jeudi 29 octobre 2020

Sur mes pas en danse: Quand mon écran me présente des moments riches avec "Dancing at Dusk" !

 Un à un mes billets pour découvrir des propositions en salle disparaissent de mon agenda, comme les feuilles tombent en grand nombre de mon érable. Je fais des efforts pour ne pas penser que cela m'amène à traverser une période froide et toute blanche de sorties culturelles ! Dans cette "traversée du désert blanc", il y a des oasis qui se présentent à moi, via mon écran et une de celles là, gracieuseté de Danse Danse, était "Dancing at Dusk". Avec mon "Billet" acheté pour pouvoir découvrir sur une période d'une semaine, cette chorégraphie qui est "Le sacre du printemps", version Pina Bausch par des interprètes africains sur une plage . Une semaine, c'est long, ça laisse du temps pour reporter au "bon moment" pour le procrastinateur que je suis ! Voilà donc pourquoi, c'est à la dernière soirée de sa disponibilité que je me suis installé pour découvrir cette œuvre et les compléments qui l'accompagnent !

                                                          Tirée du site de Danse Danse

Le programme de la "soirée" d'un peu plus soixante-dix minutes comprenait une présentation documentaire fort enrichissant, l'oeuvre elle-même, suivi par un documentaire sur sa création et pour terminer une entrevue de Valérie Lessard avec deux artisans importants de la création de cette version. 

Habilement documenté par Valérie Lessard, je découvre le "Sacre du Printemps" a fait scandale à ses premières présentations.  Qu'il a été repris dans différentes déclinaisons à travers le monde dont quelques unes d'ici dont certaines que j'ai eu l'occasion de voir. Une présentation fort claire et instructive sur cette chorégraphie intemporelle avec en prime, le témoignage lumineux et allumé de Marie Chouinard !

Et puis pendant de trop courtes minutes (environ quarante), sur le sable d'une plage, les interprètes m'amènent loin de mes tracas et de mon isolement de spectateur confiné. Leurs gestes me captivent et je suis le destin de ce groupe de femmes et d'hommes jusqu'à la finale connue de cette femme sacrifiée, mais toujours aussi touchante. 

Le tout se poursuit par des instants très intéressants pour moi, soit des moments de répétition qui permettent de juger le travail fait. Enfin, l'entrevue  de Valérie Lessard avec "Germaine Acogny, directrice artistique de l’École des sables, et Jorge Puerta Armenta, ancien membre du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et répétiteur (restager) du Sacre du printemps à l’École des sables". De "Dancing at Dusk", j'en apprends son origine, ses enjeux de création et aussi et surtout que la pandémie a interrompu les choses. Il fallait encore du temps pour peaufiner l'oeuvre, mais de cette décision d'en capter la prestation sur le sable s'est avérée excellente. Il est prévu et souhaité que c'est sur une scène qu'elle soit présentée dès que possible et si elle vient à Montréal, ce que je souhaite fortement, j'y serai, promis !

Entretemps, merci au gens de Danse Danse de me permettre de voyager loin de mes tracas quotidiens en temps de confinement !

mercredi 28 octobre 2020

Sur les pas à venir du spectateur: Deux oeuvres en vue !

 Malgré le confinement, mon agenda se remplit de propositions en ligne. Ces derniers jours, deux d'entre elles nous montraient ce qu'elles auraient l'air lorsque les salles vont rouvrir et que moi, je m'y rendrai, ça c'est certain !

Première proposition, "Chère Éléonore" de Maude Laurendeau par la compagnie Porte-Parole. En ce début de soirée, nous sommes conviés, via Zoom, à une lecture publique et nous sommes nombreux devant notre écran. Nous découvrirons les premiers moments de cette femme qui découvre que sa fille est atteint d'un trouble du spectre de l'autisme (ou TSA). Nous apprenons le début du parcours du combattant (ou du marathon) des parents qu'a vécu cette mère et ce père. C'est instructif, mais surtout très touchant. Ça sera à découvrir en entier dans un théâtre près de chez vous, un de ces jours post-pandémie. 

