vendredi 21 avril 2023

Sur mes pas à une étude chorégraphique: Un "Requiem" qui propage ses ondes jusqu'à moi.

 Mon agenda présentait une éclaircie et j'en ai profité. Voilà donc pourquoi mes pas me portent en cette fin d'après-midi jusqu'au quatrième étage de l'édifice Belgo jusqu'à la porte du Circa (art actuel) pour assister à "Requiem" de et avec Virginie Reid et Anne Thériault, présenté dans le cadre de l’exposition « La conjugaison des pensées complexes » de Louis Bouvier.

                                                     Image tirée du site de Circa (art actuel)

Peu à peu, dans le corridor, la foule se fait nombreuse jusqu'au moment où elle est invitée à entrer et à prendre place aux endroits assignés autour de l'espace de présentation. Pour ma part, c'est tout au fond de cet espace en long que je prends place avec une vue sur les sculptures intrigantes de Louis Bouvier et sur ces deux femmes accroupies de dos. Une fois retournées, je découvre devant leurs yeux, des "lunettes" fort artistiques opaques. Et tout naturellement, le silence se fait et la présentation débute, avec les sons ou plutôt l'ambiance sonore qui seront produits, je le découvrirai plus tard, par les gestes de ces deux femmes !

Tout en douceur, elles entreprennent leurs déplacements, et puis tout à coup, je prends conscience de l'interaction entre elles et les sculptures qu'elles approchent qui produisent des traces sonores de leurs déplacements. 

Pause

Aurais-je dû être surpris, puisque j'avais assisté (pour l'édition 2018 du FTA) à "Récital" d'Anne Thériault accompagnée sur "scène" par Rosie Constant et Virginie Reid. Oeuvre dans laquelle j'avais découvert un instrument musical fort spécial et qui m'avait fait écrire cette "Pause-définition:  Le thérémine est un instrument de musique électronique, inventé en début du siècle dernier, qui émet des sons sans qu'on le touche, juste en rapprochant ses mains de ses antennes et qui réagit à l'environnement. Anne Thériault indique dans le feuillet de présentation qu'il est très "caractériel" qui a sa propre volonté. "Ça j'aime cela !"

Fin de la pause

C'est donc captivé, que je suis, tout au long et que j'observe les interactions de ces deux femmes avec les objets dont les mains modulent les sons et qui sait, les déplacements aussi  Entre les deux, les liens étaient ondulatoires et aussi en phase! Pendant un peu moins d'une trentaine de minutes, ce "Requiem" m'a déconnecté de "ma" réalité, moment privilégié de spectateur. Et comme je pourrai le témoigner à Anne Thériault après la performance, elle aime bien les ondes (sonores) et les ondes les lui rendent bien, et cela pour notre grand bonheur !

Dans ce lieu que je découvrais pour une première fois, j'aurai, comme tous les autres présent.es, fait une rencontre tout en phase avec ces deux femmes, leurs mouvements et les sculptures et pris de nouveau conscience que les modes de communication sont pluri.elles !

mardi 18 avril 2023

Sur mes pas à une rencontre riche et généreuse, "À mains nues" avec Émile Proulx-Cloutier !

 C'était une invitation de ma blonde et j'ai bien évidemment dit oui ! Voilà pourquoi en ce vendredi soir, nos pas se dirigent, fort heureux, jusqu'au Gesu pour assister à la proposition d'Émile Proulx-Cloutier, "À mains nues" ! La soirée est toute estivale, malgré que nous soyons au milieu du mois d'avril. Dans le Quartier des Spectacles, l'activité est foisonnante comme en plein été ou presque !

Dans le hall d'entrée, la foule est nombreuse avec un certain nombre de jeunes enfants parmi celle-ci. C'est dans une salle comble ou presque que notre hôte nous arrive et s'installe à son piano. Réalisant notre bonheur, nous serons du bon bord pour bien le regarder lorsqu'il exécute ses chansons derrière son clavier. Il ne fera pas que cela durant les deux heures trente ( et non pas une heure trente comme annoncé, que durera sa prestation, incluant les deux rappels. Il prendra place aussi derrière son micro pour nous raconter des histoires !"

