Dans mon texte suite à ma plus récente rencontre avec l'univers de Philippe Meunier et Ian Yaworski sur la rue Prince Arthur avec "Friction", j'avais conclu avec la phrase suivante, "la danse a produit son effet et a rejoint son public". De la gigue contemporaine avec comme seul accessoire, une système de son portatif déplacé tout au long du déambulatoire, de la danse presque "unplugged" !. Voilà donc pourquoi, le spectateur que je suis était fort intéressé par l'invitation reçue pour découvrir, "Un Show Technique" qu'ils présentaient comme une "anthologie chorégraphique techniquement exagérée" au Théâtre Outremont.
Photo tirée du site de PJE
Pour ce faire, ils ont collaboré avec les quatorze finissant.e.s de PJE/Prodigium (PJE / Prodigium est un centre de formation en techniques de scène (Productions Jeun'Est) et d'insertion sur le marché du travail (Prodigium) qui ont reçu une formation de neuf mois soit en vidéo, soit en éclairage, soit en sonorisation ou en gréage. Cette fois, j'aurai droit à un show "full equipped" fort évident dès notre entrée dans la salle, les nombreux projecteurs tout en bas, touchant presque la scène.
Nombreux sont-ils encore à s'activer et discuter quelques minutes avant le moment prévu du début, mais à l'heure "pile-poil", le tout débute. Je constate vite aussi que de part et d'autre de la scène, des écrans me permettront de voir les pas en action d'une perspective différente et de découvrir en coulisses ou tout en arrière, les artisans alertes "en pleine action".
Les différents tableaux sont à l'image de ce que j'avais déjà vu d'eux, "parfois comique, parfois cynique. Toujours épique" était-il annoncé, et aussi captivant, je serais tenté d'ajouter. Des moments qui montrent celui qui danse avec un pied qui "colle" sur la scène ou ceux qui nous permettront de voir des pas et des gestes qui s'envolent pour évoluer dans les airs. Une heure de gigue contemporaine durant laquelle, nous pouvons apprécier une équipe technique qui appuie les danseurs tout au long d'une série de tableaux tout en utilisant habilement des éclairages et une trame sonore qui accompagnement fort bien le propos chorégraphique.
Une belle soirée qui montre sur la scène de la belle danse et aussi, derrière et sur les côtés, de la belle relève en technique.
mercredi 31 octobre 2018
dimanche 28 octobre 2018
Sur mes pas à la radio WEB: Ma perspective sur les réseaux sociaux et le monde culturel
Voici le texte de ma prestation à "Danscussions & Co" du 26 octobre dernier.
Bonjour à vous. Cette semaine, je brûlais d’être avec
vous d’autant plus que la chronique de mon collègue et ex-ami Facebook Jérôme
Pruneau de la semaine dernière a allumé le feu de ma réflexion et fait mijoter mon
imagination. Admettez, assister en direct à la mise à mort d’un profil Facebook, ce
n’est pas rien.
Sa mise à mal des réseaux sociaux m’a fait réfléchir sur
ses objets virtuels dont la maîtrise peut s’avérer délicate avec son lot de
pièges, j’en conviens. Mais avant permettez moi un petit détour littéraire.
Le feu, il y a « plusieurs millénaires »,
comme les réseaux sociaux aujourd’hui ont demandé à l’être humain un
apprentissage associé aux maladresses et aux excès précédant sa maîtrise. J’ai
encore très présent en tête, le livre « Pourquoi j’ai mangé mon père. »
de Roy Lewis, paru en langue française en 1975. Je vous encourage à lire ou à
relire, dont le propos est, selon moi, toujours actuel. En utilisant de nombreux anachronismes savoureux, l’auteur
interroge le lecteur sur des débats de la société moderne dont la technique, le
progrès et l’éducation. Mettant face à face, au final, le père qui veut
partager avec les autres hommes sa découverte du feu qu’il a maîtrisé, malgré
les risques de ce partage et le fils qui, lui, ne le veut pas, au cas où ! Utilisant
l'humour, qui m’est fort cher, Roy Lewis propose une approche ludique face aux
débats actuels. Parce que le feu, nous le savons tous, alimente, il éclaire,
mais aussi le feu peut détruire.
Il en est du feu comme il en est des réseaux sociaux
et de leur aspect aliéno-technologisant, comme l’a si bien présenté notre ami
Jérôme. Parce ce qu’il veut, et je résume, amis-créateurs des arts, c’est vous
voir en personne sur une scène et que vous ne vous perdiez pas votre précieux
temps de création avec du temps passé devant votre écran. Mais en existe-t-il
que des aspects négatifs ? Pour ma part, je pense que non !
Parce que, voyez-vous, « Qui êtes-vous, comme
artiste, si personne ne sait que vous existez et que vous créez ? » Pour
aller à votre rencontre, il faut savoir que vous allez vous produire sur une
scène.
« On a mis quelqu’un au monde, on devrait
peut-être l’écouter » chantait Harmonium et le voir performer, je pourrais
ajouter. Voilà pourquoi si, comme le feu, les réseaux sociaux sont utilisés
adéquatement, ils deviennent des flambeaux qui guident et montrent le chemin
pour se rendre à votre rencontre. Un artiste-créateur pourra inviter le plus
grand nombre en quelques coups de doigts sur un clavier et un clic pour
conclure. Et cela, sans brûler de précieux dollars qui pourront mieux servir à
la promotion de votre création.
Et de cela, je veux ici en témoigner comme spectateur!
Et plus qu’une fois !
Comment, j’aurais pu prendre connaissance, sinon par
les réseaux sociaux, que le jeune Festival Soir présentait l’été dernier, sur
la rue Ontario faire une rencontre avec Marie Chouinard, fort généreuse de sa
présence et de ses propos ou sur la rue Beaubien dans un sous-sol, faire ma première
rencontre avec Hélène et Manuel en duo. Ou d’être invité personnellement par
une chorégraphe pour assister à une présentation, à la suite d’une semaine de
création, d’une œuvre que je découvrirai dans les prochaines semaines. Ou répondre
à un appel lancé sur Facebook aller à la rencontre un samedi après-midi d’été au
Fringe pour découvrir une jeune artiste de théâtre dont j’apprécie depuis les
créations.
Comment aussi, si mes ami.e.s Facebook avaient effacé leur
profil, j’aurais pu retransmettre mes impressions de spectateur, telles des
étincelles pour allumer les intérêts des autres. Pour être lu par le plus grand
nombre et pas seulement ceux du monde chorégraphique.
L’utilisation des réseaux sociaux comme le feu, demandera,
j’en suis convaincu un certain temps. Il causera quelques incendies, au sens
figuré, évidemment, mais qui pense, aujourd’hui, se débarrasser du feu. Il se
doit d’être manipulé avec doigté, mais pas éteint, parce qu’il permet aussi
d’allumer la flamme afin d’éclairer le chemin que nos pas feront vers les lieux
de prestation. Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!
Sur mes pas en danse: "Ground" riche de ses dualités, "up and down" !
De Caroline Laurin-Beaucage, "Ground" n'était pas ma première rencontre artistique. Difficile sinon impossible pour moi d'oublier deux de mes rencontres avec elle et son "cube" avec "Habiter sa mémoire" (titre prémonitoire dans mon cas !, parce que dans ma mémoire, elle y est restée). Elle qui des heures durant, partout sur notre globe, danse et patiemment emmagasine les gestes dans des lieux publics avec des gens, autour d'elle, plus ou moins attentifs. De ma rencontre sur la Place des Festivals, j'avais écrit, "Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisser des traces dans la nôtre." J'en avais vu un condensé de ses pérégrinations à l'Arsenal, gracieuseté de Danse-Danse et j'avais assez apprécié pour espérer une suite sur une scène "près de chez nous" !
Mais en cette soirée automnale, c'est pour découvrir sa plus récente création "Ground" que mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder. À mon arrivée, la foule est déjà fort nombreuse et c'est devant une salle comble et moi du siège de "ma" première rangée que je ferai la rencontre avec cette oeuvre. Et cette rencontre sera pleine de rebondissements ! Parce que voyez-vous, les cinq interprètes (Rachel Harris, Kimberley De Jong, Brianna Lombardo, Louis-Elyan Martin et David Rancourt) performeront, tout en saut, devant nous presque toujours sur une trampoline.
