Quelqu'un, peut-être, pourra m'éclairer, parce que moi, j'en ai perdu le début et je m'explique !
L'histoire commence avant, mais pour moi, c'est un appel téléphonique de ma bibliothèque municipale qu m'indique que ma réservation est maintenant disponible et que j'ai trois jours pour aller la récupérer ! J'ai donc réservé un livre, mais je n'en ai aucun souvenir !!! Me voilà donc, sur place, à la recherche des trois premières lettres de mon nom pour trouver le livre "oublié" !
Le voilà, tout sage qui m'attend et c'est un recueil de poésie. "Amélia" de Laurence Veilleux. Et encore là, même entre mes mains, aucun souvenir de cette réservation et surtout du pourquoi je l'aurais fait et aussi et surtout qui m'a recommandé cette proposition !!!
Tirée du site internet des "Éditions Poètes de brousse"
C'est donc avec "Amélia" en main que je quitte ma bibliothèque. Et un peu plus tard, je me mets à la lecture de recueil de moins de 70 pages. Une lecture que je ferai deux fois parce que cette jeune fille, "Amélia" est riche de cette "terre fertile" de son passé mystérieux et des mots percutant nous réserve une surprise. Mes yeux, comme des pas dans la tourbe, s'enfonce et garde des traces ! Et comme je voulais être certain de ne pas avoir raté des indications, j'ai relu encore plus lentement !
Les mots se suivent et parfois, nous prennent au piège, comme les "bêtes à trois pattes/estropiées de la chasse" ou "je parle pour parler/parle de qui parle de rien pour personne". Et moi dans ses pièges de mots, j'y reste pris pour les lire et les relire, avec délectation !
Et puis arrive la fin, qui éclaire et surprend autant à la première qu'à la deuxième lecture.
Une lecture qui en annonce une autre pour moi, soit son plus récent recueil, parce que "Elle des chambres" (2019) s'annonce percutant comme l'indique l'extrait suivant, "le thème du viol ou de l’inceste. Il fallait enfin « enlever les personnages pour que la parole puisse vraiment prendre plus de place »,. tiré de l'édition du 4 mai du Devoir.
mercredi 29 mai 2019
samedi 25 mai 2019
Sur mes pas en danse: Découvrir avec ravissement "Les danses de mai, Opus 2019" des finissant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal !
Le spectateur que je suis, est en général, assez prévoyant, et se procure son billet bien à l'avance. Et spectateur avisé, ais-je été pour cette occasion ! Parce que deux semaines avant la première représentation du spectacle des finissant.es de l'École de danse contemporaine de Montréal, il n'y avait plus de billets de disponible pour toutes les soirées !!! Et encore plus heureux, ais-je été pendant et après, parce que la soirée, "programme triple", m'a ravi et je n'ai pas été le seul !
Photo tirée du site de l'École de danse contemporaine de Montréal
Au programme donc, "Vie et mort de l'élégance" de Marie Béland, "Lupercales" d'Alan Lake et le "Cri du monde" de Marie Chouinard qui nous ont permis d'explorer univers chorégraphiques très différents, incarnés avec grand talent par des jeunes femmes et des jeunes hommes au seuil de leur vie professionnelle.
Une fois, chaque siège occupé et les portes refermées, nous voyons apparaître de derrière la scène, une jeune femme avec sa belle robe et dotée d'une grâce de "belle" légèreté et d'élégance. Elle se déplace pied nu à talon haut, oui, oui !!! Il faut juste un peu d'imagination pour les voir ces souliers, mais la démarche nous aide. Elle sera seule, le temps de capter notre attention. Et ensuite, elle sera rejoint par lui, d'un bel habit revêtu ! Et peu à peu les autres personnages arrivent. Et nous assistons par la suite à la lente et inexorable évolution décomposition des apparences et de l'élégance ! De ces gestes élégants que l'on répète, mais dont le vernis se fissure peu à peu sans que le moment qui l'a précédé ne l'annonce. De cette rencontre, d'abord courtoise et tout sourire qui se décompose, jusqu'à devenir même "claque à la figure" (une vraie, de ma position en première rangée !!!). De ce choc aussi, qui gagne en force entre deux devant une troisième. De cet objet de convoitise, langoureusement désiré, mais duquel d'abord, on se retient seul, mais ensuite avec de l'aide. Voilà quelques uns de ces gestes d'élégance qui se présentent devant moi. Le tout demande un effort physique manifeste et un travail de synchronisation très précis. Et les interprètes nous le présentent dans une "élégance" chorégraphique ! Le tout ayant débuté sur une trame musicale discrète, nous ressentons bien avec sa présence plus intense et assourdissante que le tout se terminera avec éclat. Et c'est ce qui arriva, avec ces gâteaux de blanc vêtus et de cerise couronnés qui devinrent conclusion "explosive" de cette élégance mal contenue devenue décadente !
Bravo à Chanelle Allaire, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Constance Gadan, Simone Gauthier, Lorena Salinas, Jade Dussault-Lapointe, Chéline Lacroix et Brian Mendez pour avoir fait un "plongeon tête première dans les craques du vernis des apparences", dixit le feuillet de la soirée et de l'avoir éclaboussé jusqu'à nous !
Privilège de spectateur, lors de l'entracte, j'ai pu être présent lors d'un échange entre la chorégraphe et certains interprètes, finissant.es de 2012 qui avait présenté cette même oeuvre. Un retour en arrière pour elles et lui, plein de souvenirs et une mise en perspective fort intéressante durant laquelle, j'ai aussi appris qu'un tout petit détail scénique sans importance était différent. Une oeuvre "grand plateau" de Marie Béland qui mériterait une plus grande diffusion pour la beauté et la clarté du propos!
Après une courte pause, "Lupercales" d'Alan Lake nous présente avec, entre autres, miroirs déformants et semi-transparents ainsi que bassins d'eau sans oublier la pâte "glaiseuse", chère au chorégraphe, une perspective actuelle de ces fêtes païennes de la Rome antique. Les finissant.es, Catherine Ally, Solène Bernier, Angélique Delorme, Raphaëlle Kennibal Cox, Lucie Lesclauze, Mathilde Mercier Beloin, Abe Mijnheer, Audrey Thériault et Leah Tremblay réussissent à faire corps avec les différents accessoires, fort nombreux. Ils prennent à bras le corps (et de gestes) cette oeuvre esthétique et pleine de ses symboles. Ces festivités, "garantes de nouveaux printemps ..." et qui se conclue sur un tableau fort puissant sont aussi garantes d'avenir pour ces finissant.es !
Après l'entracte, toutes et tous, les 17 quoi !, reviendront sur scène, pour nous présenter des extraits d'une oeuvre de Marie Chouinard, "Le cri du monde", habilement adapté et reconstruit par Isabelle Poirier. Impossible pour moi de rester insensible devant une oeuvre de Marie Chouinard et cette fois n'a pas fait exception. Tout au long des différents tableaux, on retrouve fort bien présentée la signature de la chorégraphe. Voir juste devant moi, dix-sept interprètes dont les mouvements, ceux des bras et des mains, particulièrement bien exécutés et porteurs de cet univers dans lequel la tension se transforment en pulsion et en cris, est un pur plaisir de spectateur. Je voudrais ajouter une mention spéciale à Sarah Dubé pour l'adaptation des costumes originaux pour en respecter la nature originale plus dépouillée.
C'est donc sur la scène de l'espace Orange du Wilder qui leur a servi de tremplin que ces diplômés feront leur envol vers une carrière professionnelle que je leur souhaite fort bien remplie comme ceux et celles que j'ai croisé dans le salon attenant à cette salle durant l'entracte. Et à leurs profs qui les ont préparé à cet envol, l'ancien prof que je suis vous dit que vous avez surpassé l'objectif d'un programme collégial qui est d'amener un diplômé au seuil du "marché du travail".
Photo tirée du site de l'École de danse contemporaine de Montréal
Au programme donc, "Vie et mort de l'élégance" de Marie Béland, "Lupercales" d'Alan Lake et le "Cri du monde" de Marie Chouinard qui nous ont permis d'explorer univers chorégraphiques très différents, incarnés avec grand talent par des jeunes femmes et des jeunes hommes au seuil de leur vie professionnelle.
