jeudi 29 septembre 2022

Sur mes pas en danse: Se laisser porter par "Dérives" de Lucie Grégoire dans l'Espace Bleu de l'Agora de la Danse !

 Pour cette soirée "danse", je franchis les portes du Wilder et je me dirige vers le deuxième étage au Café-bar. Arrivé assez tôt, le petit nombre de personnes ne me surprends pas. Il en reste que le temps passe et que l'endroit reste assez dégarni de spectateurs. Et puis arrive, le rappel d'une personne de l'Agora (merci Kali !) qui me demande de me diriger jusqu'au sous-sol du même endroit à l'Espace Bleu pour la présentation. Et là il y avait du monde. Ce qui me fait réaliser les avantages des sorties culturelles avec une place assignée, mais aussi de bien regarder mon billet ! Les portes s'ouvrent, la salle se remplit complètement ou presque, le siège à côté de moi restant vide ????? 

Et puis, me laissant à cette constatation, les lumières s'éteignent et mon attention se porte sur ce grand espace noir devant moi pour voir cette femme émerger de l'ombre avec ses mouvements de bras. Peu à peu, elle prend possession de mon attention et entreprend son parcours. Une réflexion émerge en moi face à ce que je découvre en ce début de présentation, il en est de la vie comme des circonvolutions de ses bras. Et avec ses bras toujours fort actifs, cette femme me présente un itinéraire de vie, décliné en différentes et changmeent de directions. Et puis arrive le moment où pour moi, ce corps se métamorphose en une âme pour reprendre son chemin. 

                                  Crédit Angelo Barsetti, tirée du site de l'Agora de la Danse

Avec "Dérives", Lucie Grégoire réussit encore une fois à me conter une histoire, la sienne peut-être (?) fort humaine qui a tout du parcours de vie. 

Pause

Voilà un thème récurrent de ses propositions que j'ai vues, depuis "Ciel et cendres" en mai 2014 toujours l'Agora de la danse et plus récemment, cet été, au Parc Laurier avec "Vers l'autre". 

Fin de la pause

Impossible de ne pas mentionner la contribution musicale de Hildur Guðnadóttir et des éclairages d'Alain Lortie qui enrobent et qui rehaussent ce que je découvre devant moi ! Au final, une autre belle rencontre, empreinte d'humanité et d'intimité avec une femme qui a toujours de quoi me raconter. 


mardi 27 septembre 2022

Sur mes pas au théâtre en formule 5 à 7 chez Duceppe: Une rencontre toute immersive avec "Le cas Nicolas Rioux" !

 "Le cas Nicolas Rioux", je l'avais découvert une première fois via mon petit écran en pleine pandémie (fin janvier 2021) et j'avais conclue mon texte avec la phrase suivante, "Vous qui voulez connaître cette histoire, pas question ici d'en dire plus, désolé ! Mais restez à l'affût, "Le cas Nicolas Rioux" prendra l'affiche et comme moi, vous devriez y être !". Et comme je l'avais écrit, j'y suis allé, mais encore cette fois, je serai discret sur l'histoire.

C'est donc en pleine heure de pointe (17h00) que mes pas m'amènent jusqu'à l'entrée du Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts, de la salle ensuite pour descendre les escaliers jusqu'à un petit bar pour obtenir une bière, un verre et un conseil de ne pas la verser en chemin (et faire un petit poucet de moi-même !) et poursuivre mon chemin par la droite jusqu'à une petite salle avec des chaises et aussi une table avec des petits sandwichs et du café. 

Pause

C'était la deuxième fois en quelques semaines que j'assistais à une proposition de la gang de La Fratrie durant laquelle, il y avait de quoi boire et manger ! La première fois était à la soirée Nice Try à l'Usine C. Jamais deux sans trois ?

Fin de la pause

Une fois assis, devant moi, il y a une table avec différents accessoires dont une vieille dactylo et un lecteur de cassette qui diffuse une musique d'une autre époque (de ma perspective) et trois chaises. Le temps passe et puis arrive cet homme qui semble "régner" sur la place (et qui s'avérera être le maire ), une femme et aussi un autre homme qui nous fait une demande.

Si le moment de commencer (selon ma montre !) n'est pas arrivé, il semble que oui, c'est bel et bien parti !

                                         Crédit: Danny Taillon tirée du site de La Fratrie

Nous serons donc les participant.es d'une séance extraordinaire du conseil de ville de Sainte-Victoire-de-l'Espérance qui statuera sur le cas Nicolas Rioux !

