dimanche 6 avril 2025

Sur mes pas à la deuxième Passerelle 840 de cet hiver pour découvrir les propositions du Collectif 842 !

 Mon horaire du week-end était fort occupé, malgré tout mes pas m'ont amené jusqu'à la porte du Département de danse de l'UQAM, rue Cherrier pour découvrir les quatre propositions du Collectif 842 de Passerelle 840. À mon arrivée, le hall était déjà fort bien garni et une fois les paroles d'accueil du haut de l'escalier ont été énoncées, les portes se sont ouvertes pour laisser entrer une abondance de personnes ! Ce qui a demandé aux organisateurs d'ajouter bon nombre de chaises pour accommoder tout le monde ! De mémoire, c'est une première avec un aussi grand public, yeah !!!

                                                        Tirée du site FB de l'évènement

Le tout débute, de façon surprenante avec la distribution d'un test de connaissances portant sur des notions de chimie et de biochimie. Le prof de chimie à la retraite que je suis se dit "oh yeah !", mais il y aura dans ces questions, un défi et un piège (dans lequel je tomberai) ! On nous laisse un certain temps pour répondre, ce que je fais avec application ! Et puis débute « Échantillon 5 noitcaer/ réaction » de Lila Lucero Celis Mercier qui mettra sur scène une "belle gang" (Abigaël François-Régis, Ermika Stanna Dormil, Géraldine Clarence Kamnaing, Jade Mendoza, Lila Lucero Celis Mercier, Marlena Bafaro, Pascale Laliberté, Romane Latreille et Rosa Ashly Sanon) dont certaines sont d'une polyvalente. La présentation débute avec des corps lumineux dont les noms ont été énoncés tout haut ! Il s'en suit des déplacements dans l'espace tout aussi dynamiques qu'esthétiques qui me garde captivé. Tout au long, l'éclairage variable apporte des colorations différentes à leurs mouvements! Et lorsque j'ai l'impression que les projecteurs s'éteignent "pour de bon", mais non ! Elles reviennent devant nous pour que l'on vérifie nos réponses et ouf !, j'avais le bon nombre de protons d'un atome neutre d'oxygène et aussi que les gaz à effet de serre absorbent les rayons infrarouges en les empêchant de sortir de l'atmosphère (vieux souvenir de prof !!!), ce qui provoque les réchauffements climatiques ! Il en reste que je dois l'avouer, je n'ai pas eu 100 pour 100 ! Mais leurs sourires de "travail bien fait" seront pour moi un baume sur mon orgueil !

Il s'en suit « Where the ocean meets the sea » de Lula Mengual, Anielka Oliva-Ruiz et Gabrielle Rodriguez Rosal accompagnées sur scène par Mary-Celeste Flores Zapata, Christèle Peguerro. Le propos de cette oeuvre est fort pertinent, de ma perspective, mais pas seulement de la mienne, j'en suis convaincu, soit un "projet qui aborde la migration comme expérience de transformation identitaire" ! Et leur transformation se présentera à nous par les robes qu'elles revêtent tout doucement pour faire face à ce qui les attend dans l'avenir. Mais aussi, la (!) question, ce qu'on laisse derrière soi pour aller de l'avant, autrement, peut-on vraiment l'abandonner ? Cette réponse, leur réponse, je la découvre par la suite jusqu'à la fin dans laquelle, je vois des souvenirs qui irradient ! OUF !!!!

Il s'en suit un entracte et de la reprise de la soirée avec "Approximations" de et avec Silvia Costea dont le descriptif est "une recherche d’épuisement, allant du doute à l’obsession, une répétition mécanique. C’est l’exploration d’une physicalité inconstante tantôt précise, tantôt approximative." Pour ma part, j'y vois un propos philosophique avec des mouvements tout en latéralité dont se dégage une énergie irradiante, comme peut l'être celle d'un corps noir ! Mais peu importe, notre point de vue, captivé.e nous pouvons être tout au long !