Une fois, chaque siège occupé et les portes refermées, nous voyons apparaître de derrière la scène, une jeune femme avec sa belle robe et dotée d'une grâce de "belle" légèreté et d'élégance. Elle se déplace pied nu à talon haut, oui, oui !!! Il faut juste un peu d'imagination pour les voir ces souliers, mais la démarche nous aide. Elle sera seule, le temps de capter notre attention. Et ensuite, elle sera rejoint par lui, d'un bel habit revêtu ! Et peu à peu les autres personnages arrivent. Et nous assistons par la suite à la lente et inexorable évolution décomposition des apparences et de l'élégance ! De ces gestes élégants que l'on répète, mais dont le vernis se fissure peu à peu sans que le moment qui l'a précédé ne l'annonce. De cette rencontre, d'abord courtoise et tout sourire qui se décompose, jusqu'à devenir même "claque à la figure" (une vraie, de ma position en première rangée !!!). De ce choc aussi, qui gagne en force entre deux devant une troisième. De cet objet de convoitise, langoureusement désiré, mais duquel d'abord, on se retient seul, mais ensuite avec de l'aide. Voilà quelques uns de ces gestes d'élégance qui se présentent devant moi. Le tout demande un effort physique manifeste et un travail de synchronisation très précis. Et les interprètes nous le présentent dans une "élégance" chorégraphique ! Le tout ayant débuté sur une trame musicale discrète, nous ressentons bien avec sa présence plus intense et assourdissante que le tout se terminera avec éclat. Et c'est ce qui arriva, avec ces gâteaux de blanc vêtus et de cerise couronnés qui devinrent conclusion "explosive" de cette élégance mal contenue devenue décadente !
Bravo à Chanelle Allaire, Rodrigo Alvarenga-Bonilla, Constance Gadan, Simone Gauthier, Lorena Salinas, Jade Dussault-Lapointe, Chéline Lacroix et Brian Mendez pour avoir fait un "plongeon tête première dans les craques du vernis des apparences", dixit le feuillet de la soirée et de l'avoir éclaboussé jusqu'à nous !
Privilège de spectateur, lors de l'entracte, j'ai pu être présent lors d'un échange entre la chorégraphe et certains interprètes, finissant.es de 2012 qui avait présenté cette même oeuvre. Un retour en arrière pour elles et lui, plein de souvenirs et une mise en perspective fort intéressante durant laquelle, j'ai aussi appris qu'un tout petit détail scénique sans importance était différent. Une oeuvre "grand plateau" de Marie Béland qui mériterait une plus grande diffusion pour la beauté et la clarté du propos!
Après une courte pause, "Lupercales" d'Alan Lake nous présente avec, entre autres, miroirs déformants et semi-transparents ainsi que bassins d'eau sans oublier la pâte "glaiseuse", chère au chorégraphe, une perspective actuelle de ces fêtes païennes de la Rome antique. Les finissant.es, Catherine Ally, Solène Bernier, Angélique Delorme, Raphaëlle Kennibal Cox, Lucie Lesclauze, Mathilde Mercier Beloin, Abe Mijnheer, Audrey Thériault et Leah Tremblay réussissent à faire corps avec les différents accessoires, fort nombreux. Ils prennent à bras le corps (et de gestes) cette oeuvre esthétique et pleine de ses symboles. Ces festivités, "garantes de nouveaux printemps ..." et qui se conclue sur un tableau fort puissant sont aussi garantes d'avenir pour ces finissant.es !
Après l'entracte, toutes et tous, les 17 quoi !, reviendront sur scène, pour nous présenter des extraits d'une oeuvre de Marie Chouinard, "Le cri du monde", habilement adapté et reconstruit par Isabelle Poirier. Impossible pour moi de rester insensible devant une oeuvre de Marie Chouinard et cette fois n'a pas fait exception. Tout au long des différents tableaux, on retrouve fort bien présentée la signature de la chorégraphe. Voir juste devant moi, dix-sept interprètes dont les mouvements, ceux des bras et des mains, particulièrement bien exécutés et porteurs de cet univers dans lequel la tension se transforment en pulsion et en cris, est un pur plaisir de spectateur. Je voudrais ajouter une mention spéciale à Sarah Dubé pour l'adaptation des costumes originaux pour en respecter la nature originale plus dépouillée.
C'est donc sur la scène de l'espace Orange du Wilder qui leur a servi de tremplin que ces diplômés feront leur envol vers une carrière professionnelle que je leur souhaite fort bien remplie comme ceux et celles que j'ai croisé dans le salon attenant à cette salle durant l'entracte. Et à leurs profs qui les ont préparé à cet envol, l'ancien prof que je suis vous dit que vous avez surpassé l'objectif d'un programme collégial qui est d'amener un diplômé au seuil du "marché du travail".
vendredi 24 mai 2019
Mon retour sur "Terrien" de Nate Yaffe présenté à Danscussions & Co, le 24 mai d'un printemps qui se fait discret !
Merci beaucoup Maud et bonjour à vous tous,
Heureux de revenir pour faire une petite saucette avec
vous dans les ondes estivales de Danscussions & Co en cette saison de
festival.
Je voudrais, aujourd’hui, revenir sur une de mes plus
récentes sorties danse pour vous partager mes observations et mes impressions, fort
positives, par ailleurs. Sortie pour laquelle, j’étais accompagné par deux de
mes trois petits-fils pour découvrir « Terrien » de Nate Yaffe
présenté par Tangente. J’avais écouté avec intérêt les différentes étapes de la
création de cette œuvre pour jeune public qu’il a présentée au cours de
l’émission du 10 mai dernier. Ce fut le déclencheur pour proposer à mes trois
petits-fils de m’y accompagner. Mais lorsque je leur mentionne que ce spectacle
sera interactif, cela les convainc moyennement. Malgré tout, sûrement pour
faire plaisir à leur grand-père, les deux plus jeunes, de 8 et 4 ans, presque 5,
ont accepté de m’accompagner.
Au moment d’aller les chercher, le plus jeune hésite,
et c’est un euphémisme. Malgré tout, il accepte et nous nous rendons jusqu’au
Wilder. Devant la porte de l’Espace Vert, se retrouvent des petits-fils
incertains et un grand-père rassurant. Nate, je compte sur toi! me dis-je
intérieurement. Tout autour de nous, plein de parents accompagnés par leurs
enfants et des adultes seuls aussi.
Le moment venu, Nate nous invite à entrer et à
examiner attentivement les trois « sculptures », intrigantes,
suspendues au milieu de l’espace Vert. Si le grand-père est en territoire familier,
ce n’est pas le cas du plus jeune qui exprime dans cet espace une certaine
crainte, sinon une crainte certaine. Rien à faire, l’examen des trois
sculptures suspendues ne fait pas parti du programme de sa journée. Nous nous
replierons donc sur un banc pour apprivoiser le lieu et faire l’examen de ces
objets suspendus, pendant que la salle fait son plein de spectateurs de tout
âge fort curieux. Je le sens, je devrai composer avec différents rôles, celui
de spectateur, celui d’observateur et aussi celui de grand-père attentif et
rassurant. Puis débute la représentation, dirigée par Nate Yaffe qui nous
demande de choisir notre « sculpture » préférée en nous rassemblant
au-dessous. Ce que nous ferons, quoiqu’en périphérie, pour participer à ce qui
suivra.
Nous serons invités à définir ce que peut être un
« terrien », d’un être humain à une roche, en passant par les animaux
et les bactéries. Les jeunes y contribuent avec un grand enthousiasme!
Et la suite est fort bien pensée et habilement amenée.
Une fois trouvée la nature de notre sculpture, nous sommes invités à lui trouver
un nom et les mouvements pour l’animer. Ce que nous devrons faire en groupe,
d’abord pour ensuite le présenter aux autres. Puis tous, sont invités à danser,
d’abord en groupes et ensuite, tous ensemble. De notre côté, mes petits-fils et
moi, choisirons une position défensive, soit celle du repli et de l’observation.
