samedi 4 mai 2024

Sur mes pas à la rencontre de l'ensemble vocal Bémol 9 pour souligner son quarantième anniversaire !

 C'en est devenu une habitude, sinon une dépendance fort agréable, depuis de nombreuses années, celle d'assister à un concert de l'ensemble vocal Bémol 9, dirigé par Vincent Morel ! Et cette fois, l'occasion était doublement bonne. D'abord, souligner le quarantième anniversaire, oui oui !!! et aussi la sortie de leur plus récent album, "Hiatus" ! Voilà pourquoi, mes pas en très bonne compagnie se dirigent jusqu'au Théâtre Plaza en ce vendredi soir. Notre arrivée hâtive nous permet de trouver "nos" places de choix en attente du début de la soirée pendant que la salle se fait toute remplie.

                                                 Couverture du dernier opus de Bémol 9

Le moment venu, nous arrive sur scène les dix-sept membres de l'ensemble et les trois musiciens complices. Le tout débute sans préambule par une chanson du groupe, suivi par un accueil plus formel par Vincent Morel.  Nous aurons droit aussi à un retour en arrière dans le temps et qui ne peux s'empêcher d'être émotif ! On le serait à moins ! Je ne rentrerai pas dans les détails de cette soirée riche en chansons qui m'ont ramené dans ma jeunesse avec des relectures de big bands et aussi des compositions de Santana, Pat Metheny sans oublier des oeuvres d'ici dont celle de Jean-Pierre Ferland  avec les paroles "God is an american", nostalgique et aussi de Boule Noire (Georges Thurston) et son "Aimer d'amour" !

La soirée en deux temps, nous réserve aussi des moments de participation durant lesquels les gens embarquent et que le chant et les mouvements aussi se propagent dans la salle. L'ensemble ayant "à son bord" un prof d'histoire à la retraite, nous aurons aussi droit à un quiz 1984 (année de création de l'ensemble, je vous rappelle !) dont les questions portent sur cette année et qui trouveront bonne réponse à chaque coup, mais pas par moi !

De cet ensemble vocal francophone unique en Amérique, comment de ne pas en être fier ! Si je voulais décrire la façon dont Vincent Morel procède, je la comparerais à un artisan qui travaille le verre. Prenant une chanson, un classique de préférence, il le modèle à sa façon, en le déformant, l'étirant, lui donnant des formes et des couleur surprenantes, particulières, mais surtout fort belles ! Et en plus pour cela, il permet à tour de rôle, à chacun.e des membres de son ensemble de se mettre en évidence !

Mais la soirée doit se terminer, et après un rappel, et nous sommes ramenés, ici et maintenant nous permettant de retourner à la maison, avec en poche un petit cadeau ! Mais aussi avec une promesse toute personnelle, celle de me procurer la version en ligne de leur dernier album.

jeudi 2 mai 2024

Sur mes pas chez Danse Danse: Un programme triple pour finir tout autant en beauté qu'en force leur saison 23-24 !

Malgré le caractère incertain et frisquet de Mère Nature, voici venu les jours des dernières propositions de la saison régulière des différents diffuseurs ! C'est donc pour découvrir le programme triple de Gauthier Danse que mes pas me portent jusqu'au Théâtre Maisonneuve. Le hall d'abord et la salle ensuite seront bien pourvus de spectatrices et spectateurs pour cette soirée de première. C'est de "mon" siège en première rangée que j'attends le début. Au programme donc, "LE CHANT DU CYGNE: LE LAC" de Marie Chouinard, suivi du mot d'Éric Gauthier, ensuite "SWAN CAKE" d'Hofesh Schechter et pour terminer avec en préambule une "entracte", "Minus 16" d'Ohad Naharin.

                                                         Tirée du site de Danse Danse

Pause

Si une soirée avec un tel programme peut s'avérer longue compte tenu des temps morts (lire ici entractes !), cette fois, compte tenu de la formule toute aussi intéressante qu'astucieuse est pour moi, une réussite totale, mais surtout un exemple à suivre pour les autres soirées avec ce genre de programme.

Fin de la pause

Ainsi donc débute la proposition de Marie Chouinard avec l'arrivée graduelle des "cygnes". Dans ce qui suivra, moi, j'y vois un Lac des cygnes "sur l'acide" ! Lire ici hallucinant ! Mais à cette première partie, il s'en suit une autre toute en affirmation (dont le propos m'échappe puisque énoncé dans une langue que je ne comprend pas avec une traduction inscrite sur l'écran arrière cachée par les interprètes ! Malgré tout, si je ne comprends pas, je ressens le sens du propos ! Et le tout se termine d'une façon fort poétique, signé Marie Chouinard !

