dimanche 19 novembre 2023

Sur mes pas sur "Passerelle 840" qui fête son vingtième cinquième anniversaire !

C'est avec le privilège d'une invitation des gens de Passerelle 840 que mes pas se dirigent en cette fin d'après-midi de novembre pour d'abord assister au 5 à 7 et sa table ronde et ensuite découvrir les œuvres au programme de l'édition automne 2023.


Arrivé un "peu" à l'avance, comme à mon habitude, j'entends les applaudissements qui suivent la présentation faite en après-midi. Une fois le tout terminé, nous sommes invité.es à une table ronde où sont présent.es celles et ceux qui ont été ou qui sont actuellement dans l'équipe d'organisation. Pas question de rapporter fidèlement les propos lors de cette table ronde, mais deux éléments retiennent particulièrement mon attention. D'abord, peu importe le rôle qu'on a sur cette "Passerelle", cela est formateur et la préparation d'une oeuvre pour sa présentation permet d'apprivoiser les différents aspects d'une création, appuyé.e par un.e mentor de grande expérience. Ensuite, de cette période difficile de la pandémie, le passage obligé aux propositions en vidéo a permis d'ajouter une "corde" à son arc de celles et ceux qui l'ont vécu, en montrant le "chemin" aux autres après ! Une époque de forte contrainte qui a pu devenir une occasion d'opportunité pour ouvrir des horizons de création. Ainsi donc, cette "Passerelle 840" mis en place par Marie Beaulieu, prof au Département de danse, il y a 25 ans, avec ce que j'ai vu et que je découvrirai plus tard est un "tremplin" formateur pour celles et ceux qui l'enjambe et fort intéressant pour l'amateur de danse que je suis et pour moi l'occasion de prendre en note des noms à suivre sur les affiches. 

Plus tard, mes pas m'amèneront dans la salle pour découvrir les cinq propositions de la soirée. Cinq propositions fort différentes, mais qui chacune explore des territoires qui m'ont semblé fort personnels et intimes. Une fois les présentations d'usage faites, débute "Jam" de Laurie-Anne Gosselin avec Raphaëlle Morin et Florent Duchesneau. En entrée de jeu, il y a elle qui danse et lui qui joue de la guitare (avec une première proposition qui me rappelle fortement la musique qui m'a tellement fait tripper dans mon adolescence soit celle du groupe Funkadelic et sa pièce "Maggot Brain" !). Leurs univers sont bien distincts et en apparence étanches. Mais, la frontière sera franchie et lui fort statique deviendra un complice de mouvements pour faire un duo dans lequel sa maladresse s'estompe rapidement. Et puis, la rencontre réussie faite, les deux reprennent leur parcours pour refaire autrement. 

Il s'en suit, "À la surface" de et avec Audréanne Léger" qui une fois les objets en place, présentera les pas de celle qui avec des gestes empreints de tendresse semble de ma perspective, revenir dans le passé, dans ses souvenirs, jusqu'à un chandail avec des gestes forts explicites, qui semblent lui font remonter des souvenirs. Portée par une musique en parfaite symbiose ( "The Sinking of the Titanic" par Gavin Bryars), je suis touché par ce que je découvre devant moi. Une proposition fort simple qui est mon coup de coeur de la soirée.

Revenu "à la surface" de cette plongée, et nos sièges rapprochés du devant de l'espace, nous attendons le début de "Superstition" de et avec Melina Pires et Camila Saenz, accompagnées par Camille Gendron et Tayna Romain. Mais qui dit superstition, peux y associer la notion de hasard, par conséquent, quatre personnes de la salle devront piger au hasard un petit papier chacune, deux dans une des deux des piles. Dans la première, il y aura, entre autre "chat noir" et dans la deuxième pile, des mouvements qui, je le pense sur le moment, seront des mouvements imposés. Et quand ça débute, je suis aux aguets et de derrière une grosse "boîte", apparaissent des bouts d'extrémité anatomique (mains et pieds) et ensuite deux êtres tout en blanc qui investiront le lieu. À ce "côté" lumineux des êtres, se joindront peu après, la contrepartie sombre. Et dans ce qui suivra, je découvre la cohabitation de mes propres superstitions fort contrastées et pas toujours avouées (chutt !!!). Peu importe de ce que l'on peut penser des superstitions, les créatrices y ont trouvé un terrain fertile pour créer une oeuvre lumineuse en blanc et noir !

Il s'en suit de notre retour vers l'arrière de la salle la présentation de "Rubrique de l'ennui" de et avec Lou-Anne Rousseau et Marie Lamothe-Simon. Le tout débute, une fois la distribution de suçons complétée et c'est suçon en main ou suçon en bouche. Les premiers moments nous présentent les deux interprètes dans une immobilité. Et cette immobilité, je me dois de l'apprivoiser ! Une fois en contrôle de ma perspective de spectateur, je me laisse porter par ce que je découvre sans que l'ennui ne m'envahisse. Je découvre une proposition audacieuse avec les mouvements immobilisés, les poses "improbables" et ces corps aux pas qui font résonner leurs vibrations jusqu'à nous. Une proposition audacieuse riche de ses états de corps dont les moments d'immobilité bousculent le spectateur que je suis. Et ça j'aime cela !

De retour plus vers l'avant, nous découvrirons une vidéodanse de et avec Alicia Najera-Huot, "Les traces que je laisse". Quiconque dans la vie qui le réalise sait que nos pas et nos gestes, selon la "couleur" que nous y apportons, laissent des traces derrière eux, mais aussi sur et en nous. Dans ce que je découvre sur l'écran devant moi, en est une illustration fort poétique. Parce que tout vierge est l'avenir devant nous, le présent qui le précède se charge de laisser des traces, donnant le mauvais rôle au passé qui semble fort vide et qui est envieux de ce qui l'attend ! Voilà ce que je découvre tout au long, jusqu'à la finale nostalgique durant laquelle nous découvrons que nos traces ne sont pas éternelles !

Après une séance de questions réponses fort intéressante et surtout instructive, mes pas me ramènent à la maison avec plein de beaux moments en tête et aussi que cette Passerelle 840 ait encore une longue vie devant elle pour que le puisse y mettre mes pas de spectateur.



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