Ce qui me permet d’observer que les autres, plus jeunes comme plus vieux, de
tout le spectre des âges, embarquent dans la proposition.
Et puis nous sommes invités à nous replier derrière le
cercle éclairé pour découvrir les trois interprètes, Angie Cheng, Pénélope
Gromko et Lauren Semeschuk qui prennent possession de ce cercle éclairé que
nous libérons de notre présence. D’abord, elles dansent, ensuite, elles dépouillent
graduellement de leurs attraits les sculptures qui à tour de rôle, descendent
proche du sol. Fort fascinant de découvrir la suite. De la sculpture à
l’interprète, qui l’utilise et le partage avec une autre pour, ensuite le
laisser en bordure du cercle à la portée des spectateurs. Et tout
naturellement, jeunes et moins jeunes en prennent possession et les utilisent
pour s’en parer. De ma position en repli avec mes deux accompagnateurs fort
attentifs eux aussi, je peux constater que graduellement les jeunes commencent à
occuper la place, sans qu’aucune directive ne soit formellement donnée, et ainsi
participer à l’œuvre. Et pis arrive le moment, où tous sont invités officiellement
à participer à l’œuvre en dansant.
Le tout se termine lorsque Nate Yaffe, « maître
de cérémonie », nous invite à nous asseoir et à partager nos impressions,
Ce que j’entends des jeunes et des plus vieux est fort intéressant et me
confirment qu’ils ont bien compris l’intention de l’œuvre, avec des mots comme
rencontre, évolution et mutation.
Voilà, selon moi, une œuvre intelligemment construite qui
amène les spectateurs de tout âge à participer sans que les mots ne soient nécessaires.
Une œuvre fort intéressante, qui s’adresse aux enfants,
mais pas pour tous les enfants, si je me fie à la réaction de mes petits-fils.
Il en reste qu’au retour à la maison, ils m’indiquent qu’ils ont bien aimé,
même si, à leurs parents, leur réponse est plus tiède !!! Gentils et
protecteurs, mes petits-fils ! En conclusion, pour un chorégraphe qui a dit
« je ne sais pas faire cela » en début de processus, Nate Yaffe et
tous ses collaborateurs peuvent dire mission accomplie. Et ils devraient
poursuivre dans cette voie, celle de l’inclusion ! Merci Tangente de lui avoir
permis d’aller à la rencontre d’un plus grand public.
Et à vous toutes et tous, bonne saison de festivals !
lundi 20 mai 2019
Sur mes pas au cinéma: "Les invisibles" pour conserver espoir en la vie !
Si vous trouviez un trou dans votre agenda, vous faites quoi ? Question avec des réponses fort variables, j'en conviens ! Pour nous, en cette soirée de dimanche, c'est vers le Cinéma Beaubien que nous avons décidé de porter nos pas pour assister à la projection de "Les invisibles" de Louis-Julien Petit. Ce film nous avait été recommandé par une connaissance. Dans la file d'attente, fait rarissime, ma blonde et moi n'avions aucune idée de ce qui nous attendait, mais nos billets, nous les avions !
C'est donc dans la salle 5 du Beaubien que nous prenons place. Les bandes annonce nous présentent des propositions fort attrayantes tout colorées de comédie, dont le film de Monia Chokri, "La femme de mon frère" que nous nous promettons de voir !
Et puis arrive sur grand écran, cette histoire, riche de son humanité, qui m'a fait verser des larmes, mais aussi qui m'a fait rire et sourire. "Les invisibles", c'est l'histoire de femmes mises en marge de la société et d'autres qui travaillent fort et à leur façon pour tenter de les réintégrer. Nous sommes amenés dans une ville du nord de la France, à Anzin afin de découvrir comment le vécu de ces femmes exclues est comme une pièce de casse-tête qui ne rentre pas avec les exigences réglementaires de l'administration publique. Entre les autorités et ces femmes, des travailleuses sociales, interprétées entre autre par Audrey Lamy, mon coup de coeur !). Elles sont riches de leur humanité dont on découvre le travail et les efforts, mais aussi les faiblesses et les sentiments.
Photo de AZ Films tirée du site du Devoir
Interprétées par de véritables sans-abris, certains personnages sont fort crédibles et aussi fort attachantes. Si les personnages masculins n'ont pas "le haut du pavé", ils sont néanmoins présents pour mettre en contexte les aspects personnels et professionnels de ces femmes qui s'occupent de ces femmes "invisibles" et que l'on voudrait oublier.
Une oeuvre qui fait du bien et qui nous permet d'espérer en ces temps bien sombres (de ma perspective !). Une sortie cinéma qui mérite bien selon moi, les 3 ou 4 étoiles des critiques.
C'est donc dans la salle 5 du Beaubien que nous prenons place. Les bandes annonce nous présentent des propositions fort attrayantes tout colorées de comédie, dont le film de Monia Chokri, "La femme de mon frère" que nous nous promettons de voir !
Et puis arrive sur grand écran, cette histoire, riche de son humanité, qui m'a fait verser des larmes, mais aussi qui m'a fait rire et sourire. "Les invisibles", c'est l'histoire de femmes mises en marge de la société et d'autres qui travaillent fort et à leur façon pour tenter de les réintégrer. Nous sommes amenés dans une ville du nord de la France, à Anzin afin de découvrir comment le vécu de ces femmes exclues est comme une pièce de casse-tête qui ne rentre pas avec les exigences réglementaires de l'administration publique. Entre les autorités et ces femmes, des travailleuses sociales, interprétées entre autre par Audrey Lamy, mon coup de coeur !). Elles sont riches de leur humanité dont on découvre le travail et les efforts, mais aussi les faiblesses et les sentiments.
Photo de AZ Films tirée du site du Devoir
Interprétées par de véritables sans-abris, certains personnages sont fort crédibles et aussi fort attachantes. Si les personnages masculins n'ont pas "le haut du pavé", ils sont néanmoins présents pour mettre en contexte les aspects personnels et professionnels de ces femmes qui s'occupent de ces femmes "invisibles" et que l'on voudrait oublier.
Une oeuvre qui fait du bien et qui nous permet d'espérer en ces temps bien sombres (de ma perspective !). Une sortie cinéma qui mérite bien selon moi, les 3 ou 4 étoiles des critiques.
dimanche 19 mai 2019
Sur mes pas à la rencontre des mots: Émerveillé par "Chansons pour filles et garçons perdus" !
Aveu de spectateur pour débuter !J'ai des regrets culturels que je conserve tout au fond de moi ! Parmi ceux-ci est de n'avoir jamais assisté à "Poésies, sandwichs et autres soirs qui penchent" de Loui Mauffette. Et cela malgré que les opportunités de la découvrir aient été nombreuses. En effet, ce happening poétique a été présenté régulièrement sur un intervalle de dix ans ! Mais le regret, tamis en soi, rend le spectateur plus attentif et lorsque j'ai entendu qu'il récidivait avec "Chansons pour filles et garçons perdus", j'ai fait de la place dans l'agenda en "tassant mes sorties danse et "embrigadé" ma blonde.
Photo de Valérie Remise tirée du site du Devoir
Voilà donc pourquoi, nos pas nous ont porté jusqu'à la Cinquième Salle de la Place des Arts dans lequel, il y avait déjà une foule fort nombreuses plus de trente minutes avant le début de la représentation. Il faut dire que c'était admission générale, mais quand même ! Il en reste, c'est avec une longue file tout en boucles, question que l'on puisse la faire tenir dans le hall que les portes de la salle s'est ouverte et que chacun et chacune trouve une place à son goût. Ce qui sera plus facile pour les premiers entrées puisque la soirée affichait complet. Pour nous, après un examen des places encore libres et quelques tractations, j'entends les paroles sages de ma blonde, "c'est parfait ici" ! C'est donc dans une rangée surélevée sur un des côtés de la scène, tout en long, derrière le piano que nous découvrirons avec enchantement ce qui suivra pendant les trois prochaines heures !
