C'est au Théâtre Prospero que mes pas m'ont amené pour assister à "La fête à Sophie" (de Serge Mandeville et Absolu Théâtre). Je le confesse, Sophie, je ne la connais pas, mais je n'étais pas le seul invité présent qui ne la connaissais pas dans la salle intime du Prospero. En plus des spectateurs, il y aura aussi, sur la scène, son frère, sa soeur, sa tante et aussi sa mère !
Tiré du site du Théâtre Prospero
Une fois, tous les spectateurs rendus à leur place, c'est d'abord, Sophie (Simone Latour Bellavance, mon coup de cœur de la soirée !) toute seule qui vient à nous. Elle nous demande notre confiance, parce que, ce qu'elle aura à nous confier est important. Elle se présente à nous avec froideur et lucidité et nous confie qu'elle a "dérapé" dans le laboratoire de chimie. Une fois ce premier contact fait, le tout se poursuit, avec fête d'anniversaire en vue (!) avec les membres de sa famille, sa mère, sa sœur décédée et ses frères jumeaux plus vieux !
Par la suite, nous sommes rapidement entraînés dans une suite de scènes qui lève le voile sur les enjeux familiaux et aussi des secrets qui surprennent et qui peuvent déconstruire des préjugés.
Sophie, cette jeune fille, dont la date d'anniversaire "tombe" la même date qu'un événement dramatique, nous fait plonger creux dans le passé de sa famille et dans les secrets de sa mère (Marie-Ève Bertrand, troublante) pour y voir clair.
Tout au long de ces découvertes, nous y rencontrerons aussi le fantôme de sa soeur (Véronique Marchand, touchante), ses deux frères jumeaux (Frédérick Tremblay bis (!) et fort crédible) et sa tante (Vicky Bertrand, solide)).
Lorsque le tout devient un peu plus clair à mes yeux, ces derniers deviennent trouble par les larmes qui se forment. Et ces yeux larmoyants, ce ne sera pas que moi, sur scène et dans les sièges ! La proposition, comme la présente Serge Mandeville, auteur et metteur en scène, soit "Dire les choses. Les nommer, les mettre en lumière (en les sortant de l'ombre, serais-je tenté d'ajouter). C'est déjà beaucoup", impossible d'y rester indifférent, parce qu'ils résonnent en nous. Et des secrets de famille qui n'en a pas ?
Pendant une heure quarante-cinq, le temps s'arrête et on nous offre une plongée toute intense dans une humanité en eaux troubles. Au moment d'écrire ce texte, cette pièce quitte l'affiche, mais, je ne peux qu'espérer que cette belle petite salle toute intime ou une autre pourra accueillir "La fête à Sophie" ! Et si cela se produisait, n'hésitez pas, vous aimerez Sophie, même si vous êtes prof de chimie comme moi !
samedi 9 février 2019
vendredi 8 février 2019
Sur mes pas de danse: Un atelier créatif qui m'amène sur la scène de la Maison de la Culture Claude-Léveillée
Merci Klara et bonjour à vous tous,
Aujourd’hui, je veux rebondir sur ma chronique du
début de l’année dans laquelle, je proposais aux autres de prendre des risques.
Et ce qui est valable pour les autres, l’est pour soi-même, dirait le sage ! Voilà
donc pourquoi, mes pas m’ont amené à un atelier créatif en danse contemporaine
de la Maison de la Culture Claude-Léveillé. Ces ateliers sont des invitations conviviales accessibles à
tous, pour expérimenter le langage chorégraphique de manière décontractée. De franchir
le quatrième mur dans le sens inverse pour que le spectateur monte sur la
scène.
Je vous propose donc, un trop court compte-rendu de
mon périple en territoire chorégraphique. Une fois délestés du non essentiel et
rendus sur la scène, en cercle, les quinze participants ont droit aux
présentations d’usage de Sophie Michaud, instigatrice de ce type de médiation
et d’Ariane Boulet, interprète et chorégraphe en danse.
Je m’en voudrais de ne pas mentionner au passage le beau
travail d’Ariane qui avec sa compagnie « Je suis Julio » amène la
danse dans différents lieux, comme elle le fera dans des CHSLD de Ahuntsic dans
les prochains jours ! Mais sur cela, je compte y revenir.
