vendredi 29 juillet 2016

Sur mes pas en musique: "Portrait" enchantant (de Ludovico Einaudi) par Angèle Dubeau & La Pietà

Il m'arrive régulièrement de faire de belles découvertes musicales, mais plus rarement d'avoir un coup de foudre. Évidemment, sans qu'ils soient mis à l'agenda. Ma dernière en date s'est produite lorsque j'étais au volant pour une série de destination pour ravitailler mon frigo. J'étais donc en route, avec la radio syntonisée à ICI Musique (mon poste chouchou !) et voilà, sans présentation, une pièce musicale débute. Dès les premiers instants, je suis conquis, mais tellement !, que je décide "tout de go" de m'arrêter pour pouvoir avoir une première fois à la hauteur de ce qui m'était présenté. Soyez rassurés, je me suis à l'arrêt dans un endroit permis et en toute sécurité pour les trois minutes qui ont suivi. Le tout s'est terminé et comble de bonheur, l'animatrice donne les informations sur cette pièce, "Life" de Ludovico Einaudi par Angèle Dubeau et La pietà.



À ce moment débutait une course contre la montre, parce que sans crayon ni papier, ma mémoire tiendrait-elle le coup ? La réponse vous la connaissez et avec l'album CD je me suis retrouvé. Depuis, cet album occupe l'espace sonore de mon salon le plus souvent possible. Difficile de décrire le bienfait de ces pièces qui entraînent notre esprit dans un état de bien-être et de réconfort. C'est sans parler des flots d'émotion que transmettent les notes que les violons nous proposent tellement efficacement. Je ne pourrais pas (encore, parce que d'autres achats sont en vue) comparer les versions arrangées d'Angèle Dubeau, mais de ce compositeur que je ne connaissais pas, elle en fait une oeuvre qui invite à la découverte. Ce qui n'est pas une première pour moi, qui possède aussi ses autres CDs qui visaient le même objectif.

Pour dceux et celles qui ne connaissait pas cet album et pour  pouvoir l'apprécier dès maintenant, je vous propose le lien avec la premièere pièce, "Life". Le vidéo je vous l'indique permet une perspective 360 degrés. Bonne écoute !

https://www.youtube.com/watch?v=c8bIMfBlWn8

mercredi 27 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: "Le Petit chaperon rouge" revisité dans la pénombre

À défaut de la grandeur de la scène du Théâtre de la Verdure dans le Parc Lafontaine, depuis quelques étés, nous avons droit à des oeuvres sur le gazon avec les spectateurs tout autour. Lors de ma plus récente visite dans ces lieux, l'oeuvre (La Fanfare Pourpour et les soeurs Schmutt) débutait à 19h00 et se terminait avant le coucher du soleil. Rien pour faire peur aux enfants ! Cette fois, nous étions conviés pour 20h30 ou 21h30 dans le même endroit, sous les arbres. Le soleil, lui, se dirigeait tout de go vers son coucher, nous laissant dans la pénombre juste avant l'arrivée d'un gros méchant loup. Mais soyons courageux, parce que nous étions nombreux, très nombreux, même, assis tout autour du lieu de la rencontre entre ce gros méchant loup (Mark-Eden Towle) et la si gentille et innocente (!) Chaperon rouge (Lucie Vigneault). Bon arrêtons ici, parce qu'il est important de rappeler que ce qu'on nous proposera sera une version revisitée de Tony Chong en danse contemporaine et non la version classique. Il la présente (sur son site) comme un "duo d’une durée de 20 minutes (qui) est une lecture freudienne de ce conte de fée des Frères Grimms" et c'est exactement l'impression que j'ai ressentie. 

Dans la noirceur de la nuit naissante, le Chaperon rouge va à la rencontre du gros méchant loup. Le tout débute lentement et est chargé de tension entre les deux. La dent accérée et le bras long du loup nous la ressentons, mieux même que le Chaperon délesté de son apanage rouge. Pendant la première partie, nous assisterons à une course poursuite en allers retours, durant laquelle la fuite n'est pas une option. Viens ensuite le moment durant lequelle la relation se trouble et bien malin dira qui domine qui. Les gestes sont éloquents et le talent de les interpréter bien présent. Mais comme toute bonne histoire, habilement présentée, la fin reste ouverte et nous laisse la chance de la compléter. Ce que nous tenterons de faire en revenant sous les arbres, sans que nous puissions nous entendre. Ce qui me fait redire que l'important souvent n'est pas la destination, mais plutôt le chemin pour y arriver et pour cela Chaperon et Loup nous l'ont bien montré.

