mercredi 31 août 2022

Sur mes pas (virtuels) en danse: "Unspoken" des instants fort émouvants !

 Mes pas ne sont pas rendu au Festival des arts de Saint-Sauveur (ou le FASS), mais dans ma boîte courriel, de la part des organisateurs, un retour sur ce qui s'est passé, mais aussi la possibilité de découvrir les différents courts métrages présentés dans le cadre du Festival international des courts films de danse. C'est devant mon écran que j'ai visionné les dix oeuvres sélectionnées par un comité.

                                                    Tirée du site de Danseaustralia.com

Je ne ferai le tour d'horizon de ces courts fort bien choisis, mais je m'en voudrais de ne pas revenir sur l'un d'entre eux qui m'a touché intensément et que j'ai revu et revu en ressentant toujours les mêmes fortes émotions, soit "Unspoken" de William Armstrong (réalisateur) et Paul Lightfoot (chorégraphe), Alexander McKenzie (musique) et Sebastian Haynes (interprétation).

Le tout se passe au début de la pandémie dans un contexte de non contact extrême. Le père du chorégraphe décède loin de lui et nous avons droit à la mise en contexte, suivi de la préparation à distance (COVID oblige) du chorégraphe avec l'interprète et ensuite de la présentation de l'oeuvre dans laquelle, nous ressentons fort bien les états présentés et ressentis par le chorégraphe. Un "sept minutes" fort intenses dont les émotions sont fort bien transmises. 

Merci au FASS  pour ce moment magique !

dimanche 28 août 2022

Sur mes pas (très matinaux) en danse: Découvrir une "Marée Noire" fort belle et inspirante sur le bord de l'eau !

 De la chorégraphe Chantal Caron, je n'avais vu des créations chorégraphiques que sur mon écran. En cette fin de saison estivale, les gens de la Salle Pauline Julien nous proposaient une rencontre en personne avec une de ces créations, "Marée Noire". L'invitation était particulière parce que'elle nous demandait de se rendre sur le bord de l'eau, à la plage du Cap Saint-Jacques et qu'en plus, le tout était présenté à 8h30 ! Oui, oui, 8h30 et non pas 20h30. La levée du corps devait donc se faire relativement tôt, soit 6h30, ce qui pour moi est tout aussi très tôt qu'inhabituel. Mais bon, il faut ce qu'il faut et une fois l'énergie d'activation surmontée et le café pris, le tout s'est bien passé. Traverser l'île de Montréal d'est en ouest à une heure aussi matinale sans congestion routière s'est avéré fort agréable et une fois rendu à l'entrée de la plage, j'étais bien guidé jusqu'au lieu de rencontre. 

              Tirée du site de la Salle Pauline Julien

C'est donc avec une cinquantaine d'autres spectateurs-trices de tout âge que nous serons d'abord accueilli.es par la "patronne" de la Salle Pauline-Julien. Par la suite, question de bien se préparer à la suite, nous sommes invités à écouter les indications enregistrées de la chorégraphe, indications qui nous demandent surtout de fermer les yeux et de prendre conscience de notre respiration. De prendre racine avec le lieu, aussi !

Pause

Le hasard est parfois surprenant, parce que voyez-vous, cela faisait la deuxième fois en moins d'une semaine où on me demandait en préparation de la réception d'une proposition chorégraphique de me mettre "dans la peau" d'un arbre et de prendre conscience de ma respiration !

Fin de la pause

Une fois, mon corps mis en mode "réception", nous sommes dirigés vers la plage pour prendre place sur le sable face à l'eau tout autour d'une toile noire qui a tout de "La Marée Noire".  Le temps que toutes et tous prennent place et que pour ma part, je cherche d'où arriveront les deux interprètes (Marie-Ève Demers et Lea Lavoie-Gauthier), l'équipe technique se prépare pour la partie audio de ce qui suivra. 