Nous apprenons l’objectif de cette rencontre qui est
d’avoir une expérience de spectateur rehaussée à partir d’un fil tiré de l’œuvre
« À la douleur que j’ai » de Virginie Brunelle qui sera présentée sur
ces mêmes planches la semaine suivante.
Photo de l'oeuvre "À la douleur que j'ai tirée du
site de la maison de la Culture Claude-Léveillée
En entrée de jeu, nous avons droit à une courte bio de
la chorégraphe et une description fort appropriée, foi de spectateur averti, de
sa signature chorégraphique. Une fois, cette mise en perspective faite, nous
sommes invités à mettre notre corps en action en débutant par un échauffement
physique. Moi, tout en dedans, je travaille aussi sur un lâcher-prise de mon
intérieur, « tout crispé » !!! Nous serons, donc, dix femmes et cinq
hommes à plonger dans une exploration physique des émotions que sont la peur,
la tristesse, la joie et la colère.
Cette expédition, nous la débutons en solo. Pour cela,
nous sommes invités à nous déplacer sur la scène et tout à coup, sans
avertissement, exprimer soit de la joie ou de la tristesse, en état de corps,
visage compris. Ouf, à cette demande de ressentir et l’exprimer physiquement,
j’y travaille fort.
Par la suite en duo, nous devons, entre autres, partir
éloignés, face à face, et aller vers l’autre en passant d’un état neutre à un
autre colorée de la même émotion. L’exercice est en apparence
« simple », mais demande, je le réalise pleinement, de prendre
conscience de l’émotion de l’autre et d’y répondre. Découvrir et ressentir ce
que ma partenaire d’occasion présente, tout en exprimant soi-même, voilà un
travail d’écoute fort exigeant. Et moi, je m’applique du mieux possible et je
me décoince peu à peu.
Arrive la phase finale de cette rencontre, qui comme
il est possible de voir dans « À la douleur que j’ai », soit de proposer
une photo de famille qui peu à peu perd de son vernis. C’est à cinq, tout
sourire, avec une chaise comme pivot que nous composons notre photo de famille
qui devra se décomposer tout en lenteur, en une minute trente. Nous devons le
faire « en famille », attentif à l’évolution des autres membres dans
cette illustration d’effondrement familial vers des états émotifs intérieurs physiquement
exprimés. L’exercice se complète par la présentation de la photo de famille de
chacun des groupes, à tour de rôle et qui s’avèrent toute aussi différente
qu’intéressante. Et pour ma part, je suis bien heureux du chemin parcouru sur
cette scène et en moi, avec en prime un état d’esprit un peu plus ouvert, oh
que oui !
Un atelier qui m’a fait mieux comprendre l’acte
créatif et comment il prend racine en soi et en relation avec les autres. Un
atelier qui élève encore plus mon admiration à vous, chers créateurs et
interprètes. Un atelier aussi que je vous invite à découvrir, chers spectateurs,
parce qu’il y en a d’autres.
Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!
jeudi 7 février 2019
Sur mes pas en danse: Exploration fort réussie en danse urbaine avec "Un temps pour tout" !
Depuis que j'arpente les différents territoires de la danse, il est assez rare que mes pas m'amènent à des représentations de danse urbaine, la dernière fois, c'était pour découvrir "Complexe R" d'Alexandra "Spicey" Landé, il y a presque trois ans. J'avais écrit "Peut-être qu'on pourra m'expliquer que derrière ces performances athlétiques, il y a une âme, mais pour l'instant, elle m'échappe." C'est après avoir entendu la présentation, fort invitante par ailleurs, de l'instigateur de la soirée "Un temps pour tout", Sovann Rochon-Prom Tep et me l'être fait fortement recommandé (merci Maud !) que je me suis décidé. Mes pas m'ont donc porté jusqu'au théâtre La Chapelle en ce lundi soir dans un hall d'entrée fort achalandée pour une soirée à guichet fermé !
Photo tirée du site du Théâtre La Chapelle
Une fois, nos chaussures enlevées (ce qui est assez tendance en ces jours, puisque c'était une cinquième fois depuis le début de la saison !!), nous pouvons entrer dans le lieu !
