De mes sorties au théâtre, c'était ma première fois cette année et c'est à l'Espace Go que mes pas m'ont amené. L'oeuvre était de "taille", autant de par sa durée, quatre heures, que par celle dont elle est "issue", Marie-Claire Blais. J'étais averti ""SOIFS MATÉRIAUX est une adaptation principalement tirée du premier roman du cycle "Soifs" qui porte sans compromis le souffle des phrases infinies de Marie-Claire Blais". Et avant d'aller plus loin, je partage complètement cette phrase tirée du feuillet de la soirée.
Tirée du site de l'Espace Go
C'est dans un hall d'entrée fort achalandé de première que mes pas m'amènent donc pour cette rencontre théâtrale. Pour cette fois, je serai en deuxième rangée, ce qui veux quand même dire tout proche ! La salle se remplit, les indications d'usage se font et les lumières s'éteignent. Nous y allons !!! Sur cette scène à deux étages, c'est en haut que le tout débute avec Renata (Anne-Marie Cadieux) et, Claude, son mari le juge ( Sébastien Dodge) qui échange sur leurs désaccords suite à la condamnation à mort que ce dernier vient d'appliquer.
Ce sont les premiers pas d'une oeuvre exigeante qui me demandera, d'abord de comprendre (en une quinzaine de minutes) que les personnages parlent d'eux à la troisième personne. Par la suite, tour à tour, en différents tableaux, les personnages de l'univers de l'écrivaine m'apparaîtront avec des dialogues fort riches, mais aussi touffus. Je dois l'avouer, il me faudra plus d'une heure pour apprivoiser ce qui m'est présenté et d'y trouver un grand plaisir. Ce qui n'a pas été manifestement le cas de deux spectatrices devant, ont quitté rapidement !
Et moi, je m'applique et j'apprivoise le texte fort riche, aidé en cela par les performances des comédiennes et comédiens. Il faut que j'établisse les liens entre eux, exercice pas toujours facile, mais j'y arrive et cela est fort satisfaisant. Une fois bien "assis" dans mon siège, le plaisir est bien présent. Le propos est fort riche en images comme en messages.
Si je suis impressionné par les performances des différents interprètes, je m'en voudrais de ne pas mentionner mes coups de coeur de la soirée, Christiane Pasquier, qui dans le rôle de la mère de Mélanie, hôtesse de la soirée, et Monique Spaziani, poétesse dans l'ombre de son mari, expriment fort bien ce qu'elles ressentent.
"SOIFS MATÉRIAUX" est une oeuvre de grande envergure, exigeante, mais bien amenée et très bien portée par toute la distribution, pour peu que l'on accepte un certain effort d'adaptation, ce que certains spectateurs, spectatrices n'ont pas fait (toute la première rangée était vide au retour de l'entracte !). Un effort que je considère qu'il faut faire pour avoir accès à un univers fort riche.
dimanche 26 janvier 2020
samedi 25 janvier 2020
Sur mes pas en danse: "D'os et d'écorce" mais aussi de grande beauté avec Sinha Danse.
Chacun leur tour les lieux de diffusion présentent leur première proposition de cette année et c'était au tour de l'Agora de la danse de nous la proposer. Au programme "D'os et d'écorce" de et avec Roger Sinha, accompagné sur scène par David Campbell, Sébastien Cossette-Masse, Marie-Ève Lafontaine, Benoit Leduc, Erin O'Loughlin et François Richard à la "danse" ainsi que Bertil Schulrabe aux percussions.
Photo de Vitor Munhoz tirée du site de l'Agora de la Danse
Assister à une création de Roger Sinha, me ramène dans le temps, d'il y a un "certain" temps (soit une quinzaine d'années !) à mes premiers pas "sérieux" de spectateur en danse. C'était un programme double à "ma" Maison de la Culture, avec "Loha" et "Thok". J'avais été séduit par ses deux oeuvres marquantes pour moi et qui amalgamait musique et danse de façon fort esthétique. Comme il est possible de lire sur le site du chorégraphe, "Avec Thok, Roger Sinha approfondit son travail gestuel, en explorant la dynamique du quatuor, et poursuit sa recherche d’intégration de la musique à l’écriture chorégraphique." Et cela avait bien fonctionné avec moi !