Et puis, surprise (!), c'est du dessous de cette toile qu'émergent les gestes, portés par un et puis deux bras. Peu à peu, émergent aussi les corps dont les gestes saccadés me font ressentir une urgence de s'en sortir. Ces corps tout englués, soient-ils, dans cette marée noire, ne sont pas pour autant inactifs. Impossible de ne pas apprécier ces gestes de bras qui ont tout des mouvements des cygnes. Tout au long, ces femmes ne sont jamais totalement libérés, mais jamais totalement emprisonnées non plus. 

Rendues debout, le combat des bras de ces deux femmes illustre fort bien, notre propre combat  pour me libérer de ma routine quotidienne, mais surtout de certaines de mes habitudes incrustées et dommageables à l'environnement. Il en reste que la chorégraphe, me propose une finale qui nous permet de ne pas abdiquer et d'espérer.

Voilà une proposition chorégraphique, comme je les aime bien, qui allie fort habilement et efficacement le geste et le propos tout en permettant d'y trouver notre place dans le message. C'était en ce dimanche matin, sur cette plage, la dernière présentation de la saison de cette oeuvre qui s'est promenée dans différents lieux du Québec et les artisans peuvent dire mission accomplie. Et moi, heureux d'avoir pu la découvrir en personne sur une plage dans une matinée tout ensoleillée, mon coeur se fait léger au retour et mes pieds, tels des racines, encore bien ancrés dans ce que j'ai pu découvrir !

samedi 27 août 2022

Sur mes pas à une soirée dans l'Usine C pour le dévoilement de la saison et à la présentation de "NICE TRY - belleperche" !

 Une fois mes pas remis en marche depuis Circuit Est, première escale culturelle de cette journée, j'arrive avec un peu de retard pour le moment annoncé du début du dévoilement de l'Usine C. Mais comme le début peut être décalé du moment annoncé, c'est pile poil à l'heure que je prend place sur mon siège pour assister au dévoilement de la nouvelle saison de l'Usine C. Sans y être toujours abonné, je m'y rends fort régulièrement durant une année et j'étais bien curieux de découvrir la dernière mouture de Danièle de Fontenay, directrice générale et artistique qui en profite aussi pour donner les clés du lieu à Angela Konrad qui entrera en fonction début septembre.

C'est donc avec un gros brin de nostalgie que le tout débute avec un survol des principales oeuvres présentées depuis l'ouverture de ce lieu en 1995. Par la suite, nous aurons droit à la programmation de l'année à venir et moi, je découvre les oeuvres que je compte bien ajouter aux trois dont j'ai déjà mon billet.

Une fois le tout complété, nous sommes invités à nous diriger dans la cour intérieure pour prendre une consommation, pour ensuite découvrir "Nice Try-belleperche" concocté par Alexa-Jeanne Dubé qui dirigera le tout  avec doigté et humour et la gang de La Fratrie que je remercie au passage pour le "petit" service rendu.

                         Crédit: Catherine Potvin

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas le concept très particulier de ce type de rencontre, je me permets de citer la description donné sur le site de l'Usine C. "Le projet réunit des metteurs en scène et/ou chorégraphes qui se voient remettre, seulement 48 heures avant le spectacle, une contrainte de création. Les artistes doivent concevoir une performance de dix minutes à partir de cette contrainte et ce, n’ayant accès qu’au talent de quinze acteurs dont l’identité leur est gardée secrète jusqu’à la dernière minute." La contrainte en ce début de saison est une oeuvre qui sera présentée à l'Usine C au cours de la prochaine année. Pour cette édition, ce sont 16 interprètes, finissant.es des écoles de danse et de théâtre qui ont gradué pendant la pandémie qui prendront place sur la scène.

Au final, c'est à six propositions présentées que nous avons droit avec pour chacune d'elles un nombre variable, mais toujours important d'interprètes. Compte-tenu des interprètes présents, nombreuses et nombreux de leurs ex-collègues de classe étaient présent.es. Pour ma part, j'étais entouré d'un certain nombre qui tout au long se sont avéré.es fort enthousistes, ce qui rehaussait l'expérience du spectateur que je suis. Je n'irai pas dans le détail de chacune des oeuvres, mais il en reste qu'en entrée de jeu, inspiré par "Une cérémonie" du Raoul collectif, Étienne Lepage, créateur utilisant le malaise dans ses créations, ouvre la soirée avec huit interprètes qui porte fort bien, dès le départ, un texte qui nous offre un bel exemple de vacuité du discours. À tour de rôle, chacun.e nous présentera avec brio le festival du discours vide. 

