dimanche 22 décembre 2019

Sur mes derniers pas de danse en 2019 avec un très bon "Cru d'automne" des étudiant.es de troisième année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal.

Nous approchons du solstice d'hiver (le 22 décembre cette année) et à peine quelques jours avant, mes pas m'amènent jusqu'au Wilder pour découvrir le cru d'automne des étudiant.es de troisième année de l'École de Danse Contemporaine de Montréal. Et ce sera ma dernière sortie danse de l'année !!

                                 Tirée du site de l'École de danse contemporaine de Montréal

Pendant que j'attendais pour entrer en salle, j'ai entendu une question pas trop loin d'une grand mère (selon mon estimation de son âge !) qui demande à une des personnes qui l'accompagnait (probablement sa fille et aussi mère d'une des interprètes de la soirée) s'il n'y avait que des gens des familles ou des amis qui venaient assister à cette soirée ? Je n'ai pas pu entendre sa réponse, mais j'aurais bien été tenté de lui répondre que bien évidemment non, parce qu'il y aura, comme moi, des amateurs de danse, fort avisés, qui prendront place dans la salle. Avec des étudiant.es rendu.es presque à maturité qui interpréteront des créations de chorégraphes reconnus et que j'apprécie beaucoup ( Helen Simard, Frédérick Gravel et Jason Martin), la soirée se présente de façon fort prometteuse et elle le sera !

Je ne revisiterai pas en détail les trois oeuvres de la soirées relativement à leur contenu. Je m'en tiendrai aux sensations ressenties. Mais, dans chacune des trois oeuvres, les finissant.es m'ont magnifiquement présenté.es, les univers de ces trois chorégraphes.

D'abord, incarnés par Catherine Bellefleur, Sophie Carl, Luce Lainé, Maude Laurin-Beaulieu, Tiffany Leclair, Marie Lévêque, Amanda Petropoulos et Valentin Rosso, il y a eu cette intensité dans les mouvements et les chûtes dans "Tout s'effondre" d'Helen Simard dans cette univers noir et blanc fortement coloré par la musique de Roger White.

Ensuite  je m'y suis retrouvé avec les postures fort claires et le message incertain toujours bien affirmé du chorégraphe dans "5 regrets, ou autre chose du même effet" de Frédérick Gravel, qui revisitait l'univers "Gravel" que j'apprécie tant. Avec les corps de Christophe Benoît-Piau, Julianne Decerf, Philippe Dépelteau, Louise Gamain, Lauranne Heulot, Marie-Maxime Ross, Molly Siboulet Ryan et Alicia Toublanc, qui posent, qui se reposent, qui se déposent et qui enfin se transposent, là devant moi, j'y ai trouvé ma satisfaction de spectateur.

Après une pause, c'est tous ensemble qu'ils reviennent nous présenter "Méandres et Solitudes" de Jason Martin. Moments durant lesquels j'y ai trouvé des traces de nos vies et de nos coeurs qui battent. Mais et surtout de ce moment de cet amas de corps que j'ai senti vibrer jusqu'en moi.

Une belle soirée fort riche de ces mouvements fort évocateurs, mais aussi et surtout fort prometteurs.

dimanche 15 décembre 2019

Sur mes pas en danse: "Render", une soirée à la hauteur par "ma" gang du département de danse de l'UQAM !

Pour leur spectacle de fin d'année (2019), dix-neuf interprètes-étudiantes du Département de danse de l'UQAM, nous proposaient une réadaptation de la pièce "La vie attend" avec des éléments d'une autre oeuvre de la compagnie Parts+Labour_Danse (David Albert-Toth et Emily Gualtieri), "In mixed Company".



Si de cette dernière, je n'en ai aucun souvenir, il n'en n'était rien de la première, "La vie attend", présentée au Théâtre La Chapelle et qui mettait en scène cinq interprètes masculins. Difficile d'en oublier le début avec la diatribe fort intense de Marc Boivin qui mettait la table à ce qui suivra. Voilà de "grosses bottes" à chausser pour celle (Lila Geneix) qui reprend cette intro. Et croyez-moi, elle les a chaussé fort bien et difficile de rester insensible et admiratif devant sa performance avant les moments qui sont annoncés comme mémorables !

                                                                                Pause

Cette belle gang de femmes ou à une partie à tout le moins, je ne la découvrais pas pour la première fois durant cette soirée ! Leurs talents, j'ai pu l'apprécier à leur présentation le printemps dernier (avec "Paradis" de Catherine Gaudet), mais aussi à la proposition de certaines "Passerelles" ainsi qu'à la journée internationale de la danse, le printemps dernier, durant laquelle, elles m'avaient fait danser avec l'une d'une d'entre elle, Anna Erbibou (oui, oui !!!), durant "Boudoir et Compagnie de Lila Geneix. Ce qui ne veut pas dire que j'ai perdu mon sens critique, en échange d'une sympathie sincère et avouée ! Ce qui suivra reflète en toute objectivité ce que j'ai pu apprécier durant la présentation.

                                                                         Fin de la pause

Sur les thématiques annoncées, de la peur de disparaître, d'être oubliée et d'être mis de côté (craintes universelles !), la suite nous en a présenté une approche fort éloquente et surtout bien interprétée, porteuse d'avenir, autant comme spectateur de danse que comme citoyen !

Merci Pamela Aubé, Noémie Beaulieu-Ste Marie, Amandine Boulineau Pillet, Véronique Chartier, Châtelaine Côté-Rioux, Léa Dargis-Deschesnes, Zoé Delsalle, Ariane Demers, Camille Paquin, Anna Erbibou, Lila Geneix, Johanna Lucchese, Alice Marroquin-Éthier, Adèle Morrissette, Laureline Morin, Sandrine Parent, Catherine Pelletier-Voyer, Marie-Noëlle Roux et Danae Serinet Barrera pour ces moments durant lesquels, vous m'avez montré certains aspects de la dualité de la nature humaine. La solitude en groupe, la peur exprimée mais assumée, la présence forte, mais prudente et aussi la résilience de celles qui restent face à celle qui part.

Reste dans ma mémoire, ces mouvements "habillés" en noir sur plancher blanc, de celles aussi qui montent pour en redescendre dans les bras des autres, après un moment d'effervescence. Aussi ceux durant lesquels vous êtes venues près de moi et que vous vous êtes éloignées, ensuite. Vous avez eu devant moi une présence forte et affirmée.

"Render" se voulait une prise de parole fait "corps". Vous avez relevé le défi en portant votre message haut et fort. Cela me fait grand bien, pour cela merci ! Et on se revoit bientôt !







vendredi 13 décembre 2019

Sur mes pas en danse: "Intérieurs" tout en éclosion

C'était il y a un peu plus de deux ans (juillet 2017), la chorégraphe et interprète Caroline Laurin-Beaucage avait interrompu sa tournée "Habiter sa mémoire" pour poser son cube, le temps d'une résidence à la Galerie L'Arsenal, gracieuseté de Danse Danse. Et moi, j'y étais et j'avais fort bien apprécié. J'espérais aussi qu'une fois les prochaines étapes pour enrichir sa "mémoire" effectuées, je pourrais en apprécier le résultat.

                                                Photo tirée du site de Danse Danse

Tous ces pas (et gestes) extérieurs dans son cube durant les trois dernières années, comme elle l'indique dans le feuillet, l'ont guidé pour créer ce spectacle sur scène. Tout ce temps, j'en suis certain lui a permis d'aller au-dedans de soi et d'y trouver la matière, telles des "pépites d'or" pour une oeuvre. Voilà ce que j'ai ressenti tout au long de la présentation de sa proposition "Intérieurs", titre qui représente bien la trame narrative que j'y ai vu tout au long des différents tableaux.

En entrée de jeu, le premier montre comment le corps, riche de sa dualité "noir et blanc", avec ses mouvements fort riches peut évoluer dan un environnement aux couleurs extérieures fluctuantes. Ce tableau fort beau et riche met bien la table à ce qui suivra.

Pour la suite, l'utilisation de ses panneaux semi transparents qui nous présentent des projections parfois floues, comme peuvent le devenir les souvenirs avec elle derrière qui y prend place. Un moment où esthétisme et message s'amalgamait fort bien.

Et puis le moment fort surprenant (lire ici surréaliste aussi !) de la soirée, celui durant lequel avec sa robe rose (ou rouge ?), notre attention se portait à sa bouche de laquelle, la lumière du propos se fait. Il est suivi par ses moments qui nous montrent cette femme qui comme un papillon se libère de son cocon pour endosser une robe toute légère pour devenir un papillon. Comme si les nombreux pas faits l'avaient libéré du poids de certaines contraintes vers sa lente et déterminée affirmation de femme !

De mon siège en première rangée, tout proche de la scène, j'étais au premier rang pour apprécier l'intensité de ses gestes et de ses expressions faciales qui enrichissaient ses fragments de mémoire exposés. Et fin de parcours, j'ai pu aussi être témoin de son large sourire de satisfaction qui était contagieux !

mercredi 11 décembre 2019

Sur mes pas en danse: Des pas "Sonore Dés_Accord", mais aussi et surtout porteurs de message !

En ces jours où le temps se fait froid, se fait sombre aussi, et je ne parle pas ici de ce que mère Nature nous propose, mes pas m'amènent jusqu'au Théâtre Aux  Écuries, Ils m'y amènent pour découvrir la perspective du chorégraphe Benjamin Hatcher sur le monde actuel . "Un microcosme, un lieu de rencontres d'individus, vulnérables, fébriles, précaires dans leurs relations humaines, mises à l'épreuve dans leur équilibre mental et physique, leur stabilité collective, en quête de soutien, d'acceptation, d'un humanisme régénéré.", peut-on lire dans le feuillet de la soirée. Pour le faire, il utilise la gigue contemporaine avec une touche toute personnelle (et inédite pour moi). Il incarne son propos à travers le corps de sept interprètes, Stéphanie Boulay, Sandrine Martel-Laferrière, Mélissandre Tremblay-Bourassa, Olivier Arseneault, Philippe Meunier, Antoine Turmine et Ian Yaworski.