Depuis, j'ai eu l'occasion d'apprécier ses autres créations et avec "D'os et d'écorce" la magie fonctionne encore. Bien assis en première rangée, je découvre sur une scène toute blanche, dans le coin arrière gauche, une batterie avec juste à côté, un didgeridoo (un instrument de musique à vent qui vient de l'autre côté du globe). Une fois la salle bien remplie de spectateurs, les portes se ferment suivies juste après par les lumières qui deviennent à leur tour discrètes.
Et puis nous apparaissent du fond les interprètes qui forme un cercle sous un rayonnement lumineux de même forme. Peu à peu, nous apercevons un bras tenter de sortir de ce cercle humain et qui y arrivera, tel de la fibre osseuse voulant sortir de son enveloppe osseuse. La suite, une fois les constituants libérés nous propose différents tableaux constitués de solo, de duo et de moments d'ensemble. Difficile de ne pas y voir des illustrations de pulsion, de pulsation et d'impulsions des relations humaines avec des gestuelles propres du chorégraphe. Lorsque le chorégraphe vient sur scène en jouant l'un ou l'autre de ses instruments, j'y vois celui qui vient pour fédérer. Impossible de ne pas être touché par le déploiement de ses corps et de la musique, enregistrée ( de Katia Makdissi-Warren) et en direct (de Roger Sinha et Bertil Schulrabe), tout cela appuyé par des éclairages fort bien réussis.
Photo de Vitor Munhoz tirée du site de l'Agora de la Danse
Assister à une création de Roger Sinha, me ramène dans le temps, d'il y a un "certain" temps (soit une quinzaine d'années !) à mes premiers pas "sérieux" de spectateur en danse. C'était un programme double à "ma" Maison de la Culture, avec "Loha" et "Thok". J'avais été séduit par ses deux oeuvres marquantes pour moi et qui amalgamait musique et danse de façon fort esthétique. Comme il est possible de lire sur le site du chorégraphe, "Avec Thok, Roger Sinha approfondit son travail gestuel, en explorant la dynamique du quatuor, et poursuit sa recherche d’intégration de la musique à l’écriture chorégraphique." Et cela avait bien fonctionné avec moi !
Depuis, j'ai eu l'occasion d'apprécier ses autres créations et avec "D'os et d'écorce" la magie fonctionne encore. Bien assis en première rangée, je découvre sur une scène toute blanche, dans le coin arrière gauche, une batterie avec juste à côté, un didgeridoo (un instrument de musique à vent qui vient de l'autre côté du globe). Une fois la salle bien remplie de spectateurs, les portes se ferment suivies juste après par les lumières qui deviennent à leur tour discrètes.
Et puis nous apparaissent du fond les interprètes qui forme un cercle sous un rayonnement lumineux de même forme. Peu à peu, nous apercevons un bras tenter de sortir de ce cercle humain et qui y arrivera, tel de la fibre osseuse voulant sortir de son enveloppe osseuse. La suite, une fois les constituants libérés nous propose différents tableaux constitués de solo, de duo et de moments d'ensemble. Difficile de ne pas y voir des illustrations de pulsion, de pulsation et d'impulsions des relations humaines avec des gestuelles propres du chorégraphe. Lorsque le chorégraphe vient sur scène en jouant l'un ou l'autre de ses instruments, j'y vois celui qui vient pour fédérer. Impossible de ne pas être touché par le déploiement de ses corps et de la musique, enregistrée ( de Katia Makdissi-Warren) et en direct (de Roger Sinha et Bertil Schulrabe), tout cela appuyé par des éclairages fort bien réussis.