À notre entrée dans la salle, s'offre à nous, soit une chaise sur les deux parties latérales de la scène, soit un coussin par terre tout autour, sauf derrière et soit un siège plus "classique" dans les estrades. Moi, je choisi une chaise sur le côté qui s’avérera une choix fort judicieux. "L'instigateur de la soirée Sovann nous accueille en nous invitant à aller nous servir une tasse de thé et un biscuit. Peu à peu, la salle se remplit "full" et l'atmosphère se réchauffe jusqu'à l'arrivée fort discrète des trois performeurs, Jean-Édouard Pierre Toussaint (alias Sangwn), Frédérique Dumas (alias Pax) et Ja James Britton Johnson (alias Jigsaw) et les deux musiciens Thomas Sauvé-Lafrance et Vithou Thurber-Prom Tep.
Le tout commence tout lentement et a des allures d'un début de cérémonie "religieuse", encens inclus, brisant le quatrième mur. Les "Love", "Vibe", "Spirit" de Sangwn résonnent dans la place et tout le public, moi y compris, est manifestement captivé. La suite se décline dans une suite de tableaux durant lesquels le public, plus habitué que moi à ce type de prestations répond fort bruyamment avec entre autres des "wow" bien sentis, ce qui m'y entraîne !! Impossible de ne pas ressentir la communion entre les interprètes, mais aussi et surtout avec le public. Les performances se succèdent, souvent extatiques, durant lesquelles, je vois la beauté des mouvements et que je ressens, avec grand plaisir, l'émulation entre les performeurs, les musiciens et le public tout proche autour.
Le tout se terminera par un tableau mené par Jigsaw qui étendu par terre, nous garde tout captif de ses propos.
De cette soirée fort intense, essentiellement "expérientielle", j'en ai très bien ressenti les "vibes" qui m'ont enveloppé dans un univers par des artistes "habités" qui m'ont permis cette fois, d'y découvrir une âme fort vibrante! Une soirée qui en amènera d'autres, promis !
Photo tirée du site du Théâtre La Chapelle
Une fois, nos chaussures enlevées (ce qui est assez tendance en ces jours, puisque c'était une cinquième fois depuis le début de la saison !!), nous pouvons entrer dans le lieu !
À notre entrée dans la salle, s'offre à nous, soit une chaise sur les deux parties latérales de la scène, soit un coussin par terre tout autour, sauf derrière et soit un siège plus "classique" dans les estrades. Moi, je choisi une chaise sur le côté qui s’avérera une choix fort judicieux. "L'instigateur de la soirée Sovann nous accueille en nous invitant à aller nous servir une tasse de thé et un biscuit. Peu à peu, la salle se remplit "full" et l'atmosphère se réchauffe jusqu'à l'arrivée fort discrète des trois performeurs, Jean-Édouard Pierre Toussaint (alias Sangwn), Frédérique Dumas (alias Pax) et Ja James Britton Johnson (alias Jigsaw) et les deux musiciens Thomas Sauvé-Lafrance et Vithou Thurber-Prom Tep.
Le tout commence tout lentement et a des allures d'un début de cérémonie "religieuse", encens inclus, brisant le quatrième mur. Les "Love", "Vibe", "Spirit" de Sangwn résonnent dans la place et tout le public, moi y compris, est manifestement captivé. La suite se décline dans une suite de tableaux durant lesquels le public, plus habitué que moi à ce type de prestations répond fort bruyamment avec entre autres des "wow" bien sentis, ce qui m'y entraîne !! Impossible de ne pas ressentir la communion entre les interprètes, mais aussi et surtout avec le public. Les performances se succèdent, souvent extatiques, durant lesquelles, je vois la beauté des mouvements et que je ressens, avec grand plaisir, l'émulation entre les performeurs, les musiciens et le public tout proche autour.
Le tout se terminera par un tableau mené par Jigsaw qui étendu par terre, nous garde tout captif de ses propos.
De cette soirée fort intense, essentiellement "expérientielle", j'en ai très bien ressenti les "vibes" qui m'ont enveloppé dans un univers par des artistes "habités" qui m'ont permis cette fois, d'y découvrir une âme fort vibrante! Une soirée qui en amènera d'autres, promis !
lundi 4 février 2019
Sur mes pas au cinéma: Touché par l'humanité de "Roma" !
