lundi 29 avril 2019

Sur mes pas de spectateur en cette Journée internationale de la danse !

Mère Nature, elle aussi voulait la célébrer cette journée ! Par conséquent, c'est par un temps ensoleillé que mes pas m'ont amené à deux présentations publiques pour l'occasion.

Premier arrêt, après quelques détours, l'Agora centrale du Pavillon Judith Jasmin de l'UQAM pour découvrir "Boudoir et compagnie" de Lila Geneix, interprété par Anna Erbibou, Alice Marroquin Ethier et Danae Serinet Barrera. L'espace est libre, peu de gens déjà présents, mais une console et un haut-parleur indiquent bien que je suis au bon endroit. Je prend place et une fois assis, arrivent la chorégraphe et ses interprètes. Elles établissent leurs repères et moi, fort attentif, je trouve la bonne place pendant qu'à côté, les gens passent, portés par leur occupation. Je suis rejoint par d'autres et nous nous mettons en mode attente.



Le moment venu, nous avons droit aux présentations d'usage d'Alain Bolduc (du Département de danse) et d'extraits du texte fort beau et inspiré de Louise Lecavalier composé pour cette journée. Et juste après "Boudoir et compagnie" débute avec l'arrivée de ces trois femmes, toutes majestueuses de leurs gestes et qui prennent la pose, sur la balustrade, à distance les unes des autres. Elles commence à s'exprimer "muettement" au son d'une musique classique et se rapprochent pour finir toutes ensemble, avec un "pause" sur l'image, soit un tableau des "grâces du siècle dernier en ré majeur" !

Et de leur piédestal, elles viennent vers nous, jusqu'à nous, jusqu'à moi aussi ! Je serai donc invité, avec d'autres, à participer en mouvements à cette oeuvre par une de ces femmes (Anna, tout sourire). D'abord surpris, déstabilisé, je peine à suivre les indications pourtant fort précises de ma guide. Moi, qui pourtant juste un moment avant, trouvait qu'il y avait trop peu de spectateurs, tout à coup, il y en avait beaucoup, témoins de mes gestes incertains et malhabiles. Mais peu à peu, je prends le contrôle de mon corps et de mes gestes pour arriver à suivre approximativement le cours des mouvements des autres ! 

Et puis, ces femmes nous ramènent à nos sièges et retournent en haut dans leur boudoir, "leur petit salon intime" pour dans leur intimité, nous montrer que derrière la prestance des gestes, elles peuvent aussi être entraînées dans la décadence de leur nature intime. Comme quoi, elles et moi, nous ne sommes pas parfaits !

Une oeuvre en trois temps, fort appropriée pour cette journée, en nous incluant dans la danse, qui a fort bien mérité les applaudissements qui ont suivis. De ces jeunes femmes qui l'an prochain, compléteront leurs études (Bac. en danse), l'avenir semble prometteur et moi, promis, je serai là, très intéressé, pour en découvrir les prochains pas en interprétation ou en création. 

Je me remets en marche pour me diriger jusqu'à la Place des Festivals pour assister à "JoBlo" avec les 330 élèves de l'école Lanaudière (sur le Plateau Mont-Royal). Projet fort beau porté par ma gang de Tangente et mis en mouvements par Philippe Meunier et Ian Yaworski, accompagnés par des diplômé.es de l'École de Danse Contemporaine de Montréal. Sans oublier les profs de cette école, fort présents et alertes (je peux en témoigner), durant la préparation, avant, et le moment de prestation.

"J'aurais voulu être un danseur et faire la Place des festivals", voici ce que ne pourront pas chanter ces 300 élèves de l'École Lanaudière. Et c'est sous un beau soleil et devant un public fort nombreux que ces élèves nous ont présenté leur création qui a touché ma fibre de spectateur et de grand-père. Une dizaine de minutes durant laquelle, ils nous proposent des tableaux riches en symboles et mouvements. Tout autour, la foule nombreuse écoute, regarde et aussi, capte ses moments. Certains le font par leurs "bidules" intelligents, d'autres, comme moi, seulement par leurs sens et leurs émotions. Un moment trop court, mais fort riche et porteur d'espoir. Et c'est sur cet espoir, que je quitte cet endroit, plus léger, heureux.

De ces deux moments, je peux conclure que la danse et la jeunesse sont deux éléments essentiels pour espérer en des jours meilleurs. Le soleil tout en haut dans cette journée (probablement la seule, où il sera présent) semble m'appuyer !



dimanche 28 avril 2019

Sur mes pas à une autre belle rencontre avec "Les Intimistes" et leur chapitre 14 "Tu peux toujours rêver" !

Je ne crois pas que je surprendrai quelqu'un ici, mais ces femmes, je les aime beaucoup, d'un amour de spectateur fidèle, et ça, depuis leur chapitre 5. Peu importe l'endroit où elles me donnent rendez-vous, je m'y rend toujours en bonne compagnie (lire ici ma blonde !). Pour ce quatorzième chapitre, c'était au resto "La petite Marche" rue St-Denis que mes pas m'ont amené en ce vendredi soir pluvieux, fort curieux de découvrir leurs propositions qui explorent leurs zones "rêvées". Qui n'a pas de rêves, me demanderez-vous ? Et ne voilà tu pas que c'est justement ce qu'elles me demandaient avec leur question de la soirée, "Un rêve auquel j'ai renoncé". Sachez, chère lectrice ou cher lecteur, que ma réponse s'est imposée en moi et mise sur papier assez vite. Mais pas question de vous la dire, comme pour un souhait, un rêve, c'est personnel !

                                              Affiche de la soirée tirée du site des Intimistes

C'est donc dans une des salles non cloisonnées de ce restaurant fort actif tout autour que le micro était installé. Après les avertissements d'usage de Sandrine (clope pour les irréductibles, pipi et breuvage pour les autres) et bien assis, le tout débute. Au programme de cette soirée, le texte de quatre Intimistes, Audrey Lavigne, Sandrine Quynh, Patricia Rivas et Laurence A. Perrault. S'il m'était permis de rêver, je me verrais en Intimiste, version masculine, pour ajouter ma voix et partager mes rêves comme elles l'ont si bien fait en cette soirée. Mais Robert, reviens sur terre, à la réalité, pour témoigner de ce qui nous a été confié.

En ouverture, Audrey Lavigne avec "Pas de puce, pas de punaises"  (expression familiale !) nous entraîne d'abord à dos de chameau (haut et bas) dans sa jeunesse avec son père pour ensuite nous illustrer fort bien comment il est possible de vivre avec la fonction sommeil, facultative ou défectueuse ! Pour moi, le dormeur impénitent contre vent et marée, ses propos tiennent de la science fiction, comme pour elle, du "Home Alone" à "La belle au bois dormant". Mais ma blonde, elle, s'y reconnait parfaitement !

Sandrine Quynh, à son tour, nous parle de ses rêves. De celui qui m'émeut le plus, soit celui de vouloir devenir mère, qu'elle nous exprime avec fort conviction ! Le temps qui passe et l'horloge biologique qui tourne sans ralentir, ni revenir à l'inverse. Cela elle nous l'exprime fort bien. Elle nous dit aussi que de vouloir devenir comédienne au Québec avec un accent français, si beau soit-il (de mon opinion, mais je ne suis pas le seul !), peux aussi devenir un rêve inaccessible ! Mais, elle s'accroche, à preuve le titre de son texte, "J'y crois encore" et elle m'inspire, cette Intimiste !