De ces tableaux sur la relation des individus seul ou en groupe, nous sommes amenés peu à peu jusqu'au dernier moment, finale fort bien réussie selon moi, qui me montre un beau moment d'intégration. Mais tout au long, impossible de ne pas apprécier les présences du chorégraphe avec ses instruments, d'un des duos qui m'a particulièrement touché et aussi celui durant lequel une interprète (Marie-Ève Lafontaine), vient vers nous, juste en face de moi !, vient à notre rencontre, serais-je tenté de penser, illuminée par son expression faciale.
Assistant à la discussion d'après-représentation, plein d'informations j'ai appris dont une surprenante ! Si le chorégraphe joue du didgeridoo, c'est pour tenter de "contrôler" un problème d'apnée du sommeil et aussi que c'est le didgeridoo qui nous choisi et non pas l'inverse.
Au final, une oeuvre riche de son esthétique et de son message et qui m'a amené dans un monde dans lequel les êtres humains nous montrent des interrelations avec des mouvements fort éloquents. Pour en voir un aperçu, je vous propose ce vidéo avec une entrevue avec une des interprètes, Marie-Ève Lafontaine.
mercredi 22 janvier 2020
Sur mes pas en danse: "One Kind Favor" qui tient bien la route dans la série "Traces-Hors-Sentiers" de Danse-Cité
La gang de Danse-Cité m'a habitué tout au long des dernières années à découvrir des propositions surprenantes, déstabilisantes même, loin des sentiers battus, à la rencontre de personnages, avec son volet "Traces-Hors-Sentiers". À titre d'exemples, je me permets de mentionner les oeuvres "Pluton 1", "Pluton 2" et aussi "Pluton 3" de Katya Montaignac et"La 2e porte à Gauche et plus récemment "Elle respire encore" de Jérémie Niel.
Photo tirée du site de Danse-Cité
Voilà pourquoi mes pas m'ont amené jusqu'au MAI en ce début de semaine. Pour cette occasion, comme l'indique le chorégraphe George Stamos, lui et ses "complices" Karla Etienne et Radwan Ghazi Moumneh veulent faire "appel à la force de la gentillesse et le courage" ou "la gentillesse comme puissance d'agir" comme le titrait l'article d'Enora Rivière dans l'édition du 18 janvier du Devoir. J'étais averti et effectivement, ce que je découvrirai aura du "propos", ce "propos".
Amalgamant, mouvements, musique, chant, arts visuels et bien d'autres choses tout au long des différents tableaux, nous découvrirons trois personnes qui cohabitent sur scène et dont les interactions transcendent les paroles et la vision. Non pas que ces derniers éléments soient absents, mais pour moi, ce que j'ai le plus retenu, sont les moments durant lesquels ils évoluaient en parfaite harmonie. Particulièrement celui durant lequel il se déplaçait sur scène sans rien voir, sans entrer en collision.
Cette harmonie démontrée par l'écoute de l'un du chant de l'autre, par l'utilisation de l'espace pour s'exprimer et aussi jusqu'aux spectateurs. Pas question de tout comprendre, parce qu'entre autre, le texte écrit en début de présentation est en langue arable (à ce qu'il me semble !), mais de ressentir oui.
Une proposition particulière qui nous garde attentif et qui nous réserve des surprises. Et de cette intention de gentillesse que pourrons nous capter de l'oeuvre et conserver en sortant du lieu ? La réponse variera d'un spectateur à l'autre, mais l'intention de "kindness" laissera des traces. Merci George !
Photo tirée du site de Danse-Cité
Voilà pourquoi mes pas m'ont amené jusqu'au MAI en ce début de semaine. Pour cette occasion, comme l'indique le chorégraphe George Stamos, lui et ses "complices" Karla Etienne et Radwan Ghazi Moumneh veulent faire "appel à la force de la gentillesse et le courage" ou "la gentillesse comme puissance d'agir" comme le titrait l'article d'Enora Rivière dans l'édition du 18 janvier du Devoir. J'étais averti et effectivement, ce que je découvrirai aura du "propos", ce "propos".