Malgré cette impression d'avoir à pactiser avec le "diable" (lire ici Netflix), mes pas m'ont amené pour une première fois au Cinéma Moderne, boulevard St-Laurent pour assister à la projection de "Roma" d'Alfonso Cuarón. Nous prenons place, à nos sièges réservés, dans cette petite salle d'une cinquantaine de place fort belle et bien inclinée qui nous permettront une vue complètement dégagée sur l'écran et sur ce qui y sera présenté.
Image du film tirée du site du Devoir
Une fois toutes les places prises, comme toutes les autres séances de ce film jusqu'à maintenant, les lumières se font d'abord discrètes pour s'éteindre complètement et laisser place à une bande annonce, suivi de cette oeuvre qui fait tant jaser.
Après une entrée à la matière intrigante, nous découvrirons, une autre époque (les années 70), un pays (le Mexique) dans une période trouble de son histoire, par le biais d'une famille de la bourgeoisie et d'une de leur servante (magnifique Yalitza Aparicio) ! C'est par cette dernière que nous serons amenés à découvrir différentes péripéties tout en haut et en bas de sa vie et de celle de la famille. Rapidement, nous sommes captivés, mais surtout touchés par l'amour et la solidarité que nous découvrirons. Plus personnellement, j'ai particulièrement apprécié le décalage entre les scènes dramatiques et ce qui suit, juste après, toute empreint de calme, malgré les traces laissées et montrées.
Dans cette simplicité du noir et blanc utilisé et dans la retenue des sentiments montrés, l'histoire est rehaussée et résonne encore plus fort en nous. Et comme il arrive quelque fois, je suis tout à fait d'accord avec le grand nombre d'étoiles et de prix décernés. Et suite à la lecture de la critique d'Odile Tremblay dans le Devoir, qui indiquait que seul Netflix avait voulu financer ce film, mon opinion sur ce média commence à évoluer, mais pour l'instant, je lui dis merci.
Image du film tirée du site du Devoir
Une fois toutes les places prises, comme toutes les autres séances de ce film jusqu'à maintenant, les lumières se font d'abord discrètes pour s'éteindre complètement et laisser place à une bande annonce, suivi de cette oeuvre qui fait tant jaser.
Après une entrée à la matière intrigante, nous découvrirons, une autre époque (les années 70), un pays (le Mexique) dans une période trouble de son histoire, par le biais d'une famille de la bourgeoisie et d'une de leur servante (magnifique Yalitza Aparicio) ! C'est par cette dernière que nous serons amenés à découvrir différentes péripéties tout en haut et en bas de sa vie et de celle de la famille. Rapidement, nous sommes captivés, mais surtout touchés par l'amour et la solidarité que nous découvrirons. Plus personnellement, j'ai particulièrement apprécié le décalage entre les scènes dramatiques et ce qui suit, juste après, toute empreint de calme, malgré les traces laissées et montrées.
Dans cette simplicité du noir et blanc utilisé et dans la retenue des sentiments montrés, l'histoire est rehaussée et résonne encore plus fort en nous. Et comme il arrive quelque fois, je suis tout à fait d'accord avec le grand nombre d'étoiles et de prix décernés. Et suite à la lecture de la critique d'Odile Tremblay dans le Devoir, qui indiquait que seul Netflix avait voulu financer ce film, mon opinion sur ce média commence à évoluer, mais pour l'instant, je lui dis merci.
samedi 2 février 2019
Sur mes pas "hors sentier" jusqu'à une expo au MAI pour découvrir "Le je et le nous".
C'était une de mes résolutions de la nouvelle année, soit d'explorer et amener mes pas vers des territoires nouveaux. Et j'avais pris comme exemple d'aller à la rencontre de "Le je et le nous", exposition au M.A.I., présentée jusqu'au 2 mars prochain. J'y étais donc pour le vernissage, le 31 janvier d'une année que je souhaite porteuse d'ouverture de et vers l'autre. Une exposition constituée de vidéos qui comme l'indique la feuille de présentation qui nous est remise, "présentent ainsi des scénarios auxquels les sujets ont eux-mêmes choisi de participer, qu'ils ont imaginés ou qu'ils ont contribué à concevoir." Et après en avoir fait le tour, cela se ressent fort bien.
Kirsten Leenaars, New and Definitively Improved, 2016.
