L'invitation de Manuel Roque était discrète et le lieu de présentation tout autant, par conséquent en ce samedi après midi, mes pas iront, sans qu'ils le sachent encore, vers les siens, mais pas seulement !
(Tirée du site de RQD)C'est donc dans une salle que lui et son piano nous accueillent pour une présentation qu'il annonce de quarante-cinq minutes avec en prime une périodes d'échanges juste après. Pour l'occasion, nous serons là pour apprécier ce combo "piano-rando" de celui qui, pendant la pandémie à décider d'explorer d'autres territoires ! En effet, de ce temps passé, il s'est concentré sur lui pour apprivoiser les "vingt-quatre préludes" de Chopin au piano et aussi entreprendre des randonnées de longue durée dans la Pacific Crest Trail ! Deux activités qui vous l'admettrez ne sont pas des défis faciles à relevés, mais pas insurmontables, pour celui qui lors la prestation de "Running Piece" de Jacques Poulin Denis avait "couru" et sué toute une heure, là devant moi. (Par ici les intéressé.es: https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/04/sur-mes-pas-de-course-en-danse-running.html)
Ainsi donc ce chorégraphe-interprète, qui semble apprécier les "beaux" défis, en a combiné deux pour créer une proposition intime (nous serons une dizaine de personnes, privilégié,es, serais-je tenté d'ajouter !) pour être d'abord accueilli. Il présentera les prémisses de cette rencontre et certains défis qu'il a rencontré. Nous ne sommes pas les premiers et son stress devant cette épopée de quarante cinq-minutes est tolérable. Donc, débute, la présentation de ce compte-rendu visuel de son expédition dans cette trail aux multiples personnalités (projeté sur un écran devant le piano face à nous) et de son exécution des "vingt-quatre préludes" de Chopin qui eux aussi ont différentes personnalités.
Il nous entraîne à sa suite, sa caméra droit devant pour nous faire découvrir différentes perspectives ou personnalités de ces lieux visités. Rapidement, je suis bercé par la musique et porté par ces paysages "époustouflants" ! Tout au long, nous passerons du "toit du monde", sous une chute (à l'abri !), sur le bord d'une falaise et aussi, évidemment sur des sentiers plus calmes, tout en roches ou en herbes. Il arrive, qu'il y ait une véritable communion entre les images (présentées en ordre chronologique ou presque) et ce que j'entends ! Tout au long, mon regard, sans se lasser, passe de lui au piano (pas du tout stoïque, très expressif, mais pas distrayant pour autant !) aux images des paysages qui passent devant moi. Ses pas se feront aussi la nuit (parce de jour la chaleur est trop intense, apprendra-t-on durant la discussion d'après-présentation) et les rencontres peu fréquentes (dans les images présentées), mais nous y verrons la rencontre d'un chevreuil prudent et aussi des fourmis, sans oublier une chenille). Ces préludes s'avèrent à mes yeux comme les différentes étapes d'une randonnée aux personnalités multiples, de douce à houleuse. Autre élément qui à mes yeux, m'a tenu "groundé" tout au long, celui d'entendre ses pas qui semblaient avoir toujours le même rythme calmé mais déterminé.
Au final, une proposition qui m'a fait sortir de mes sentiers battus, mais qui m'a bien plu par son caractère unique, innovateur et et surtout par celui qui me l'a présenté.
Une fois terminé, mes pas sur l'asphalte si lisse pour revenir chez moi, semblaient si facile et lors de mes prochains pas de course seront plus légers. Et ne voilà tu pas que je découvre que les élèves de l'EDCM interpréteront bientôt (du 17 au 20 mai) une de ses créations "Alonia". Et vous apprendrez, sans surprise, que mon billet je l'ai déjà !