                           Crédit: Marie-France Coallier tirée du site du Devoir

Difficile de résumer en quelques mots tout ce qu'il présente tout au long, sans entracte, mais s'il embrasse large, il vise néanmoins juste tout au long de cette soirée. Il porte un propos engagé qui, de par sa richesse et sa densité me demande un effort d'adaptation pour le début. Lorsque son propos amène une réflexion, facile de rester "en arrière" pour y réfléchir plutôt que de le suivre. Mais peu à peu, je m'habitue et à ses histoires fortement humaines qui portent à réflexion, je reste là, à bien le suivre. Comment ne pas être interpellé par son texte "Les opinions tranchées", qui porte sur les réseaux sociaux tout à fait dans l'air du temps. Mais mon moment préféré est définitivement celui durant lequel il nous propose une allégorie sur notre époque. De ce grand canot, partagé par tous, jeunes et moins jeunes et dans lequel les responsabilités ne sont pas assumés également. Pour ma part, voilà le grand moment de cette rencontre, parce qu'il y met le temps !

Au final, une très belle rencontre avec un artiste fort généreux et talentueux qui mérite définitivement qu'on la fasse. Et le Gésu est une salle fort appropriée pour la faire, comme nous nous le partagions ma blonde et moi lors de notre retour à la maison.

dimanche 16 avril 2023

Sur mes pas en danse: "Reckless Underdog", d'abord surprenant et ensuite envoutant !

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'aux portes du théâtre Maisonneuve, il y a des odeurs de printemps qui flottent sur la ville, avec un autre signe fort tangible. Oui, parce que c'est la dernière fois que je me rends à une proposition de Danse Danse (avant leur prochaine saison, évidemment ! ). Chemin faisant, il y a plein, plein de gens qui, comme moi, arrivent du métro, parce qu'en plus, Alexandra Strélinski présente son concert à Wilfrid Pelletier. 

                                            Affiche de la soirée tirée du site de Danse Danse

Rendu à mon siège, cela se ressent fortement autour de moi, c'est une soirée de première effervescente pour la proposition de Victor Quijada (chorégraphe et directeur artistique de la compagnie RUBBERBAND) dont la compagnie fête son vingtième anniversaire. Pour ma part, ma première fois avec une oeuvre de ce chorégraphe, c'était il y a plus de dix ans pour "Gravity of center" à la Cinquième Salle. Depuis, quelques rencontres qui, chaque fois, me proposaient des illustrations des relations humaines dans un groupe et cette fois-ci encore, le chorégraphe a exploré ce terreau fertile. Il a de plus, pour l'occasion assemblé différents types de danse (du hip hop au néo-classique), ce qui je l'avouerai très franchement, m'a un peu déstabilisé au départ. Si j'avais lu le programme de la soirée, j'y aurais été mieux préparé, mais bon, ainsi va la vie du spectateur !

En ouverture de rideau, loin de la danse urbaine, neuf interprètes avec des costumes de bleu à noir, nous présentent des mouvements de groupe qui sont riches en ondulations. Il en reste, surpris ou pas, de ces pas portés par une musique "surprenante", je me laisse bercer par ces gestes qui se transmettent de l'un à l'autre.

Pause

La discussion d'après représentation m'a permis de comprendre les choix musicaux du chorégraphe et de savoir que le ton hachuré de certains passages étaient voulus et non pas, comme le pensait une spectatrice tout comme moi, un problème technique. Il en reste que, selon moi, le contraste entre la douceur des mouvements des interprètes et la trame musicale est audacieux, sinon risqué.

Fin de la pause

Et brusquement sous cette toile aux couleurs variables, nous arrive cet autre, sous le regard des autres déjà présents sur scène. Il s'en suit le départ des premiers pour une transition vers ailleurs avec lui pour nous y amener. Et la suite, en mode "groupe", me présente des moments, plus danse urbaine, spectaculaires , proche de mes souvenirs avec les propositions de ce chorégraphe avec les douze interprètes (Minh Tuan Jean Bui, Paco Ziel, Brontë Poiré-Prest, Rion Taylor, Daniela Jezerinac, Jessica Joy Muszynski, Jovick Pavajeau-Orostegui, Emma Lynn Mackay-Ronacher, Cindy Mateus, Wyeth Walker, Sierra Kellman, Zao Dinel) en parfait contrôle de la proposition. Là, je le concède, je suis tout à fait ravi ! Et subitement, et pour moi, trop rapidement, le tout se termine. 

Autre pause

La discussion d'après-représentation, occasion que j'apprécie toujours, m'apprends que les différents interprètes proviennent de différents horizons chorégraphiques et qu'au creuset de la méthode "rubberdance", ils se fusionnent pour former un tout fort homogène et cela se ressent sur scène. 