Capture d'image vidéo, tirée du site du MAI
Mais débutons par le début de la partie plus officielle de cette soirée. Nous avons droit à la présentation d'un chef mohawk qui s'adresse à nous dans sa langue maternelle et ensuite en langue anglaise, pour terminer avec un chant qui se veut inclure tous les gens présents. Par la suite, le grand patron, Michael Toppings, prend le relais, suivi par la représentante de Vidéographe, collaborateur de l’événement et pour terminer la commissaire Zoë Chan qui nous fait faire le tour du propriétaire de l'exposition de façon fort enthousiaste. Enthousiasme qui s'avère fort contagieux.
"Le je et le nous" nous amène dans des rencontres vidéo suintant de sincérité que je ressent très bien, malgré la foule nombreuse tout autour en cette première soirée.
L'autre qui, pour peu que l'on se donne la peine, a tout du je ou du nous, nous le voyons avec ces jeunes filles qui nous proposent leur maison fabriquée en modèle réduit, riche de leur besoins et de leurs aspirations. Une oeuvre forte de cette exposition qui mérite de s'y arrêter et d'y revenir (comme je le ferai, promis !!). Cette excursion sur grand écran et fort belles images dans une histoire en Haïti, j'y suis resté captif. Je pourrais poursuivre, mais de ces découvertes à faire (gratuitement !), il me semble qu'il faut en garder quelques secrets. Et c'est ce que je ferai !
"Le je et le nous" pour que le mot "autre" ne soit plus rien pour chacun de nous !
Kirsten Leenaars, New and Definitively Improved, 2016.
Capture d'image vidéo, tirée du site du MAI
Mais débutons par le début de la partie plus officielle de cette soirée. Nous avons droit à la présentation d'un chef mohawk qui s'adresse à nous dans sa langue maternelle et ensuite en langue anglaise, pour terminer avec un chant qui se veut inclure tous les gens présents. Par la suite, le grand patron, Michael Toppings, prend le relais, suivi par la représentante de Vidéographe, collaborateur de l’événement et pour terminer la commissaire Zoë Chan qui nous fait faire le tour du propriétaire de l'exposition de façon fort enthousiaste. Enthousiasme qui s'avère fort contagieux.
"Le je et le nous" nous amène dans des rencontres vidéo suintant de sincérité que je ressent très bien, malgré la foule nombreuse tout autour en cette première soirée.
L'autre qui, pour peu que l'on se donne la peine, a tout du je ou du nous, nous le voyons avec ces jeunes filles qui nous proposent leur maison fabriquée en modèle réduit, riche de leur besoins et de leurs aspirations. Une oeuvre forte de cette exposition qui mérite de s'y arrêter et d'y revenir (comme je le ferai, promis !!). Cette excursion sur grand écran et fort belles images dans une histoire en Haïti, j'y suis resté captif. Je pourrais poursuivre, mais de ces découvertes à faire (gratuitement !), il me semble qu'il faut en garder quelques secrets. Et c'est ce que je ferai !
"Le je et le nous" pour que le mot "autre" ne soit plus rien pour chacun de nous !
Sur mes pas en danse: Une soirée avec deux tangentes fort différentes à Tangente !
Se rendre à une soirée à Tangente expose le spectateur à faire la rencontre de propositions fort singulières qui interpellent. Et c'est vers ce type de soirée que mes pas m'ont amené en cette fin de mois de janvier avec sa toute puissance hivernale. Au programme, d'abord deux oeuvres vidéo, "Drain" et "Hold on" de Bettina Hoffmann et ensuite "WorkingOn WorkingOnUs" du Collectif Indefinable Folks (Joey Eddy, Williams Ellis, Robert Kingsbury, Kate Nankervis et Andrew Tay.
Encore une fois, c'est sans nos souliers, mais avec nos pantoufles (suite à l'invitation faite par les responsables de Tangente) que prenons place dans l'Espace Orange du Wilder, soit sur un des sièges derrière ou sur un "banc-coussin" sur le devant. Pour cette fois, j'ai sacrifié la première rangée aux plus jeunes pour prendre place sur un siège, plus confortable pour moi. La proximité des oeuvres que j'apprécie tant n'en a pas été sacrifiée puisque l'espace attribué aux spectateurs était assez limité.