Photo: Sevtla Anatasova tirée du site de l'Agora de la Danse
Voilà une oeuvre qui pour moi, est un exemple de perceptions multiples. À l'intention de la chorégraphe "Aux interprètes alignés sur des trampolines, suivant une cadence qu'ils ne contrôlent pas, à laquelle ils doivent répondre, semblant condamnés au mouvement, à l'effort, à se tenir ensemble, invoquant nos cycles circadiens" (extrait tiré du feuillet de la soirée), certains apprécieront surtout la forme. À titre d'exemple, il faut lire la critique de Mélanie Carpentier dans Le Devoir (https://www.ledevoir.com/culture/danse/539826/recast-melanier-laurin-beaucage ).
Pour ma part, c'est surtout la symbolique qui m'a frappé. Celle du quotidien, "terre à terre", celle qui fait qu'on se lève le matin aux chants des oiseaux et que l'on doive "vivre" au rythme effréné de la société jusqu'au retour à la maison, sans réelle pause pour le sprint final, souper-dodo. Un rythme de vie ne permettant qu'un léger déphasage entre nous, vite corrigé (celui du passage de l'autobus, du métro et du trafic sur le pont). Des moments frénétiques qui me rappellent ceux que j'avais vu en 2005 sur grand écran avec "La Marche de l'empereur" de Luc Jacquet.
Une oeuvre aussi qui me frappe par la dualité des sens qui en émerge, celle de l'onde radio (FM) et de ses déclinaisons individuelles de 88,5 à 107,3. Celle aussi de l'individualité dans la collectivité. Celle de la nature double du photon, particulaire et ondulatoire. À ma réaction initiale, "je persiste et je signe", voilà une oeuvre que seule une femme aurait pu créer. Parce que voyez-vous, cette sensibilité au cycle et à l'urgence de s'y conformer, je ne suis pas certain qu'un chorégraphe-homme aurait pu nous la présenter de cette façon.
Une oeuvre riche, à mes yeux, de ses symboles, qui en permet ma lecture et mes interprétations. Une toute petite heure de spectateur, mais qui se prolonge bien après comme les ondes dans la marre, une fois la pierre lancée, avec aussi, le "REBO(U)ND extérieur, projeté sur le mur extérieur de l'immeuble. Projection que j'ai appréciée presque seul en cette soirée assez froide d'octobre.
Mais en cette soirée automnale, c'est pour découvrir sa plus récente création "Ground" que mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder. À mon arrivée, la foule est déjà fort nombreuse et c'est devant une salle comble et moi du siège de "ma" première rangée que je ferai la rencontre avec cette oeuvre. Et cette rencontre sera pleine de rebondissements ! Parce que voyez-vous, les cinq interprètes (Rachel Harris, Kimberley De Jong, Brianna Lombardo, Louis-Elyan Martin et David Rancourt) performeront, tout en saut, devant nous presque toujours sur une trampoline.
Photo: Sevtla Anatasova tirée du site de l'Agora de la Danse
Voilà une oeuvre qui pour moi, est un exemple de perceptions multiples. À l'intention de la chorégraphe "Aux interprètes alignés sur des trampolines, suivant une cadence qu'ils ne contrôlent pas, à laquelle ils doivent répondre, semblant condamnés au mouvement, à l'effort, à se tenir ensemble, invoquant nos cycles circadiens" (extrait tiré du feuillet de la soirée), certains apprécieront surtout la forme. À titre d'exemple, il faut lire la critique de Mélanie Carpentier dans Le Devoir (https://www.ledevoir.com/culture/danse/539826/recast-melanier-laurin-beaucage ).
Pour ma part, c'est surtout la symbolique qui m'a frappé. Celle du quotidien, "terre à terre", celle qui fait qu'on se lève le matin aux chants des oiseaux et que l'on doive "vivre" au rythme effréné de la société jusqu'au retour à la maison, sans réelle pause pour le sprint final, souper-dodo. Un rythme de vie ne permettant qu'un léger déphasage entre nous, vite corrigé (celui du passage de l'autobus, du métro et du trafic sur le pont). Des moments frénétiques qui me rappellent ceux que j'avais vu en 2005 sur grand écran avec "La Marche de l'empereur" de Luc Jacquet.
Une oeuvre aussi qui me frappe par la dualité des sens qui en émerge, celle de l'onde radio (FM) et de ses déclinaisons individuelles de 88,5 à 107,3. Celle aussi de l'individualité dans la collectivité. Celle de la nature double du photon, particulaire et ondulatoire. À ma réaction initiale, "je persiste et je signe", voilà une oeuvre que seule une femme aurait pu créer. Parce que voyez-vous, cette sensibilité au cycle et à l'urgence de s'y conformer, je ne suis pas certain qu'un chorégraphe-homme aurait pu nous la présenter de cette façon.
Une oeuvre riche, à mes yeux, de ses symboles, qui en permet ma lecture et mes interprétations. Une toute petite heure de spectateur, mais qui se prolonge bien après comme les ondes dans la marre, une fois la pierre lancée, avec aussi, le "REBO(U)ND extérieur, projeté sur le mur extérieur de l'immeuble. Projection que j'ai appréciée presque seul en cette soirée assez froide d'octobre.
dimanche 21 octobre 2018
Sur mes pas au cinéma: Une belle rencontre avec "Guy"
Il arrive que la vie nous permette de faire de belles rencontres, d'autant plus belles qu'elles étaient inattendues. Profitant d'une éclaircie autant dans le ciel tristounet et automnal que dans mon agenda, mes pas ont fait le trajet jusqu'au Cinéma Beaubien pour aller à la rencontre de "Guy" d'Alex Lutz, guidés par les étoiles des critiques de nos média.
Photo de MK2 | MILE END tirée du site de La Presse
Mais qui est "Guy", me demanderez vous, dont la rencontre t'as tant ravie? Et bien voilà "Guy", c'est Guy Jamet, une star française d'une époque révolue et qui effectue un retour sur la scène. Bon. bon, si ma connaissance de la chanson française n'était pas si bonne, ce chanteur je l'aurais cru, a vraiment existé. Présenté comme une comédie dramatique, ce film a toutes les allures d'un documentaire. Et je l'ai suivi sans me lasser !
Alex Lutz revêt les "habits" du personnage septuagénaire, jusqu'à y mettre 4 à 5 heures dans les séances de maquillage. Suivi par la caméra de son enfant illégitime dont il ignore l'existence. pour un documentaire, nous en découvrons tous ses traits de caractère. Suivi pas à pas, il devient tout aussi adorable que détestable, sans que l'on ne se lasse.
Vous vous voulez découvrir un "personnage" à l'image de certains qui existent pour vrai, voilà une rencontre qu'il vous faut faire.
Photo de MK2 | MILE END tirée du site de La Presse
Mais qui est "Guy", me demanderez vous, dont la rencontre t'as tant ravie? Et bien voilà "Guy", c'est Guy Jamet, une star française d'une époque révolue et qui effectue un retour sur la scène. Bon. bon, si ma connaissance de la chanson française n'était pas si bonne, ce chanteur je l'aurais cru, a vraiment existé. Présenté comme une comédie dramatique, ce film a toutes les allures d'un documentaire. Et je l'ai suivi sans me lasser !
Alex Lutz revêt les "habits" du personnage septuagénaire, jusqu'à y mettre 4 à 5 heures dans les séances de maquillage. Suivi par la caméra de son enfant illégitime dont il ignore l'existence. pour un documentaire, nous en découvrons tous ses traits de caractère. Suivi pas à pas, il devient tout aussi adorable que détestable, sans que l'on ne se lasse.
Vous vous voulez découvrir un "personnage" à l'image de certains qui existent pour vrai, voilà une rencontre qu'il vous faut faire.
vendredi 19 octobre 2018
Sur mes pas en danse: Retour "scientifique" sur "L'un l'autre"
Voici mon intervention modifiée que j'ai faite à Danscussions &Co en ce vendredi 19 octobre.
