oeuvre originale et d'utiliser le "troisième personnage" latent et perçu de l'oeuvre originale. Les trois temps au son de la même chanson s'avère fort résonnant et surtout, fort agréable et intéressant à regarder. Impossible de ne pas revenir dans mes souvenirs télé des "Charlie's Angels" et de leurs postures dans un des tableaux.
En troisième partie, Andrew Turner, toujours aussi désarçonnant (de plaisir), nous propose sa perspective dans laquelle, nous pourrons intervenir. Quatre interprètes sur scène, et quatre chaises sur lesquelles on retrouve leur nom et une caractéristique vestimentaire pour les reconnaître (au cas où !). Durant la prestation, il nous invite à prendre place sur une des quatre chaises, assis ou debout, durant la prestation à venir, pour transmettre télépathiquement nos instructions aux interprètes avec les risques de décalage et d'interception. Ce que feront, certains spectateurs ou interprètes, mais pas moi, et d'autres aussi !!! Il en reste que de cet éclair d'inspiration, j'en ai été ébloui. Durant ce temps, malgré les regards sur les chaises, sur l'espace de prestation les gestes de Marijoe Foucher, Stéphanie Fromentin, Emmalie Ruest et Marine Rixhon se font gracieux et captivants.
Et le tout terminé, nous sommes conviés à donner notre opinion sur les moments "vécus" et la suite des choses. Peut-être trop tôt, mais les réactions ont été peu nombreuses. Et moi, le moment passé et digéré, je serais tenté de dire "encore" !!!
Avant de poursuivre sur ce qui nous a été présenté, je m'en voudrais de ne pas avouer que si certains enjeux ou nuances de cette auto-cannibalisation provoquée m'ont échappé, le résultat, lui m'a bien plu. Les premiers pas de cette création, je les avais vus à une Passerelle 840 (espace de création, et "de premier pas", du département de danse de l'UQAM) en mars 2015. Depuis, je n'ai conservé que la trace suivante: "Pièce intelligente qui réfléchit sur la relation des interprètes et des spectateurs selon la distance. Et si comme moi, vous êtes en première rangée, il est fort possible que vous soyez directement interpellé, mais je vous rassure, cela est très agréable. Aussi très instructif parce que j'y ai compris le sens de projeté en danse."
C'est donc à la première des deux ou trois rangées de ce lieu que je prends place "sagement" quelques minutes à l'avance. Viendront s'ajouter autour de moi des gens du milieu (de la danse). La formule de présentation se précise et c'est à trois présentations d'un maximum de vingt minutes, "top chrono" que j'aurai droit. Une réappropriation personnelle d'une partie de l'oeuvre originale et son éclatement dans des gestes tout aussi proches sans être dedans avec la perspective intéressante d'y inclure l'une ou/et l'autre des créatrices de l'oeuvre originale. Le résultat encore "en développement", mais très prometteur d'une (toujours trop) courte résidence permet d'en voir une suite heureuse qui mériterait une diffusion plus grande.
Dans une première partie, Helen Simard fait éclater l'oeuvre originale en gestes, dans son style très personnel, avec cinq interprètes en mille nuances enrobés par la guitare de Roger White, acolyte musical de toujours de la chorégraphe. Le tout captive jusqu'à la fin.
Il s'en suit, la perspective en trois temps de "Dans son salon" (Emmalie Ruest et Karenne Gravel) qui annonce, en entrée de jeu, vouloir exploiter le défaut, selon leur perspective, de l'oeuvre originale et d'utiliser le "troisième personnage" latent et perçu de l'oeuvre originale. Les trois temps au son de la même chanson s'avère fort résonnant et surtout, fort agréable et intéressant à regarder. Impossible de ne pas revenir dans mes souvenirs télé des "Charlie's Angels" et de leurs postures dans un des tableaux.
