Par cette soirée caniculaire, c'est seulement avec mes pas que j'ai été à la découverte de deux propositions de "Osez ! en solo " pas trop loin, mais pas trop proche aussi, de chez moi.
La première m'amène près d'un bâtiment couvert de graffitis dans un parc urbain. J'y rencontrerai Ford Mckeown Larose (alias Ford) et son "accompagnatrice" de l'Agora de la Danse. Je dois avouer que cet homme, je ne le connaissais pas, me rappelant que j'ai encore plusieurs rencontres (artistiques) à faire avec la danse urbaine ou street dance (dans son cas, je l'apprendrai après, il se spécialise en boogaloo/poping) ! Une fois, bien assis avec les écouteurs désinfectés sur mes oreilles, le décompte est fait et la rencontre commence. C'est une proposition en trois temps avec des gestes "smooth" que je découvre (avec la musique du collectif Alexandra Lost), qui pour moi représentent, l'éveil, la prise de conscience et ensuite le départ. Utilisant un espace restreint, il semble aller loin en dedans et en dehors de lui aussi ! Une courte rencontre, dix minutes, ça passent tellement vite, mais riches et intenses. J'ai particulièrement apprécié la deuxième partie, un coup de coeur pour moi, durant laquelle il utilise ses mains devant son visage qui, riche de son esthétique, expriment, pour moi, la prise de conscience intérieure de cet homme !
Avec encore en tête cette rencontre, je mets mes pas en marche pour me rendre à mon deuxième rendez-vous, pour revoir la proposition de Jessica Serli (musique d'Antoine Berthiaume). Ceux qui me connaissent savent que j'aime bien revoir des propositions chorégraphiques et c'est ce que je me suis permis pour ma dernière "sortie" de "Osez ! en solo ". La chaleur est intense sur le bitume de Montréal, mais elle ne fait pas fondre ma détermination pour les 2,5 km de marche pour m'y rendre. Le planning bien fait m'y amène un peu à l'avance. Mais surprise, le lieu de prestation n'est pas le même que l'an dernier, Je le trouve néanmoins, soyez rassurés.
Et une fois le tout prêt, je découvre une autre belle illustration de la danse comme art vivant qui évolue et se modifie. Si le personnage central de sa proposition est toujours sa grand-mère, la perspective de présentation, elle, est tout à fait différente. Il y a d'abord la proximité plus grande entre elle et moi qui fait que parfois nos regards dégagent une intimité troublante (mais pas désagréable !). La métamorphose de cette femme est plus frappante. Il y aura aussi cette utilisation des marches qui pour des raisons très personnelles me déstabilisent. Une rencontre forte avec cette femme qui m'a parlé en gestes et en objets de sa grand-mère. Les accessoires fort importants dans cette oeuvre sont bien utilisés. Lors de la rencontre d'après représentation, j'ai pu clarifier l'utilisation d'un accessoire qui pour moi est fort riche en signification. Mais toute bonne chose à une fin et mes pas se remettent en marche (avec douche en vue !) jusqu'à la maison.
Cela aura été ma dernière rencontre dans le cadre de cette proposition (fort intéressante) de Karine Ledoyen. Que j'aime ce type de rencontre en toute intimité dans l'espace public (contradiction apparente qui n'en est pas une ) ! Un vœu pour l'an prochain, que "Osez ! en solo " revienne, parce que le dicton , jamais deux sans trois !
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