Cette semaine, je voudrais partager, mes impressions
sur une œuvre qui a été pour moi fort évocatrice et que j’ai vu, il y a
quelques jours. Il s’agit de « L’un l’autre » de Sylvain Lafortune et Esther Rousseau-Morin présenté
à la Cinquième Salle de la Place des Arts par Danse Danse.
Peut-être que la lecture de l’article de présentation
dans le Devoir dont le titre est « Physique et mécanique du couple dans
« L’un l’autre » avait laissé des traces en moi. Il en reste que face
à cette œuvre forte de sa sobriété scénographique, j’en ai profité pour me
donner une marge de manœuvre interprétative toute scientifique, privilège fort intéressant d’un
spectateur en danse. Voilà pourquoi, en revenant chez moi, je me suis projeté dans
mes souvenirs récents de l’œuvre en y donnant une dimension géométrique en utilisant des chiffres et des équations.
C’était prémonitoire admettez ! Dans la Cinquième
Salle, nous découvrirons une œuvre dont la durée annoncée est de 65 minutes et
qui débute à 20h05. Mais non, malgré tout, ce n’est pas le chiffre 5 qui a
émergé durant la présentation, mais, plutôt deux autres. Deux chiffres
pour un duo, pourquoi pas ! D’abord, le 2, mais pas seul, accompagné par
le nombre π
(pi). π est irrationnel, c’est-à-dire qu’on ne peut pas l’exprimer
comme un rapport de deux nombres entiers; ce qui entraîne que son écriture
décimale n’est ni finie, ni périodique. C’est même un nombre transcendant. Compréhensible comme définition, peut-être
pas, mais évocateur, oui !
Photo des interprètes par David Wong sur le site de Danse Danse
Nous avons donc ici le
« mariage » entre deux termes de nature fort différente, rationnel et
fini pour l’un et irrationnel et infini pour l’autre. Ce qui résume bien la
double nature de ce que j’ai vu en cette soirée.
Durant cette soirée donc, j’ai découvert deux corps
qui ont évolué sur une scène circulaire sans presque jamais en sortir. Une
œuvre en deux dimensions utilisant abondamment, à en être étourdi soi-même, la rotation des corps et des
mouvements dans ses déclinaisons mathématiques. Parce que voyez-vous de ces
cercles qu’ils nous proposent, il en existe des équations qui les
décrivent.
D’abord de ce cercle, il y a le contour ou sa
circonférence et sa formule mathématique, 2 fois pi fois r (r qui est le rayon, la
distance entre le centre et le pourtour). Dans cette formule, il y a le 2
représentatif de leur dualité, mais aussi pi, riche de son infinité et de sa
complexité qui représente toutes les nuances infinies des gestes qu’ils m’ont
présenté dans ce territoire qu’ils investissent totalement et intensément à eux,
deux.
Si on accepte d’aller un peu plus loin et d’ajouter
une autre dimension, pour s’intéresser à la surface de ce cercle habité, on
pourra utiliser une autre formule, π fois r au carré (ou à la 2). Avec encore présents, le
chiffre pi et le paramètre r, accompagnés, cette fois par le chiffre deux qui est
porté en hauteur comme exposant. Ce qui représente bien ma perception de leurs
gestes amplifiés au carré et aussi de leurs portées fort présentes tout au long
de la présentation.
Je pourrais continuer, mais mon temps lui n’est pas
infini comme le chiffre π. Mais je m’en voudrais de ne pas compléter
mon propos avec la dualité du chiffre 2, oui, oui. Celle de sa belle courbe bien connue,
mais aussi celle de sa déclinaison romaine, de ses deux barres côte à côte qui
entre les deux laissent toute la place aux interactions.
De cette belle illustration chorégraphique des
chiffres deux et pi, j’en retiens aussi l’énergie irradiante sur fond sombre qui
m’a captivé jusqu’à la finale fort bien réussie.
Sur mes pas en danse: Témoin mystifié de "SuperSuper" de Line Nault
Pour cette sortie danse, c'est vers l'Espace bleu au sous-sol du Wilder que les gens de l'Agora de la danse m'ont dirigé. Au programme "SuperSuper" de Line Nault dont c'était ma première rencontre (comme quoi, le territoire chorégraphique est fort immense pour le spectateur, tout expérimenté soit-il !) avec sur scène, ses alter-égo, Audrey Bergeron et Jessica Serli, qui elles m'étaient bien connues.
Photo de l'oeuvre tirée du site de l'Agora de la danse
Peu à peu, les spectateurs s'agglutinent à la porte comme dans le "petit" couloir, avant son ouverture et la salle sera comble lorsque cette porte se refermera. À mon entrée, les deux interprètes sont déjà en plein travail, chacune à leur bureau. Ce qui me frappe en entrée de jeu sont leurs vêtements d'une autre époque, tout à fait "vintage" ! Elles s'appliquent à leurs tâches (ça résonne et ça cliquette !!!), ignorant notre présence, pourtant fort audible. Peu à peu, le silence se fait et tout à coup les lumières s'éteignent.
Comme l'indique le feuillet de la soirée, c'est dans une épopée en trois temps en quête d'un nombre mythique qui est et qui restera un mystère pour nous. Mais comme souvent dans la vie, ce n'est pas le résultat qui compte, mais la quête pour y arriver. Et cette quête, durant le triptyque, ""Super8, "Super réalité" et "SuperN64", m'intrigue d'abord et me mystifie ensuite, pour enfin me porter, sans jamais me lasser.
Dans "Super8", elle (Audrey Bergeron) nous confie qu'elle voit des "huit" partout, appuyant son propos par des projections fort évidentes. Ça sera le tableau le plus accessible alliant gestes et propos sur fond de projection "super 8". Le spectateur se sent d'attaque pour poursuivre sa quête des nombres.
Dans "Superréalité", c'est le chiffre "dix" qui prend toute la place, sur scène avec elle (Jessica Serli) et sur l'écran derrière qui se remplit de ses déplacements et de ses interactions avec les cubes virtuels qu'elle rencontre. La présence de ce chiffre, recèle son lot de mystères que jamais je ne pourrai déchiffrer, malgré mes efforts initiaux. Vite, j'abandonne et je me laisse aller à découvrir le résultat chorégraphique et non la cause de ce que je voie. Je me laisse ballotter aux vagues des gestes et aux courants du texte et je m'en porte bien, au final.
Enfin, le troisième tableau "SuperN64", qui me ramène plusieurs années derrière et à ma découverte du monde virtuel avec le Nintendo 64. Sans toujours rien y comprendre, je me laisse aller à découvrir ce monde virtuel projeté sous différentes perspectives, principalement captivé par le texte "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" de Stéphane Mallarmé, décliné par les deux interprètes, chapeau mesdames.
Une oeuvre en trois temps qui, pour être décodée, aurait demandé la machine de Turing qui a su vaincre "Enigma" durant la Deuxième grande guerre. Une oeuvre néanmoins fascinante qui captivait. Une oeuvre cérébrale qui nous demandait néanmoins de lâcher prise pour apprécier. Une sortie danse réussie.
Photo de l'oeuvre tirée du site de l'Agora de la danse
Peu à peu, les spectateurs s'agglutinent à la porte comme dans le "petit" couloir, avant son ouverture et la salle sera comble lorsque cette porte se refermera. À mon entrée, les deux interprètes sont déjà en plein travail, chacune à leur bureau. Ce qui me frappe en entrée de jeu sont leurs vêtements d'une autre époque, tout à fait "vintage" ! Elles s'appliquent à leurs tâches (ça résonne et ça cliquette !!!), ignorant notre présence, pourtant fort audible. Peu à peu, le silence se fait et tout à coup les lumières s'éteignent.
Comme l'indique le feuillet de la soirée, c'est dans une épopée en trois temps en quête d'un nombre mythique qui est et qui restera un mystère pour nous. Mais comme souvent dans la vie, ce n'est pas le résultat qui compte, mais la quête pour y arriver. Et cette quête, durant le triptyque, ""Super8, "Super réalité" et "SuperN64", m'intrigue d'abord et me mystifie ensuite, pour enfin me porter, sans jamais me lasser.
