dimanche 26 février 2023

Sur mes pas au "Nice Try-bellessai" à l'Usine C vers ma seule destination dans la "Nuit blanche".

La quantité des propositions de cette Nuit Blanche était importante et la qualité prometteuse, mais il y manquait pour moi de propositions chorégraphiques. Il en reste que l'invitation à la vingtième édition du Nice Try-Midi Minuit, je l'ai acceptée avec grand plaisir et c'est en bonne compagnie que mes pas se sont rendus à l'Usine C. Comme le dicton, "jamais deux sans trois", c'était ma troisième fois depuis le début de cette année culturelle que je prendrai place dans la grande salle pour découvrir la plus récente mouture.

                                                                Tirée du site de l'usine C

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas déjà le concept de cette soirée, en voici les grandes lignes. " Le projet réunit des metteurs en scène et/ou chorégraphes qui se voient remettre, seulement 48 heures avant le spectacle, une contrainte de création. Les artistes doivent concevoir une performance de dix minutes à partir de cette contrainte et ce, n’ayant accès qu’au talent d'une dizaine acteurs dont l’identité leur est gardée secrète jusqu’à la dernière minute."

Fin de la pause

Donc pour cette édition de cette Nuit Blanche, il y aura deux présentations, la version "midi" qui débute à 20h00 et à laquelle nous assisterons et celle de "minuit" prévue à 1h00 (du matin) et que nous laisserons aux "plus jeunes" ! Les oeuvres de midi seront différentes de celle de minuit, mais sans plus de détails nous informe-t-on. Toujours sous l'habile gouverne de notre M. C., Alexa-Jeanne Dubé qui encore pour cette soirée, manie le verbe et la désinvolture du propos avec grande dextérité toute la soirée durant. Ainsi donc, Dominik Rustam, Célia Gouin-Arsenault, Etienne Leonard Benoit, Charlène Beaubien, Rosie Contant, Alexis Lemay-Plamondon, Mathieu Hérard, Misheel Ganbold, Doriane Lens-Pitt et Catherine Renaud interpréteront en duo ou en plus grand nombre les propositions créées dans l'ordre de Francis William, Olivia Sofia, Marianne Dansereau, le Collectif Tôle ( Marie-Ève Groulx et Maxime Brillon), Tatiana Zinga Botao et Gabrielle Poulin.

Pour cette soirée, surtout des propositions théâtrales avec pour certaines des touches de danse. Des oeuvres qui vont dans différentes directions guidées chacune par une contrainte du public. Dix minutes pour nous amener dans leur univers, voilà le défi des créateurs et des interprètes et ce défi, il a été relevé tout au long de façon différente. De "ouf", complètement fucké, à touché par cet hommage d'une petite fille à sa grand-mère (chapeau Olivia Sofia et Catherine Renaud), en passant par éblouissant et déjanté dans cette perspective du poulet frit tout de rouge porté entre autre par Mathieu Hérard qui devra faire un choix cornélien à la fin, sans oublier pendant une question existentielle (l'oeuf ou la poule ?) en première partie.

La deuxième partie débute par une illustration toute "mécanique" du Collectif Tôle qui nous propose une allégorie d'un gars "coincé" quand tout le monde autour de lui à la solution (différente) à son problème. J'y vois un hymne à l'imperfection. Mon moment préféré de la soirée. Il s'en suit une proposition de Tatiana Zinga Botao qui nous amène ailleurs, tout en intériorité et en immobilisme dans son univers de "mère perdue" dans lequel les mouvements de Misheel Ganbold résonnent en phase avec les propos de Dominick Rustam. Le tout se termine par la proposition de Gabrielle Poulin dans laquelle nous découvrons le destin "revisité" d'Ophélie, qui sort du cadre romanesque traditionnel pour plonger dans la piscine ! Bon OK, c'est quelque peu obscur cette dernière phrase, mais pour moi, elle représente tout ce que j'ai vu !

Au final, une autre soirée "toute éclatée" qui ne laisse pas indifférent, au contraire même ! Impossible de ne pas apprécier le talent et l'audace de ceux et celles qui en 48 heures doivent endosser tant de "costumes" et de bien les rendre. Il faut aussi de l'audace pour proposer ces moments tout aussi éphémères qu'éclatants (quoique cette soirée, semblait être captée, si je me fie à l'équipement de mon voisin avec lequel je partageais la première rangée). Merci à vous Alexa-Jeanne, Érika, Alex et Patrick de nous concocter une soirée avec de si bons ingrédients, mais surtout de faire adhérer tant de gens avec vous.


samedi 25 février 2023

Sur mes pas vers une proposition "monumentale": "Palermo Palermo" de Pina Bausch.

Pour peu que l'on s'y connaisse en danse, la présentation de "Palermo Palermo" de Pina Bausch était une sortie incontournable. Pour ma part, dès les premières heures de la mise en vente des billets, j'avais en main, mon billet en première rangée. Le moment de la rencontre arrive, mais quelques heures avant la présentation, un courriel vient quelque peu assombrir mon plaisir. Quelques rangées dont la mienne doivent servir à la production, dont que je devrai "déménager" ! Au final, parmi les sièges encore disponibles dans la salle Wilfrid Pelletier, guidé par la préposée fort sympathique de la billeterie, je choisis ma place dans une loge. Je devrai donc la découvrir avec une nouvelle perspective, de plus haut et de côté, très différente de la première fois en 2014 pour"Vollmond" de la même chorégraphe. 

                                                       Tirée du site de Danse Danse

Mes pas m'amènent avec une certaine crainte jusqu'à ma place dans la loge 3 de ce grand lieu, une première pour moi ! À mon arrivée, c'est tranquille devant moi dans la loge 1, soit personne encore. Mais j'ai une crainte parce que la configuration des sièges n'est pas optimum, soit alignée et non pas décalée. Et toute la conséquence de cette disposition, je la découvrirai lorsqu'un spectateur fort grand prendra place devant moi, bloquant une bonne partie de ma perspective sur la scène. Bon Robert, on respire par le nez et concentre toi sur ce qui se passera sur la scène. 