Amalgamant, mouvements, musique, chant, arts visuels et bien d'autres choses tout au long des différents tableaux, nous découvrirons trois personnes qui cohabitent sur scène et dont les interactions transcendent les paroles et la vision. Non pas que ces derniers éléments soient absents, mais pour moi, ce que j'ai le plus retenu, sont les moments durant lesquels ils évoluaient en parfaite harmonie. Particulièrement celui durant lequel il se déplaçait sur scène sans rien voir, sans entrer en collision.
Cette harmonie démontrée par l'écoute de l'un du chant de l'autre, par l'utilisation de l'espace pour s'exprimer et aussi jusqu'aux spectateurs. Pas question de tout comprendre, parce qu'entre autre, le texte écrit en début de présentation est en langue arable (à ce qu'il me semble !), mais de ressentir oui.
Une proposition particulière qui nous garde attentif et qui nous réserve des surprises. Et de cette intention de gentillesse que pourrons nous capter de l'oeuvre et conserver en sortant du lieu ? La réponse variera d'un spectateur à l'autre, mais l'intention de "kindness" laissera des traces. Merci George !
mardi 21 janvier 2020
Sur mes pas à une expo: "Embodiment", le corps représenté et le corps virtuel à Van Grimde Corps Secrets
L'invitation m'est apparue, je ne sais comment (!), pour découvrir "Embodiment" présentée par Isabelle Van Grimde, avec les œuvres de Marilène Oliver et Sean Caulfield, tous les deux d'Edmonton. Cette invitation, je l'ai acceptée. Pour ce faire, il n'y avait qu'à réserver sa présence pour une plage horaire d'une heure et se rendre tout en haut de Circuit-Est, Centre chorégraphique, rue St-André. Ce que j'ai fait avec quelques autres personnes.
Dans ce studio, transformé en "galerie d'art" pour l'occasion, nous sommes accueillis par un grand sourire et invités à laisser nos manteaux, fort utiles en cette période hivernale, au vestiaire. Nous pourrons évoluer dans l'espace pour découvrir les différents éléments de cette exposition. De l'entrée, nous pouvons découvrir les panneaux de présentation sur le mur à gauche, des œuvres sur les murs vers la droite et d'autres juste devant par terre. Dans le fond à droite, trois "corps" immenses s'imposent à notre vue et attirent donc, notre attention. Juste devant ces "corps" métalliques, cela je le découvrirai plus tard, je ferai la rencontre d'un corps de femme qui flottera là, virtuellement, juste devant moi dans les prochaines minutes. Aussi pas trop loin sur une table, un ipad qui me permettra de revenir quelques années en arrière, en 2012 plus précisément, pour voir ou revoir l'expo performance, "Le Corps en question(s)" dans le cadre du FTA.
Tiré du site internet de Corps secrets Van Grimde.
L'intérêt pour Isabelle Van Grimde pour le corps décliné au propre comme au virtuel, est bien connu. Ma première rencontre avec ses œuvres et de ceux de ses artistes-collaborateurs date de ce "Printemps érable" (en 2012). En association avec un bon nombre d'artistes en arts visuels, j'avais été captivé par les différentes déclinaisons des corps présentés. Depuis, il y a eu plusieurs autres oeuvres dont "Symphonie 5.1" à l'Agora de la Danse (rue Cherrier) et "Eve 2050" (dans le Wilder).
Cette fois, alliant les représentations d'une autre époque, celles d'André Vésale, anatomiste et médecin brabançon (région belge et néerlandais) du seizième siècle et celles obtenues par les techniques modernes de radiologie (les CT scans). Le tout produit un résultat surprenant que je me mets à examiner avec attention. L'examen de ces panneaux dont un semble inversé avec certaines parties qui sont illuminés de projection me tiennent attentif devant, un certain temps.
