mercredi 7 juin 2023

Sur mes pas au MAI: Pour découvrir un univers tout "PHOSPHOS" et ceux et celles qui l'investissent !

 De Paul Chambers, ce que je connais de lui jusqu'à maintenant, sont ses contributions "lumineuses" à des oeuvres chorégraphiques. Il y a deux ans, à l'édition 2021 du FTA, j'avais raté ma rencontre avec sa proposition "PHOSPHOS". Profitant d'une éclaircie de dernière minute à mon agenda, je me rends d'un pas rapide (pour ne pas rater mon bus !) jusqu'au MAI pour découvrir, juste avant ma sortie plus tard au FTA, son univers "lumineux" avec les êtres qui viendront l'habiter ( Robin P. Gould, Lael Stellick, Camil Bellefleur, Peter Trosztmer et Bettina Szabo). 

                                             Image de la proposition tirée du site du MAI

À mon arrivée, nous sommes invités à laisser nos souliers à la porte et à éteindre tout appareil qui pourrait s'illuminer. Indication qu'un des visiteurs du lieu n'a certainement pas "bien" compris puisque plus tard, juste à côté de moi, de sa main a surgi de la lumière !!! 

J'entre dans la galerie en ouvrant un premier et un deuxième rideau pour trouver devant moi, un espace tout sombre avec un long espace rectangulaire lumineux ou phosphorescent, selon la perspective. Trouvant mon "refuge" pour la suite, tout à côté d'une colonne, j'y prend place d'abord debout et ensuite assis. Plus loin à ma droite, dans un deuxième espace lumineux ou phosphorescent (OK Robert, tu te répètes !!!) je découvre une console et celui (Jesse Peter Ash) qui colorera musicalement le lieu de façon fort riche. 

Peu après mon arrivée, d'autres arrivent aussi et font ce que je ferai plus tard, soit mettre leurs mains sur le plancher et découvrir la trace laissée. Trace passagère mais qui néanmoins conserve mon attention tout au long de son existence en ce lieu.

Enveloppé de cette ambiance sonore, je prends peu à peu racine dans ce lieu sombre et lumineux en même temps et je me laisse aller. Et puis arrive "de là-bas", un premier personnage avec des mouvements fort lents que j'observe avec beaucoup d'attention. Ensuite, arriveront de différents endroits, sois seul.e ou en duo, d'"êtres" qui arpentent tout en geste le lieu à partir de leur point de départ. Je reconnais certains performeurs (ou performeuses), mais peu importe, ce qui m'intéresse le plus ce sont leurs mouvements tout en symbiose avec le lieu. Rapidement donc, je suis amené "ailleurs", dans l'espace et dans mon état intérieur et cet univers m'intègre avec bienveillance. 

Et puis arrive le moment d'une transmission durant lequel lui transmet à l'autre un objet qui s'avèrera un forme lumineuse sur sa tête. Et c'est, une fois terminé les mouvements de cet "être" (Camil Bellefleur) fort riches et évocateurs que je quitte le lieu de cette expédition. 

Au final, une proposition douce et apaisante pour quiconque a besoin de sortir de son quotidien !


lundi 5 juin 2023

Sur mes autres pas au FTA: Pour découvrir "The Beach and Other Stories" de Maria Kefirova !

 Réglons un petit point avant de réellement débuter mon retour sur ma rencontre de ce dimanche, dernier de cette édition du FTA. Je ne saurais dire si c'était voulu ou non, mais de présenter dans l'Espace Bleu (comme la mer ???)  du Wilder, "The Beach and Others Stories", la plus récente création de Maria Kefirova était d'une concordance amusante. Mais passons aux choses plus sérieuses !

Une fois mes pas rendus "dedans" la salle et assis sur "mon" banc" en première rangée, j'attends le début de la représentation pendant que la salle se fait tout comble de monde. En même temps, j'observe l'espace scénique sur lequel se trouve un espace délimité par une corde rouge tendue en haut. Aussi, j'y vois une pile de feuilles, une table avec un portable et quelques autres objets ! Le moment venu, elle nous arrive rapidement et prend place derrière la table pour mettre une musique percussive et nous regarder. 

