dimanche 30 avril 2017

Sur mes pas en danse: des "Résonances virtuelles" toutes aussi réelles que déroutantes

Ainsi donc, un peu décalé moi-même (je suis arrivé une demie heure plus tard qu'à l'heure St-Amour, soit juste à l'heure !), je viens à la rencontre des "Résonances virtuelles" que Tangente nous propose pour cette soirée (et les autres qui suivront). Si cet organisme me présente des oeuvres qui souvent me déroutent, me surprennent, me plaisent ou tout à l'inverse, je dois concéder que pour cette soirée, j'ai eu droit à quelques surprises.

En premier lieu, nous sommes accueillis dans le café-bar pour le premier tiers de la première présentation. Bon OK ! le premier tiers de la première oeuvre, il est possible que vous ne me suiviez pas sur mes pas, par conséquent, je vous explique, mieux. Le programme de la soirée indique trois oeuvres, dont la première, "Binary Animal" de Alejandro De Leon avec Lucy M May et le chorégraphe se déclinera en trois parties de 15 minutes. Ainsi donc, nous dans le Café-Bar, entreprendrons avec elle dans la Coursive, par caméra interposée, une relation qui a tout de la relation à distance moderne. Toute chaste, je vous rassure, cette relation nous demande néanmoins de nous compromettre avec certains gestes que la plupart des spectateurs acceptent de faire. Les résonances virtuelles ont tout en ce début de soirée des allures de relations virtuelles.

Après ce début de soirée réussi, nous sommes invités à prendre place dans la salle pour assister à "Transenses" de Navid Nadab et Akiko Kitamura, avec cette dernière comme interprète. Subjugué, serait le qualificatif approprié pour me décrire durant toute la durée de la présentation qui, selon le feuillet, "Transcender une esthétique et chercher à rendre palpable l'imperceptible". De ce corps qui communiquait avec son environnement virtuel pour nous produire des projections visuelles et sonores fort bien réussis, je suis resté complètement captif. Les gestes étaient beaux et tout amplifiés par les capteurs qui réverbéraient sur la scène. Je dois confesser qu'avec cette interprète, j'aurais accepté aller dans les confins de l'univers. Et elle qui nous quitte sans nous revenir pour qu'on puisse l'applaudir, comme un être virtuel. "Magique !"

 
                                Photo tirée du site de Tangente

Parce que nous devons revenir sur terre et que nous devons quitter notre siège, c'est dans le Café-Bar d'abord et dans la Coursive ensuite que la deuxième partie de la première oeuvre nous est présentée. Il y a elle et il y a lui, sagement assis, mais avec des lunettes qui les trahissent des autres spectateurs présents. Attentif, autant que peut l'être le spectateur que je suis, je découvre qu'ils se mettent en mouvement. De ces mouvements desquels émanent un désir mutuel qui se concrétisent par une mise à découvert face à l'autre et à nous. Cette relation nous la suivront, attentifs, jusqu'à sa conclusion.

Quelle belle et innovante façon de faire ne sorte qu'une pause (entre deux oeuvres) apparaissent si courte.

Retour en salle, pour "///" de Teoma Naccarato et John Maccallum avec sur scène des interprètes, des musiciens et des "respirateurs". Un premier constat très personnel: voilà du Tangente typique. Nous devrons découvrir l'oeuvre de dos avec un miroir comme instrument palliatif pour voir. Une fois, notre place prise, le tout débute "dans notre dos". L'effet déstabilise et demande un certain effort. Si, juste devant moi, il y a une femme qui respirera, "rythme tout variable", l'objet de ma curiosité (mouvements et musique) se déroulera là-bas ou tout juste derrière. À moi de décider de faire l'effort de découvrir, mais pas difficile aussi de comprendre que certains spectateurs, près de moi, sont confondus par la proposition qui leur est faite. Ils abandonnent le miroir pour une rotation de la tête.

De ces mouvements et de ces respirations, il en arrive une conclusion incertaine qui désarçonne les spectateurs et rend les applaudissements tout aussi incertains et décalés, comme moi en début de soirée !

Fin de cette partie et sortie de la salle pour ...... certains de découvrir la troisième partie de "Binary Animal", mais pour moi, un peu trop fatigué (il est tard quand même !) de regagner le bercail.

Au final, il y avait pour moi de tout dans cette soirée qui m'a permis de découvrir que l'on pouvait encore innover dans ces Laboratoires de Tangente. Ces oeuvres durant l'entracte, voilà une belle piste à explorer pour l'avenir.

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