Avec certains personnages qui proviennent des mêmes sièges que nous, nous sommes en pleine immersion de cette histoire qui nous est distillée petit à petit. Les performances solides et crédibles des différent.es comédienn.nes, Manon Lussier, Joëlle Paré-Beaulieu, Christophe Payeur, David Strasbourg, Alex Trahan et François Trudel, nous permettent de se sentir partie prenante de ce qui se passe en cette soirée durant laquelle les "vents" sont forts et changeants !

Au final, encore une fois , j'ai bien apprécié cette proposition intéressante présentée sous une forme différente qui a bien mérité les chauds applaudissements de la fin !

lundi 26 septembre 2022

Sur mes pas en danse: Une proposition qui me présente un épanouissement à la sortie du cocon.

 Lorsque j'ai pris connaissance de la première proposition de cette année de Danse-Cité, des souvenirs sont remontés en moi. Parce que ""aWokening" de Winnie Ho, je l'avais vu sur mon petit écran, il y a quelques mois, (janvier 2021) et la découverte de cette proposition a laissé des traces en moi. Pour les intéressé.es voici le lien de cette rencontre (virtuelle). https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2021/01/sur-mes-pas-virtuels-en-danse-la.html

Si j'aime bien revoir les propositions comme j'indiquait à celle qui m'a accueilli à mon entrée dans l'Agora du Coeur des Sciences de l'UQAM, je suis informé que la proposition "a fait du chemin" et serait différente. Et ce fût effectivement le cas. Lors de la première fois, j'avais découvert une femme qui part et qui chemine. Cette fois, elle semble avoir pris pied dans un lieu, comme me le confirme la lecture ultérieure de la description de l'oeuvre, soit "comment réussir à se connecter à ses racines une fois installée sur une nouvelle terre? "avec les cordes à linge fort bien garnies. Mais même installée dans un lieu avec son wok, coquille protectrice de ma perspective et symbole fort d'une installation, elle semble toujours en cheminement. Elle a beau tenter adopter plusieurs postures sa quête semble toujours inassouvie. 

                                            Crédit David Wong tirée du site de Danse-Cité.

Au début, j'ai cherché le sens, mais assez rapidement sa quête m'apparaît de plus en plus clairement. Tout au long, je suis captivé par ses déplacements et ses métamorphoses. À la toute fin, je suis tenté de penser que malgré tous ses efforts, sa quête sera sans fin ! Et qui , je l'espère, cette proposition aura une autre suite.

vendredi 23 septembre 2022

Sur mes pas en danse: Quand "Hâltérité" illustre des aspects sombres de notre monde pour permettre la réflexion !

 Mes pas m'amenaient en ce mercredi soir de septembre, dernier jour complet de l'été, à la première soirée de la première proposition de l'Agora de la danse pour cette année. C'était donc soirée de double première avec au programme "Hâltérité" de Zab Maboungou (Compagnie danse Nyata Nyata). Cette proposition, comme celle présentée, il y a quelques mois ("Cabaret noir" de Mélanie Demers), donnait tout son sens, à mes yeux, au mot, "agora". En cette soirée, je serai témoin d'une prise de parole et de position dans ce lieu qui a tout les allures d'une place publique, d'un agora, qui a, pour l'occasion, regroupé une diversité de personnes, autant pour les "performers" que pour les spectateurs. 

À mon entrée en salle, on me remet une carte sur lequel, on retrouve un plan des lieux et des différents endroits avec des noms tel que "Parc des Dignitaires" dont je découvrirai le sens un peu plus tard et au verso, les crédits de l'oeuvre.  Ainsi donc, c'est par des échanges présentés, sur grand écran ou en direct que nous pourrons entre autre réfléchir sur le sens de la couleur, celle de la peau. Et puis arrive le moment de l'inversion des rôles, ceux ou celles " tout blancs ou blanches" (!) qui nous sont amenés et qui sont livrés à notre regard. Si le sens de ce tableau m'échappe au début, vite leurs expressions neutres et de leurs gestes mécaniques, me ramènent dans le droit chemin. Et lorsque de la foule, émergent d'autres personnages, cela illustre fort bien l'inversion de perspective.

                                   Crédit: Marie-France Coallier tirée du site du Devoir
Pause

Au même moment, j'ai un flash puissant sur une proposition cinématographique, "Vénus Noire"  d'Abdellatif Kechiche qui illustrait un épisode fort peu glorieux du voyeurisme et exhibisioniste occidental "blanc".