Jusqu'à la fin, sur scène et dans la salle, l'énergie est palpable et le plaisir d'y être  l'est tout autant. Le tout se termine avec la perspective d'Ellen Furey sur "Crowd" de Gisèle Vienne (dont j'ai mon billet !) qui tout doucement allumera les interprètes dans des moments de danse inspiré d'un rave. Et cette flamme embrasera la scène et se transmettra parmi les spectateurs qui iront rejoindre les interprètes dans un grand happening. Pouvoir assister à ce type de moment est fort magique pour le spectateur que je suis. 

Pendant que le tout se terminait sur la scène et que les applaudissements se faisaient fort bien mérités, nous étions invités à quitter la salle, le temps que le D.J. s'installe pour la suite. Pour ma part, ma soirée se terminait là et ce sont des pas fort rassasiés qui reviennent à la maison. 


vendredi 26 août 2022

Sur mes pas en danse: "Plantropologi" ; quand "arbre" et "humain" font corps commun pour prendre racine dans une proposition chorégraphique !

 À cette invitation de l'équipe de Circuit-Est, j'ai dit oui sans hésitation. D'abord parce que mes pas trépignaient d'impatience, le (trop long) repos obligé les frustrait. Mais aussi et surtout, je pourrais découvrir la fin de résidence de deux jeunes chorégraphes scandinaves, Ida Frømyr Borgen et Amanda Bach et de leur collaborateur à l'ambiance sonore, Eirik Havnes. Le spectateur que je suis, apprécie particulièrement découvrir des perspectives chorégraphiques qui viennent "de loin" et l'occasion était fort belle pour reprendre mes activités !

                               Crédit :Aleksander Johan Andreassen tirée du site de Circuit-Est

Donc, en ce jeudi après-midi, ayant raté mon autobus, mes pas ont pu se faire plaisir et ont "beaucoup" marché pour réussir à franchir à l'heure la porte d'entrée de Circuit-Est pour y être bien accueilli et descendre les marches du lieu pour attendre l'ouverture du studio. Parmi celles et ceux qui attendent, il y a aussi Catherine Tardif qui les a accompagnées tout au long de cette résidence. 

Le moment venu, les trois artistes se présentent à nous et nous donnent quelques indications sur la suite avant de nous inviter à entrer dans le studio Peter-Boneham que je découvrais pour la première fois. Nous étions invité.es à nous disperser aléatoirement dans l'espace, (tel du pollen d'arbre, comme je le pense à ce moment) et c'est tout autour que nous prenons place, laissant libre le milieu de l'espace libre avec ces bancs innocupés et les artistes. 

Une fois tout en place, nous sommes invité.es à fermer les yeux et à nous transformer en un arbre en suivant les indications. Une prise de conscience toute graduelle de notre corps et de nos racines sur notre territoire. Une prémissse fort utile pour bien comprendre la suite qui se déclinera en divers tableaux amalgamant les propos avec les gestes qui permettent de bien comprendre l'intention des chorégraphes, soit, d'explorer "les parallèles qui existent entre le comportement humain et celui du végétal.". 

Pour ma part, deux moments me touchent plus particulièrement. Le premier est chorégraphique durant lequel les deux corps fusionnent pour former une entité unique, me faisant prendre conscience que tout est relié et en évolution. Le deuxième est oral, lorsque la question suivante nous est posée, à partir de quel moment une plante étrangère ou exotique devient une plante indigène ?

Une fois, la démonstration terminée, nous sommes amené.es à prendre place sur "leur" territoire avec des mots bienveillants pour y prendre racine à notre tour. 

Très heureux le spectateur que je suis, d'avoir pu découvrir comment il est possible de lier habilement le verbe et le geste avec une trame sonore fort appropriée et dont les origines, parfois fort surprenantes, nous ont été présentées durant la discussion avec les artistes après.

