mercredi 15 novembre 2023

Sur mes pas dans de nouveaux espaces en émergence chez Tangente avec "LABdiff" !

Dans sa programmation cet automne, de ma perspective, la gang de Tangente nous a proposé des rencontres fort particulières et originales ! Bon OK, vous me direz que de se rendre chez Tangente, cela est assez habituel ! Il en reste qu'avec sa soirée de "Espaces de performance partagés" et la soirée avec le Collectif LABORARE, le spectateur que je suis se retrouvait dans des espaces chorégraphiques relativement nouveaux et qui parfois me déstabilisait quelque peu !

C'est à ce même type de rencontres différentes, la première édition de "LABdiff" que mes pas en ce lundi soir m'amenaient jusqu'aux portes de l'Espace vert en attente de l'ouverture de la porte. Le moment venu sans mes souliers, j'entre dans le lieu. Sur le document qui m'est remis "Ceci n'est pas un programme de soirée" (nouvelle pratique de Tangente que j'aime bien ), nous avons droit à cinq invitations que je vous rapporte ici: -Je me déposerai dans l'instant présent. -J'éveillerai mes cinq sens, et encore plus encore. -J'adopterai une attitude bienveillante face aux propositions. - Je serai curieux et -Je laisserai s'épanouir cette expérience sur mon chemin de retour. Bon, bon, voilà cinq invitations qui il me semble va de soit pour quiconque va à la rencontre de propositions chorégraphiques ! Il en reste que de se faire rappeler, ne peux pas faire de mal, d'autant plus que ce nous découvrirons plus tard est le résultat de trois semaines de recherche exploratoire.

Ainsi donc, une fois que j'ai trouvé ma place dans le lieu qui changera de configuration après la première des trois parties de la soirée présentée par erψn temp3st (Eryn Tempest). Ainsi donc devant moi un grand écran et côté cour une installation avec tapis vert, écran derrière et plein d'accessoires. Avec le début de la prestation, est projeté sur l'écran un univers multicolore  fleuri qui en entrée de jeu capte tout mon attention. Et à ma gauche, les gestes se font plus présents. Comme premier réflexe, je déplace mon regard de l'un à l'autre pour tenter de ne rien rater. Mais peu à peu je constate que ces deux "univers" s'interpénètrent et là, mon plaisir éclot ! Je prends plaisir à découvrir la fusion de ces deux mondes. Le tout est particulièrement beau. À la question posé dans le feuillet, "quelle expérience faites-vous de ce détournement de nos perceptions ?", je réponds que cela m'amène à la frontière entre ma logique et mon imaginaire, ce fil tout petit et instable, mais riche en découvertes et en plaisir.

                                               Crédit Charline Cocset fournie par Tangente

Il s'en suit, pendant la pause (pour démonter le tout et installer la suite), une période de réactions du public. Et comme moi, la proposition semble avoir rejoint bon nombre de personnes présentes. 

Il s'en suit la deuxième proposition de la soirée "Topical danse" de et avec Sebastian Kann accompagné musicalement par Simone Provencher. Une proposition en trois temps qui débute par l'accueil tout simple de celui qui performera avec la projection derrière d'un immeuble et de son balcon et tout au long des phrases projetées (telle que "un soleil noir applique topiquement des écrans solaires dans le palais) sur un petit écran le côté avant de l'espace et aussi sur le plancher (qui pour moi ne seront pas toujours visibles !). Le propos est de ma perspective complexe, mais les gestes sont simples et le lien entre les deux, ne se révèlent pas à moi. Il en reste que je le suis attentivement tout au long, efficacement accompagné par la musique en direct qui d'une partie à l'autre modifie mes sensations face à ce que je découvre. Si je ne peux pas répondre à la première des questions, "Pour vous, quels sont les thèmes principaux qui émergent du propos ?", je peux néanmoins répondre à la deuxième. Donc à la question "Quels sont les thèmes principaux qui émergent de la danse ?", je réponds que dans ces mouvements, j'y ai vu une démonstration intellectuelle rigoureuse sur l'occupation du lieu selon les perspectives proche et éloignée de celui qui l'explore. 

                                             Crédit Pierre Tran fournie par Tangente

Il s'en suit d'une période de réactions et d'échanges avec le chorégraphe et d'une courte pause avant de découvrir la dernière partie de la soirée, de et avec Keenan Simik Komaksiutiksak, accompagné par Cheyenne Rain Legrande, Jontae McCrory, Chrystal Tam et Courtney Taticek. 

                                            Crédit Pierre Tran fournie par Tangente

Pause

Coïncidence ou non, c'était ma deuxième rencontre avec une proposition de ce chorégraphe, la plus récente, il y a moins d'un mois au Festival Phenomena et j'avais beaucoup apprécié, par conséquent bien curieux de découvrir ses "prochains pas" !

Fin de la pause

Dès les premiers moments, je reste captivé par la prise de possession du lieu des cinq personnages dont celle qui sur ces bottes semble être éprouvée ou anxieuse. De les suivre tout au long, je reste "focus", lire ici, mon crayon tout à fait immobile, sur les hauts et les bas de nos ressentis possibles, soit seul.e ou ensemble. J'apprécie particulièrement les gestes et les mouvements tout au long de la présentation des états d'âme et de corps présentés. Et pour répondre à la question posée, "Lorsque vous vous sentez coincé.e dans une boucle (peine, anxiété, euphorie, joie ...) comment cela se manifeste-t-il dans votre corps, et quelles associations faites-vous avec la pièce ?". je dirais que j'ai découvert à quelques occasions, ce que moi-même, je ressens. Définitivement la moins cérébrale des trois propositions de la soirée, mais qui en entrant par mes "trippes", rejoint néanmoins des recoins sombres et aussi lumineux de mon cerveau.

Et comme l'invitait le feuillet, je me suis laissé épanouir par ce que je venais de découvrir lorsque mes pas me ramenaient à la maison. Ce qui m'a permis de faire maturer ma réflexion sur ce que je venais de découvrir.

Au final, moi le spectateur avide de belles rencontres et de nouveautés, cette première édition de "LABdiff" en mérite une deuxième au moins ! 
 


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