                                          Photo tirée du site de Danse-Cité

Une oeuvre qui m'est apparue comme une allégorie de notre univers, de son Bing-Bang initial (lire ici son déploiement) à son Big Crush (lire ici son repliement sur soi !). Le tout débute donc avec cet homme, seul sur scène, dont on ressent rapidement la différence et l'isolement. Arrive les autres, le transformant en homme seul parmi les autres. La solitude se ressent encore plus avec la proximité des autres.

Les différents tableaux qui suivent, illustrent l'univers après le Bing Bang avec des êtres qui se déplacent, se rencontrent et s'éloignent comme les différents objets astraux dans l'univers. Le propos est porté par les déplacements et les pas de gigue, surtout, mais je ne peux rester indifférent à ce langage des mains et des bras déployés. Je suis particulièrement touché par les duo ! Dans ce jeu de la vie, le chorégraphe affirme par sa proposition qu'il y a ceux que nous laissons derrière, les exclus, suite au repliement sur soi, conséquence inévitable du Big Crush. Quiconque suit les différents résultats électoraux dans le monde, ressent bien le message du créateur sur la montée de l'intolérance et de l'indifférence et de la façon d'y faire face.

 Nous en avons eu des illustrations fort éclairantes des rapports entre humains dans la société actuelle, par la danse et son incarnation par les interprètes sur une trame musicale fort riche,. Cela sur une thématique dont le titre annonce bien la contradiction entre nos actions et nos intentions selon notre lecture du titre, soit Sonore désaccord ou Sonore des accords ! Comme quoi, un accent peut changer bien des choses.Une soirée qui m'a amené à la réflexion pendant et qui aussi et surtout m'a laissé des traces après en revenant et encore maintenant.

dimanche 8 décembre 2019

Sur mes pas en danse: Fasciné par les symboles de "Frontera"

C'était, il y plus de trois ans, ma première rencontre avec l'univers chorégraphique de Dana Gingras et son "Monumental". Une belle rencontre, marquante suite à laquelle j'avais écrit " Arrive le moment où chacun quitte son petit lieu et que tous occupent tout l'espace dans une série de tableaux présentant des relations de toute nature. Vivre avec les autres, faire sa place, prendre sa place, se faire entendre, entrer en relation tout en douceur, mais aussi avec, parfois la violence du contact ou de l'indifférence". 

                                                                 Tirée de La Presse

Voilà donc que quelques années plus tard, la chorégraphe poursuit son exploration de la relation avec les autres dans l'espace avec "Frontera". Elle le fait en utilisant les notions de frontière et de territoires avec des corps fort vivants, incarnés par des interprètes investi.es (Robert Abubo, Justin de Luna, Stacey Désilier, Léna Demnati, Louise Michel Jackson, Mark Medrano, Koliane Rochon-Prom Tep, Caroline Gravel, Sovann Rochon-Prom Tep et Lexi Vajda)  que j'ai pu apprécier de ma troisième rangée, les regards déterminés et affirmés me le démontraient avec éloquence !). Et voici comment !

Le tout débute avec les lumières qui se font discrètes et des voix qui nous présentent des définitions de la notion de frontière. Et puis arrive cette femme qui arpente la scène délimitant le territoire pour en établir la frontière. Dans ce territoire, d'autres viendront la rejoindre et c'est ensemble que les illustrations de ce que peut être une frontière nous est présentée. Frontière qui peut être un objet de séparation, mais aussi objet de liaison. Frontière qui à notre époque, ne peut être franchie sans que l'on soit empêché ou scruté, comme l'on fait ses faisceaux lumineux. Faisceau linéaire mobile qui scrute  chirurgicalement ceux qui la traversent ou faisceaux fixes qui empêchent les déplacements. Faisceau coupé par le ou les corps qui se déplacent. Faisceaux qui montrent des paries de corps mais jamais en leur entier, comme s'il était impossible de bien en saisir l'ensemble. Les symboles que j'y ai vu ont été nombreux et fort évocateurs, portés par les interprètes, corps en mission. Très impressionné par ce moment durant lequel les corps se sont faits "pont", porteur d'espoir. 

Dans cet univers sombre, enrobé la performance musicale de Fly Pan Am (Roger Tellier-Craig, Jonathan Parant, J. S. Truchy et Felix Morel), impossible de ne pas réfléchir sur les aspects modernes des séparations que l'on se créé entre humains.

Voilà une oeuvre forte de sa perspective réflexive qu'elle nous présente. Une oeuvre qui émettait sobrement dans le visible (lire ici interprétation), mais aussi et surtout dans la partie ultra-violette  (ou rationnelle) du spectre chorégraphique de ma perspective scientifique. Qui portait aussi un message d'espoir fort que, malheureusement, trop peu de spectateurs ont pu apprécier (la salle avait trop de sièges inoccupés), de ma perspective. Merci Dana !

dimanche 1 décembre 2019

Sur mes pas en danse: "oZe", pour découvrir et apprécier un monde imaginaire

Si en général, mon agenda est planifié bien à l'avance, cette proposition dominicale, apparue sur mon radar la veille, y a trouvé une place. Les "astres étaient alignés", pour découvrir "oZe" de la compagnie Destins Croisés (Ismaël Mouaraki).  C'était à la TOHU, près de chez moi et en plus en fin de matinée d'un dimanche tout libre. Par conséquent, ce sont des pas tout aussi déterminés que légers qui m'ont amené jusqu'à mon siège première rangée. Affichant complet, la salle presque comble, était composée de familles, comme le suggérait la présentation, mais aussi de personnes âgées.

                                         Photo : Sylvie Ann Paré

Une fois les lumières éteintes, nous apparaît, du côté court, ce personnage de jeune fille (Audrey Bergeron) qui apparaît et qui découvre le monde autour. Dès ces premiers moments, le spectateur averti découvre es premières références au conte "Le Magicien d'Oz". Lui apparaîtra trois personnages (Charles-Alexis Desgagnés, Bailey Eng et José Flores), provenant des panneaux rotatifs en arrière scène.

La suite sera composée de tableaux durant lesquels nous verrons des solos, des duos et des moments de groupe composés de danse souvent acrobatique avec des colorations circassiennes et urbaines. L'amateur de danse que je suis est bien heureux et tout autour de moi, cela semble partagé. L'utilisation des panneaux rotatifs à trois côtés en arrière scène (conçus par Marilène Bastien) permet de créer une dynamique, apparition-disparition fort bien réussie. Avec ce personnage féminin tout en vert, de cet homme aux allures de robot et de cet autre homme mi-humain, mi-animal qui entourent cette jeune fille, l'esprit du conte est bien rendu avec un enrobage musical efficace.

Et de ma première rangée, la physionomie des interprètes est fort belle à voir. Les péripéties de ce personnage féminin, de son arrivée dans ce monde fantastique jusqu'à son départ, nous pourrons, selon notre âge, les apprécier différemment, mais toujours de façon positive.

Le grand-père que je suis était seul cette fois, mais s'il y a une prochaine (et c'est ce que je souhaite !),  il reviendra accompagné !


vendredi 29 novembre 2019

Sur mes pas en danse: Rêver par procuration grâce à "Bygones" !!!

Pendant que les différents artisans de la scène chorégraphique québécoise présentent leurs créations aux diffuseurs (à Parcours Danse) pour, je l'espère, être vus et appréciés par le plus grand nombre, l'Agora de la Danse nous proposait une fort belle proposition. "Bygones" de la Out Innerspace Dance Theatre (Tiffany Tregarthen et David Raymond). De cette compagnie, je me souviens encore de "Major Motion Picture", aussi présentée par l'Agora de la Danse, il y a deux ans et dont j'avais écrit sur ce site, "Mais aussi et surtout, l'impression de voir des choses inédites. Des façons de présenter, jamais vues pour moi jusqu'à maintenant."

                                De David Raymond

Il semble que je devrai me répéter pour cette proposition. Comme l'annonce le feuillet de la soirée, "Architecture spectrale, marionnettes et théâtre d'illusions créent un monde de pseudo-choses et de sois surnaturels existant dans les marges de la forme et de l'informe.", j'ai été, encore une fois, dans des territoires nouveaux. Cette fois, plutôt que de s'appuyer sur le cinéma, c'est sur le théâtre que les créateurs semblent avoir construit leur proposition. 

C'est donc en navigant dans le réel, dans le surréel et aussi dans le surnaturel que j'ai observé les différents personnages, magnifiquement interprétés par Elya Grant, David Harvey, Renée Sigouin, Tiffany Tregarthen et David Raymond) et les objets aussi. Ces derniers semblant eux aussi dotés de vie autonome. Le tout débute avec ces êtres qui survolent la scène tout au fond et de cette femme qui s'éveille dans une autre dimension ou peut-être de l'autre côté du présent, soit dans le passé, imaginé ou imaginaire. Les différents tableaux nous en présentent différents moments qui tiennent du magique et du fantastique.

Si le tout fonctionne si bien, cela est dû, de ma perspective de spectateur, à la qualité et à la précision d'exécution des interprètes qui œuvrent dans les éclairages fort impressionnants (de James Proudfoot), du jamais vu pour moi ! Je suis impressionné par ces personnages qui se déplacent, par exemple, du côté sombre au côté éclairé de ces murs créés par les projecteurs, en apparence fort réels. Je suis mystifié par ces éclairages, tel des trous noirs, qui engloutissent en leur milieu les personnages. Il y a aussi ces couloirs lumineux qui se déplacent sur scène et que ces personnages suivent sans pouvoir en voir la fin.