                  Tirée du site de Porte-Parole

La deuxième proposition, chorégraphique cette fois, est "Se dissoudre". Par un Midi-Coulisses en ligne organisé par l'Agora de la danse, nous en apprenons plus sur la plus récente œuvre, en cours de création de Catherine Gaudet, solo interprété par Marie-Philippe Santerre. En plus, des informations sur le processus de création, nous avons droit à deux extraits qui permettent de ressentir, même à travers mon trop petit écran, le "souffle" qui porte l'intensité de l'œuvre. J'avais mon billet, première rangée, mais les nouvelles directives gouvernementales "ont fermé" la porte de la salle et nous, créateurs, diffuseurs et spectateurs, en mode attente piaffant d'impatience !

                         Tirée du site de l'Agora de la danse

Je ne sais pas ce qui est prévu pour la présentation de cette œuvre, mais j'ai beaucoup apprécié les différentes perspectives captées par les caméras. Je me vois bien regarder de ma place la performance avec projetées vers des écrans, des perspectives différentes. 

Ainsi donc deux œuvres qui prendront place dans mon agenda de sortie dès que cela sera possible.

mardi 27 octobre 2020

Sur mes pas de spectateur curieux de découvrir "Le penchant des pierres" !

Un des avantages des média sociaux est de nous informer de propositions culturelles que l'on ne pourrait pas connaître l'existence autrement, pandémie ou non ! Ainsi en est-il pour moi de la proposition de Lucy Fandel et Nickle Peace-Williams, "Le penchant des pierres" (ou The Sway of Stone"). Je connaissais peu ces deux créatrices, sinon Lucy que j'avais déjà croisée et qui co-organisait l'évènement "Nous sommes l'été" que j'ai eu la chance à quelques occasions de découvrir le résultat des semaines de travail estival. 

Et moi qui aime découvrir, j'ai donc fait ce qu'il fallait pour aller visionner leur proposition, trois fois plutôt qu'une. Et pourquoi trois fois, me demanderez-vous ? Et moi de vous répondre, chaque chose en son temps !

                                                         Tirée du site de Lucy Fandel

Ainsi donc bien assis devant mon écran, se présente à moi un univers urbain, avec en arrière scène un train bien audible qui se déplace. Je suis bien en pleine ville (sur le bord du fleuve proche de l'intersection Notre-Dame et d'Iberville que j'apprends lors de la discussion avec les artisans). Sur ce terrain contaminé riche de ses occupants minéraux, il y a aussi une végétation qui arrive à s'épanouir. Et c'est là le fil conducteur de ce qui suivra, soit le contraste des choses, le gris et le vert. Nous découvrirons ensuite des objets tout fragile en verre qui occupent l'endroit et ensuite des pierres qui sont elles très solides. Et puis apparait les deux interprètes qui comme cette végétation amènent une douceur tout en gestes poétiques dans ce lieu industriel, riche de son activité fort présente et audible. De ce tour du propriétaire du lieu la douceur et le ton poétique des gestes contrastent avec ce lieu froid et industriel avec des wagons en arrière scène. Et à toutes les fois, les trois, j'ai découvert des nouveaux détails fort beaux et qui enrichissaient mon expérience de spectateur confiné. 

J'accompagne donc virtuellement donc avec plaisir les deux interprètes jusqu'à la fin. Et cela me rappelle un épisode de ma vie. J'étais bien jeune et suite à une décision de mes parents, la cour arrière de ma maison est passée d'un fond gazonné à un autre tout asphalté. Et puis un jour, une pousse de pivoine de l'époque gazonnée a réussi à ressortir à travers une fente et a produit un début de plan d'abord et une plante ensuite jusqu'à produire des fleurs. Personne n'a eu l'idée de l'arracher et toute la famille a profité de cette nouvelle venue toute belle. 

Et en ces temps de pandémie, chaque fois que j'ouvre mon écran pour découvrir une proposition culturelle, telle que "Le penchant des pierres", je repense à ce plan de pivoine qui agrémentait ma vie, malgré tout le gris de l'asphalte que voulait l'étouffer. 

dimanche 25 octobre 2020

Retour sur mes pas de l'Édition 2020 virtuelle de "Danses au crépuscule" ou "Dusk Dances" !