                                            Photo de la représentation tirée du site du FTA

Et puis après, elle se déplace dans l'espace pour entreprendre ce qui a tout d'un rituel pour moi. Mes moments les plus forts de cette rencontre et le coeur de son oeuvre sont définitivement, ceux où peu à peu elle disperse des photos "grand format" (environ 25) dans l'espace autour d'elle et que par la suite, elle en reprend la majorité pour "les faire parler" et ensuite les accrocher sur la corde tout autour attachées par des épingles. 

Je dois avouer que si certaines me laissent un peu indifférent, pour d'autres par contre, elle trouve les mots justes pour me captiver. Et comble de bonheur, sur une des photos, un homme porte une casquette rose (comme moi pour mes courses !) et cette photo, elle l'accroche juste devant moi ! Il y a aussi celle avec deux chiens qui s'avère pour moi, un beau moment humoristique. Le tout se termine par des moments où comme des vagues sur une plage, elle ondule devant nous avant de nous quitter!

Difficile de décrire avec justesse cette rencontre comme toutes les précédentes avec cette chorégraphe-interprète singulière, mais comme je l'écrivais, il y a quelques années après avoir assister à une de ses créations, "The Nutcracker" est définitivement, une oeuvre hors norme, abstraite et captivante. qui laisse une forte impression. Et qui pour moi, scelle définitivement la relation créateur-spectateur avec elle !". Et cet engagement, je le maintiens encore !

De ma rencontre avec cette créatrice que je décris comme une des plus "philosophes" des créatrices que je connaisse et qui explore des territoires riches de leurs abstractions, je reviens satisfait ! Et mon petit doigt me dit que "The Beach and Others Stories" sera représenté à Montréal et moi, je me promets d'y retourner, question d'approfondir ma perspective sur cette expédition dans son univers !



samedi 3 juin 2023

Sur mes pas tout en chant: Une soirée "A tempo" et fort riche et diversifiée avec l'ensemble jazz vocal Bémol 9 !

Si mes pas m'amènent depuis de nombreuses années aux rencontres avec Bémol 9, c'est que de cet ensemble vocal, je connais quelques interprètes (Chantal racine et Nicole Groleau), mais que j'ai développé une "saine" dépendance !  Chacune de ces rencontres dont une au Festival de Jazz de Montréal, sur une scène extérieure, s'est avérée toujours fort riche! 

Pause

Pour ceux et celles qui ne connaitraient pas cet ensemble jazz vocal, sachez qu'il est formé d'une quinzaine de choristes sous la direction de Vincent Morel et que depuis 1984, il propose une approche musicale singulière et imaginative. Vincent Morel reprend des standards de jazz et des chansons populaires aussi, pour nous les reproposer de façon toute aussi personnelle que surprenante qu'audacieuse.

Fin de la pause

                                                                 Affiche de la soirée

C'est donc en bonne compagnie que j'arrive à la porte du Théâtre Plaza sur la Plaza St-Hubert. Malgré notre arrivée hâtive, la porte est déjà ouverte et la salle est prête à nous accueillir avec bon nombre de personnes déjà présentes ! Une fois le moment venu, précédés par les trois musiciens qui les accompagneront fort solidement tout au long, soit Jean-Sébastien Fournier au piano, Karl Surprenant au piano et Christian Pamerleau à la batterie, toute la gang, des deux côtés de la salle monte sur la scène, soit Anne-Marie Gaudreau, Francine Brouillard, Sabrina Fournier, Chantal Racine, Nicole Groleau, Lana Carbonneau, Caroline Nadeau, Julie Leblanc, Gisèle Laperrière, Lison Proulx, Claude Collerette, Teresa Lang, Danièle Levesque, Claude Sarrazin, Benjamin Proulx, Joël Lemay avec et sous la direction de Vincent Morel. 