En troisième partie, Andrew Turner, toujours aussi désarçonnant (de plaisir), nous propose sa perspective dans laquelle, nous pourrons intervenir. Quatre interprètes sur scène, et quatre chaises sur lesquelles on retrouve leur nom et une caractéristique vestimentaire pour les reconnaître (au cas où !). Durant la prestation, il nous invite à prendre place sur une des quatre chaises, assis ou debout, durant la prestation à venir, pour transmettre télépathiquement nos instructions aux interprètes avec les risques de décalage et d'interception. Ce que feront, certains spectateurs ou interprètes, mais pas moi, et d'autres aussi !!! Il en reste que de cet éclair d'inspiration, j'en ai été ébloui. Durant ce temps, malgré les regards sur les chaises, sur l'espace de prestation les gestes de Marijoe Foucher, Stéphanie Fromentin, Emmalie Ruest et Marine Rixhon se font gracieux et captivants.
Et le tout terminé, nous sommes conviés à donner notre opinion sur les moments "vécus" et la suite des choses. Peut-être trop tôt, mais les réactions ont été peu nombreuses. Et moi, le moment passé et digéré, je serais tenté de dire "encore" !!!
Sur mes pas de spectateurs: Les peurs intimes des Intimistes
Peut-être que le spectateur que je suis, se répétera-t-il en revenant sur les pas de sa plus récente rencontre avec Les Intimistes, "Quand je ferme les yeux " au Sporting Club de Montréal. Mais, soyez rassurés, elles, non, parce qu'elles nous entraînent dans des territoires confidentiels inexplorés jusqu'à maintenant. Le titre peut porter à se méprendre sur la nature de leurs confidences, parce que Sandrine Brodeur-Desrosiers, Sarah Keita, Sandrine Quynh, Patricia Rivas et Vanessa Seiler, tout au long de cette soirée, nous ont parlé de leur peur.
Tirée du site de "Les Intimistes"
Des peurs qui se déclinent différemment, mais qui gravitent principalement autour de la perte d'un membre de la famille. Elle peut être existentielle, "une boule de soleil, température pièce" dans "Les décollages extra-spatiaux" de Sandrine Brodeur-Desrosiers) ou bien réelle sur le boîtier d'une cassette vidéo avec Chucky, la poupée maléfique dans "Agadou, dou, dou" de Sarah Keita. La peur peut être celle de la perte d'un être cher (sa grand-mère, si loin de l'autre côté de l'océan) dans "Quand le temps va" de Sandrine Quynh ou, de son père, avec "Grandir avec" de Vanessa Seiler ou celle transmise par les parents dans "Pas peur des morts" de Patricia Rivas. Cette dernière s'avère fort impressionnante dans l'interprétation des propos, avec l'accent, de ses parents.
Elles nous proposerons aussi en mi-programme la "Liste de nos peurs" qui comparée à celle du public présentée à la toute fin, montre bien que dans ce lieu fort "intime", il s'est "comme" créer une communion de pensée.
De ces femmes et de leurs confessions "intimes", nous pouvons, un chapitre après l'autre, en assembler les pièces pour mieux les connaître. Voilà donc pourquoi la présentation de leur prochain chapitre le samedi (une première !) 25 novembre prochain est mis à mon agenda.
Tirée du site de "Les Intimistes"
Des peurs qui se déclinent différemment, mais qui gravitent principalement autour de la perte d'un membre de la famille. Elle peut être existentielle, "une boule de soleil, température pièce" dans "Les décollages extra-spatiaux" de Sandrine Brodeur-Desrosiers) ou bien réelle sur le boîtier d'une cassette vidéo avec Chucky, la poupée maléfique dans "Agadou, dou, dou" de Sarah Keita. La peur peut être celle de la perte d'un être cher (sa grand-mère, si loin de l'autre côté de l'océan) dans "Quand le temps va" de Sandrine Quynh ou, de son père, avec "Grandir avec" de Vanessa Seiler ou celle transmise par les parents dans "Pas peur des morts" de Patricia Rivas. Cette dernière s'avère fort impressionnante dans l'interprétation des propos, avec l'accent, de ses parents.
Elles nous proposerons aussi en mi-programme la "Liste de nos peurs" qui comparée à celle du public présentée à la toute fin, montre bien que dans ce lieu fort "intime", il s'est "comme" créer une communion de pensée.
