lundi 30 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Un "Remix" réussi bien mélangé au Studio 303

Les propositions "danse" sont encore peu nombreuses en ce mois de janvier, mais elles laissent à mes pas les hésitations de direction dans le placard. Ainsi donc en ce dimanche après-midi presque printanier, c'est vers le Studio 303 que je me suis dirigé, avec au programme, un "Remix". Si comme moi, vous vous informez, vous savez déjà qu'un remix en danse contemporaine consiste à mettre côte à côte dans le temps, une oeuvre originale et sa réappropriation, suite à une résidence d'une quinzaine d'heures au Studio 303. Au programme, les chorégraphes Aurélie Pedron et Lara Kramer qui remixent Crow’s Nest and Other Places She’s Gone d’Olivia C. Davies et transposition d’Hanna Sybille Müller, respectivement. Le programme annonçait : "Quatre courtes pièces seront ainsi présentées : deux originales, suivies de leur remix.", par conséquent, le spectateur que je suis se préparait à comparer et, déjoué l'a-t-il plutôt été. Parce que les oeuvres ne l'ont pas été dans cet ordre, mais plutôt, les deux remix d'abord et les deux extraits des oeuvres originales, ensuite. Ainsi donc, à l'inverse et pas à la suite, difficile, sinon impossible pour moi, de mettre un cadre de référence pour un exercice de comparaison analytique ordonné. Après l'avoir rapidement compris, je me suis laissé aller et je m'en tiendrai à présenter mes des fragments d'observation, suite à ce beau moment passé à découvrir des univers chorégraphiques féminins dans lesquels irradiaient l'intériorité et le rituel. 

                                          Hanna Sybille Müller par V. Soucy

De cette femme seule qui bougeait lentement à notre arrivée et qui ensuite nous invite à la rejoindre (et que peu feront), de ces cloches d'une église toute proche qui résonne "en harmonie" avec les mouvements du moment, de cette invitation à prendre un oeuf (qui dans mon cas m'a été offert), de ces moments "bénis" de lenteur, dont même les quelques cris d'un bébé dans la salle ne pouvaient briser le charme. La danse contemporaine est décidéement un univers vaste et fascinant que je découvre encore. Je ne saurais écrire en quoi les remix sont formellement intéressants, mais pour l'amalgame des univers et de l'influence des uns sur les autres qu'ils permettent, ma sortie a été réussie et enrichissante.

C'était un quatrième remix, le premier selon cette formule inversée, mais peu importe, j'y reviendrai.

samedi 28 janvier 2017

Sur mes pas au cinéma: "La tortue rouge" à voir absolument

Samedi soir, direction cinéma, question d'aller ailleurs. S'impose à nous deux choix, "Julieta" ou "La tortue rouge" et c'est ce dernier film qui sera choisi. Autant le sujet que le nombre d'étoiles des critiques (par exemple, Martin Gignac sur le site de Cinoche.com écrit, "Le type de production que tout cinéphile qui se respecte voudra voir au moins une fois dans sa vie"). rend, admettez le, la découverte irrésistible. C'est donc dans une trop petite salle remplie à pleine capacité du Cinéma Beaubien qu'enfants et adultes ont entrepris la découverte de ce film d'animation sans parole.



Conter une histoire, toute simple au final, mais tellement belle et riche en symboles que chacun pourra interpréter, Michael Dudok de Wit, le réalisateur, a trouvé les ingrédients et surtout la façon. Les images sont riches de leur simplicité et leurs couleurs sobres. Les détails, en apparence, ne le sont pas. Et de cette histoire de vie et de mort, j'en ai ressenti de fortes et belles émotions à la toute fin.

