mercredi 19 août 2020

Sur mes pas en danse: "Ground" en version extérieure pour une deuxième fois ....

 J'ai vu la version en salle de "Ground" en salle et j'ai aussi vu sa version extérieure. Lorsque j'ai appris où "Ground" de Caroline Laurin-Beaucage était reprise et le lieu de présentation, très différent du premier, il me semblait fort important que j'y retourne. Intuition de spectateur, dirait certains ! Du Parc des Faubourgs, au pied du Pont Jacques-Cartier, cette fois, mes pas m'ont amené jusqu'à l'arrière d'un complexe pour personnes âgés dans le Mile-End. Après avoir traversé la rue St-Denis et ses travaux et avoir trouvé un endroit pour stationner, dans ce Montréal en pleine effervescence de travaux routiers et d'espaces de stationnement réservés, je peux me diriger vers le lieu de présentation. Il est moins cinq, mais je trouve le bon siège pour prendre place afin d'assister à la représentation. La première fois, il y avait plein de jeunes de camps de jour. Cette fois, c'est devant un public composé principalement de résident.es âgé.es de la résidence à côté que la représentation se fera. Et tout ce chemin parcouru sera récompensé par ce que j'ai vu devant, mais aussi ce que j'ai entendu derrière moi. Je me souviens encore avec grand plaisir de ces œuvres extérieures présentées devant un public non habitué et qui suscitait de belles réactions à observer. Cette fois, il me semble que c'était encore plus intéressant, enrichi par les activités tout autour. 

Je suis assis devant avec derrière moi, deux femmes plus âgées. Normalement, j'apprécie le silence durant une représentation, mais là cette fois, ces deux femmes, "make my day" ! Parce que voyez-vous, durant l'enchaînement des différents tableaux, elles échangeaient sur le sens de ce qu'elles découvraient. Cela a débuté par le tableau de "l'envol" pour ensuite se corriger et passer à celui de la quête de l'espace. Par la suite, je me suis mis en mode écoute complète, par conséquent, peut-être ont-elles continué, mais moi, je découvrais de mon côté des éléments nouveaux de cette création. Par exemple, que malgré des pantalons oranges, c'est le visage des quatre interprètes qui captait mon attention. Aussi, et cela, juste cela m'aurait satisfait et pourtant ! Des éléments externes et hors contrôle de la chorégraphe et de son équipe ont rehaussé le sens de l'oeuvre. D'abord, il y avait un ajout externe à la bande sonore qui enrichissait l'urgence du propos chorégraphique, soit ce "bip bip" fort audible et assez fréquent des véhicules de construction derrière. Aussi, celui du passage dans le ciel de deux avions à des moments cruciaux de l'oeuvre. Des coïncidences qui remettent en question la notion du hasard. 

Une oeuvre extérieure se situe dans un contexte particulier et durant cette présentation ce contexte ajoutait une couche narrative fort riche et signifiante. Mais le meilleur, je l'ai vécu après la représentation ! C'est en échangeant avec mes deux voisines de derrière. Elles étaient heureuses de partager leur interprétation de ce qu'elles avaient vu. Et, juste pour vous, je le partage ! Elles ont finalement vu une oeuvre sur nos réactions collectives face aux changements climatiques. Et moi, de leur exprimer mon admiration toute sincère sur leur perspective face à l'oeuvre et cela leur a fait plaisir.

À une représentation de danse contemporaine au propos abstrait, on retrouve les spectateurs habituels qui y trouvent leur plaisir, mais en cet après-midi d'août, j'ai encore une fois découvert que devant un public non-initié, l'oeuvre pouvait rejoindre aussi des néophytes. Comme, il m'arrive de le dire régulièrement, je prend de bonnes décisions avant pour en découvrir la raison après. Et cette sortie pour revoir cette oeuvre en est un bel exemple. Je n'ai qu'un souhait, c'est que le plus d’œuvres soient présentées à la vue du plus grand nombre pour qu'elles résonnent et éveillent les esprits. 


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