Fin de l'autre pause

Et lorsque mes pas me ramènent sur le quai du métro fort achalandé, je suis aussi satisfait que ceux et celles qui reviennent du concert d'Alexandra Strélinski, si je me fie à ce que j'entends autour de moi !

samedi 15 avril 2023

Sur mes pas en danse: "Que des cendres", pour la soirée des finissantes du Département de danse de l'UQAM !

 Lorsque mes pas m'amènent jusqu'au 840 rue Cherrier, c'est deux semaines après la soirée avec le groupe de deuxième année du BAC, mais si on se fie aux humeurs de mère Nature, c'était comme si l'été était arrivé avec son 20 degré sans que le printemps n'ait pris son tour ! Il en reste qu'au deuxième étage, à la porte de la salle, plein de gens sont présents pour assister à "Que des cendres" composé des deux propositions des finissantes, soit "Immatériel" de Jeannne Tétreault en collaboration des interprètes, Estelle Beaulieu, Adrianne Bélanger, Elisa Martin, Audrey Mercier et Lucca Bella Stothers, ainsi que "Les écrits sur mon corps/Le feu dans mon coeur" de Melina Pires en collaboration des interprètes, Camille Gendron, Monica Navarro et Sarah Germain.

                 Affiche de la soirée tirée du site du département de danse de l'UQAM


Moi qui assiste assidument aux propositions de ces élèves autant dans leurs spectacles de fin de session ou d'année tout comme lors des différentes éditions de Passerelles 840, je suis bien curieux et intéressé de découvrir ce qui me sera présenté. Après une attente un peu plus longue pour mettre à celles et ceux retardé.es par l'arrêt de service de la ligne verte du métro d'arriver, nous sommes invités à entrer dans la salle, après avoir été informé que la présentation sera en deux temps avec une première partie "en mode traditionnel" (moi, en première rangée), tandis que pour la deuxième partie, nous devrons enlever nos chaussures pour prendre place autour de l'espace scénique.

Devant moi, en attente pour découvrir "Immatériel", je découvre dans l'espace des tas de vêtements et des accessoires aussi, dispersés dans tout l'espace scénique. S'y trouvent aussi quatre interprètes immobiles, deux à droite et deux à gauche avec une légère lumière verte qui éclaire l'arrière de l'espace. Le temps passe et naturellement le silence se fait jusqu'au moment où les lumières s'éteignent. Et là devant moi se déploie une réflexion d'un monde en ruine et en perte de contrôle, coloré de désespoir, dans lequel l'opulence passée (représentée par tous ces objets dispersés sur l'espace scénique) est bien présente ! Et lorsqu'elles mettent en mouvement, ce que je remarque en premier, ce sont les lunettes qu'elles portent et qui semblent représenter la perspective "d'aveuglement" de notre société face au défi qui se présente devant. Il y aura bien des moments, où la paire de lunettes est enlevée, mais qu'en est-il du résultat, sinon effort vain ? De leurs mouvements, fort éloquents, j'y découvre du désespoir de l'une et l'indifférence des autres. Et aussi les gestes pour sauver les apparences dans la routine, faite et refaite ! En résumé, le spectateur que je suis fait "ouf" !

Et puis sans crier gare, comme une fin du monde imprévisible, elles complètent la proposition et c'est sans avertissement que la transition pour la suite s'effectue. Et puis, en toute efficacité, les chaises pour certain.es sont apportées tout autour de l'espace scénique avec des coussins devant ces chaises pour les autres. Pour ma part, un pas devant, je trouve ma chaise dans ce lieu entouré d'un rideau noir. Et du silence, nous arrivent les pas qui s'expriment fort. De ces pas qui me rappellent ceux de la gigue contemporaine ( mais qui n'en était pas vraiment, comme me l'indiquait une des interprètes en fin de présentation), toutes les trois s'expriment fort  (par leurs pas) tout en prenant possession de l'espace et de notre attention. Et en plus, elles nous regardent "droit dans les yeux !" Il y a ce bruit venant de derrière qui intrigue, mais qui trouve sa place dans la proposition, pour y ajouter une couche dimensionnelle ! Et autre couche aussi que celle que ce noir qu'elles se mettent sur elles (dans leur visage), les "écrits sur leur corps provenant du feu de leur coeur" !