Un conseil, tout simple, pour vous, allez y. Et si en plus, vous m'en parlez après, une des raisons de ce film d'animation sera faite. En effet, voilà une ode à la communication et un espoir en l'avenir et soyons réalistes, nous en avons fort besoin en ces jours sombres.


mardi 24 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Pour découvrir des aspects de "Suie"

L'invitation était trop tentante, une occasion de découvrir avant le grand moment de la présentation de "Suie" de Dave St-Pierre avec Anne Le Beau, Bernard Martin et Hubert Proulx, par Danse Danse qui nous invitait à la galerie Arsenal dans le cadre d'un Mardi Culturel. La météo avait beau avoir fait des siennes et l'Arsenal un peu lointain, je m'y suis rendu et c'est avec une foule très, très nombreuse que j'ai découvert des extraits de l'oeuvre. Les artisans sont en résidence de création depuis le début du mois de janvier dans cette galerie et cela me permet de prendre conscience que depuis le moment que les responsables de Danse Danse décident de mettre au programme certaines oeuvres et le moment de leur présentation, il y a un "sacré" bout de temps. Il faut réaliser que c'est une belle marque de confiance. En cette soirée durant laquelle le chorégraphe a poursuivi, en notre présence, son travail de direction/création (un peu plus d'une semaine avant la première), il est facile de reconnaître sa signature. Pour ma part, j'ai été aussi très heureux de redécouvrir l'intensité d'Anne Le Beau, autant dans ses mouvements que dans sa présence intense toute immobile.

                                                Photo d'Alex Huot, tirée du site de Danse Danse présentant les
                                                interprètes (Anne Le Beau, Hubert Proulx et Bernard Martin)

Au programme pour cette soirée, trois extraits sur une scène fortement inclinée qui avait tout en haut à gauche, une machine distributrice et un plante en pot, scène recouverte par un prélart ammovible et tout à droite, des chaises. Le premier extrait nous présentait une version très physique de "Jeanne d'Arc" dans le mythe de Sisyphe. Le deuxième, montrait des histoires de "capture" et de disparition sous le signe de la plus parfaite indifférence. Enfin, et c'était ma partie préférée de la soirée, des mouvements à trois durant lesquels, nous avons pu apprécier des demandes du chorégraphe et de la réponse des interprètes.

Il reste sûrement du travail avant la première, mais de ce que j'ai pu découvrir, les ingrédients semblent tous là pour une belle rencontre et j'ai bien hâte. Je suis aussi bien curieux de découvrir dans quel contexte les extraits seront intégrés au reste de l'oeuvre.

Donc, voilà une proposition très tentante que celle de "Suie" de Dave St-Pierre du 1er au 11 février à la Cinquième salle de la Place des Arts.

samedi 21 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Soufflé par "Last work"

L'oeuvre était attendue et à preuve, la nombreuse foule encore à la porte une dizaine de minutes avant l'heure officielle du début, suivi de la salle comble lorsque les lumières se sont éteintes après la présentation de la première. Attendue pour moi aussi et intérêt rehaussé par le visionnement du documentaire quelques jours plus tôt de "Mr Gaga" (maintenant à l'affiche depuis vendredi au cinéma Beaubien et que vous devriez aller voir).

Ainsi donc, le rideau se lève et nous découvrons une scène nue et tout en arrière une jeune femme qui court et qui le fera jusqu'à la toute fin, sans se préoccuper de ce qui se passera juste à côté d'elle. Chacun pourra y donner sa signification, mais pour ma part, aucune ambiguité, elle représente le temps qui passe, inéluctablement. Et sur ce symbole omniprésent, se présente d'abord un homme dont les gestes captivent et qui peu à peu s'accélèrent. Il sera suivi par d'autres et d'autres qui me fascineront aussi, personnages d'une nuit fort occupée. Ohad Naharin nous propose sa vision du monde, un plaidoyer tout en gestes si éloquents. Pour ma part, c'est un songe d'une nuit d'été que j'y ai vécu, un songe dans lequel les personnages mi humains, mi dieux se présentent dans différents attributs gestuels. Mes souvenirs se confondent, comme pour un rêve, après ses moments, mais encore quelques jours après, le message est imprégné en moi. Le chorégraphe veut nous exprimer sa vision de son monde, du monde et en fin de parcours, ses espoirs.

                               Photo de Gadi Dagon (Danse danse)

D'autres diront mieux que moi comment les trois tableaux se sont déclinés, comment les dix-sept interprètes ont réussi à rendre ses moments mémorables. Tant qu'à moi, je ne peux que témoigner que j'ai effectué une rencontre artistique mémorable qui me permet une réflexion sur ce monde toujours en mouvement.

mardi 17 janvier 2017

Sur vos pas en danse ? Les propositions des Maisons de la Culture de la ville de Montréal.