Le tout débute avec "Drain" avec Kate Ladeheim, Freja Mitchel et Suzan Polat. Impossible de ne pas d'abord remarquer l'esthétique sobre, toute beige de ce qui nous est présenté. Par la suite, nous sommes entraînés dans une oeuvre "sans gravité" qui défie mes perceptions et qui captive mon attention. Et peu à peu, ma perspective se précise et je m'y retrouve dans ce milieu aqueux.
S'en suit, "Hold On", tout aussi esthétique, avec Ilya Krouglikov, Mélanie Lebrun, Keven Lee et Katie Philp. De ce quatuor fort bien soudé physiquement, nous découvrirons comment il est possible de rester "debout et solidaire", malgré les faiblesses de l'un.e ou de l'autre. Le sens de l'oeuvre est limpide, me touche et illustre bien ce que la vie devrait nous permettre d'espérer.
Photo de "Hold On" par Bettina Hoffmann sur le site de Tangente
Au final, deux courtes oeuvres, une quinzaine de minutes au total, qui présentent fort bien, deux aspects de notre relation aux autres.Pause et sortie de la salle, le temps d'installer la scène pour la suite, "WorkingOn WorkingOnUs".
Une fois de retour, nous retrouvons un peu partout sur la scène des artefacts blancs et une console double sur le devant gauche. Et puis tout à coup, les différents interprètes et artisans arrivent sur scène pour tout enlever !!! Nous avons attendu tout ce temps (une vingtaine de minutes) pour finalement voir tous les objets être remis en coulisses !!!
Ce qui suivra et qui est présentée comme une "expérience corporelle queer" se déclinera en différentes parties durant lesquelles le "maître des lieux", Andrew Tay dirige les quatre interprètes tout au long des différents tableaux qui je l'avoue humblement, attise ma fibre dubitative. Suivant docilement les indications du meneur, ils nous proposent d'abord une suite de levers de bras d'abord individuel et ensuite en duo qui nous demandent de lâcher prise sur le sens du mouvement.
Ensuite, les corps s'alignent pour recevoir dans leur bouche la "communion" qui nous sera révélée durant un tableau fort réussi. Par la suite, ils se dénudent peu à peu pour permettre à la matière aqueuse ou visqueuse dont ils ou elles sont enduit.e.s de présenter des effets esthétiques ou sonores. Durant tout ce temps, ce "WorkingOn WorkingOnUs" se mute en "WorkingOn Me" intérieur. Le sens m'échappe, mais je suis néanmoins fasciné par la relation entre lui et eux ou elles. Ça ne sera pas la première fois qu'Andrew Tay repousse mes limites. Je me rappelle encore de "Fame Prayer/Eating", il y a moins d'un an (au La Chapelle) durant laquelle j'avais repoussé mes limites perceptives de spectateur aguerri face à ce qu'on me présentait.
Je ne saurais dire honnêtement, en quoi consiste la nature queer de la présentation, mais pour conclure la présentation, j'aurai droit à une tableau, avec trois objets ramenés sur scène qui a tout du rituel queer, suivi d'applaudissements des interprètes qui propulse tout en haut des filaments qui ont, pour moi, tout le symbole d'un espoir.
Et arrive, par la suite, les applaudissements des spectateurs, dont j'aimerais tellement connaître la réaction suite à leur réception de cette oeuvre. (Demande du spectateur que je suis: si vous avez vu cette oeuvre et que vous avez des commentaires à me partager (juste à moi, soyez assuré), faites moi les parvenir en commentaires sur ce texte. Promis !, je ne les rendrai pas public. Je suis bien curieux de connaître votre réaction.
Une soirée chez Tangente qui repousse mes limites de spectateur et qui en explique ma présence.
Encore une fois, c'est sans nos souliers, mais avec nos pantoufles (suite à l'invitation faite par les responsables de Tangente) que prenons place dans l'Espace Orange du Wilder, soit sur un des sièges derrière ou sur un "banc-coussin" sur le devant. Pour cette fois, j'ai sacrifié la première rangée aux plus jeunes pour prendre place sur un siège, plus confortable pour moi. La proximité des oeuvres que j'apprécie tant n'en a pas été sacrifiée puisque l'espace attribué aux spectateurs était assez limité.