D'autre part, je retiens aussi les différents tableaux avec ce parapluie qui entre les mains d'un homme, prend vie et s'ouvre et se ferme et qui "pulse" au rythme qu'il induit à notre cœur. 

Le tout est fort bien appuyé par l'environnement sonore et musical qui rehausse le côté fantastique des tableaux. Et lorsque le côté magique s'estompe, il laisse place aux corps qui nous ramène fort habilement au moment présent et sa réalité. Au final, une très belle soirée qui nous amène à espérer que nous ne sommes qu'à une fine ligne entre le réel et l'imaginaire.

dimanche 24 novembre 2019

Sur mes pas en danse: "Plongée" dans des univers féminins

Décidément, ces derniers temps, la plupart de mes différentes sorties culturelles m'amènent vers des univers féminins et à chaque fois, j'en reviens troublé, de ce trouble qui permet de requestionner certaines de mes perspectives masculines. Fort satisfait aussi, parce que, comme l'écrit Hugo Latulippe dans son essai "Pour nous libérer les rivières", l'art nous permet de nous "Libérer de nous" et de nos ornières, je serais tenté d'ajouter.  Que je le veuille ou pas, je suis le produit de mes origines différemment déclinées. De ces formatages familiaux, culturels et scolaires qui orientent mon parcours.

Voilà pourquoi, au final, le programme double de Tangente m'a intéressé, d'autant plus que moi le peu athlétique jeune homme, j'étais admiratif de ceux et celles, talentueuses, qui pouvaient utiliser leurs habiletés pour "performer". Moi, sur la touche, je ne pouvais être qu' envieux!

                                          Photo de Tess Martens par Scott Lee

                                         Crédit de Caroline St-Laurent et Taos Daphné Houasnia

Mais il peut y avoir un côté sombre, sinon ombragé, à ce que les projecteurs nous montrent et c'est en ses eaux troubles que "Slow Change" de et avec Tess Martens et "Nadia, est-ce que ça va ?" de Liliane Moussa et Caroline St-Laurent avec Marilyn Daoust, Anne-Flore de Rochambeau, Marine Rixhon et Liane Thériault, nous plongent.

Une soirée qui débute avec une entrée en salle avec une invitation à prendre place sur un des coussins près cette petite scène surélevée sur laquelle se retrouve debout l'interprète de "Slow Change". Plusieurs, dont moi, accepteront cette invitation, tandis que d'autres iront prendre place dans un siège dans les estrades de l'Espace Orange. Sur cette scène, se retrouve deux sacs et une radio avec pas trop loin, cinq maillots accrochés. Un peu avant le début de sa prestation, Tess Martens, tout en interpellant avec son regard, nous invite à nous rapprocher. Et puis débute cette rencontre "performative" qui débute par son dépouillement vestimentaire pour endosser ses habits de nageuse synchronisée. Difficile de rester impassible, sinon même mal à l'aise, devant et si proche sur mon coussin, de sa métamorphose de femme toute ordinaire en "nageuse", vêtue de son maillot jaune. Elle "plonge" parmi nous (audacieux spectateurs sur les coussins) dans une série de mouvements répétés à la cadence de "one to eight". Rien ne semble agréable dans ses mouvements, peut-être une détermination à aller au bout jusqu'à ce qu'on lui demande. Une fois la première "routine" complétée, elle revient, se "drappe" en bleu pour replonger dans son rôle et parmi nous, tels des molécules d'eau (H2O). De mon point de vue, cette femme se décompose. Sa nature se désagrège devant moi et je ne peux rester indifférent. Je ressens fortement le traumatisme passé. Et puis arrive le moment où elle quitte sans regarder derrière et ni non plus accueillir nos applaudissements.

Il me faudra un certain temps pour émerger de cette prestation et suivre les indications à quitter la salle.

À mon retour, bien installé sur un siège en première rangée, j'attends le début de "Nadia, est-ce que ça va ?", question que j'aurais volontiers posé à Tessa Martens, suite à la première partie de cette soirée.

Nadia (Comaneci) qui a révolutionné l'univers de la gymnastique (aux Jeux Olympiques de Montréal) avec ses "10", était-elle le produit d'un "formatage" idéologique qui a encore aujourd'hui ses entrées dans les lieux performatifs des "Filles en série" ( comme je l'ai lu dans l'essai de Martine Delvaux) ? Ce formatage "dépersonnalisant" et opprimant semble encore exister et c'est ce que je découvre devant moi. Le principal intérêt de ce qui suivra est la décision des créatrices de nous le présenter à rebours pour nous amener à l'origine du besoin de s'exprimer. D'abord, dans des costumes fort fragiles, fait de papiers d'emballage, ces quatre femmes nous proposent des mouvements synchronisés qui au gré des mouvements, montrent des fractures vestimentaires comme chorégraphiques. Comme le maquillage, est-ce dans les fractures que la nature se révèle ?

Il s'en suit, un tableau fort riche durant lequel en duo, elles établissent un langage corporel. Exercices fort beaux, mais interrompus par un signal de plus en plus incommodant. Leurs regards le démontrent de façon fort éloquente. Je l'ai perçu comme la première étape de ce "domptage" des corps et des esprits. Et puis arrive en fin de présentation, les moments de liberté, durant lesquels, ces femmes peuvent s'exprimer en toute liberté. Ces moments qui révèlent les motivations premières et sans contrainte de s'exprimer !

Si, pendant la présentation de l'oeuvre, le sens inversé ne m'était pas apparu, ma réflexion au retour à la maison me l'a fait réaliser, suivi du constat du prix à payer pour être sous les projecteurs.

S'il m'arrive que de rester satisfait au retour d'une oeuvre, cette fois, la réflexion qui en suivait m'a interpellé sur ma propre posture professionnelle et m'a fait poser "la" question, comme citoyen, "Robert, est-ce que ça va ?"

Merci mesdames, rien ne sert de se mettre à l'abri, ce costume que nous endossons peut s'avérer fragile et chaque rappel mérite que l'on s'y attarde.

samedi 16 novembre 2019

Sur mes pas vers des "courts": riches des "Voix de femmes autochtones"

Tout au long du mois de novembre, quatre Maisons de la Culture de la ville de Montréal s'unissent pour nous présenter différentes propositions artistiques, en danse, en musique, en théâtre, en chanson et en cinéma. "Une invitation à l'échange et à la découverte" comme l'indique le feuillet que j'ai reçu avant la découverte des courts métrages "tout horizon"  de l'ONF, à la Maison de la Culture de Rosemont-La Petite-Patrie. Point de laisser-passer nécessaire pour y assister et nous serons assez nombreux à prendre place devant l'écran.



Une fois les mots d'une responsable de la Maison de la Culture et de celle de l'ONF, Sonia Bonspille Boileau, réalisatrice (dont j'avais bien apprécié sur long métrage "Le DEP" en 2015) nous présente le menu des moments à venir qu'elle nous a sélectionné et qui nous sera présenté en quatre blocs.

Par la suite, nous découvrirons dix courts métrages de réalisatrices autochtones. Des courts métrages de différents styles, de l'animation pur à du style plus documentaire. Avant chaque bloc, elle nous les présente comme le ferait une maître d'hôtel devant un menu fort bien appétissant.

De ces dix courts métrages, je n'en retiens pas tous les titres, mais les histoires et les propos, oui !

Nous sommes amenés dans différents lieux du grand nord, très froid jusqu'à Montréal et sa banlieue. Celui dans "Délia de 9 à 5" qui nous présente le quotidien de cette femme qui doit sortir de chez elle pour trouver de l'eau potable, donner le bain à ses jeunes enfants et préparer le bois de chauffage (tout en étant enceinte, comme quelques personnes présentes dans la salle l'ont remarqué "tout haut" pendant le visionnement ! Cette longue marche de ces jeunes innus dans un objectif d'affirmation et de rencontre. Ce court métrage d'animation qui nous présente les premières expériences homosexuelles de jeunes filles. Nous serons entraînés dans une descente de rivière dans le grand nord jusqu'au quai d'attente dans le métro de Montréal. Il y a aussi cette pêche sur la glace fort surprenante pour nous les "blancs" !

Dans le quatrième bloc, deux courts sur la crise d'Oka dont le dernier fort interpellant "Je m'appelle Kahentiiosta" d'Alanis Obomsawin, Une perspective frappante et troublante portée par cette femme qui ne veut pas plier le dos. Pour les intéressé.es, voici le lien sur le site de l'ONF pour le visionner ( https://www.onf.ca/film/je_mappelle_kahentiiosta/).

Une douzaine d’œuvres fort riches en diversité qui ont été suivies par une séance de questions réponses qui l'a été tout autant. Nous avons appris, entre autre, qu'un grand nombre de courts pouvait être visionnés en ligne sur le site de l'ONF, soyez en informés !

Un après-midi fort bien utilisé pour découvrir encore un peu plus ces peuples fort riches de leur diversité.

vendredi 15 novembre 2019

Sur mes pas en danse: Un voyage tout en symbole, présenté à "L'encre noire" de La Tresse

C'était, il y a plus de deux ans, je découvrais au CCOV, trois filles ( Geneviève Boulet, Laura Toma et Erin O'Loughlin) du Collectif LaTresse qui avaient du cran, comme je le rapportais dans un de mes textes et je me promettais de suivre les prochains pas. Depuis, rien sur mon radar de spectateur jusqu'à récemment. Elles nous proposent leur première pièce intégrale et moi, je me suis vite procuré mon billet. Et je n'étais pas le seul, à preuve les salles combles et la supplémentaire.

                                          Tirée du site de l'Agora de la danse

C'est devant la porte de l'Espace Bleu que nous attendons pour prendre place. Une fois rendu dans la salle, la scène est maintenue dans une certaine noirceur, nous permettant, néanmoins de voir sur le plancher de la scène une toile foncée avec des aspérités. Le temps passe, la salle se fait comble et puis arrive le moment que les lumières se font discrètes. Aux aguets, j'observe la scène et découvre des mouvements sous la toile.