S'il m'arrive que je me demande, ce qui se passe (?), il en reste de ce que je découvre devant moi, je suis captivé ! Et du sens à ce que je vois que je semble trouver et qui m'échappe aussitôt comme les volutes d'un parfum trouvent néanmoins leur place dans mon cerveau. Et devant moi, je découvre, ce qu'on le se met (cette suie noire), ce que l'on se donne, mais surtout ce qu'on se transmet. Le tout se termine fort doucement, ce qui me permet de revenir ici et maintenant. 

Une fois, le tout terminé et les applaudissements fort bien mérités faits, je repars fort satisfait, parce que, voyez-vous, devant moi, m'a été présenté, encore cette année, des propositions fort riches autant en propos qu'en mouvements qui, moi vieillard en devenir, me fait espérer en l'avenir ! Merci à vous, finissantes, pour cette bouffée d'espoir et "good job" madame Desnoyers ! Au plaisir de vous revoir prochainement !



dimanche 9 avril 2023

Mon retour sur toute une rencontre: Celle avec Phara Thibault et "Chokola" !

 Je m'en souviens encore, c'était, en temps de pandémie une recommandation de Claudia Chan Tak qui "nous" recommandait de découvrir l'oeuvre littéraire autobiographique de Phara Thibault, "Chokola" ! Et cette recommandation, je l'avais acceptée et je l'avais lu avec grand plaisir, mais surtout très touché, ai-je été, par ses mots. En résumé, une jeune femme haïtienne adoptée à très jeune âge par des parents québécois nous partage ses sentiments par rapport au monde qui l'entoure et aussi sa quête pour se retrouver et retrouver sa mère biologique. Soyez averti.es, les mots précédents sont réducteurs et ne permettent pas de traduire avec justesse de la force et de la beauté de ce texte. 

Il en reste que lorsque j'ai vu passer l'information qu'à la Petite Licorne (lieu riche entre autre de son intimité !), je pourrais la découvrir sur scène devant moi, pour incarner son texte, j'ai pris mes billets "to the go". Et c'est en bonne compagnie que je me rends dans le hall d'entrée fort achalandé plus de trente minutes à l'avance. Les portes de la salle s'ouvrent tôt et, yeah (!), je peux prendre place en première rangée avec la scène à mes pieds. Et c'est devant une salle toute remplie que nous apparaît cette jeune femme. Rapidement, elle nous entraîne dans son univers rempli d'interrogations! Elle sera accompagnée sur scène par Lise Martin qui relève bien le défi d'une présence discrète et efficace pour les différents rôles qu'elle doit endosser !

                                                               Tirée du site de La Licorne

Sous l'habile mise en scène de Marie-Ève Milot, cette jeune femme nous présente son vécu, ses sentiments dans une communauté où elle est différente par la couleur de sa peau. Nous découvrons aussi, sur les conseils de sa psychologue, les mots de lettres qu'elle lui adresse par les ondes de ses pensées et de ses espoirs ! Phara Thibault, avec une performance éclatante est touchante et il en faudrait peu pour qu'on aille la prendre dans nos bras pour la consoler, surtout aux moments où les larmes apparaissent sous ses yeux. Lorsque les trop courts moments de cette rencontre fort intense se terminent, tous dans la salle, c'est debout que les spectateurs font entendre leurs applaudissements. 

Voilà une proposition qui ne peut nous laisser indifférent parce qu'elle nous ouvre les yeux et le coeur sur une réalité actuelle, celle de "Phara est née un 12 juin, en Haïti. À presque trois ans, elle est adoptée par une famille québécoise et commence une nouvelle vie dans un « village miniature » du Québec."  qui peut nous être étrangère et qui aussi mériterait d'être vue par le plus grand nombre !

samedi 8 avril 2023

Sur mes pas chez Tangente pour découvrir l'inspirant "Où sont tes épaules quand tu donnes des coups de pied " ?

 C'est jeudi et l'ombre des pannes d'électricité enveloppe en grande partie ma ville, Montréal, pendant que moi, je me rends jusqu'aux portes de l'Espace Orange pour assister à "Où sont tes épaules quand tu donnes des coups de pied" de Rosalie Dell'Aniello et Marie Fannie Guay. Comme il m'arrive encore, pour mon plus grand plaisir, d'elles, c'était pour moi une première rencontre. Leur proposition, comme l'indiquait le programme de la soirée, s'adressait  à un public adolescent, mais pourquoi pas pour moi aussi ! De plus, je connaissais quelques interprètes ! C'est donc sur "mon" siège en première rangée que j'attends que le tout débute en apprenant au passage qu'il y aura un échange avec "l'équipe" après la représentation ( animée par Cara Roy ) et ces moments sont devenus pour moi fort importants pour le spectateur que je suis et cette fois ne fera pas exception !