Le tout débute avec "Drain" avec Kate Ladeheim, Freja Mitchel et Suzan Polat. Impossible de ne pas d'abord remarquer l'esthétique sobre, toute beige de ce qui nous est présenté. Par la suite, nous sommes entraînés dans une oeuvre "sans gravité" qui défie mes perceptions et qui captive mon attention. Et peu à peu, ma perspective se précise et je m'y retrouve dans ce milieu aqueux.
S'en suit, "Hold On", tout aussi esthétique, avec Ilya Krouglikov, Mélanie Lebrun, Keven Lee et Katie Philp. De ce quatuor fort bien soudé physiquement, nous découvrirons comment il est possible de rester "debout et solidaire", malgré les faiblesses de l'un.e ou de l'autre. Le sens de l'oeuvre est limpide, me touche et illustre bien ce que la vie devrait nous permettre d'espérer.
Photo de "Hold On" par Bettina Hoffmann sur le site de Tangente
Au final, deux courtes oeuvres, une quinzaine de minutes au total, qui présentent fort bien, deux aspects de notre relation aux autres.Pause et sortie de la salle, le temps d'installer la scène pour la suite, "WorkingOn WorkingOnUs".
Une fois de retour, nous retrouvons un peu partout sur la scène des artefacts blancs et une console double sur le devant gauche. Et puis tout à coup, les différents interprètes et artisans arrivent sur scène pour tout enlever !!! Nous avons attendu tout ce temps (une vingtaine de minutes) pour finalement voir tous les objets être remis en coulisses !!!
Ce qui suivra et qui est présentée comme une "expérience corporelle queer" se déclinera en différentes parties durant lesquelles le "maître des lieux", Andrew Tay dirige les quatre interprètes tout au long des différents tableaux qui je l'avoue humblement, attise ma fibre dubitative. Suivant docilement les indications du meneur, ils nous proposent d'abord une suite de levers de bras d'abord individuel et ensuite en duo qui nous demandent de lâcher prise sur le sens du mouvement.
Ensuite, les corps s'alignent pour recevoir dans leur bouche la "communion" qui nous sera révélée durant un tableau fort réussi. Par la suite, ils se dénudent peu à peu pour permettre à la matière aqueuse ou visqueuse dont ils ou elles sont enduit.e.s de présenter des effets esthétiques ou sonores. Durant tout ce temps, ce "WorkingOn WorkingOnUs" se mute en "WorkingOn Me" intérieur. Le sens m'échappe, mais je suis néanmoins fasciné par la relation entre lui et eux ou elles. Ça ne sera pas la première fois qu'Andrew Tay repousse mes limites. Je me rappelle encore de "Fame Prayer/Eating", il y a moins d'un an (au La Chapelle) durant laquelle j'avais repoussé mes limites perceptives de spectateur aguerri face à ce qu'on me présentait.
Je ne saurais dire honnêtement, en quoi consiste la nature queer de la présentation, mais pour conclure la présentation, j'aurai droit à une tableau, avec trois objets ramenés sur scène qui a tout du rituel queer, suivi d'applaudissements des interprètes qui propulse tout en haut des filaments qui ont, pour moi, tout le symbole d'un espoir.
Et arrive, par la suite, les applaudissements des spectateurs, dont j'aimerais tellement connaître la réaction suite à leur réception de cette oeuvre. (Demande du spectateur que je suis: si vous avez vu cette oeuvre et que vous avez des commentaires à me partager (juste à moi, soyez assuré), faites moi les parvenir en commentaires sur ce texte. Promis !, je ne les rendrai pas public. Je suis bien curieux de connaître votre réaction.
Une soirée chez Tangente qui repousse mes limites de spectateur et qui en explique ma présence.
vendredi 1 février 2019
Sur mes pas en danse: Retour sur oeuvre avec un terreau fertile pour le spectateur, "La possibilité d'une tragédie"
Avertissement: Voici le texte de ma chronique du 1er février à l'émission Danscussions & Co présentée sur CHOQ.ca.
Merci Alexia et bonjour à vous tous. Aujourd’hui, je veux
rebondir sur une lecture fort intéressante, mais surtout enrichissante que j’ai
fait récemment pour revenir sur une œuvre que j’ai beaucoup appréciée un peu
après cette lecture. Mais commençons par le début.
