jeudi 4 août 2016

Sur mes pas "immobiles" en poésie: "L'année de ma disparition" de Carole David

Non pas que mes pas avaient besoin de repos. Toujours impatients de faire des découvertes, ils sont sont insatiables, peut-être l'aurez vous déjà deviné ! Mais lorsqu'ils se sont retrouvés devant un comptoir de ma bibliothèque et que sur un présentoir, because, lauréat 2016 du Prix des libraires du Québec catégorie poésie, leur attention y a été portée. Avec un titre qui les a convaincu de ne pas passer leur chemin, "L'année de ma disparition" parce que en plus, il était en résonance avec mon humeur du moment.

                                          Photo: Lou Scamble/Les herbes rouges

Ainsi donc, ce recueil est revenu avec eux, mes pas, à la maison. Avec un verre de ma boisson préférée, juste à côté, j'ai repris un rituel depuis longtemps abandonné, soit prendre le temps de lire et de relire des mots, des phrases, des poèmes, parfois à voix haute, sans nécessairement en trouver le sens, mais en apprécier les images et se laisser aller à l'envol de l'imaginaire. Dans ce recueil, les images sont fortes, interpellantes et demandent souvent de les relire et de les méditer. Y mettre le temps, se permettre de se laisser entraîner dans les méandres du passé de l'auteure, avant "sa disparition".

Ainsi donc Carole David propose un recueil en trois parties, dont elle parsème habilement ses poêmes de forme libre de citations (9 pour plus précis). Par exemple, "Cette nuit j'ai rêvé aux fleurs roses*/que tu ne m'as jamais offerte/J'ai préféré ta salive âcre." (*Elsa Morante, Territoire du rêve).

« Ses poèmes sont écrits avec une certaine fatalité et une violence qui prend la forme du silence, d’un regard, d’une odeur, », pouvait-on lire dans Le Devoir (dans l'entrefilet qui présentait l'annonce de son prix) et je suis tout à fait d'accord. Il en reste que j'y ai quand même perçu derrière cette fatalité, pas trop loin, un certain espoir, faible lueur qui continue à faire avancer ou permettre d'espérer.  À preuve, "de nouvelles formes de tragédie s'avancent/vers moi; je change de regard/à l'entrée de la clairière."

Le tout se termine ainsi "Hier, nous étions seuls et indécis,*/aujourd'hui, deux ballerines aériennes/se mêlent à la lumière;/tout ce quenous dansons nous appartient." (*Paul-Émile Borduas, Refus global)

Lire de la poésie, les pas bien en place près de mon fauteuil pour laisser à mon imagination tout la possibilité de voyager, il me faudra répéter l'expérience, bientôt !

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