Pause

Pour la petite histoire, ce spectateur s'avère être le conjoint de notre mairesse qui est juste à côté de lui. 

Fin de la pause

Et après les paroles d'usage et devant un lieu fort bien pourvu en spectateurs en cette soirée de première, le rideau s'ouvre et le mur tombe en se fracassant ! Et puis débute une série de tableaux alliant théâtre et danse, portés par la vingtaine d'interprètes devant ce mur effondré. En suivant de part et d'autre de cette tête, je découvre un univers métaphorique et poétique porté par ces interprètes de tout âge. La nature humaine de la place publique jusqu'à dans l'intime, avec la perspective de cette chorégraphe se décline fort singulièrement, mais avec une touche d'universalité. Intéressant de découvrir ce qu'une catastrophe, la chûte d'un mur, peut avoir de libérateur. Peu à peu, mon attention se détourne de ma contrainte de spectateur à la force de l'oeuvre. Et puis arrive la pause annoncée de façon fort originale. Pause qui me réservera une surprise fort agréable, soit le départ définitif de la spectatrice au boût de ma rangée dont le siège permet une vue sur la scène sans entraves. C'est donc de ce siège que j'assiste à la deuxième partie de la soirée et "wow !", quelle différence. Je ressens encore plus ce que Danse Danse écrivait sur son site, "Les cloches de Palerme résonnent bien fort dans cette œuvre mythique de Pina Bausch, dont l’empreinte reste inégalée. Un must."

Et comme tous les gens présents, je me lève pour l'ovation finale et je repars avec le plaisir d'avoir eu droit à une rencontre mémorable avec une proposition monumentale d'une chorégraphe qui a su capter l'essence du moment pour nous en présenter sa vision ! Pour ceux et celles qui pourraient être intéressé.e a en lireplus, la critique de Léa Villalba dans Le Devoir mérite définitivement le détour. https://www.ledevoir.com/culture/danse/783036/palermo-palermo-indemodable.

Mes pas me ramènent au final, bien heureux jusqu'à la maison !


mercredi 22 février 2023

Sur mes pas au La Chapelle: Une des fois où mes pas se sont sentis désemparés !

C'est mardi soir, la neige vient de recouvrir légèrement la ville. Et mes pas lorsqu'ils avancent, laissent derrrière leurs traces sur ce blanc immaculé jusqu'au La Chapelle pour découvrir, ""I miss grandma so sad" de François Bouvier. Dans cette proposition étiquetée "cirque contemporain interdisciplinaire", j'y voyais un champ immense du possible à explorer et à découvrir. 

                                     Crédit: Nien Tzu Weng tirée du site du La Chapelle

C'est donc avec cet état d'esprit que j'attends que la porte de la salle s'ouvre. À son ouverture, je me dirige vers "mon" siège en première rangée. Devant moi, l'espace scénique est remplie de différents objets, dont des écrans dont un indique "No signal", un tapis appuyé sur un support métallique et aussi un corps inerte du côté gauche avec à sa tête, un haut-parleur. Ce corps, je l'examine attentivement et je ne vois aucun mouvement, intrigant !!!!  Entretemps, les gens entrent, mais moi je reste seul dans la première rangée. Et juste au moment que je me fais à l'idée d'y rester seul, une voisine prend place près de moi. Tout autour, les places trouvent preneur.ses. Le moment de débuter arrive et rien ne se passe et ce pendant un certain temps. Et puis, le haut parleur se met en action et nous avons droit au début de l'histoire qui se procure un téléphone intelligent ou un smartphone comme il nous l'indique au début de ces paroles énoncées.

Pause

Peut-être que le débat actuel sur la place de langue française laisse des traces en moi, mais, qu'un jeune artiste avec un nom francophone utilise la langue anglaise dans sa création, ici à Montréal, ça génère en moi un sentiment d'incompréhension et aussi un certain sentiment de désespoir pour l'avenir de ma langue maternelle!

Fin de la pause

Et puis ce corps inerte prend vie et nous présentera une série de tableaux durant lesquels, il se déplacera dans l'espace sans, de ma perspective, objectifs évidents. Il y aura bien des morceaux de carton avec des mots inscrits dessus, tel que "disparaître", "but", "still", "it coming" et "dormirez" que je tente, sans succès, d'associer à ce que je découvre. J'ai beau le suivre dans ses pas, parfois fort appuyés ou sur cette tige aérienne ou durant ses manipulations des instruments de projection, deux conclusions émergent en moi, soit que je ne comprenne pas le sens de ses pas "désemparés", soit que ces pas soient tout simplement désemparés. Peut-être aurais je dû lâcher prise et me laisser porter par cet homme qui vit "le décès de sa grand-mère" (comme me l'annonçait le titre !) avec des états d'âme changeant jusqu'à ce qu'il nous quitte subitement !

Au final, une proposition hors de mes sentiers habituels, étonnante, désarçonnante, sans fil conducteur apparent de laquelle je suis ressorti désemparé !

dimanche 19 février 2023

Sur mes pas "Dans le coeur du héron", une plongée "hors du temps" !

 Cette semaine, mes pas de spectateur ont été très actifs et en ce dimanche après-midi, c'est vers une quatrième destination culturelle qu'ils m'amènent. En cet après-midi, trois destinations toutes intéressantes, étaient possibles. Au final, c'est vers la Maison de la Culture Notre-Dame de Grâce que je me dirige pourplonger "Dans le coeur du héron" de Lilith & Cie (Aurélie Pédron). Pour peu que l'on me connaisse, je suis un grand amateur de cette chorégraphe "hors-norme", voilà pourquoi, c'est vers cette destination que je me dirige. Chaque rencontre avec ses créations sont toutes aussi différentes que marquantes pour moi. 