Dirigé par les réseaux sociaux
jusqu’au site internet du Regroupement Québécois de la danse (le RQD pour les
habitués), j’ai lu récemment avec intérêt un texte de Katia Montaignac,
intitulé, « Repenser notre regard sur la danse », avec la question toujours
fort pertinente en entrée de jeu, Comment
regarder la danse? Elle débute sa réponse de façon fort vraie: Il n’y a pas de recette ! Elle ajoute
que tout regard sur la danse dépend avant tout d’un point de vue
subjectif basé sur la relation que chaque spectateur entretient avec
l’œuvre/la danse/l’art en fonction de son héritage culturel, et que « la
danse offre une multiplicité d’interprétations.
Il s’en suit cinq parties: La première :
Prendre conscience de nos lunettes, la deuxième : Verbaliser (ou écrire,
serais-je tenté d’ajouter) ce que nous fait l’œuvre, la troisième :
Échanger, discuter, débattre, La quatrième : Réinventer, S’approprier
l’œuvre et enfin, Actualiser son regard. Elle conclue avec une question qu’elle
emprunte à Gérard Mayen qui nous invite à repérer par où passe la danse ?
Aujourd’hui, je vous propose de
surfer sur ses cinq partie et je le ferai avec « La possibilité d’une
tragédie » d’Amélie Rajotte, présentée il y a quelques jours à Tangente. Une
deuxième rencontre avec cette œuvre qui en suivait une première, quelques
semaines plutôt, alors que le tout se peaufinait encore.
Photo par Nelly-Ève Rajotte, tirée du site de Québec Danse
Donc un peu avant Noël, j’avais
assisté à la sortie de terre de la graine de l’œuvre pour devenir une fort
belle plante qui m’a montré son feuillage. Tout au long de la première
présentation, je détournais l’intention première toute végétale de la
chorégraphe pour la transposer dans une dimension toute humaine, celle de
l’immigration. Peu à peu, dans cette atmosphère fort propice à la réflexion, je
m’appropriais l’œuvre et le travail appliqué et méthodique de ces deux femmes
(Angie Cheng et Jessica Serli), avec la terre et les plantes. J’y voyais le
travail fort bienveillant des « fées de la terre d’accueil ».
Mais mon sens donné, allait-il tenir
le coup pour la deuxième rencontre, lors de la présentation du résultat final ?
C’est donc dans l’Espace Vert, oui, oui ! du Wilder que je prends place autour
du lieu de prestation, où se trouve un module contenant que de la terre. Je
découvre aussi des plantes en pot de différentes variétés, sur table,
suspendues, ou par terre. Déjà présentes, les deux interprètes travaillent à
préparer la terre, y enlevant les débris. Elles prennent soin des plantes en les
arrosant, les vaporisant, les examinant et les caressant. Et nous, nous
observons leur travail. Ce qui nous laisse tout le temps de prendre racine dans
l’œuvre, aider pour cela par l’atmosphère sonore et musicale de Nelly-Ève
Rajotte. Et moi, pendant ce temps, je prends des notes avec un crayon vert !
Si en entrée de jeu, trois plantes se
retrouvent déjà sur la bordure, à la frontière de cette terre vierge à occuper,
par la suite, ce sont plutôt les autres plus en retrait, qui seront d’abord
déracinées de leur monde pour trouver leur place dans leur terre d’accueil, grâce
au travail de ces deux fées. Elles les choisissent toutes différentes, selon
leurs critères propres, et peu à peu, le lieu se couvre tout en vert. Oui, mon
sens premier tient la route. Mais surtout, il y a là devant moi, un terreau
fertile pour m’approprier l’œuvre et y semer mon sens.
Et tout à coup, le plus beau se
produit, l’éclosion de l’œuvre, comme une plante qui nous offre sa fleur. Le
module se fissure d’abord, pour ensuite devenir terre grande ouverte, après qu’une
fraction de cette terre qui la constituait ait fait pont avec l’extérieur. Dans
ce monde nouveau n’ayant plus de frontières, la terre se fait corps, la terre
se fait liens tout différemment colorés. Ce travail minutieux et les efforts
montrés, créent en moi un espoir vert, « v. e. r. t. » ou vers
« v. e. r. s. » l’avenir d’une terre-mère ouverte à tous. Que du
bonheur pour le spectateur, merci Amélie !
Je m’arrête là. Bonne prochaine semaine de danse!
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