Fin de la pause

Donc dans cette salle, je me sens convié à prendre conscience sur une réalité (celle du racisme) qui provient de bien loin dans l'histoire du monde et qui est encore présente aujourd'hui. Si sur le fond de la proposition, je n'ai que des points positifs, sur la forme cependant, j'ai quelques réserves. Dans ce lieu sans siège (ou presque), avec des sites de présentations qui changeaient de place, le déambulatoire dans ce parcours pouvait faire en sorte que je sois loin du lieu de présentation tout derrière en position debout qui pour moi, diminue ma concentration sur les propos surtout, fort riches et interpellants par ailleurs  et diminue ma perspective visuelle, moi habitué à la première rangée ! Il en reste que ce type de proposition demeure fort pertinente et toujours actuelle tout en permettant de reconnaître les racines historiques et ethnoculturelles du racisme.

mercredi 21 septembre 2022

Sur mes pas en danse: Un programme double de Tangente, fort riche en propos et en performances !

 Il y avait longtemps (une semaine, c'est bien long pour le spectateur que je suis !) que mes pas ne m'avaient porté vers un proposition chorégraphique. C'est donc fort heureux que je me rends jusqu'à la porte de l'Espace Vert, "un peu à l'avance !" pour découvrir le programme double présentant "Materia Prima" de Alejandro Sajgalik avec Jack Dexter et "D'une montagne sans sommet, (ponos II)" de et avec Lauranne Faubert-Guay.

Une fois sur mon siège en première rangée et les mots d'accueil énoncés, le tout débute de façon fort originale. Un homme part de son siège derrière moi, surprise (!) et se rend sur l'espace scénique au-dessus duquel des micros pendent. Et par ces micros, les sons de ses sifflements, de sa voix et de ses pas seront captés et métamorphosés pour être répercutés dans tout l'espace. Je suis particulièrement captivés par la réappropriation des sons de ses pas. De ce que je découvre de ce qu'il fait là, juste devant moi, j'y vois une question de posture ! Je découvre le parcours saccadé, mais libérateur d'un être humain nerveux, à la limite possédé (!), jusqu'à sa libération dans son état le plus simple. Comme pour la première fois avec ce chorégraphe (septembre 2018 à Danses Buissonnières), lorsqu'il nous avait proposé "Nimporte où hors du monde", j'ai ressenti l'existence difficile d'un être humain et sa résillence. Il en reste que je dois avouer que j'ai été surpris par l'importance de la trame musicale ou sonore, selon le chorégraphe, lors de l'échange après la présentation. Pour ma part, c'est la performance de Jack Dexter qui a surtout capté mon attention. Cependant si la trame sonore n'a pas attiré mon attention, c'est fort probablement parce qu'elle a réussi comme l'oxygène de l'air pour ma respiration à faire vivre l'oeuvre et porter le propos de façon fort efficace.

                                            Crédit Mariana Frandsen fournie par Tangente

Il s'en suit une pause, une sortie de salle et un retour dans la même salle pour d'abord découvrir, une grosse roche au milleu de l'espace scénique (une plus petite semblable sur mon siège !) et tout au fond, à droite, de la salle en haut d'une longue échelle appuyée sur le mur, une femme de dos, immobile. Une fois le tout prêt à débuter, cette femme (Lauranne Faubert-Guay) descend et entreprend une course sur place dans un rythme de plus en plus effréné. Intrigué au début, je me demande où cela m'amènera en cherchant le sens, jusqu'au moment où je me laisse aller et j'embarque dans sa quête ou sa course ! Arrive de courts moments où j'ai l'impression qu'elle nous appelle à l'aide et moi tenté de répondre à son appel!

Pause

Sensation pas nouvelle pour moi puisque lorsque j'avais assisté à sa proposition précédente "Ponos-à l'épreuve du poids" en octobre 2019, j'avais écrit "J'aurais bien aimé me lever et aller à sa rencontre pour la réconforter !".  

Fin de la pause

De ce rythme effréné, il sera maintenu durant la première partie (plus de la moitié) de l'oeuvre jusqu'au moment où nous sommes "amenés ailleurs" avec cette femme différente ! Et s'en suit son retour tout en haut qui je croyais concluait l'oeuvre, mais non ! Parce qu'elle redescend, mais pour reprendre le rythme de façon plus pausé. Ce qui me permet de comprendre qu'il est possible d'envisager se remettre dans la "parade de la vie" à un rythme humain, parce que la montagne n'a pas de sommet de toute façon! Impossible de rester indifférent face à cette performance hors norme et des sueurs fort visibles de cette femme !