Durant la pause qui s'en suit, se présente à nous, Éric Gauthier qui nous parle de lui, de son parcours d'ici à Montréal jusqu'au Theaterhaus Stuttgart et de sa compagnie. Fascinant, même si c'est la deuxième fois que je la découvre ! L'entracte s'avère donc fort court et nous sommes rapidement amenés à la deuxième version du Lac des Cygnes, cette fois par Hofesh Schechter. Dans cette version "West Side Story" (de ma perspective), les relations s'établissent et se défont. Comme quoi "Le lac des cygnes", "allégorie" de temps toujours actuels recèlent des interactions humaines captivantes. 

Une fois les applaudissements envolés, arrive le temps de la longue entracte qui pour le spectateur à l'affût ne sera pas si longue. Parce que sur scène apparait un des interprètes, tout de noir et blanc vêtu, qui exécutera un solo improvisé, qui fait en sorte que la notion de temps n'existe plus. Je suis fasciné par son agilité que même dans mes rêves je ne m'aurais pas souhaité ! Et puis dans une transition fort bien faite, nous sommes amenés à la dernière partie de la soirée, celle de "Minus 16" d'Ohad Naharin. Il y aura ce premier tableau que je revoyais pour une troisième fois et que pour une troisième fois, j'ai tout autant apprécié. Une belle illustration de ce premier geste et de ses répercussions tout au loin ! Il s'en suit une suite de tableaux fort différents, mais aussi surprenants, mais aussi et surtout fort sympathiques. Jusqu'à la conclusion de cette partie et de cette soirée, le plaisir est grand et les applaudissements nourris à la fin montrent que que ne suis pas le seul à avoir apprécié cette dernière soirée chez Danse Danse de la saison actuelle ! 

Merci pour vos prestations, Bruna Andrade, Andrew Cummings, Anneleen Dedroog, Karlijn Dedroog, Barbara Melo Freire, Shai Ottolenghi, Luca Pannacci, Garazi Perez Oloriz, Rina Pinsky, Arnau Redorta Ortiz, Izabela Szylinska, Sidney Elizabeth Turtschi, Locke Egidio Venturato, Giovanni Visone, Shawn Wu et Shori Yamamoto ! 

Sur mes pas chez Duceppe: Pour obtenir un traitement "Royal" !

 Peut-on amalgamer les gestes aux paroles pour produire une proposition choc qui percute? En cette soirée de la dernière journée d'avril, après avoir assisté à la présentation de "Royal", je peux répondre dans hésitation, oui ! Mais débutons par le début, avec mes pas qui se rendent jusqu'à "mon" siège en première rangée du théâtre Duceppe. Une fois en place, la salle se fait comble et arrive le moment de débuter et le tout se fait frontalement. Devant nous apparaissent les "belligérant.es" (Xavier Bergeron, Romy Bouchard, Florence Deschênes, Irdens Exantus, Parfaite Moussouanga, Vincent Paquette, Jérémie St-Cyr, Pierre-Alexis St-Georges, Valérie Tellos et Aline Winant) dans ce qui suivra ! 

                                                Affiche de la pièce tirée du site de Duceppe

Ainsi donc, nous sommes entraînés à leur suite, dans leur course pour obtenir une place dans "le" cabinet conseil pour obtenir "le" stage, saint Graal, de réussite tout en $$$$ . Ces nouveaux arrivant.es à la Faculté de droit, de différentes provenances (collèges privés et huppés de Montréal ainsi que des collèges de région)  et avec des perspectives professionnelles différentes aussi, idéalistes ou pragmatiques, nous apprenons d'abord à les connaître. 

Par la suite, dans ce que je découvre devant moi, ne me surprendra pas vraiment ! Mon passé d'enseignant m'a amené à être témoin de stratégies douteuses pour faire trébucher un.e collègue de classe pour obtenir une meilleure côte R afin d'augmenter les chances être l'heureux ou l'heureuse élu.e. 