Dans "Super8", elle (Audrey Bergeron) nous confie qu'elle voit des "huit" partout, appuyant son propos par des projections fort évidentes. Ça sera le tableau le plus accessible alliant gestes et propos sur fond de projection "super 8". Le spectateur se sent d'attaque pour poursuivre sa quête des nombres.
Dans "Superréalité", c'est le chiffre "dix" qui prend toute la place, sur scène avec elle (Jessica Serli) et sur l'écran derrière qui se remplit de ses déplacements et de ses interactions avec les cubes virtuels qu'elle rencontre. La présence de ce chiffre, recèle son lot de mystères que jamais je ne pourrai déchiffrer, malgré mes efforts initiaux. Vite, j'abandonne et je me laisse aller à découvrir le résultat chorégraphique et non la cause de ce que je voie. Je me laisse ballotter aux vagues des gestes et aux courants du texte et je m'en porte bien, au final.
Enfin, le troisième tableau "SuperN64", qui me ramène plusieurs années derrière et à ma découverte du monde virtuel avec le Nintendo 64. Sans toujours rien y comprendre, je me laisse aller à découvrir ce monde virtuel projeté sous différentes perspectives, principalement captivé par le texte "Un coup de dés jamais n'abolira le hasard" de Stéphane Mallarmé, décliné par les deux interprètes, chapeau mesdames.
Une oeuvre en trois temps qui, pour être décodée, aurait demandé la machine de Turing qui a su vaincre "Enigma" durant la Deuxième grande guerre. Une oeuvre néanmoins fascinante qui captivait. Une oeuvre cérébrale qui nous demandait néanmoins de lâcher prise pour apprécier. Une sortie danse réussie.
mercredi 17 octobre 2018
Sur mes pas en danse: Retour sur une soirée "trouble" et troublante chez Tangente
Comme ils en sont habitués, en ce début d'automne, mes pas m'ont porté jusqu'au Wilder pour assister, ce que je croyais, à deux oeuvres de danse. Au programme, "Eve (dance is an unplaceable place)" de la Compagnie Voix & Omnipresenz et "Le troisième été d'amour" de la Compagnie Dans son salon.
En cette soirée de première, le hall est fort achalandé et nous serons invités à prendre place dans l'Espace Orange, en laissant derrière nous nos chaussures, parce que c'est sur la scène, tout proche, que nous découvrirons les deux œuvres.
Photo de "Eve (danse is an unplaceable place) par David Wong tirée du site du Devoir
À mon entrée dans la salle pour assister à "Eve (dance is an unplaceable place)" , puisque je suis un des premiers, je peux choisir ma place autour d'un espace de prestation délimité par des éventails ouverts. Les quatre interprètes (Margherita Bergamo, Jenna Beaudoin, Élise Boileau et Raphaëlle Renucci) sont déjà présentes et comme pour trois d'entres elles, je prends place sur une chaise, tandis que la majorité de ceux qui me suivent trouveront leur place, par terre. Trois écrans télé sont présents dont deux sont visibles de ma place.
Tous s'installent et doucement le geste se fait et l'atmosphère s'installe. Je "sens", plutôt que je vois que tout à côté des trois interprètes assises, il y a une personne "en attente". Et j'assiste au déploiement des gestes avec le plus d'attention possible, exercice pas évident, puisque mes yeux, eux, veulent découvrir les images sur les écrans de télé et surtout que ma tête tente de faire le lien entre les deux sources de stimuli. Et cet exercice sera rendu encore plus difficile, lorsque les spectateurs "en attente" se mettent en mouvement avec, à un moment donné, leurs lunettes de réalité virtuelle mises devant leurs yeux.
Je dois faire un choix et rapidement. Mon cerveau capitule pour laisser toute la place à mes yeux qui eux découvrent de la danse comme pouvaient le faire, selon mon imagination, les danseuses aux temps des Romains au début de notre ère. Leurs vêtements fort beaux (de Paloma Bomé) supportent mon impression de me retrouver dans une cérémonie rituelle festive fort agréable à regarder. Drôle d'impression d'assister à la rencontre complice de ces femmes d'une autre époque avec ces spectateurs/spectatrices privilégié.e.s d'aujourd'hui. Le tout se termine tout doucement, me ramenant ici et maintenant. C'est bien plus tard que j'apprendrai, sans aucune regret, que les trois participant.e.s du public voyaient dans leurs lunettes ce que moi j'aurais pu voir sur l'une ou l'autre des écrans présents, si mes yeux y avaient porté regard.
Sortie de salle pour l'entracte.
Au retour, le lieu a changé et au milieu de celui-ci un immense cube aux parois de tissus transparents. Tout autour, des sièges, des coussins, tout l'assortiment pour prendre place confortablement. Pour ma part, c'est sur un "pouf" que je m'installe pour découvrir "Le troisième été d'amour" de la Compagnie Dans son salon (Emmalie Ruest et Benjamin Prescott La Rue.
Déjà présente, Marijoe Foucher, unique interprète de cette oeuvre, arpente frébilement la place et vient à notre rencontre parée de ses habits tout blanc. Tous les spectateurs rendus à leur place, ça commence. Nous n'aurons pas droit, tel que la maître de cérémonie nous l'indique, à de la danse, ni à du théâtre, mais à une performance (et pour cela Marijoe Foucher la porte fort bien, totalement investie) qui dévoile ses intentions graduellement. Cette femme-gourou, nous présente les liens entre son histoire familiale et celle des deux "Étés d'amour" (Summer of love), celui de San Francisco en 1967, et de Manchester U.K. en 1988.
Nous découvrons comment la combinaison du singulier et du pluriel, l'a amené à sa projection vers le futur en tentant de nous y entraîner. Elle a le verbe fort, la posture affirmée et la démarche déterminée. Certains résistent, dont moi, mais plusieurs, ça je le sens bien, seraient prêts à embarquer dans son aventure, parce que son sourire et sa détermination est à la hauteur de ce que l'on pourrait imaginer d'un Troisième été d'amour. Mais au final, à la dernière scène, cette entrepreneure se révèle totalement et montre son jeu et ses aspirations.
De cette présentation, riche en couleurs visuelles et musicales et technologiques (fort bien utilisée), j'en reviens avec des sentiments mitigés. Parce que je venais voir de la danse (et il y en a eu très peu) et que certains de mes souvenirs personnels à propos de soirées "habilement" présentées auxquelles j'ai assisté. Des soirées qui avaient un appât fort aguichant, cachant un piège.
Il en reste que le temps a passé et que le message s'est frayé un chemin en moi, provoquant une réflexion et un constat fort réjouissant, il y a encore des jeunes qui sont capables d'un propos intelligent pour nous faire prendre conscience des pièges des beaux mots habilement présentés. Et en plus, ils y ont mis les "grands moyens".
En cette soirée de première, le hall est fort achalandé et nous serons invités à prendre place dans l'Espace Orange, en laissant derrière nous nos chaussures, parce que c'est sur la scène, tout proche, que nous découvrirons les deux œuvres.
Photo de "Eve (danse is an unplaceable place) par David Wong tirée du site du Devoir
À mon entrée dans la salle pour assister à "Eve (dance is an unplaceable place)" , puisque je suis un des premiers, je peux choisir ma place autour d'un espace de prestation délimité par des éventails ouverts. Les quatre interprètes (Margherita Bergamo, Jenna Beaudoin, Élise Boileau et Raphaëlle Renucci) sont déjà présentes et comme pour trois d'entres elles, je prends place sur une chaise, tandis que la majorité de ceux qui me suivent trouveront leur place, par terre. Trois écrans télé sont présents dont deux sont visibles de ma place.
Tous s'installent et doucement le geste se fait et l'atmosphère s'installe. Je "sens", plutôt que je vois que tout à côté des trois interprètes assises, il y a une personne "en attente". Et j'assiste au déploiement des gestes avec le plus d'attention possible, exercice pas évident, puisque mes yeux, eux, veulent découvrir les images sur les écrans de télé et surtout que ma tête tente de faire le lien entre les deux sources de stimuli. Et cet exercice sera rendu encore plus difficile, lorsque les spectateurs "en attente" se mettent en mouvement avec, à un moment donné, leurs lunettes de réalité virtuelle mises devant leurs yeux.