                                           Crédit Mariana Frandsen fournie par Tangente

Au final, deux propositions différentes, mais qui ont pour moi, une coloration autobiographique (confirmée lors de la discussion d'après représentation), mais aussi et surtout qui sont pourvues d'une déclaration (un "statement"). De quoi faire réfléchir sur notre place ici-bas et du rythme effréné que l'on peut être tenté de prendre pour atteindre un objectif, au final, inateignable !


vendredi 16 septembre 2022

Sur mes pas en danse sur la "Passerelle 840": Pour bien finir l'été !

 Je reviens sur des pas faits il y a quelque temps au début du mois septembre qui m'ont amené au Festival d'été 2022 de la Passerelle 840. Question d'ôter toute ambiguïté, mère Nature en ce début de septembre, nous présentait des températures quasi caniculaires. C'est donc par une belle soirée de septembre que mes pas m'ont amené jusqu'à la rue Cherrier pour assister à deux propositions. D'abord, "Parenthèse" de Mélia Boivin et ses collaborateurs et collaboratrices et ensuite "Cytoplasme sympathique ou symphonique" de et avec Léa-Kenza Laurent et Camille Courchesne- Couturier.


Assez tôt avant le début, nous sommes plusieurs dans le Hall d'entrée de l'immeuble en attente. Je serai honnête, je me sens "bien vieux" parmi celles et ceux qui m'entourent, mais néanmoins fort confortable, soyez rassuré.es !

Une fois les mots de bienvenue faits du haut des marches, nous sommes invités à prendre place dans la salle. Et moi de me diriger sur un siège tout devant pour découvrir "Parenthèse" de Mélia Boivin. Je découvre devant moi, des chaussures dans l'espace et plus loin, tout au fond, d'autres accessoires. Je découvrirai rapidement cette femme sous plein de vêtements qui se déplace dans l'espace. Elle semble hanter le lieu ! Et puis, peu à peu elle perd ses attributs vestimentaires et se révèle. Sous son cocon, elle effectue sa mutation et métamorphosée elle nous réapparait. J'y vois ce personnage et son ombre projetée derrière comme la dualité illustrée de la nature humaine. Et en plus, cette femme derrière son masque fort riche poursuit sa quête et moi je suis captivé par ses gestes et ses pas jusqu'à la fin ! Il y a dans cette proposition, tout l'espace pour y trouver mon interprétation. Celle qui présente la multiplicité de nos personnalités, mais aussi à celle que nous voulons cacher en nous, derrière "notre masque" ! Si je suis resté captivé par le propos de la proposition, c'est entre autre parce qu'elle démontrait une parfaite maîtrise de la manipulation des accessoires vestimentaires. Une fois les applaudissements bien mérités envolés, nous sommes invités à quitter la salle.

Après une attente, surprise (!), nous sommes invité.es à y retourner par une autre porte, accès que j'utilisais pour une première fois, malgré mes nombreuses visites dans ce lieu pour découvrir "Cytoplasme sympathique ou symphonique". C'est à une extrémité de l'espace scénique tout en longueur que je trouve ma place. Devant moi, plein d'accessoires vestimentaires fort colorés et diversifiés sur le mur en face de nous. Surprise au départ, les deux interprètes (Léa-Kenza Laurent et Camille Courchesne-Couturier) semblent effectuer ou effectuent la mise en place de la proposition à venir pendant que nous entendons des pas qui résonnent ! Et puis d'un écran, l'action se transpose dans l'espace scénique. Ce qui suit me rend d'abord quelque peu dubitatif, parce que je vois de tout au loin d'abord et de plus proche par la suite, le sens m'échappe ! Leurs mouvements et leurs déplacements semblent guider par les mots qu'elles énoncent via les haut-parleurs, mais moi je ne me retrouve pas parce que je tente de faire le lien entre le dit et les gestes. Et puis arrive le moment durant lequel je lâche prise. Je me laisse aller à suivre ces deux corps qui vont et viennent en communion et après ce lâcher prise, j'y trouve mon compte de spectateur. 

Le tout se termine avec les applaudissements. Et c'est lors de la rencontre de questions réponses que je découvre leur intention et les prémisses de leur proposition qui se rapproche de celle qu'elles nous avait présentée à une édition précédente de Passerelle 840 (en mars 2021), soit "Tri-logis Tragi-comédie Tri-hadal" de et par Camille Courchesne-Couturier et Léa Kenza Laurent. Une oeuvre fantaisiste qui nous permet de les découvrir dans leur quotidien chez elles.