Une fois passé le moment où, à tour de rôle, elles nous partagent certains moments personnels dont certains "punch fort", Patricia Rivas nous propose "Apprendre à découper parfaitement mes contours".

Ses confidences sont troublantes et remontent à ses années du primaire. Années durant lesquelles, elles "trippaient" sur les meilleurs de sa classe. Comme s'il était possible d'apprendre par osmose, rêvait-elle ! Mais la vie réserve des surprises et quand les modèles à suivre partent, que faire ?
Et arrive le moment où elle est une des élu.es (on vous a choisi !) et qu'elle est acceptée dans une école de théâtre. Le moment aussi où les rêves de devenir une roche, un ruisseau qui coule ou une prostituée, frappe l'écueil de la réalité (professorale). Parce que lorsque tu es une femme, les rôles, même à l'école de théâtre sont déterminés par ton sexe et le corridor de jeu est limité et bien barricadé. Une fois son constat fait, la réalité oblige à des choix et à laisser certains rêves derrière soi. Elle nous l'exprime fort bien, impossible de ne pas le ressentir.

Le tout se poursuit avec la toujours percutante Laurence A. Perrault avec "Tout ce qui scintille". Elle nous parle de son rêve éveillé, celui du moment à ses trois ans et demi où elle a rencontre "sa mère Anne" qui est en fait sa "belle mère". De celle qui a été pour elle, un phare et qui a éclairé sa vie, malgré toutes les zones d'ombre et d'orage qu'elle a franchi. Dans sa vie, entourée de parents absents ou en perte de repères, elle a su naviguer. Et nous, en cette autre soirée, nous en découvrons d'autres récifs contournés !

Le tout se termine par la liste du public du "rêve auquel j'ai renoncé" dont le mien qui est mal déchiffré, because ma "belle écriture" !

Au final, une autre soirée de rencontres et de confidences qui comme des pièces de casse-tête (ou de pixel), sont complètes en soi, mais qui permettent de mieux éclairer ce qu'elles sont pour notre plus grand plaisir.

Plaisir que vous pourrez, comme nous, apprécier tout bientôt, soit le 8 juin prochain à 20h15 au Centre De Loisirs Communautaires Lajeunesse (7378 rue Lajeunesse, près du métro Jean-Talon) lors du Festival Festivulve 2. Peu importe le sexe auquel vous vous identifiez, c'est un rendez-vous à ne pas manquer.


samedi 27 avril 2019

Sur mes pas en danse: Une soirée "100Lux" et pleine de beaux mouvements surprenants !

Vers des soirées de danse urbaine, mes pas m'ont peu amené ces dernières années. Résultat d'une combinaison de propositions en salle peu fréquentes et d'affinité oeuvre-intérêt personnel limitée. Il en reste que les circonstances s'y prêtant et l'agenda le permettant, j'avais assisté à la soirée "Un temps pour tout" organisé par Sovann Rochon-Prom Tep au Théâtre La Chapelle. De cette soirée, j'avais conclu mon texte par "De cette soirée fort intense, essentiellement "expérientielle", j'en ai très bien ressenti les "vibes" qui m'ont enveloppé dans un univers par des artistes "habités" qui m'ont permis cette fois, d'y découvrir une âme fort vibrante! Une soirée qui en amènera d'autres, promis !"

Promesse faite et promesse tenue ! Je me suis donc dirigé jusqu'au Wilder pour la première des quatre soirées concoctées par  "100Lux" et présentée par Tangente dans l'Espace Orange. Une autre occasion qui "sort de la rue" (oui, oui !!!) la danse urbaine pour la mettre "en salle". Tout en harmonie avec la première phrase de feuillet de présentation de la soirée, "Sept danseurs urbains et de rue canadiens explorent de nouveaux territoires, ouvrant leur âme et leur corps à quelque chose de viscéral, personnel et imaginatif."

Ce nouveau territoire pour cette fois, était l'Espace Orange du Wilder, mais c'est d'abord dans un hall fort achalandé que j'ai fait mon entrée, "because 5 à 7 avec GRIS Montréal" (si comme moi, cet organisme vous est ou était inconnu, voici le lien https://www.gris.ca/ ). Pas vraiment eu le temps et la possibilité d'entendre les discours, mais j'ai réussi à trouver une place près de la porte d'entrée de la salle. Juste avant, dans le café-hall, avant notre entrée, deux interprètes, comme un prologue de la soirée, nous proposent une courte pièce qui nous montre le doux envol du geste, porté par de la musique planante pour ensuite se reposer tout aussi en douceur. Et comme elles semblaient reprendre leurs mouvements, la porte s'est ouverte et moi, je me suis dirigé vers mon siège.

C'est devant une salle "ben pleine", composée d'un auditoire hétéroclite (en style, en âge), que Stéphane Labbé (directeur général de Tangente) et Christina Paquette (chargée de projet et des communications de 100Lux) nous adressent les mots de bienvenue. Et arrive le moment, les lumières s'éteignent et que nous passons en mode découverte. Ici, le nous est une extrapolation du je tout personnel ! 

C'est dans la noirceur la plus totale ou presque que débute "Escucha" des frères Sono, Victor (en danse) et Tito (à la guitare). De mon siège, première rangée (évidemment !), je réussie quand même à apercevoir un corps, telle une ombre blanche se déplacer tout au long de la première pièce musicale. Et une fois les lumières allumées, c'est une performance toute aussi allumée que j'ai pu apprécier durant la douzaine de minutes qui a suivi. Impossible pour moi, de déterminer qui dirigeait qui, mais les pas de l'un suivaient "la guitare" de l'autre. À moins que ce soit l'inverse ! Peu importe, la complicité est évidente entre les deux et elle se ressent jusqu'aux spectateurs. Une belle démonstration de "être on the beat", mais aussi d'être à l'écoute ( traduction française de mot espagnol, escucha) de l'autre. 

                                    Photo de Victor et Tito Sono, tirée du site de Tangente.

Il s'en suit "Doppelgänger" de Mecdy Jean-Pierre avec Marie-Ève Bernard et Martine Castera. Impossible pour moi de ne pas me rappeler ma rencontre avec ce chorégraphe, la semaine précédente (à Danscussions & Co). J'y avais appris (par Axelle Munezero qui l'accompagnait) qu'il était un danseur qui en prestation se transformait en un personnage, "Venom". Il a bien transmis son venin à ses eux interprètes qui en incarnent en double son sosie (ou doppelgänger, en allemand). 

Pour l'instant, loin du "battle" et de la rue, la danse urbaine investie très bien la scène traditionnelle intérieure et y trouve sa place !

Courte pause et "Face Value" de la compagnie Borealis Soul (de Whitehorse, Yukon) se présente à nous avec Kelvin Smoler, Alex Robinson, Valérie Herdes et Jordan Reti. De ce slammeur et de ces visages recouverts, d'abord, qui se découvrent ensuite, je suis resté captivé de leurs mouvements trop brièvement présentés. Un "vent du nord" qui saisit d'abord et qui fait du bien, ensuite !

Et puis arrive "ma surprise" de la soirée, "Oui /Non" de et avec Celine Richard-Robichon, accompagnée par Elie-Anne Ross. Je ne saurais dire en mot le lien entre le titre et ce qui a suivi, mais devant moi en gestes, j'ai pu comprendre le début de la phrase de présentation (dans le feuillet), "Oui, je peux voir l'illusion- mais non, elle n'existe pas". C'est fou ce que deux femmes et un drap peuvent captiver et aussi amuser, en gestes, mais aussi en propos. 

Et puis arrive la proposition de cette soirée qui m'a interpellé le plus. "Un bonhomme surpris, triste et heureux" de et par Shanyça Elie-Leconte. Elle nous aborde frontalement et avec un large sourire avant de nous entraîner dans l'évolution de son personnage qui dérape suite à une prise de drogue. Cette femme est une interprète en danse, mais aussi une comédienne, parce que moi aussi, j'ai été surpris, triste et heureux (comme le personnage !), tout au long des quelques minutes (7, selon le feuillet de la soirée) de notre rencontre.

"Fil rouge" d'Emmanuelle Lê Phan (co-directrice de Tentacle Tribe), mon coup de coeur de la soirée, met sur scène un récit "tissé" d'un fil rouge et porté par Kalliane Brémault, Samuel Cyr, Victoria Mackensie, Anthony Palomeque, Elie-Anne Ross et Alexandre Wilhem. De ce récit, les gestes produisent un effet fort (à preuve, juste derrière moi, les réactions fort senties et aussi la remarque, "c'est nasty"). Une de ces fois, durant laquelle les dominos de ses corps qui se déplacent, avec cette table et ces chaises, comme accessoires, pour bien ressentir que la matière tout autour détermine du destin des humains !

Une fois les "fils rouges" sur le sol, tous enlevés, "Tout va bien dans le meilleur des chaos" de et avec Madgalena Marszalek, accompagnée par Achraf "Eywaa" Terrab Junior et "Djüngle" Dorsaint, nous entraîne dans une incursion toute personnelle dans l'univers du "house". Une façon fort belle de terminer une soirée différemment colorée et qui résonne en moi de par la contradiction du propos, "C’est intime et exposé. C’est personnel et partagé. C’est solitaire au cœur d’une foule. C’est se sentir chez soi… dans un club sombre." Et de son affirmation 

Et, une fois le tout terminé, tous les interprètes reviennent ensemble sur scène pour, d'abord, recevoir les applaudissements fort bien mérités et ensuite, nous inviter à les rejoindre sur la scène pour danser. Invitation que plusieurs accepteront, mais que moi, je déclinerai en sortant discrètement de la salle. 

À cette question que je me posais, "peut-on amener sur une scène "classique", la danse urbaine qui demande un échange avec son public tout à côté (dans un battle, par exemple) ? Ma réponse toute personnelle, suite à cette soirée, est définitivement oui. L'interaction avec le public, essentielle à cette forme artistique est possible, même à une certaine distance dans une salle de présentation plus classique. À preuve, je l'ai vécu en cette soirée !

lundi 22 avril 2019

Sur mes pas au cinéma: "Une femme en guerre" fort attachante !

Bon ! Je serai honnête, il n'y a pas de lien (conscient, pour le moins !) ente notre choix d'aller découvrir en ce lundi saint qui est aussi le "Jour de la Terre", "Une femme en guerre" de Benedikt Erlingsson. Mais pas question de débuter un débat, ici, avec les partisans du "il n'y a jamais de hasard !".

C'est donc dans la salle #1 de "mon" Cinéma Beaubien que j'ai pris place pour assister à la projection de ce film, sans trop avoir lu avant. Je connaissais le sujet (par la bande-annonce), mais pas le nombre d'étoiles (fort nombreuses au passage !) des critiques et des spectateurs. J'étais aussi intéressé à découvrir les lieux magnifiques et fort typiques islandais, aguiché par mes récentes lectures des romans de Auður Ava Olafsdottir, dont le fort touchant "Rosa Candida".

                            PHOTO FOURNIE PAR MAGNOLIA PICTURES tirée du site de La Presse

Donc par cette histoire que je connaissais pas et que j'ai découvert sur les pas (nombreux) de Halla l'héroïne (magnifique et convaincante Halldora Geirharosdottir) dans les spectaculaires paysages, j'ai été conquis. Conquis aussi par la suite des épisodes avec des touches humoristiques et de l'utilisation d'un duo de choeurs.

Une histoire qui nous fait voyager au propre comme au figuré et c'est la surprise de la découvrir qui en fait en partie le succès. Voilà donc pourquoi de cette femme"en mission" pour la cause écologique, je n'en dirai pas plus. Il faut aller à sa rencontre et vous aussi, en serez fort heureux !

vendredi 19 avril 2019

Ma chronique bilan et remerciements à Danscussions & Co.


Merci Klara et bonjour à vous toutes et tous,

Ainsi donc, voici venu ma dernière chronique de cette première saison de Danscussions & Co. Chers auditrices, auditeurs, ressentez ici la nostalgie qui colore mon propos. Propos du spectateur, amateur de danse contemporaine, mais aussi de prof retraité et blogueur, qui a eu le privilège de recevoir et la sagesse d’accepter une invitation de partager ses impressions sur des moments de danse, et aussi ses perspectives scientifiques en lien avec la danse. Des occasions où j’ai eu l’immense privilège à chaque émission de vous communiquer ma vision toute personnelle sur un univers qui me fascine.



Une chronique pour laquelle, Klara et Maud m’avaient donné carte blanche et accordé leur confiance. Une chronique qui, les jours précédents ce rendez-vous hebdomadaire, me demandait quelques heures pour résumer et contrôler le débit et le volume, en quatre minutes, de ce qui bouillait dans ma tête. Tout en tentant, évidement, d’être intéressant et pertinent, parce que, voyez-vous, chers auditrices et auditeurs, l’objectif est de vous garder à notre écoute. Parce que ce qui suivait le méritait. L’ex enseignant que j’ai été, n’avait jamais eu cette obligation, des élèves, ça revient au prochain cours ! Nous en sommes rendus à la vingt-deuxième émission et moi, pour cette fois, vous me permettrez de faire un bilan personnel de ce que j’ai vécu tout au long de ces émissions.

Je veux, d’abord témoigner de la chance que j’ai eu de rencontrer, chaque semaine, des invités intéressants, inspirés et inspirants qui nous partageaient leur passion. Et moi, cette radiation humaine, comme peut l’être, le soleil pour une plante avec la photosynthèse, me faisait croître humainement. Je ne pourrai pas énumérer ici les moments durant lesquels le spectateur que je suis, est devenu « groupie » ! Les fois aussi, où, juste après l’émission, je me suis précipité pour me procurer un billet ou de regretter de ne pas pouvoir le faire. Rarement, sinon jamais, les propositions méritaient que mon attention ne s’en détourne.

Les fois qui m’ont permis aussi de découvrir ceux et celles, directrices ou directeurs artistiques qui font des choix parmi un large menu pour les mettre à l’affiche. Ceux et celles, dans l’ombre, qui enrobent et enrichissent les œuvres par leur éclairage, leur musique et leurs costumes. L’homme curieux que je suis a fort bien apprécié découvrir cette autre perspective.

Chaque semaine aussi, j’ai eu la chance et le privilège de rencontrer des chroniqueurs qui m’éclairaient, me confrontaient ou me confortaient dans mes perspectives actuelles. Comment rester insensible devant Jérôme Pruneau qui là juste devant moi, après une explication fort éloquente, supprime son profil Facebook ou qui nous rappelle que la diversité pour nous enrichir collectivement, ne devrait pas être une utopie, mais une nécessité. Comment ne pas être captivé lorsque Bettina Szabo nous parle d’un programme universitaire qui allie sciences et arts. Moi, le grand casanier, j’ai eu le privilège de voyager grâce aux mots de partout à travers le monde de Jérémie Vitupier. Et que dire des trop peu nombreuses chroniques d’Alexia Martel qui à chaque fois réussissait à me surprendre ou me troubler !

Aussi lorsque David Lavoie nous présentait des constats troublants avec son ton posé, riche de ses arguments sur des situations actuelles, dont la relève à la direction de certaines institutions ou de l’utilisation du français pour le titre des œuvres chorégraphiques. Il a fait souvent cristalliser des réflexions qui étaient là latentes en moi et je ne suis certainement pas le seul. 

Mais, et je conclurai sur ceci, comment ne pas être admiratif devant le travail et le dynamisme de Maud et de Klara. À chaque semaine, elles étaient là, bien préparées et documentées, comme l’avait si bien remarqué, entre autres, l’écrivain Larry Tremblay qui mieux que moi, sait de quoi il parle. Mesdames, comment vous dire merci pour votre confiance et votre écoute bienveillante tout au long de cette saison. Un des avantages de vieillir est d’avoir l’occasion de vivre des choses nouvelles et enrichissantes. Et pour cela, je vous dis un grand merci. Et qui sait, à une prochaine fois !

dimanche 14 avril 2019

Sur mes pas en danse: "Requiem pop", un chant du cygne éblouissant !

Lorsque vous suivez les pas, les examinez avec grande attention, d'une bête du scène, même vieillissante, telle qu'Iggy Pop, vous pourrez trouver ce qu'il faut pour alimenter votre fibre créatrice. Et c'est ce qu'a fait Helen Simard depuis quelques années et dont j'ai suivi avec intérêt les deux premières étapes, "No fun" et "Idiot" et la toute dernière "Requiem pop"!

Je me rappelle encore ce que j'avais vécu alors et que j'avais écrit. "Idiot" n'est pas une proposition si surprenante si vous aviez assisté à "No fun", premier volet de la trilogie en cours, inspirée par Iggy Pop. En effet, j'avais écrit à l'époque (pas si lointaine) pour "No fun" que Helen Simard  "rock the place" avec une oeuvre qui décoiffe. Une oeuvre branchée sur le 220 volts, avais-je ajouté.  Cette fois (avec "Idiot"), c'est à une oeuvre "sur l'acide" qu'elle nous convie. Une oeuvre qui amplifie et qui déforme nos perceptions. Une oeuvre qui au final, pourra plaire ou déplaire souverainement, mais qui ne laissera pas indifférent. 

                                         Photo de Claudia Chan Tak tirée du Devoir

Pour son dernier opus, son "Requiem Pop", elle nous propose une oeuvre "léchée", colorée par la diversité des corps (Stacey Désilier, Stéphanie Fromentin, Justin Gionet, Sébastien Provencher, Sarah Williams et Angélique Willkie) sur la scène et amplifiée par l'accompagnement musical live (Jackie Gallant, Roger White et Ted Yates). En ouverture de présentation, les danseuses/danseurs sont présents sur un des sièges en première rangée (dont Stacey Désilier juste à côté de moi !) et les musicien(ne)s sur une estrade tout au fond de l'espace scénique. Et au son d'une chanson nostalgique française fort éloquente et annonciatrice du propos qui suivra, soient les paroles de cette chanson de Yves Montand, "Les feuilles mortes", 

"Les feuilles mortes se ramassent à la pelle

Les souvenirs et les regrets aussi.
Et le vent du Nord les emporte,
Dans la nuit froide de l'oubli."
Que peuvent être et devenir les feuilles mortes d'une rock star rendu à l'automne de sa vie (Iggy Pop aura dans les prochains jours, le 21 avril, 72 ans) ? C'est avec une distribution fort diversifiée, arrivant comme des rock stars, que la chorégraphe nous entraîne dans une cérémonie qu'elle nous présente comme "une réflexion incarnée, échevelée et poétique sur le vieillissement et la mythification de l'artiste."
Et moi, face à ces corps qui prennent possession de la scène ensemble ou individuellement, venant jusqu'à moi et même me frôler, je suis captivé. De cette icône qui se doit "rester la même" sur scène, nous en voyons des déclinaisons gestuelles adaptées à son âge. La contradiction des termes "hors du temps" et décadence présentée là devant moi. Le temps passe, son esprit reste et moi, devant, c'est l'essence du personnage que je perçois. Six ans de travail de recherche de la chorégraphe qui aboutissent dans une conclusion dont l'esthétique est belle et fort respectueuse du personnage. L'utilisation du contre-jour sur fond blanc durant un tableau (de Benoit Larivière aux éclairages)  illustre bien où en est rendu le personnage, avec le soleil qui descend à l'horizon. 

Et moi, qui me met à rêver, "mon requiem, c'est Helen Simard que le crée !" Mais revenons à aujourd'hui et apprécions tout le chemin fait et les pas sur scène pour arriver à destination. 


vendredi 12 avril 2019

Sur mes pas en danse: "Comédie du corps" en deux temps fort bien réussie

Bon, je sais, le printemps se fait encore hésitant, timide même, mais le calendrier lui tient le gouvernail, coûte que coûte. Il annonce la fin d'année universitaire et par conséquent, voici rendu le moment aux finissantes 2019 des profils en création et en interprétation du Département de danse de l'UQAM de nous présenter le résultat de leur travail et de leurs efforts des dernières années. Et pour moi, voici venu le moment de m'y rendre, ce que j'ai fait avec plaisir. Au programme de cette soirée, une "Comédie du corps" en deux temps avec d'abord"Sonntag" de Malina Fürhoff et ensuite "7 femmes en 2 temps ou 9 egos en noir ou blanc ou blood" d'Izabelle Pin. Deux œuvres qui m'ont permis de constater qu'il est encore possible de me surprendre, mais sur cela, j'y reviendrai !

                             Affiche de la soirée tirée du site du département de danse de l'UQAM.

Comme d'habitude, je suis là, à l'entrée de la salle, prêt à prendre place assez tôt. Bien placé pour observer que le hall d'entrée pour la première se remplit fort bien. Bien placé aussi, pour entendre les indications, dont une pause de quinze minutes entre les deux œuvres, de Catherine Tardif.  Ce que je ferai avec attention avant de prendre place en première rangée juste à côté d'une des deux places "réservées", places annonciatrices de prestations toutes proches, ce qui me plait bien !

Ces places, cependant, resteront libres de toute activité tout au long de la présentation de "Sonntag" de Malina Fürhoff, avec Marianne Beaulieu, Flavie Gaudreau-Majeau, Camille Paquin, Catherine Pelletier-Voyer et Zoé-Claude St-Jean McManus. La présentation que j'ai pu lire dans le feuillet de la soirée présente bien ce que j'ai vu, "Dans un jeu de l'inconscient, Sonntag (note de ma part, Sonntag qui signifie dimanche, en allemand), fait miroiter les désirs et les nécessités du corps au quotidien."

À notre entrée en salle, nous pouvons découvrir à droite à l'avant de la scène, une table, trois chaises dont une est déjà occupée par une femme immobile. Sur la table, des tasses et au milieu, un filtre à café qui a depuis longtemps fait ce qu'il devait faire depuis longtemps avec les traces pour le démonter. En diagonale, vers l'arrière, on peut voir un sofa occupé sur lequel on retrouve deux autres femmes encore là immobiles.

Peu à peu, deux nouveaux personnages arrivent et les corps s'activent et se déplacent comme des automates. Ils arrivent que ces personnages mettent parfois en phase leurs mouvements, mais leurs différences font en sorte que ces femmes se crispent et explosent, riches en expressions. La suite présente les "climats" de vie fort variables, avec un tableau durant elles viennent vers nous, tout sourire. Le support musical, riche de son saxophone supporte bien ce que je découvre sur scène.

Dans cette vie qui a tout d'une "Comédie du corps", tous les épisodes de la vie quotidienne ne sont pas tous drôles, avec des femmes qui la jouent, se la jouent et nous la jouent fort bien. Il est fort utile de se faire remontrer que sous le vernis des apparences, ce que peut produire la différence en frustration et en exaspération.

Et une fois les applaudissements envolés, nous devrons quitter la salle pour attendre le début de "7 femmes en 2 temps ou 9 egos en noir ou blanc ou blood" interprété par Stéphanie Burke, Stéphanie Leclair, Jeanne Maugenest, Sarah Mugglebee, Manon Terres, Marie-Christine Paré et Camille Turcot-Riel.

"Blood", oui, oui et nous comprendrons pourquoi plus tard!!!! Juste avant de revenir dans la salle, nous voyons arriver tout lentement de l'étage plus haut par ce bel escalier, une femme richement vêtue. Elle terminera sa descente vers nous pendant que nous, nous reviendrons prendre place à notre siège. Et sur l'espace scénique et aussi sur le siège juste à côté de moi, se trouvent six autres femmes, immobiles tout aussi habillées chic et maquillées, comme si nous étions à une autre époque. Qui sont ces femmes et quel est leur destin ?

C'est que je découvrirai durant les tableaux qui suivent durant lesquels elles remplacent la grâce et la retenue de leurs gestes par des habits plus simples et des comportements qui me surprennent. Difficile de ne pas apprécier ce tableau durant lequel une d'entre elles s'attarde longuement à attacher ses souliers en le faisant et en le refaisant sous le regard exaspéré des autres et amusé du mien. La rupture du cours des événements est intelligemment amenée par la chorégraphe et talentueusement interprétée par les interprètes. Lorsqu'elle utilise ce procédé pour poursuivre après avoir mis en ligne dignement et solennellement ces femmes pour poursuivre de façon surprenante, je suis déjoué et je vis un deuil métaphorique, comme il est indiqué dans le feuillet de la soirée. Et, pour finir, je découvre, ébahi (oh oui !) la suite, "blood" haute en mouvements qui pour moi est une première.

Est-il possible de surprendre le spectateur que je suis ? La réponse en cette soirée avec ces finissantes du Département de Danse de l'UQAM a été oui et j'en été ravi. Au plaisir de vous revoir sur scène, chères finissantes, dans un proche avenir voir vos œuvres ou vos prochains pas sur scène.


mardi 9 avril 2019

Sur mes pas au théâtre: "Stuff happens" par des élèves de l'Université de Montréal

C'est principalement parce que Fanny (Giguère) faisait partie de la distribution que mes pas m'ont amené au Centre Culturel de l'Université de Montréal. Principalement donc, mais pas seulement, parce que toute proposition de théâtre documentaire m'intéresse et elle en était une. "Stuff Happens" présente les différentes intrigues dans les officines américaines de la Maison Blanche et aussi des celles, françaises et anglaises qui ont conduit à la guerre d'Irak. Et cette citation, "Stuff Happens" ou des "Choses qui arrivent" de Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense américain), suite aux frappes américaines qui ont causé des dizaines de milliers de morts de civils irakiens est le déclencheur du travail de l'auteur.

                                         Affiche de la pièce tirée du site de l'Université de Montréal

Ce sont dix étudiant.es de différents programmes (dont en Sciences de l'Éducation, Littératures de langue française, Traduction et Psychologie) qui nous proposent pendant près de deux heures une série de tableaux montrant les agissements et tractations des personnages politiques.dont elles et ils endossent fort brillamment les "habits". C'était il y a une quinzaine d'années, les armes chimiques de Saddam Hussein occupaient une grande partie de l'actualité internationale. Les américains avaient des coups à remettre et des comptes à rendre, suite aux attentats du 11 septembre. Les faucons de l'administration de George W. Bush s'y sont consacrés totalement pour ensuite en profiter financièrement de leurs actions, malgré l'action des "colombes" représentées ici par Colin Powell.

Pour arriver à suivre la suite des événements, au début de chacun des tableaux, nous apprendrons par une projection sur l'un ou l'autre des côté de la scène le titre du tableau et le nom des belligérants de l'époque. Ce qui s'avère fort utile avec le rythme rapide de la présentation. Compte-tenu du plus grand nombre de personnages historiques que d'interprètes, certain.es devront en endosser plusieurs, jusqu'à huit et ils le font fort brillamment de façon crédible, utilisant parfois la langue du protagoniste mis sur scène, dont l'arabe (il me semble !). Durant toute la présentation, les textes nous sont proposés à vive allure, nous permettant de bien ressentir la tension et l'urgence durant certains épisodes. Ce qui nous garde captif tout au long. La mise en scène de Germain Pitre est fort efficace, dynamique avec une scénographie minimale, ce qui nous permet de nous concentrer sur l'essentiel.

Les événements de la guerre d'Irak font partie de l'histoire, colorée de drame humain qu'on semble vouloir oublier. Mais si nous y revenons, avec du recul, comme l'a fait l'auteur David Hare, (dont le texte en langue anglaise a été traduit par William Nadylam et bonifié par l'équipe de création), nous pourrons revoir, en condensé ces épisodes de l'Histoire et mieux comprendre ce qui se passe aujourd'hui encore.

Pour votre temps consacré à amener à bon port ce projet que je considère audacieux, merci et félicitations, Yardley Alexis (Études libres), Emna Ben Jelili (Sciences Politiques), Julien-Claude Charlebois (Traduction), Flavie Choinière (Littératures de langue française), Amélie Clément (Psychologie), Fanny Giguère (Pathologie, biologie cellulaire), Alexis Hebig (Sciences politiques), Camille Houssin (Linguistique), Kenny Lafrenière (Études cinématographiques) et Tessa Morin-Cabana (Éducation). Je suis certain que vous comme pour moi, vous écouterez les bulletins de nouvelles avec une perspective différente.



lundi 8 avril 2019

Sur mes pas en danse: Retour sur une belle soirée colorée d'intériorité au Wilder

L'horaire de présentation me le permettait et la proximité des lieux de présentation tout autant. Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont amené jusqu'au Wilder pour d'abord découvrir dans l'espace Bleu "L'antichambre de la création" d'Aurélie Pedron et ensuite pour assister quelques pas plus loin dans l'espace Vert,  au programme double proposé de Tangente avec les créations de Leticia Vera et de Sarah Maria Samaniego.

Ainsi donc, en tout début de soirée, je suis un des premiers à me rendre prêt à découvrir "L'antichambre de la création". De cette créatrice hors-norme, je n'en suis pas à mes premières expériences toujours heureuses et intenses. Voilà donc pourquoi, lorsqu'on me demande d'enlever, mon manteau, mes chaussures, mais aussi ma montre et mes lunettes, je n'étais pas trop surpris. Mes rencontres précédentes avec "Entre" et "Corps Caverneux" s'avéraient fort instructives. Comme l'a utilisé de façon fort habile le réalisateur Stéphane Lafleur avec la dualité phonétique (qu'il est préférable de lire à haute voix pour mieux la saisir !) de son titre de film, "En terrains connus", j'ai vécu une plongée en apnée temporelle tout autant en "terrains connus" qu'en "terres inconnues". Et lors de mon retour à la réalité du temps présent, un moment de décompression fort essentiel m'a permis de revenir "là et maintenant".

Impossible de savoir à l'avance ce que chaque spectateur ressentira lorsqu'il "vivra" cette expérience, mais, pour peu qu'on lâche prise et que l'on fasse confiance, c'est aussi en nous que nous plongerons pour y découvrir notre nature enfouie. Pour les intéressé.es, rendez-vous l'automne prochain et je vous le recommande, pour vivre une réalité, autrement.

C'est donc tout à côté que je me dirige pour prendre place dans la file d'attente pour assister au programme double de Tangente. Feuillet en main, je découvrir que l'eau est un trait commun des deux oeuvres à venir. Donc, "Paagos (Drift)" de Sarah Maria Samaniego que "La Soif" de Leticia Vera, utilisent cet "élément essentiel de la Terre et du corps humain".

                                          Photo de Barbara Diabo par Damian Siqueiros

C'est donc avec des spectateurs tout autour de l'espace de présentation et sur "des images d'eau projetées" sur le plancher scénique que nous arrive cette femme tout de blanc vêtue. Sur cet espace, elle trouve sa place pour ensuite sembler combattre pour la conserver. Je sens le message, doucement et fermement transmis par tous ses déplacements et les manipulations avec les quatre bandes de plastique disposées au quatre coins de la scène. Comme si elle devait combattre les "récifs" de la vie qui veulent la briser. Ce qui, pour moi, semble en lien avec ce qu'elle vit dans son pays, soit Les Philippines. Il en reste que de sa présentation qui a tout de premiers pas (normal si je me fie à l'âge qu'elle semble avoir), je sens une calme affirmation qui n'a d'égal que la beauté de son sourire en fin de présentation.

Une fois les derniers applaudissements envolés, nous, spectateurs, quittons pour permettre la mise en place la deuxième partie, "La soif" de Leticia Vera par Ivanie Aubin-Malo, Barbara Diabo et Mariana Minutti. Et comme l'annonçait le texte de présentation, "Autour de nous : un univers mystique blanc. comme si nous nous trouvions au centre d'une goutte d'eau.", c'est ce que je découvre dès les premiers moments. Tout au fond de l'espace scénique, les trois interprètes dans une bulle semblent lutter avec douceur et détermination contre la pression externe pour venir vers nous. Elles la déforment, à la recherche d'un point de faiblesse pour la faire grossir et éventuellement pour pouvoir en sortir. Et c'est ce qu'elles feront avec grâce tout doucement.

La suite, fort bien appuyée sur scène par Moe Clark (directrice sonore, compositrice et performeuse musicale), m'a amené dans un cérémonial que j'ai ressenti plus que je n'ai vu, au sens rationnel du terme. J'ai accueilli les différents tableaux comme la terre reçoit dans ses interstices, cette eau dont elle a grand besoin ou le sable qui prend ce qu'il a besoin de l'eau riche en nutriments, apportée par les différentes vagues.

Des moments tout teintés en rituel qui m'ont emporté tout à l'intérieur de moi-même et m'ont fait grand bien.C'est porté par ces derniers moments que je suis revenu à la réalité, mais sans que ses humeurs n'aient de prises sur moi.

samedi 6 avril 2019

Sur mes pas en danse: Au "Paradis" avec les étudiantes en danse de l'UQAM !

Pour quiconque est familier avec l'univers chorégraphique de Catherine Gaudet, sait qu'elle demande aux interprètes pour l'habiter une bonne dose de laisser-aller, de l'engagement et beaucoup de talent. Et pour ce faire, elle le fait porter par des interprètes fort expérimentés et talentueux, tels que Caroline Gravel et Francis Ducharme pour ne mentionner que ces deux noms, parmi d'autres. Leur implication ne se limite pas seulement à la danse. À preuve, comme elle le mentionnait à l'émission Danscussions & Co du 5 avril, Louise Bédard a eu droit à une invitation à participer à la pièce de théâtre "Ombre Eurydice parle" (présentée prochainement au théâtre Prospero (du 11 au 27 avril prochain), suite à sa performance dans "Tout ce qui va revient" de la chorégraphe. Et je suis tout à fait d'accord, pour l'avoir vu deux fois plutôt qu'une !

Pour ces raisons, j'étais donc bien curieux et intéressé de découvrir comment les treize étudiantes du Baccalauréat en danse de l'UQAM, aller investir le "Paradis" de cette chorégraphe. C'est donc en première rangée d'une salle fort bien garnie sinon comble, que j'attendais le début de la présentation. Une fois, la présentation de Sophie Michaud et les lumières qui s'éteignent, c'est d'abord à de brèves apparitions que j'ai eu droit, donc celle en entrée de jeu d'un être à tête de singe. Des apparitions fugaces pour me souhaiter, bienvenue au paradis. Et puis seule ou en duo ou en petits groupes, les treize "déesses" nous sont apparues d'un peu partout pour investir l'espace scénique. 

                                                      Photo de l'affiche: Julie Artacho

La suite s'est déclinée dans des tableaux, tout en frontalité, fortement colorés par des états de corps maintenus, exacerbés qui interpellent. Des corps aux expressions faciales passant d'un état à l'autre en parfaite contradiction. J'ai vu dans ce "Paradis" des magmas de corps riches qui se déployaient. Des vagues corporelles, aussi, qui se dirigeaient droit sur moi (en première rangée, je vous rappelle !) dont une de ces vagues, au moins, c'est terminée dans les rangées derrière moi.

Pause

Je me souviens d'une autre époque durant laquelle, je constatais souvent que si les corps des interprètes devant moi étaient fort expressifs, leurs visages, eux, étaient inanimés, absents du propos chorégraphique! En cette soirée, je constate, encore une fois, que les temps ont changé et qu'il est possible d'enrichir la proposition avec des expressions faciales utilisées de façon fort efficace. 

Fin de la pause

De ces moments forts et intenses qui furent nombreux, j'en retiens particulièrement un, celui durant lequel, une des interprètes (Paméla Aubé, comme je l'apprendrai plus tard lors de la discussion d'après représentation) s'est approchée là, juste devant moi et a établi la connexion de nos regards. Impossible pour moi d'en établir la durée, mais elle s'est passée de façon fort intense, hors des limites temporelles habituelles. Et elle m'a permis aussi de trouver par la suite, telle une révélation, le sens profond de ce que je voyais, là, tout juste devant moi. 

Si Jean-Paul Sartre dans "Huis clos", énonçait que "l'enfer, c'est les autres", Catherine Gaudet nous propose à son tour que le paradis est aussi les autres. Et pour les deux, le tout est porté par le besoin, fort grand, du regard de l'autre sur soi et du jugement qui en découle. Parce que, c'est ce que j'ai surtout ressenti en cette soirée grâce à vous mesdames. Pour m'avoir si bien porté cette révélation, Paméla Aubé, Anne-Sophie Blanchet-Ménard, Châtelaine Côté-Rioux, Léa Dargis-Deschenes, Zoé Delsalle, Emeline Descharles, Anna Erbibou. Lila Geneix, Alice Marroquin-Éthier, Adèle Morrissette, Sandrine Parent, Danae Serinet Barrera et Éliane Viens-Synnott, merci ! 