Il en reste que si le propos m'est clair, c'est le rendu, lui, qui m'a particulièrement plu ! Autant dans la mise en scène de Virginie Brunelle et Jean-Simon Traversy avec les moments chorégraphiques fort riches (de Virginie Brunelle) m'ont permis de bien ressentir les enjeux humains tout au long de cette course au stage dans "le" bureau ! C'est avec grand plaisir que j'ai revu des mouvements caractéristiques de la chorégraphe, parfaitement bien intégrés à la proposition théâtrale. 

Au final, une proposition qui frappe fort et juste, campée dans un terreau "local" fort fertile, portée par une distribution "toute jeune", mais prometteuse ! Et cela j'ai beaucoup apprécié !

dimanche 28 avril 2024

Sur mes pas à une soirée "Boomerang" à l'École de danse contemporaine, encore bien réussie !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder, je n'en n'étais pas à une première fois à une soirée "Boomerang" de l'École de danse contemporaine et, chaque fois, j'étais bien curieux de découvrir ce que cette soirée me présenterait. De ces finissant.es dont j'avais découvert les pas sur les "partitions" chorégraphiques de d'autres tout au long de leurs études, pour cette soirée, leurs pas créés et interprétés étaient les leurs. 

Pause

Mais qu'est ce qu'une soirée "Boomerang", vous vous demandez peut-être ? Et bien, la réponse est simple et disponible sur le site de cette école. "Boomerang – danses partagées se veut un événement chaleureux et rassembleur qui encourage la créativité, le talent et le savoir-faire des artistes en danse contemporaine. Il vise à nourrir la démarche artistique du chorégraphe et agit comme tremplin professionnel pour les diplômé.es de l’École de danse contemporaine de Montréal."

Fin de la pause

                                            Crédit Maxime Côté, tirée du site de l'EDCM

Et de ces soirées, j'en suis toujours revenu fort satisfait et avec, en note dans mon calepin, des noms et des propositions qui avaient de l'avenir sur nos scènes et que j'espérais revoir. Et les trois propositions de cette soirée n'ont pas fait exception. Au programme,  d'abord, "Échos" de et avec Laura Brisson (mentore Bettina Szabo), suivi de "Mercure rétrograde" de Clémence Dinard avec Benjamin Harvey, Nûr Khatir et Carlos Mendoza (mentor.e Nicholas Bellefleur) et "Entre mes yeux et ma tête" de et avec Meggie Cloutier-Hamel (mentore Léa Noblet Di Ziranaldi)  

Mais commençons par le début, celle de mon arrivée dans une salle commune de cette école avec autour de moi, plein de monde, plein d'actions et des retrouvailles aussi. Le moment venu, nous sommes invité.es à entrer et à prendre place. Je trouve "mon" siège en première rangée et une fois le tout prêt à débuter, les membres du comité (Maéva Cochin, Mara Dupas, Nils Levazeux et  Emile De Vasconcelos-Taillefer) font les présentations d'usage. 

Et juste après, débute la présentation de "Échos". Dans l'espace devant moi, à l'opposé l'une de l'autre deux toiles métalliques. C'est de l'une d'elle que le parcours débute, parcours qui a tout d'un envol riche en circonvolutions. En si peu de temps (une dizaine de minutes), Laura Brisson m'entraîne à sa suite, captif, jusqu'à son arrivée dans un cocon ! Une proposition fort poétique qui me laisse toute la place pour y trouver mon narratif !

Il s'en suit tout de suite après, "Mercure rétrograde". Devant, arrivent les trois interprètes, qui de dos débutent ! Parfois synchronisés, d'autre fois non, ces corps de dos, évoluent ! Émerge en moi, une question ! Se retourneront ils ? Et peu à peu la réponse positive à cette se présente. Dans ce qui suivra, ce qui me plaît particulièrement, est l'utilisation de leurs regards, sans oublier leurs mouvements de face qui ondulent. 

Enfin, après un court entracte, nous revenons en salle pour découvrir "Entre mes yeux et ma tête". Rapidement, nous sommes amenés dans un univers très personnel (celui d'une personne insomniaque, comme nous l'apprendrons dans la discussion qui a suivi !). Je ressens très bien cet entre-deux tout aussi inconfortable que créatif. Ces lumières comme ces pensées qui s'allument lorsqu'on tente de s'endormir. Il y a dans ce que je découvre devant moi, des aspects fort personnels ! Et le propos est fort bien présenté et dans la vie comme dans ce que je vois, tout est question de perspective !

