mardi 7 juillet 2020

Sur mes pas en danse: Marie Chouinard en deux parties sur mon écran

La première vague de la pandémie est passée, le ressac est à craindre, mais devant mon écran d'ordinateur, je reprends un peu plus mon souffle de spectateur. Depuis "ma" dernière fois en salle, la danse est "venue" à moi, par l'intermédiaire de mon écran. La présence en direct me manque, mais certaines propositions réussissent à me "rejoindre". Parmi celles là, les deux plus récentes oeuvres de Marie Chouinard. "JARDIN DE SCULPTURES ÉPHÉMÈRES- ACTE 1", présenté par et sur le site du Musée d'art contemporain de Montréal et "Sur la lame" dans le cadre du Festival "Une solitude partagée" organisé par le Festival des arts de Saint-Sauveur (FASS). Deux propositions fort différentes qui portent fort clairement la signature de la chorégraphe.

"JARDIN DE SCULPTURES ÉPHÉMÈRES- ACTE 1" nous est proposé dans un espace tout blanc dans lequel évolue deux femmes (Motrya Kozbur et Clémentine Schindler). Elles "feront corps" avec ce bloc de bois déjà présent ou un des quatre autres qu'elles apportent dans l'espace de prestation. Sur la musique de Louis Dufort, nous voyons évoluer les deux femmes qui se déplacent lentement, prenant ces blocs de bois, comme socle pour créer des "sculptures éphémères"! Et de l'ombre d'où elles sont venues, elles retournent une vingtaine de minutes plus tard. L'esthétique est réussie et me captive. Je dois l'avouer, la "communion" avec l'oeuvre aurait été encore plus réussie, si j'avais été là devant elles. 



Quelques jours plus tard, nous avions droit à la première proposition de "Une solitude partagée" (quelle belle proposition de titre !) du FASS. D'un espace intérieur tout pâle, nous sommes amenés sur les pas d'une femme (Valeria Galluccio) dans un boisé de saint-Sauveur (Camp YMCA Kanawana), portée par le son des percussions d'Alexandre Lavoie de l'Orchestre Métropolitain qui interprète la musique de Louis Dufort. 



Après la rencontre des artisans dans une sorte de "making off", nous découvrons cette femme qui marche sur une route d'asphalte avec des pointes. Et puis arrive la musique, cet appel à sortir des sentiers battus ou à répondre à cet appel de la nature. Nous en découvrirons différentes étapes. D'abord, l'exploration, le contact avec la matière ligneuse, qu'est le bois, durant lequel je ressens bien, moi aussi le contact. Il en résulte une transformation qui se développe en affirmation du lieu. Le chemin se poursuit avec un tableau tellement "Marie Chouinard" dans lequel cette femme, long bâton de pellerin à la main et pointe au pieds, semble prendre son envol et trouver sa base, qui ici est un tronc d'arbre. Et elle poursuit sa route pour découvrir la source de son appel et nous montrer un sentiment de joie fort communicatif.

Une oeuvre d'environ cinq minutes, toute intense, avec une trame narrative pour moi fort claire et qui m'a particulièrement plu. Et pour cette proposition, je dois en convenir, grâce la caméra de Jean-Sébastien Giroux et la prise de son de Simon Bellefeuille et Paskal Perreault. je m'y suis senti tout près.

Une première proposition qui en appellera d'autres, promis ! Comment hésiter avec des noms comme Virginie Brunelle, Daina Ashbee et Margie Gillis. Le Festival en présentera dix oeuvres au total.

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