De ces femmes et de leurs confessions "intimes", nous pouvons, un chapitre après l'autre, en assembler les pièces pour mieux les connaître. Voilà donc pourquoi la présentation de leur prochain chapitre le samedi (une première !) 25 novembre prochain est mis à mon agenda.
jeudi 26 octobre 2017
Sur mes pas en danse: "Dansu", une "fenêtre chorégraphique nippone" surprenante
Je le concède aisément, je n'ai pas, mais pas du tout, l'âme d'un voyageur. Voilà pourquoi, j'apprécie tellement que les pas des autres, de loin particulièrement, viennent vers moi. Je me suis donc procuré, avec grand enthousiasme, mes "billets de voyage" vers les trois oeuvres "Focus Japon" présentées conjointement par l'Agora de la Danse et Tangente.
Court compte-rendu de mon expédition dans les nouveaux territoires chorégraphiques nippons avec trois oeuvres dans ma besace de spectateur. Besace remplie avec des images fortes, mais aussi un requestionnement sur la nature même de ce que peut être la danse contemporaine. Trois oeuvres tous azimuts (dans les sens, de toutes les directions et par tous les moyens) qui ont produit, chez moi, des réactions de même nature. Mais commençons par le début.
Semaine 1, la première oeuvre au programme est, "Alphard" de et avec Mikiko Kawamura. Présentée comme "l'enfant terrible de la danse", elle nous entraîne dans un parcours temporel et spatial pendant lequel, dans des espaces carrés illuminés, elle s'exprime avec de fort beaux mouvements expressifs. Ses origines "street dance" ressortent fortement dans la diversité de son exploration la "jungle urbaine", fortement colorée de modernité, dans laquelle elle nous entraîne. Au final, une oeuvre courte (une trentaine de minutes) qui débute bien ce début de "voyage" au pays du Soleil Levant.
Une fois, la pause faite, nous nous retrouvons dans la grande salle pour assister à "Amigrecta" de et avec Kaori Seki accompagnée par Yu Goto, Teita Iwabuchi, Shun Shimizu et Yui Yabuki. Première surprise, la scène est surélevée et, si on observe bien, il est possible d'y voir deux trous dans deux coins opposés. Et c'est de là que les interprètes viendront ou repartiront tout au long de la présentation. Une oeuvre sur fond de silence ou presque, parce que les parcelles de bruits se feront fort discrètes. Moments difficiles, sûrement, pour ceux ou celles dont le ventre s'exprime sans avertissement, ni contrôle du "propriétaire", tout autour de moi. Une oeuvre lente, acrobatique, mais surtout exigeante pour moi. Le sens ("réflexion sur la vie et la mort et sur des choses en danger, qui pourraient disparaitre à jamais", dixit le feuillet remis) ne m'apparait pas et le propos ne me rejoint pas non plus. Mais, impossible de ne pas apprécier la qualité des mouvements des interprètes qui nous proposent, seul, en duo ou en groupes, des images fort belles. Retour à la maison, en réfléchissant et en me requestionnant sur ma réception de l'oeuvre.
Semaine 2, troisième oeuvre de ce "Dansu", "Namae Ga Nai" de Zan Yamashita avec Kim Itoh. Dans une salle toute remplie de public, le silence se fait et l'interprète arrive, repart brièvement et nous revient pour de bon. Il est habillé pour aller travailler avec son uniforme de peintre et porte un cache-oeil. À gauche et au fond, deux grands panneaux de bois, vierges d'inscriptions, des instruments et des contenants de peinture, tandis qu'à droite une escabeau métallique. Il s'adressera à nous surtout en paroles, mais aussi en gestes, qui captivent. Il entame un propos, devient hésitant, l'interrompt, nous laissant libre intérieurement de le prolonger dans une extrapolation, mais rapidement brisée par la suite. Bien assis sur mon siège, je voyage dans les expéditions de ses univers dont certains sont répétées sans que cela ne gâche mon plaisir, tout au contraire, même !
Photo de ST Spot tirée du site de l'agora de la Danse
Question de clore le propos, il cherche dans la foule un aide et de son oeil perçant, il trouve le volontaire. Et d'un des propos déjà énoncé, il y joint la démonstration physique fracassante.