Tout s'ouvre sur l'arrivée d'un jeune garçon (Luc Papacotsia) qui lance la soirée avec un extrait da pièce "Alphonse" de Wadji Mouawad. Et qui sera suivi par la présentation fort enthousiaste, autant pour tous les interprètes qui prennent possession des lieux et de notre attention que pour les spectateurs de "J'en appelle à la poésie" de David Goudreault.
C'est pendant plus de trois heures, mais qui passent si vite, que les quelques dizaines de textes nous seront déclamés ou chantés de façon fort colorée dans le ton et dans les gestes. L'alternance de longs textes avec d'autres plus courts ou des chansons permet, selon moi de reprendre notre souffle d'attention. Il m'est très difficile de choisir parmi les textes, tous québécois, un ou même des moments forts, mais j'ose ! "On arrivera à l'école quand on arrivera" de Marjolaine Beauchamp par Émilie Gilbert, "La jeune fille et la lune" de Claude Gauvreau par Mylène Mackay tout de blanc vêtue, "La nuit" de Marie Uguay par Émilie Gilbert et aussi "Fais moi danser François Hébert" de et chanté par Marie Jo Thério sont parmi mes coups de coeur de la soirée. Une soirée durant laquelle la parole prend place et nous investie totalement. Le plaisir de découvrir ou redécouvrir de si beaux textes, forts surtout (!) et si bien portés.
Merci Loui Mauffette, Benoit Landry, Nathalie Breuer, Guido Del Fabbro, Kathleen Fortin, Émilie Gilbert, Benoit Landry, Roger La Rue, Pierre ebeau, Jean-Simon Leduc, Gabriel Le mire, Macha Limonchik, Mylène Mackay, Catherine Paquin Béchard, Jean-Philippe Perras, Adèle Reinhardt, Marie-Jo Thério, Luc Papacotsia, Florence Bourbeau, Félixe Savage, Simone Noppen et Samuelle Gaudette.
De cette soirée, j'en reviens avec plein de souvenirs, de projets de lecture, mais aussi avec une photocopie de la première page du Journal de Montréal du vendredi 9 octobre 1970 avec le gros titre "Radio-Canada a cédé" et qui reproduit le texte du manifeste du FLQ qui nous a été lu. Un petit sac de papier qui a contenu du mais soufflé, distribué dans la salle et qui m'a été remis par Mylène Mackay en début de deuxième partie. Et aussi, heureuse initiative des créateurs, une copie papier indiquant les titres des poèmes et des chansons présentés durant la soirée. Je me suis résigné et j'ai laissé derrière moi, dans le hall d'entrée en quittant, le verre ayant contenu une boisson remise par Macha Limonchik !
Au moment où j'écris ce texte, les représentations font partie du passé, mais, je suis convaincu qu'il faut rester attentif parce que d'autres occasions se présenteront, je le souhaite ardemment, pour voir ou revoir ces "moments magiques" ! "J'en appelle à la poésie" !!!! qui est baume sur notre coeur et notre âme ainsi qu'éveil de notre humanité souvent mise à mal !
Photo de Valérie Remise tirée du site du Devoir
Voilà donc pourquoi, nos pas nous ont porté jusqu'à la Cinquième Salle de la Place des Arts dans lequel, il y avait déjà une foule fort nombreuses plus de trente minutes avant le début de la représentation. Il faut dire que c'était admission générale, mais quand même ! Il en reste, c'est avec une longue file tout en boucles, question que l'on puisse la faire tenir dans le hall que les portes de la salle s'est ouverte et que chacun et chacune trouve une place à son goût. Ce qui sera plus facile pour les premiers entrées puisque la soirée affichait complet. Pour nous, après un examen des places encore libres et quelques tractations, j'entends les paroles sages de ma blonde, "c'est parfait ici" ! C'est donc dans une rangée surélevée sur un des côtés de la scène, tout en long, derrière le piano que nous découvrirons avec enchantement ce qui suivra pendant les trois prochaines heures !
Tout s'ouvre sur l'arrivée d'un jeune garçon (Luc Papacotsia) qui lance la soirée avec un extrait da pièce "Alphonse" de Wadji Mouawad. Et qui sera suivi par la présentation fort enthousiaste, autant pour tous les interprètes qui prennent possession des lieux et de notre attention que pour les spectateurs de "J'en appelle à la poésie" de David Goudreault.
C'est pendant plus de trois heures, mais qui passent si vite, que les quelques dizaines de textes nous seront déclamés ou chantés de façon fort colorée dans le ton et dans les gestes. L'alternance de longs textes avec d'autres plus courts ou des chansons permet, selon moi de reprendre notre souffle d'attention. Il m'est très difficile de choisir parmi les textes, tous québécois, un ou même des moments forts, mais j'ose ! "On arrivera à l'école quand on arrivera" de Marjolaine Beauchamp par Émilie Gilbert, "La jeune fille et la lune" de Claude Gauvreau par Mylène Mackay tout de blanc vêtue, "La nuit" de Marie Uguay par Émilie Gilbert et aussi "Fais moi danser François Hébert" de et chanté par Marie Jo Thério sont parmi mes coups de coeur de la soirée. Une soirée durant laquelle la parole prend place et nous investie totalement. Le plaisir de découvrir ou redécouvrir de si beaux textes, forts surtout (!) et si bien portés.
Merci Loui Mauffette, Benoit Landry, Nathalie Breuer, Guido Del Fabbro, Kathleen Fortin, Émilie Gilbert, Benoit Landry, Roger La Rue, Pierre ebeau, Jean-Simon Leduc, Gabriel Le mire, Macha Limonchik, Mylène Mackay, Catherine Paquin Béchard, Jean-Philippe Perras, Adèle Reinhardt, Marie-Jo Thério, Luc Papacotsia, Florence Bourbeau, Félixe Savage, Simone Noppen et Samuelle Gaudette.
De cette soirée, j'en reviens avec plein de souvenirs, de projets de lecture, mais aussi avec une photocopie de la première page du Journal de Montréal du vendredi 9 octobre 1970 avec le gros titre "Radio-Canada a cédé" et qui reproduit le texte du manifeste du FLQ qui nous a été lu. Un petit sac de papier qui a contenu du mais soufflé, distribué dans la salle et qui m'a été remis par Mylène Mackay en début de deuxième partie. Et aussi, heureuse initiative des créateurs, une copie papier indiquant les titres des poèmes et des chansons présentés durant la soirée. Je me suis résigné et j'ai laissé derrière moi, dans le hall d'entrée en quittant, le verre ayant contenu une boisson remise par Macha Limonchik !
Au moment où j'écris ce texte, les représentations font partie du passé, mais, je suis convaincu qu'il faut rester attentif parce que d'autres occasions se présenteront, je le souhaite ardemment, pour voir ou revoir ces "moments magiques" ! "J'en appelle à la poésie" !!!! qui est baume sur notre coeur et notre âme ainsi qu'éveil de notre humanité souvent mise à mal !
samedi 18 mai 2019
Sur mes pas en danse: "Les danses à deux temps" pour spectateurs comblés !
Après avoir apprécié les élèves du département de Danse de l'UQAM, mes pas me portent en ce mois de mai jusqu'à la salle Orange du Wilder pour assister au spectacle de fin d'année des étudiant.es de première et deuxième année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal. Le niveau collégial terminant sa session après celle de l'université, ça permet aux spectateurs d'avoir un agenda plus équilibré !!!
Ils et elles nous proposent un programme triple et pour cette soirée de première, c'est salle comble. Nous aurons droit d'abord à "World was on fire: l'ère du verseau" du Collectif La Tresse (Geneviève Boulet, Erin O'Loughlin et Laura Toma), oeuvre interprétée par la "gang" de deuxième année. Suivra, "Marges de Manoeuvre" de Pierre-Marc Ouellette par la "gang" de première année. Après un court entracte, la gang de deuxième nous revient avec "Pas de bras, pas de chocolat 2" de Sophie Corriveau (en collaboration avec les interprètes, ajoute le feuillet de la soirée).