Peu à peu, dans ce premier tableau fort et fort bien réussi, apparaissent peu à peu des jambes de femmes. S'en suit tout en ondulations, leurs corps nous apparaissent. Ces femmes "viennent au monde" et nous entraîneront dans un voyage initiatique riche en symboles. Utilisant fort bien, tel qu'annoncé, le folklore, la fantaisie et le sacré, les différents tableaux s'enchaînent de façon fort habile. Je me sens amener dans une expédition dans différents univers riches de leurs symboles.
Ces trois femmes sont investies, cela se ressent, tout au long de la naissance de leurs personnages jusqu'à leur libération. Durant ce périple, il y a ce moment, par un éclairage fort habile (bravo Hugo Dalphond !) durant lequel la scène devient un espace "immense" et "dans ma tête" riche d'un bel avenir ! Le tout est porté par une trame sonore de Marc Bartissol et Antoine Berthiaume qui enrobe fort efficacement, et que j'ai bien aimé, le propos chorégraphique.

Il faut voir cette oeuvre comme une expédition fort belle dans un univers féminin sacré appuyée par les déclinaisons culturelles des trois membres (irlandaises, roumaines et québécoises) de ce collectif.

La discussion d'après représentation a été pour moi fort intéressante, mais pas seulement pour les questions et les réponses, mais aussi par les sourires des trois interprètes, satisfaites, comme moi, de ce parcours initiatique et de ses symboles.

dimanche 10 novembre 2019

Sur mes pas en danse: Une Passerelle (collectif 842) fort intéressante !

Les jours raccourcissent et la première vraie bordée de neige est sur le pas de nos portes. Il fait sombre vite, voilà donc pourquoi, le besoin d'aller à la découverte de jeunes artistes au printemps de leur carrière s'est avéré pour moi, une médecine fort appropriée pour mon blues automnal.

Au programme, trois oeuvres, d'abord "Théorie popcorn" de et avec Paméla Aubé et Châtelaine Côté-Rioux, suivie par "Le haïm (à la vie)" de et avec Anna Erbibou et pour finir "Scène de bain" de Lila Geneix avec Alice Marroquin Ethier et Alexis Tremblay (aux "mouvements") et Victor Tremblay Baillargeon (à la guitare).



En ce dimanche après-midi, la foule est nombreuse dans le hall et la salle sera bien pleine.

À notre arrivée dans la salle, les deux interprètes de "Théorie popcorn" sont déjà là, immobiles. Elles sont là de part et d'autre de la pièce qui a tout les allures d'un salon. En début de présentation (dans le feuillet , elle annonce leurs couleurs, "Dans un nuage d'ondes se trouve un infini de solitudes." La suite sera une démonstration de ces ondes dans le temps (et des mouvements qui l'accompagnent) qui se déploie en ondes sonores provenant de tout le spectre. En entrée de jeu, difficile de ne pas remarquer cet appareil qui date d'une époque ancienne (téléphone à roulette fort présent dans ma jeunesse !) à la main d'une deux femmes qui finalement le laissera en suspend dans les airs. La suite, composée des déplacements des deux femmes, sera donc modulée de grande variation, bien "en phase" avec la musique de différentes pulsions. Cette "Théorie Popcorn" a tout d'une version humaine de la théorie du bing-bang, avec ses chocs et ses déplacements qui laisse des traces en nous. Une quinzaine de minutes fort bien surprenantes avec "pour les gourmands des yeux" une immense boule suspendue de maïs soufflé fort intrigante.

Le temps de "faire le ménage", nous avons droit à la présentation de la prochaine oeuvre, "Le haïm (à la vie) qui d'abord nous plonge dans le noir le plus total. Et puis nous apparaît accroupie ( ou assise ?) de dos, cette femme dans un carreau de lumière. Portée par la musique de Armand Amar, tirée du si beau et touchant film "Va, vis, deviens" (de Radu Mihaileanu), nous la verrons à différentes étapes sur la ligne (diagonale) de son destin. Il y a de réelles émotions que se dégagent en observant les mouvements de son dos enrichis par un éclairage discret, mais fort efficace (bravo Mateo Barrera !). Une oeuvre forte de son intériorité et qui réussi avec sobriété à nous toucher. Je dis nous, parce que je suis convaincu que mes sentiments étaient partagés.

Courte pause pour revenir à un état neutre pour repartir ailleurs avec "Scène de bain" de Lila Geneix qui "soyez avertis", nous amènera vraiment ailleurs. Devant nous, quatre carrés de gazon, trois miroirs sont installés. Viendra s'y ajouter le bain, pièce centrale de l'oeuvre. Un musicien prend place aussi sur le côté. Le tout débute de façon surprenante et originale (pas question de gâcher la surprise !) et se poursuit dans une suite de tableaux fantaisistes de cette version du "Portrait présumé de Gabrielle d'Estrées" que tous ont sûrement déjà vu. Que pouvait-il se passer derrière les portes closes au moment du bain ? Cette perspective fantaisiste garde notre attention, nous amuse. Cette femme accompagnée sur la toile par sa sœur, est cette fois, accompagnée par un homme, son amant (Henry IV) (?) qui fait une entrée fort remarquée. 

De leurs jeux à deux, nous serons témoins d'une habile utilisation des accessoires, dont et surtout du bain, cristallite de l'oeuvre, lieu de découverte et de transformation et point final aussi ! L'accompagnement d'une guitare électrique créée une dichotomie fort surprenante qui amplifie les gestes.

Au final, trois œuvres toutes différentes qui pourraient facilement être allongées, qui le devraient aussi, et qui nous permettent d'entrevoir des beaux jours. Et je ne parle pas de la météo. 

vendredi 1 novembre 2019

Sur mes pas vers une belle rencontre: "Le temps d'être" de Claudia Bernal !

Cette rencontre "improbable" est le résultat d'un alignement des astres, mais surtout, grâce aux bonnes actions des algorithmes. Pour faire court, sur mon fil FB apparaît une proposition artistique, intéressant des amis, une installation performance de Claudia Bernal, librement inspirée du roman "Mr Gwyn" d'Alessandro Baricco. Cette artiste, je ne la connaissais pas, mais, l'auteur du roman, l'inspiration de sa création, lui, comme lecteur, il m'allume. Par exemple, "Novecento", je l'ai lu et relu et son incarnation sur la scène toute sombre de l'Usine C par Pierre Lebeau reste pour moi, des moments fort marquants ! "Soie" et son adaptation cinématographique l'a été tout autant. Alessandro Baricco est écrivain, mais aussi homme de théâtre, ce qui explique bien, selon moi, comment ses livres se prêtent bien au passage devant public. 

Pour cette fois, le roman "Mr Gwyn", je ne l'avais pas lu. Question de combler mon retard et de préparer ma rencontre, je me suis mis à la lecture du roman et très rapidement, j'ai été happé par l'histoire. Happé et pressé aussi d'en terminer la lecture avant ma rencontre avec "Le temps d'être" ! Et ce fut mission accomplie, c'est avec l'histoire fraîchement en moi que mes pas m'ont amené jusqu'à la porte, toute sombre, mais ouverte de l'Agora Hydro-Québec de l'UQAM. En dedans, c'est sombre et propice à une rencontre toute intime et, soyez déjà informé, elle le fût, mais allons y doucement et dans l'ordre.

                                          Photo: Adriana Garcia-Cruz

Une fois mon droit d'entrée acquitté, je suis invité à laisser sur un cintre mon attirail de déplacement automnal. Je suis aussi invité à découvrir le lieu avant le début de prestation. Spectateur prudent, je trouve mon siège, d'abord, parmi les différents choix encore libres sur un des trois côtés du lieu de prestation. Il y a bien des fauteuils rouges plus confortables, mais les projecteurs qui les illuminent semblent m'indiquer qu'ils ne sont pas destinés aux spectateurs. Impression qui me sera confirmée par la suite ! Une fois assis, comme d'autres, j'irai par petites touches examiner les quatre piles de livres avec tout en bas des B.D. de Tintin et d'Astérix. Il y a aussi au milieu un lit, avec devant et derrière un drap avec des citations du romans et aussi une cage avec deux oiseaux fort discrets avec en dessous des bouts de papier avec encore, des mots de l'oeuvre. Sans oublier les deux draps ou toiles qui serviront à montrer les projections ou à protéger face aux confessions Le temps que la représentation débute, tous les sièges ont trouvé preneuse ou preneur et même un peu plus. 

Le lieu est calme et rappelle le local que M. Gwyn a choisi et aménagé avec soin pour faire ses portraits écrits. Et moi, dans ce lieu, je m'y trouve bien ! Le moment venu, nous arrive cette femme qui découvre le lieu et qui comme dans le roman se laisse au regard de l'autre. Tout au long des trois tableaux, elle se dévoilera à nous, au propre comme au figuré. Elle le fera dans l'atmosphère sonore, en boucles, qui m'a fait penser à celle que j'ai imaginé en lisant le livre. Et ce n'est pas le seul élément de la présentation qui m'a fait sentir comme dans le livre. Je n'étais pas et je n'ai pas été Mr Gwyn (ce qui a été le privilège d'un des spectateurs !), mais cette intimité, je l'ai ressenti fortement. 

Le temps a passé sans que je n'en sente son cours et une fois les ampoules toutes éteintes (comme dans le roman), la rencontre sans artifices et en douceur s'est terminée. 

Merci Claudia Bernal, Thierry Gauthier (composition électro-acoustique et spatialisation sonore) et Cédric Delorme-Bouchard (éclairages) pour cette belle rencontre. Vous avez su me présenter l'essence de l'oeuvre de cet écrivain et me faire passer de beaux moments ! Et aussi me le faire encore plus apprécier !

mardi 29 octobre 2019

Une soirée chez Tangente qui ne laisse pas indifférent !

Ainsi donc pour ce programme double Tangente nous proposait deux œuvres fort différentes, mais qui chacune à sa façon ne laissait pas le spectateur que je suis, indifférent, comme tout le public autour, et cela sur deux registres fort différents !

D'abord sur un ton, "toi, tu m'a fait un grand effet et tu es tatoué dans mon imaginaire", Marie Mougeolle, accompagnée sur scène par son frère, Mathieu, nous propose "Quand je serai grande, je serai (guitariste de) Michael Jackson.". Rarement pour moi, des parenthèses dans un titre ne m'ont semblé si bien appropriées. Parce qu'elles sont tout simplement, le signe d'une distanciation, d'une fracture dans la vie de quelqu'un ou plus précisément de "quelqu'une" ! Effet rehaussé par les deux temps de l'oeuvre.

Dès son arrivée sur scène, "Black or white", l'esthétique du tableau et la beauté des gestes captent mon attention. L'interprète est toute investie et nous entraîne dans sa confession chorégraphique. Lorsqu'on est jeune, les personnages se déifient, et comme jeune femme fascinée par le mouvement et ayant comme aspiration d'en faire l'objet d'une carrière, Michael Jackson et son "moonwalk" devient une idole. Mais la vie réserve son lot de surprises et de déceptions et la jeune femme perd ses illusions, comme un papillon qui sort de son cocon pour affronter la réalité

                                Marie Mougeolle par Josée Lecompte tirée du site de Tangente

Et c'est exactement ce que j'ai pu voir durant ces moments forts  colorées de gestes fort éloquents et surtout manifestement très personnels. La créatrice et chorégraphe m'a présenté comment elle a vécu son cheminement. Et moi, de mon siège, je l'ai ressenti. Elle m'en a témoigné et je suis certain qu'aucune parole n'aurait pu me le transmettre avec la même éloquence. À cette époque durant laquelle plusieurs héros sont déboulonnés de leur pied d'estale, il est quand même rassurant que ceux et celles qu'ils ont inspiré.es ont, néanmoins, trouvé leur chemin et leur inspiration. Et pour cela, merci Marie Mougeolle de ce bel exemple!

Sur des applaudissements nourris fort bien mérités, les artistes quittent la scène et nous, spectateurs, peu après, prenons congé de notre siège pour l'entracte.

À notre retour, la scène toute dépouillée de la première oeuvre, laisse place à une scène avec ici et là des objets et des personnages aussi. Tout en observation et en attente pour "Dousse nuit, holey night" d'Audrée Lewka et les Lewski. Je dois l'avouer, j'ai été décontenancé dès le premier tableau. Et pourtant, si je m'étais mieux informé, j'aurais su que de la chorégraphe Audrée Lewka, j'avais déjà vu, il y a un peu plus d'un an aux Danses Buissonnières "Poneyboyz", pour laquelle, j'avais écrit " une oeuvre désarçonnante, forte de son ironie", et "Une pièce "féminine" qui saisit fort bien (selon moi), l'âme masculine avec son côté équin et du "poor lonesome one cowboy !sauf que que son nom était différent, soit Audrée Juteau ! Soit attentif, cher spectateur !!!

C'est donc dans une célébration déjantée, d'après célébration que nous sommes conviés. Comme si nous étions sous l'effet de certaines substances, les objets prennent vie grâce à Guillaume Danielewski, David Emmanuel Jauniaux, Victor Naudet, Olivier Landry-Gagnon sur scène et Audrée Lewka au commande en bordure de la scène, dans une série de tableaux qui pourront produire différents effets entre le rire et "qu'est ce que c'est ça !" Pour ma part, j'ai navigué entre ces deux pôles tout en étant fasciné par l'utilisation des accessoires. Est-il possible de revisiter des "lieux communs" pour en présenter un aspect fort différent et un peu éloigné des "Toy Story" ? En cette soirée, il est possible de dire oui !

Donc au final un programme double différent qui ne laisse pas indifférent !


mercredi 16 octobre 2019

Sur mes pas en danse: Une rencontre marquante avec Nasim Lootij et "La Chute"

Mes pas me portent à bien des endroits "de danse" et ma curiosité me font rencontrer de nombreuses personnes fort intéressantes avec qui j'échange. Il y a quelques mois, je discutais pour une deuxième fois avec une chorégraphe interprète qui préparait une oeuvre. Je me souviens encore que j'avais trouvé intéressant et prometteur son projet qui l'illuminait. Je m'étais donc promis d'aller le découvrir une fois à l'affiche. Le temps a passé et "mosus de mosus !!", une fois le moment arrivé, pas de place dans mon agenda de sortie !

Mais grâce à Nasim Lootij, chorégraphe interprète, j'ai pu assister à la générale et "tellement" heureux d'avoir eu ce privilège. Nasim est iranienne et pas besoin de longues explications pour comprendre que dans son pays, depuis de nombreuses années les arts comme les artistes qui les incarnent ont eu la vie dure et des perspectives limités pour s'exprimer . Entre "L'ombre et la lumière", le fil est ténu, sinon absent pour pouvoir s'exprimer.

                                                       Photo tirée du site de Tangente

Je suis donc bien intéressé à découvrir ce qu'elle me "dira". Et son propos riche de sa dualité m'a intéressé et touché aussi tout au long de sa prestation. Dualité qui nous apparaît d'abord avec son arrivée graduelle, lumière timide sur grand fond d'ombre. Dualité qui lui fait prendre la relève à une chanson lorsqu'elle s’interrompt. La dualité des traditions et de la modernité que l'on tente de concilier et que je perçois aisément.

J'ai encore en tête ce moment durant lequel, tête penchée, elle fait sortir de sa longue et magnifique chevelure, ses doigts comme une tentative "réussie" de faire sortir le mouvement de la tête des créateurs. Et lorsqu'elle nous quitte, en reculant, j'aurais tant espérer que ce visage sombre montré au début, s'illumine d'un sourire, même léger et discret, pour espérer en un avenir meilleur pour elle et les artistes de son pays !

"La chute" a été pour moi, une rencontre marquante avec une artiste qui porte sobrement et intensément son propos et qui le fait fort bien. Une première rencontre qui je le souhaite, sera suivie par d'autres. Merci Nasim pour ton invitation !

mardi 15 octobre 2019

Sur mes pas en danse: "Nous (ne) sommes (pas) tous et toutes des gigueurs et gigueuses" pour assister à des rencontres marquantes !

À ce type de proposition, j'en étais à ma deuxième fois ! La première, c'était, il y a plus de trois ans, soit la dernière soirée de l'Agora de la danse sur la rue Cherrier pour "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs". Pour les intéressé(e)s, voici le lien de mon retour: http://surlespasduspectateur.blogspot.com/2016/05/sur-mes-pas-en-danse-les-moments.html.

Encore proposée par Sophie Corriveau et Katya Montaignac, produit par BIGICO et co-présenté, encore cette fois par Danse-Cité, cette rencontre qui en était à la troisième soirée me semblait avoir mûrie et par conséquent, c'est une fleur pleinement éclose que j'ai pu apprécier comme spectateur en ce dimanche soir au Théâtre Aux Écuries.

Image de Danse-Cité 

Une fois dans le hall, nous sommes invités à prendre place tout autour pour découvrir le résultat de ces rencontres. Je serai donc, assis entre la régie technique (de Lee Anholt) et celle qui captera en dessins ce qui se passera au milieu de la place, Zviane, qui ne fera pas que cela.

Donc tout autour, il y a les spectateurs et les interprètes Sophie Corriveau, Katya Montaignac, Ivanie Aubin-Malo, Nindy Banks, Sarah Bronsard, Rachel Carignan, Sébastien Chalumeau, Guido Del Fabbro, Normand Legault, Philippe Meunier, Menka Nagrani, Antoine Turmine.

En début de présentation, on nous explique le déroulement de la soirée qui est séparée en deux parties. D'abord un réchauffement collectif (spectateurs étant invités) dans l'espace central. Le tout sera suivi par la prestation d'un des participants sur un des trois thèmes imposés de la soirée, dont "À quoi tu penses quand tu danse ?" et "Que fait la scène à ta pratique ?". À défaut de répondre à l'une des trois questions, il est possible de piger un "joker" et faire ce qui y est écrit. Il y aura des périodes "libres" annoncées par une touche musicale caractéristique durant lesquelles, tous pourront prendre le micro et partager. La fin, elle sera annoncée par un son d'harmonica. On nous demande aussi de ne pas applaudir entre les "moments de prestation", demande qui sera parfois très difficile de respecter.

Une fois cette mise en place complétée, la suite sera composée de moments fort beaux, mais surtout intenses. Difficile de bien décrire tout ce que j'y ai vu, par conséquent, je vous partage, fort maladroitement, quelques uns de ces moments présentés. Il y a ce tableau durant lequel les interprètes doivent, une fois la musique arrêtée, nous partager ce qui leur vient en tête. Un numéro en début de soirée qui quoique tout léger, met la table à ce qui suivra. Aussi, l'audace de Zviane qui laisse son crayon pour aller sous le faisceau lumineux, laisser "planer" sa voix dans tout l'espace. Le moment marque tellement, qu'elle sera réinvitée pour accompagner le duo de Sarah Bronsard et Ivanie Aubin-Malo à l'invitation de la première sans oublier la touche musicale de Guido Del Fabbro au violon. Chacune des deux avec son châle nous entraînent dans une envolée fort planante qui était fort en émotions. C'est mon moment fort de la soirée. Il y aura plusieurs moments de gigue, qui m'ont permis d'en découvrir différentes déclinaisons et  de voir aussi comment cette danse peut être fort inclusive. Enfin, et je m'arrête ici, ce moment durant lequel, Sophie Corriveau nous demande de se passer le micro pour nous permettre d'exprimer ce que nous verrons dans les mouvements qu'elle nous propose.

Un très très belle soirée qui passe trop vite (et pourtant, elle a duré trois heures !) et qui permet aux spectateurs de découvrir différemment le monde de la danse. J'ai été ravi et fort ému par les moments de complicité et de confiance entre des artistes, provenant de différents univers chorégraphiques, comme le titre l'annonçait fort bien le titre. Et en terminant, je me permets d'exprimer un vœux, que cela soit repris sous cette forme ou une autre du même type.

lundi 14 octobre 2019

Sur mes pas au théâtre: Deux soirées de théâtre "tout' tout court", fort riches et intéressantes de leur diversité !

Impossible de ne pas me rendre à une ou deux soirées du Festival tout'tout court, le 5@7 de présentation rendait la chose incontournable. C'est donc pourquoi, mes pas m'ont d'abord porté jusqu'à la Maison de la culture Maisonneuve pour assister à la soirée "POURFAIREUNEHISTOIRECOURTE" (oui, oui, c'est le titre officiel, écrit comme cela !) et ensuite le lendemain aller à la découverte de "enPARALLÈLE" dans une toute petite salle toute intime au deuxième étage de la Bibliothèque Langelier.

C'est quinze courtes propositions d'une dizaine de minutes chacune, formule "tout court" oblige, que l'on me proposait. Une quinzaine de propositions de différents styles qui m'ont plu et captivé à des niveaux variables, mais jamais ne m'ont ennuyé ou déplu. Deux soirées, au début desquelles Véronick Raymond nous accueillait avec son enthousiasme et son dynamisme contagieux. (Question de spectateur: elle met quoi dans ses céréales le matin ? Parce que moi aussi, j'en veux!). Elle nous présentait les origines de ce festival et ses objectifs. S'il y a un avenir pour les pièces de théâtre de courte durée (et selon moi, il devrait y en avoir un !), il passe par les artisans de ce festival.

Mais revenons à la première soirée durant laquelle dix œuvres nous étaient proposées et vous me permettrez avant de vous partager mes impressions de vous les présenter.

"bréviaire du matricule 082" de et avec Maya Cousineau Mollen,

"mme m" de et avec Ahmad Hamdan",

"la résurrection de sainte-catherine d'alexandrie de et avec Camille Messier accompagnée par Justine Bouchard, Koralie d'Aragon Bisson, Sarah Leblanc-Gosselin, Olivia Leclerc, Anabelle Payant, Roxane Tremblay-Marcotte,

"simoneau, tanguay, beauséjour & associés" de Dominic Laperrière-Marchessault avec Marie-Christine Raymond et Marie-Ève Sansfaçon.

"pas le choix" de Louis-Philippe Tremblay avec Jean-François Beauvais, Antoni Castonguay-Harvey et Gabriel Morin.

"carreaux" de Marilyn Perreault avec Marc-Antoine Sinibaldi,

"mon main man" de et avec Amir Sam Nakhjavani accompagné par Baharan Baniahmadi et Alexandre Dubois,

"renaissance" de et avec Véronick Raymond,

"born again christine" de et avec France Larochelle accompagnée par Stéphane Franche

"je ne te reconnais pas" de et avec Vanessa Seiler.

Assister à dix courtes pièces, présentées l'une après l'autre (à l'exception d'un court entracte au milieu) pourrait s'avérer un exercice exigeant, sinon difficile. Mais compte-tenu de la diversité des univers, "n'appuyant pas sur les mêmes boutons intérieurs", le tout s'avère fort agréable et surtout, jamais lassant !

Chacun des spectateurs trouvera ses coups de cœur et puisque je ne fais pas exception, je vous les partage. D'abord, "bréviaire du matricule 082", sans rapport avec un autre numéro de matricule fort connu, nous averti la poétesse innue Maya Cousineau Mollen. Une belle rencontre composée de moments "poétiques" empreints de simplicité et de mots riches de sens. Pour saisir la beauté de son écriture, je vous propose un lien ( http://www.nativelynx.qc.ca/litterature/maya-cousineau-mollen/).

Tout de suite, un autre moment fort, "mme m", par son texte, mais surtout par l'interprétation d'Ahmad Hamdan. Sa rencontre improbable avec madame M est riche en espoir dans un avenir de rencontre des univers différents.

Côté espoir, "simoneau, tanguay, beauséjour & associés", nous fait rencontrer une jeune femme dont nous apprendrons et que nous ressentirons, surtout, les parties sombres de sa vie. Celui qui "remplit le vide" de son C.V., mais qui a tout d'un rayonnement fort "lumineux" sur son avenir, avec une finale fort bien réussie.

Et pour compléter ma liste, "je ne te reconnais pas" de Vanessa Seiler qui m'a encore plus touché que lors de la première fois (lors d'une lecture publique du collectif  Les Intimistes dont elle fait partie). Enrichi par une mise en scène et une projection vidéo, j'ai été touché par celle qui me parle de sa mère. Celle qu'elle n'a jamais connue. Du vide immense qu'elle éprouve et qu'elle nous transmet. Ces paroles qui pour moi, bien après, m'ont laissé sans voix et quelque chose dans la gorge.

Je quitte l'endroit avec plein de belles images en tête et anticipant déjà mon prochain rendez-vous le lendemain.

C'est donc plus à l'est dans une petite salle au deuxième étage de la bibliothèque Langelier, "le Cube" que mes pas me portent pour découvrir les cinq courtes pièces de "enParallèle". C'est avec tout plein de spectateurs que nous découvrirons d'abord "dummies" de et avec Mélodie Bujold-Henri accompagnée par Guillaume Bouliane-Blais, Mélodie Bujold-Henri et Juliette Ouimet, un de mes coups de coeur de la soirée. Une oeuvre qui nous montre qu'une main cachée dans une marionnette peut révéler des trésors de possibilités relationnelles.

Il s'en suit "capo maximo" de Patricia Rivas par Julia Lozano, Jean-Louis Luque et Kathy-Alexandra Villegas. Encore cette fois, ce texte d'abord présentée par l'auteure qui interprétait tous les personnages lors d'une soirée de Les Intimistes, prenait une coloration différente, mais une sincérité toujours présente. Un hommage à son père, homme fort humble, qui ne laisse pas indifférent.

"les blobs" de Madame Cosinus, par Véronick Raymond se présente comme une conférence scientifique sur un organisme vivant fort intrigant. Mais, peu à peu, nous découvrons que cet être envahissant, n'a rien d'une algue bleue dans un lac, mais être vivant fort bien articulé que nous pouvons découvrir dans nos maisons. Je n'en dit pas plus, le plaisir de découvrir ce qu'est un "blob" mérite que je m'arrête ici.

"la coloc" de Luc André Bélanger avec Simone Latour Bellavance, Phoebe Major Mewse, David Bélanger et Olivier Ross-Parent, nous montre que même un filament de texte peut produire une oeuvre fort riche, suffit d'y introduire des mimes fort éloquents. Un autre coup de coeur pour moi.

Le tout se termine avec "vhs" de et avec Véronique Lafleur accompagnée par Pénélope Deraîche-Dallaire. Deux sœurs fort différentes qui explorent des univers passés, présents et futurs dans une histoire qui recèle une fin inattendue.

Au final, je peux conclure que ce n'est pas parce que c'est "court" que ça ne fait pas grand effet et qu'on ne s'en souvient pas longtemps. Du fort bon théâtre différent qui mériterait d'être vu par le plus grand nombre de spectateurs. Du théâtre accessible qui nous oeuvre des horizons.


dimanche 6 octobre 2019

Sur mes pas au cinéma: Profondément touché par le touchant "Kuessipan" !

Après avoir rencontré Nathasha Kanapé Fontaine, en début de saison au La Chapelle, écouté, à mon Collège (Ahuntsic) ces femmes autochtones violentées dans une séance de Justice Libératrice pour libérer leurs paroles, mais surtout leur cœur et aussi la performance fort éclairante (dans tout les sens du terme) de Soleil Launière un peu plus tôt cette semaine à l'Usine C, mes pas m'ont amené dans une salle de cinéma pour découvrir "Kuessipan" de Myriam Verreault, basé sur le roman de Naomi Fontaine.

                                          Photo de Filmoption tirée du Devoir

J'ai été informé de la sortie de ce film par l'écoute d'une entrevue de la réalisatrice et de Brigitte Poupart qui nous présentaient la genèse et toutes les étapes de création de ce film, sur les sept années depuis sa demande auprès de l'auteure de ce roman. Un moment de radio qui fait que la résolution d'aller le voir, dès que possible s'est faite, et qui s'est réalisé. Et en sortant du visionnement, tellement heureux de cette résolution !

"Kuessipan", c'est une incursion fort riche dans la communauté innue de Uashat, tout à côté de la ville de Sept- Îles, mais tellement éloignée en même temps. Une incursion qui nous présente ces deux femmes, "amies pour la vie", mais que tout semble vouloir séparer ! Une incursion parmi cette communauté, fort réaliste, mettant en évidence que eux comme nous. sommes si semblables. Il y a celle qui rêve et l'autre qui se résigne. Il a celui qui aspire et l'autre qui endosse son rôle.

Comme les personnages, j'ai espéré, j'ai été ému, j'ai été touché et en fin de parcours, j'ai versé des larmes aussi. Jamais, cependant, je me suis ennuyé !

"Kuessipan" est riche de son authenticité et pour cela, chapeau aussi à vous, Sharon Fontaine-Ishpatao (tellement vraie !) et Yamie Grégoire, de m'avoir incarné les deux revers de votre réalité. Je dis bien "votre", parce que j'ai appris que c'est parmi les membres de votre communauté que vous avez été choisies.

Je m'en voudrais de finir ce texte, sans inviter tous les citoyens "blancs" à aller découvrir, sans réserve, cette proposition cinématographique. Et pour en lire un peu plus et mieux aussi, voici le lien avec la critique d'André Lavoie dans le Devoir.

https://www.ledevoir.com/culture/cinema/564066/kuessipan-ce-bel-horizon-de-bois-et-de-blancheur

samedi 5 octobre 2019

Sur mes pas à l'Usine C: Une soirée tout aussi contrastée que "Body Electric"

De celle, Mellissa Larivière, qui me propose des sorties prometteuses (et qui remplissent leurs promesses !) au ZH Festival, j'étais invité à découvrir sa série "Body Electric" à l'Usine C. Deux séries de deux propositions et, pour le bonheur de mon agenda, les deux oeuvres que je ne n'avais pas déjà vues étaient présentées dans le même programme double. Et par conséquent, j'y étais et fort curieux !

Mon arrivée fort hâtive, m'a permis d'être au premier rang de la Petite Salle, pour "Umanishish (ou fœtus d'orignal") présentant sur scène Soleil Launière (artiste innue), dont la performance est amplifiée par les effets visuels de Gonzalo Soldi. Au final de ce cycle de vie que j'ai pu découvrir pendant les 60 minutes de prestations, je me suis dit et j'aurais tant voulu lui dire, "repose en paix, petite soeur !" Parce que, des tous premiers moments durant lesquels elle chante accompagnée de son tambour jusqu'à la finale, où elle nous quitte, son chemin s'avère difficile.

Au tout début, sortant de l'ombre de la nuit, la voix prend le temps de faire sa place et nous, nous sommes témoins de sa "naissance" et des prochains pas qu'elle fait. Il y aura ce moment fort troublant, et mon préféré, durant lequel le sang dont elle s'abreuve corporellement est un symbole de souffrance. Il y a aussi celui, en finale, durant lequel, derrière une toute petite ampoule, sa voix me subjuguant, je découvre derrière elle, l'effet lumineux s'amplifiant d'abord pour peu à peu disparaître.

Présenté par les artistes de l'oeuvre, "Umanishish est un appel au courage et à la résistance contre les ennemis contemporains de l'humanité !" Une fois cette toute petite lumière éteinte et toutes les autres allumées, sauront nous l'entendre cet appel, mais surtout, y répondre. Soleil, sache que pour moi, tes pas sauront me guider et pour cela merci, "petite soeur" !

                                          Photo de Soleil Launière tirée du site de l'Usine C

Le temps de revenir au moment présent, mes pas se dirigent, un étage plus haut, afin d'attendre pour prendre place dans la Grande Salle en mode intime, cette fois pour découvrir "Untitled I + III" d'Andrea Pena & Artists.

                                          Photo de David Wong tirée du site de l'Usine C

J'ai, dans le titre, indiqué que cette soirée était contrastée, parce que voyez-vous, elle l'était ! Si la première oeuvre se déployait à partir de l'ombre, la deuxième le faisait dans la lumière. C'est donc dans la grande salle, dépouillée de tout artifice, sinon le mur de briques tout en arrière.

Une fois, tous les spectateurs en place, nous arrive du côté de la scène, un homme (François Richard), qui se dévêt de ses vêtements pour ne garder qu'un cache sexe. Il s'en suit sous la lumière blanche, vive et toute crue, une suite de mouvements qui je dois l'avouer m'a surpris et dont le propos m'a échappé au départ et qui m'a échappé jusqu'à la toute fin. Il en reste que de cette proposition sans titre, d'abord en solo et ensuite en trio (François Richard, rejoint par Jean-Benoit Labrecque et Kevin Delaney( (comme le titre l'annonçait !), j'en ai ressenti un trouble face aux gestes fort percutants et aussi à ces regards fort déterminés vers nous. Particulièrement touché par ces corps qui roulent "sans fin", comme nous, de façon allégorique, abordons notre quotidien ! Il y a dans cette impassibilité exprimée, une touche et une exigence Daniel Léveillé, qui demande un apprivoisement. Mais comme l'oeuvre dure près de 90 minutes, elle le permet ! Une oeuvre qui me rend fort admiratif face à ces hommes à qui ont demande des efforts physiques fort évidents que la sueur témoigne de façon fort éloquente !

Andrea Pena nous propose une oeuvre politique colorée de vulnérabilité. Si son intention m'a échappé, ses gestes, eux, m'ont rejoint "totalement" dans mes trippes !

C'est avec ces deux oeuvres toutes différentes en tête que j'ai quitté l'Usine C et qui m'ont accompagnées dans la nuit d'un automne tout sombre. Ce qui m'a permis de méditer sur la perspective artistique face aux lendemains troubles qui nous attendent.




mercredi 2 octobre 2019

Sur mes pas en danse: Des "Danses Buissonnières" qui s'avèrent, encore cette année, fort prometteuses !

Année après année, mes pas m'amènent jusqu'aux "Danses Buissonnières" et pour l'édition 2019, toujours gracieuseté de Tangente, le plaisir a été encore au rendez-vous. C'était soirée de première et l'Espace Vert était fort touffu de spectateurs. Au programme, cinq courtes œuvres (d'une dizaine de minutes) qui encore cette année couvrent le spectre des genres chorégraphiques, tout en portant un éclairage sur ce que nous pourrons découvrir ces prochaines années.

                                          Photo de "Ellipses" tirée du site de Tangente

C'est donc de mon siège, première rangée, que je découvrirai d'abord "Leaky Im-mediation / Transcorporeal Creeping" de Lara Oundjian. Annoncée comme un solo sensoriel, pour nos yeux et notre ouïe, c'est, effectivement, ce que je découvrirai avec plaisir. Partant du coin de la salle, aux bruits de l'eau qui pulsent notre attention et qui intriguent aussi. La suite s'avère pour moi, la propagation des vagues et des ondes sonores. Le tout est intrigant, mystique aussi, révélant la fluidité des gestes et du propos chorégraphique. De son expédition, j'en reviens avec l'impression d'avoir découvert l'état aqueux dans tous ses états ! Une oeuvre qui capte l’œil, mais libère notre esprit. Un de mes coups de cœur de la soirée.

Il s'en suit "Ponos - à l'épreuve du poids" de et avec Lauranne Faubert-Guay. Tout de noir vêtue, excepté deux bandes roses, elle nous arrive et se met à mettre sur scène sa "ligne (rose) de vie". Tout au long de sa tâche, il semble que le point d'encrage lâchera, me gardant captif à ses gestes ! Mais le début de cette ligne restera bien en place et je découvre cette jeune femme qui arpente dans un sens comme dans l'autre avec différentes émotions, surmontant manifestement des situations difficiles. Et arrive le moment de faire le bilan ! Et son constat, elle nous le fait partager et je le ressens parfaitement. J'aurais bien aimé me lever et aller à sa rencontre pour la réconforter ! Une belle démonstration que la vie toute linéaire dans sa structure temporelle, peut receler des variations non linéaires, sinon des détours ou des chutes qu'il faudra surmonter !

Début de l'entracte et sortie de salle !

Fin de l'entracte et retour en salle !

Une fois les lumières éteintes nous arrivent les trois "personnages" (Kali Trudel, aussi chorégraphe, Alexandra Kelly et Izabelle Pin) de "Psukhê" (mot qui vient du grec ancien et qui signifie âme). Chacune se présente avec le visage recouvert, nous présentant ce qu'elle veulent bien nous présenter d'elle. Comme en société, leurs comportements semblent dicter par des règles invisibles mais bien réelles. Et puis arrive le moment charnière, durant lequel deux d'entre elles mettent bas les masques et poursuivent leurs chemins de vie, tandis que derrière, la troisième résiste. Malgré ces différences, les interactions proches et lointaines semblent bien concrètes. Une oeuvre pour moi quelque peu hermétique, mais dans laquelle j'ai vu un bon début de réflexion sur nos comportements humains.

Il s'en suit "Ellipses" de Stefania Skoryna", interprétée par Miranda Chan, Mathilde Heuzé et Raphaëlle Renucci. En quelques mois,à peine, je la voyais pour une troisième fois, mais pas question de me lasser. Au contraire, les mouvements m'ont encore plus captivé, fasciné même ! La maîtrise, par les interprètes, du propos chorégraphique, me semblait encore plus grande, parce que cette pièce demande une précision qui impressionne. À quand une version plus longue ?

Le tout se termine avec "En attendant" de _Demerde (aka Ariane Demers). Avant de débuter, la chorégraphe vient devant nous pour nous demander de prendre place tout autour de l'espace de prestation. Le résultat devient selon ma perspective, un cocon de protection pour ces corps uniques (Marie-Denise Bettez, Didier Emmanuel, Cédric Gaillard, aka Blôsch, Laurence Gratton, Matthy Laroche et Izabelle Pin).

La suite s'avère une célébration décontractée, sans cadre rigide comme devrait être notre réception à la diversité corporelle. Une dernière oeuvre qui nous propose de poursuivre notre ouverture face à la différence.

Ainsi donc, cinq œuvres que le comité de sélection (comité de pairs) nous a proposé pour nous préparer aux nouvelles tendances à venir sur la scène. Cinq œuvres qui mettent le corps au centre d'une réflexion du sens de la vie et de l'avenir, droit devant !






samedi 28 septembre 2019

Sur mes pas en danse: "Cadavre", une proposition riche et intense

C'était, il y a un an et mes pas m'avaient porté à une proposition "hors-norme", soit "Shelter In Shadows" de Jay Cutler qui était une performance-installation en continu de huit heures, répétée trois jours consécutifs, pour trois interprètes, dont une interprète en danse. Durant cette rencontre, j'avais été fasciné et j'en étais reparti avec, en tête, les questions de ces deux hommes pour le "après" du départ, de la coupure du lien avec l'autre ou les autres. N'ayant pas été présent à la fin de cette prestation, je n'avais pas envisagé qu'elle aurait une suite. Et suite, il y a et il y aura, puisque j'avais assisté, sans le savoir, à la première partie d'une trilogie, dont la deuxième partie, "Cadavre", solo chorégraphique a été présenté au MAI. 


Mais, lorsque je le l'ai su, mon agenda était déjà plein pour les deux soirées de présentation. Les "dieux" de la danse étant bons pour moi, puisque du créateur, j'ai reçu l'offre d'assister à la générale ! Voilà donc, en un après-midi gris et pluvieux, pourquoi je me rends dans le café du MAI pour y être accueilli par Jay Cutler, tout souriant et ne semblant pas trop nerveux, la veille de la première. Il m'explique les prémisses de sa création dont le "cristallite" est le personnage de cette femme de la première partie de sa trilogie. Cette femme qui évoluait muette avec ces deux hommes, il la voyait avec son destin. 

Et puis arrive le moment où les portes s'ouvrent et se referment sur le seul spectateur que j'ai été. Une fois bien assis, je découvre cette femme (Bettina Szabo), corps immobile baigné par un éclairage qui évoluera tout au long des quinze minutes que durera l'entrée en salle des spectateurs et enveloppé d'une trame musicale toute douce propice à la contemplation du corps. L'effet de la variation de l'éclairage sur notre perception de ce corps est particulièrement réussie. Par exemple, au tout début, il y a ce bleu qui rend le corps "neutre", suivi par un vert qui lui donne une apparence cadavérique (d'une blancheur troublante) et ensuite un rouge qui semble nous la ramener à la vie dans nos souvenirs. Tout au long des variations des éclairages, sans que ce corps ne bouge, nous sommes amenés à créer notre histoire à partir de notre perception spectrale. 

Pause

Recommandation du spectateur: Si cette oeuvre revenait à l'affiche, et elle le mériterait pleinement, je vous propose d'être présent dès l'ouverture des portes (15 minutes avant) pour apprécier cette mise en abyme de ce qui suivra.

Fin de la pause

Et puis arrive le moment où ce corps s'anime, peu à peu. Ce que souhaite nous présenter le chorégraphe, "Édith (cette femme) entre dans le monde des fantômes après avoir été emportée par l'océan.", je le ressens bien. Sa transition entre son enveloppe corporelle, laissée derrière, je la suis attentivement. Les différentes émotions qu'elle ressent, je les perçois fort bien. Sans jamais s'exprimer oralement, ce corps me parle. Que ce soit lorsqu'elle tourne autour du vide laissé derrière elle (montré par un faisceau d'éclairage), ou qu'elle le regarde, j'ai bien ressenti ses émotions, de rage, de tristesse et de désespoir aussi qui l'habitaient. Les gestes de ce corps qui tente de se sortir de ce tourbillon, pour pouvoir prendre son envol pour partir libre, je les ai suivi avec attention. J'ai particulièrement apprécié les tableaux dans lesquels les mains s'exprimaient pour cette bouche muette. J'ai aussi senti cet esprit vieillir, lâcher prise, et laisser derrière lui, ses regrets, avant son départ définitif.

Avec "Cadavre", Jay Cutler nous propose une perspective sur le départ définitif de notre esprit de la surface de la terre, une fois sorti de son enveloppe corporelle, Un esprit qui doit se libérer des dernières entraves émotionnelles rattachées à ses souvenirs. La performance de Bettina Szabo nous la présente avec doigté et intensité. 

Une oeuvre qui mérite d'être représenté et si c'était le cas, j'y retourne !


vendredi 27 septembre 2019

Sur mes pas à venir au théâtre: Un 5 @ 7 qui en dit long sur le Festival tout'tout court !

Sortir des (ou de mes) sentiers battus, voici ce que je m'efforce de faire depuis quelques années et certains de mes pas me portent vers des œuvres théâtrales. L'an dernier, je découvrais le Festival "tout'tout court" qui comme son nom l'indique, offre des courtes pièces de théâtre d'une dizaine de minutes. Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont porté jusqu'au resto "Les Cabotins" dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve pour le dévoilement officiel de la quatrième édition de ce festival.

Après avoir été accueilli chaleureusement par les dirigeants du Festival et avoir siroté un verre de vin, je prends place pour la partie plus formelle de cette rencontre. Et puis arrive Véronick Raymond tout en avant avec son sourire, suivi du silence dans la place.

Avec un enthousiasme et un dynamisme fort contagieux, elle nous présente ce qu'il sera possible de découvrir dans quatre différents lieux de l'arrondissement Mercier - Hochelaga-Maisonneuve. Ainsi donc du mercredi 9 octobre au samedi 19 octobre, beaucoup de propositions fort diversifiées sur le thème de "(re)NAÎTRE)".



Dans mon agenda déjà assez chargé, il faudra que je fasse de la place pour les choix que je ferai parmi:

- Une des quatre soirées de "Pour faire une histoire courte" (9 courtes pièces à la Maison de la Culture Maisonneuve).

- "enPARALLÈLE tout court 1 et 2" (dans l'intime salle de la Bibliothèque Langelier, décrit comme un petit bijou de lieu de diffusion selon Véronick Raymond).

-"Communauté tout court" (dans le Cube de la Maison de la culture Maisonneuve) qui présentera des textes de citoyens et d'étudiants.

-"Idées tout court" (aussi dans le Cube !) qui allie art et sciences. Ouais !, vraiment une belle nouveauté qui m'intéresse, moi le scientifique.

-"Familles tout court" (dans une salle de répétition), spectacle pour enfants et les adultes qui les accompagnent.

-"Labo tout court" (au Restaurant Cabotins) pour faire découvrir des textes en chantiers lus par des interprètes professionnels.

- Et enfin "Bilingue tout court" (dans une salle de répétition, à l'Espace Hochelag) qui propose une soirée qui présentera des textes de courtes pièces d'ici et de nos voisins du sud dans les deux langues.

Dans ce type de soirées, impossible de rater son coup, parce que si une oeuvre nous touche moins, il y  en aura une autre, juste après, qui nous plaira ! Et en plus sauf pour "Pour faire une histoire courte", c'est gratuit !

Les efforts de Véronick Raymond et ses "complices" Vanessa Seiler, Stéphanie Breton et Julie Dirwimmer pour rendre accessible les "courtes pièces", appuyées financièrement par les responsables de l'arrondissement et de Patrimoine canadien, méritent notre attention et notre présence aussi.






mercredi 25 septembre 2019

Retour sur mes pas à un concert musical avec Sérénité sonore

Loin de mes territoires habituels, les concerts musicaux ne sont pas pour moi des destinations habituelles. Mais proposée par un ami, ce concert avait de quoi attirer mon attention. Pouvoir écouter de la musique de Ludovico Einaudi que j'aime beaucoup, à la harpe dans un contexte intime, c'était pour moi, une offre que je ne pouvais pas refuser et, évidemment, je ne l'ai pas refusé. Et au final je suis tellement heureux de l'avoir accepté et d'avoir découvert un lieu et, surtout une hôtesse (et sa mère) fort accueillante et chaleureuse. Mais débutons par le début de cette "expédition" !

Pour assister à cette soirée, nous devons nous rendre dans un loft dans un coin de Montréal, loin des lieux culturels habituels, soit un immeuble près de "Masson et De Lormier", l'ancienne fabrique de chocolat Cadbury ! Tout en haut de quelques escaliers, nous sommes accueillis par la "propriétaire des lieux," Annabelle Renzo, tout sourire. Elle nous offre une boisson d'occasion (un verre de cidre qui est en lien avec la suite et le moment de l'année !) et nous invite à trouver notre place, soit une chaise hamac dans le lieu.

Pause

Extrait de la description, "Ici à Sérénité Sonore, les sièges de concert sont des chaises-hamacs; le voyage musical se vit en apesanteur."

Photo tirée de la page Facebook de Sérénité Sonore"

Fin de la pause

Notre place, nous la trouvons parmi l'une des vingt-cinq chaises-hamacs, qui me permet d'ajouter intimité au qualificatif apesanteur ! Ça ne prend pas longtemps pour se sentir ailleurs et autrement ! Le lieu se remplit et le moment du concert arrive.

L’hôtesse se transforme en musicienne et prend place derrière sa harpe,une fois la présentation du déroulement de la soirée. Nous aurons droit à des pièces de Ludovico Einaudi brillamment interprétées, de quelques unes aussi de d'autres compositeurs "minimalistes" entrecoupées par des poèmes sur la thématique des pommes en cette saison automnale. Elle nous demande aussi de ne pas applaudir entre les pièces, question de conserver une tranquillité "transcendante" tout au long de la soirée !

Ainsi donc, "entre ciel et terre", je "déguste" chacune des œuvres musicales, parfois les yeux fermés, mais l'attention toujours fort ouverte. Je le découvre tout au long de la soirée, la harpe s'avère un instrument fort efficace pour transmettre les sensations et les émotions que je ressens face aux compositions de ce compositeur. Et en "état apesanteur" l'effet est amplifié et très bénéfique !

Mais nous devons revenir tranquillement "sur terre" ! Nous le faisons à notre rythme selon les indications de notre musicienne redevenue notre hôtesse de la soirée. Elle nous invite à prendre connaissance de la programmation à venir et ce faisant, je constate que j'ai "raté" la soirée d'un de mes instruments préférés que je voudrais entendre en ces lieux, le "hang" ou le "handpane". Mais, j'apprends aussi qu'il sera possible de le réentendre en 2020. C'est ce que je ferai, mais je me promets de revenir avant, la programmation annoncée étant fort intéressante.