La soirée se termine avec "When kids come to work" de Mafer Bazo avec Sabrina Colasante, Emma Wallace et Hannah Surette. Le tout débute avec une interprète déjà là face devant nous à l'avant. Mais "de que c'est", je me demande !!! Et dans ce qui suivra, comme pour le début, les surprises tout en éclats se succéderont. Parce que d'abord l'arrivée des deux autres se fera de façon pas du tout classique tout en délimitant un "safe space" ! Et comme la description de la proposition l'indique, "Jouer incarne une dynamique entre chaos et ordre. Il permet de déconstruire les structures établies et ouvre ainsi la porte à l’imprévisibilité, tout en permettant l’émergence d’un nouvel ordre. C’est dans cet espace mouvant que surgissent la créativité, l’alerte et le risque."

Et jouer, toutes les trois le feront fort bien tout en faisant, au passage, éclater les ballons qui avaient envahi l'espace scénique, comme pour nous montrer comment dégonfler nos "balounes" perceptuelles. Chacun et chacune aura sa façon de recevoir cette démonstration "haute en couleur" (pas seulement à cause des vêtements des interprètes !), mais autour de moi, les gens réagissent fort bien et positivement ! Il semble donc que dans cet amalgame de danse et de comédie, en apparence absurde qu'autant les interprètes que les spectateurs et les ballons "s'éclatent" ! Et tous et toutes, comme moi, y trouvent leur compte !

Et moi avec encore les images en tête de cette soirée, mes pas me ramènent à la maison fort heureux de cette soirée toute diversifiée en mouvements et en propos !

vendredi 4 avril 2025

Sur mes pas à un programme double à l'Université de Montréal avec d'abord «Bleu.e» et ensuite "Allez tous vous faire aimer" !

 Il y a un bon bout de temps que mes pas ne m'avaient amené jusqu'au Centre d'essai de l'Université de Montréal sur le boulevard Édouard-Montpetit pour assister à une soirée de danse. La dernière fois, c'était en 2017, aussi bien dire, une éternité ! Ce qui a principalement attiré mon attention et fait que j'ai bloqué une case dans mon agenda est la présence sur l'affiche d'Hélène Messier (chorégraphe) et de Mariejoe Foucher (répétitrice) que je connais depuis un certain temps!

Arrivé quelque peu à l'avance, je me suis permis de rallonger mes pas pour satisfaire ma nostalgie de ma dizaine d'années passée sur ce campus, et ce, il y a "quelques" années !

Une fois rendu au Centre d'essai, au sixième étage, le lieu est calme, mais assez rapidement il se remplit et à l'ouverture des portes de la salle, nous serons nombreux et nombreuses à prendre place en attente du début des présentations. En attente du début, sur les deux écrans latéraux, le nom et la photo des interprètes de la soirée avec leur domaine d'étude défilent, ainsi que celles des créateurs avec aussi les reconnaissances territoriales. 

Le moment venu, le responsable de la soirée se présente à nous et nous indique le programme de la soirée. En première partie donc, «Bleu.e» de l’atelier Danse contemporaine III (Synapse), une œuvre de Kerwin Barrington, avec la collaboration des 16 interprètes.

Pause

Moi qui ne pensais pas connaître cette chorégraphe, une petite recherche m'a permis de constater que je l'avais vu performer à Tangente, il y a moins d'un mois ! Ouais Robert !!!!

Fin de la pause

Il s'en suivra après une très courte pause, "Allez tous vous faire aimer" de Hélène Messier en co-création avec les interprètes Vincent Billé, Naomi Jiminiga et Winicius Siqueira, Laurence Briand Genest, Ariane Crevier, Yasmina Defouf, Camille Dubois, Rosemarie Duchesne, Heyun Liu, Lili Malo, Anna-Maude St-Laurent Gauvin, Alexane Valence, Clara Wolfe et Clara Zecchinon. dont les programmes d'études couvrent tout le spectre allant de médecine à musique en passant par informatique et biochimie, comme quoi le talent artistique n'est pas discriminatoire !

Le tout débute, donc, avec «Bleu.e» avec l'apparition de ces corps couchés qui émergent de la noirceur du lieu. Il s'en suivra du lent rassemblement des interprètes qui comme les nuages dans le ciel tout bleu qui s'agglomèrent et nous entraînent dans leurs déplacements durant lesquels nous aurons droit à des moments de chants. J'y vois un rituel de libération avec une fin qui nous ramène au début pour nous présenter le "re-début", comme le cycle de vie des nuages dans un ciel tout bleu (à l'image des costumes des interprètes), mais ouvert à la présence des autres ! Une vingtaine de minutes fort riche en mouvements et en propos !

