samedi 2 décembre 2017

Sur mes pas de spectateur: retour sur mes pas à "Parcours Danse"

Je n'apprendrai rien à personne que sur scène, des oeuvres de danse font des pas, des pas de toutes sortes, des pas qui se projettent vers nous, mais surtout tout en dedans de nous. Mais que pour ces pas rejoignent le plus grand nombre, qu'ils fassent du chemin et qu'ils aillent à la rencontre du plus grand nombre, ils doivent se faire voir par ceux et celles qui peuvent les "mettre à l'affiche". Pour que ces pas, longtemps travaillés, modifiés, requestionnés, pendant de longues années de gestation, ne soient pas vus que trois ou quatre fois. Voilà donc, la raison d'être et l'importance de "Parcours Danse", évènement bisanuel organisé par l'organisme "La danse sur les routes du Québec" et duquel, je reviens, gentiment invité par sa directrice générale. Durant les quatre jours que dure ce parcours, un programme chargé durant lesquels,il y a rencontres de formation, rencontres formelles et aussi informelles entre diffuseurs et créateurs, et aussi entre artistes. Et aussi et surtout, pour les diffuseurs de tout azimuth, il y a présentation d'oeuvres en création, d'extraits d'oeuvres et d'oeuvres complètes, avec même un côté "OFF", de quoi présenter un éventail étendu des propositions actuelles et futures.



Donc, pour que les pas de danse sur scène"fassent" du chemin partout à Montréal et autour, en régions et même hors du Québec, il faut que les créateurs soient vus par les diffuseurs, qu'ils soient en contact. Comme témoin privilégié, je peux témoigner que ces rencontres, en salle ou dans les corridors, sont fort utiles et importantes.

À cette édition de "Parcours danse" fort bien organisé, voilà quelques moments de mon parcours.

À mon arrivée au Cocktail de préouverture à la Maison de la culture Frontenac, il y a déjà quelques participants qui échangent. Pour ma part, après avoir été bien accueilli, je prends une place en retrait, spectateur-observateur, pour voir ces pas et ces échanges de plus en plus nombreux avec l'arrivée de la foule. Une fois la place "bien pleine", j'observe que les contacts se nouent. Avec ou non un verre de vin ou une assiette à la main, les discussions sont fort actives et facile de voir que les cartes s'échangent.

Au Salon urbain de la Place des arts, il est 8h50, à mon arrivée, En plus du café fort réconfortant pour ce moment de la journée, il y a une cinquantaine de tables numérotées en plus du coin "sans rendez-vous". Un peu après 9h00, les informations transmises, les face-à-face d'échange artistiques, dirigés ou non de 15 minutes piles, débutent. Ça jasent fort et moi pour les premiers instants, j'observent dans mon coin des "sans-rendez-vous". Assez rapidement, on vient vers moi et par la suite, je découvre le travail acharné d'une agente culturelle "allumée" d'un arrondissement "excentrique" de Montréal qui ose mettre des propositions danse dans "son coin de la ville", les propose avec détermination et qui réussit fort bien. Elle connaît le monde de la danse et l'échange que nous avons est fort intéressant. Mais le tout se termine et c'est vers la remise des "7e Prix de la danse" que nous nous dirigeons à l'Espace Wilder.

Pour moi, cette cérémonie, c'est une première et comme je l'ai indiqué quelque fois, c'est la "seule" remise de prix qui m'intéresse vraiment. Même siu j'aurais apprécié une liste de "nominé(e)s" avant le dévoilement des récipiendaires, l'annonce des "gagnants" fort méritoires me permettait de constater que le "monde" de la danse est fort riche en talent, tout autant par leurs mouvements que par leurs propos. Je suis bien fier "d'un peu" faire parti de cet univers culturel fort diversifié et actif.

En P.M., direction "Espace Bleu" du Wilder pour découvrir "Sang Bleu", oeuvre en création par Andréanne Leclerc et Dany Desjardins (fort occupé, entre deux soirées de présentations exigeantes de "Some hope for the bastards") et qui sera présentée l'an prochain sur une scène de Montréal (le Théâtre LaChapelle). C'est de ma place première rangée, un moment contestée, que je découvre comment des corps peuvent se faire organismes vivants qui se métamorphosent et qui évoluent, soit en parallèle ou en compétition vers un destin incertain. Je suis vendu et mon billet, bientôt, j'aurai.

Après avoir raté, mosus de mosus, le "Babillard vivant" permettant à des chorégraphes de faire leur marque en quelques instants, je me rends assister à la conférence dansée de Danièle Desnoyers qui nous entretiendra de sa création en cours, NC-19 ou Nouvelle Création 19, titre provisoire. En plus de découvrir des extraits de l'oeuvre par les interprètes, Myriam Arsenault, Paige Culley (découverte de l'année à la Remise des Prix de la danse), Jean-Benoit Labrecque, Louis-Élyan Martin, Nicolas Patry et Bronté Poiré-Brest, la chorégraphe nous présente différents aspects de la création de l'oeuvre en cours qui sera présentée sur scène en 2019. Un de ces aspects m'intéresse particulièrement, soit la documentation du processus de création, autrement que par la captation vidéo et de sa possible influence sur le processus de création. Des moments trop vites passés qui promettent pour l'avenir.

Juste avant de m'y rendre, j'ai fait un arrêt pour m'assoir sur un banc froid sur la Place des festivals et voir dans son cube ouvert sur le monde, Caroline Laurin-Beaucage qui danse "Habiter sa mémoire". Elle le fera pendant quatre heures sur fond sonore urbain. Moi, j'y ferai un arrêt d'une vingtaine de minutes, concentré sur sa prestation de laquelle, j'en retiens sa détermination. ses mouvements de bras et ses contacts visuels. Impossible de ne pas être touché par cette artiste du mouvement qui nous montre comment il est possible de si bien habiter sa mémoire et de nous en laisse des traces dans la nôtre.

Et, arrive le moment de revenir à la vie "normale". Mais juste avant de quitter le Wilder, je fais une rencontre significative. D'abord, un regard, suivi d'une simple question, "vous avez eu de bons moments ?". Je m'arrête, nous nous présentons et il s'en suit un échange intéressant avec une chorégraphe qui n'a qu'un seul souhait, que sa création soit vue. Propos touchants et moi touché, je prends bien note de son nom, Mélissandre T-Bourassa, et de celui de son oeuvre, "Les châteaux de sable" qui au visionnement de son "teaser" a toutes les chances de me plaire. Diffuseurs, soyez en informés.

Je reviens donc à la vie normale, mais enrichie de ce monde artistique qui me complète de sa diversité.

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