Il s'en suit une période d'échanges avec les artistes, période qui nous permet de mieux comprendre les prémisses de leurs créations et qui me permet aussi de leur indiquer que je souhaite que des versions plus élaborées  soient présentées dans des lieux de diffusion pour un plus grand public. Parce que dans ce que j'ai découvert, il y a tout pour ce faire !

vendredi 26 avril 2024

Sur mes pas à une fin de résidence pour découvrir un alliage des arts fort bien réussi !

Il y a quelques jours, j'ai reçu une invitation à assister à une sortie de résidence dans une Maison de la culture. Elle me vient de Chloe Hart que j'avais déjà eu la chance de voir et apprécier sur scène, lors de la soirée des finissant.es de l'EDCM (en 2017) et aussi comme chorégraphe avec  "Summer Swish" dans deux lieux extérieurs différents (en 2021, époque pandémique).  Impossible de dire non pour le spectateur que je suis, par conséquent, c'est par un oui fort enthousiaste que j'ai répondu. 

Voilà donc pourquoi, en ce vendredi après-midi, mes pas m'amènent jusqu'à la Salle de diffusion de Parc-Extension tout à l'ouest de mon arrondissement pour assister à sa sortie de résidence. Ainsi donc, je découvrirai le résultat du travail d'une semaine dans ce lieu. La genèse de cette oeuvre est fort prometteuse et je vous la partage.  "Initiée par la rencontre entre Chloe Hart et Julien Oberson, une danseuse-musicienne et un musicien-danseur, ASTÉRISME est une œuvre intime dans laquelle deux êtres partagent un environnement spatial et sonore."

Tirée du profil FB de Julien Oberson

À mon arrivée, je suis bien accueilli et j'entre dans la salle. Un choix de places s'offre à moi, et je suis invité à me mettre tout proche de l'espace de prestation (invitation dans mon cas, pas nécessaire !). Une fois en place, je découvre juste à côté de moi un siège vide avec une partition devant. Et aussi à l'avant, un plancher de bois et une scène plongée dans l'obscurité ! Intrigant, tout cela !

Le moment venu, les paroles d'usage se font et dans la noirceur émerge l'arrivée les deux interprètes. Rapidement, je suis captivé par leur début de relation, celle de celui qui joue du violon et de celle qui évolue près de lui. Entre celle qui danse et celui qui joue, les frontières, rapidement, s'effacent. De ces deux êtres humains qui évoluent à côté et devant moi, j'y découvre des parcours de vie qui se rejoignent et s'amalgament ! Le partage de leur art respectif, violon et danse, est tout aussi surprenant que captivant.

Il y aura bien de ces moments qui de ma perspective sont périlleux (pas question d'en dire plus !), mais le tout semble et est sous contrôle ! De celui et de celle qui ont eu un parcours commun de vie avec une connexion réelle, le destin les amène, néanmoins, à des opposés, voilà la conclusion de cette présentation. Comme quoi la vie, peut s'avérer cruelle ! Il en reste que tout au long, j'accepte cette définition d'un astérisme :soit "une figure remarquable dessinée par des étoiles particulièrement brillantes" ! Et cette figure a été fort remarquable !

Une fois la présentation terminée, vient la période d'échanges dirigée fort habilement par Lucy Fandel qui nous permet de partager nos impressions. Certaines confortant les deux artisan.es, d'autres leur faisant prendre conscience d'éléments, champ gauche, de leur création en cours.

De ce que j'ai compris, cette proposition venant de leur rencontre "organisée" a tout ce qu'il faut pour aller à une prochaine fois ! Et moi, j'y serai, parole de spectateur !

mercredi 24 avril 2024

Sur mes pas en danse: Pour plonger dans l'univers viscéral de "Transes" d'Isabelle Van Grimde !

 C'est jusqu'à la porte de l'Espace Bleu que mes pas m'ont amené pour découvrir "Transes" d'Isabelle Van Grimde. De cette créatrice, je découvre les créations avec toujours autant de plaisir, depuis plus de huit ans. Je me souviens de "Symphonie 5.1", présenté par l'Agora de la danse, sur Cherrier et aussi de la possibilité de découvrir après la présentation l'effet d'être sur scène "pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.", que j'écrivais à l'époque. 