Il en reste que de ces deux propositions fort contrastées, il y a de quoi ouvrir des horizons pour elles et pour nous ! Et mes pas me ramènent satisfait à la maison !

dimanche 11 septembre 2022

Sur mes pas en danse : "LA CHAMBRE DES SECRETS" pour se libérer d'un secret grâce à ses "fées" !

 Lorsque j'ai vu passer l'invitation d'Aurélie Pedron pour me rendre dans "LA CHAMBRES DES SECRETS" comme toutes les autres invitations de sa part, pas question de la refuser, mais sa place dans mon agenda fort chargé était incertaine. Mais les cieux sont favorables et j'ai pu me rendre dans ce lieu au moment désiré et possible ! Donc en cette fin d'après-midi, mes pas m'amènent jusqu'à un tout petit parc tout proche d'une artère fort achalandée de Montréal, mais en même temps fort loin. Cette ville, moi qui y vit depuis ma naissance, je la découvre encore ! Arrivé, un peu à l'avance (habitude du spectateur que je suis), les interprètes, Rachel Harris, Carol Prieur et Silvia Sanchez et la chorégraphe Aurélie Pedron sont là en attente ! Sagement, je prends place sur un banc tout proche et j'attends pendant que la vie tout autour se fait toute aussi vivante que discrète. 

                                              Crédit David Wong tirée du site Lilith & Cie

Arrive le moment et je suis invité à prendre place sur un coussin par terre ( exercice pas facile, mais néanmoins plus que celui de se relever, comme je le constaterai plus tard !). Mes seules indications sont de prendre conscience des accessoires devant moi et de suivre les indications qui me seront données.

Et puis, ça commence avec ces trois femmes qui devant moi évolueront avec leurs yeux recouverts. Il en reste que durant ces moments d'intimité, je reçois des indications de ce que je dois faire. Si la première fois, je ne suis pas certain de ce qu'on attend de moi, la suite se passe bien. Arrive le moment où on me demande d'écrire un de mes secrets sur un bout de papier, secret que bien évidemment, je garderai pour moi parce que je le brûlerai, tel que demandé un peu plus tard ! Et une fois ce moment de rencontre et de dévoilement complété, je suis invité à quitter. Impossible pour moi d'applaudir, mais de façon fort sincère, je remercie ma guide pour cette présence fort riche dans ce lieu tout intime dans lequel, je me suis libéré d'un secret !

Sur mes pas (fort nombreux) en danse: Une journée en trois temps qui a eu raison de mon enthousiasme de spectateur ! (Deuxième partie)

Mes pas fort enthousiastes se sont déplacés du côté est de la ville vers le côté ouest (oui, oui quelque peu, parce que la rue Bleury, c'est presque au centre de la ville !) pour aller à la première soirée de Tangente. Au programme cocktail de bienvenue, suivi de deux propositions, "A SAFE(R) SPACE" de Nicholas Bellefleur et "Sabor de mi corazón, chapitre I : cumbia" du Collectif VÍAS (Diana León et Paco Ziel).

À mon arrivée, je découvre une atmosphère très festive et ce retour à la normale est beau et réjouissant à retrouver. Le temps venu de prendre la dernière gorgée, nous nous rendons par le côté nord pour prendre place dans la salle. À mon arrivée, les interprètes de "A SAFE(R) SPACE" ( Chéline Lacroix, Jontae McCrory, Brian Mendez, Caroline Namts, Elle Roy, Noël Vézina) sont déjà là, en plein réchauffement et moi je dois choisir. Sur chacun des côtés de l'espace scénique deux rangées de coussins avec derrière, une rangée de chaises. Je choisis rapidement une chaise derrière, mais presque aussi rapidement je me déplace sur un coussin, première rangée (!) à côté d'une femme remarquable (lire ici Dena Davida). Peu à peu les gens arrivent et remplissent la place. Bon nombre reconnaissent un.e ou des interprètes et les salutations sont fort chaleureuses. Et le tout commence, une fois les mots dits par deux des commissaires de Tangente. 