Photo de Maxime Côté tirée du site de l'École
En ouverture de soirée "World was on fire: l'ère du verseau" s'avère fort surprenant avec différents tableaux hétéroclites, nous amenant dans des univers fort différents colorés par des musiques de tout genre (du jazz au folklore roumain !). Les seize interprètes (Catherine Bellefleur, Christophe Benoît-Piau, Sophie Carl, Julianne Decerf, Philippe Dépelteau, Louise Gamain, Lauranne Heulot, Luce Lainé, Maude Laurin-Beaulieu, Tiffany Leclair, Marie Lévêque, Amanda Petropoulos, Marie-Maxime Ross, Valentin Rosso, Molly Siboulet-Ryan et Alicia Toublanc) investis à la tâche, réussissent à nous faire passer d'un univers à l'autre et nous garder attentifs malgré la tournure parfois surprenante du propos chorégraphique. Chacun des spectateurs, en plus de trouver l'oeuvre globale surprenante et fort intéressante, pourra aussi trouver son moment préféré, ce qui a été aussi mon cas.
Le temps que les applaudissements s'envolent et qu'en fond de scène, on installe un clavier, qui accueillera Jad Orphée Chami. "Marges de manoeuvre" nous entraîne avec ses interprètes (Lou Amsellem, Pauline Ansquer, Elisa Barrat, Justine Dagenais-de Montigny, Adèle de Boisgrollier, Sabrina Dupuis, Sophie Fekete, Lauren Fisher, Alice Foriel-Destezet, Rose Gagnol, Klaudy Gardner, Anny Gauthier, Mathieu Hérard, Débora Huynh, Gabrielle Kachan, Mathéo LeBouc, Nikita Peruzzini, Ernesto Quesada Perez et Evelynn Yan) dans une oeuvre "jeune et dynamique". Il est impossible de ne pas remarquer la symbiose entre le musicien et les mouvements que l'on découvre sur scène. Je dois avouer que mon attention a quelques fois été détournée des gestes et a été attirée vers le fond de la scène dont une fois particulièrement parce que Jad Orphée Chami jouait d'une main de l'accordéon et de l'autre du piano, ouf !!!! Il en reste que cette oeuvre, inspirée du "monde du travail" montrait effectivement un dynamisme et une fébrilité fort belle à découvrir et très facile à apprécier.
Et une fois le "rideau" baissé et les applaudissements envolés, nous devrons quitter la salle, question de préparer "la place" pour la dernière oeuvre de la soirée, "Pas de bras, pas de chocolat 2" de Sophie Corriveau avec la gang de deuxième année de retour (avec en plus Joanie Michaud). Lorsque nous revenons en salle, nous sommes accueillis, par les interprètes, formant une haie d'honneur comme comité d'accueil. Et ce sera mon oeuvre préférée de cette soirée et qui m'a fait la plus grande impression (et ce, sans enlever rien aux deux premières !). Nous aurons droit à des sourires fort grands et qui semble aussi forcés, parce que lorsqu'ils lancent un bonsoir, dont je serai un des bénéficiaires (de ma place première rangée, juste devant eux et elles), leur visage se décomposent. Ces humains semblent cacher une fragilité derrière l'apparence montrée. Et c'est exactement ce que nous découvrirons dans la suite lorsque le dévoilement de leur destin, nous montre des êtres qui revêtent de plus en plus de vêtements (qui se retrouvent sur les côtés cour et jardin de la scène) tout au long des tableaux, signe de leur itinérance et du poids de la vie sur eux. Le tout a des "couleurs" du théâtre absurde de "En attendant Godot" de Samuel Beckett et ces "jeunes" portent fort bien autant chorégraphiquement que théâtralement le propos. Je vois et je sens fort bien l'arrivée de la "grande faucheuse" de notre civilisation !
Une soirée fort bien réussie pour nous, spectateurs, et prometteuse pour ces élèves. Il leur reste encore des pas à faire dans leur formation, mais je serai fort curieux de découvrir ce qu'ils nous proposeront l'an prochain ! Mais entre temps, rendez-vous dans quelques jours pour découvrir les propositions des finissant.es de cette école !
Ils et elles nous proposent un programme triple et pour cette soirée de première, c'est salle comble. Nous aurons droit d'abord à "World was on fire: l'ère du verseau" du Collectif La Tresse (Geneviève Boulet, Erin O'Loughlin et Laura Toma), oeuvre interprétée par la "gang" de deuxième année. Suivra, "Marges de Manoeuvre" de Pierre-Marc Ouellette par la "gang" de première année. Après un court entracte, la gang de deuxième nous revient avec "Pas de bras, pas de chocolat 2" de Sophie Corriveau (en collaboration avec les interprètes, ajoute le feuillet de la soirée).
Photo de Maxime Côté tirée du site de l'École
En ouverture de soirée "World was on fire: l'ère du verseau" s'avère fort surprenant avec différents tableaux hétéroclites, nous amenant dans des univers fort différents colorés par des musiques de tout genre (du jazz au folklore roumain !). Les seize interprètes (Catherine Bellefleur, Christophe Benoît-Piau, Sophie Carl, Julianne Decerf, Philippe Dépelteau, Louise Gamain, Lauranne Heulot, Luce Lainé, Maude Laurin-Beaulieu, Tiffany Leclair, Marie Lévêque, Amanda Petropoulos, Marie-Maxime Ross, Valentin Rosso, Molly Siboulet-Ryan et Alicia Toublanc) investis à la tâche, réussissent à nous faire passer d'un univers à l'autre et nous garder attentifs malgré la tournure parfois surprenante du propos chorégraphique. Chacun des spectateurs, en plus de trouver l'oeuvre globale surprenante et fort intéressante, pourra aussi trouver son moment préféré, ce qui a été aussi mon cas.
Le temps que les applaudissements s'envolent et qu'en fond de scène, on installe un clavier, qui accueillera Jad Orphée Chami. "Marges de manoeuvre" nous entraîne avec ses interprètes (Lou Amsellem, Pauline Ansquer, Elisa Barrat, Justine Dagenais-de Montigny, Adèle de Boisgrollier, Sabrina Dupuis, Sophie Fekete, Lauren Fisher, Alice Foriel-Destezet, Rose Gagnol, Klaudy Gardner, Anny Gauthier, Mathieu Hérard, Débora Huynh, Gabrielle Kachan, Mathéo LeBouc, Nikita Peruzzini, Ernesto Quesada Perez et Evelynn Yan) dans une oeuvre "jeune et dynamique". Il est impossible de ne pas remarquer la symbiose entre le musicien et les mouvements que l'on découvre sur scène. Je dois avouer que mon attention a quelques fois été détournée des gestes et a été attirée vers le fond de la scène dont une fois particulièrement parce que Jad Orphée Chami jouait d'une main de l'accordéon et de l'autre du piano, ouf !!!! Il en reste que cette oeuvre, inspirée du "monde du travail" montrait effectivement un dynamisme et une fébrilité fort belle à découvrir et très facile à apprécier.
Et une fois le "rideau" baissé et les applaudissements envolés, nous devrons quitter la salle, question de préparer "la place" pour la dernière oeuvre de la soirée, "Pas de bras, pas de chocolat 2" de Sophie Corriveau avec la gang de deuxième année de retour (avec en plus Joanie Michaud). Lorsque nous revenons en salle, nous sommes accueillis, par les interprètes, formant une haie d'honneur comme comité d'accueil. Et ce sera mon oeuvre préférée de cette soirée et qui m'a fait la plus grande impression (et ce, sans enlever rien aux deux premières !). Nous aurons droit à des sourires fort grands et qui semble aussi forcés, parce que lorsqu'ils lancent un bonsoir, dont je serai un des bénéficiaires (de ma place première rangée, juste devant eux et elles), leur visage se décomposent. Ces humains semblent cacher une fragilité derrière l'apparence montrée. Et c'est exactement ce que nous découvrirons dans la suite lorsque le dévoilement de leur destin, nous montre des êtres qui revêtent de plus en plus de vêtements (qui se retrouvent sur les côtés cour et jardin de la scène) tout au long des tableaux, signe de leur itinérance et du poids de la vie sur eux. Le tout a des "couleurs" du théâtre absurde de "En attendant Godot" de Samuel Beckett et ces "jeunes" portent fort bien autant chorégraphiquement que théâtralement le propos. Je vois et je sens fort bien l'arrivée de la "grande faucheuse" de notre civilisation !