Il est, selon moi, légitime de se poser la question sur la nature réelle de cette oeuvre et de son appartenance à l'univers déjà fort étendu de la danse contemporaine. À celui qui pourrait se demander ce que peut-être de la danse contemporaine,je retorquerais par une simple question, qu'est-ce qui en est pas ? Il en reste que pour certains, cette oeuvre pourra les interpeller. Pour ma part, encore indécis, mais de cette rencontre je suis fort heureux et satisfait. De cet homme, j'en suis tombé sous le charme. Et à défaut d'avoir été choisi pour lui fournir mes bras, je les aurais utilisé pour l'entourer chaleureusement, une fois les lumières réallumées à la fin.
Il y a quelques années, nous avions eu droit à des débuts de saison nous permettant de découvrir la diversité d'ailleurs, dont la mémorable "Destination Danse" en Catalogne de l'Agora de la Danse en 2008. Avec "Dansu", j'ai eu droit à ce même privilège, celui d'ouvrir mes horizons de spectateur tout en restant dans ma ville. Voilà une belle initiative (merci mesdames Diane Boucher et Maki Miyakubo), qui je le souhaite "fort", sera reprise.
Court compte-rendu de mon expédition dans les nouveaux territoires chorégraphiques nippons avec trois oeuvres dans ma besace de spectateur. Besace remplie avec des images fortes, mais aussi un requestionnement sur la nature même de ce que peut être la danse contemporaine. Trois oeuvres tous azimuts (dans les sens, de toutes les directions et par tous les moyens) qui ont produit, chez moi, des réactions de même nature. Mais commençons par le début.
Semaine 1, la première oeuvre au programme est, "Alphard" de et avec Mikiko Kawamura. Présentée comme "l'enfant terrible de la danse", elle nous entraîne dans un parcours temporel et spatial pendant lequel, dans des espaces carrés illuminés, elle s'exprime avec de fort beaux mouvements expressifs. Ses origines "street dance" ressortent fortement dans la diversité de son exploration la "jungle urbaine", fortement colorée de modernité, dans laquelle elle nous entraîne. Au final, une oeuvre courte (une trentaine de minutes) qui débute bien ce début de "voyage" au pays du Soleil Levant.
Une fois, la pause faite, nous nous retrouvons dans la grande salle pour assister à "Amigrecta" de et avec Kaori Seki accompagnée par Yu Goto, Teita Iwabuchi, Shun Shimizu et Yui Yabuki. Première surprise, la scène est surélevée et, si on observe bien, il est possible d'y voir deux trous dans deux coins opposés. Et c'est de là que les interprètes viendront ou repartiront tout au long de la présentation. Une oeuvre sur fond de silence ou presque, parce que les parcelles de bruits se feront fort discrètes. Moments difficiles, sûrement, pour ceux ou celles dont le ventre s'exprime sans avertissement, ni contrôle du "propriétaire", tout autour de moi. Une oeuvre lente, acrobatique, mais surtout exigeante pour moi. Le sens ("réflexion sur la vie et la mort et sur des choses en danger, qui pourraient disparaitre à jamais", dixit le feuillet remis) ne m'apparait pas et le propos ne me rejoint pas non plus. Mais, impossible de ne pas apprécier la qualité des mouvements des interprètes qui nous proposent, seul, en duo ou en groupes, des images fort belles. Retour à la maison, en réfléchissant et en me requestionnant sur ma réception de l'oeuvre.
Semaine 2, troisième oeuvre de ce "Dansu", "Namae Ga Nai" de Zan Yamashita avec Kim Itoh. Dans une salle toute remplie de public, le silence se fait et l'interprète arrive, repart brièvement et nous revient pour de bon. Il est habillé pour aller travailler avec son uniforme de peintre et porte un cache-oeil. À gauche et au fond, deux grands panneaux de bois, vierges d'inscriptions, des instruments et des contenants de peinture, tandis qu'à droite une escabeau métallique. Il s'adressera à nous surtout en paroles, mais aussi en gestes, qui captivent. Il entame un propos, devient hésitant, l'interrompt, nous laissant libre intérieurement de le prolonger dans une extrapolation, mais rapidement brisée par la suite. Bien assis sur mon siège, je voyage dans les expéditions de ses univers dont certains sont répétées sans que cela ne gâche mon plaisir, tout au contraire, même !