En remettant mes pas en marche pour me diriger vers ma deuxième destination culturelle de la journée, à l'Usine C, je ne puis m'empêcher de réaliser la valeur des rencontres avec des créateurs ou créatrices d'ailleurs. En espérant pouvoir découvrir le fruit de leurs travaux, ici, dans une salle de ma ville !

mardi 9 août 2022

Sur mes pas en danse: Fort heureux de revoir du "Dave St-Pierre" sur scène !

 "Rapture" de Dave St-Pierre, nous était proposé dans le cadre de la semaine de Fierté Montréal. Cette proposition s'adressait à qui, me demanderez vous peut-être. Compte tenu du moment, il était possible que certain.es ne se sentent pas concerné.es ou intéressé.es par la nouvelle création de ce créateur hors norme, iconoclaste aussi, qui se voulait "une fresque-hommage à toutes ces personnes qui vivent leur différence au grand jour, face à un monde particulièrment hostile" ! Parce que, voyez vous, un certain nombre de sièges étaient vides pour la dernière représentation en ce samedi soir dans "Le Monastère" rue Ste-Catherine. Et c'est bien dommage !!! 

Je sais bien que les propositions de Dave St-Pierre ne s'adressent pas à tout.es, mais moi qui les ai à peu près toutes découvert depuis ma première fois avec "La pornographie des âmes", j'en suis toujours revenu interpellé. Il y a dans ses créations un amalgame de propos et d'esthétique qui me captive et "Rapture" n'a pas fait exception. 

                                 Crédit: Valérian Mazataud tirée du site du quotidien Le Devoir

Donc en ce samedi soir mes pas m'amènent jusqu'à la porte du lieu de présentation au centre-ville de Montréal, rue Bishop. Une fois rendu à l'intérieur, je suis guidé jusqu'à mon siège au pied de la scène au milieu de la place avec tout en haut, un bloc de tissus suspendu. Jusqu'au moment de commencer à l'heure, pile-poil, il est possible de voir les différents interprètes (Stacey Désilier, Nicholas Bellefleur, Tony Bougiouris, Miranda Chan, Lael Stellick, Rony Joaquin Figueroa (Kuntiana), Emilio Brown, Voncent Reid, José Dupuis et Mélusine Bonillo) de l'oeuvre à venir se promener dans la salle, discutant entre iels ou avec une ou des connaissances présentes.

Pause

Juste quelques mots pour indiquer avant d'aller plus loin qu'un défi pour rédiger ce texte consistait en l'utilisation correcte et respectueuse des pronoms. C'est donc avec prudence et respect que ce texte est écrit !

Fin de la pause

Une fois le moment venu, nous arrive ce colosse (Vincent Reid) qui prend possession du lieu et de notre attention avec des coups de pied tout au long de ses déplacements sur la scène. Et puis, tour à tour, les autres interprètes arrivent et c'est l'explosion des gestes et de mouvements tout à fait festifs ! Mais de cette fête, s'en suit des moments plus sombres, sinon dramatiques pour cette femme trans (Mélusine Bonillo) qui est la pierre angulaire de la proposition à venir. Suite à agression représentée, fort troublante, dont nous sommes témoins, arrive l'ange (Lael Stellick) qui deviendra pour la suite son "ange gardien". Difficile de bien décrire les différents tableaux qui s'en suivent, mais le tableau de ce magma de corps sur ce lit qui exclue cette femme trans. Tout au long, les tableaux plus ou moins percutants sont entrecoupés par des transitions beaucoup plus légères qui m'ont permis de me remettre en position de réception et d'écoute pour le tableau qui suivait. Ces tableaux fort variés résonnent fort. À titre d'exemple, impossible de rester insensible tout au long des moments durant lesquels ces trois hommes "pissent" sur ce corps bafoué et sali !

"RAPTURE", titre fort éloquent tant qu'aux thèmes présentés réussit, selon ma perspective, à sensibiliser sans provoquer.