À mon arrivée, nous serons quelques-uns à attendre pour prendre place sur la scène de la salle Iro Valaskakis-Tembeck en passant par le corridor. Après les quelques consignes données juste avant d'entrer, la porte s'ouvre. Mes pas avancent hésitants pendant que mes yeux peinent à la tâche pour me situer et me diriger dans le lieu. Grâce à une spectatrice déjà assise, je trouve pas trop loin, une autre chaise qui sera mienne tout au long des deux prochaines heures. Je pouvais me déplacer dans le lieu, mais moi, je fais fi de cette possibilité pour respecter mon principe de vie de stabilité. Donc, c'est dos au rideau et en son milieu, que je me mets en mode observation. À ma gauche, je découvre cet homme (Simiuni Nauya) qui est affairé à la tâche, dos à moi. Tout en haut, un dispositif lumineux avec des miroirs. Dans cette obscurité, balayée par des faisceaux lumineux plus ou moins intenses, je scrute la place. Il y a, par terre, plein de petites branches et là-bas aussi un monticule métallique. N'ayant pas lu le programme, je cherchais tout autour d'autres personnes qui pourraient "performer". Après un court laps de temps, je prends conscience qu'il n 'y a que lui et je prends mes aises et je me mets en position de réception. À l'entrée, l'hôtesse, Camille, m'avait indiqué qu'une trentaine de minutes devrait être nécessaire pour s'acclimater au lieu et c'est effectivement le temps que ça m'a pris. 

                                   Crédit Robin Pineda Gauld tirée du site de  Lilith & Cie

Le lâcher prise fait, j'observe attentivement les déplacements de cet homme dans le lieu, les yeux bandés. Ses pas sont incertains, en apparence, aléatoires. Il arrivera deux fois plutôt qu'une qu'il arrive jusqu'à moi. Je lui prends le bras, gardons le contact immobiles, et puis une fois ma main détachée, il repart. Tout au long, les faisceaux lumineux bougent et évoluent en intensité. Parfois, j'ai l'impression que cette lumière est juste pour moi, avec ces allers-retours ! Le temps passe sans que je le ressente et pourtant peu se passe là devant moi. En plus des déplacements de cet homme, il y aura l'arrivée et le départ de spectateurs dont un père avec ses deux jeunes enfants. Un autre, plus curieux, ira partout dans le lieu pour l'examiner attentivement. 

Mais, malgré le temps qui semble être arrêté, il continue à s'égrener et une fois le moment venu, je suis invité tout doucement à quitter le lieu. Ce que je ferai juste après une spectatrice qui à la sortie, demandait tout haut, si elle n'avait pas compris le sens de ce qu'elle venait de découvrir. La réponse de notre hôtesse, Camille, est fort juste ! Pour ma part, j'en ressors avec une sensation de bien-être, suite à une excursion durant laquelle, comme l'indique la description, j'ai pû " Partager cet espace habité, le temps de conjuguer nos présences. Et, peut-être, entendre battre le cœur du Héron. » Si je n'ai pas entendu le coeur du Héron, j'ai néanmoins ressenti en moi les battements de ses ailes et le bien-être de ce lieu hors du temps !


samedi 18 février 2023

Sur mes pas en danse: Mon incursion dans un univers chorégraphique particulier, avec "FRGMNT" et "Never Not Moving aka d**gs" !

 Pour ma troisième sortie de la semaine, mes pas me portent dans un autre univers chorégraphique, fort différent des deux premiers, différents l'un de l'autre aussi. Mais pour y arriver, le chemin s'avère tout différent de celui que j'emprunte habituellement pour me rendre jusqu'à l'Espace Orange du Wilder. Dans le hall d'entrée de l'édifice, on me demande, comme à tous les autres, de ressortir et de contourner le bâtiment pour me rendre à une sortie de secours qui s'avérera l'entrée. Par la suite, guidé, je passe par plein de corridors inconnus pour moi, jusqu'à un vestiaire et enfin jusqu'à l'Espace Orange où déjà sont présents bon nombre de spectateurs et les interprètes de "Never Not Moving aka d**gs", là dans le coin gauche du fond de la scène sur un sofa.

Et moi, fidèle à "ma" tradition, je m'installe en première rangée, juste à côté d'une jeune femme qui lit un roman de Romain Gary. Cette jeune femme, je l'apprendrai plus tard est aussi bien active dans le monde de la danse (dans les battle, plus précisément), à preuve, tous ceux et celles qui viendront la saluer, dont les interprètes, Delande Dorsaint, Anaïs Chloé Gilles, Kalliane Brémault, Jaleesa Coligny, Ernesto Quesada Perez.

Pause

Je n'en suis pas à ma première sortie chorégraphique dans le monde de la "street dance" mais à chaque fois, je suis impressionné par la chaleur des interactions des membres de cette communauté

Fin de la pause

                                                  Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

Avec en tête la fin de la description, "Cinq personnes se réunissent dans un espace où tout est permis et une mission collective se forme. La route qui mène à la libération est sans concession dans ce terrain de jeu sombre de désir pur et de mathématiques cinétiques.", je me prépare à suivre leur cheminement qui débute de tout au fond sur le sofa. Il s'en suit une série de tableaux durant lesquels les rythmes déchaînés sont suivis de pauses. Il y a aussi le solo de l'une qui produit le réveil des autres.  Le caractère acrobatique et exutoire de ce qui se passe devant produit des réactions et des vagues chez les spectateurs dont ma voisine fort active. Ce qui a enrichi mon expérience de spectateur. Tout au long, elle réagissait souvent en encourageant les performeuses et les performeurs avec son bras fort actif et aussi avec ses cris d'encouragement comme je l'ai déjà connu lors d'un battle. 

