Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'à la porte du 840 Cherrier, rien à leur dire parce que j'en étais à ma quatrième visite en autant de semaines dans les locaux du département de danse et ils connaissaient le chemin. Après la proposition de fin d'année de la gang de deuxième année et les deux semaines de Passerelle 840, cette fois c'est la gang finissante qui nous présentera, "Avec des mains fragiles", avec quatre propositions de leur cru ! Si les trois premières soirées, le programme en contenait trois, cette fois pour ce samedi soir, une quatrième oeuvre était ajoutée et toute une, d'une durée de neuf heures, de quoi passer toute la nuit. Ce que je ne ferai pas, tout vieux que je suis avec une course organisée de 10 kilomètres à faire le matin suivant !
Mais commençons par le début, soit à mon arrivée dans le hall du local pour y être fort gentiment accueilli ! J'y apprends que la première proposition sera faite au premier plancher, avec les deux autres dans la salle du deuxième et que le tout se terminera de retour dans la salle du première plancher avec une oeuvre de neuf heures, neuf heures, oui, oui !!! Mais on pourra entrer et revenir et aussi quitter à notre guise !
Affiche de la soirée tirée du site du département
Le moment venu, la porte s'ouvre et nous pouvons prendre place pour découvrir "Ce solo est une fête" de et avec Antonin Desmarais. Devant moi, une grande bâche blanche recouvre le fond de la salle avec un escabeau dans le coin, côté cour ! Il y a aussi près de cet escabeau, toute discrète, une surveillante de chantier, avec son casque et son "costume" orange ! Tout est silencieux et puis une discrète apparition, un petit bruit aussi. Silence dans la salle, nous sommes aux aguets ! Et peu à peu, le tout débute tout en haut pour ensuite voir descendre (en toute sécurité !), l'interprète qui arpentera le lieu et aussi mettre sur cette bâche, quelques lignes rouges. Tout au long, entre deux lignes rouges appliquées, des mouvements aux allures circassiens et aussi quelque peu burlesque qui me garde captif. Et juste avant de terminer, les dernières lignes rouges sont appliquées pour révéler ce qui était annoncé, soit "FETE" ! De celui qui il y a un an au LABdif, me faisait dire (ou plutôt écrire), "Et c'est bien ce qui est possible de ressentir tout au long, sans cependant que la destination ou l'objectif à atteindre soit évident (pour moi, à tout le moins !), cette fois le mot clé pour connaître la destination, il nous l'a fourni !
Les applaudissements complétés, mes pas comme ceux de tous les autres se dirigent en haut pour prendre place afin de découvrir la deuxième proposition, soit "La fronde des muses" de et avec Anissa Nadeau, accompagnée par Sabrina Colasante, Marie-Laurence Fugère, Anabelle Petit, Charlotte Beaulieu, Marie-Anne Rahimi et Hannah Surette.
Dans l'espace devant moi, je découvre d'abord des "meubles" recouvert de blanc. Et puis peu à peu, émergent de différents endroits le corps tout de blanc vêtu des sept personnages qui semblent venus d'une autre époque (celle médiévale). Les mouvements sont lents, cérémonieux ! Peu à peu, le vernis du bien paraître disparait et à cette table du partage, où une semble exclue avec son petit chien de ballons, tous les coups semblent permis pour mettre la main et la bouche sur cette tarte ! Et le tout se termine dans une finale à quatre durant laquelle nous en découvrons de toutes les couleurs. À celle qui indiquait (dans le programme), "J’ai cherché à développer l’esthétique baroque en m’inspirant de la danse, la musique, le code vestimentaire et l’art de cette époque.", je peux dire "mission accomplie" !
Le temps d'effectuer efficacement la transition scénique, nous est présentée "Quêtes parallèles" de Fabian Silguero avec Èvemarie Bourdeau-Lévesque et Laurie Daraîche. Après les paroles d'accueil et d'avertissement énoncées en trois langues, nous sommes dans un lieu où se trouve trois panneaux à l'arrière et aussi des verres vides répandus dans l'espace scénique. Dans ce qui suivra, difficile pour moi de trouver les mots justes, mais je tenterai de le faire. Mais avant, je me permets de vous mettre ici, une phrase de la description de ce que j'ai découvert. "L'œuvre dissocie les états internes du corps et fait évoluer les espaces, comme une mer calme se métamorphosant en tempête avant de retrouver la paix, passant de la contrainte à l’élan expansif." Voilà qui décrit bien les différents contrastes exprimés tout au long, tout en sentant une forte complicité entre les deux ! Il y aura bien un passage tout en mot, "de que c'est !!!!", il en reste que le tout se tient, assemblant bien les différents éléments qui nous ont été présentés dans leurs "Quêtes parallèles" qui se termine par de larges sourires et nos applaudissements !
Retour au premier étage pour découvrir la dernière proposition de la soirée, "Cartographie d'une friche" de Fjord Gajebin avec Mafer Bazo, Charlotte Beaulieu, Carolanne Marguerin, Elizabeth Pelletier, Marie-Anne Rahimi et Hannah Surette. Proposition qui durera neuf heures, mais qui pour moi sera d'une heure, la première, évidemment (!) À l'ouverture de la porte, nous sommes guidé.es vers un des endroits pour prendre place et moi je trouve celle qui sera la mienne pendant mon trop court passage. Il en reste que de ce lieu avec bon nombre d'accessoires hétéroclites dispersés, il s'en suit de la mise en mouvement des interprètes qui prennent place dans le lieu tout en le libérant des objets. Et dans ce qui suit, les corps se mettent en mouvement dont pendant un certain moment, tout en phase ! Il y a tout dans ce lieu, atmosphère sonore et musicale incluse de quoi "partir à l'aventure" !
Et pendant que la gang part donc à l'aventure, moi mes pas me ramènent sagement à la maison. Me disant au retour que pour leur fin d'études, la gang de troisième a décidé de le faire à sa façon avec beaucoup plus que de la danse. Et cela appuyé.es par toute l'équipe du département qui, de source sûre, l'a fait sans réserves !