Il s'en suit pour les deux prochaines heures, entracte exclus, une suite de belles découvertes musicales, parfois surprenantes pour moi. Parce que voyez vous, si bon nombre de chansons qui me sont proposées, je les connais, la version qui nous est présentée me surprend et me ravie ! Prendre un standard de jazz de Joni Mitchell ou de Boule Noire, le mettre dans le creuset de l'alchimiste Vincent qui le transmet à sa gang pour nous l'interpréter de façon fort dynamique, ne peut que ravir tout amateur de musique.

Ce qui me frappe le plus tout au long de cette soirée est l'implication de chacun.e lors du solo d'un.e des leurs et de l'enthousiasme irradiant de cette gang avec leur sourire communicatif. Ils et elles ont du plaisir et ils et elles nous le transmettent de pièces en pièces. Il y aura aussi des moments "pédagogiques" et de partage avec nous tout au long de cette expédition dans les différents territoires musicaux. 

En ce vendredi soir, le Théâtre Plaza était comble et aussi comblé par ce qu'il a pu apprécié tout au long avec un rappel fort bien mérité. Et, bonne nouvelle pour moi et bien d'autres, un nouveau CD de leur part sera disponible bientôt. Je serai donc à l'affût, parce que, voyez vous, je compte bien l'ajouter à ma collection de leurs CDs que je possède déjà.  


vendredi 2 juin 2023

Sur mes autres pas, fort différents au FTA pour découvrir et être troublé par "L'étang" de Gisèle Vienne !

 De cette créatrice, j'en était à une deuxième rencontre en peu de temps. La première, c'était "Crowd" l'automne dernier au même endroit que cette nouvelle rencontre, soit l'Usine C. Suite à cette rencontre, j'avais écrit, "Voilà une œuvre troublante sur différents aspects des relations humaines, dans tout le spectre du meilleur jusqu'au pire montrées en concentré dans cet espace." De la discussion qui avait suivie la présentation, j'avais bien compris qu'elle veux interpeler les spectateurs. 

Avec "L'étang" sur un mode plus théâtrale, elle poursuit dans la même veine. Je partage complètement les mots écrits par Luc Boulanger sur le site de LaPresse+, "une proposition théâtrale subversive, dérangeante, par moments insupportable… Mais parfaitement maîtrisée." Et dans son texte, j'y apprends que lors de la discussion qui a eu lieu la veille de ma rencontre avec son oeuvre, un spectateur a dit à la créatrice "qu’il a été « dérangé » par la pièce, au point de ne pas savoir s’il a aimé ou pas…". Il résume ce que j'ai moi-même ressenti après la représentation. Selon ma perception de ce qui se passait autour et derrière moi, je n'étais pas le seul. Et à ce commentaire, elle a répondu "qu’elle fait justement du théâtre pour déstabiliser les gens ; pour essayer de transformer notre « perception du champ de l’art ".

                                                  Photo d'Adèle Haenel tirée du site du FTA

Il en reste que si le tout fonctionne si bien, c'est dû à la performance hors norme d'Adèle Haenel qui incarne tous les personnages adolescents de cette histoire autour et dessus cet étang fort trouble ! Elle est appuyée par Henrietta Wallberg dont la présence est fort énigmatique, mais essentielle au propos. 

Donc, de cette chambre dépouillée de ces personnages mannequins, des éléments fort troubles de cette famille. S'il m'arrive de perdre le fil, puisque Adèle Haenel en incarne bon nombre de personnages masculins et féminins, il en reste que des différentes tonalités de voix qu'elle endosse, j'arrive à reprendre le fil du propos. 

Pour cette histoire singulière, mais pas unique dans ses thématiques, pour la performance époustouflante d'Adèle Haenel et aussi pour le regard trouble qu'il me permet de porter sur les relations humaines, je dois concéder qu'au final, après réflexions accompagnant mes pas de retour, je reviens fort heureux de cette rencontre. 

jeudi 1 juin 2023

Sur mes autres pas au FTA 2023: "Navy Blue" un coup de foudre pour moi !