Photo de ST Spot tirée du site de l'agora de la Danse
Question de clore le propos, il cherche dans la foule un aide et de son oeil perçant, il trouve le volontaire. Et d'un des propos déjà énoncé, il y joint la démonstration physique fracassante.
Il est, selon moi, légitime de se poser la question sur la nature réelle de cette oeuvre et de son appartenance à l'univers déjà fort étendu de la danse contemporaine. À celui qui pourrait se demander ce que peut-être de la danse contemporaine,je retorquerais par une simple question, qu'est-ce qui en est pas ? Il en reste que pour certains, cette oeuvre pourra les interpeller. Pour ma part, encore indécis, mais de cette rencontre je suis fort heureux et satisfait. De cet homme, j'en suis tombé sous le charme. Et à défaut d'avoir été choisi pour lui fournir mes bras, je les aurais utilisé pour l'entourer chaleureusement, une fois les lumières réallumées à la fin.
Il y a quelques années, nous avions eu droit à des débuts de saison nous permettant de découvrir la diversité d'ailleurs, dont la mémorable "Destination Danse" en Catalogne de l'Agora de la Danse en 2008. Avec "Dansu", j'ai eu droit à ce même privilège, celui d'ouvrir mes horizons de spectateur tout en restant dans ma ville. Voilà une belle initiative (merci mesdames Diane Boucher et Maki Miyakubo), qui je le souhaite "fort", sera reprise.
mardi 24 octobre 2017
Sur mes pas au cinéma: "120 battements par minute" dans le coeur d'une autre époque peut-être pas révolue
"120 battements par minute" de Robin Campillo, voilà une oeuvre qui arrive chez nous avec une belle réputation, auréolée par le Grand Prix du Festival de Cannes (2017), des phrases chocs sur son affiche, de nombreuses étoiles des critiques d'ailleurs et d'ici et pourtant ! Après une première semaine à l'affiche au cinéma Beaubien, le film se retrouve relégué dans la plus petite salle. Est-ce le signe d'un certain désintérêt des cinéphiles d'ici pour cette oeuvre qui nous ramène au début des années 1990 durant lesquelles le SIDA faisait son lot de victimes dans la presque indifférence des autorités ? Je ne pourrai pas répondre adéquatement à cette question, mais je pourrais affirmer que c'est une oeuvre essentielle à voir, autant pour son sujet que pour la façon que le réalisateur nous la présente.
C'était, il y a "un siècle " dans l'imaginaire collectif, un mal inconnu faisait de nombreuses victimes parmi les "mal-vus" de la société (homosexuel(le)s, prostitué(e)s, prisonnier(re)s), donc personne pour activer les ressorts politiques d'une société bien pensante et surtout prompte à détourner le regard.
IMAGE FOURNIE PAR MK2 | MILE END sur le site de La presse
Faisant suite au film fort percutant "Les témoins" (2007) d'André Téchiné qui nous présentait les petites histoires dans la grande histoire du SIDA, perçue "comme une peste moderne et honteuse". Une fois l'adversaire connu, il a fallu passer aux modes de défense et à la réplique sur un fond d'indifférence. Et c'est là que nous nous retrouvons dans "120 battements par minute".
Sans trop de préambules, nous découvrons "Act up Paris" et ses "combattants" qui se donnent la mission d'éveiller la conscience populaire. Ses "combattants" de tout horizon et aux motivations fort variables se donnent des règles pour agir. Leurs rencontres hebdomadaires, les R.H., sont fort habilement présentées et nous montrent comment les tensions s'expriment. Mais, le tout s'appuie sur les aspects humains et pour cela les différents interprètes nous le présentent de façon fort crédible. Difficile de ne pas être impressionné par la performance de Nahuel Pérez Biscayart, dans le rôle de Sean, qui est criant de vérité et de crédibilité dans sa lutte pour la cause comme pour sa vie. Et ce n'est pas le seul qui nous permettra d'y croire, à cette fureur de vivre !