Et ma rencontre avec ce corps de femme, le point fort de cette exposition, tout aussi virtuel qu'intrigant, je l'ai fait en mettant le dispositif visuel, mais aussi les deux contrôles manuels pour découvrir l'oeuvre et voir apparaître son cœur vibrant. Jusqu'où je peux aller à examiner cette projection ? J'ai trouvé ma réponse et fort curieux, aussi celles des autres spectateurs qui sont quelque peu différentes.
Je reviens à la maison fort satisfait, enrichi et très heureux aussi de cette exposition !
Dans ce studio, transformé en "galerie d'art" pour l'occasion, nous sommes accueillis par un grand sourire et invités à laisser nos manteaux, fort utiles en cette période hivernale, au vestiaire. Nous pourrons évoluer dans l'espace pour découvrir les différents éléments de cette exposition. De l'entrée, nous pouvons découvrir les panneaux de présentation sur le mur à gauche, des œuvres sur les murs vers la droite et d'autres juste devant par terre. Dans le fond à droite, trois "corps" immenses s'imposent à notre vue et attirent donc, notre attention. Juste devant ces "corps" métalliques, cela je le découvrirai plus tard, je ferai la rencontre d'un corps de femme qui flottera là, virtuellement, juste devant moi dans les prochaines minutes. Aussi pas trop loin sur une table, un ipad qui me permettra de revenir quelques années en arrière, en 2012 plus précisément, pour voir ou revoir l'expo performance, "Le Corps en question(s)" dans le cadre du FTA.
Tiré du site internet de Corps secrets Van Grimde.
L'intérêt pour Isabelle Van Grimde pour le corps décliné au propre comme au virtuel, est bien connu. Ma première rencontre avec ses œuvres et de ceux de ses artistes-collaborateurs date de ce "Printemps érable" (en 2012). En association avec un bon nombre d'artistes en arts visuels, j'avais été captivé par les différentes déclinaisons des corps présentés. Depuis, il y a eu plusieurs autres oeuvres dont "Symphonie 5.1" à l'Agora de la Danse (rue Cherrier) et "Eve 2050" (dans le Wilder).
Cette fois, alliant les représentations d'une autre époque, celles d'André Vésale, anatomiste et médecin brabançon (région belge et néerlandais) du seizième siècle et celles obtenues par les techniques modernes de radiologie (les CT scans). Le tout produit un résultat surprenant que je me mets à examiner avec attention. L'examen de ces panneaux dont un semble inversé avec certaines parties qui sont illuminés de projection me tiennent attentif devant, un certain temps.
Et ma rencontre avec ce corps de femme, le point fort de cette exposition, tout aussi virtuel qu'intrigant, je l'ai fait en mettant le dispositif visuel, mais aussi les deux contrôles manuels pour découvrir l'oeuvre et voir apparaître son cœur vibrant. Jusqu'où je peux aller à examiner cette projection ? J'ai trouvé ma réponse et fort curieux, aussi celles des autres spectateurs qui sont quelque peu différentes.
Je reviens à la maison fort satisfait, enrichi et très heureux aussi de cette exposition !
dimanche 19 janvier 2020
Sur mes pas au Wildside Festival: Mon coup de coeur pour "Hollow mountain" !
C'était un mardi soir et mes pas m'amènent jusqu'au théâtre Centaur pour la représentation de 21h00 du Wildside Festival. Dans la description de cette oeuvre, il était question de danse, voilà pourquoi, je m'y rendais !
C'est, entouré de trop peu de monde, que j'ai découvert cette proposition d'Alyssa Martin en collaboration avec les interprètes, Drew Berry, Mary-Dora Bloch-Hansen, Brayden Cairns, Samantha Grist et Sydney Herauf.
Photo tirée du site du théâtre Centaur
Devant moi, une toile blanche qui a les allures d'une montagne colorée de violet avec en fond sonore des chants ou des gazouillis d'oiseaux. Nous sommes transportés dans une forêt, "autour d'un feu" avec cinq jeunes qui nous chantent une chanson où il est question de "nipples". Il s'en suit des tableaux riches en danse, en chant riche (dont en "Lulu"), mais surtout du pouvoir évocateur des propos qui captivent et de leur audace. Cinq jeunes qui exposent en mouvements des rites initiatiques et des tableaux fort provocants et évocateurs. Des tableaux riches de l'audace de la jeunesse de ses créateurs !