 Moi le Montréalais qui reste sur mon île pour assister à des œuvres de danse, depuis quelques années je faisais exception pour aller à la découverte des "Danses au crépuscule" dans différents sites extérieurs de la belle région de Lanaudière. Pour ceux et celles qui ne connaissent pas cette organisation, elle est torontoise et la directrice artistique est Sylvie Bouchard, montréalaise d'origine. Voici ce que l'on peut lire sur leur site à propos de "Danses au crépuscule", "un festival en extérieur qui présente la danse dans les parcs publics en Ontario et aussi ici au Québec. D'habitude, au crépuscule, un maître de cérémonie guide le public vers un éventail de pièces chorégraphiques uniques, présentées dans différents sites du parc." Et croyez moi, lorsque ce festival vient de par chez nous, le choix des lieux est fort bien fait et souvent près de cours d'eau. De belles soirées, durant lesquelles les rencontres chorégraphiques se faisaient dans un environnement extérieur fort agréable. 


Pandémie oblige, j'ai assisté à l'édition 2020 de ce festival devant mon toujours trop petit écran. Je me suis fait spectateur pour découvrir sur leur chaîne Youtube. Au programme, quatre performances chorégraphiques et trois performances musicales, tout cela guidé par "Coach Tanguay", le même guide tout aussi sympathique qu'efficace de l'an passé au Parc de l'île Lebel à Repentigny.

Avant de vous partager ce que j'ai vu durant la centaine de minutes qui nous sont offerte, je dois avouer que les captations visuelles peuvent permettre d'obtenir des effets que l'on ne pourrait pas avoir en personne. Les changements de perspectives peuvent et dans ce que j'ai vu, réussissent à amplifier notre réception face au message des créateurs. Bon, trêve de préambule, voici mes impressions de cette édition. 

En début de visionnement, nous avons droit à une prestation musicale fort belle et évocatrice d'Amadou Kienou. Des moments qui me permette de partir de mon environnement quotidien pour me rendre là, dans un état calme propice à la réception des oeuvres à venir.

Et puis nous apparaît "Coach Tanguay" alias Vincent Leblanc-Beaudoin ! Ensuite, commence mon visionnement avec "Blood Tides" de et avec Santee Smith accompagnée par Julianne Blackbird et Raelyn Metcalfe. Ce que j'y découvre à tout du rituel. Ces trois femmes autant sur le bord de l'eau que dans l'eau utilisent leur tige dans une danse fort captivante riche en symboles. Le temps passe, mais moi je ne le sens pas, trop captivé. Et, c'est avec les trois interprètes regardant droit devant elles de façon fort affirmée que le tout se termine.

Ensuite, dans un style tout différent, je découvre "Nuestra Leyenda" de et avec Carmen Romero accompagnée à la guitare par Justin Brown. Ce dernier travaille avec elle depuis une quinzaine d'années et cela se sent tout au long de l'oeuvre. C'est donc leur histoire que je découvre avec une étendue d'eau ou un forêt en arrière plan en alternance. Je me fais mon histoire tout de flamenco illustrée par des rapprochements et des éloignements. 

Ensuite s'en suit sur un registre tout à fait différent, "Onward ho, my love" de Julia Aplin par Kaitlin Standeven et Brodie Stevenson. Œuvre présentée l'an dernier à Repentigny et dont je me rappelais encore fort bien. C'est l'histoire d'un couple d'abord avec leurs habits de "mariage" qui se déplace sur une mince bande tout en longueur. Mais le temps passe, les relations entre les deux évoluent, les gestes sont fort éloquents tout autant que leurs expressions faciales. Les hauts et les bas des relations de ce couple sont bien représentés par leurs va et vient qui prend une tournure glissante. Une œuvre accessible pour tous, je me souviens très bien de la réception du public l'an dernier et aussi très agréable à revoir. Le tout est bien appuyé par la trame musicale. 

La dernière proposition chorégraphique est, elle, très solennelle. "Monument" de Gerry Trentham avec Michael Caldwell. Cette réflexion sur la "monumentalisation" des personnages historiques, nous montre d'abord un homme sur son socle. Alternant les perspectives (gratte-ciels ou lac en arrière plan et même dans l'eau), cet homme nous montre les différents états par lesquels peut passer un héros à son retour. Il semble porter sur son dos une histoire lourde en souvenirs et sa vie à son retour recèle son lot de défis. L'oeil de la caméra capte les états d'âme et de corps de cet homme jusqu'à ce qu'il semble affronter son futur avec affirmation. Magnifiquement portée par la trame musicale, malgré la distance, j'ai ressenti des émotions ! C'est définitivement mon coup de cœur de cette édition.