                                               Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Dans ce qui suivra, c'est exactement ce que les premiers mots du descriptif de l'oeuvre indiquent, soit "Un safe space n’est pas un lieu. C’est une manière d’être, un état qui émerge et qui se propage." Dans les différents tableaux, ielles nous présentent de le rendre "safer" ce monde en brisant l'étanchéité entre spectateurs, interprètes et ceux du soutien technique pour laisse place à une certaine porosité, sinon une porosité certaine. À titre d'exemple, dans un des premiers tableaux, les interprètes accueillent des spectateurs dans l'espace scénique qui font partie de l'oeuvre. Par la suite, on découvre que les corps prennent des vêtements différents, à l'image, de la perception, de nos personnalités et nos "êtres" aux contours variables. Comme si la nécessité de tout compartimenter de façon statique n'étais pas la seule. Et qu'elle ne faisait que contraindre et menacer, loin d'un safe space. Par son propos chorégraphie, Nicholas Bellefleur propose de s'ouvrir à nos personnalités diverses et aux autres pour créer un safer space !

Une oeuvre qui me fait du bien et qui propose de reconsidérer notre façon de définir notre moi et les frontières très artificielles entre les un.es et les autres.

Et puis les applaudissements bien mérités envolés, nous sommes invités à sortir de la salle pour l'entracte qui de ma perspective n'en finissait plus de finir ! Et une fois les portes réouvertes, c'est très lentement que les gens reviennent et prennent place dans l'espace tout à fait ouvert pour "Sabor de mi corazón, chapitre I : cumbia" du Collectif VÍAS, de et avec Diana León et Paco Ziel).

                                                  Crédit: Pierre Tran fournie par Tangente

Point de chaises et c'est dans un espace ouvert sans point de référence pour prendre place que j'entre. Et une fois que le tout commence, nous découvrirons le point de départ de la performance par le projecteur allumé ! Et tout au long de ce qui suit, appuyé par une musique toute festive, l'un.e ou/et l'autre des interprètes déploiera les gestes. Moi, en cette fin de journée, fort sinon trop occupée, mon attention peine à suivre le rythme. Certaines performances parfois fort loin de moi, m'échapperont, toutes cachées derrière les autres. Celles que je vois, j'en vois la beauté sans en ressentir l'émotion ! Lorsqu'on nous demande de participer et que la majorité des gens présents répondent oui, moi, je me mets en position de repli. Réflexe de spectateur habitué à être assis ou debout et regarder. Je prends aussi conscience que dans ce parcours culturel entrepris quelques heures plus tôt, je frappe un mur, comme celui d'un marathonien. Donc devenu peu sensible à ce qui m'est présenté, à peine la représentation terminée, mes pas se sont mis en marche pour retourner à la maison vers un repos dont le spectateur profitera !

vendredi 9 septembre 2022

Sur mes pas (fort nombreux) en danse: Une journée en trois temps qui a eu raison de mon enthousiasme de spectateur ! (Première partie)

 Cette journée a débuté relativement tôt sur la Place Pasteur. Dans le cadre de la "grande rentrée du Quartier Latin", était présentée une adaptation extérieure de "Ce qui nous tient" de Caroline Laurin-Beaucage avec Adrianne Bélanger, Camille Gendron, Sarah Germain, Anna-Nectaria Pentefountas, Melina Pires et Lucca Bella Stothers, toutes étudiantes en troisième année au bac en danse de l'UQAM. Toutes les six avaient imterprété cette oeuvre un peu plus tôt cette année sur scène avec d'autres consoeurs. Pour les intéressé.es, voici le lien vers mon retour sur cette proposition que j'avais beaucoup apprécié ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2022/04/sur-mes-pas-en-danse-une-rencontre.html).

Informations prises, pour cette adaptation extérieure, que quelques heures pour les interprètes pour maîtriser la version extérieure et le défi a été relevé avec brio ! Mais commençons par le début. À mon arrivée, les interprètes sont déjà sur place avec leur "uniforme de travail" et la vie tout autour est fort active en ce début d'après-midi. Tout à côté, le kiosque de CHOQ.ca met de l'animation musicale. Arrive la chorégraphe qui donne ses dernières indications et elles complètent leur échauffement. Pour ma part, j'évalue le côté de rue pour prendre place. Et c'est du côté "église", plus tranquille que je m'assis, juste à côté d'une touriste française de passage. Et le moment de commencer arrivé et les présentations complétées, elles se mettent en mouvement tout lent sur fond de silence sauf les bruits ambiants du quartier avec entre autres, les chantiers de construction pas trop loin. Leurs mouvements et leurs déplacements souvent en phase, avec de petites irrégularités qui encore cette fois me fascinent. J'en ai une sensation de résilience et de détermination. Elles nous montrent une illustration de comment faire front. Et puis, un souffle dans l'oeuvre arrive avec l'accompagnement musical et sonore et j'ai l'impression que leurs gestes prennent de l'amplitude et de la détermination. Et moment magique, un marcheur qui passe par là, semble les suivre (il n'y a que ce type de présentation qui permet ce type de rencontre imprévue !). Et arrive ce cri libérateur de l'une qui est partagée par les autres avant qu'elles se dispersent dans le lieu sauf une qui restera là ! C'est au son des applaudissements qu'elles reviennent au milieu de la place et juste après ma voisine du moment, m'indique spontanément son appréciation avant de reprendre la visite de notre ville 