Une oeuvre frontale qui frappe, au propre comme au figuré, et qui captive jusqu'au dernier moment. Une oeuvre qui vient de loin (l'ouest canadien) et qui mériterait de revenir ici !
C'est, entouré de trop peu de monde, que j'ai découvert cette proposition d'Alyssa Martin en collaboration avec les interprètes, Drew Berry, Mary-Dora Bloch-Hansen, Brayden Cairns, Samantha Grist et Sydney Herauf.
Photo tirée du site du théâtre Centaur
Devant moi, une toile blanche qui a les allures d'une montagne colorée de violet avec en fond sonore des chants ou des gazouillis d'oiseaux. Nous sommes transportés dans une forêt, "autour d'un feu" avec cinq jeunes qui nous chantent une chanson où il est question de "nipples". Il s'en suit des tableaux riches en danse, en chant riche (dont en "Lulu"), mais surtout du pouvoir évocateur des propos qui captivent et de leur audace. Cinq jeunes qui exposent en mouvements des rites initiatiques et des tableaux fort provocants et évocateurs. Des tableaux riches de l'audace de la jeunesse de ses créateurs !
Une oeuvre frontale qui frappe, au propre comme au figuré, et qui captive jusqu'au dernier moment. Une oeuvre qui vient de loin (l'ouest canadien) et qui mériterait de revenir ici !
Sur mes pas de lecteur: Une plongée fort riche dans l'intimité d'anciens interprètes en danse avec "L'Abécédaire"
Je ne surprendrai pas beaucoup de lectrices ou lecteurs, mais le monde de la danse, au sens très large, m'intéresse. Pas seulement, de ce que l'on me propose sur scène, aussi sur ce que ressentent et vivent les interprètes et les chorégraphes.
Voilà pourquoi, j'ai été très intéressé par le projet de Karine Ledoyen (Danse K par K), "De la glorieuse fragilité" qui s'inspirait du témoignage de ces interprètes qui avaient quitté la scène, j'y étais comme spectateur. Elle en a tiré une oeuvre chorégraphique qui rayonnait, loin de l'ombre des regrets (de ces temps passés). De ce type d'incursion dans la "tête" des interprètes, je me souviens encore du livre "Ob.scène" d'Enora Rivière que j'ai tant apprécié.
Karine Ledoyen, la chorégraphe derrière le projet (et le livre). Photo: Maison pour la danse
Quand j'ai appris qu'un recueil, "L'abécédaire", sur lequel l'oeuvre était construit, était disponible, j'avais une mission, me le procurer ! Et ce fût, mission accomplie! De ces témoignages, "bien" recueillis lors d'entrevue par Katya Montaignac, avec les questions suivantes "Dans quel contexte as-tu arrêté la danse ?", "Que te reste-t-il de la danse dans ton quotidien ?" et enfin "Peux-tu me décrire ton dernier salut sur scène ?", je les ai lu en un temps record.
Un abécédaire qui commence avec avec le "A" d'un "Adieu" fort touchant jusqu'au "Z" d'un "Zoom" sur l'identité d'une interprète en danse, avec un épilogue riche des derniers saluts de quatorze d'entre elles et eux.
Familier avec ce milieu, j'ai aussi joué le jeu de tenter d'associer le témoignage avec celles et ceux que j'ai connu comme spectateur. Et quelque fois, les "indices parsemés" m'ont permis de dire oui ! Mais peu importe, ma lecture était fort éclairante sur ces femmes et ces hommes qui ont vécu intensément leur passage sur les "planches" avec leur lot de certitudes et de questionnements, aussi !