                                            Crédit: Ines Boutarfa, tirée du site de l'évènement

Et après effectivement une courte pause, débute le multicolore "Allez tous vous faire aimer" avec toute la gang dont les corps s'exultent devant et vers nous ! Une entrée en la matière qui représente bien ce qui suivra dans les différents tableaux qui nous transportent dans différents univers. Dans ce qui suivra, il y a ce tableau durant lequel, le groupe vient là juste devant nous, pour demander notre attention, et de tout proche, croyez moi, ça "punch" ! Il y aura aussi ce tableau plus lent, contemplatif, avec ces objets de mobilier (avec celle ou celui !!!) que l'on doit redresser sur sa chaise, qui nous amènera vers un autre plus dynamique et "proclamatif" ! Il faut mentionner aussi celui durant lequel la "déesse" et ses acolytes investissent le lieu pour régner d'abord et se dépouiller de ses attraits, ensuite. Le tout se terminera tout en douceur avec des pas deux à deux et enfin tout ensemble ! De ce que je viens de découvrir, je suis impressionné du résultat de cette diversité scolaire pour former une proposition homogène avec un propos attrayant et rayonnant!

Il s'en suit, après les applaudissements fort bien mérités, une période d'échanges avec les artisans des deux propositions qui débute par la présentation de toute la gang ! Et de ce qui suivra, j'apprends que pour «Bleu.e», la chorégraphe avait demandé aux interprètes d'observer le ciel pour revêtir des costumes aux couleurs des différentes déclinaisons de leurs observations et ensuite traduire les sensations ressenties en mouvements, le processus "d'embodiment" ou d'incarnation!

Et aussi pour "Allez tous vous faire aimer", la contribution des interprètes s'est aussi traduite par le mode de partage des attributs vestimentaires et que le titre de l'oeuvre revient à un objet qui n'a pas survécu jusqu'à la première ! Pour ce qui concerne la directive relative aux vêtements, deux mots "chic intemporel" a été fort bien respectée. Et enfin que l'origine de cette création par Hélène Messier remonte à l'époque de la pandémie et devait être présentée par d'autres, d'ailleurs présent.es dans la salle !

Et le tout complété, mes pas me ramènent à la maison, satisfait, tout en me disant que de cette "jeunesse" diversifiée peut émerger des moments qui permettent d'espérer pour l'avenir ! 

jeudi 3 avril 2025

Sur mes pas à un programme double, d'abord chez Circuit-Est et ensuite chez Danse Danse !

 Un mardi soir occupé, voilà ce qui caractérise la vie culturelle de Montréal qui pour peu que l'on soit attentif ou attentive ! Voilà donc pourquoi, mes pas en début de soirée se dirigent jusqu'à la porte du Studio Peter-Boneham de Circuit-Est, rue Sherbrooke pour assister aux "Bancs d'essai". Au programme de ces "Bancs d'essai", d'abord la présentation d'Emine Adilak, étudiante en danse à Concordia et ensuite, "Collapse" du duo Molokhia Squad (Bashir Al Mahayni et Ines Chiha). Arrivé un peu à l'avance, l'endroit est calme, mais le moment de débuter arrivé, des chaises devront être ajoutées parce que nous serons très nombreux et nombreuses (manifestement plus nombreux et nombreuses que prévu !) à découvrir les propositions au programme.

Le tout débute donc avec Emine Adilak (qui est en cours d'obtention de son BAC en danse contemporaine à Concordia). C'est, elle, face au mur dans le fond de la salle de présentation que se font les premiers moments de sa prestation. De ces mouvements, je ressens une urgence face à une menace imminente. Plutôt que de se résigner, elle se retourne pour entreprendre son parcours pour faire face ! Avec une fort belle gestuelle, elle s'approche de nous avec des moments dans lesquels, je sens une perte de contrôle (du personnage et non pas de l'interprète !). Et puis elle repart vers le fond du lieu, en repli pour au final nous revenir avec ses derniers gestes qui "parlent" fort bien et qui conclue, selon moi, de façon "ouf" ! 

