jeudi 2 novembre 2017

Sur mes pas en danse: Un "Grand Finale" qui se percute en nous

Si je fais très souvent des rencontres "danse" marquantes sur nos scènes montréalaises, il arrive que certaines soient particulièrement spectaculaires sur le "fond", comme sur la "forme". Et "Grand Finale" de la Hofesh Shechter Company est une de ces rencontres. Avec une armada sur scène de dix  danseurs et de six musiciens (en constant déplacement), le chorégraphe Hofesh Schechter nous entraîne à la suite de sa brigade dans un retour dans le temps et des deux grandes guerres. Certains pourraient ne pas être d'accord avec ma vision de l'oeuvre, mais, c'est avec la bénédiction du chorégraphe que je la maintiens. En effet, comme il le mentionne dans le feuillet de la soirée, "Quand quelqu'un est assis et regarde la performance, il s'agit de ce qui se passe dans sa tête, l'état dans lequel il se trouve. Peu importe qu'il soit dans la bonne interprétation.", j'en ai fait la mienne.

                                         Photo tirée du site de Danse Danse

Première partie, sur puissant fond musical en appui, sur scène, on perçoit la guerre au loin qui se rapproche. Les choses se corsent, les repères bougent, incarnés par de grands panneaux qui se déplacent par des forces invisibles. La guerre se présente produisant les corps inertes (fort bien employés pour le propos), soutenus ou déplacés par l'autre. Avec de brillants éclairages, manoeuvrant dans l'ombre, les aspects sombres des évènements, le chorégraphe nous entraîne dans une suite de moments fort puissants et surtout évocateurs, Comment rester indifférent face à ces êtres "la bouche grande ouverte" ? Mais de cette première grande guerre, il y aura une fin et une pause qui y est associée.

Au début de celle-ci, un homme inerte est mis sur une chaise accompagné par l'affiche "fait main" sur laquelle on peut lire "Entracte", qui sera "enlevé" pour être remplacé plus tard par un corps tout aussi inerte, face contre terre accompagné par une affiche "Karma". Viendront devant le rideau fermé, l'ensemble de musique qui distrait le bon peuple, l'entraînant même à chanter et taper des mains, les "années folles" quoi. Jusqu'à ce que les "choses sérieuses", la deuxième guerre mondiale les surprenne et les chasse, nous entraînant dans la deuxième partie de la soirée. Avec toujours ses zones d'ombre et ses pertes de repère et déplaçant de la partie civile aux zones de combat, le chorégraphe poursuit son travail en zone de chaos. Mais, il nous fait le privilège de nous laisser sur un dernier tableau tout encadré, déclinés en courtes images dont la dernière s'ouvre devant vers l'espoir.

Une oeuvre forte, interprétée fort brillamment qui nous fait voyager et espérer, voilà ce que Hofesh Shechter nous propose en ce début de saison froide et en des temps fort incertains.

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