J'y ai lu comment on quitte la danse, mais que jamais la danse ne nous quitte jamais. Comment les blessures et l'âge amènent les pas hors de la scène, loin de ce milieu ou loin. Il n'y a pas deux histoires semblables, mais toutes sont empreintes d'une humanité ressentie qui m'ont touché.
En tournant la dernière page, je me permets un souhait ! Comme l'indique aussi, une d'entre elle, "je ne dirais pas non à un projet qui réunirait d'anciens danseurs qui se retrouvent pour dépoussiérer leur corps dansant pour le partager sur scène sans penser impressionner, ni à retrouver une certaine virtuosité" (page 40).
On peut toujours se permettre d'espérer, mais peu importe la suite ou non, merci Karine pour m'avoir amené là tout en dedans !
Voilà pourquoi, j'ai été très intéressé par le projet de Karine Ledoyen (Danse K par K), "De la glorieuse fragilité" qui s'inspirait du témoignage de ces interprètes qui avaient quitté la scène, j'y étais comme spectateur. Elle en a tiré une oeuvre chorégraphique qui rayonnait, loin de l'ombre des regrets (de ces temps passés). De ce type d'incursion dans la "tête" des interprètes, je me souviens encore du livre "Ob.scène" d'Enora Rivière que j'ai tant apprécié.
Karine Ledoyen, la chorégraphe derrière le projet (et le livre). Photo: Maison pour la danse
Quand j'ai appris qu'un recueil, "L'abécédaire", sur lequel l'oeuvre était construit, était disponible, j'avais une mission, me le procurer ! Et ce fût, mission accomplie! De ces témoignages, "bien" recueillis lors d'entrevue par Katya Montaignac, avec les questions suivantes "Dans quel contexte as-tu arrêté la danse ?", "Que te reste-t-il de la danse dans ton quotidien ?" et enfin "Peux-tu me décrire ton dernier salut sur scène ?", je les ai lu en un temps record.
Un abécédaire qui commence avec avec le "A" d'un "Adieu" fort touchant jusqu'au "Z" d'un "Zoom" sur l'identité d'une interprète en danse, avec un épilogue riche des derniers saluts de quatorze d'entre elles et eux.
Familier avec ce milieu, j'ai aussi joué le jeu de tenter d'associer le témoignage avec celles et ceux que j'ai connu comme spectateur. Et quelque fois, les "indices parsemés" m'ont permis de dire oui ! Mais peu importe, ma lecture était fort éclairante sur ces femmes et ces hommes qui ont vécu intensément leur passage sur les "planches" avec leur lot de certitudes et de questionnements, aussi !
J'y ai lu comment on quitte la danse, mais que jamais la danse ne nous quitte jamais. Comment les blessures et l'âge amènent les pas hors de la scène, loin de ce milieu ou loin. Il n'y a pas deux histoires semblables, mais toutes sont empreintes d'une humanité ressentie qui m'ont touché.
En tournant la dernière page, je me permets un souhait ! Comme l'indique aussi, une d'entre elle, "je ne dirais pas non à un projet qui réunirait d'anciens danseurs qui se retrouvent pour dépoussiérer leur corps dansant pour le partager sur scène sans penser impressionner, ni à retrouver une certaine virtuosité" (page 40).
On peut toujours se permettre d'espérer, mais peu importe la suite ou non, merci Karine pour m'avoir amené là tout en dedans !
samedi 18 janvier 2020
Sur mes pas en danse: Retour sur ma soirée fort porteuse de messages riches des esthétiques proposés
À cette soirée de Tangente à laquelle mes pas m'ont porté, les deux oeuvres que j'allais découvrir étaient le fait de créateurs que je connaissais et que j'appréciais. D'abord "Habitat" de et avec Bettina Szabo, dont j'en avais, entre autre, déjà vu deux versions de cette oeuvre dont la première au Studio 303, il plus de 3 ans ! Ensuite, "On the Brink" de et avec Alexandre Mortin et Jonathan Goulet qui tous les deux, un comme chorégraphe et l'autre comme interprète m'ont fait plonger dans un univers marin avec "Breach", l'an dernier. Deux oeuvres avec du propos, mais aussi avec la latitude pour en faire ma lecture personnelle.