Je dois faire un choix et rapidement. Mon cerveau capitule pour laisser toute la place à mes yeux qui eux découvrent de la danse comme pouvaient le faire, selon mon imagination, les danseuses aux temps des Romains au début de notre ère. Leurs vêtements fort beaux (de Paloma Bomé) supportent mon impression de me retrouver dans une cérémonie rituelle festive fort agréable à regarder. Drôle d'impression d'assister à la rencontre complice de ces femmes d'une autre époque avec ces spectateurs/spectatrices privilégié.e.s d'aujourd'hui. Le tout se termine tout doucement, me ramenant ici et maintenant. C'est bien plus tard que j'apprendrai, sans aucune regret, que les trois participant.e.s du public voyaient dans leurs lunettes ce que moi j'aurais pu voir sur l'une ou l'autre des écrans présents, si mes yeux y avaient porté regard.
Sortie de salle pour l'entracte.
Au retour, le lieu a changé et au milieu de celui-ci un immense cube aux parois de tissus transparents. Tout autour, des sièges, des coussins, tout l'assortiment pour prendre place confortablement. Pour ma part, c'est sur un "pouf" que je m'installe pour découvrir "Le troisième été d'amour" de la Compagnie Dans son salon (Emmalie Ruest et Benjamin Prescott La Rue.
Déjà présente, Marijoe Foucher, unique interprète de cette oeuvre, arpente frébilement la place et vient à notre rencontre parée de ses habits tout blanc. Tous les spectateurs rendus à leur place, ça commence. Nous n'aurons pas droit, tel que la maître de cérémonie nous l'indique, à de la danse, ni à du théâtre, mais à une performance (et pour cela Marijoe Foucher la porte fort bien, totalement investie) qui dévoile ses intentions graduellement. Cette femme-gourou, nous présente les liens entre son histoire familiale et celle des deux "Étés d'amour" (Summer of love), celui de San Francisco en 1967, et de Manchester U.K. en 1988.
Nous découvrons comment la combinaison du singulier et du pluriel, l'a amené à sa projection vers le futur en tentant de nous y entraîner. Elle a le verbe fort, la posture affirmée et la démarche déterminée. Certains résistent, dont moi, mais plusieurs, ça je le sens bien, seraient prêts à embarquer dans son aventure, parce que son sourire et sa détermination est à la hauteur de ce que l'on pourrait imaginer d'un Troisième été d'amour. Mais au final, à la dernière scène, cette entrepreneure se révèle totalement et montre son jeu et ses aspirations.
De cette présentation, riche en couleurs visuelles et musicales et technologiques (fort bien utilisée), j'en reviens avec des sentiments mitigés. Parce que je venais voir de la danse (et il y en a eu très peu) et que certains de mes souvenirs personnels à propos de soirées "habilement" présentées auxquelles j'ai assisté. Des soirées qui avaient un appât fort aguichant, cachant un piège.
Il en reste que le temps a passé et que le message s'est frayé un chemin en moi, provoquant une réflexion et un constat fort réjouissant, il y a encore des jeunes qui sont capables d'un propos intelligent pour nous faire prendre conscience des pièges des beaux mots habilement présentés. Et en plus, ils y ont mis les "grands moyens".
samedi 13 octobre 2018
Sur mes pas en danse: Mon retour sur des Collisions performatives tout à fait réussies
C'était, il y a quelques années (2015). Le local de création de la compagnie O Vertigo de Ginette Laurin dans les "entrailles" de la Place des Arts, entreprenait son changement de vocation pour devenir le CCOV (Centre de création O Vertigo). Depuis, le CCOV est devenu, avec succès, un lieu de résidence pour les créateurs en danse et aussi et c'est la raison pour laquelle mes pas m'y ont amené en cette fin de journée, de la présentation des "Collisions Performatives" concoctées par son commissaire artistique, Andrew Tay, dont l'innovation et l'audace font parti de son code génétique.
Affiche tirée du site du CCOV
L'objectif est relativement simple, soit de réunir le temps quelques heures des artistes d'horizons artistiques différents pour qu'ils créent devant un public. De mes précédentes présences à ces Collisions, je peux dire que la "chimie" est assez variable, propre aux risques de ce type de rencontre. Mais en cette première soirée de cette saison, les "Collisions Performatives" ont été une totale réussite. Étaient invités, Anachnid et Annie Sama (artistes multidisciplinaires en musique) et Jossua Collin Dufour (artiste en danse contemporaine et urbaine).
À mon arrivée, une trentaine de minutes après le début officielle de cette rencontre, les "spectateurs" sont déjà nombreux et les trois artistes en plein travail. Je trouve ma place et vite je fais un beau constat, soit de retrouver une femme, Annie Sama, à la console (et l'ordinateur) et un homme sur la "scène", un mélange des genres fort rafraîchissant. Je prend ma place et vite je me sens impliqué à ce travail de création en direct. Je pourrai même me rendre derrière la console, avec tous ceux et celles intéressé.e.s, pour mieux comprendre ce que les doigts sur un clavier peuvent produire comme effets.
Dès le départ, donc, je me sens impliqué et bien informé par les trois artistes sur le processus de création qui se passe devant moi. Les gestes qui provoquent les textures musicales et ces dernières alimentant les gestes. La collaboration entre les trois est fort évidente et surtout belle à voir. Avec les "moyens du bord", des trousseaux de clés deviennent deviennent des chaînes et, même la voie des deux gagnants (de laisser passer pour le MAC, commanditaire de cette présentation), alimentent l'oeuvre. Un bel exemple de donnant-donnant. Je suis témoin d'un travail de création d'une trame musicale par couches successives.
Je pourrai voir, tour à tour et ensemble les trois créateurs prendre la place devant nous et moi je suis captivé, oui, oui pour de vrai ! L'amalgame des mouvements urbains du danseur et de la musique traditionnelle autochtone produit un effet surprenant. À un moment, j'ai fermé les yeux pour aller ailleurs et lorsque je les ouvre, je reste "ailleurs".
Mais le temps passe et le moment de nous proposer un résultat arrive. Si ce résultat est fort satisfaisant, il en reste que c'est le chemin pour y arriver qui l'a été encore plus. Pour ma part, de cette rencontre, j'en reviens fort satisfait et plus riche de sensations. En bonus, " Anachnid", connue aussi sous les noms Anna-Khesic Kway Harper ou Kiki Harper, oji-crie et métisse, nous a parlé d'elle de son cheminement.
De ces "Collisions Performatives", j'en reviens fort heureux et convaincu que d'oser dans la vie, peu importe les risques des initiateurs et des spectateurs, méritent que l'on s'y rendent.
Affiche tirée du site du CCOV
L'objectif est relativement simple, soit de réunir le temps quelques heures des artistes d'horizons artistiques différents pour qu'ils créent devant un public. De mes précédentes présences à ces Collisions, je peux dire que la "chimie" est assez variable, propre aux risques de ce type de rencontre. Mais en cette première soirée de cette saison, les "Collisions Performatives" ont été une totale réussite. Étaient invités, Anachnid et Annie Sama (artistes multidisciplinaires en musique) et Jossua Collin Dufour (artiste en danse contemporaine et urbaine).
À mon arrivée, une trentaine de minutes après le début officielle de cette rencontre, les "spectateurs" sont déjà nombreux et les trois artistes en plein travail. Je trouve ma place et vite je fais un beau constat, soit de retrouver une femme, Annie Sama, à la console (et l'ordinateur) et un homme sur la "scène", un mélange des genres fort rafraîchissant. Je prend ma place et vite je me sens impliqué à ce travail de création en direct. Je pourrai même me rendre derrière la console, avec tous ceux et celles intéressé.e.s, pour mieux comprendre ce que les doigts sur un clavier peuvent produire comme effets.
Dès le départ, donc, je me sens impliqué et bien informé par les trois artistes sur le processus de création qui se passe devant moi. Les gestes qui provoquent les textures musicales et ces dernières alimentant les gestes. La collaboration entre les trois est fort évidente et surtout belle à voir. Avec les "moyens du bord", des trousseaux de clés deviennent deviennent des chaînes et, même la voie des deux gagnants (de laisser passer pour le MAC, commanditaire de cette présentation), alimentent l'oeuvre. Un bel exemple de donnant-donnant. Je suis témoin d'un travail de création d'une trame musicale par couches successives.