Avec du recul, une impression persiste en moi, je prends conscience que lors de la fois précédente, en salle, les interprètes étaient restées de dos aux spectateurs pour ne pas montrer leurs masques dues aux contraintes sanitaires de l'époque. Et moi à l'inverse de la majorité des gens présents en ce début d'après-midi, j'ai eu droit (et le privilège, je serais tenté d'ajouter) à la perspective frontale de l'oeuvre sans masques (!). 

Cette journée partait du bon pied et mes pas fort heureux se remettaient en marche pour me permettre de  trouver un endroit pour effectuer quelques travaux avant mon prochain rendez-vous en fin d'après-midi à Circuit-Est centre chorégraphique pour assister à la sortie de résidence de deux artistes allemandes, Olivia Hyunsin Kim et Melmun Bajarchuu. La première a une "approche chorégraphique  (qui) implique une vision intersectionnelle, féministe queer et post-coloniale, tandis que la deuxième étudie entre autre, "les pratiques micropolitiques de résistance dans les arts du spectacle et participe activement à l’Initiative pour la solidarité dans le théâtre.". Aussi bien dire que ça promet !

Le moment arrivé, mes pas franchissent d'abord le seuil du lieu et ensuite, après l'accueil de madame Francine Gagné, le seuil du Studio Jeanne-Renaud. À l'entrée, une table avec des rafraichissements, un espace scénique avec de petits mobiles et des sièges avec sur un bon nombre d'entre eux, sur le dos des questions marquées aux crayons sur une feuille. Des questions telles que "How to practice solidarity ?" ou "How to keep humor ?. Je trouve ma place assise entre deux questions pendant que tous les spectateurs entrent dans le lieu. La suite a tout de quoi surprendre. Nous sommes d'abord invité à déambuler dans l'espace scénique, à récupérer un mobile ou plus si nous le voulons. et puis toute l'installation suspendue grimpe tout en haut, pendant que toutes et tous sommes invité.es à quitter l'espace scénique. Et au son de percussions, après des paroles énoncées par les deux artistes, une projection débute. Des percussionnistes en habit traditionnel déambule à l'écran et invité.es par les deux instigatrices de ce rendez-vous, nous sommes invité.es à entrer dans la marche ou la danse. C'est ce que feront la grande majorité des gens présents. Et c'est sur la fin de la projection que le déambulatoire scénique se termine et que les applaudissements se font entendre. 

Une proposition d'une trentaine de minutes surprenante, difficile à décrire, mais qui a le mérite de me faire rencontrer des artistes d'ailleurs ! Moi, je quitte rapidement vers ma prochaine destination, soit la soirée d'ouverture de la prochaine saison de Tangente. Et sur mes prochains pas, je reviendrai dans un prochain texte, la "partie 2 !

samedi 3 septembre 2022

Sur mes pas en danse : Une expédition dans l'univers de la danse urbaine au Festival JOAT !

 Le temps était peut-être quelque peu frisquet en ce premier jour de septembre, mais c'est vers une destination extérieure fort chaleureuse que mes pas m'ont amené. J'arrive donc à l'Esplanade de la Place des Arts pour la première partie d'une soirée complète dans l'univers de la danse urbaine, proposée par Danse Danse et le Festival JOAT. 

                                                        Tirée du site de Danse Danse

Il est un peu avant 18h00 et j'arrive sur l'Esplanade où se trouve déjà plein de monde. Sur la scène, déjà s'y retrouve bon nombre de danseuses et danseurs fort dynamiques de leur mouvements pour s'échauffer. Tout autour des spectateurs de tout horizon qui vont et viennent pendant que l'animateur de la soirée invite régulièrement ceux et celles intéressées à participer à la qualification pour la Battle de la soirée à aller s'inscrire. Et puis, une fois les discours officiels terminés, because, première soirée de trois et les inscriptions terminées, le tout débute. Devant trois juges et devant une foule nombreuse et dynamique, deux participant.es sont invité.es dans un battle d'une ronde. C'est dix-neuf interprètes (avec un battle de trois à la toute fin, nombre impair oblige!) de tout âge, dont une d'une dizaine d'années et de tout horizon, dont du Mexique qui viennent performer, encouragé.es par une foule fort dynamique. Pour cette ronde de qualification, pas de gagnant.es par ronde, mais les juges décideront parmi eux et elles, le top huit qui se qualifieront pour le vrai "battle" de la soirée présenté au Club Soda. 