Au final, une incursion agréable et intéressante dans un univers chorégraphique dont j'ai toujours du plaisir à découvrir les différentes déclinaisons et le niveau athlétique des performances.

vendredi 17 février 2023

Sur mes pas en danse: Toute une rencontre avec "Miigis: La Panthère d’eau" de Sandra Laronde chez Danse Danse

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'au Wilder au pied de l'escalier menant au Studio-théâtre, il est assez tôt (lire ici près d'une heure à l'avance), mais déjà, un certain nombre de personnes attendent pour monter. Une fois venu le moment de monter, la file prendre place dans la salle sera rapidement bien longue. La porte ouverte, tous les sièges trouvent rapidement preneur ou preneuse pour assister à  "Miigis: La Panthère d’eau" de Sandra Laronde (Red Sky Performance). Devant moi, une scène vide sauf un objet, une coquille qui a tout d'une petite cage illuminé en bleu. Tout attentif, je découvre à ma gauche, quatre personnes dont certains ont des instruments de musique. Une fois, les paroles d'accueil faites, l'histoire débute. 

Pause

Si dans les premiers moments de la prestation, je n'ai pas "compris" que j'aurais droit à une histoire, rapidement je le découvre et je la suis avec autant d'attention que de plaisir. Lors de la discussion d'après représentation, cette impression  m'a été confirmée en plus de bien d'autres informations fort pertinentes sur ce que je venais de découvrir. Rencontre fort riche et particulière par entre autres, les réponses parfois fort émotives d'une des interprètes.

Fin de la pause.

De cet objet, coquille, des corps gonflent et naissent ces hommes et ces femmes (Eddie Elliott, Kristin DeAmorim, Mio Sakamoto, Jason Martin, Daniela Carmona, Moira Humana-Blaise) qui sont fort investi.es dans la proposition. De ma place en première rangée, je peux apprécier pleinement aussi les expressions faciales irradiantes. Tout au long des différents tableaux de cette histoire durant laquelle la musique et les voix (par Ora Barlow-Tukaki, Ian De Souza, Marie Gaudet (chanteuse), Rick Sacks) interagissent avec les mouvements tout au long. Cette coquille devient un objet métamorphique qui se transformera en chaloupe, entre autres. Il y aura des épisodes difficiles (dont un présentait des images des pensionnats) et d'autres fort lumineux. 

                                         Souvenir tangible de cette rencontre, juste pour moi !

Cette histoire du déplacement du bord de l'océan Atlantique vers l'intérieur des terres via le fleuve St-Laurent est fort bien amenée. Le tout se termine avec deux tableaux qui nous fait passer de l'ombre à la lumière dans un constraste frappant ! Au final, une proposition qui a fait l'unanimité autour de moi, ce qui a été confirmé lors de la rencontre après. Une oeuvre que je reverrais sans hésitation qui couvre tout le spectre chorégraphique, soit une partie visible fort riche avec d'une part, un propos accessible et d'autre part, des émotions foissonnantes !

mardi 14 février 2023

Sur mes pas vers une belle rencontre fort touchante au La Chapelle !

Il y a pour moi, qui fait bon nombre de rencontres culturelles, des évidences. Une de celles-là, Claudia Chan Tak sait puiser dans son univers familial pour nous proposer des oeuvres fort belles et riches. Il y a eu ""Moi, petite Malgache-chinoise", présenté au MAI en 2016 "qui que nous offre la créatrice "femme orchestre" en nous entraînant à sa suite, au propre comme au figuré sur les pas de ses origines familiales, comme je l'écrivais à l'époque Avec "Au revoir zébu", elle réussit de nouveau à nous entraîner dans son univers personnel, qui malgré le fait qu'il porte sur le deuil est fort "lumineux" ! Mais avant d'aller plus loin, commençons par le début qui est pour moi, à l'été 2019 au ZH Festival. Elle présentait une proposition qui constituera le premier tableau de l'oeuvre actuelle. Proposition qui à l'époque, m'avait touché ! Voilà donc pourquoi, mon billet, je me le suis procuré sans hésitation ! Et je ne serai pas le seul dans le hall d'entrée d'abord et dans la salle ensuite pour découvrir "Au revoir zébu". 

                                       Crédit: Marie-Ève Dion tirée du site du La Chapelle

Comme pour la fois précédente, à mon entrée dans la salle, elle est déjà présente dans la salle, sur un siège avec "la" tête de zébu sur ses cuisses. Elle n'est pas seule cette fois, à côté d'elle, il y a lui (Jackson Jaojoby). Les eux sont immobiles, seuls les yeux clignotent pour peu qu'on observe attentivement. Devant dans l'espace scénique se retrouve tous ces tissus assemblés en rayons à partir d'un point central. Le temps passe et le moment de débuter arrive. Elle se lève tout lentement, passe juste à côté de moi et, dès les premiers moments, la magie de la rencontre et de l'hommage fonctionne encore. Son regard est triste, ses gestes sont solennels et ses paroles fort réflexives. Dans ce tableau, j'y retrouve ce que j'avais vu la première fois, " Impossible de ne pas remarquer les éclats toutes couleurs flamboyantes de ces tissus dont elle fait d'abord tout le tour. Sa marche a tout du début d'un rituel fort solennel avec son regard qui va vers là-haut et qui y entraîne le nôtre. Et de la périphérie, elle se rapproche du centre tout en rotation. Et puis elle prend place dans la robe et encore par rotations, elle amène à elle tous ces tissus déployés. dans le tableau que j'ai préféré. Comme nous pourrions l'imaginer de cette femme appelant à elle sa famille." Je ressens en moi la communion de sa démarche. 

Il s'en suit le deuxième tableau qui débute par cette question qu'elle nous adresse "Qu'est ce qu'on fait pour lui dire au revoir ?" Et de sa réponse, "coudre" qui se dévoile à nous, provenant du dessous d'une toile noire au pied des estrades, soit une robe blanchequi se déploie  avec une longue trainée sur laquelle se retrouve les très nombreuses fleurs multicolores en papier. J'y vois, tous les beaux souvenirs que sa grand-mère et tous les êtres aimés qui nous ont quitté laissent derrière eux suite à leur "départ" ! Lors de ce deuxième tableau, elle sera accompagnée par lui ((Jackson Jaojoby)) qui interagit avec elle, en parole, en chant et en musique de son siège d'abord et qui la rejoint ensuite devant nous. Le tout se termine dans une finale fort touchante durant laquelle, elle danse et lui l'accompagne au chant et à la guitare. 