Les enjeux et les actions qui nous sont présentés, le sont de façon fort percutantes et nous rappelle encore et toujours que c'est dans l'engagement, malgré nos différences, que les causes peuvent aller de l'avant.
Et pour ceux qui comme moi, pourraient se demander pourquoi ce titre ? Le réalisateur, membre de ce groupe (Act up Paris), nous l'indique. La "house music" fort populaire à cette époque, et présente de façon fort pertinente dans ce film, avait un rythme de 124 battements à la minute.
Le devoir premier de tout citoyen est. selon moi, de prendre soin de tous malgré leur différence, mais surtout des plus faibles, voilà pourquoi, il faut se rendre à une des projections pour se le rappeler.
C'était, il y a "un siècle " dans l'imaginaire collectif, un mal inconnu faisait de nombreuses victimes parmi les "mal-vus" de la société (homosexuel(le)s, prostitué(e)s, prisonnier(re)s), donc personne pour activer les ressorts politiques d'une société bien pensante et surtout prompte à détourner le regard.
IMAGE FOURNIE PAR MK2 | MILE END sur le site de La presse
Faisant suite au film fort percutant "Les témoins" (2007) d'André Téchiné qui nous présentait les petites histoires dans la grande histoire du SIDA, perçue "comme une peste moderne et honteuse". Une fois l'adversaire connu, il a fallu passer aux modes de défense et à la réplique sur un fond d'indifférence. Et c'est là que nous nous retrouvons dans "120 battements par minute".
Sans trop de préambules, nous découvrons "Act up Paris" et ses "combattants" qui se donnent la mission d'éveiller la conscience populaire. Ses "combattants" de tout horizon et aux motivations fort variables se donnent des règles pour agir. Leurs rencontres hebdomadaires, les R.H., sont fort habilement présentées et nous montrent comment les tensions s'expriment. Mais, le tout s'appuie sur les aspects humains et pour cela les différents interprètes nous le présentent de façon fort crédible. Difficile de ne pas être impressionné par la performance de Nahuel Pérez Biscayart, dans le rôle de Sean, qui est criant de vérité et de crédibilité dans sa lutte pour la cause comme pour sa vie. Et ce n'est pas le seul qui nous permettra d'y croire, à cette fureur de vivre !
Les enjeux et les actions qui nous sont présentés, le sont de façon fort percutantes et nous rappelle encore et toujours que c'est dans l'engagement, malgré nos différences, que les causes peuvent aller de l'avant.
Et pour ceux qui comme moi, pourraient se demander pourquoi ce titre ? Le réalisateur, membre de ce groupe (Act up Paris), nous l'indique. La "house music" fort populaire à cette époque, et présente de façon fort pertinente dans ce film, avait un rythme de 124 battements à la minute.
Le devoir premier de tout citoyen est. selon moi, de prendre soin de tous malgré leur différence, mais surtout des plus faibles, voilà pourquoi, il faut se rendre à une des projections pour se le rappeler.
vendredi 20 octobre 2017
Sur mes pas de spectateur: Une très belle rencontre dans un nouveau lieu de diffusion
Un jeudi soir durant lequel l'automne souffrait d'un problème d'affirmation, mes pas m'ont porté en direction d'un lieu fort bien connu pour moi, le Collège Ahuntsic, celui qui a été mon lieu de travail pendant une trentaine d'années. La raison, vous vous demandez ? L'inauguration de l'auditorium réaménagé, il y a quelques années, mais qui, désormais, sera nommé "L'Espace Le vrai monde ?" en l'honneur d'un finissant, Michel Tremblay. Et pour ceux qui comme moi l'ignorait, le nom de ce lieu est celui d'une pièce de théâtre du célèbre dramaturge, mais pas seulement, québécois.
Me voilà donc dans cet espace pour assister, avec "plein de monde", du "vrai monde" de mon Collège à l'officialisation de la chose en présence de Michel Tremblay.