 Lorsque mes pas se mettent en marche pour aller à la rencontre d'une oeuvre, j'espère toujours apprécier et c'est très souvent le cas et ce pour différentes raisons. Mais en ce mardi soir, j'ai eu un coup de foudre lors de ma rencontre avec "Navy Blue" d'Oona Doherty au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts ! 

Bien installé dans "mon" siège en première rangée, la salle se gorge de spectateurs pendant que tout devant, la scène est vide. Je le comprendrai vite, elle attend de recevoir le flot composé des interprètes (Arno Brys, Kevin Coquelard, Thibaut Eiferman, Amancio Gonzalez Miñon, Kinda Gozo, Hilde Ingeborg Sandvold, Zoé Lecorgne, Andréa Moufounda, Magdalena Öttl, Tomer Pistiner, Mathilde Roussin, Joseph Simon et Sati Veyrunes) qui sur le  Concerto pour piano No 2 de Rachmaninov entament leur prestation ! 

Dans ce que je découvre sur scène, j'y vois, selon le moment, des notes de piano en pleine action, mais surtout des vagues au-dessus d'une mer assez tranquille. Les mouvements des un.es entraînent ceux des autres en parfaite harmonie. Madame et messieurs, nous naviguons dans des eaux tranquilles, croyez-vous, mais détrompez vous !

                                                             Tirée du site du FTA

De la surface de l'eau, nous sommes ensuite entraînés dans une descente graduelle jusqu'à des profondeurs abyssales. Dans cette descente, avec les éclairages devenant de plus en plus sombres, ces humains tombent tour à tour au combat,  ainsi en sera-t-il aussi du destin de la race humaine sur cette terre. Tout cela pendant, que la trame musicale devient elle aussi plus sombre et que la voix de la chorégraphe récite un texte fort riche et philosophique qui débute par "Bonsoir, Merci d'être venu.e.s ... et qui se termine par "Jusqu'à ce que je termine./Point./Bleu pâle". 

Le propos chorégraphique dans tous les sens est fort et fort bien amené jusqu'à dans les confins abyssaux dans lesquels, la dernière survivante du groupe, tente désespérément de survivre jusqu'au moment où le noir complet l'enveloppe !

Au final, voilà une proposition forte en propos et fort bien interprété comme je les aime bien. 

Sur mes pas hors sentiers pour découvrir "MIRAGES en vitrine" avec des perspectives fort belles !

 Lorsque j'ai vu passer cette invitation, hors des moments habituels de présentation, soit un mercredi matin, j'ai trouvé de la place dans mon agenda. Voilà donc pourquoi, mes pas se sont rendus jusqu'à la porte de côté de l'Usine C en ce mercredi matin fort chaud pour me rendre jusqu'à dans une salle tout en haut, pour découvrir "MIRAGES en vitrine" d'Emmanuel Jouthe - Danse Carpe Diem.


                                               


Je sonne en bas, on m'ouvre et je me rends en haut jusqu'au bout du corridor, à la porte de la "galerie" guidé fort gentiment par Melina Pires (finissante 2023 au BAC en danse à l'UQAM). Le lieu est fort tranquille et lorsque j'entre, je suis seul. Tout le temps donc de prendre la mesure du lieu et du calme qui y règne, ce qui me permet d'adopter une attitude de réception adéquate pour découvrir les différentes stations (sept, si je sais bien compter, mais huit en fait, selon une source bien informée !!!) qui me permettront de découvrir les projections de corps "dansant" sur de la matière minérale. Et tout scientifique que je suis, je ferai la tournée en "mode horaire" en deux fois. En voici donc quelques éléments qui résument ces deux tournées.