À chacun ses intérêts, ça, pas question de le contester ! Mais des intérêts, il y a ceux que l'on a et ceux que l'on pourrait développer. À ceux et celles qui m'interrogent, intrigués, sur mon intérêt pour la danse contemporaine, je ne sais que répondre, sinon, allez y voir et qui sait ? Je ne conteste pas qu'il faut développer une "connection", pas nécessairement cérébrale, surtout pas, serais-je tenté d'ajouter, pour apprécier. Avec le temps, le sens de l'oeuvre s'impose ou pas et pour moi, voilà le plus grand intérêt de se rendre à une représentation. Mais Robert, direz-vous, cela peut coûter cher ! Oui et non, vous répondrais-je. Pour découvrir des oeuvres de tout horizon, il est possible de le faire gratuitement, oui oui, gratuitement ! Il ne faut que se déplacer, un peu à l'avance, ou réserver en ligne pour obtenir ses billets pour l'une ou l'autre des propositions que les Maisons de la Culture de la Ville de Montréal nous proposent.

Pour les fins de ma démonstration, je m'en tiendrai à des oeuvres que j'ai déjà vu et qui sont présentées dans les Maisons de la Culture, pas trop loin de chez moi, mais si vous "surfer" sur le site dont le lien est donné tout en bas, vous pourrez y trouver des spectacles "plus proches de chez vous. Pour ma part, mon territoire se situe dans le nord-est de Montréal et voici quelques-unes de mes propositions.

D'abord, "Foutrement" de Virginie Brunelle à la Maison de la Culture culturelle et communautaire de Montréal-Nord, le samedi 4 février ou le jeudi 16 février à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal ou aussi, à la Maison de la culture Frontenac, le jeudi 23 février. Une oeuvre pour adultes sur l'infidélité, une oeuvre intense comme les jeunes adultes savent souvent nous le présenter. Une oeuvre qui m'avait marqué autant par les gestes que par le propos. Une des oeuvre d'une chorégraphe établie et qui partira en tournée, de par le monde, par la suite. Si c'est bon pour les autres, c'est surtout très bon pour nous.

                                                       Photo : Virgine Brunelle

Dans le même suite "intense", mais tout aussi intéressant, "Fuck it" et "Même sous la pluie j'étais heureux (en souvenir de Mohégan)" de Catherine Lafleur présentés à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal, le vendredi 10 février ou le samedi 29 avril à la Maison de la Culture de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension (Le Prévost). De cette soirée, je m'en souviens encore pour la puissance déployée et il est, selon moi, impossible de rester indifférent devant ce déploiement de mouvements, parfois intrigants.


Dans un registre différent, celui de la danse contemporaine africaine, "Mozongi" de la compagnie Nyata Nyata (Zab Maboungou) et la description correspond assez bien avec mes souvenirs, "pièce pour cinq danseurs et deux percussionnistes, œuvre poétique du temps et de la mémoire, Mozongi (Retour) agit comme une physique du temps: le pas est poids et le poids est temps." Cet amalgame de danse et de percussion mérite le détour jusqu'à la Maison de la Salle de diffusion du Parc-Extension (tout proche de la station de métro Parc), le samedi 11 février à 16h00 et pas nécessaire d'aller chercher ses billets à l'avance (l'admission est libre).

Photo de Kevin Calixte

Ailleurs encore, "Prismes" de Benoit Lachambre à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville, le vendredi 17 février ou le vendredi 24 février à la Maison de la culture Pointe-aux-Trembles. Une oeuvre "lumineuse", décrite fort justement comme suit, "Il s'agit d'une expérience intense, déstabilisante et jubilatoire, qui stimule et mystifie les sens!". Une oeuvre qui s'est méritée le prix de la meilleure oeuvre de danse à Montréal en 2014. Une oeuvre d'une chorégraphe qui sait mystifier et qui se doit d'être vue et revue.

Photo tirèe de La Presse et fournie par Montréal Danse

Une petite dernière d'une liste qui se pourrait être plus longue. "Dans ta tête et six peids sur terre" de de Maïgwenn Desbois et interprétée par Maïgwenn Desbois, Anthony Dolbec, Gabrielle Marion Rivard. Cette dernière, peur ceux qui ne le savent pas déjà est "la" Gabrielle du film du même nom. Une oeuvre émouvante dans laquelle la chorégraphe se fait accompagner par deux interprètes "différents", mais qui ne le resteront pas dans notre tête et notre coeur.

Photo de Sandra Lyne Bélanger

Une "tonne" de possibilités pour découvrir cette oeuvre, dont voici une courte liste:

Samedi 25 février (16h00) à la Maison de la Salle de diffusion du Parc-Extension
Samedi 11 mars à la Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville
Mercredi 22 mars à la Maison de la culture Plateau Mont-Royal
Samedi 25 mars à la Maison de la culture Rosement-Petite-Patrie (salle Jean-Eudes)

Cinq oeuvres qui devraient faire en sorte que la danse vous "parle", vous impressionne, vous émeuve.

Pour plein d'autres propositions pour tout type de public: voici le lien

http://www.accesculture.com/calendrier?disciplines=61




dimanche 15 janvier 2017

Sur mes pas en danse: Un début d'année troublant à l'Usine C

Pour mes premiers en danse pour 2017 m'ont amené à l'Usine C pour la co-présentation de ce lieu de présentation avec Les Projets du 3e d'un programme double. Si je m'y suis rendu, c'était pour deux raisons, la première, Andrew Tay que je connaissais la notorioté dans le milieu mais dont je n'avais jamais vu de créations. La deuxième, l'affiche (présentée ici) qui présente les deux artistes de la deuxième partie et dont le regard d'Ellen Furey est venu m'interpellé "droit dedans moi" et sans appel.

                                          Photo: Yuula Benivolski

Voilà donc, je me retrouve dans un hall d'entrée fortement achalandé d'abord et une salle bien remplie ensuite pour découvrir deux oeuvres "performatives" avec plein de gens du milieu ( ceux de la danse contemporaine montréalaise).

Première partie, "You Can’t Buy It (but I’ll sell it to you anyways) SUCKA" d'Andrew Tay. La scène regorge de toutous très sages et de plein d'autres accessoires, sans oublier un androïde tout à droite. L'interprète-chorégraphe se présente simplement et entreprend une série de tableaux qui me surprennent. Si le sens du message m'échappe, l'audace, elle, me laisse pantois. Il y aura ces bandes déroulées qui nous invitent à lui texter "quoi faire". Il y aura bien des gens autour de moi qui prendront leur téléphone et qui s'activeront, mais, impossible pour moi de faire le lien avec ce qu se passe sur scène. Il s'exprime et se dévoile, mais le but de tout cela me reste inaccessible. Au final, une oeuvre abstraite dont le sens du propos m'aura laissé quelque peu dubitatif. 

Après une courte pause, avec "Light At The End Of The Tunnel 2.0", Alicia Grant et Ellen Furey prennent possession de la scène remplie d'accessoires (sans oublier bien d'autres derrières les rideaux) et venant, d'abord, tour à tour nous confronter du regard. Par la suite, elles nous présentent une suite de tableaux dans lesquels les deux interprètes se transforment, nous "manipulent" dans leur univers fort changeant. Pour ma part, j'ai été surtout troublé par ce tableau qui me ramène des années derrière avec le télé-théâtre, "Des souris et des hommes". Le tout se termine avec un tableau ambigu dans lequel les deux interprètes prennent possession d'un lieu et l'investissent par leurs mouvements lents et constants. 

Deux oeuvres qui tiennent plus de la performance que de la danse contemporaine. Deux oeuvres qui me sortent de ma zone de confort et d'intérêt. Deux oeuvres que me rappellent que trop d'accessoires me "cachent" les mouvements, sinon les intentions. 

samedi 14 janvier 2017

Sur mes pas au cinéma et en danse (bis): Une belle découverte que "La danseuse"

L'an 2017 en est à ses premiers balbutiements et moi en attente de mes premières sorties danse. Le septième art, pour une deuxième fois, en ce début d'année, me propose une oeuvre cinématographique qui porte sur ses pas qui dansent. En cette soirée nettement hivernale, mes pas m'ont amené vers ceux de "La danseuse" et l'amateur de danse et de septième art que je suis l'a bien apprécié. De cette danseuse, Loïe Fuller, d'une autre époque (début des années 1900), la réalisatrice, Stéphanie Di Giusto nous en présente une perspective éclairante pour une artiste restée dans l'ombre. Qu'est ce qui peut motiver un homme ou une femme à investir la scène pour s'y exprimer corps et âme jusqu'à y sacrifier sa santé ? Nous n'aurons pas une réponse très explicite à cette question, mais tout dans cette histoire nous permet de l'imaginer. Ce "driving force", alimentée par une enfance troublée et un besoin de présenter sans se révéler restera sûrement un objet de discussion. Il en reste que de cette histoire, j'en retiens celle d'une pionnière qui osera aller de l'avant et de faire différemment. Un film qui par ses scènes de danse captivera, non plutôt éblouira et les performances des principaux interprètes sont à la hauteur de cette histoire.



La danse, est à l'image de la vie riche de ses évolutions et de ses mouvements et "La danseuse" qui redéfinit les normes nous le rappelle avec éclat. Définitivement à voir.

jeudi 12 janvier 2017

Sur mes pas au cinéma et en danse: Subjugué par "Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin"

De la grande visite s'en vient en ville. En effet, dans quelques jours "Last work" d'Ohad Naharin et de la Batsheva Dance Company sera en ville grâce à Danse Danse. Et comme vous le savez déjà, de la grande visite, il faut s'y préparer. Par conséquent, nous étions convié, toujours par Danse Danse que je remercie au passage, dans les belles installations de la Cinémathèque (Note à moi-même: il faudra que j'y retourne plus souvent) pour assister à la projection de "Mr Gaga, sur les pas d'Ohad Naharin" de Tomer Heymann. C'est donc avec une salle remplie que Caroline Ohrt et Pierre Des Marais, "grands patrons" de Danse Danse nous accueillent, d'abord et que les lumières s'éteignent, ensuite. La première scène est "frappante" et met la table pour la suite. Il y a le chorégraphe qui "dirige" une interprète dans l'exécution d'un mouvement qu'elle doit répéter et répéter, jusqu'à obtenir le résultat voulu. Aussi bien en avertir les prochains spectateurs, cette scène ne laisse pas indifférent, la réaction des gens autour de moi en a éloquemment témoigné. Une fois cette mise en place faite, nous revenons dans le temps pour découvrir la jeunesse de ce chorégraphe qui dès son adolescence, images à l'appui, s'exprimait en gestes et en mouvements sans encore savoir ce qu'il adviendrait de sa vie.



Cet homme nous en découvrirons, les deux femmes de sa vie, son amour pour le mouvement et pour son pays, Israël. Chacun pourra y trouver son point principal d'intérêt, soit des extraits de ses oeuvres, soit des extraits de répétition, soit les différentes étapes de sa vie professionnelle (dont celle avec Martha Graham et Maurice Béjart) ou soit de ses démêlés avec les autorités de son pays. Pour ma part, ce qui a retenu mon attention est tout le défi (et les difficultés) du chorégraphe à exprimer ses intentions à ses interprètes, "à faire passer les choses du dedans vers le dehors", comme l'écrivait récemment Geneviève Letarte dans son texte intitulé "L'atelier invisible" (dans le plus récent numéro de la revue L'inconvénient). Elle même, artiste, réagissait au spectacle solo de Meg Stuart, "Hunter", présenté l'automne dernier à Montréal. Pour quiconque tente de communiquer, voilà un beau défi et c'est aussi le cas pour ce chorégraphe. Cette difficulté assumée par lui, nous est fort brillamment présentée par le réalisateur et m'a particulièrement rejoint. Et la première scène "frappante" connaît une conclusion "heureuse" en en tombée de rideau.

"Last work" sera présenté à Montréal dans un peu plus d'une semaine et si je me fie aux extraits présentés, les amateurs de danse, dont moi, ne devraient pas être déçus, ceux qui ont déjà leur billet, parce que les représentations semblent presque déjà à guichet fermé. Pour les autres, rien n'est tout à fait perdu, puisque ce documentaire sera projeté sur grand écran à partir du 20 janvier.

Toujours périlleux d'utiliser l'expression "plus grand que nature", mais là, aucune hésitation de ma part, Ohad Naharin par ce qui nous a été présenté, son humanité et son esprit créatif surtout, en est un bel exemple.