                                Photo : Nans Bortuzzo, tirée du site du chorégraphe

L'été diront certains, n'est pas une saison pour la danse contemporaine. Évidemment, je ne partage pas ce point de vue, d'autant que je serais d'opinion que dans l'espace public, certaines oeuvres de danse contemporaine s'enrichissent d'une dimension supplémentaire qui les rendent plus rayonnantes. Et en cette soirée, j'en ai eu un autre exemple.




mardi 26 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: La "Trame" réussie de Atypique-Le Collectif

L'été est l'occasion pour la danse d'investir les places extérieures, d'autant que les nuages nous en laissent la possibilité et "tonight, is a good night" au Square Cabot. Dans ce lieu devenu "gymnase de Pokemons" et, par conséquent, terrain de chasse des très nombreux et très présents adeptes de cette nouvelle réalité augmentée, il y avait, gracieuseté d'un arrondissement de Montréal (Ville-Marie), une proposition dansée, "Trame" de Atypique-Le Collectif. N'ayant pas de téléphone intelligent, ni non plus d'intérêt pour la chose (trop vieux, peut-être !), je m'y suis dirigé pour la danse. Malgré les mouvements cette foule imposante, juste là, téléphone à la main, c'est à la danse que je me suis intéressée.



C'était la troisième fois que j'assistais à une présentation de "Trame", mais ce soir, comme la fois précédente, c'était comme la première fois. Cette gang allumée, (avec une distribution toute féminine pour ce soir) s'adapte à l'environnement pour nous proposer une oeuvre polymorphique, adaptée au milieu qui sais être toujours captivante. La première fois, c'était au Théâtre Mainline devant une assistance familière avec la danse. En toute complicité avec la gang de "Dans mon salon", elle avait habilement investi la place dans tous les racoins. Plus tard, dans une bibliothèque de Montréal, loin de chez moi, avec la compagnie Mouvement Perpétuel, cette gang encore, devant un public manifestement moins familier avec la danse, avait séduit les gens présents en nous avait faisant découvrir l'espace avec leurs armes de séduction massive. Là, je vous sens intrigué par cette expression et c'est bien normal ! Parce que voyez-vous, les accessoires sont leur signature. Dans ce Square comme avant, cette gang a encore réussi à intéresser et à captiver les personnes présentes, très jeunes, jeunes et un "peu plus vieilles", mêm ceux pas nécessaire là pour la danse, en grande partie grâce à leurs accessoires.

Pour mieux vous faire comprendre pourquoi, il faut que je commence par le début. Une musique festive remplit le Square avant le moment de débuter et à l'heure prévue, elle se fait discrète et l'annonce officielle se fait entendre. Les gens passent ou occupent l'espace sans encore vraiment réaliser, que le "show va commencer". Le premier tableau, habilement interprété par Jessica Viau, permet d'investir la place et d'établir les limites des mouvements à venir. En allant au devant des spectateurs, tout sourire et yeux allumés, la résistance est inexistante, l'adhésion instantanée et l'espace libéré pour les mouvements à venir. Une fois cela fait, Vanessa Bousquet et Élise Bergeron avec leur "nid-nuage", vont à la rencontre du public présent, établir les liens, avec une préférence pour les tout-jeunes, mission accomplie ! L'espace et le public étant acquis et conquis, elles nous entraînent vers d'autres espaces de ce Square, à la découverte des personnages qui les habitent. Les mouvements nous indiquent que cet espace est bel et bien le leur. Les prochains tableaux nous permettent de découvrir que les espaces (accessoires arrimés aux arbres de la place) peuvent devenir des lieux occupés par des personnages intrigants qui captivent les yeux.  Il y aura d'abord cette femme (Corine Crane) reliée à un arbre, la tête toute recouverte d'un tissu blanc.  Il y aura aussi la célébration du moment aux sons et aux mouvements entraînants qui nous amènent plus loin de l'autre côté du monument tout au milieu. Parce que, voyez-vous, sans que nous nous en rendions compte, nous avons voyagé, nous avons fait le tour des lieux. Dans les derniers tableaux, qui utilisaient leur accessoire de séduction massive, cette "tresse" qui a servi à ce personnage mystérieux (Élise Bergeron) avec une colonne vertébrale et de queue qui la mettait en contact autant avec la terre que le ciel (mon tableau préféré). Il y a eu aussi ce tableau avec le même type d'accessoire qui enchaînait deux interprètes dans une danse "face à face" qui ne faisait de gagnant que le public présent.

Mais le tout s'est terminé, au son des applaudissements de ce public comblé, qu'il soit de passage ou venu comme moi, pour cela. Il y a même eu un spectateur qui a insisté pour se faire prendre en photo avec les interprètes, vive le "in-situ" !

Voilà une oeuvre accessible qui peut être facilement apprécié dans un parc par un public de tout âge. Allez responsables culturelles de ville ou d'arrondissement, osez et vous verrez que la danse peut investir la place et le coeur de tous les publics, incluant les chasseurs de Pokémons !

lundi 25 juillet 2016

Sur mes pas en musique au Festival Juste pour rire: "Les Petites Tounes" en famille

Une fois devenu père, il y a des endroits et propositions culturelles que j'ai pu fréquenter de nouveau légitimement. Le temps a passé, mes enfants ont grandi et par conséquent, certaines portes se sont refermées. Mais de père, je suis devenu grand-père et, ces portes, se sont réouvertes. Un film pour enfants, une pièce de théâtre et il y a quelques jours, un spectacle musical. J'ai accompagné mes petits-fils pour découvrir le spectacle musical "Les 4 saisons" du groupe Les Petites Tounes, présenté en scène extérieure du Festival Juste pour rire.



Je dois avouer que ma dernière visite sur un site extérieur ou en salle à ce festival, date de bien longtemps. Le "rire" n'est pas ma tasse de thé. Mais accompagnés par mes trois petits copains, main dans la main, le chemin se fait agréable sous mes pas. Ainsi donc, l'automobile bien stationnée tout proche dans un endroit à parcomètre, hors des moments de tarification, tout augurait bien. Je vous rassure tout de suite, tout s'est bien passé et ça s'est bien terminé. Il faut donc se rendre à la Scène Vidéotron sur la Place des Festivals, trouver une place confortable, assise et qui permette à tous de bien voir la scène, mission accomplie ! Le public est jeune et les jeunes familles, poussettes incluses, sont nombreuses, cela ne surprendra pas personne. Mais il y avait aussi des adultes seuls, sans un plus jeune comme justification de présence (j'en prends bien note !).

L'heure arrive et le groupe entame sa représentation tout en dynamisme, reprenant les principales chansons de leur répertoire (information que j'ai eu de mon plus vieux dont c'était la troisième présence à un de leur spectacle). Soleil, pluie, boue, moustique, pirate, mexicain et améridien font l'objet d'une chanson. Les quatres membres animent habilement la foule et les entraînent dans leur univers tout coloré de paroles et de musique. Pendant que jeunes et parents les accompagnaient en chant et en mouvements, mes accompagnateurs, eux, étaient très sages, attentifs. Appréciaient-ils, voilà la grande question ! Le tout terminé, sur le chemin du retour, le temps était venu pour moi de vérifier. Et les garçons, vous avez aimé ? "Oh oui, grand-papa" avec un grand sourire pour accompagner cette réponse fort audible qui a masqué mon soulagement. Parce que moi, j'ai bien aimé les chansons de ces joyeux lurons qui m'ont permis de me sentir un peu moins vieux et un peu plus heureux. Mes pas de retour en furent juste plus légers.

samedi 23 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma: "Notre petite soeur" adorable, mais pas seulement

Quand mes pas me mènent dans une salle de cinéma, il arrive que ce soit pour espérer me faire dorloter par une histoire simple, mais toute colorée d'émotion, de sincérité et de beauté de la nature humaine. Une histoire dont la fin m'importera peu, mais que le parcours narratif me bercera d'émotions. Revenant du visionnement de "Notre petite soeur" de Hirokazu Koreeda au cinéma Beaubien, dont j'avais bien apprécié l'oeuvre précédente, "Tel père, tel fils", je peux affirmer que j'ai été conquis par cette histoire de famille, hors norme. Une famille composée de trois soeurs, presque orphelines, toutes aussi différentes (la responsable, la délurée et la spéciale) que complices, abandonnées par leur père et leur mère. Trois soeurs qui accueillent leur demie-soeur suite à un évènement. Le plaisir de cette histoire est d'en découvrir les tenants et les aboutissants, par conséquent, "nenni" sur les détails de cette histoire, mais je ne vous priverai pas de mes impressions.



J'ai d'abord été captivé par la découverte de la personnalité de ces quatre femmes (ou jeunes filles), interprétées tout en retenu et justesse. J'ai été subjugué par la beauté des différents lieux qui nous sont présentés. J'ai été touché, à en verser quelques larmes, sur les différents épisodes de leurs vies. Tout est présenté en toute simplicité, sans artifices, mais cela permet de mieux ressentir l'importance. Une sortie cinéma qui fait du bien à l'âme et au coeur et que je vous recommande.

Habitué de ce cinéma (le Beaubien), les bandes annonces se répètent  ("Les délices de Tokyo et "Kalo Pothi, un village au Népal", j'ai bien hâte !), mais aujourd'hui, de nouvelles nous été présentées dont celles du prochain opus de Xavier Dolan, "Juste la fin du monde" (prometteur) et surtout de "Les Innocentes" d'Anne Fontaine qui se base sur des faits vécus après la Deuxième Guerre Mondiale. Vous pouvez parier que mes prochains pas au cinéma (Beaubien) seront nombreux.


vendredi 22 juillet 2016

Sur mes pas en danse en Zone Homa: un "all the strings attached" introspectif

Depuis le début de la période estivale, l'amateur de danse avisé a pu facilement trouver à l'extérieur, dans un  parc ou un square de Montréal, des propositions danse toute aussi gratuites qu'intéressantes. Et ce n'est pas fini, loin de là ! Mais il en reste qu'en salle, il pourra aussi sustenter son intérêt. Il lui faut juste se rendre en Zone Homa qui présente plusieurs propositions "danse" entre le 19 juillet et le 27 août. Et comme je suis un amateur de danse, devinez ? Et oui, vous avez trouvé, je sortirai un peu ! J'ai examiné attentivement la programmation, je l'ai comparé avec mes disponibilités et à la Maison de Culture Maisonneuve (et quelques autres lieux périphériques) et mes pas me porteront en ces lieux, pas autant que je l'aurais souhaité, mais quand même et je vous ferai rapport, promis !

Il y a quelques années, mes expéditions en Zone Homa étaient peu nombreuses, mais. peut-être est-ce moi ou une programmation plus riche cette année, allez donc savoir, parce que pour cette 8e édition, elles seront plus nombreuses. Peut-être même que j'en profiterai pour joindre l'utile à l'agréable et distribuer des e3xemplaires de la programmation automnale de Tangente. Un mauvais jeux de mots que j'oserai, serait que je ferai peut-être un Témoin de Jéhovah de moi-même en distribuant les invitations aux beaux mouvements, mais la cause est si bonne ! À suivre donc !

Ainsi donc en cette deuxième soirée de festival, il nous était proposé "all the strings attached" de Geneviève Bolla et Susan Paulson et j'y étais. Ce n'était pas la première visite de Geneviève Bolla comme chorégraphe dans la Zone Homa, je me souviens encore de "Wonder", il y a quelques années, qui m'avait fait fort bonne impression. De plus, cette interprète, j'en apprécie toujours la présence intense sur scène. Je m'y suis donc rendu avec un certain niveau d'attente, "all the strings attached" et une fois les projecteurs éteints, je dois avouer que j'ai été quelque peu désorienté. Présentée comme "Danse/Théâtre", c'est effectivement à ce que nous avons eu droit. " S'inspirant de jugements, de commentaires, d'insultes et de "conseils d'amis" dont elles ont déjà fait les frais, cette pièce explore les traces laissé(es) par les mots, laissées, absorbées, consommées et écrits dans nos peaux." Cette description écrite annonce bien la suite.

                                             Photo : Isabelle Germain

Quelles sont les cicatrices laissées de ces paroles et de ces regards assassins du passé, celles qui n'auraient jamais dû être prononcées ou lancés et, pourtant, qui l'ont été, voilà le programme de la soirée ! Première illustration, les deux interprètes nous apparaissent assises dasn le coin de la scène sur un banc de dos, immobiles de longues minutes accompagnées par une pièce musicale de piano. À défaut de réagir, elles semblent absorber stoïquement et en toute intimité les coups de langues. Par la suite, elles se dirigent à une table pour y prendre le "thé", face à nous cette fois, toujours en silence et avec une économie de mouvements. Le moment de "faire passer" en elles, j'imagine, le flot de ces mots et le spectateur pourra voir que tout ne passe pas bien ou par "où ça devrait".

S'en suit une suite de tableaux durant lesquels, elles échangent (en anglais !), elles ingurgitent un gâteau lancé par terre, tel le passé revenu s'écraser sur la scène devant elles et devant nous, aussi, tel un élément du passé que l'on prend plaisir à se remémorer, à petites doses. Il y aura aussi un autre tableau de corps longuement immobiles, un autre aussi de danse tellement éloquent ("et que j'en aurais pris beaucoup plus de ces mouvements dansés !"). Le tout se termine simplement sans que l'on puisse déterminer l'importance des cicatrices sur le vécu actuel ces deux femme. Au final, il est difficile aussi de prendre la mesure de l'effet sur les spectateurs de cette oeuvre "toute en intimité". Pour ma part, les effets d'attente et de surprise ne m'ont pas permis d'avoir le niveau de réceptivité, sur le moment, mais je continue de prendre la mesure de l'oeuvre et du sens probable des deux créatrices. Et deux jours plus tard, les traces sont encore présentes, comme quoi, mes pas ont été récompensés par ma patience.


mardi 19 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma: voir "King Dave" et se prosterner

Lundi soir, 21h30, tous les sièges sont occupés dans la salle du Cinéma Beaubien pour assister à la projection de "King Dave". Un buzz s'installe-t-il ? Juste à écouter autour pour découvrir que, comme nous, certains ont vu la pièce (pièce culte dira même mon voisin à la personne qui l'accompagne) et d'autres non. L'objectif de Podz, le réalisateur, et de son équipe est de présenter autrement, à travers la lentille d'une caméra, ce personnage (Alexandre Goyette, époustouflant) encore ado une fois l'âge passé, dans ses tribulations de matamore de façade. Avant de s'y rendre et de se risquer au royaume de King Dave, il faut savoir, comme l'a écrit Marc Cassivi dans La Presse que cette oeuvre "est une proposition radicale (et excessive, serais-je tenté d'ajouter), à laquelle on adhère ou pas.". Une fois les lumières éteintes, la suite le confirmera, impossible de rester neutre face à ce qui nous sera présenté. La réaction vocale du public présent à cette représentation me permet de dire que comme la mienne, l'adhésion a été forte et voilà pourquoi.

Si la pièce de théâtre était un monologue à un personnage, le film s'en éloigne un peu, mais garde présente la relation constante et intime entre le personnage et le spectateur. La technique du plan séquence largement publicisé pour présenter le récit et les prouesses techniques évidentes mériteraient à eux seuls le déplacement, mais ce serait oublier le plus important. En effet, c'est King Dave qui règne en maître sur l'écran et sur notre attention, "oh yeah man". Parce qu'en entrée de jeu, il met les mains dans la porte pour nous entraîner dans une suite d'évènements qui ont tout du dérapage sur fond d'égo surdimensionné et d'émotions non contrôlées. Combien de fois, sommes nous tentés de nous exclamer "attention man !" ou "non man !" ? Il n'y que l'écran qui nous en empêche et, encore parfois, il arrive qu'on l'oublie.

Alexandre Goyette peut dire adieu à son "King Dave" avec tous les honneurs. Ce film est une oeuvre marquante qui mérite sans aucun doute qu'on s'y déplace, "oh yes man !".


dimanche 17 juillet 2016

Sur mes pas inhabituels au cinéma: à la rencontre d'un "Ghostbusters" divertissant

Pour quiconque suit mes pas au cinéma, sait déjà que mes excursions sont rarement effectuées hors du territoire du cinéma de répertoire ou d'auteur. Mais là, je n'ai pas pu résister. Pour contrer les fils de nouvelles noircis d'évènements tragiques. j'avais besoin de distractions différentes. Et comme la critique était assez positive (par exemple: "l'été s'égrène à toute vitesse et s'il fallait adouber un film estival jusqu'ici, on serait enclin à vous suggérer celui-ci" de Hugo Meunier dans La Presse.), j'ai été découvrir le troisième opus tout féminin de cette franchise fantomatique. Et j'ai bien apprécié ces moments par ce qu'ils valaient, soit une histoire divertissante et de bonnes performances d'actrices (Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Leslie Jones et Kate McKinnon, mon coup de coeur). Il est possible aussi d'apprécier les clins d'oeil aux deux premiers chapîtres de cette série et je vous conseille, si vous vous y rendez, de rester jusqu'à la toute toute fin du générique.

Les fantômes ne sont peut-être pas parmi nous, mais il suffit de faire quelques pas pour en découvrir l'agréable présence sur un grand écran en 3D. 




jeudi 14 juillet 2016

Sur mes pas estivals en danse: Les Installations Mouvantes investissent audacieusement la Place

Le début de journée pluvieux faisait craindre le pire. Pourrions-nous avoir droit à la présentation des "Installations Mouvantes" au Square Cabot ? Mais la pluie a cessé et les nuages se sont dispersés et moi, je me suis mis en route, par bus et métro achanlandés, pour aller tout là-bas dans ce Square que je commence à bien connaître. À mon arrivée, l'endroit est peu achanlandé et la gang de Mandoline Hybride (Priscilla Guy et Marc-André Poliquin à la danse, Laurence Sabourin-Laflamme et Benoit Paradis aux instruments musicaux) attend le moment pour commencer. La représentation à laquelle nous assisterons est pour souligner la mise ne place dans l'arrondissement Ville Marie de micro bibliothèque, soit des boîtes aux livres en lieu public pour prendre, laisser ou échanger un livre. Moi qui d'habitude voyage léger, cette fois, je m'y rendais avec un livre, comme quoi le destin est parfois surprenant. Une initiative du milieu qui va au devant du citoyen, tout à l'image de ce que nous pourrons découvrir dans les moments qui suivront.

Photo: Harmonie Fortin-Léveillé

Une fois l'annonce public faite, la musique se fait entendre, près du café de la place, d'abord l'accordéon (Laurence Sabourin-Laflamme) qui attire le regards des passants et ensuite celle du multi-instrumentiste, trombone et tambour (Benoit Paradis). Les gestes suivent et les interprètes entament leur prise de possession des lieux, livre à la main. Ils iront à la rencontre des gens assis ou des passants pour leur chuchotter à l'oreille une extrait de leur livre. Pour elle, il est rouge et pour lui il est bleu ou est-ce l'inverse ! Le lieu est passant et les gens décochent un regard à la performance et certains décident de rester, la foule se fait plus nombreuse. La valeur-ajoutée pour un observateur de ces performances in-situ est d'observer l'interaction performeurs et spectateurs et cette fois, elle était importante !

                                                 Photo: Harmonie Fortin-Léveillé

                                                    Photo: Harmonie Fortin-Léveillé

Ainsi donc, ces artistes qui investissent la place, ils vont au-devant, naviguant tout autour, comme l'avait fait l'explorateur Giovanni Caboto, au quinzième siècle jusqu'à chez nous (à Terre-Neuve). Les gestes sont affirmés, les gens sont souvent surpris par tant d'audace, mais jamais réfractaires. Ils amènent gestes et propos accompagnés par une musique appaisante. Nous aurons droit à un duo de danse sur la place, sur les bancs, à l'abreuvoir, et aussi à l'effeuillage public des pages de leurs livres qui lancé au vent, telles des bouteilles à la mer, seront ou pas recueillies. Une d'entre elles est entre mes mains et en voici un extrait, "-Tu n'aurais pas dû. - L'influence du féminisme, que veux-tu ! " Mais quel est donc ce roman ?

Le tout se termine, parce que toute bonne chose à une fin, au pied de la statut tout au milieu de la place,

Une performance qui utilise le livre et qui prend position dans tous les sens du terme, dans ce lieu et qui en prend possession, comme un livre avec nous lorsqu'on se donne la peine de l'ouvrir. Une oeuvre qui mériterait d'être présentée encore et encore, ici ou ailleurs. Pour la petite histoire, la responsable de l'arrondissement me mentionnait qu'elle avait décidé de programmer "Les Installations mouvantes", après l'avoir vu en France ! Le ciel est resté clément et je suis retourné chez moi satisfait et prêt à lire dans le métro archibondé de cette fin de journée d'été.

mercredi 13 juillet 2016

Sur mes pas en danse et en musique; La Fanfare Pourpour et les soeurs Schmutt pour la fête

S'il m'arrive de regretter mes sorties estivales dans le grand théâtre de Verdure du Parc La Fontaine fermé pour se refaire une cure de jeunesse, ce soir, pas du tout de regret, je n'ai ressenti. Bien accompagné par des membres de ma famille dont mes deux petits-fils que j'initie à la chose culturelle, j'étais bien installé sur le gazon du Parc, juste à côté de ce théâtre à la vocation encore incertaine. Nous allions à la rencontre de la fanfare Pourpour et des soeurs Schmutt (et de leurs complices de mouvement pour l'occasion, Marie Mougeolle et Sarah Dell'Ava). Une soirée tout à fait estivale sur fond de gazon vert et de ciel bleu, tout cela en pleine ville, mais en même temps très lointaine.



Nos pas, une fois l'automobile bien stationnée, nous ont amené juste à l'endroit désigné. Une fois bien installé sur notre couverture, la Fanfare et Les Soeurs Schmutt, dans une procession toute musicale et gestuelle, ont pris possession des lieux pour les deux heures suivantes devant un public de tout âge. Nous avons eu droit à différentes pièces du répertoire de la Fanfare, régulièrement colorées par les mouvements des danseuses, sinon des spectateurs de tout âge. Il a été fascinant de constater l'évolution de la réaction du public présent. Au début, timide, il y a eu un homme qui s'est mis à la danse en phase parfaite avec les oeuvres musicalessur cette scène toute verte gazonnée. S'en est suivi de jeunes enfants, une relève assurée, et aussi d'autres adultes pour danser à cette soirée. Il y aura bien ceux et celles qui comme moi et mes petits-fils, resteront bien assis, mais nos hochements de corps et nos applaudissement exprimaient notre plaisir.

Une belle soirée extérieure fort réussie dans ma ville sur du vert musical et de mouvements qui tranche agréablement des cônes oranges qui ont "agrémenté" mon trajet pour m'y rendre.

Pour ceux et celles qui voudraient en profiter et je vous le recommande, je mets le lien des prochaines fois de la Fanfare.

http://www.fanfarepourpour.com/fr/concerts/a-venir/list.events/-

mardi 12 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma: "Au nom de ma fille" pour une histoire surprenante et Daniel Auteuil

Nous allons souvent au cinéma sur un coup de tête et une projection qui "tombe pile" à ce moment. En ce lundi soir de "deux pour un" au cinéma Beaubien (avec la carte Accès Montréal), ce fût "Au nom de ma fille" de Vincent Garenq. Je n'avais rien lu avant, sinon que la performance de Daniel Auteuil valait le déplacement.
Un film assez court, moins d'une heure trente, qui raconte la "folle" détermination d'un père pour faire reconnaître et appliquer la culpabilité d'un homme pour la mort de sa fille adolescente. Un combat obstiné de près de trente ans d'un père, tiré d'une situation réelle (dont la conclusion se passe en 2014), habilement résumé dans un scénario resserré qui nous garde captif et captivé. Le jeu de Daniel Auteuil est effectivement à la hauteur et nous rappelle que l'on peut ressentir ce qu'un personnage vit. Chantal Guy dans La Presse écrit fort justement, "Très émouvant dans son chagrin inconsolable, et plutôt inquiétant dans son obsession de pincer le coupable.".
Décidément, le hasard a bien fait les choses en ce lundi soir. Sur grand ou petit écran, "Au nom de ma fille" se doit d'être vu. 





samedi 9 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma; "Le goût des merveilles" qui fait du bien

C'est par la bande annonce que j'ai appris l'arrivée prochaine de ce film et la séduction avait commencé. Un film sur la rencontre d'une femme désemparée et d'un homme différent, interprétés par Virginie Efira et Benjamin Lavernhe, que je découvrais tous les deux pour la première fois. Il nous proposent des personnages crédibles et un jeu tout en nuance. Décidément mon deuxième film sur une rencontre en peu de temps ! L'histoire se passe dans la Drôme provencale, région sud-est de la France pour ceux qui comme moi ne le savait pas ! Le réalisateur, Éric Besnard, utilise tout aussi abondamment que justement les magnifiques paysages de cette région pour enrober cette histoire. Il prend le temps de nous montrer de longs plans de la nature et de nuages. Sur grand écran, c'est magnifique.

En entrée de jeu, la rencontre est improbable, la suite contient quelques invraisemblances et la fin, ça je n'en dit rien, mais cet hymne à la nature et à la différence plait. Comme l'écrit fort justement Marc-André Lussier dans La Presse, il doit être pris pour ce qu'il nous apportera, soit "en cette période troublée un peu de beauté, de candeur et d'innocence ...", Pour peu que l'on se laisse aller, les promesses de la bande annonce sont tenues et ces moments nous ferons le plus grand bien.

Pour ce week-end gris et pour les autres journées aussi, "Le goût des merveilles" est un beau film d'été sans prétention qui mérite le détour.


mardi 5 juillet 2016

Sur mes et peut-être vos pas en danse cet été, let's go, suivez mes pas !

On a beau dire que l'été est la saison morte de la danse, mais je ne suis pas "tout à fait d'accord" avec cette affirmation. Sans trop d'effort, je me suis fait un programme à partir du site Accès Culture de la ville de Montréal. Des oeuvres gratuites que j'ai déjà vu et d'autres inédites pour moi et l'agenda est assez occupé. Pour mon centième texte sur ce blogue, je vous propose des sorties toutes aussi intéressantes que prometteuses. Oui, oui, cent textes, je me pince, en moins de sept mois et en plus, j'ai des lecteurs !!!

Débutons la liste avec "Entrelacs" de la compagnie Alt-Shift  (Anne Flore de Rochambeau et Liliane Moussa), oeuvre qui dans le Quartier des Spectacles m'avait inspiré l'an dernier et qui mérite une deuxième fois. Pour ce faire, c'est au Square Cabot, juste à côté de la station de métro Atwater, le 19 juillet à 19h00 et 20h00.

Aussi "Trame" d'Atypique-Le Collectif d'une gang qui me surprend à chaque fois. À voir au Parc Médéric-Martin (coin des rues Hochelaga et Gascon), le 12 juillet (19h00), sur la Place Jacques-Cartier le 13 juillet (18h00) et au Square Cabot le 26 juillet (19h00).

Dans le beau parc Lafontaine, le 27 juillet,, "Le petit chaperon rouge" de Tony Chung Danse. À défaut de pouvoir présenter des oeuvres de danse dans le Théâtre de Verdure, la Ville de Montréal nous ne laisse pas tomber complètement. Après un bon souper pas loin, à 20h30 ou 21h30, il est possible de redécouvrir ce conte qui nous a accompagné juste avant de dormir quand nous étions jeunes. On nous conseille d'apporter notre chaise.

Piano public et danse se rencontrent à la Place de Castelneau (intersection De Castelneau et St-Hubert, un peu au nord de Jean-Talon), les 24 juillet à 14h00 et 16 août à 19h00."Le pianiste jazz Jonathan Cayer aura comme compagnons les danseurs Simon Ampleman et Romain Galhaiguet (Bboy Vibz) pour cette rencontre impromptue entre piano public et danses de rue."

Il y aura aussi comme je l'ai déjà écrit dans un texte précédent, "Entre" d'Aurélie Pedron, dont l'abri sera de nouveau érigé au Parc Joseph-François Perreault (juste à côté de chez moi) le samedi 6 août entre 18h00 et 21h00.

Et encore "Cube" de Zogma le 27 juillet (19h00) au parc Gohier (près de la station de métro du Collège) dans l'arrondissement St-Laurent.

En terminant, je vous propose deux autres incontournables.

"Les Installations Mouvantes" de Mandoline Hydride (Priscilla Guy) au Square Cabot qui est une déambulatoire qui méritera sûrement les pas pour nous y rendre le 14 juillet à 16h45. Une première ici au Québec pour cette oeuvre.

Et terminant, une de mes compagnies chou-chou, Les Soeurs Schmutt" avec la Fanfare Pourpour nous propose un concert sur l'herbe près du Théâtre de la Verdure du Parc Lafontaine le 13 juillet prochain à 19h00. Une thérapie visuelle et auditive qu'il ne faut pas rater.

Et maintenant qui dit que l'été était une saison morte pour la danse ?

Besoin d'un lien ? Le voici.

http://www.accesculture.com/

samedi 2 juillet 2016

Sur mes pas au cinéma; "2 nuits jusqu'au matin" pourquoi pas !

Toute rencontre est unique, mais celle que nous propose Mikko Kuparinen en est un bel exemple intéressant, soit celle de la rencontre d'un homme et d'une femme sur fond d'ambiguïté. L'ambiguïté du titre, celle des sentiments montrés ou non, celle encore des motivations à agir de part et d'autre, celle enfin de la relation à établir. Cette rencontre improbable a lieu loin de leurs foyers. Architecte en fin de mandat, elle est coincée dans cette ville balte (Vilnius en Lituanie) par un nuage de poussières qui tient tous les avions au sol. Lui, qui est-il et ce qu'il y fait ? Nous le découvrons plus tard.

Les différents épisodes de cette rencontre sont présentés en toute simplicité. Ce qui nous permet de suivre l'évolution des sentiments mutuels des deux protagonistes avec une économie de paroles et surtout une abondance d'éloquents non-dits. La vie réserve parfois des surprises, mais aussi des opportunités et bien malin sera celui qui pourra prédire ce qu'il adviendra suite à cette première rencontre. Il est cependant évident qu'elle est décisive pour les deux et que l'on veut savoir.

Portées par une très belle bande sonore et les superbes images de ce coin d'Europe, les performances de Marie-Josée Croze (envoutante et mystérieuse) et Mikko Nousiainen (intrigant), cette rencontre maintient l'intérêt malgré le thème maintes fois présenté au grand écran.