dimanche 5 février 2017

Sur mes pas au cinéma: "Ceux qui font...un tombeau", du cinéma différent

Aller au cinéma recèle parfois des surprises et pas seulement pour les spectateurs. Je me permettrai de vous raconter ce que j'ai vécu récemment. Nous voulons aller au cinéma et nous hésitons entre deux films, pour enfin nous décider à aller voir "Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser une tombe" de Mathieu Denis et Simon Lavoie. À priori, rien ne me permettait de prévoir un achalandage important pour ce film, pourtant près de trente minutes avant la projection, la file d'attente est importante et les billets presque tous vendus !!! Je découvre la raison un peu après, la projection se fera en présence des artisans du film dont les deux réalisateurs. La fois précédente que cela m'est arrivée, le résultat que je vous dévoilerai plus tard en avait été le même.

C'est donc devant une salle pleine du Cinéma Beaubien que la projection débute, après une courte présentation. Ce film qui provoque un concert de très bonnes critiques dans les média réserve aux cinéphiles son lot de surprises. Loin des chemins habituels, le début surprendra jusqu'à ce que nous découvrions les quatre principaux personnages, trois filles (dont un transgenre) et un garçon qui refusent de baisser les bras après leur défaite "carré rouge". La lutte doit se poursuivre et les compromis ne sont pas à l'ordre du jour. Pendant plus de trois heures, leur histoire est accompagnée par des extraits d'archive et de citations. Jusqu'où peut mener et amener la lutte ? Comme si nous découvrions un tison encore ardent d'un feu d'artifice depuis longtemps terminé. L'incandescence de ce tison est un défi pour celui et celles qui veulent le maintenir rougeoyant. Il faut se rendre à la projection pour en découvrir l'évolution dans un monde qui a tourné la page.

                                                        Tirée du site de Cinoche

Une fois, la projection terminée sur une note d'ouverture au monde, les réalisateurs s'en viennent devant et ne savaient sûrement pas ce qui les attendaient, d'autant plus que les critiques étaient très favorables. Pour la petite histoire, et c'était au même cinéma, après la projection "Journal d'un coopérant" de Robert Morin, la rencontre avait bien mal tournée. Plusieurs spectateurs qui avaient oeuvré dans la coopération internationale n'avaient pas, mais pas du tout, apprécié cette histoire qui en avaient montré les côtés sombres. Difficiles moments qu'avait vécu le réalisateur et qui avait provoqué la réaction spectaculaire de Marie Chouinard (la chorégraphe) accompagnée par "Robert, je t'aime", juste avant sa sortie.

Dès la première intervention, le ton était donné. Après une petite fleur lancée, les gros pots ont suivi. Le rôle convenu des femmes et la représentation inexacte d'une assemblée d'étudiants en fin de grève constituent les principaux reproches. Reproches qu'ils tentent de contrer avec des répliques plus ou moins convaincantes. Il est certain que lorsqu'on mélange réalité et fiction, cela risque de créer la confusion et les réalisateurs l'ont constaté. Il y aura aussi de bons commentaires, mérités selon moi.
Mais il en reste que j'en retiens un plus particulièrement. Voilà une oeuvre qui ne s'adresse pas à tous les publics, mais qui permet de découvrir du cinéma différent, "intello", porté par quatre interprètes audacieux, Charlotte Aubin, Laurent Bélanger, Emmanuelle Lussier-Martinez et Gabrielle Tremblay.


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