Je pourrai voir, tour à tour et ensemble les trois créateurs prendre la place devant nous et moi je suis captivé, oui, oui pour de vrai ! L'amalgame des mouvements urbains du danseur et de la musique traditionnelle autochtone produit un effet surprenant. À un moment, j'ai fermé les yeux pour aller ailleurs et lorsque je les ouvre, je reste "ailleurs".
Mais le temps passe et le moment de nous proposer un résultat arrive. Si ce résultat est fort satisfaisant, il en reste que c'est le chemin pour y arriver qui l'a été encore plus. Pour ma part, de cette rencontre, j'en reviens fort satisfait et plus riche de sensations. En bonus, " Anachnid", connue aussi sous les noms Anna-Khesic Kway Harper ou Kiki Harper, oji-crie et métisse, nous a parlé d'elle de son cheminement.
De ces "Collisions Performatives", j'en reviens fort heureux et convaincu que d'oser dans la vie, peu importe les risques des initiateurs et des spectateurs, méritent que l'on s'y rendent.
vendredi 12 octobre 2018
Sur mes pas en danse: Excursion dans l'univers de la gémellité des Soeurs Schmutt avec "L'entité du double"
Cette rencontre, elle était à mon agenda depuis longtemps. C'était une rencontre importante pour moi ! Une autre rencontre avec des soeurs jumelles bien spéciales, soit Élodie et Séverine Lombardo, mieux connues sous leurs noms de scènes et de créatrices, les Soeurs Schmutt. Nous avons rendez-vous au Théâtre Prospero, et l'entremetteur était le diffuseur Danse-Cité. Notre rencontre avait un titre, eh oui, signe des grandes occasions et fort évocateur en plus, "L'entité du double". Il était annoncé que cette rencontre nous présenterait une partie de leur intimité, réelle ou fictive, mais peu importe, l'occasion était belle de les revoir et pour cette soirée, elles étaient accompagnées sur la scène par "l'homme orchestre", Guido Del Fabbro.
Photo tirée du site de Danse-Cité |
Depuis plus de dix ans donc, c’est au moins une dizaine de fois
que j’ai assisté à une de leurs propositions. De celles-ci, l’aspect qui m’a toujours le plus
frappé est celui de la rencontre à l’autre, au sens le plus large. Chaque
rencontre que j’ai fait a eu lieu dans des endroits différents, dans des salles
comme dans les lieux publics. Chacune était toujours fort colorée de dualité, souvent
lambrissée d’ombre et de lumières.
Avec « L’entité du double », cette fois, elles
m’ont effectivement proposé une expédition dans les méandres de leurs univers intimes, réels
ou fictifs, je ne saurais l’affirmer, mais réalistes, oh que oui !!! Une
expédition déclinée en différents tableaux, qui m’a permis de mieux comprendre, les principes qui les guide dans la création de leurs œuvres. Ainsi donc, tel qu’annoncé,
ces artistes monozygotes ont interrogé frontalement leur gémellité, et la
vision qu’elle leur impose.
Je voudrais ici partager quelques moments qui
m’ont le plus marqué durant cette soirée. Déjà à notre entrée dans la salle,
elles sont là, toutes identiques, au-devant de la scène dos à nous, micro à la
main. Elles sont silencieuses et immobiles dans le seul endroit éclairé de la
scène. Et arrive le moment, elles se retournent et nous parlent d’elles
jumelles monozygotes. Alternant d’une à l’autre, j’ai eu d’abord droit à un
cours de biologie. De ma première rangée, j’ai pu mieux apprécier leurs petites
différences physiques qu’elles nous présentent, « plus de tronc pour l’une,
plus de cage pour l’autre » ou « plus de front pour elle, plus de
sourcils pour moi ». J’ai aussi réussi à ressentir ce que veut dire être
jumelle, la force du « 2 », mais les contraintes aussi. Si elles sont
d’abord, chorégraphe et interprète en danse, c’est leur capacité théâtrale qui
frappe en entrée de jeu. Et puis tout à coup, leurs corps prennent la parole et
détourne mon attention du propos qui se déforme.
Il s’en suit une série de tableaux qui résument tout
ce que j’avais vu d’elles auparavant. Par exemple, celui, dans lequel elles
sont au milieu de la scène avec un éclairage qui les illumine d’un côté et leur
laisse un côté sombre de l’autre. Elles deviennent le point de rencontre de ces
extrêmes pour les relier. Ce qui pour moi, représente tellement bien ces deux
aspects de leur création. Celui aussi, durant lequel, une des deux, ose et
vient à la rencontre des spectateurs, avec des demandes parfois audacieuses,
dont celle de m’emprunter ma paire de lunettes et qui seront presque toutes
acceptées.
De tableau en tableau, elles se sont dévoilées sans
pudeur, corps et âme avec une sincérité fort crédible.
Moi, j’y ai cru à ma
rencontre avec elles, malgré les aspects fictifs annoncés. Parce que nous créons à partir de ce que nous sommes et en cette soirée, j’en ai eu un concentré fort riche.
Elles m’ont aussi fait réaliser que la rencontre avec
l’autre, elles sont tombées dedans, dans la marmite « amniotique ».
Cette soirée m’a comblé, mais je n’étais pas le
seul. En effet, tout au long de la représentation, il y avait ma voisine
spectatrice qui prenait des notes, beaucoup de notes. Curieux que je suis, je
l’ai questionné et j’ai appris qu’elle le faisait pour un travail pour un cours
en théâtre et, sans que je lui demande, elle ajoute qu’elle avait
adoré.
Et moi par la suite, mes pas me ramènent à la maison, méditant sur la réalité de la vie de jumelles et aussi des impacts sur l'aspect de la création des soeurs Schmutt, avec un regard sur leurs oeuvres passées et une anticipation sur leurs prochaines.
dimanche 7 octobre 2018
Sur mes pas en danse: Expédition dans "l'Ailleurs" avec "The Daughters of Quiet Mind" et "TOPO" chez Tangente
De ces deux œuvres au programme, j'en avais déjà vu les "premiers" pas. De "TOPO", c'était au ZH Festival, il y a un peu plus d'un an. Du texte de mes impressions, j'avais conclu, "Selon moi, il reste à travailler les transitions, mais sinon cette vision topographique polymorphique de notre présence sur terre atteint son but." Curieux donc de découvrir cette plus récente version !
Pour "The Daughters of Quiet Mind" (de Laurence Lapierre et Myriam Arseneault-Gagnon), première partie de ce programme double, j'en découvrais la suite, son évolution. D'abord titré, "The Shovel Wings" qui était un duo lors de sa première présentation publique lors des "Danses Buissonnières" de l'an dernier et sa suite, sans titre, présentée (et que j'avais vu et fort bien apprécié) au OFFTA de ce printemps. Voilà une autre belle illustration que la danse est un art vivant, mais aussi toujours en mutation. Il ne me restait d'en découvrir le résultat.
Bien installé au tout début de la file d'attente, je peux prendre connaissance de la note de la commissaire (Dena Davida) dans le feuillet de la soirée: "Ce programme propose une tension esthétique entre formalisme futuriste et angulaire et une poésie onirique et sensorielle. Un lien pourrait être tissé par la notion de perception: de nous-mêmes, des interprètes et de leur environnement imaginé". Et aussi de méditer sur la complexité du sens de cette note, une expédition dans "l'ailleurs" ?, malgré l'activité bourdonnante tout autour. En effet, toutes les places seront occupées pour la première.