Donc, pendant que la salle se garnit de spectateurs de tout âge, je découvre un espace scénique dégarni, sauf pour l'arrière, où se trouve une petite estrade avec quelques objets dessus, dont une bouteille d'eau et un portable, sans oublier un violon. Une fois les annonces faites, le tout débute sur un air de violon fort riche avec des ombres qui prennent possession de l'espace scénique, comme si nous étions dans un rêve. Et puis, tout devient plus réel avec l'arrivée de la M.C. (Kayiri) sur la petite estrade et des joueuses avec leur uniforme sur le terrain (Sabrina Dupuis, Tessie Isaac, Sona Pogossian, Jacqueline van de Geer et Marie Eve Quilicot), tandis qu'une autre (Jessica Gauthier) en béquilles, prendra place sur le banc en position fort active. 

Pause

Pour une proposition de danse contemporaine, la présence d'une interprète en béquilles assise à de quoi intriguer et moi je le suis particulièrement. Et c'est lors de la discussion après la représentation que j'en découvrirai les tenants et les aboutissants de sa présence "sur le banc" ! Donc à suivre ....

Fin de la pause

                                                Crédit Daniel Huot fournie par Tangente

Et, il s'en suit une suite de tableaux durant lesquels je vois ces femmes fort différentes partager le terrain en mouvements, en entraides et en encouragements. De cette diversité, je ressens une énergie fort communicative, surtout jusqu'à moi en première rangée. Même au moment où deux d'entre elles enlève leur chandail d'équipe pour en revêtir un autre plus personnel, je les sens encore fort unie ! À ces joueuses, se joindra celle qui accompagne à la musique pour se joindre aux mouvements. Intrigué, j'observe celle sur le banc, mais tout au long elle est impliquée et elle est rejointe par d'autres tout au long ! Se présente devant moi, une belle illustration de sororité dans laquelle la différence ne fait qu'entraîner l'entraide. Est-il possible de ne pas tenir compte du combat de nos athlètes féminines de notre équipe nationale de soccer qui doivent se serrer les coudes pour aller de l'avant vers leur reconnaissance pleine et entière. Et nous sur le banc, nous les voyons et nous pouvons les appuyer à notre façon !

                                                Crédit Vanessa Fortin fournie par Tangente

Tout au long, avec leur coeur qui bat, leur objectif, je le ressens, est de réussir leur mission tout en s'entraidant sans compétition, et en cette soirée, cela me fait grand bien. Et de ce que j'ai vu devant moi, me vient cette réflexion, "pour concilier les différences, chères créatrices vous avez trouvé un bon terrain d'entente, celui du terrain de foot ou de soccer" !

Une fois les applaudissements fort mérités faits, nous avons droit à la rencontre d'après. Rencontre durant laquelle, nous apprenons plein d'informations dont la formation de cette "équipe" volontairement diversifiée ainsi que aussi et surtout l'intégration dans la présentation de celle qui a participé à la création de l'oeuvre, mais qui deux semaines avant le début des présentations s'est blessée. Si elle a laissé sa place sur le terrain, dans la présentation, elle est restée bien présente. Pour cela mesdames, chorégraphes, et aussi pour ce message fort beau et inspirant, merci !!!!

lundi 3 avril 2023

Sur mes pas vers Circuit-Est (centre chorégraphique) pour une autre rencontre avec les "Bancs d'essai" !

Lorsqu'est apparu cette invitation pour aller assister à la présentation des Bancs d'essai de Circuit-Est, j'ai bloqué mon dimanche après-midi dans mon agenda tout en espérant que rien ne viendra contrecarrer mes projets pour m'y rendre. Et, bonheur et chance, mes pas ont pu se rendre en ce dimanche après-midi plutôt frisquet coin Sherbrooke et De Lorimier pour ouvrir la porte du lieu et attendre la présentation de la sixième   édition Bancs d'essai qui nous présentera les "pistes d'essai" de et avec Lauranne Faubert-Guay ainsi que celles de Philippe Dépelteau avec Camil Bellefleur et Luce Lainé.