Je suis tout ému et une fois le tout terminé, je constate que je ne suis pas le seul, parce mon court échange avec mes deux voisines m'apprend qu'elles ont été touchées, elles aussi, avec une expression faciale qui confirmait bien leurs propos. Tout en douceur, nous avons reçu ce que Claudia voulait nous transmettre ! 

C'est avec des pas fort solennels et des souvenirs de proches décédés que je reviens à la maison, encore une fois, merci Claudia !

 

samedi 11 février 2023

Sur mes pas au cinéma: "Annie Colère" pour revenir sur un combat toujours actuel !

Si mes pas m'amènent régulièrement dans une salle de cinéma (lieu privilégié pour moi pour découvrir une oeuvre cinématographique), rarement je partage ici, mes impressions sur ce que j'ai découvert. Cette fois, je le fais. 

C'est grâce à des billets gagnés sur le site du journal Le Devoir que je me dirige en bonne compagnie jusqu'au cinéma Quartier Latin pour assister à la projection de "Annie Colère" de Blandine Renoir en ce vendredi soir hivernal, mi-figue, mi-raisin. 

Nous serons un bon nombre à découvrir cette histoire toute aussi touchante que troublante. Parce que voyez vous dans ce film, il y sera question d'avortement. Le tout se déroule en France dans les années 70, époque pas si lointaine où l'avortement était illégal dans ce pays. Nous serons entraînés sur les pas d'une femme, Annie, incarnée superbement par Laure Calamy.

                                               Affiche de l'oeuvre tirée du site de La Presse

Pause

De cette actrice française, je la voyais pour une deuxième fois en peu de temps. La première fois, c'était dans "L'origine du mal" dans lequel elle "rayonnait" ! Et lors du visionnement des bandes annonce qui ont précédé la projection de "Annie Colère", j'ai appris qu'elle sera de nouveau dans une proposition à venir prochainement. Il semble que le dicton "jamais deux sans trois" s'avèrera encore vrai pour moi !

Fin de la pause

C'est en suivant le cheminement de cette femme mariée et mère de deux enfants qui veut en arrêter là et qui, avec l'accord de son mari, trouvera l'organisme des femmes du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception) pour avorter. Cette rencontre la transformera d'ouvrière en une "femme en mission". Tout au long de son émancipation, nous la suivons, captivés, avec attention. Le tout est capté avec subtilité et simplicité. Impossible de ne pas être touché lors des scènes durant lesquelles une femme avorte. Scènes fort intenses et sensibles, magnifiquement interprétées dont dans  certaines, il est possible d'entendre une accompagnante chanter pour supporter celle qui subit. 

Nous sommes dans les années 1970 en France, juste avant que l'avortement devienne légal. Et c'est le combat citoyen pour y parvenir que nous voyons aussi, avec les femmes et les hommes aussi qui le mènent. Et pour quiconque suit l'actualité, ce combat semble toujours à refaire dans ce monde.

Au final, une oeuvre peut-être pas de grand divertissement, mais décidément fort riche et utile qui mérite le détour. 

vendredi 10 février 2023

Sur mes pas en danse: "Habitat", toujours aussi fascinant pour moi !

Lorsque mes pas m'ont amené en ce début de soirée, toute pluvieuse, à la découverte de "Habitat" de Bettina Szabo, j'en étais à ma quatrième fois depuis 6 ans. D'une fois à l'autre, du Studio 303 à la Maison de la culture de Notre-Dame-de-Grâce. elle se transformait et évoluait. "Habitat" est une proposition très personnelle de cette chorégraphe interprète. Comme il est décrit fort justement sur le site du Calendrier culturel de la Ville de Montréal, "ce spectacle, solo et multidisciplinaire, s’inspire du cycle de vie des bernard-l’hermite comme une métaphore au processus d’immigration de l’artiste Bettina Szabo au Canada."

Mais commençons par le début. lorsque mes pas me font entrer dans le hall du Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce, le lieu est assez tranquille, les conditions météo, très pluvieuses, feront peut-être hésiter plusieurs à y venir que je crains. Il en reste que peu à peu le lieu se garni de spectateurs et nous serons un bon nombre à prendre place dans la belle salle Iro-Valaskakis-Tembeck. La première rangée étant toute vide, je prend place dans la deuxième ! Devant moi, un rideau noir est bien fermé, mais des sons se propagent de ma droite à ma gauche tout au long de l'attente pour le début de la présentation. 

                                                  Tirée du site FB de Petrikor Danse

Et puis le rideau s'ouvre et nous découvrons, émergeant de l'ombre, une forme humaine, mains et pieds par terre. Le tout débute de façon fort intrigante et de ses mouvements, je suis encore fois fort captivé. Et puis arrive le moment où elle va à la rencontre de cet objet d'allure assez simple au devant de la scène. Et peu à peu, elle endossera cette sculpture qui est un assemblage de 800 cônes en papier articulés). Oeuvre polymorphique, nommée "Hermès" par  la créatrice Jacinthe Derasp et qui a rejoint Bettina pour des raisons qu'elle nous indiquera durant l'échange, fort riche, après la présentation. 

Pause

Lorsque pour moi, c'est possible, j'aime beaucoup assister à une rencontre-discussion d'après représentation, cette fois, Bettina a répondu de façon fort "belle" et personnelle aux questions fort pertinentes des spectateurs. Pour moi, une de mes très belles rencontres depuis très longtemps.

Fin de la pause

La suite se décline dans une suite de métamorphoses et de transformations durant laquelle, la lumière de l'intérieur de la sculpture qui irradie du corps ou de derrière la scène éclaire le propos de l'oeuvre. Tout au long, nous découvrons et nous ressentons son cheminement jusqu'à la fin de son parcours.