                                   Crédit: Marilene Olivier tirée du site de l'Agora de la danse

Cette fois, pour "Transes" une interprète sur scène (Emmanuelle Martin que j'avais vu sur scène récemment dans la Symphonie de coeurs" de Rhodnie Désir) et un compositeur musicien en retrait (Thom Gossage). Une fois la porte ouverte, je me dirige dans le lieu et je choisi mon siège, première rangée, d'un des trois côtés de l'espace scénique. Le temps que la salle se gorge de monde, je peux prendre le temps de découvrir le lieu qui a pour moi toutes les allures d'un monde post apocalyptique (le programme, lui indique plutôt "un univers organique envoûtant, ... dans un futur post-technologique où la nature est presque entièrement détruite."). De toute façon, l'un comme l'autre, je ressens une désolation avec projeté sur le mur arrière, l'image d'un arbre mort ou d'une silhouette humaine selon la perspective présentée. Et puis tout à coup arrive discrètement, une espèce animale robotique qui inspecte les lieux, surveillant ou recherchant, je ne saurais dire, mais me saluant presque ! Son passage dans le lieu fait, le calme revient et mon attention passe en mode en alerte.

Et puis émergeant de la "terre", nous apparait en soubresauts cette forme humaine qui une fois sur pied, frénétiquement prend possession du lieu, mais aussi de mon attention. Dans ce qui suivra, en trois temps, elle explore, se repose et se remet en marche, tout en se transformant en s'induisant d'un liquide. Même lors des quelques moments où elle se retrouve, cachée de moi, derrière un des arbres morts, je ne peux qu'être fasciné. Il y a dans ses gestes (superbement accompagnés par la musique), une énergie interne qui rayonne et qui percute. 

De son arrivée dans ce monde, de son passage et de son départ dans l'obscurité de son destin, je ne vois rien de rationnel ou si peu, seulement, sinon surtout du viscéral d'un être en marche, et cela je l'apprécie ! Pour y arriver, Emmanuelle Martin par sa performance dans les vestiges d'un monde nous le transmet bien !

samedi 20 avril 2024

Sur mes pas au théâtre, pour être inclus dans l'intimité de quatre femmes avec "S'enjailler" !

 C'est en bonne compagnie que mes pas se dirigent jusqu'au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui pour aller à la rencontre de "S'enjailler". Si comme moi, ce verbe vous intrigue, voici que l'on peut trouver sur le web pour vous éclairer. Donc s'enjailler est un mot nouchi, altération de l’anglais to enjoy, qui signifie s’amuser.

Pause

Et Robert mot, "nouchi" tu écris, ça veut dire quoi ? Bon OK, Le nouchi est un argot né en Côte d'Ivoire mélangeant le français et des langues africaines. Continuons donc !

Fin de la pause

Une fois la porte ouverte, nous nous rendons tout en haut de l'escalier pour prendre place à nos sièges en première rangée de la salle tout intime Jean-Claude-Germain. Devant, l'espace scénique est vide sauf les trois éléments décoratifs tout de macramé constitués qui délimite l'arrière. Le moment venu, les paroles d'usage nous accueillent, juste avant l'arrivée graduelle des quatre interprètes, Naïla Louidort, Carla Mezquita Honhon, Malube Uhindu-Gingala et Stephie Mazunya. Cette dernière est aussi celle qui a écrit cette pièce. 

                          Crédit Valérie Remise tirée du site du Centre du Théâtre d'Aujourd'hui

Rapidement, nous sommes inclus dans leur appartement et leurs intimités qu'elles partagent, réalité d'autant plus vrai de mon siège en première rangée ! Et dans cet appartement, nous faisons connaissance avec ces quatre jeunes femmes toutes différentes. Dans leur langage fort coloré, nous découvrons leurs intimités, sans pudeur. De ces douleurs au ventre, de cette commande Amazon qui dévoile trop, de ce prétendant qui tarde à répondre, nous sommes dans leur salon qui selon les moments prend différentes formes pour bien appuyer leurs propos. Il arrive même que le regard que je capte me semble être destiné, juste à moi !

 Au final, ce qui m'a plu particulièrement, est le respect et la solidarité de ces quatre femmes malgré leurs différences, leurs moments difficiles et aussi leur complicité malgré des grains de sable dans l'engrenage de leurs amitiés ! Le tout se termine de façon fort poétique suivi des applaudissements fort bien mérités.

Au final, avec sa première pièce, Stephie Mazunya (que j'avais vu et apprécié sur scène précédemment), réussit avec brio à nous ouvrir une perspective sur une réalité différente de bon nombre d'entre nous ! Avec "S'enjailler", si c'est vrai que l'on peut s'amuser, il est surtout vrai aussi que nous plongeons dans un univers riche de ses personnalités pour en ressortir enrichi !