lundi 22 mai 2017

Sur mes pas en danse: la recherche sur le thème de l'attente avec "Dialogues"

Après ma première fois, l'an dernier, cette année, je récidive. Mes pas m'ont donc dirigé vers l'édition 2017 de "Studio Libre" de la chorégraphe Lynda Gaudreau qui cette année, m'invitait à se rendre au Wilder et plus précisément dans la salle Dena Davida pour découvrir le résultat de sa plus récente démarche de recherche. Au programme, "Dialogues" avec Sasha Kleinplatz, Jenn Goodwin et Michel F Côté qu"ont développé tout au long de l’année un dialogue autour des différents enjeux de la création actuelle", dixit le texte de présentation de cette rencontre.  Et qui ajoute, pour mieux comprendre la démarche faite, "Le temps d’une semaine, ils se réuniront dans l’Espace Dena Davida à l’Édifice Wilder – Espace danse pour donner forme librement aux multiples conversations qui les ont animés." Avant d'aller plus loin, si je connaissais déjà Sasha Kleinplatz et Michel F Côté, je n'avais aucune idée qui était Jenn Goodwin. Pour combler ce vide, Google en appui, j'apprends qu'elle est danseuse, chorégraphe et commissaire depuis un bon nombre d'années à Toronto, surtout. Il y avait donc là avec moi quatre artistes riches en expérience. 

                                          Photo tirée du site de Tangente

Arrivé un peu à l'avance, j'attends avec quelques personnes l'ouverture de la porte. Le moment arrivé, nous sommes invités à entrer et à laisser nos objets personnels au porte-manteaux. La chorégraphe-chercheuse nous invitera aussi à prendre un thé sur la table là-bas et à se déplacer à notre guise dans l'endroit. Dans cette salle, il y a un grand écran dans le fond qui présente des échanges écrits passés et actuels des artistes sur place. Nous serons même invités à prendre place au poste là, au milieu, pour contribuer à l'échange, ce que feront certains "spectateurs", une fois la période d'acclimatation passée.

Dans cette salle donc, il y a aussi une table avec le "poste de commandes", une console pour les pièces musicales, une batterie, trois assemblages d'objets et aussi des feuilles un peu partout sur lesquelles nous pourrons lire la transcription écrite des échanges de la dernière année.

Au début, les artistes-chercheurs se déplacent, échangent entre eux, tentent de créer des liens avec les visiteurs de plus en plus nombreux. Ces derniers tentent de prendre la mesure de la présentation, se déplacent, prennent une tasse de thé, lisent les textes, échangent entre eux salutations et propos. Il en reste que tout comme moi, ils sont aux aguets pour mieux comprendre leur rôle. Nous sommes loin, dans ce résultat de recherche "live", à avoir une posture classique de spectateurs bien assis à voir.

Pour ma part, une fois mon apprivoisement fait, je m'installe par terre, je sors feuilles et crayon pour noter mes observations. Les pièces musicales se suivent, les éclairages se modifient, les gens se déplacent et les échanges sur le grand écran se poursuivent sans que ce soit facile à suivre, "because" une discussion à plusieurs relève du défi. Que faisons-nous là ? semble se dessiner dans l'humeur de la place, quelles sont les attentes des uns envers les autres (artistes vs spectateurs et l'inverse). Des déplacements de ces artistes, j'en vois une chorégraphie de ce type de situation floue et non convenue. Et tout à coup, prenant naissance dans un des coins de la salle, Sacha Kleinplatz se met à danser et Michel F Côté s'installe à la batterie pour en jouer à sa façon. Moment magique et juste pour cela, ça aurait valu le déplacement.

Et sans crier gare, la fin arrive. Il s'en suit une période d'échanges avec les personnes présentes, presques toutes, professionnelles, du monde de la danse. Pour ma part, j'écoute attentivement et je comprends que lorsque qu'on ne définit pas (volontairement) les balises d'une rencontre, cela comporte son lot de risques et d'inquiétude, et surtout sa peur de l'échec (très bien exprimé par Sasha Kleinplatz lors de la discussion post-présentation). Mais arrive le temps du départ et de ces moments durant lesquels rien n'était clairement défini, mais fort éclairants, j'en reviens enrichi. À mon retour, une question "No listening to me ?" prononcée après et qui complète cette rencontre entre l'oeuvre et son public. Et cette phrase m'accompagnera encore un peu plus longtemps et cette recherche, "Dialogues" entre les créateurs et le public a laissé de belles traces en moi.

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