Le tout débute de façon assez classique avec lui (Pierre Bastien que j'ai vu récemment dans le Jardins des consolations de Sarah Dell'Ava) qui danse (sa projection évidemment !) sur une pierre plate qui produit une image fort nette de ses mouvements. Mon prochain arrêt se fait devant une immense pierre plate tout à terre sur laquelle je découvre l'image toute floue d'un corps en mouvement. Je ne saurais dire, mais je suis captivé et j'y reste question de tenter de me faire une image plus précise de ce que je découvre. Et puis, la porte du lieu s'ouvre, une autre personne entre et pour moi, c'est le signal de me rendre à la prochaine station pour découvrir le corps qui danse dans ce creuset. Voilà un de mes coups de coeur de cette exposition. Au creuset, les deux fois, je resterai longtemps à voir ce corps en mode célébration. Une fois détaché de ce bol fort attachant, je me dirige vers le fond de la pièce où se trouve une "table" sur laquelle se trouve un espace de sable sur lequel est projeté des images intrigantes. Peu à peu, je pense découvrir des "espaces" de peau captés de très près qui se déforment. Avec un des deux casques disponibles, je passe dans un autre mode musical pendant que le générique se termine et que j'attends le début de la prochaine. Une réflexion émerge en moi, dans la vie tout est question de perspective et celle proposée de tout tout proche s'avère fort riche.

Une fois détaché de ces images et de ma réflexion, je me dirige vers la projection d'un corps en mouvement sur une pierre plate, mais rapidement, je découvre que la projection de ce corps s'échappe pour se diriger là, juste à mes pieds. Wow (!), quelle idée géniale et cela en fait mon deuxième coup de coeur de cette exposition. Pendant ce temps, quelques autres personnes entrent et moi je me dirige vers ma prochaine destination où je découvrirai la projection floue des mouvements d'un corps sur une pierre. Les deux fois, ma perspective reste la même, soit indécise face aux mouvements montrés. Symbole riche et représentative pour moi face à certaines situations insaisissables devant lesquelles je me suis retrouvé dans le passé !

Le tout se termine avec la projection de ce corps qui saute pour s'échapper, mais si pour cet autre précédemment, le plancher s'est avérée une terre d'accueil, pour lui, le plafond restera inatteignable, je le crains ! Mais comme ma présence en ces lieux se termine, jamais je n'aurai la réponse définitive à cette question !

Au final de ce chorégraphe qui m'a dans le passé proposé des oeuvres de rencontre toute proche, la première étant à une édition passée du FTA, celle de 2009, lors de la présentation de "Microclimats" avec là juste devant moi et juste pour moi, la prestation de Marilyne St-Sauveur, les rencontres se déclinent de façon fort particulière et intéressante et cela, j'aime ça !!!

Évidemment, si la magie fonctionne dans cet espace, il faut rendre à César ce qui revient à César, soit aussi aux interprètes Pierre Bastien, Élise Bergeron, James Phillips, Jessica Serli, Carla Soto, Marilyne St-Sauveur, à l’artiste visuel et réalisateur Xavier Curnillon et au compositeur Antoine Berthiaume.

Sur mes premiers pas au FTA 2023: À la rencontre de "Soliloquio" et de la cinédanse de Regards Hybrides !

De la rue Casgrain, rencontre avec une proposition du OFFTA, mes pas m'amènent plus au sud, d'abord pour me sustenter et ensuite pour me diriger jusqu'à la Place Émilie-Gamelin, coin St-Hubert et Ste-Catherine où se trouve déjà bon nombre de personnes (détenteurs de billet et passants), de gens du FTA et d'artistes en vue de la première partie de "Soliloquio" qui sera un déambulatoire en plusieurs étapes qui se dirigera jusqu'au théâtre "Le National", plus à l'est sur "la Catherine" !