Et merci aussi à vous, Sophie Michaud (Direction des répétitions et conseillère dramaturgique), Antoine Berthiaume (Conception sonore), Hugo Dalphond (conception des éclairages) et Justine Bernier-Blanchette (costumes) et aussi tous les autres qui les ont accompagnés.

Chères étudiantes, vous n'êtes pas encore rendues encore à la fin de votre parcours de formation, mais l'avenir s'annonce bien et moi, vos prochains pas sur scène, je compte bien y être pour les découvrir. À bientôt, donc !

vendredi 5 avril 2019

"Ces jeunes qui font du bien à voir danser"; ma chronique du 5 avril à Danscussions & Co


Merci Klara et bonjour à vous tous,

Quiconque me connaît un peu, sait déjà que c’est avec un plaisir et un intérêt toujours renouvelé que je me rends découvrir ce que les jeunes chorégraphes et interprètes en danse ont à nous proposer. Voilà donc pourquoi, je me suis rendu dans les locaux de l’École de Danse Contemporaine de Montréal pour assister à la première édition de « Boomerang-Danses partagées » organisée par un comité de diplômé.es de cette école, avec au programme, des premières ébauches de quatre œuvres. Avant de revenir brièvement sur chacune d’elles, vous demanderez probablement qu’est-ce qu’une soirée Boomerang ?

Matéo Chauchat, membre du comité organisateur, nous l’indique de façon fort claire. Tout à l’image du boomerang, ces œuvres en création nous seront d’abord « lancés » et nous, en retour, serons invités à leur retourner nos impressions. Pour ce faire, inspiré d’une séance Larsen, il nous transmettra d’abord la question de la chorégraphe, ensuite nous serons invités à fermer les yeux pour trouver le mot ou les mots inspirés des moments passés. Enfin, nous pourrons partager notre réception, avec une phrase qui débute par « ce qui a fonctionné pour moi » ou « ce qui n’a pas fonctionné pour moi ». Tout cela pour permettre aux chorégraphes d’en prendre bonnes notes et d’aller de l’avant.

Voilà, une formule qui me plait bien et j’ai totalement embarqué autant dans la découverte des quatre œuvres que dans la rétroaction qui s’en est suivi. Je vous en propose donc un court compte-rendu.
En ouverture de rideau, « Collecting the Bones » de Jenna Beaudoin. Avec son long, très long foulard riche en nœuds, enroulé autour de son cou, elle trace sur le sol un chemin à suivre labyrinthique, comme pourrait le faire nos gènes et notre éducation. Et une fois fait, elle en entreprend le parcours, mais, et c’est ce qui a le plus fonctionné pour moi, elle ose passer par-dessus les bordures du chemin qui se présente à elle, pour aller jusqu’au bout de ses aspirations. Voilà un témoignage fort éloquent et bien rendu.

Il s’en suit « Ellipses » de Stefania Skoryna, qui nous présente trois femmes, incarnées par Miranda Chan, Lena Demnati et Mathilde Heuzé, qui me captivent dès le début, par leurs mouvements ondulatoires et circulaires. Leurs positions changent, mais l’effet de leurs ellipses en est le même. J’y ai vu des allers retours de notre univers modulé par l’aller du Bing Bang et du retour « ensemble » et implosif du Big Crush. Une version allongée sera présentée l’été prochain. J’y serai, promis !

Après une pause, Mathilde Heuzé nous revient seule pour nous présenter sa création, « Hypotypose ». L’hypotypose qui est une figure de style consistant à décrire une scène de manière frappante et animée. Et c’est ce que nous découvrirons au pluriel, avec elle s’animant devant différentes images animées de notre monde, projetées sur le mur derrière elle. La séquence de présentation mériterait, selon moi, d’être allégée, mais j’ai pu en voir quelques-unes avec lesquelles, elle était en parfaite symbiose avec ses gestes. J’en retiens surtout une durant laquelle elle bougeait en parfaite harmonie avec les volutes de fumée juste derrière. Un pur moment de bonheur esthétique qui a bien fonctionné pour moi et que j’ai partagé avec un grand enthousiasme par la suite.

La soirée se terminait par le solo de Hélène Remoué, « Sans rien forcé ». Elle se donne le défi de nous faire ressentir avec une seule personne ce que le corps vit et exprime dans la foule lors d’un rave underground. La contradiction de cette singularité, normalement exprimée dans une foule est confrontée et surmontée grâce à la performance fort intense de Cara Roy sur une trame musicale toute en phase avec la pulse souhaitée.

Une soirée qui annonce de beaux jours. Je ne peux m’empêcher de vous rappeler qu’il est possible de poursuivre sur cette voie, avec, cette fois, les étudiantes de deuxième année du département de danse de l’UQAM qui nous présente ces jours-ci, rue Cherrier, « Paradis » de Catherine Gaudet. Je m’arrête ici, bonne prochaine de danse.

jeudi 4 avril 2019

Sur mes pas en danse: Une soirée fort belle avec "Revisor" chez Danse Danse

Ce n'était pas ma première fois et à chaque fois la théâtralité des propositions de Crystal Pite et Jonathon Young (Kidd Pivot) me font différents effets. Ils m'interpellent, me désarçonnent parfois, mais jamais ne me déçoivent. En ce début de printemps qui se fait encore tout timide, Danse Danse me proposait leur plus récente création "Revisor". La lecture préalable du feuillet de présentation "mettait bien la table" à ce qui allait suivre. Le point de départ est une pièce de théâtre russe, une comédie, de Nicolas Gogol qui portait sur des sujets, tels que la tromperie, la cupidité et la corruption.

                                                Photo de Tiffany Tregarthen par Michael Slobodian
                                                tirée du site internet de la compagnie Kidd Pivot

Mais même averti, je suis quelque peu désarçonné par la tournure fort verbale du début. De mon siège en première rangée, je devais suivre l'action toute gestuelle et le propos des protagonistes en langue anglaise, pour lequel je devais lever tout haut mes yeux pour en voir la traduction. Je devais donc choisir entre voir ou comprendre certaines parties de ce premier tableau. Mais, assez vite, j'ai fais mon choix et je me suis concentré sur ce qui se passait sur la scène, même si certains propos m'échappaient. Il faut avouer que la grande qualité d'interprétation des différents interprètes,  Doug Letheren, Jermaine Spivey (mon coup de coeur), Matthew Peacock, Rena Narumi, Ella Rothschild, David Raymond, Cindy Salgado, Tiffany Tregarthen et Renée Sigouin a rapidement happé mon attention et, donc, a détourné mon attention du propos exprimé.

Et puis arrive le moment, où le propos devient essentiellement chorégraphique. Ce que l'on vient de voir m'est présenté fort différemment avec les interprètes dépouillés de leurs vêtements d'époque, d'autres neutres. Cette façon de faire en "focalisant" sur les gestes m'a beaucoup plu. Pas de surprise sur le propos dramaturgique, donc toute mon attention se porte sur les gestes fort bien exprimés et le propos oral qui les présente. C'est pour moi, la partie "forte" de l'oeuvre, qui, néanmoins, ne l'aurait pas été sans ce qui l'a précédé.