Au final, une rencontre marquante qui a reçu un très très bel accueil du public présent !


mardi 7 février 2023

Sur mes pas chez Tangente: Deux propositions riches en pas de toute nature.

 Je suis un habitué de Tangente et si je me targue, tout humblement, d'avoir exploré la plupart des territoires "chorégraphiques" que ce diffuseur me propose depuis de nombreuses années, il en reste qu'en ce lundi soir, j'ai eu l'occasion d'élargir mes horizons. Voici, en quelques mots, ce que mes pas m'ont permis de découvrir. 

Pause

Arrivé un peu à l'avance, j'ai le plaisir de discuter avec un jeune couple fort sympathique qui après un bref échange, m'indique que c'est pour eux, parents de deux très jeunes enfants, une première soirée "sans enfants" depuis longtemps. Et pour en profiter, ils ont vu cette soirée proposée par Tangente et ils sont venus. Pas familier avec le monde de la danse contemporaine, ils sont bien intéressés. Et moi de leur demander de me dire en fin de soirée, un bref jugement sur cette soirée. Ils acceptent de me revenir là-dessus. Moi, je vous dévoile leur réponse en fin de texte. 

Fin de la pause

Avec mon manteau et mes bottes laissés derrière moi, j'entre dans l'Espace Vert, avec l'espace scénique au milieu et deux gradins de chaque côté. J'examine le lieu et je me dirige du côté gauche, au milieu de la première rangée. Déjà présents, Michael Martini et Callan Ponsford, en short et tee-shirt,  sont déjà là qui s'échauffent pour "Beep Test". Peu à peu, les sièges trouvent preneurs et preneuses avec un public fort diversifié et averti, de ma perspective. Le moment arrivé, le tout débute avec le "five second, ready start" ! Le début de la proposition me ramène à mon adolescence toute cégépienne à suivre le rythme de cette course navette pour me situer (pas très avantageusement, je l'avoue !) physiquement.  Eux, par contre tiennent le rythme tout au long de ces bips qui retentissent de plus en plus rapidement. Et de level 1 à level 6 ou 7, leur respiration est de plus en plus audible. Et moi, je me demande, jusqu'où iront-ils ? Et puis le tout prend une tournure surprenante (pour moi !). Ce que je découvre, là devant moi est une suite de mouvements que l'on peut découvrir dans un stade d'athlétisme, un "catwalk" athlétique fort intrigant. Pendant ce temps, sur l'écran au fond à ma gauche, avec les axes x et y et cette droite permanente, je découvre des mots ou expressions qui changent. Tout au long, je porte attention à ce qui est écrit et à ce qui se passe devant moi, mon regard a tout du balancier. Entre ces mots écrits "Last vacuum", Everything Edible, Fail, Mary, Hot coffee coming thank, mes yeux découvrent les mouvements et les déplacements de ces deux hommes . Le tout se poursuit en passant par le "level 19-12" avec juste après le "easy way out" et le "when it rain it sucks " (bien d'accord les gars !) pour se finir dans le rouge (?) et à bout de souffle (?), je ne saurais dire mais dans le "well done", ça c'est certain!

                                                 Crédit: Vanessa Fortin fournie par Tangente

Et après les applaudissements et le repos mérité de nos deux "gladiateurs" du stade, la pause arrive et le temps de préparer le lieu pour la deuxième partie de la soirée. 

Comme mes nouvelles habitudes de spectateur, je ne sais pas en quoi consiste les oeuvres présentées et mes anciennes, je n'ai pas de téléphone portable, le début de la deuxième partie, me laisse sur mon appétit. Parce que voyez-vous, on me demande, au début de la présentation de Jonathan Chomko "www.grindruberairbnb.exposed", de scanner un code QR. Je serai en mode observation, because dépourvu de ce qu'il faut pour agir. Je vois au fond de l'espace se réunir cinq personnes provenant des estrades, "de parmi nous" avec, en main, leurs téléphones.  

                                     Crédit: Denis Martin fournie par Tangente

La suite de décline en deux temps. D'abord le suivi d'instructions de ces cinq participants. Je les vois se déplacer, entre autre, des points lumineux bleu, jaune, rouge et vert, chacun.e selon les indications. Et puis, tout à coup, les téléphones deviennent absents, mais la performance se poursuit. J'y découvre dans cette suite, les éléments de ce que j'ai déjà vu. Les éléments, j'ai écrit, mais je devrais plutôt écrire tous les éléments de la première partie. Ouf !, je ne sais pas ce qui a déterminé le choix de ces cinq participants, mais chacun.e avait ce qu'il fallait pour amener à bon port la proposition. Impression confirmée par Noël Vézina lors de l'échange d'après représentation. Échange qui pour moi a été fort riche pour mieux comprendre ce que je venais de voir, soit les deux propositions.

Pour ceux et celles qui m'ont lu jusqu'ici, je vous dévoile l'appréciation de mon couple de spectateurs du début. Un a bien aimé une proposition pendant que l'autre a bien aimé l'autre. Comme quoi, Tangente est pour tout.es !

samedi 4 février 2023

Sur mes pas à une soirée d'arts vivants au bar Pow Pow pour assister à POP UP POWPOW x COMMUNCOLLECTIF !

Lorsque l'invitation FB m'est parvenue, via Kali Trudel, je l'ai examinée attentivement. J'y ai vu annoncé des prestations par de jeunes artistes que je connais et je me suis dit OK, j'irai. Voilà donc pourquoi mes pas se dirigent jusqu'à la porte fort discrète du Bar Pow Pow, sur St-Denis, en ce jeudi soir, juste avant les grands froids annoncés pour assister à la soirée concoctée par POP UP POWPOW (Eliane Viens-Synnott) x COMMUNCOLLECTIF (Béatrice Cardinal et Camille Courchesne-Couturier).

