Ainsi donc pour ce programme double Tangente nous proposait deux œuvres fort différentes, mais qui chacune à sa façon ne laissait pas le spectateur que je suis, indifférent, comme tout le public autour, et cela sur deux registres fort différents !
D'abord sur un ton, "toi, tu m'a fait un grand effet et tu es tatoué dans mon imaginaire", Marie Mougeolle, accompagnée sur scène par son frère, Mathieu, nous propose "Quand je serai grande, je serai (guitariste de) Michael Jackson.". Rarement pour moi, des parenthèses dans un titre ne m'ont semblé si bien appropriées. Parce qu'elles sont tout simplement, le signe d'une distanciation, d'une fracture dans la vie de quelqu'un ou plus précisément de "quelqu'une" ! Effet rehaussé par les deux temps de l'oeuvre.
Dès son arrivée sur scène, "Black or white", l'esthétique du tableau et la beauté des gestes captent mon attention. L'interprète est toute investie et nous entraîne dans sa confession chorégraphique. Lorsqu'on est jeune, les personnages se déifient, et comme jeune femme fascinée par le mouvement et ayant comme aspiration d'en faire l'objet d'une carrière, Michael Jackson et son "moonwalk" devient une idole. Mais la vie réserve son lot de surprises et de déceptions et la jeune femme perd ses illusions, comme un papillon qui sort de son cocon pour affronter la réalité
Marie Mougeolle par Josée Lecompte tirée du site de Tangente
Et c'est exactement ce que j'ai pu voir durant ces moments forts colorées de gestes fort éloquents et surtout manifestement très personnels. La créatrice et chorégraphe m'a présenté comment elle a vécu son cheminement. Et moi, de mon siège, je l'ai ressenti. Elle m'en a témoigné et je suis certain qu'aucune parole n'aurait pu me le transmettre avec la même éloquence. À cette époque durant laquelle plusieurs héros sont déboulonnés de leur pied d'estale, il est quand même rassurant que ceux et celles qu'ils ont inspiré.es ont, néanmoins, trouvé leur chemin et leur inspiration. Et pour cela, merci Marie Mougeolle de ce bel exemple!
Sur des applaudissements nourris fort bien mérités, les artistes quittent la scène et nous, spectateurs, peu après, prenons congé de notre siège pour l'entracte.
À notre retour, la scène toute dépouillée de la première oeuvre, laisse place à une scène avec ici et là des objets et des personnages aussi. Tout en observation et en attente pour "Dousse nuit, holey night" d'Audrée Lewka et les Lewski. Je dois l'avouer, j'ai été décontenancé dès le premier tableau. Et pourtant, si je m'étais mieux informé, j'aurais su que de la chorégraphe Audrée Lewka, j'avais déjà vu, il y a un peu plus d'un an aux Danses Buissonnières "Poneyboyz", pour laquelle, j'avais écrit " une oeuvre désarçonnante, forte de son ironie", et "Une pièce "féminine" qui saisit fort bien (selon moi), l'âme masculine avec son côté équin et du "poor lonesome one cowboy !" sauf que que son nom était différent, soit Audrée Juteau ! Soit attentif, cher spectateur !!!
C'est donc dans une célébration déjantée, d'après célébration que nous sommes conviés. Comme si nous étions sous l'effet de certaines substances, les objets prennent vie grâce à Guillaume Danielewski, David Emmanuel Jauniaux, Victor Naudet, Olivier Landry-Gagnon sur scène et Audrée Lewka au commande en bordure de la scène, dans une série de tableaux qui pourront produire différents effets entre le rire et "qu'est ce que c'est ça !" Pour ma part, j'ai navigué entre ces deux pôles tout en étant fasciné par l'utilisation des accessoires. Est-il possible de revisiter des "lieux communs" pour en présenter un aspect fort différent et un peu éloigné des "Toy Story" ? En cette soirée, il est possible de dire oui !
Donc au final un programme double différent qui ne laisse pas indifférent !
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