Les portes s'ouvrent, je prends ma place et la salle se fait comble. Déjà, elle (Myriam Arseneault-Gagnon) est là, très présente, avec la bâche par terre, sous ses pieds, et le long néon juste au-dessus d'elle. Elle se déplace, attentive au lieu, examinant "au delà" de ses "grands yeux" fort présents. Pour ma part, elle me captive. Il s'en suit, une fois le tout débutant plus formellement, son investissement physique des lieux avec cette bâche sous ses pieds. La bâche devient le territoire à investir sous ses bottes dont le bruit résonne et se propage dans la place. Cette bâche devient aussi un cocon d'où réémerge cet être tout aussi mystérieuse et surprenamment inchangée physiquement, mais intérieurement toute différente, nous le ressentons ! Cette bâche qui se déforme et ses multiples couches, allégorie de ma vie et peut-être de la vôtre, que nous découvrons recèle une dimension de la vie colorée de ses mystères. Toute courte, sinon trop, (moins de trente minutes) cette épopée humaine, riche en résonance visuelle et sonore (merci à Jonathan Goulet, concepteur sonore et Hugo Dalphond, concepteur lumière). Cette femme, je l'ai suivi jusqu'au bout de sa solitude et je l'aurais accompagné plus loin, plus longtemps.
Pour découvrir la deuxième partie, nous devrons sortir de la salle et prendre le temps d'attendre. Ce que je fais fort docilement.
Et les portes s'ouvrent de nouveau pour nous faire entrer dans l'univers déjà fort riche de la présence des interprètes (Ariane Dubé-Lavigne, Laurence Dufour, Kim L. Rouchdy et Jeimy Oviedo) et des différents objets scéniques (dont l'immense écran blanc derrière la scène) de "TOPO" d'Ariane Dessaulles. Je me souviens que la première fois, il y a un an, ces femmes m'étaient apparues graduellement, mais cette fois, elle sont toutes là, immobiles, mais fort présentes ! C'est une rencontre, découpée en tableaux, qui a tout de la courte pointe doucement construite. Je redécouvre avec grand plaisir et grande attention, celui durant lequel, elles se mettent à la tâche en gestes fort appliqués, mon tableau préféré. Ce qu'elles nous proposent, principalement en duo, est fort appliqué, minutieux, d'un formalisme que je qualifierais de scientifique. Nous devons être tout attentif pour en saisir les nuances. L'exploration "topo(graphique) du territoire, formelle, enrichie des projections "déformantes" m'a projeté dans une introspection toute personnelle déstabilisante, je dois l'avouer.
Photo de Marie-Ève Dion des 4 interprètes de "TOPO"
De cette expédition, fort bien guidée et aux transitions bien réussies, j'en reviens, enrichi par plus de questions que de réponses, comme peuvent l'être pour moi, tous ces corps qui arpentent cette topographie urbaine au quotidien.
"TOPO" est pour moi, une oeuvre forte de sa formalité et de sa complexité, mais avec des gestes qui la rendent accessible.
J'en ressort fort satisfait, mais aussi interpellé. Notre présence, peu importe ce que l'on peut penser, est en lien avec les autres et elle provoque des effets dont nous pourrons ignorer les effets. J'en prends bien note et pour cela merci, mesdames.
Pour "The Daughters of Quiet Mind" (de Laurence Lapierre et Myriam Arseneault-Gagnon), première partie de ce programme double, j'en découvrais la suite, son évolution. D'abord titré, "The Shovel Wings" qui était un duo lors de sa première présentation publique lors des "Danses Buissonnières" de l'an dernier et sa suite, sans titre, présentée (et que j'avais vu et fort bien apprécié) au OFFTA de ce printemps. Voilà une autre belle illustration que la danse est un art vivant, mais aussi toujours en mutation. Il ne me restait d'en découvrir le résultat.
Bien installé au tout début de la file d'attente, je peux prendre connaissance de la note de la commissaire (Dena Davida) dans le feuillet de la soirée: "Ce programme propose une tension esthétique entre formalisme futuriste et angulaire et une poésie onirique et sensorielle. Un lien pourrait être tissé par la notion de perception: de nous-mêmes, des interprètes et de leur environnement imaginé". Et aussi de méditer sur la complexité du sens de cette note, une expédition dans "l'ailleurs" ?, malgré l'activité bourdonnante tout autour. En effet, toutes les places seront occupées pour la première.
Les portes s'ouvrent, je prends ma place et la salle se fait comble. Déjà, elle (Myriam Arseneault-Gagnon) est là, très présente, avec la bâche par terre, sous ses pieds, et le long néon juste au-dessus d'elle. Elle se déplace, attentive au lieu, examinant "au delà" de ses "grands yeux" fort présents. Pour ma part, elle me captive. Il s'en suit, une fois le tout débutant plus formellement, son investissement physique des lieux avec cette bâche sous ses pieds. La bâche devient le territoire à investir sous ses bottes dont le bruit résonne et se propage dans la place. Cette bâche devient aussi un cocon d'où réémerge cet être tout aussi mystérieuse et surprenamment inchangée physiquement, mais intérieurement toute différente, nous le ressentons ! Cette bâche qui se déforme et ses multiples couches, allégorie de ma vie et peut-être de la vôtre, que nous découvrons recèle une dimension de la vie colorée de ses mystères. Toute courte, sinon trop, (moins de trente minutes) cette épopée humaine, riche en résonance visuelle et sonore (merci à Jonathan Goulet, concepteur sonore et Hugo Dalphond, concepteur lumière). Cette femme, je l'ai suivi jusqu'au bout de sa solitude et je l'aurais accompagné plus loin, plus longtemps.
Pour découvrir la deuxième partie, nous devrons sortir de la salle et prendre le temps d'attendre. Ce que je fais fort docilement.
Et les portes s'ouvrent de nouveau pour nous faire entrer dans l'univers déjà fort riche de la présence des interprètes (Ariane Dubé-Lavigne, Laurence Dufour, Kim L. Rouchdy et Jeimy Oviedo) et des différents objets scéniques (dont l'immense écran blanc derrière la scène) de "TOPO" d'Ariane Dessaulles. Je me souviens que la première fois, il y a un an, ces femmes m'étaient apparues graduellement, mais cette fois, elle sont toutes là, immobiles, mais fort présentes ! C'est une rencontre, découpée en tableaux, qui a tout de la courte pointe doucement construite. Je redécouvre avec grand plaisir et grande attention, celui durant lequel, elles se mettent à la tâche en gestes fort appliqués, mon tableau préféré. Ce qu'elles nous proposent, principalement en duo, est fort appliqué, minutieux, d'un formalisme que je qualifierais de scientifique. Nous devons être tout attentif pour en saisir les nuances. L'exploration "topo(graphique) du territoire, formelle, enrichie des projections "déformantes" m'a projeté dans une introspection toute personnelle déstabilisante, je dois l'avouer.
Photo de Marie-Ève Dion des 4 interprètes de "TOPO"
De cette expédition, fort bien guidée et aux transitions bien réussies, j'en reviens, enrichi par plus de questions que de réponses, comme peuvent l'être pour moi, tous ces corps qui arpentent cette topographie urbaine au quotidien.
"TOPO" est pour moi, une oeuvre forte de sa formalité et de sa complexité, mais avec des gestes qui la rendent accessible.
J'en ressort fort satisfait, mais aussi interpellé. Notre présence, peu importe ce que l'on peut penser, est en lien avec les autres et elle provoque des effets dont nous pourrons ignorer les effets. J'en prends bien note et pour cela merci, mesdames.
mardi 2 octobre 2018
Sur mes pas de spectateur: Une soirée "intensément ressentie" avec Les Intimistes à leur Chapitre 11, "Histoires d'été" !!
Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'à "L'Éditeur Café" sur la rue St-Hubert, juste au nord de Jean-Talon, loin des travaux qui ouvrent les entrailles de cette artère de Montréal, c'est pour découvrir le Chapitre 11 de "Mes", oups ! "Les Intimistes". Notre dernière rencontre "datait" d'il y a quelques mois, avant les mois d'été. J'étais donc fort curieux de découvrir leurs "Histoires d'Été", dans le nouveau lieu de rencontre qui, selon moi, est fort approprié pour elles et fort intéressant pour nous dont moi, puisque pas trop loin de mon domicile.
Tiré du site internet de "Les Intimistes"
Arrivé "un peu" à l'avance, le lieu est déjà grouillant de monde. Les sept "Intimistes" au programme (Laurence A. Perrault, Tania Arana, Sandrine Brodeur-Desrosiers, Audrey Lavigne, Sandrine Quynh, Patricia Rivas et Vanessa Seiler) sont déjà là pour nous accueillir et elles le font chaleureusement. Le temps passe, les verres se remplissent (et se vident), les chaises trouvent preneur et une fois le "last-call" de la toujours aussi maître de cérémonie (Sandrine Quynh) pour faire l'important (verre, "clope" et "pipi"), le tout commence.