                                                  Affiche de la soirée tirée du site de Facebook

Pause

Pour découvrir des propositions artistiques, mes pas m'ont amené à de très nombreux endroits, parfois improbables, mais dans un bar, euh !!!, pas de souvenirs. L'endroit est somme toute petit, mais soyez rassuré.es, il sera assez grand pour accueillir la foule nombreuse qui y viendra ! 

Fin de la pause

Arrivé "un peu à l'avance", la place est encore assez tranquille et je peux trouver le "bon" endroit pour prendre place et apprécier les cinq propositions au programme. Comble de bonheur, à côté de moi se trouve, entre autres, les parents d'une des artistes de la soirée et l'attente du début se fait en agréable compagnie. 

Et puis le tout débute après l'accueil officiel, avec une création de Malina Fürhoff en collaboration avec Aurélie Ann Figaro et Arianne Levasseur. Une proposition qui me présente celle d'une rencontre avec une qui vient du derrière le rideau derrière et l'autre de devant ce même rideau. Elles se rapprochent peu à peu, se rejoignent pour nous proposer leurs mouvements en phase. De façon fort bien réussie, j'y vois l'histoire d'une rencontre et d'une complicité créée!  

Il s'en suit la vidéodanse "Miroirs" de Kali Trudel et Nanne Springer avec Brin Schoellkopf et Miranda Chan. Là, nous sommes transportés ailleurs, dehors dans la nature et sa belle verdure. Lui et elle, se déplacent avec un miroir en main, face à eux. Une réflexion pour moi, des perspectives différentes de nos images perçues, par nous même ou par les autres.

La proposition suivante nous ramène, "en personne" dans le lieu devant nous et en même temps ailleurs avec la proposition de Théâtre Fille Unique (Melania Balmaceda Venegas et Marie Reid). Cette femme (Melania Balmaceda Venagas) nous entraîne, une fois un moment de danse décomplexée en introduction, dans la présentation de ses différents états de corps durant laquelle, entre autres, elle mangera (ses émotions ?) et qu'elle dialogue intérieurement avec sa sauce salsa. Une rencontre surprenante en ce jeudi soir !

Après une toute petite pause, nous découvrons "Indigestion" proposition de CommunCollectif (Béatrice Cardinal et Camille Courchesne-Couturier). Deux femmes nous apparaissent et restent là immobile devant nous, elles restent immobiles, oui encore et encore. Je profite de cette occasion pour jeter un coup d'oeil autour de moi, et le monde semble captif, captivé, de leur immobilité. Et puis, apparait une touche de mouvement, tout subtil, mais réel. Il semble y avoir un fil conducteur invisible entre elles avec les rotations qui prennent vie. Les corps lâchent prise pendant qu'au sol des points lumineux se mettent à bouger eux aussi. Moi, j'y vois une illustration de "tenir, coûte que coûte jusqu'au bout, "car je suis celle.s !!" et je l'ai ressenti viscéralement. Et puis après cet éveil, les corps redeviennent immobiles. Ouf !!!

Et pour compléter cette soirée de prestations, Claire Pearl et Léonie Bélanger, sur fond de projections sur la toile derrière elles, nous entraînent dans un parcours interrelationnel lent et philosophique sur fond sonore parfois assourdissant. Face à leurs mouvements. une question surgit en moi, "que vient t'on faire sur terre ?" Et c'est avec en tête cette question que mes pas me ramènent jusqu'à chez moi.

C'était pour moi, une première fois à à cette soirée et je ferai tout mon possible pour y retourner si une prochaine fois arrive. Parce que chemin faisant, les paroles de la chanson du groupe Harmonium, "Un musicien parmi tant d'autres" me reviennent en tête avec ma petite variante, "On a mis quelqu'un au monde, on devrait "sûrement aller le voir danser" ! 

De plus, en écoutant un peu après, le balado de Rozenn Lecomte avec Julianne Decerf (accessible sur le site FB de Rozenn Lecomte), je prends encore plus conscience de la difficulté à ces jeunes artistes émergents pour trouver une place sur une scène montréalaise, surtout après cette période pandémique. Voilà pourquoi, j'étais heureux et satisfait de cette sortie de mes sentiers habituels pour assister à cette initiative !

vendredi 3 février 2023

Sur mes pas en danse: "M" de Marie Chouinard, pour moi en demi-teinte !

 Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, je n'en étais pas à ma première fois à assister à une oeuvre de Marie Chouinard. Oh que non, j'ai vu et revu plusieurs de ses créations et à chaque fois, le spectateur que je suis a été charmé et très satisfait. C'est donc plein d'espoir  que je prends place à mon siège pour découvrir "M". 

Et puis le rideau s'ouvre et la scène et les coulisses apparaissent devant nous. Et peu à peu, les premiers interprètes s'amènent et déclinent à tour de rôle leur "souffle" qui est capté, propulsé sonorement et interrompu. Les "souffles" se suivent et comme je le découvrirai après, sont mis "en banque" pour nous revenir plus tard. L'entrée en la matière laissait entrevoir une oeuvre portée par ces souffles. Ce qui est en parti vrai, mais, pour ma part, c'est le rythme discontinu qui m'a empêché d'embarquer totalement. Pour tenter de bien illustrer mes impressions tout au long, c'est comme vous regardiez un cerf-volant dont le vol est constamment interrompu. 

Il en reste que de mon siège en première rangée, la performance des interprètes, (Carol Prieur, Valeria Galluccio,  Motrya Kozbur, Paige Culley, Clémentine Schindler, Luigi Luna, Jossua Collin Dufour, Adrian W.S. Batt, Celeste Robbins, Michael Baboolal, Rose Gagnol et Scott McCabe).encore une fois, m'impressionnent. Autant par leurs gestes, leurs présences que par leurs visages, lire ici expression faciale. 