Il s'en suit une discussion sur les défis et les enjeux de cette édition virtuelle entre la grande "patronne" de ce festival, Sylvie Bouchard et le responsable de la captation William Yong. Ce dernier a selon moi, très bien réussi. Le tout se termine avec les performances musicales de Patty Chan et Marjolaine Fournier d'abord et Amadou Kienou. 

C'était ma quatrième fois à ce festival qui à chaque fois me propose des œuvres toutes différentes et accessibles dans des lieux fort bien choisis. Pour cette édition virtuelle, les différentes perspectives captées ont permis d'enrichir l'expérience du spectateur. Rien ne remplacera, pour moi, le fait d'être là, mais je dois avouer que le travail de montage m'a permis d'y trouver mon compte !

Pour les intéressé.es, il est encore possible de le visionner pour un certain temps à partir du site de ce Festival.

https://duskdances.ca/fr/saison2020_Toronto.php

dimanche 18 octobre 2020

Retour sur une belle soirée toute colorée de science !

 Je me l'étais promis, le plus récent film sur la vie de Marie Curie, je devais le voir. Après l'avoir raté au cinéma durant son trop cours passage, j'ai découvert qu'il était en vidéo sur demande et c'est ce samedi soir que je le verrai ! Mais juste avant, au programme, les deux derniers balados de cette édition du Festival tout' tout court et "surprise" !, ils étaient eux aussi tout colorés de science. 

C'est donc en première partie de "Radioactive" de Marjane Satrapi (dont je me rappelle encore du très beau "Persepolis") que j'écoute, digestif à la main, "Évariste" (de et avec Véronick Raymond et Gabriel Antonius), suivi par "Agence de recouvrement quantique" (de et avec Stéphanie Jolicoeur et madame Cosinus, alias Julie Dirwimmer). 

"Évariste", c'est Évariste Galois, jeune mathématicien français qui a vécu, il y a très longtemps au début du 19e siècle et qui est mort très jeune ( à 21 ans). Il est un très bel exemple que les mathématiques sont le fait d'hommes et de femmes, "très humains !" qui vivent dans leur époque et non désincarnés dans leur "tour d'ivoire". Pendant une vingtaine de minutes, je me fais présenter ce personnage intense, ses théories, mais aussi comment les mathématiques, toutes abstraites et poétiques peuvent-elles être aussi très concrètes et utiles. Joindre à l'utile à l'agréable, voilà ce que réussissent à faire les deux artisans de ce balado. 

Il s'en suit une oeuvre toute différente et tout à fait délicieuse. Riche en concepts, "Agence de recouvrement quantique", utilise les principes de physique et de chimie de façon fort habile dans des situations quotidiennes. Ainsi, cette femme qui a reçu un chat de Schrödinger veut rejoindre le service à la clientèle de cette agence, parce que ... Vous ne connaissez pas ce chat, pas d'inquiétude, vous serez instruits durant votre écoute. Ce n'est pas tout, il y a aussi ces atomes qui se perdent et pour lesquels ont nous demande notre aide ! Une dizaine de minutes fort belle et "lumineuse" et cela dit sans incertitude !

Ami.es scientifiques et les autres aussi, allez découvrir gratuitement ces deux balados sur le site du Festival Tout' tout court et vous "m'en donnerez des nouvelles" !

http://touttoutcourt.com/edition-2020-decouvrir/

Tout cela avant de découvrir "Radioactive" de Marjane Satrapi pour finir la soirée. Je n'en suis pas à ma première oeuvre sur cette femme extraordinaire, mais à chaque fois, il y a de nouveaux éléments que je découvre. Cette fois, par exemple, j'apprends l'implication de cette femme durant la Première guerre mondiale. L'approche est parfois un peu surréaliste et utilise des détours, mais qui n'enlève rien à mon plaisir. Et, en bonus, j'ai pu découvrir un lien entre elle et le monde de la danse. 

Une soirée qui a fait un grand plaisir et aussi grand bien au scientifique que je suis !

mardi 13 octobre 2020

Sur mes pas de spectateur touché par le balado, "Le retour de Castro" au Festival tout, tout court!