Ce qui suivra sera à l'image de mes précédentes rencontres avec elles, mais avec une touche de profondeur qui a su raisonner en moi. Une expédition dans des épisodes de leurs vies colorées différemment selon celle qui me les présentait. Tout au long des différents textes, j'ai pu rire, j'ai été touché par tant d'émotion démontrée, mais aussi surpris et pas qu'un peu, par autant d'intimité dévoilée !
Le "Capo Màximo" de Patricia Rivas qui débute dans l'Uruguay natal de ses parents jusqu'au Capo décliné sous tous les tons avec toujours le bel accent du "pays" pour terminer sur une note toute aussi sincère que touchante.
"Pas besoin d'être amoureuse" de Vanessa Seiler nous ramène à l'été de ses dix-huit ans et de ses moments attendus de tous les possibles pour passer de fille à femme.Un été en montagnes russes d'émotion qui permet de croire aux humains.
"Un nouveau cycle" de Tania Arana nous entraîne dans son interrogation sur ses motivations "à faire", "le faire pour soi !" Un texte qui a résonné très fort en moi et qui me laisse sans mots !
"Vert, l'espoir d'un futur" de Audrey Lavigne, nous fera d'abord rire avec "cette merde qui fait déborder le bol !" jusqu'à nous interpeller et nous faire réfléchir avec son plaidoyer sur l'environnement.
Il s'en suit un intermède avec des phrases chocs de la "Liste des choses qu'il ne m'arrive qu'en été" dont je retiens la "belle" phrase de Patricia Rivas, "Émue ou suer des yeux" !!!
Au retour aux "Histoires d'été" avec Sandrine Brodeur-Desrosiers qui "Instagram de crotte" nous propose des confidences qui nous ramène à ses années de jeunesse (à quinze ans) durant lesquelles le coeur s'accroche fort et pour très, très longtemps. Un texte fort bien amené et rendu avec grande intensité qui part et qui revient "sur Instagram". À la toute fin, impossible de ne pas faire comme elle et de vérifier dans la salle s'il n'est pas là !
Pas le temps de reprendre son souffle que Sandrine Quynh nous entraîne dans son équipée avec "Ayahuasca mon amour". À la recherche de solutions, c'est à la présentation de sa cure qu'elle nous entraîne. Au menu, de l'ayahuasca (ou yagé) qui est une drogue hallucinogène pendant trois jours, avec un guide particulier ! Une cure avec un objectif fort important (une rencontre avec un être cher décédé). Une cure qui dérape et qui lui fait plutôt rencontrer "l'amer de la vie" !
De retour de là-bas, Laurence A. Perrault, toujours aussi intense, avec "Une perle de blonde" nous parle des relations difficiles avec les hommes jusqu'à sa rencontre avec son homme et ses accessoires (présents dans la salle !). Utilisant fort bien l'image de l’huître, elle exprime fort bien comment le bonheur peut être difficile à assumer quand on ne se sent pas à la hauteur. Et lorsqu'elle termine par "Ne me rejette pas à la mer", le silence est grand dans la salle.
Question de reprendre nos esprits et nous permettre d'atterrir dans la réalité, nous avons droit aux phrases du public qui nous proposent un épisode "surprenant" de leur été.
Une autre rencontre réussie avec ce Collectif qui se donne comme mission "Exprimer l'intimité sur scène avec une (belle) diversité de regards féminins" et pour cela "mission accomplie !". Des textes fort bien écris et très bien présentés qui nous permettent de poursuivre de les découvrir sans nous lasser.
Tiré du site internet de "Les Intimistes"
Arrivé "un peu" à l'avance, le lieu est déjà grouillant de monde. Les sept "Intimistes" au programme (Laurence A. Perrault, Tania Arana, Sandrine Brodeur-Desrosiers, Audrey Lavigne, Sandrine Quynh, Patricia Rivas et Vanessa Seiler) sont déjà là pour nous accueillir et elles le font chaleureusement. Le temps passe, les verres se remplissent (et se vident), les chaises trouvent preneur et une fois le "last-call" de la toujours aussi maître de cérémonie (Sandrine Quynh) pour faire l'important (verre, "clope" et "pipi"), le tout commence.
Ce qui suivra sera à l'image de mes précédentes rencontres avec elles, mais avec une touche de profondeur qui a su raisonner en moi. Une expédition dans des épisodes de leurs vies colorées différemment selon celle qui me les présentait. Tout au long des différents textes, j'ai pu rire, j'ai été touché par tant d'émotion démontrée, mais aussi surpris et pas qu'un peu, par autant d'intimité dévoilée !
Le "Capo Màximo" de Patricia Rivas qui débute dans l'Uruguay natal de ses parents jusqu'au Capo décliné sous tous les tons avec toujours le bel accent du "pays" pour terminer sur une note toute aussi sincère que touchante.
"Pas besoin d'être amoureuse" de Vanessa Seiler nous ramène à l'été de ses dix-huit ans et de ses moments attendus de tous les possibles pour passer de fille à femme.Un été en montagnes russes d'émotion qui permet de croire aux humains.
"Un nouveau cycle" de Tania Arana nous entraîne dans son interrogation sur ses motivations "à faire", "le faire pour soi !" Un texte qui a résonné très fort en moi et qui me laisse sans mots !
"Vert, l'espoir d'un futur" de Audrey Lavigne, nous fera d'abord rire avec "cette merde qui fait déborder le bol !" jusqu'à nous interpeller et nous faire réfléchir avec son plaidoyer sur l'environnement.
Il s'en suit un intermède avec des phrases chocs de la "Liste des choses qu'il ne m'arrive qu'en été" dont je retiens la "belle" phrase de Patricia Rivas, "Émue ou suer des yeux" !!!
Au retour aux "Histoires d'été" avec Sandrine Brodeur-Desrosiers qui "Instagram de crotte" nous propose des confidences qui nous ramène à ses années de jeunesse (à quinze ans) durant lesquelles le coeur s'accroche fort et pour très, très longtemps. Un texte fort bien amené et rendu avec grande intensité qui part et qui revient "sur Instagram". À la toute fin, impossible de ne pas faire comme elle et de vérifier dans la salle s'il n'est pas là !
Pas le temps de reprendre son souffle que Sandrine Quynh nous entraîne dans son équipée avec "Ayahuasca mon amour". À la recherche de solutions, c'est à la présentation de sa cure qu'elle nous entraîne. Au menu, de l'ayahuasca (ou yagé) qui est une drogue hallucinogène pendant trois jours, avec un guide particulier ! Une cure avec un objectif fort important (une rencontre avec un être cher décédé). Une cure qui dérape et qui lui fait plutôt rencontrer "l'amer de la vie" !
De retour de là-bas, Laurence A. Perrault, toujours aussi intense, avec "Une perle de blonde" nous parle des relations difficiles avec les hommes jusqu'à sa rencontre avec son homme et ses accessoires (présents dans la salle !). Utilisant fort bien l'image de l’huître, elle exprime fort bien comment le bonheur peut être difficile à assumer quand on ne se sent pas à la hauteur. Et lorsqu'elle termine par "Ne me rejette pas à la mer", le silence est grand dans la salle.
Question de reprendre nos esprits et nous permettre d'atterrir dans la réalité, nous avons droit aux phrases du public qui nous proposent un épisode "surprenant" de leur été.
Une autre rencontre réussie avec ce Collectif qui se donne comme mission "Exprimer l'intimité sur scène avec une (belle) diversité de regards féminins" et pour cela "mission accomplie !". Des textes fort bien écris et très bien présentés qui nous permettent de poursuivre de les découvrir sans nous lasser.
Partant du dicton "qui m'aime me suive", j'en proposerais une autre version, soit, "qui les aime les suive" et "en les suivant, on les aime !" Pour cela, il faudra attendre le vendredi 30 novembre prochain (encore à l'Éditeur Café).