                                                           Tirée du site de Circuit-Est

Pause

Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore ces Bancs d'essai sont une occasion double. D'abord, pour l'un.e de proposer une portion d'une dizaine de minutes d'une proposition en cours de création et, ensuite, pour nous spectateurs de réagir et qui sait (!) d'influencer le cours de création de l'oeuvre à venir. Et moi, j'aime ça !

Fin de la pause

En attente pour entrer en salle, j'apprends que cette sixième édition de ces Bancs d'essai seront les derniers (subvention terminée) et j'en suis autant fort triste de cette dernière fois qu'heureux de pouvoir en profiter. Mais pour l'heure, je prends place sur "mon" siège en première rangée pour écouter les paroles d'accueil de Lucy Fandel et Mona El Husseini. 

Le tout débute avec "Quand j'ai accouché d'un arbre, j'ai été grande comme une forêt (ponos IV)" de Lauranne Faubert-Guay, après les différentes informations de mise en contexte dont les deux principales, soit, qu'un texte devrait précéder ce que nous découvrirons et aussi que Lauranne est enceinte. Le spectateur que je suis est intrigué, parce que de cette chorégraphe, j'ai déjà vu et bien apprécié, "ponos I" et "ponos II", ce dernier en septembre dernier, mais pas le III ??? Il en reste que cette interrogation disparait, tout aussi vite lorsqu'elle prend place sur ces deux coussins et que résonne fort, très fort dans l'espace cette musique "heavy metal" ! Et puis tout à coup, l'ambiance sonore se transforme en un autre beaucoup plus doux. Et puis, je vois le déploiement de ce corps, comme celui de la feuille qui s'ouvre ou la fibre de l'arbre qui se gonfle. Ce que je vois et que je perçois des états de corps qu'elle nous présente dans ses mouvements et de ses déplacements, est le lent et intense déploiement de l'intime, avec les différentes versions de son regard jusqu'à la finale.

La période d'échanges me permet de comparer mes impressions avec celles des autres qui sont fort riches pour elle (si on observe ses réactions), mais aussi pour moi aussi. Et comme le mentionnait une spectatrice, un mode de présentation qui permettrait aux spectateurs d'être autour d'elle mériterait d'être envisagé et moi d'appuyer cette idée!

Pour la deuxième partie de cette présentation, nous sommes invités à nous déplacer devant, dans le coin droit de l'espace, vers un tapis (qui protège le plancher) et des briques qui s'y trouvent pour découvrir "S'imbriquer" de Philippe Dépelteau. Dans la description de la proposition, nous aurons droit à une présentation d'une dizaine de minutes qui devrait devenir une oeuvre de quatre heures avec mille briques. Pour l'heure, si mon compte est bon, c'est de trente-six briques dont disposeront Camil Bellefleur et Luce Lainé. Annoncé comme " un terrain de réflexion et de sensation qui active des questions relatives à nos manières de construire et d’habiter un (ou ce ?) monde en voie de disparition.", moi je ne peux qu'être d'accord ! Pendant que la disposition de ces briques avec nous tout autour sera constamment modifiée, je vois nos idées, nos concepts et nos certitudes que nous assemblons pour construire des concepts mentaux et notre vision du monde. Et comme nos idées collectives sur notre monde qui évoluent si rapidement et qui se doivent être réarrangées, aucune certitude ne peut être ! Et les nouvelles réalités amènent ou devraient amener leurs destructions ou leurs réarrangements pour en redéfinir d'autres. De ces constructions simples ou complexes, on peut s'y appuyer, mais faut-il se rappeler, elles peuvent s'effondrer comme un château de cartes (ou une rangée de dominos bien alignés !) ou se défaire pour reprendre une nouvelle forme. Avec, en apparence, une proposition simple, Philippe Dépelteau et ses interprètes permettent, pour peu que l'on soit à l'écoute, de se requestionner sur les enjeux actuels !

Dans les échanges qui ont suivi, le spectateur que je suis a pu comparer sa perception avec les autres et a bien apprécier. 

Au final, deux propositions fort différentes qui, de ma perspective, ont de l'avenir et que j'espère revoir dans leur version finale, si cela peut être le cas pour des oeuvres chorégraphiques  ! Un Banc d'essai qui me fait regretter que d'autres ne suivront pas ! Il en reste que de ce qui a été, il faut être reconnaissant !