De ma perspective quelque peu lointaine, j'arrive néanmoins à voir ce qui se passe sur l'espace de danse et aussi, et ce n'est pas négligeable, tout autour. Difficile pour moi de porter un jugement sur chacune des performances, mais de mon point de vue de non expert, j'ai prends note mentalement de ceux et celles qui devraient se retrouver au Club Soda pour participer au battle "final". Les noms des gagnant.es seront dévoilés un peu avant le début de la soirée au Club Soda et moi, je découvrirai si mon "pif" de spectateur non expert est bon.

Pause

Et mon jugement s'est avéré assez juste, puisque je reconnais un bon nombre de ces participant.es lors de la soirée qui suivra. "Good job" Robert !

Fin de la pause

La soirée au Club Soda étant dans "plusieurs" minutes, mes pas se font baladeurs dans le Quartier des Festivals avec un petit détour sur l'Esplanade Tranquille dont la musique électro m'attire et où je fais de belles rencontres imprévues. Une fois rendu devant ma destination, je serai le troisième de la file pour entrer dans le lieu. Position qui n'aura pour moi aucun avantage pour la suite de la soirée, parce que voyez vous, dans ce lieu où le cypher se trouve au milieu et les bancs proches des murs autour, il y a de la place pour d'autres spectateurs à prendre place debout et limiter ma vision. Il en reste que de ma position, j'ai fait une belle rencontre (merci Eduardo !) et avec près de moi les différents participants et autour des amateurs fort enthousiastes. Au final, même si je n'étais pas dans "ma" première rangée, j'ai passé une très belle soirée.

Pour ceux et celles qui sont peu familier, voici un petit compte-rendu du déroulement de ce battle. La première ronde, celle des seize participant.es (les huit qualifé.es de l'Esplanade et huit autres invité.es) durant laquelle deux d'entre eux ou elles "s'affrontent" dans un battle de deux rondes avec des contraintes annoncées. Le gagnant ou la gagnante est déterminée par un jury de trois danseurs-danseuses qui nous présentent en début de programme une prestation. Une fois de retour dans leur siège de juge, les trois devront, une fois la ronde terminée, décider le ou la gagnant.e par un geste de bras en désignant. Il peut arriver qu'un juge décide que c'est un match nul et c'est arrivé.! Puisque les deux autres avaient des choix opposés (c'était vraiment un match nul de ma perspective de spectateur !), il y a avait une manche supplémentaire pour trouver le gagnant. Dans un rythme effréné, mais très agréable, de seize, il en reste huit et puis quatre, jusqu'aux deux finalistes. Durant chacun des battles, les spectateurs réagissent devant des mouvements qui parfois, selon moi, défient les lois de la gravité !Mais avant de passer à la ronde finale, nous avons droit à une pause de "cinq" minutes qui s'avérera en être une, d'une vingtaine de minutes. Le temps passe, mais devant moi, moment magique et tout à fait improvisé, deux jeunes femmes, puis trois, puis quatre, puis cinq et un jeune homme se mettent à danser là juste devant moi. Impossible de ne pas apprécier ce moment de grâce tout à fait improvisé.

Et puis le tout se termine près de cinq heures après le début des préliminaires sur l'Esplanade de la PdA, par une finale dans laquelle, je ne pourrais décider du gagnant, mais que les juges, aux regards plus experts, eux décident unanimement celui qui est le vainqueur. Il en reste que de cette soirée, peu importe qui l'emporte, l'atmosphère de convivialité qui est présente domine tout le reste. Après chaque ronde, les "combattant.es" se félicitaient, passant au mode de la camaraderie et une fois en bas du cypher, les autres le faisaient aussi. De ma perspective, je trouvais cela fort riche et "magique" ! 

De ce Festival JOAT, j'avais assisté à une édition "en ligne", because COVID, mais là en personne, cela amène une dimension unique ! Et de cette première fois, j'en reviens en me disant que ce ne sera pas la dernière !