Et puis, nous revenons à la forme de présentation initiale, pour découvrir l'acte final. La conclusion ne surprendra pas, comme certains travers de la nature humaine transcendants les époques. Moi, de cette soirée, j'en reviens comblé et satisfait de la forme choisie par les chorégraphes.

lundi 1 avril 2019

Retour sur mes pas à mon Collège Ahuntsic: Suite à une étape d'une démarche pour répondre à une question cruciale !

Et la question est........, le Collège Ahuntsic doit-il changer le nom de ses équipes sportives, "Les Indiens" ? Mais avant d'aller plus loin, je m'en voudrais de ne pas commencer par un aveu. J'ai enseigné pendant plus de trente ans dans ce collège dont j'ai déjà dit et que je dis encore que j'avais les initiales tatouées sur mon cœur. Mon collège, dont j'ai suivi et encouragé les élèves de ces équipes sportives, dont certains étaient dans mes classes. Toutes ces années, jamais, je m'en confesse, je ne me suis questionné sur l'origine et la pertinence de ce nom et de son logo.

                                                Logo actuel des équipes sportives du Collège Ahuntsic

Mais voilà, nous en sommes rendus à une époque, celle qui, enfin, nous ouvre les yeux, la conscience, et aussi le cœur. Tout en phase avec l'époque actuelle, mon collège dans le cadre de sa Semaine des Sciences Humaines, nous proposait un Panel de discussion sur le nom et le logo des équipes sportives. Panel conjointement organisé par Julie Gauthier, prof d'anthropologie et l'organisme Mikana dont la "mission (est) d'œuvrer au changement social en sensibilisant divers publics sur les réalités autochtones au Canada."

Le sujet est évidemment délicat et il aurait été facile de tout simplement procéder rapidement en effaçant le nom et le logo pour les remplacer et de "passer à un autre appel" ! Mais non !, pourquoi pas, prendre le temps pour y réfléchir et en discuter avec le plus grand nombre, mais surtout avec les principaux intéressé.e.s, les autochtones, eux-même dans le cadre d'un panel. En voici donc un compte-rendu partiel et tout personnel.

Avant de débuter le panel lui-même, nous avons d'abord droit aux mots de la Directrice Générale du Collège, Nathalie Vallée, qui nous situe la perspective de l'institution en amont et en aval. Nous sommes, ensuite, "pris en main" par, André-Yanne Parent, animatrice fort alerte et dynamique qui confirme le contact avec nous dans les estrades, avec des "ho" auxquels nous devrons répondre par des "hey" (ou l'inverse, ma mémoire me fait défaut !). Et ça marche !!!! La communication est établie !

Pour apporter d'abord, un éclairage historique, ce panel débute avec un retour historique fort éclairé et éclairant d'Alexandre Lapointe, détenteur d'une maîtrise en anthropologie de l’Université de Montréal et qui travaille au Musée d’histoire et d’archéologie Pointe-à-Callière. Il nous propose en une trentaine de minutes fort dynamiques et bien amenées, comment et pourquoi des autochtones ont migré de la rive sud de Montréal jusqu'à dans la région d'Oka, en passant par le pôle Guy-Sherbrooke, tout au sud-ouest de l'Île de Montréal et du Parc de la Visitation, tout au nord. Appuyé par une recherche fort sérieuse, rigoureuse avec des documents d'époque, il nous explique les tactiques de la Compagnie de St-Sulpice qui a forcé ces déplacements. Aussi, il nous expose les conséquences des ententes orales et non écrites entre les autorités françaises et les chefs des Premières Nations qui ont amené le déplacement "volontaire" de cette communauté autochtone et, des siècles plus tard, ont produit la crise d'Oka. 

Je retiens un exemple fort éloquent de ces "manigances". Les gens des Premières Nations étaient de fort bons cultivateurs qui savaient défricher la terre. Mais ils devaient se déplacer d'un lot à l'autre, tout autour, pour laisser la terre "reprendre son souffle". S'ils se retrouvent coincés sur un lopin, entourés par d'autres occupés par des colons, ils devront quitter pour pouvoir poursuivre ailleurs, où il y a plus d'espace. Et ces terres, "leurs terres" toutes bien défrichées qu'ils laissent derrière, seront économiquement utiles pour la congrégation religieuse. Aussi nous apprenons que tout au nord de l'île, "à un jet de pierre du Collège", il est possible de retrouver les "traces" du passage et de la présence de ces agriculteurs autochtones, pas du tout chasseurs. 

Il termine sa présentation avec un "recentrage" des origines historiques du nom "Ahuntsic". Sur la Rivière des Prairies, il est possible d'y naviguer et c'est que faisait il y a plus de trois cent ans, le père Nicolas Viel et son jeune serviteur. Mais une rivière peut avoir des rapides et ils peuvent être menaçants, sinon dangereux. Et si vous ne savez pas nager, ces rapides peuvent devenir un ennemi mortel. Voilà le destin de ces deux personnages historiques. Même si soixante ans plus tard, un historien venant de loin, transforme l'histoire pour les faire mourir assassinés par des "méchants hurons", comme il est ou était possible de le lire sur la plaque de la statue de Nicolas Viel et de son jeune assistant de "Ahuntsic". Et quelle est la plus probable signification du nom "Ahuntsic" ? C'est sur la réponse à cette question, surprenante, qu'il complétera sa présentation. Et le nom "Ahuntsic" qui est le résultat de quelques modifications orthographiques et qui voudrait dire en langue huronne, "perchaude" !!!

Une fois la surprise passée et les rires qui s'en suivent, nous applaudissons fort chaleureusement (et c'est bien mérité), Alexandre Lapointe pour ce concentré historique fort riche et "richement" bien amené !

Et une fois la table mise, l'animatrice nous présente les membres de ce panel, Isabelle Picard, ethno-muséologue Wendat qui tente par ses différentes actions professionnelles et personnelles de mieux faire connaître les réalités et enjeux des Premiers peuples du Québec Aussi, Andre Dudemaine, Innu d’origine et membre de la communauté de Mashteuiatsh, qui est, entre autre, cofondateur et directeur de Terres en vues, une société pour la diffusion de la culture autochtone. Et enfin, Meky Ottawa qui est une Atikamekw de Manawan.  Elle est une "toute jeune" artiste autodidacte multidisciplinaire basée à Tio'tia:ke (Montréal). Nous avons droit à la perspective de trois panélistes de trois générations différentes et d'horizons professionnels différents. 

Difficile de résumer en quelques phrases la teneur de leurs propos en réponse aux questions qui leur ont été posées, mais leurs positions parfois communes, parfois différentes nous permettent d'y voir plus clair. J'ai pu entendre leurs propos conciliants et non pas les "sentir sur un pied de guerre" pour demander réparation pour une injustice du passé. De réaliser aussi, que la symbolique guerrière de plusieurs noms et symboles d'équipe, ne sied pas du tout aux peuples des Premières Nations, parce qu'ils étaient des agriculteurs qui préféraient régler pacifiquement tout ensemble leurs différents, en y mettant le temps, quittent à régler cela, ultimement avec un match de crosse. De me permettre aussi de réaliser que l'appropriation culturelle est une notion fort flexible, comme peut l'être une ligne fort  tracée dans le sable.

Ainsi donc, au final, comme l'indiquait, fort sagement, une des panélistes, "poser la question est y répondre". Je ne suis pas devin, mais cette réflexion bien entreprise est, pour moi, un gage de succès pour trouver un nouveau nom et un nouveau logo pour les équipes de mon collège, fidèle et respectueux de l'histoire du Collège. Et moi, je me tiendrai au courant des prochaines étapes.