                                                    Tirée du site de Danse Danse

Il en reste que de découvrir une proposition de Marie Chouianrd reste pour moi, un incontournable. À la lecture de la critique d'Iris Gagnon-Paradis sur le site de "La Presse", me donne une piste de réflexion sur ma réaction de spectateur, " Pas de doute, on peut compter sur Marie Chouinard pour nous sortir du quotidien, nous déprogrammer et nous amener ailleurs, en terres inconnues." Des mots d'une bonne critique de l'oeuvre qui me dit que le spectateur que je suis, se promet de revoir cette oeuvre pour la redécouvrir. 

Sur mes pas en danse dans une perspective immersive: "Cloud Bodies" à la SAT

Je ne sais pas trop si cette proposition, j'en aurais eu connaissance si mes pas en janvier ne m'avaient pas déjà amené à la SAT. Il en reste que l'oeil avisé du spectateur avait vu l'affiche. Comme elle s'intégrait bien à mon horaire de sortie (comprendre ici juste avant la présentation de "M" de Marie Chouinard à la Place des Arts, mon billet, je me suis procuré.

À mon arrivée à la SAT, le public est déjà assez nombreux dans le hall en attente de l'ouverture des portes. Une fois ouvert, le lieu se remplira assez rapidement et presque complètement pour assister à la première de "Cloud Bodies" d'Allison Moore (créatrice/conceptrice, programmation et visuels), Arthur Desmarteaux (design son) et Lucy Fandel (chorégraphie et performance de danse). 

                                                 Affiche tirée du site de la SAT

Bien installé dans un des sièges, dos à la porte, j'attends le début de la représentation. Et puis notre hôte nous adresse les mots d'accueil, nous informant que ce que nous découvrirons est le résultat d'une résidence de deux ans dans ces lieux.

Et puis l'ombre se fait présent et Lucy Fandel prend place toute menue, dans le cercle, au milieu de la place sous la satosphère. Tout doucement, le tout débute et devant moi, elle se lève et au même moment au-dessus de moi, son alter ego pixellisé et modifié prend forme. La suite sera, pour moi, tout autant fascinant qu'exigeant. Parce que voyez-vous, au début, j'ai eu un conflit d'allégeance entre elle qui évolue dans le cercle et sa projection déformé tout en haut. Mes yeux vont de haut en bas, parfois avec une pause en haut ou en bas. Ce corps projeté prendra plusieurs formes tout au long et je suis fasciné. Aidé par un enrobage musical fort approprié, je réussis à trouver ma posture confortable et ce, jusqu'à la fin, trop rapidement arrivée. Invité à rester pour assister à une session questions-réponses, je dois malheureusement partir pour mon prochain rendez-vous à la Place des Arts dans les prochaines minutes.

Voilà, selon moi, une proposition "unique", très bel amalgame de technologie et de danse qui captive et fascine. Présenté cinq fois seulement, "Cloud Bodies" mériterait une plus longue vie. 

mercredi 1 février 2023

Sur mes pas en "vidéodanse et docufiction" avec la gang de "Dans son salon" pour découvrir "Ma Première Gaspésie, sous le signe de la danse" !

Sans trop de préambule, ce que le spectateur que je suis aime bien faire, je dirais que lorsque j'ai reçu l'invitation du collectif "Dans son salon", j'étais bien, sinon très heureux ! Vers plusieurs propositions intérieures ou extérieures de cette belle gang, mes pas m'ont amené et toujours, j'ai apprécié !

                                              Tirée du site de la compagnie "Dans son salon"

Cette fois c'est à l'intérieur (dans le Cinéma Moderne) que je découvrirai leurs pas et beaucoup plus, lors de leur expédition en Gaspésie. Expédition découpée en sept épisodes avec Emmalie Ruest, Karenne Gravel, Marijoe Foucher, Liane Thériault et Pier-Louis Dagenais-Savard. Le synopsis débute par les deux phrases suivantes qui mettent bien "la table" à ce que je découvrir par la suite, "Deux jeunes femmes partent en voyage de ressourcement pour la Gaspésie sous le signe de la danse. Accompagnées d’une modeste équipe de tournage, elles parcourent la péninsule à la recherche de contrées vierges."

À mon arrivée, donc dans le hall, plein de visages connus que je revois avec grand plaisir et que je salue. 

Pause

C'était la deuxième fois que je me rendais au Cinéma Moderne pour assister une projection d'une oeuvre en danse et cela me semble un endroit fort approprié pour cela. Merci donc aux responsables du lieu pour rendre possible ce type de rencontre.

Fin de la pause

Le moment arrivé pour débuter, nos hôtesses de la soirée nous indiquent que les sept épisodes de "Ma Première Gaspésie, sous le signe de la danse" ont été tournés en 2014. C'est donc en rafale que nous sont présentés ces épisodes qui débutent par "le départ" en ville avec de la danse avec et sur du béton et pas qu'un peu ! Il s'en suit les différentes danses sur le chemin avec la (!) question, "Quand on arrive en Gaspésie, on le sait ou le ressent comment ?" dixit Emmalie ! Sur le parcours, quelques péripéties jusqu'à Matane, point d'entrée en Gaspésie. Nous découvrirons ensuite la "danse du vent" à Cap-Chat et ses éoliennes (présentées par une guide locale). De cette danse tout en blanc, je me dis  ouf (!), que c'est beau ! Nous découvrirons, à leur suite, des endroits pittoresques dont "le" rocher Percé. 

Tout au long, tout ne se passe pas sans heurts relationnels, mais soyez rassuré.es, ce premier voyage parsemé de danses en Gaspésie se termine bien. 

Moi, qui dans ma jeunesse, était régulièrement invité à une soirée diapositives suite à un voyage de mes ami.es, je me trouvais cette fois devant une version moderne et améliorée, colorée de danse et d'humour et j'ai beaucoup plus aimé. Impossible de ne pas apprécier les performances de chacune d'entre elles tout au long.

Voilà des épisodes qui mériteraient d'autres présentations et moi, si cela arrivait, je me promets d'y retourner !