Une soirée fort bien réussie pour nous, spectateurs, et prometteuse pour ces élèves. Il leur reste encore des pas à faire dans leur formation, mais je serai fort curieux de découvrir ce qu'ils nous proposeront l'an prochain ! Mais entre temps, rendez-vous dans quelques jours pour découvrir les propositions des finissant.es de cette école !
jeudi 9 mai 2019
Sur mes pas en danse: "Quadriptyque I-II-III", une soirée de tout horizon !
Voici venu la fin de l'année régulière en danse sur les différentes scènes. Avant d'abaisser le rideau sur sa dernière année, l'Agora de la Danse nous propose un programme triple, malgré que son titre contient le mot quadriptyque. Apparente contradiction qui sera résolue par l'information contenue dans le feuillet de la soirée qui nous informe qu'il sera possible de découvrir, la "quatrième partie" à la Maison de la Culture Plateau Mont-Royal (le 16 et 23 mai prochain) avec au programme, dans la salle d'exposition, "À mes yeux, c'est similaire" de Sarah-Ève Grant.
Mais revenons au propos premier de ce texte, soit cette soirée en trois temps, fort différents et pas qu'un peu !
Photo de Mikael Theimer tirée du site du Devoir
Le tout commence avec "Casablanca" de Deborah Dunn par Bill Coleman, Maxime D-Pomerleau, Joannie Douville et Georges-Nicolas Tremblay. Ils se présentent à nous, d'abord ombres noires sur fond blanc et ensuite, vêtus comme les protagonistes du film Casablanca. Sur un ton fantaisiste, nous avons droit à un extrait "animé" de ce film sur sa bande sonore. Impossible de rester "froid" devant l'interprétation "théâtrale", riche de les expressions faciales de Maxime D.-Pomerleau, autant dans sa chaise que debout. Je peine à suivre le propos, parce que les gestes à eux seuls, fort nombreux et éloquents, me captivent. Et puis arrive le moment du changement de ton. Annoncé par le dépouillement des habits de ce film, l'oeuvre prend une tournure "à la dérive", sinon rampant avec une touche hallucinante. Et ce changement de ton de l'oeuvre me plait. Ce dérapage esthétique, porté par des mouvements enrichis par le déplacement des chaises roulantes, nous amène dans une autre dimension, qui laisse une place à mon interprétation. Et puis, arrive le moment où les protagonistes poursuivent le chemin vers leur destin, mais pas tous du même côté, comme la vie, parfois, nous y force !
Après une courte pause, dans le noir qui domine le lieu, m’apparaît, sur fond musical, tout à ma gauche faiblement éclairé, d'abord deux corps étendus par terre. C'est le début de "À perte de vue" de Lucie Grégoire interprété par Marie-Hélène Bellavance et Georges-Nicolas Tremblay. Dans une simplicité scénique, l'histoire se dévoile à moi. De celui qui quitte et de celle qui reste ! Une histoire triste qui se présente à moi, riche de par sa simplicité et qui me touche. Cette femme a perdu quelque chose dans cette séparation. Les prothèses sont le symbole d'une perte plus grande que les objets amenés. Et une fois brisée, une relation peut-elle être réparée ? La fin de l'oeuvre nous en donne une réponse. Une courte oeuvre qui m'a touché et qui montre bien que l'handicap d'elle (Marie-Hélène Bellavance est amputée de ses deux jambes sous les genoux), n'empêche rien à la force et l'éloquence du propos des gestes. Un de mes coups de cœur de la saison !
Une fois repartis chacun de leur côté et les applaudissements bien mérités, envolés, les lumières s'allument dans la salle et nous avons droit aux indications de Katya Montaignac. Nous pourrons quitter la salle, le temps de la mise en place, fort importante et surprenante, pour la suite. Nous pourrons aussi (et nous devrions, j'entends en sous-texte !) changer de place. La durée de la troisième partie est variable et nous pourrons aller et venir tout au long de la présentation, les portes de la salle restant ouvertes. Des écrans dans la salle et à l'extérieur nous permettrons de suivre l'oeuvre à venir, dès maintenant !
Réfractaire aux changements, je conserverai ma place pour la suite et c'est donc de "ma" place que je découvre "un peu par hasard" que ce que je voie sur l'écran, soit Benoit Lachambre et France Geoffroy, qui sont justes à côté dans le corridor, en train d'échanger des propos. Et juste après, je découvre Marie-Hélène Bellavance en charge de les capter par sa caméra installée sur une chaise roulante et qui le fera tout au long de ce qui suivra. Ce qui en apporte une perspective intéressante et variable aussi.
Et puis, arrive le moment plus formel du début de la prestation qui pour moi, relève plus d'une rencontre entre deux personnes que de celle entre deux interprètes et un public. La complicité entre les deux est palpable, mais nous, moi, je me sens plutôt voyeur. Le tout très "Lachambre", est sans trame narrative, ce qui me déconcerte. Et je ne suis pas le seul, puisque certains spectateurs quittent pendant. De cette troisième partie "Entretiens, d'entres liens", je peux affirmer que les liens entre les interprètes sont établis, mais avec les spectateurs, pas si certain !
Peu importe ce que nous venons de vivre, les applaudissements qui suivent pour les chorégraphes et interprètes des trois parties sont fort généreux et mérités.
Une soirée qui montrent bien que la mission que s'est donnée France Geoffroy est réussie, en mettant sur la scène des interprètes avec ou pas des limitations physiques, et que nous, comme spectateur, ne les distinguions pas, amalgamés dans le creuset de l'oeuvre.
Mais revenons au propos premier de ce texte, soit cette soirée en trois temps, fort différents et pas qu'un peu !
Photo de Mikael Theimer tirée du site du Devoir
Le tout commence avec "Casablanca" de Deborah Dunn par Bill Coleman, Maxime D-Pomerleau, Joannie Douville et Georges-Nicolas Tremblay. Ils se présentent à nous, d'abord ombres noires sur fond blanc et ensuite, vêtus comme les protagonistes du film Casablanca. Sur un ton fantaisiste, nous avons droit à un extrait "animé" de ce film sur sa bande sonore. Impossible de rester "froid" devant l'interprétation "théâtrale", riche de les expressions faciales de Maxime D.-Pomerleau, autant dans sa chaise que debout. Je peine à suivre le propos, parce que les gestes à eux seuls, fort nombreux et éloquents, me captivent. Et puis arrive le moment du changement de ton. Annoncé par le dépouillement des habits de ce film, l'oeuvre prend une tournure "à la dérive", sinon rampant avec une touche hallucinante. Et ce changement de ton de l'oeuvre me plait. Ce dérapage esthétique, porté par des mouvements enrichis par le déplacement des chaises roulantes, nous amène dans une autre dimension, qui laisse une place à mon interprétation. Et puis, arrive le moment où les protagonistes poursuivent le chemin vers leur destin, mais pas tous du même côté, comme la vie, parfois, nous y force !
Après une courte pause, dans le noir qui domine le lieu, m’apparaît, sur fond musical, tout à ma gauche faiblement éclairé, d'abord deux corps étendus par terre. C'est le début de "À perte de vue" de Lucie Grégoire interprété par Marie-Hélène Bellavance et Georges-Nicolas Tremblay. Dans une simplicité scénique, l'histoire se dévoile à moi. De celui qui quitte et de celle qui reste ! Une histoire triste qui se présente à moi, riche de par sa simplicité et qui me touche. Cette femme a perdu quelque chose dans cette séparation. Les prothèses sont le symbole d'une perte plus grande que les objets amenés. Et une fois brisée, une relation peut-elle être réparée ? La fin de l'oeuvre nous en donne une réponse. Une courte oeuvre qui m'a touché et qui montre bien que l'handicap d'elle (Marie-Hélène Bellavance est amputée de ses deux jambes sous les genoux), n'empêche rien à la force et l'éloquence du propos des gestes. Un de mes coups de cœur de la saison !
