vendredi 3 mai 2019

Retour sur mes pas tout en écriture au quatrième Gym du Lab Littéraire

Quand il est question de faire de "l'exercice", le Gym est pour moi un endroit que j'évite. Un endroit d'amélioration des fibres musculaires vers une meilleure forme en mode trop formatée !
Cette conviction profonde et doctrinaire ne s'applique cependant pas lorsqu'elle concerne celle de ma plume, de la main qui la dirige et de mon imagination qui la guide. Au passage, ma plume pourra plutôt être un crayon à mine, mais jamais un clavier ! Voilà donc pourquoi, mes pas m'ont ramené au Gym du Lab Littéraire en cette fin de matinée d'un dimanche fin avril , pour sa quatrième édition, invité par Patricia Rivas.



La formule est décontractée, gratuite, mais surtout agréable. Autour d'une table dans une salle du sous-sol du Resto Végo sur St-Denis, en cette journée de printemps hésitant, nous serons quatre prêts à "s'exercer". Nous aurons droit d'abord à un exercice de réchauffement, présenté par la guide fort démocratique (Patricia), illustré par un exemple. Pour cet exercice de réchauffement, nous disposerons de trente minutes. Nous devrons sur un même thème, rédiger de courts textes au style et au rythme différent, annoncés par un titre différent.

Voilà ma seule zone d'angoisse lorsque je me rend à ce Gym, pour "venir libérer ma plume" ! Sera-t-elle capable, une fois libérée, d'être domptée pour répondre à la demande ? C'est d'abord, un moment d'angoisse pour celui qui tient le crayon suivi de quelques respirations introspectives pour que le déclic se fasse et que le mouvement des gestes se traduise par des mots sur papier et répondre à la demande.

Une fois le temps écoulé, nous serons trois sur quatre à avoir produit une histoire en trois temps, l'autre en aura quatre ! Il s'en suit les délicieux moments de partage. Pour avoir une indication de ce qu'il est possible de créer, je vous propose ce que j'ai fait.

Thème : Ces pas qui résonnent

Titre : Début de journée

Ces pas qui résonnent gaiement dans le couloir sont pour moi. Tout pour me faire oublier qu’ici c’est triste et que dehors l’automne dégouline de toute sa morosité sans espoir. Des pas qui annoncent que bientôt, les volets seront tirés et que le sourire ensoleillé de celle qui vient réchauffera mon humeur maussade, tel un baume sur une vieille blessure jamais guérie.

Thème : Ces pas qui résonnent

Titre : Fin de nuit

Ces pas qui résonnent, ce sont les miens, en fin de mission. Ils se dirigent là, pour compléter une tâche déjà entamée, mais jamais terminée. Dehors, rien ne m’attend, sinon cette pluie qui dissout tout espoir de jours meilleurs. C’est ici, bien à l’abri, tel un cocon, que je peux me dévouer tout en efforts et en sourire.

Thème : Ces pas qui résonnent

Titre : Début de rien

Ces pas qui résonnent ne sont pas pour moi. Ils passeront tout droit. Tout guilleret, ces pas dont le propos sonore, à lui seul, encourage un fol espoir momentané, mais qui aussi vite s’envole en un jet de fumée de déception. Et cette déception que la pluie insistante de dehors n’arrive pas à dissoudre, mais qui plutôt la gonfle. Encore une fois, ces pas me rappellent que je suis au début de rien et pour longtemps !  

Le temps passe vite, trop vite (pas comme dans un gym d'exercices physiques !), nous pourrons, très bien réchauffés, passer au prochain exercice qui s'avérera malheureusement le dernier. Nous devrons produire un texte avec une intrigue qui se conclue avec un "punch". Question de faire baisser l'angoisse, nous avons droit au conseil fort avisé et que j'ai suivi, soit de ne pas chercher la chute avant de débuter le texte, mais plutôt de la trouver pendant la rédaction. "Entrer dans le tunnel et faire confiance que nous découvrirons la lumière devant, en marchant (ou en écrivant, évidemment !). 

Donc, "à l'attaque" ! Premier moment, respirer pour trouver l'amorce, suivi par d'autres respirations pour déterminer l'angle d'approche. Et "bingo", je trouve ! Et sans savoir où cela me mènera, je me mets à écrire. Et juste au moment, la sonnerie annonçant la fin se fait entendre, je mets le point final à mon histoire, après avoir en cours "de chemin", vers la fin, trouver ma chute ! Et encore une fois les productions de tous s'avèrent intéressantes et réussies. Et voici, tout humblement, le résultat de mon exercice.


Ça sera pour aujourd’hui, voilà la seule certitude que Dominique possède en ce début de journée. Les signes qu’elle avait observés l’avait préparée, à la suite de la révélation, tel un ressort comprimé à son maximum avant la détente.

Il y a eu cet inconnu qu’elle avait croisé chacun des jours précédents, à la même intersection, sans panneau indicateur. Cet homme avec un imper élimé, chapeau rabattu, qui lisait toujours la même revue, rendue chiffonnée et qui tenait aussi une laisse, sans chien au bout.

Il y a eu aussi, toute la semaine, à la même heure 2h22 du matin, une sonnerie qui résonnait quelque part, trois fois avant de devenir muette. Son téléphone, aussi, s’y était mis, en sonnant la nuit dernière jusqu’à ce qu’elle réponde et qu'elle n'entende rien sinon un silence lourd, annonciateur de la menace à venir.

Maintenant, tout autour, rien, pas même le son d’une télé ou d’un vieux frigo qui peine à refroidir. Seul un silence gorgé de menace, mûr pour éclater.

La seule question qui la hante, le reste étant une certitude, devrait-elle aller au-devant de son destin pour affronter son passé ou attendre ici ? Son horoscope, d’il y a une semaine était clair, son destin se jouerait aujourd’hui et tout le monde le sait ou devrait le savoir, les astres ne mentent jamais !

Et voilà déjà de se dire, "c'est déjà fini" et de pouvoir apprécier qu'il est possible de trouver ne soi, qui que nous soyons, ce qu'il faut pour que sur papier, nous puissions être fiers ! Toujours intéressant aussi de partager en bonne compagnie ces moments de création ! Merci Patricia et à la prochaine !



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