Une fois bien assis, le maître de cérémonie, Michel Marmen, maniant habilement l'humour, met la table sur la suite. En entrée de jeu, il présente la directrice générale, Nathalie Vallée, qui revient sur la génèse et les aboutissants dela désignation du nom de ce lieu de diffusion. Lieu de diffusion dans le nord de la ville (de Montréal) qui se veut tout à fait disponible à la présentation des oeuvres de toutes sortes, théâtre, chant et danse. Ce dernier mot, vous le devinerez, a particulièrement résonné en moi. D'autant que lors du Festival intercollégial de danse, j'ai reçu des commentaires fort positifs d'interprètes professionnels en danse contemporaine, lorsqu'ils ont découvert cette salle.
Après une introduction fort instructive et humoristique de Fabien Ménard, "metteur en scène" pour l'occasion, les interprètes prennent place, toute la place, pour nous faire apprécier la qualité de cette pièce, "Le vrai monde ?", de Michel Tremblay. Il s'en suit une lecture du début de la pièce par des membres du comité de toponymie de "mon" Collège, responsables de cette désignation, (Anne Milot, Martin Doyle, Fabien Ménard, Éric Léveillé) et sa directrice générale, avec pour les didascalies, Laurence Daigneault Desrosiers, qui toutes et tous ont courageusement accepté de nous présenter un extrait, devant son auteur. Court extrait, qui de l'avis général, nous incite a découvrir l'entièreté de cette oeuvre dans ces mêmes lieux prochainement. Une fois fait les applaudissements fort mérités, nous avons droit à l'arrivée sur scène du "héros de la soirée" qui répondra, généreusement et avec grande honnêteté (quinze minutes par question, plutôt que quinze minutes au total) à l'intervieweuse (Laurence Daigneault Desrosiers).
Mais, comme toute bonne chose à une fin, les derniers applaudissements se dissipent dans ce lieu qui verra bien d'autres moments mémorables, j'en suis convaincu.
Pour ma part, je quitte pour mieux revenir, je l'espère fort, pour découvrir des prestations de danse (et autres propositions culturelles) et ainsi devenir une autre de mes destinations culturelles.
Me voilà donc dans cet espace pour assister, avec "plein de monde", du "vrai monde" de mon Collège à l'officialisation de la chose en présence de Michel Tremblay.
Une fois bien assis, le maître de cérémonie, Michel Marmen, maniant habilement l'humour, met la table sur la suite. En entrée de jeu, il présente la directrice générale, Nathalie Vallée, qui revient sur la génèse et les aboutissants dela désignation du nom de ce lieu de diffusion. Lieu de diffusion dans le nord de la ville (de Montréal) qui se veut tout à fait disponible à la présentation des oeuvres de toutes sortes, théâtre, chant et danse. Ce dernier mot, vous le devinerez, a particulièrement résonné en moi. D'autant que lors du Festival intercollégial de danse, j'ai reçu des commentaires fort positifs d'interprètes professionnels en danse contemporaine, lorsqu'ils ont découvert cette salle.
Après une introduction fort instructive et humoristique de Fabien Ménard, "metteur en scène" pour l'occasion, les interprètes prennent place, toute la place, pour nous faire apprécier la qualité de cette pièce, "Le vrai monde ?", de Michel Tremblay. Il s'en suit une lecture du début de la pièce par des membres du comité de toponymie de "mon" Collège, responsables de cette désignation, (Anne Milot, Martin Doyle, Fabien Ménard, Éric Léveillé) et sa directrice générale, avec pour les didascalies, Laurence Daigneault Desrosiers, qui toutes et tous ont courageusement accepté de nous présenter un extrait, devant son auteur. Court extrait, qui de l'avis général, nous incite a découvrir l'entièreté de cette oeuvre dans ces mêmes lieux prochainement. Une fois fait les applaudissements fort mérités, nous avons droit à l'arrivée sur scène du "héros de la soirée" qui répondra, généreusement et avec grande honnêteté (quinze minutes par question, plutôt que quinze minutes au total) à l'intervieweuse (Laurence Daigneault Desrosiers).
Mais, comme toute bonne chose à une fin, les derniers applaudissements se dissipent dans ce lieu qui verra bien d'autres moments mémorables, j'en suis convaincu.
Pour ma part, je quitte pour mieux revenir, je l'espère fort, pour découvrir des prestations de danse (et autres propositions culturelles) et ainsi devenir une autre de mes destinations culturelles.