Une fois repartis chacun de leur côté et les applaudissements bien mérités, envolés, les lumières s'allument dans la salle et nous avons droit aux indications de Katya Montaignac. Nous pourrons quitter la salle, le temps de la mise en place, fort importante et surprenante, pour la suite. Nous pourrons aussi (et nous devrions, j'entends en sous-texte !) changer de place. La durée de la troisième partie est variable et nous pourrons aller et venir tout au long de la présentation, les portes de la salle restant ouvertes. Des écrans dans la salle et à l'extérieur nous permettrons de suivre l'oeuvre à venir, dès maintenant !
Réfractaire aux changements, je conserverai ma place pour la suite et c'est donc de "ma" place que je découvre "un peu par hasard" que ce que je voie sur l'écran, soit Benoit Lachambre et France Geoffroy, qui sont justes à côté dans le corridor, en train d'échanger des propos. Et juste après, je découvre Marie-Hélène Bellavance en charge de les capter par sa caméra installée sur une chaise roulante et qui le fera tout au long de ce qui suivra. Ce qui en apporte une perspective intéressante et variable aussi.
Et puis, arrive le moment plus formel du début de la prestation qui pour moi, relève plus d'une rencontre entre deux personnes que de celle entre deux interprètes et un public. La complicité entre les deux est palpable, mais nous, moi, je me sens plutôt voyeur. Le tout très "Lachambre", est sans trame narrative, ce qui me déconcerte. Et je ne suis pas le seul, puisque certains spectateurs quittent pendant. De cette troisième partie "Entretiens, d'entres liens", je peux affirmer que les liens entre les interprètes sont établis, mais avec les spectateurs, pas si certain !
Peu importe ce que nous venons de vivre, les applaudissements qui suivent pour les chorégraphes et interprètes des trois parties sont fort généreux et mérités.
Une soirée qui montrent bien que la mission que s'est donnée France Geoffroy est réussie, en mettant sur la scène des interprètes avec ou pas des limitations physiques, et que nous, comme spectateur, ne les distinguions pas, amalgamés dans le creuset de l'oeuvre.
samedi 4 mai 2019
Sur mes pas en danse: Quand l'oeuvre, "Propelled Hearth", se présente à moi au bon moment et me fait du bien !
Lorsque je me procure mon billet, longtemps à l'avance, plus d'un an dans ce cas ci, impossible de connaître mon niveau de réceptivité ! S'il arrive que ma qualité d'écoute ne soit pas à la hauteur, il arrive aussi que l'oeuvre "tombe bien" et devienne un "baume sur mon coeur", qu'elle me soit thérapeutique ! Et c'est exactement ce que l'effet de "The Propelled Hearth" de Alonzo King présenté par Danse Danse a eu sur moi.
Tirée du site de danse Danse
Vanné suite à une semaine fort exigeante, c'est de mon siège, troisième rangée dans la salle du Théâtre Maisonneuve que j'attends dans un état incertain, le début de la présentation.
Les lumières s'éteignent, les rideaux s'ouvrent sur une scène toute vide, sauf sur le devant de la scène, quatre femmes qui, à tour de rôle, nous amènent dans le centre de ce "coeur animé" (traduction de "Propelled Heart"). Un coeur animé qui nous sera présenté par douze danseuses et danseurs (Babatunji, Robb Beresford, Adji Cissoko, Madeline DeVries, Shuaib Elhassan, James Gowan, Ilaria Guerra, Maya Harr, Yujin Kim, Ashley Mayeux, Michael Montgomery et Jeffrey Van Sciver), la chanteuse Lisa Fischer et en retrait, côté cour, le multi-instrumentiste et compositeur JC Maillard.
Une rencontre en deux temps, avec une pause juste comme il faut pendant, qui nous entraîne les différents tableaux durant lesquels la chanteuse intervient régulièrement dans le propos chorégraphique pour le rehausser par sa voix, si belle et si puissante et ses gestes, aussi !
Une soirée qui m'a permis de me sentir ailleurs, sentir, par procuration sur scène, mes fibres cardiaques dans une déclinaison de différentes relations. Les gestes sont épurés et fort éloquents, l'écran tout au fond de la scène se colore tout en nuances, en osmose avec les mouvements et le chant, selon les états du moment. Impossible pour moi, de décrire en détails, le bien-être ressenti, mais de ces différents états si bien exprimés, en solo, en duo ou en groupe, mais mon "coeur", lui, se met en phase avec le propos de l'oeuvre !
Pour sa dernière proposition de la saison 18-19, Danse Danse nous propose, pour une première fois, l'oeuvre d'un chorégraphe "visionnaire" (comme l'indiquait le feuillet de la soirée !) mais aussi fort "thérapeutique", de mon point de vue. Une fort belle soirée qui fût suivie d'une fort longue et sincère ovation des spectateurs.
Tirée du site de danse Danse
Vanné suite à une semaine fort exigeante, c'est de mon siège, troisième rangée dans la salle du Théâtre Maisonneuve que j'attends dans un état incertain, le début de la présentation.
Les lumières s'éteignent, les rideaux s'ouvrent sur une scène toute vide, sauf sur le devant de la scène, quatre femmes qui, à tour de rôle, nous amènent dans le centre de ce "coeur animé" (traduction de "Propelled Heart"). Un coeur animé qui nous sera présenté par douze danseuses et danseurs (Babatunji, Robb Beresford, Adji Cissoko, Madeline DeVries, Shuaib Elhassan, James Gowan, Ilaria Guerra, Maya Harr, Yujin Kim, Ashley Mayeux, Michael Montgomery et Jeffrey Van Sciver), la chanteuse Lisa Fischer et en retrait, côté cour, le multi-instrumentiste et compositeur JC Maillard.
Une rencontre en deux temps, avec une pause juste comme il faut pendant, qui nous entraîne les différents tableaux durant lesquels la chanteuse intervient régulièrement dans le propos chorégraphique pour le rehausser par sa voix, si belle et si puissante et ses gestes, aussi !
Une soirée qui m'a permis de me sentir ailleurs, sentir, par procuration sur scène, mes fibres cardiaques dans une déclinaison de différentes relations. Les gestes sont épurés et fort éloquents, l'écran tout au fond de la scène se colore tout en nuances, en osmose avec les mouvements et le chant, selon les états du moment. Impossible pour moi, de décrire en détails, le bien-être ressenti, mais de ces différents états si bien exprimés, en solo, en duo ou en groupe, mais mon "coeur", lui, se met en phase avec le propos de l'oeuvre !
Pour sa dernière proposition de la saison 18-19, Danse Danse nous propose, pour une première fois, l'oeuvre d'un chorégraphe "visionnaire" (comme l'indiquait le feuillet de la soirée !) mais aussi fort "thérapeutique", de mon point de vue. Une fort belle soirée qui fût suivie d'une fort longue et sincère ovation des spectateurs.
vendredi 3 mai 2019
Retour sur mes pas tout en écriture au quatrième Gym du Lab Littéraire
Quand il est question de faire de "l'exercice", le Gym est pour moi un endroit que j'évite. Un endroit d'amélioration des fibres musculaires vers une meilleure forme en mode trop formatée !
Cette conviction profonde et doctrinaire ne s'applique cependant pas lorsqu'elle concerne celle de ma plume, de la main qui la dirige et de mon imagination qui la guide. Au passage, ma plume pourra plutôt être un crayon à mine, mais jamais un clavier ! Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont ramené au Gym du Lab Littéraire en cette fin de matinée d'un dimanche fin avril , pour sa quatrième édition, invité par Patricia Rivas.