La vie réserve souvent de belles surprises et des rencontres marquantes. Et si vous êtes comme moi, un spectateur qui se "promène beaucoup" et aussi un peu curieux, vous serez choyés et en voici un exemple.

J'ai découvert il y a un certain temps un collectif féminin qui nous dévoilait (ça c'était avant la pandémie !) au cours des soirées de lecture publique des pans de leur vie. Pour les curieux, vous retrouverez sur mon blogue quelques textes sur ces soirées. Parmi ces "Intimistes", il y a Vanessa Seiler qui un jour m'a fait découvrir le Festival tout tout court.  Les textes de Vanessa, que je permets de nommer par son prénom, me font découvrir avec sensibilité et talent des pans de sa vie familiale. En cette édition du Festival tout'tout court, elle nous en présente, avec un balado, une autre perspective, celle de ses origines sud-américaines. 

Un court, mais très beau moment, pendant lequel elle décide de répondre à un message d'un inconnu ! Réponse qui lui ouvrira, en cette soirée de Saint-Jean-Baptiste, une perspective prometteuse. Pas question pour moi, d'aller plus loin, parce que voyez-vous, il faut découvrir par soi-même son propos porté par sa voix qui sait nous toucher. Merci Vanessa !

dimanche 11 octobre 2020

Sur mes deuxième pas au Festival tout' tout court: Une deuxième soirée qui plonge dans les âmes humaines !

 Après une première soirée divertissante, le Festival tout' tout court nous en proposait une deuxième quelque peu différente, plus solennelle. Une soirée pour laquelle je mettrai en mots mes impressions ressenties en écoutant le CD "Orphée" de Johann Johannssen, en phase avec ce que j'ai ressenti tout au long des cinq propositions intenses proposées en ce vendredi soir. Cinq propositions que je me promets de revoir compte-tenu de la profondeur des propos. Ce texte en sera donc un de mes premières impressions avec peu de mots, mais que je l'espère permettront de vous faire saisir l'essence de ses oeuvres.

La soirée commence avec "Correspondance" (de Pierre Audette avec Vanessa Seiler, Albert Kwan et Carmen Sylvestre). Face à l'adversité, quel choix faire ? Et comment face à ce choix, l'autre réagit ? C'est ce que nous découvrons et c'est terriblement touchant ! Un de mes coups de coeur de cette deuxième soirée.

Il s'en suit, "X" (d'Axel Roy avec Valérie Le Maire et Gabriel Favreau). Cette personne qui ne rentre pas dans les cases prévues nous l'entendons sous les traits de cette femme lumineuse qui vient de l'ombre. Ce texte qui mérite qu'on l'écoute et le réécoute pour le saisir et pour comprendre la réalité de ceux et celles qui ne peuvent pas cocher la case "genre" ! 

Il s'en suit, "Bingo Disco" de Jocelyn Roy avec Carmen Sylvestre, Isabel dos Santos et France LaRochelle). Sur un ton plus léger (mais méfions nous du ton comme des eaux qui dorment !), nous sommes témoins d'une discussion d'avant bingo en mode virtuel.

Pause éditoriale, ah que j'aimerais pouvoir avoir des discussions avec d'autres spectateurs avant de rentrer dans un lieu virtuel de présentation des propositions culturelles comme celles en personne à l'époque précédente. Fin de la pause éditoriale ! 

Habilement amenée et habilement menée que cette rencontre entre ces deux femmes empreinte de nostalgie et de souvenirs !

Sur un ton résolument poétique, il s'en suit "La station sans nom" (de et avec Alexandre Martin efficacement accompagné à la guitare par Justine Bouchard). Un texte riche et qui effectivement comme l'indique le texte de présentation, C’est l’histoire de toi, de moi, du narrateur. Pis c’est plus proche de chez vous que tu penses. Parce que comme le narrateur, moi aussi je suis passé par cette station ! À écouter et aussi réécouter ! C'est mon autre coup de coeur de cette soirée.

À peine le temps de revenir de cette station, nous est proposé en finale, "Punaises" (de et avec Véronique Daudelin accompagnée par Catherine Hugues). Une histoire d'amitié en perdition mise à mal par des punaises. Mais le plus intéressant de cette histoire est de savoir pourquoi et comment.

