Sans vouloir partir une polémique, je ne partage vraiment pas une affirmation que j'ai pu voir sur un autre blogue et qui se lisait comme suit, "Il n’y a rien au menu de la semaine en ce qui concerne la danse en cette cinquième semaine de relâche à Montréal." Et pourtant, en plus des nombreuses propositions extérieures, le ZH Festival revient cette année avec des propositions danse prometteuses qui méritent notre attention. En cette troisième soirée de festival, mes pas m'ont amené aux deux premières propositions danse et voici quelques impressions.
Photos de Ömer Kardeş Yükseker et de Guzzo Desforges tirées du site internet du ZH Festival
Le tout débute avec un peu de retard dans l'obscurité et le silence avec "WithIn and WithOut" de et avec Bailey Eng. La dernière phrase de la présentation annonce bien ce que l'on verra, soit, "En interaction avec notre environnement, que communiquons-nous à l’intérieur (WithIn) et à l’extérieur (WithOut)? " Et le tout se fait graduellement avec, d'abord, des mouvements au sol comme le ferait un être venant de l'intérieur avec les grincements de l'arrivée en terrain inconnu. J'y vois dans cette arrivée, une réaction à un environnement oppressant, avec des contractions et des déformations du corps captivantes à observer. Et ensuite,débute la musique qui propulse l'oeuvre et celle qui l'incarne dans une série de déplacements pour prendre possession du lieu. Le tout avec des contorsions qui nous présentent un corps qui se déforme face à des forces que l'on peut imaginer agressives. Et puis arrive le moment durant lequel elle se met debout, pleinement affirmée, regard déterminé et avance vers nous dans un corridor tout illuminé, jusqu'à sa libération tout de bleu colorée.
Une oeuvre courte (une quinzaine de minutes) qui a tout de la courte pointe par la finesse du propos chorégraphique et qui fascine sans jamais lasser. Un solo qui m'a permis d'apprécier totalement, sans distraction, une performance athlétiquement poétique. Une première partie tout à fait réussie et que je reverrai volontiers.
Pause qui m'a permis d'échanger sur le long travail préparation nécessaire pour permettre à un corps de produire des contorsions athlétiques de ce niveau de qualité.
Une fois de retour dans la salle, les lumières s'éteignent de nouveau et se rallument sur le début de "Halves" de David Albert-Toth avec Stefania Skoryna, Salina Léna Demnati, Audray Julien et Julie Robert. Du propos annoncé, soit "La pièce Halves est une réflexion sur les ombres.", moi dans la suite j'y ai vu plutôt une illustration des différentes relations entre quatre femmes. Ce qui n'a pas du tout porté "ombrage" à mon plaisir, juste une "lecture" différente.
Donc, cette femme seule, en entrée de jeu, qui semble chercher ou se chercher, sera rejointe par trois autres. En résulte une série de tableaux dans lesquels, je peux voir des liens qui se créent, des abandons, des regards détournés, des mouvements de solitude ou des regroupements synchronisé. Le tout fort bien appuyé part les éclairages appuyant le propos. Une oeuvre courte (une vingtaine de minutes) mais qui a su faire le tour de la question des "Halves" que je traduirais par les "dédoublements" du moi par les autres avec ses beaux et ses moins beaux aspects. Une oeuvre qui pourrait, et je le souhaite, s'enrichir et prendre plus de temps.
Au final, une soirée de danse belle et intéressante, sans accessoires, ni décors, avec les corps et leurs mouvements fort bien mis en valeur. Cela, en été !, pour les amateurs qui étaient nombreux en cette soirée de juillet.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire