samedi 5 novembre 2016

Sur mes pas en danse: "Corps avides" et esprits repus

Après avoir beaucoup apprécié le programme triple de la Nederlands Dans Theater, j'avais droit à un autre programme triple, celui présenté par Tangente, "Corps avides" qui se sont avérés à être trois duos ou presque, mais sur cela j'y reviendrai.

Devant un public qui remplissait la salle, nous avons eu droit d'abord à "Faille: Deux corps sur le comptoir" de Jessica Serli et avec elle et Nicolas Labelle sur scène et "pas trop loin" Annie Gagnon. Le tout commence avec les deux interprètes "branchés" et au comportement "électrique". Les mouvements sont saccadés et comme bien bien des objets sur le comptoir, soumis au courant alternatif. Captivé par elle, par lui et leurs mouvements, arrive le moment où je me demande pourquoi un duo ? Allez savoir, mais juste là, oui, oui, je vous le "jure", juste à ce moment, le tout évolue vers un vrai duo, plutôt que de deux univers parallèles présentés. Habile renversement de situation que j'apprécie beaucoup. La solitude annoncée serait-elle brisée et dans cette faille nous sommes entraînés. Pour ceux et celles qui pourraient penser que l'aspect intellectuel de l'oeuvre en colore trop l'esthétique, détrompez vous, les trente minutes, annoncés au programme, mais un peu plus selon moi, s'avèrent de beaux moments de danse. De Jessica Serli, je ne connaissais que le côté interprète, mais maintenant que j'en ai découvert le côté chorégraphe, j'en veux plus.

                                          Photo: Claudia Chan Tak

Court entracte durant lequel nous restons à nos places et assez rapidement les lumières s'éteignent dans la salle pour s'allumer sur la scène.

Ce sera un carré coloré blanc avec deux interprètes dedans. "Shudder" de et avec Louise Michel Jackson et Benaji Mohamed (Ben Fury) débute. En première partie de cette oeuvre, je retiens que rarement, j'ai été aussi captivé par autant de mouvements avec si peu de déplacements. Je scrute ces deux corps "avides" qui semblent captifs de cet espace mais sans que cela semble les contraindre. Encore une fois, juste au moment que je pense que le tout se résume à ce carré lumineux, ils se déplacent. Le spectateur est encore une fois déjoué et satisfait de l'avoir été. Louise Michel Jackson revient de Belgique et nous amène de là-bas, une oeuvre colorée et qui mérite qu'on la découvre.

                                         Photo: Clémence Jaussaume

Et troisième partie et après un entracte fort instructif (pour les intrigués de cet adjectif, voir mon texte précédent), "Untamed" de Jason Martin (Compagnie Entitey) avec Kim Henry et Jean-Benoît Labrecque (à la danse) et Étienne Paclow Vézina (à la guitare) prend possession de la scène. Une oeuvre dont la description annonce bien la suite, "Have fun ! On est là pour ça". Et du fun visuel et musical de ce trio, j'en ai eu. Sans en saisir les racines d'inspiration, je me suis laissé aller en regrettant néanmoins le peu d'interactions physiques entre les deux interprètes, d'abord, mais aussi avec le musicien. Mais encore pour cette oeuvre, j'ai été déjoué, parce que du rappel, oui oui un rappel planifié, j'ai vu des mouvements espérés, par moi, et qui en augmentaient l'amplitude festive. Comme quoi, l'avenir est porteur d'espoir. Peut-être Stéphane Labbé qu'à défaut de lire dans les feuilles de thé, c'est dans une des oeuvres que tu présentes que l'avenir s'annonce ? À suivre donc !!!

                                           Photo : Aurore Biry


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