Cette deuxième soirée a été beaucoup plus intense et poétique que la première, permettant de couvrir le spectre des relations humaines dans leurs diversités. Soirée dans laquelle les effets techniques ont été plus présents, avec entre autre des superpositions d'images fort bien utiles pour enrichir l'effet des dialogues. Une soirée plus sérieuse qui interpelle et qui aussi nous permet de prendre conscience ! 


vendredi 9 octobre 2020

Sur mes pas au théâtre au Festival tout' tout court: Des pas virtuels pour m'y rendre, mais des oeuvres fort vraies qui m'ont rejoint

En cette période durant laquelle les portes des lieux de diffusion sont fermées à double tour pour les spectateurs. les diffuseurs et les créateurs doivent se "réinventer" pour nous rejoindre comme nous le présente fort bien en introduction Véronick Raymond lors de la première "Courtes en scène #1" en ce mercredi soir. Si effectivement, les créateurs et les diffuseurs doivent se réinventer, il en est de même pour les spectateurs qui doivent se mettre devant leur écran et se sentir de le "bain" ! Après le premier confinement et le trop court déconfinement des salles, la deuxième vague "frappe fort" entraînant au loin la perspective de voir juste devant nous des propositions culturelles. Mais les efforts de certains portent fruits comme j'ai pu le constater pour cette première soirée du Festival tout' tout court.  

Au programme, cinq courtes pièces sur le thème de "Découvrir" dont une d'entre elles est reprise en langue anglaise pour finir l'heure et demie. Donc après l'introduction fort bien sentie de Véronick Raymond, nous découvrons l'histoire de "Christine" (d'André Lemelin par Stéphane Franche). Christine est une fille qui veut tomber en amour à tout prix. Je voudrais bien parler de ses rencontres, mais Stéphane Franche le fait tellement bien qu'il serait présomptueux de tenter de la faire ici. Et beauté de cette courte pièce, elle se termine de façon surprenante et percutante ! Un de mes coups de coeur de la soirée !

Ensuite nous découvrons "Annie et Jean-François" (de Sébastien Rajotte et Vincent Rouleau, par Sabrina Auclair, Albert Kwan et Olivier Ross-Parent) sur la route en direction de Montréal. Elle et lui, parfaits inconnus jusqu'à peu, nous découvrons aussi pourquoi. Elle bouillonne intérieurement et lui n'est là que pour l'aider à évacuer. Pourquoi et surtout comment cette randonnée à deux se termine ? Une autre finale fort surprenante comme je les aime, mais je ne vous la dévoilerai pas.

Il s'en suit "Au quai" (de Francis Sasseville avec Marc-André Brunet et Isabelle Duchesneau). C'est sur le bord de l'eau que nous découvrons le drame passé qui revient en mémoire tels les vagues que l'on entend. Un drame qui a laissé une plaie grande ouverte et un vide encore plus grand. On ressent fort bien leur douleur fort intense d'autant plus que leurs larmes bien visibles et bien captées, pourraient nous laisser croire qu'ils l'ont réellement vécu ! Mon autre coup de coeur de la soirée.

Avec "Marc" (de Sara Karel Chiasson avec elle, Sarah Déziel, Rosie-Anne Bérubé-Bernier et Félix Chabot-Fontaine). Marc c'est le gars qui se retrouve d'abord inanimé dans la cuisine de trois femmes qui ne savent pas trop quoi faire. Une suite en montagnes russes assez déjantée qui nous rappelle de faire attention à qui on invite !

Enfin, "Libérés" (d'Eve Ringuette par Charles Buckell-Robertson). Portés par les paroles de Charles Buckell-Robertson, nous suivons un jeune autochtone qui fuit à travers la forêt son pensionnat pour revenir dans sa famille. Il sera accompagné dans sa fuite et il doit affronter une nature et des conditions météo adverses sans y être préparé. Une oeuvre en résonance avec l'actualité qui touche.

Le tout se termine avec "Annie et Jean-François" qui devient "Annie and Jake" en langue de Shakespeare (suite à une collaboration avec un festival américain) tout aussi percutant. 

Une première soirée avec des propositions qui traversent très bien l'écran et qui comblent mon manque d'oeuvres culturelles, Une première soirée qui est possible de voir ou revoir en différé et qui en annonce d'autres que je ne manquerai pas ! Et juste pour vous, voici le lien pour découvrir ce festival: http://touttoutcourt.com/edition-2020-decouvrir/