Le moment venu et entouré par un beau groupe fort riche des couleurs de ces pays du Sud de nos Amériques, Tiziano Cruz en tête, le défilé débute, sous les habiles manœuvres des gens du FTA ! Un déambulatoire reste pour tout spectateur qui se respecte un exercice exigeant pour apprécier ce qui s'y passe et ne pas gêner son déroulement. C'est donc au devant du cortège que je suis, ou plutôt précède, le déambulatoire et les différents arrêts performatifs qui le parsème. Je peux apprécier la joie et le sourire des différent.es participant.es, mais aussi les arrêts durant lesquels Tiziano Cruz énonce son message, lui qui vient d'un peuple menacé de disparaitre ! Ce défilé a beau sembler festif, il en reste que sous ce vernis, transperce la revendication à rester vivant et bien présent tout comme dénoncer certaines valeurs modernes d'uniformisation et d'effacement!

                                                                         Tirée du site du FTA

Une fois rendu aux portes du théâtre, c'est une haie d'honneur de spectateurs, dont moi, qui accueille les différents participant.es du déambulatoire. Une fois tout.es entré.es, ça sera à notre tour d'être accueilli.es par eux. À mon entrée, j'ai même droit à l'accueil chaleureux et à la bise de Tiziano Cruz, avant de me diriger dans ce lieu que je découvrais pour une première fois ! Je trouve ma place (mais non pas en première rangée, cette fois !!!) et le temps passe pour que tou.tes trouvent place devant une scène toute vide. Le moment venu, arrive Tiziano Cruz tout seul pour nous présenter son plaidoyer fort bien senti sur les travers de ce monde dominant qui menace le sien. Au début, le message qu'il nous livre avec des artéfacts très personnels me percute ! Il en reste que son plaidoyer, "Un coup de projecteur sur la culture défolklorisée des communautés autochtones du nord de l’Argentine où il a grandi. Et une critique acerbe des pouvoirs qui orchestrent les discriminations, les exclusions et perpétuent les injustices. Marché de l’art compris." devient pour moi exigeant. Énoncé en langue espagnol, avec les surtitres tout en haut, m'impose un effort qui diminue ma réceptivité tout au long.

Être interpellé, ne me fait pas peur, mais cette répétition du message, avec ces allers-retours de lui aux surtitres sont exigeants. Il en reste que juste sa présence et sa voix ne me laisse pas indifférent et je reconnais la justesse de son propos. Être un francophone en Amérique du Nord, crée une affinité qui résonne en moi. Il en reste qu'avec ses mots dans la description de cette oeuvre, je suis d'accord "S’inspirant de souvenirs d’enfance et des 58 lettres envoyées à sa mère pendant le confinement, Tiziano Cruz débite une poésie dense et des images poignantes dans Soliloquio." 

Une fois le tout terminé, mes pas reprennent leur cours pour se diriger, avec un peu de retard sur l'horaire prévu (annoncée d'une durée d'une heure trente, cela a duré plus longtemps !)  jusqu'à l'Espace Tranquille pour découvrir les courts-métrages de la Collection Regards Hybrides (de Priscilla Guy et sa gang). C'est par un temps magnifique que je trouve un siège pour découvrir les six derniers courts (sur les neuf) avec en premier, le fort beau et athlétique "Godlin" par Jontae McCrory. Il s'en suit  le très court mais percutant, mais surtout bien "capté" Inuit High Kick  par Alethea Arnaquq-Baril. Avec "La Chambre blanche" par Isabelle Hayeur et Ginette Laurin nous sommes amenés à une époque passée (1992). Il s'en suit "Do Butterflies Remember Being Caterpillars?" par Caraz et Alessandro Giaquinto, avec Lucas Patuelli et "La La La Human Sex – Duo No.1" par Édouard Lock et Bernar Hébert, avec une icone de la danse d'ici Louise Lecavalier accompagnée par Marc Béland avec une introduction par Édouard Lock lui-même ! La présentation se termine avec "Odehimin (Baie du cœur)" par Kijâtai-Alexandra Veillette-Cheezo que je revoyais avec autant de plaisir pour sa sincérité "éclatante". 

Je sais que j'aurais pu découvrir les trois premiers courts ratés en restant pour la deuxième représentation de cette soirée, mais le spectateur, tout humain que je suis, méritait un repos et par conséquent, l'appétit encore présent, mais le corps fatigué, entreprend son retour à la maison !