La formule est décontractée, gratuite, mais surtout agréable. Autour d'une table dans une salle du sous-sol du Resto Végo sur St-Denis, en cette journée de printemps hésitant, nous serons quatre prêts à "s'exercer". Nous aurons droit d'abord à un exercice de réchauffement, présenté par la guide fort démocratique (Patricia), illustré par un exemple. Pour cet exercice de réchauffement, nous disposerons de trente minutes. Nous devrons sur un même thème, rédiger de courts textes au style et au rythme différent, annoncés par un titre différent.
Voilà ma seule zone d'angoisse lorsque je me rend à ce Gym, pour "venir libérer ma plume" ! Sera-t-elle capable, une fois libérée, d'être domptée pour répondre à la demande ? C'est d'abord, un moment d'angoisse pour celui qui tient le crayon suivi de quelques respirations introspectives pour que le déclic se fasse et que le mouvement des gestes se traduise par des mots sur papier et répondre à la demande.
Une fois le temps écoulé, nous serons trois sur quatre à avoir produit une histoire en trois temps, l'autre en aura quatre ! Il s'en suit les délicieux moments de partage. Pour avoir une indication de ce qu'il est possible de créer, je vous propose ce que j'ai fait.
Ces pas qui résonnent ne sont pas pour moi. Ils
passeront tout droit. Tout guilleret, ces pas dont le propos sonore, à lui
seul, encourage un fol espoir momentané, mais qui aussi vite s’envole en un jet
de fumée de déception. Et cette déception que la pluie insistante de dehors
n’arrive pas à dissoudre, mais qui plutôt la gonfle. Encore une fois, ces pas
me rappellent que je suis au début de rien et pour longtemps !
Le temps passe vite, trop vite (pas comme dans un gym d'exercices physiques !), nous pourrons, très bien réchauffés, passer au prochain exercice qui s'avérera malheureusement le dernier. Nous devrons produire un texte avec une intrigue qui se conclue avec un "punch". Question de faire baisser l'angoisse, nous avons droit au conseil fort avisé et que j'ai suivi, soit de ne pas chercher la chute avant de débuter le texte, mais plutôt de la trouver pendant la rédaction. "Entrer dans le tunnel et faire confiance que nous découvrirons la lumière devant, en marchant (ou en écrivant, évidemment !).
Donc, "à l'attaque" ! Premier moment, respirer pour trouver l'amorce, suivi par d'autres respirations pour déterminer l'angle d'approche. Et "bingo", je trouve ! Et sans savoir où cela me mènera, je me mets à écrire. Et juste au moment, la sonnerie annonçant la fin se fait entendre, je mets le point final à mon histoire, après avoir en cours "de chemin", vers la fin, trouver ma chute ! Et encore une fois les productions de tous s'avèrent intéressantes et réussies. Et voici, tout humblement, le résultat de mon exercice.
La seule question qui la hante, le reste étant une
certitude, devrait-elle aller au-devant de son destin pour affronter son passé
ou attendre ici ? Son horoscope, d’il y a une semaine était clair, son destin
se jouerait aujourd’hui et tout le monde le sait ou devrait le savoir, les
astres ne mentent jamais !
Et voilà déjà de se dire, "c'est déjà fini" et de pouvoir apprécier qu'il est possible de trouver ne soi, qui que nous soyons, ce qu'il faut pour que sur papier, nous puissions être fiers ! Toujours intéressant aussi de partager en bonne compagnie ces moments de création ! Merci Patricia et à la prochaine !
Cette conviction profonde et doctrinaire ne s'applique cependant pas lorsqu'elle concerne celle de ma plume, de la main qui la dirige et de mon imagination qui la guide. Au passage, ma plume pourra plutôt être un crayon à mine, mais jamais un clavier ! Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont ramené au Gym du Lab Littéraire en cette fin de matinée d'un dimanche fin avril , pour sa quatrième édition, invité par Patricia Rivas.
La formule est décontractée, gratuite, mais surtout agréable. Autour d'une table dans une salle du sous-sol du Resto Végo sur St-Denis, en cette journée de printemps hésitant, nous serons quatre prêts à "s'exercer". Nous aurons droit d'abord à un exercice de réchauffement, présenté par la guide fort démocratique (Patricia), illustré par un exemple. Pour cet exercice de réchauffement, nous disposerons de trente minutes. Nous devrons sur un même thème, rédiger de courts textes au style et au rythme différent, annoncés par un titre différent.
Voilà ma seule zone d'angoisse lorsque je me rend à ce Gym, pour "venir libérer ma plume" ! Sera-t-elle capable, une fois libérée, d'être domptée pour répondre à la demande ? C'est d'abord, un moment d'angoisse pour celui qui tient le crayon suivi de quelques respirations introspectives pour que le déclic se fasse et que le mouvement des gestes se traduise par des mots sur papier et répondre à la demande.
Une fois le temps écoulé, nous serons trois sur quatre à avoir produit une histoire en trois temps, l'autre en aura quatre ! Il s'en suit les délicieux moments de partage. Pour avoir une indication de ce qu'il est possible de créer, je vous propose ce que j'ai fait.
Thème : Ces pas qui résonnent
Titre : Début de journée
Ces pas qui résonnent gaiement dans le couloir sont
pour moi. Tout pour me faire oublier qu’ici c’est triste et que dehors
l’automne dégouline de toute sa morosité sans espoir. Des pas qui annoncent que
bientôt, les volets seront tirés et que le sourire ensoleillé de celle qui
vient réchauffera mon humeur maussade, tel un baume sur une vieille blessure
jamais guérie.
Thème : Ces pas qui résonnent
Titre : Fin de nuit
Ces pas qui résonnent, ce sont les miens, en fin de
mission. Ils se dirigent là, pour compléter une tâche déjà entamée, mais jamais
terminée. Dehors, rien ne m’attend, sinon cette pluie qui dissout tout espoir
de jours meilleurs. C’est ici, bien à l’abri, tel un cocon, que je peux me
dévouer tout en efforts et en sourire.
Thème : Ces pas qui résonnent
Titre : Début de rien
Le temps passe vite, trop vite (pas comme dans un gym d'exercices physiques !), nous pourrons, très bien réchauffés, passer au prochain exercice qui s'avérera malheureusement le dernier. Nous devrons produire un texte avec une intrigue qui se conclue avec un "punch". Question de faire baisser l'angoisse, nous avons droit au conseil fort avisé et que j'ai suivi, soit de ne pas chercher la chute avant de débuter le texte, mais plutôt de la trouver pendant la rédaction. "Entrer dans le tunnel et faire confiance que nous découvrirons la lumière devant, en marchant (ou en écrivant, évidemment !).
Donc, "à l'attaque" ! Premier moment, respirer pour trouver l'amorce, suivi par d'autres respirations pour déterminer l'angle d'approche. Et "bingo", je trouve ! Et sans savoir où cela me mènera, je me mets à écrire. Et juste au moment, la sonnerie annonçant la fin se fait entendre, je mets le point final à mon histoire, après avoir en cours "de chemin", vers la fin, trouver ma chute ! Et encore une fois les productions de tous s'avèrent intéressantes et réussies. Et voici, tout humblement, le résultat de mon exercice.
Ça sera pour aujourd’hui, voilà la seule certitude que
Dominique possède en ce début de journée. Les signes qu’elle avait observés
l’avait préparée, à la suite de la révélation, tel un ressort comprimé à son
maximum avant la détente.
Il y a eu cet inconnu qu’elle avait croisé chacun des
jours précédents, à la même intersection, sans panneau indicateur. Cet homme
avec un imper élimé, chapeau rabattu, qui lisait toujours la même revue, rendue
chiffonnée et qui tenait aussi une laisse, sans chien au bout.
Il y a eu aussi, toute la semaine, à la même heure
2h22 du matin, une sonnerie qui résonnait quelque part, trois fois avant de
devenir muette. Son téléphone, aussi, s’y était mis, en sonnant la nuit dernière
jusqu’à ce qu’elle réponde et qu'elle n'entende rien sinon un silence lourd,
annonciateur de la menace à venir.
Maintenant, tout autour, rien, pas même le son d’une
télé ou d’un vieux frigo qui peine à refroidir. Seul un silence gorgé de
menace, mûr pour éclater.