En ce jeudi, dernier jour de mai, mes pas ont été sollicités et mon attention aussi, avec "dans le viseur" du spectateur, trois arrêts, dont je parlerai ici des deux premiers. Un premier, donc, pour assister, à l'Espace culturel Georges-Émile Lapalme (de la Place des Arts) au dévoilement de la programmation en salle de la prochaine édition (16e) du Festival Quartiers Danses. Le deuxième arrêt, pour un programme double du offta au Wilder, qui s’avérera un programme simple. Les "choses" ne se sont pas passées comme prévues, mais, rien n'est perdu, tout peut être retrouvé, dirait le sage, qui n'est pas moi. Voici un court résumé de cette première partie de journée bien occupée.
Espace culture Georges-Émile Lapalme, il est 10h55 et autant sur la scène, sur les sièges que tout autour, il y a de l'activité. Café en main, gracieuseté des organisateurs de ce dévoilement de programmation (Festival Quartiers Danses), je prend place, tout attentif. À l'heure, pile-poil, Marc Béland et Rafik Hubert Sabbagh montent sur la scène et ils nous présenteront les oeuvres en salle (la Cinquième Salle de la Place des Arts) de la prochaine édition, en septembre prochain. http://quartiersdanses.com/
Auparavant, nous aurons droit à un rappel, par madame Louise Harel, des différentes missions de ce festival dont celles d'accompagner des jeunes interprètes et de démocratiser la danse contemporaine par différentes activités dont la médiation culturelle. Assez d'accord avec ce que je viens d'entendre avec encore en mémoire, un des courts métrages qui avait été présenté, lors de l'édition précédente à la Cinémathèque Québécoise, sur leur "Projet Danse Communautaire à l'organisme Rêvanous". Tellement émouvant et une éloquente illustration de comment il est possible de faire du bien, une personne à la fois.
Le temps passe et avant que l'espace de présentation devant l'espace culturel, ne se transforme en passage piétonnier, nous avons droit à la présentation de quatre extraits d'oeuvres dont un duo "électrique" de la chorégraphe Pauline Gervais en première partie. Concours de circonstances, juste au moment de ces présentations, un groupe de jeunes enfants d'une garderie passe et durant la majeure partie des présentations, ils resteront "scotchés" à ce qu'ils voient jusqu'à la fin. Une belle illustration d'une de leur mission qui d'ouvrir la danse à un "autre" public, ce qui sera aussi le cas lors des prestations publiques extérieures qui seront annoncées le 15 août prochain. À peine les derniers pas faits et la photo de groupe, comme pour Cendrillon, mais à midi et non minuit, la place se transforme, en un clin d'oeil, de "carosse"(scène) en citrouille (lieu de passage). Et moi, je l'utilise, ce lieu de passage, pour me rendre à ma prochaine destination, tout en me promettant de mettre à mon agenda quelques unes de leurs propositions.
Rendu à ma destination, l'Espace Vert du Wilder, je prévoyais y voir un programme double du offta, "moteur" et "Normal Desires". Mais au final, je ne verrai que la première oeuvre, question de pouvoir être présent, plusieurs pas plus loin, à la fin d'une résidence, tout juste après, dans mmon horaire trop serré. Pas trop grave, parce que "Normal Desires" qui suivra, sera présenté dans son entièreté durant la prochaine année en salle, m'apprenait ma voisine de salle, merci Fabienne !
Dans le corridor, la foule est nombreuse, surtout des gens du milieu, signe fort probable que les représentations en après-midi de cette édition du offta, permettent de joindre l'utile à l'agréable. À mon arrivée dans la salle, se retrouve déjà sur la scène, la créatrice et interprète, Enora Rivière est du côté avant droit, à quatre pattes, tête vers le sol. Au côté opposé, une paire de souliers attend sagement. Une fois que certains ou tous les spectateurs sur la liste d'attente ont trouvé un siège, les lumières s'abaissent et le titre de l'oeuvre projeté sur le mur arrière, disparaît.
Photo: Maxime Paré-Fortin, tirée du site Sors-tu ?.ca
Notre attente sera de courte durée et nous serons interpellés. Nous le serons par l'intermédiaire d'un texte qui s'adresse à nous, par jets ou défilant, le propos captive et amuse, avec des petits passages sonores, constitués de fou rire. L'attente du spectateur pour des mouvements physiques dans un spectacle de danse contemporaine est d'abord, "mis sur hold", pour être ensuite déjoué. Elle annonce déjà qu'à l'arrivée de la finale, elle ne sait pas comment elle y répondra. Pour peu que l'on "accepte de jouer son jeu", les propos présentés sur cet écran à l'arrière, pendant que elle est toujours immobile (vérifications régulièrement faites) nous gardent captifs. À la posture du spectateur, elle oppose celle de l'interprète, ses interrogations et petites manies, entre autres. Une oeuvre audacieuse qui se situe à la frontière des perspectives, dont celles du "toi et du moi" et "du vrai et du faux".
J'y ai vécu une expédition de près de trente minutes au "coeur" du sujet. Les questions qui me sont venues et qui pourraient venir de tout autre spectateur et de vous, peut-être aussi, sont les suivantes ? Cette femme effectuera-t-elle des mouvements et les souliers accompagneront-ils ces éventuels pas ? Désolé !!! Pas question que j'y réponde ici, j'en ai déjà trop dit, parce, cette oeuvre mériterait bien d'être représentée dans les prochains mois et qu'on la découvre sans "`priori". Diffuseurs, soyez avertis et osez. Pour ma part, grâce à l'équipe du festival ,je mettrai la main, plus tard, un exemplaire de son livre "ob.scène, récit fictif d’une vie de danseur" qui est en amont de cette oeuvre et qui pour moi sera en aval.
Je quitte à l'entracte, sur la pointe des pieds, l'endroit pour me diriger à pied vers ma prochaine destination. Profitant de l'occasion, je fais un court arrêt au Q.G. du F.T.A. pour tenter de me procurer une de leurs affiches qui, dès que je l'ai vue, m'a conquis. Celle qui montre "sur un tableau, inscrit à la "craie", l'inscription "F = ta2". Le vieux prof de science a craqué et, grâce à aux personnels du Festival, j'ai pu mettre la main sur une affiche et j'ai poursuivi mon chemin le sourire aux lèvres. Direction nord-est pour la suite et fin de ma journée "danse". À suivre, donc !
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