vendredi 13 octobre 2023

Sur mes pas en danse chez Tangente pour les Danses Buissonnières avec plein de découvertes !

 Encore une fois cette année, mes pas me portent jusqu'au Wilder pour découvrir les "Danses Buissonnières" ! Au programme, six propositions d'une dizaine de minutes, choisies parmi quarante-neuf soumises au comité de sélection. Six œuvres donc qui me permettront de revoir des "visages connus", mais aussi d'en découvrir de nouveaux.

À mon arrivée dans la salle, je me fais offrir un coussin dans l'espace scénique ou un siège dans l'estrade. Pas long à réfléchir, je choisis "mon" siège en première rangée ! Une fois assis, je découvre devant moi un corps "tout entricoté" qui me semble accroupi et immobile. Le temps passe, les gens entrent et tout subtilement le corps bouge légèrement. C'est dans une position d'observation attentive que j'observe les extensions tout aussi tricotés qu'évanescentes devant moi et que j'attends le début formel de "The Thing Is" de Rae Fleury, ma première découverte de la soirée. En entrée de jeu, j'apprécie particulièrement la posture esthétique !

                                                Crédit Denis Martin fournie par Tangente

Le tout commence et il s'en suit de l'évolution de ce corps dont la description de l'oeuvre annonçait bien, soit,  "Iel se meut avec un costume et des accessoires conçus et crochetés avec soin pour servir de représentation visuelle de sa détresse métastasée." De sa détresse exprimée, le bout du chemin lui permet de les prendre en charge comme tout ce textile mis sous son corps ! Rae Fleury a de ma perspective bien amalgamé ses formations en danse et en textile pour nous faire ressentir son propos !

Après les applaudissements, il s'en suit la mise en place de la prochaine proposition qui fait en sorte que les spectateur-trices sur l'espace scénique viennent prendre place sur un siège "classique" et que l'on installe un base de bois à droite de l'espace scénique. Et débute "La bruja sale a bailar" de et avec Mélina Elisa Pires. Arrive un être, un "mort" (?) avec une tête de squelette. Une fois libéré, c'est un esprit qui émerge et qui évolue dans le lieu. De ma perspective, il semble torturé et condamné à vagabonder ! Et puis arrive le moment de la découverte de cet espace de bois qui lui permet de s'exprimer en des pas de podorythmie de danses traditionnelles mexicaines et ainsi se libérer en mouvements et en sourire. De cette artiste, je suis fort heureux de découvrir les autres "pas" après ceux qu'elle m'avait proposés sur la Passerelle 840 avec "Cactus", il y a un an et demi !

                                                  Crédit Denis Martin fournie par Tangente

Après les applaudissements bien mérités, s'en suit la mise en place de la prochaine œuvre, pour laquelle les rideaux noirs sont retirés pour présenter le blanc des murs, suivi du dépôt d'une ligne de terre et de son "déploiement" sur le devant de l'espace scénique. Et puis arrive un panier d'épicerie d'où émerge une mousse (réelle ?) et de l'interprète au dessous. C'est ainsi que je découvre "Foncer doucement dans un mur" de Fanny Bélanger-Poulin que j'avais revu récemment avec Marie-Anne Rahimi, lors de la présentation extérieure de "Petite hypoxie" à "La grande rentrée du Quartier Latin", il y a un mois.  Cette fois, seule sur scène, je découvre une proposition dont le sens m'échappe, mais dont la sensation me rejoint. Il en reste que si j'avais lu les mots de présentation, "Un essai performatif sur le deuil, la douceur et certains souvenirs prégnants, à la mémoire de l’artiste Jade Vernerey (1997-2021), j'aurais été mieux préparé à cette rencontre, tout comme au sens de ce panier.

                                                 Crédit David Wong fournie par Tangente

La pause arrive et elle durera longtemps, de ma perspective, soit environ vingt-cinq minutes ! À notre entrée en salle, sont déjà là, Ariane Levasseur et Rozenn Lecomte qui revêtent les multiples couches vestimentaires pour entreprendre le réquisitoire " this is not moving" que j'avais déjà eu le plaisir de découvrir précédemment (Passerelle 840 en mars 2023). Je me permets de réécrire mes mots de l'époque, toujours pertinents, "Pour reprendre la description fort juste qui nous est donnée, "Dans une posture féministe et politique, la recherche de l’inutile et de la pertinence de l’être s’inscrit dans des mouvements-amplificateurs de puissance." Et cette puissance, elles nous le proposent de façon forte et percutante ! Pas question d'attendre, elles veulent aller de l'avant ! Et cela moi, je le ressens, ouf !!!!"

                                                Crédit David Wong fournie par Tangente

Encore une fois, cette proposition qui allie la parole et les gestes "affirmés" vise fort et juste ! J'attends avec impatience la suite plus longue de leurs propos !

Il s'en suit "Feast of Fishbone" de et avec Camille Huang accompagnée par Evelynn Yan. De Camille Huang que j'ai pu découvrir sur scène entre autre dans "Colossus", je découvrais avec cette proposition sa première création qui se veut "explorant l’identité des immigrés chinois et le sentiment d’appartenance" et qui utilise un porte manteaux pour cristalliser autour les relations dans sa démarche dans laquelle, "elle s’inspire de la découverte de soi par le biais de la métamorphose." De ma perspective de spectateur, j'apprécie particulièrement la gestuelle tout au long et le propos qu'il soutient !

                                                  Crédit David Wong fournie par Tangente

Une fois les applaudissements complétés, la préparation de la dernière proposition de la soirée se fait. Pour ce faire, deux tables et ce qui les "habillent" sont mis dans l'espace scénique pour "Taco" de et avec Diego Cervantes accompagné par Olivia Jaén Flores, Marie-Victoria Laurence et Santiago Lopez. Lorsque le tout débute, c'est à la préparation commentée par Marie-Victoria Laurence d'une tortilla qui explique fort bien que dans l'association de la farine de maïs, de sel avec de l'eau qui est ajoutée selon la texture du mélange peut faire une recette gagnante. Comme pour préparer une tortilla réussie, ce qui suit, en mouvements et en musique, la suite se présente de façon fort belle, mais surtout de façon sympathique ! La préparation de tortillas comme une allégorie de la rencontre des gens différents comme celle de la matière pour produire des rencontres fort riches et enrichissantes. Et pour compléter le tout, nous sommes invités à la fin à dégustation d'une tortilla. Invitation acceptée par bon nombre de spectateurs qui se sont transformés en convive en cette fin de soirée. 

                                                  Crédit Denis Martin fournie par Tangente

Et moi, mes pas me ramènent à la maison, fort rassasié par ce menu chorégraphique diversifié et prometteur. Je constate aussi que toutes les propositions de cette soirée utilisaient des accessoires pour accompagner le propos chorégraphique. Moi qui d'habitude, n'apprécie pas beaucoup l'utilisation des accessoires tout au long de cette soirée ne m'a pas distrait des gestes. Une mention aussi du travail efficace de Sophie Robert à la conception lumière et la direction technique et de son équipe !


 


Aucun commentaire:

Publier un commentaire