jeudi 29 mars 2018

Sur mes pas en danse: Revenir avec grand plaisir sur mes pas avec "Dieu ne t'a pas créé juste pour danser"

Lorsque mes pas ont commencé à m'amener à des représentations de danse contemporaine, c'est surtout des Maisons de la Culture qui étaient leur destination. À cette époque, une des oeuvres qui m'avait marqué était "Dieu ne t'a pas créé juste pour danser" de Marie Béland (Maribé-Sors de ce corps). Encore en mémoire, un des tableaux qui m'avait ouvert les yeux, mais surtout l'esprit, par son message simple mais fort instructif. Il m'autorisait à faire ma propre lecture des oeuvres qui m'étaient présentées.

Par plaisir, par nostalgie, mais aussi un peu par curiosité de ma relecture de l'oeuvre, mes pas m'ont donc amené quartier Ahuntsic dans une Maison de la Culture (Ahuntsic-Cartierville) pour la revoir. À mon arrivée dans le hall d'entrée, difficile de ne pas constater que le public déjà présent est loin du public habituel pour une soirée de danse contemporaine, remarques entendues autour de moi dans la file à l'appui. Voilà mon premier point d'intérêt, la réaction de ce public dont je serai éventuellement entouré une fois rendu dans la salle.

                                 Tiré du site internet de Maribé - sors de ce corps

Un peu à l'avance, j'ai le temps de bien lire et de relire le feuillet de présentation dans lequel nous pouvons lire la biographie de la chorégraphe et des interprètes. Impossible de rester indifférent et de ne pas esquisser un sourire devant les informations vraies (par exemple, que Anne Thériault a visionné le long métrage "Dirty dancing" à plus de cent reprises) ou fausses ( par exemple, que Simon-Xavier Lefebvre a un peu de poids à perdre !). Nous apprendrons aussi (vérité ou fiction ?) que deux des interprètes, à défaut de voir leur talent exploité par Marie Chouinard, l'a été par Marie Béland (entre autres).

La foule grossit, le public se diversifie, les portes ouvrent et moi, je prend ma place. Tout proche de mes pieds, un chandail avec trois autres sur la même ligne et un panneau de feuillet tout à droite. L'annonce officielle se fait entendre et les interprètes se présentent à nous faisant les annonces d'avant représentation d'usage et distribuer un feuillet pour ceux et celles qui n'en n'ont pas déjà. Nous aurons à répondre à des questions. Vrai ou faux, pas question que je trahisse la suite. Par la suite, Dany Desjardins, Zoey Gauld, Simon-Xavier Lefebvre, Anne Thériault et MC Gilles ( oui, oui le gars de la TV et la radio qui sera à la console musicale, mais pas seulement) nous entraînent dans une suite de tableaux dont le titre nous est présenté sur le panneau.

Même, les ayant déjà vus, certains tableaux sont toujours aussi percutants dont celui durant lequel Anne Thériault "pète sacoche". Troublant aussi, celui présentant Zoey Gauld, seule sur scène sous la domination d'un metteur en scène dans l'ombre qui a toutes les allures d'un Terence Fletcher dans le film "Whiplash". Amusant, avec cette troisième partie qui complète le tableau "La thématique" durant lequel nous rions, mais nous découvrons une dérive "éclatée" et parfois odorante du manque de ressources pour les arts, toujours aussi d'actualité, dix ans plus tard . Il y a aussi, ce tableau qui nous présente des extraits de chorégraphes célèbres d'ici dont Daniel Léveillé, Marie Chouinard et Dave St-Pierre (avec des interprètes un peu plus habillés pour ceux-ci !). Et pour finir, découvrir qu'il est possible de présenter de la danse sans bouger en utilisant que des chandails et terminer le tableau par une ouverture fort réflexive et une citation de Nietzsche."Je ne pourrais croire qu'en un Dieu qui saurait danser.".

Le temps passe vite et de par les remarques que j'entends autour de moi, la majorité des spectateurs embarquent dans la proposition de Marie Béland. Il y aura bien ce vieux monsieur derrière moi, coincé au milieu de sa rangée qui désespère tout haut du commencement d'un nouveau tableau et de cette spectatrice qui quittera doucement entre deux. Il en reste que la finale est particulièrement intéressante lorsque MC Gilles laisse sa console pour reproduire des parties de ce qui nous a été présentées, comme s'il le faisait pour nous, par procuration.

La suite, consiste en des applaudissements nourris pour cette gang qui nous a proposé en danse un tour d'horizon de la nature humaine dans lequel la réalité et la fiction se côtoient habilement avec un amalgame de comédie et de drame. Une oeuvre qui a bien vieilli, sans prendre de rides (même remarque pour les interprètes qui étaient tous là il y a dix ans) et comme je l'avais écrit à l'époque. «Je suis certain que ceux qui assistaient pour la première fois à un spectacle de danse contemporaine voudront aller plus loin.» (tiré du site internet de Maribé - sors de ce corps). Et cela d'être le cas de ma voisine qui me l'a dit en se rassoyant juste après son ovation debout.

Pour ceux et celles qui voudraient faire leurs premiers pas "en danse" ou "d'autres" et je vous y encourage, voici le lien pour découvrir les prochaines dates. http://www.accesculture.com/activite/Dieu_ne_t_a_pas_cree_juste_pour_danser___Maribe___sors_de_ce_corps

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