jeudi 8 septembre 2016

Sur mes pas en danse/théâtre: éclaboussé par le "MA(G)MA" d'une jeunesse en éruption

Mes premiers pas dans la saison officielle,"Automne 16" m'ont amené à L'Espace libre pour y découvrir "MA(G)MA" du collectif Castel Blast, avec Olivia Sofia et Léo Loisel à la mise en scène et à la chorégraphie. Je dois avouer que mes pas ne me portent pas très souvent vers cet endroit parce que ce lieu se dédit plus au théâtre (à preuve, son programme de l'année, indique "Saison théâtre 16-17) qu'à la danse. Mais, en ouverture de saison, cette oeuvre en était une, principalement de danse et, ce qui m'avait amené comme il en était probablement la raison pour un certain nombre de spectateurs présents. Il y avait aussi que pour cette oeuvre, il y aura quarante interprètes sur scène, admettez que seulement cela, pourrait mériter notre attention et notre déplacement. Il semble que cela a peut-être été le cas puisque la salle était comble, un mercredi soir de canicule.

En entrée de jeu, si on se laisse aller à interpréter le titre de l'oeuvre selon la perspective littérale, on pourrait s'attendre à assister à une oeuvre qui comme le magma sera une matière en fusion, contenant des gaz, qui transforme une surface en apparence calme, en une zone, d'abord trouble, pour ensuite produire une série d'explosions plus ou moins contrôlées. Si le tout pourra sembler relever du chaos, l'observateur avisé y trouvera un sens, sinon une direction d'évolution.

Voilà exactement, ce que j'ai découvert lorsque le calme régnait la scène en début de présentation, et que les corps, telle cette matière en fusion, prend possession de la scène, gorgés de pulsion, qui ne tarde pas en s'exprimer en des jaillissement de gestes et d'expressions faciales, en apparence incontrôlés. Comme pour un volcan, riche de son magma, l'oeuvre passe par des périodes fort actives, évidemment riches en énergie cinétique et d'autres plus calmes, mais durant lesquelles ont ressent nettement l'énergie potentielle prêt à s'exprimer.

                                Photo de Jules Bérard fournie par L'espace libre et publiée par La Presse

Pour mieux illustrer mon propos, voici un exemple, soit le début de l'oeuvre. Un petit garçon, est là, tout calme, effectuant avec application une tâche qui nous échappe. Il le fait depuis notre entrée dans la salle. Arrive, tout à coup, un homme, puis un autre, puis encore un autre. En tout, c'est une vingtaine de ces hommes qui prendront possession de cette scène, faisant fuir ce petit garçon et qui peu à peu se feront de plus en plus menaçant. Leurs expressions s'adressent vers nous et moi du siège de ma première rangée, je suis très soulagé que le quatrième mur tienne le coup. Le bouillon magmatique de testostérones s'échauffent de plus en plus et il est difficile d'y rester indifférent. Arrive un corps (féminin) extérieur qui modifie la dynamique et cristallise l'attention de ces corps vers lui, calmant ce bouillement corporel et le déferlement d'hormomes.

Par la suite, sur la scène, les corps féminins s'y ajouteront et produiront des réactions d'amalgamation qui enrichira ce magma dans une suite de tableaux plus actifs ou plus calmes. S'il est méritoire d'avoir réuni autant d'interprètes sur une même scène, quarante je le rappelle, l'effet de groupe est saisissant et rend le propos particulièrement efficace.

Une oeuvre viscérale qui vise fort et qui démontre que par le nombre, il est possible des effects impossibles à obtenir autrement. Ils sont jeunes, ces interprètes, et ils ont mis leur jeunesse au service d'une démonstration de leur nature profonde pour nous la présenter au grand jour avec effervescence.

Si vous ne l'avez pas encore vu, non vécu plutôt, il reste quelques représentations, sinon espérons que toute cette gang, trouvera dans leur agenda et une salle, de l'espace pour la présenter de nouveau dans un futur pas trop lointain.



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