La période d'échanges avec Emine, animé par Lucy Fandel, me permet de connaître le propos qui soutient son oeuvre qui s'appuie, entre autres, sur une thématique végétale. Comme quoi, entre l'intention et la réception, en danse contemporaine, il peut y avoir un décalage sans que cela soit problématique ! Une suggestion émerge en moi (et que j'ai gardé pour moi !), je la soumets ici, soit qu'elle revête des vêtements tout noir pour sa prestation, question de moins distraire mon attention de ses vêtements colorés et encore mieux me concentrer sur ses mouvements !

Il s'en suit la deuxième proposition de ces "Bancs d'essai", soit la proposition du duo Molokhia Squad, une fois que nous soyons redéployé.es en cercle rapproché autour d'eux ! Cette proposition, j'en avais déjà vu deux premières moutures en évolution. Ainsi donc, sans surprises, que je découvre en entrée de jeu, leurs deux corps qui comme je l'ai déjà écrit, "Voilà une proposition captivante et intense qui doit laisser des traces sur leurs corps, mais certainement des traces dans la tête de celles et ceux qui la découvre." ! Leur travail tout en forte proximité dans lequel les mouvements peuvent se faire brutaux et qui sont accompagnés par des regards indifférents, mais aussi désespérés. Durant la période d'échange, les réactions sont nombreuses et les questions tout aussi nombreuses. Et à leur question qui portait sur l'importance de présenter cette œuvre au centre d'un cercle assez restreint de spectateurices, les avis sont assez unanimes à dire oui, mais pour ma part, peu importe le mode de présentation, la puissance de leur propos sait rejoindre. Pour moi, même après trois fois, l'effet est aussi grand en moi, peu importe le mode de présentation. Et le tout terminé, mes pas doivent m'amener jusqu'à la Cinquième Salle de la Place des Arts, plus à l'ouest et ce dans une quarantaine de minutes. Après une certaine hésitation à franchir à pied les presque trois kilomètres qui séparent ces deux lieux, je décide de m'y rendre en métro ! Moins "héroïque", mais plus certain, quoique nous ne sommes jamais à l'abri d'un arrêt de service ! Ce qui sera cependant le cas à mon retour !!!!

Bon, revenons au propos principal de ce texte, soit de revenir sur ma présence dans la Cinquième Salle pour découvrir "Orpheus | S’abreuver des volcans" à partir de "mon" siège en première rangée. En attente du début je me demande si, Alan Lake, le chorégraphe de cette proposition utilisera encore une fois la "matière" pour accompagner son propos, comme le programme l'annonçait, "Dans un monde rongé par la division, le conflit et l’isolement, cette nouvelle création sert de puissant rappel du désir humain inné d’unité et de compréhension." ? La réponse à cette question me sera donnée dans ce qui suivra. Mais avant de vous la donner, débutons avec le début de ce que je découvrirai, soit l'émergence du noir de ces êtres qui nous amèneront dans différents états d'espoir et de désespoir. J'y découvrir des épisodes de folie, de panique, mais aussi d'espoir avec des moments de surprises et de constructions corporelles et aussi d'espoir pour surmonter les périls qui parfois "tombent du ciel" !

                                          Crédit David Wong tirée du site de Danse Danse

N'étant pas à ma première fois avec ce chorégraphe, je ne suis pas surpris de son propos, mais toujours agréablement surpris par la qualité de la prestation des interprètes (Josiane Bernier, José Flores, Jean-Benoit Labrecque, Jo Laïny Trozzo Mounet, Danny Morissette, Odile-Amélie Peters, Esther Rousseau-Morin) qui font vivre ces tableaux fort riches. Et aussi, pour répondre à ma question de départ, ielles maîtrisent fort bien les accessoires, fort nombreux, utilisés tout au long de la présentation de l'oeuvre et qui enrichissent exponentiellement le propos du chorégraphe !

Au final, une proposition aussi riche en propos et en gestes (en accessoires aussi!) qui m'a amené des perspectives fort riches de la nature humaine. Je reviens donc, fort satisfait de ces rencontres !