C'est donc dans l'Espace vert du Wilder, riche de l'intimité qu'elle permet ("full plein" en cette première soirée), qu'en première rangée, je découvrirai ces deux propositions chorégraphiques.
Je reviendrai sur chacune d'elle, mais en revenant à la maison, j'avais en tête, leur habile utilisation des accessoires pour passer leur message. Deux oeuvres qui ont de ma perspective toute personnelle possèdent un rayonnement spectral très fort dans la partie ultraviolette, soit la partie rationnelle d'une oeuvre. Pour les deux, j'ai trouvé des messages, les messages souhaités, je ne saurais dire, mais des messages qui m'ont touché et voilà pourquoi.
D'abord, dans "Habitat" se présente à nous, un être incarné par Bettina Szabo qui évolue seul loin de nous. Elle, pieds et mains par terre, face regardant en haut, bouge de façon incertaine. Que recherche-t-elle, chacun pourra y trouver sa réponse, mais pour ma part, elle recherche un abri, un "Habitat", une protection face à son environnement ! Et cet abri, elle le trouvera avec ce bel objet de papier dans lequel elle se glisse. Cet objet difficile à décrire, mais fort beau à voir, elle le module avec ses mouvements et selon des intentions connues juste par elle, mais qui, néanmoins, nous permettent de nous laisser toute la place pour notre interprétation. Et puis, une fois sa place fait à l'intérieur, elle se met à rayonner. Et là, mon plaisir du spectateur y trouve son compte d'espoir. Parce que le message, encore latent dans ma tête à ce moment, éclot à mon retour à la maison. Ainsi donc cette femme ou cet homme qui vient de là-bas et qui veux venir ici, devra d'abord s'intégrer pour ensuite contribuer (ou rayonner). Une oeuvre en trois temps, en une trentaine de minutes, qui résume le cheminement d'un être "différent" de là-bas jusqu'à son intégration positive parmi sa communauté d'accueil !
Photo par Guillaume Lavallée
Après la pause, nous reprenons place pour découvrir "On the Brink". Au début, tout est noir et nous apparaît un faisceau de lumière blanche dirigée vers nous sans que l'on en découvre plus sur la scène devant. Peu à peu, au gré de ce faisceau lumineux de plus en plus révélateur, nous apparaît deux hommes dans un environnement lunaire ou post apocalyptique. Il semble être les deux seuls survivants dans un environnement géologique hostile. Peu importe l'objectif de leurs mouvements, il sont à la recherche de quelque chose et bientôt, il semble que l'espace soit trop petit pour les deux. De leur confrontation en résulte que l'un reste et que l'autre est propulsé tout là-bas (ce qui est en fait dans le fond de la scène) sans ses habits. Il y donc celui qui reste et celui qui part, libéré, et nous, nous en sommes témoins. De ma perspective, une fable moderne de notre monde en mode décomposition et du choix que nous devrons faire ou que nous serons forcés de faire !
Photo par Carl-Hugo Poirier
Au final, deux oeuvres fortes de leur esthétique et de leur message qui avaient une résonance forte en moi. Une qui parle de venir ici et l'autre de partir pour là-bas. Deux oeuvres enrobées d'un bel esthétisme et d'une trame musicale fort riche et porteuse. Une soirée qui m'a permis des réflexions fort riches, cela grâce à des jeunes qui ont vu des aspects de notre monde d'une façon toute personnelle.
C'est donc dans l'Espace vert du Wilder, riche de l'intimité qu'elle permet ("full plein" en cette première soirée), qu'en première rangée, je découvrirai ces deux propositions chorégraphiques.
Je reviendrai sur chacune d'elle, mais en revenant à la maison, j'avais en tête, leur habile utilisation des accessoires pour passer leur message. Deux oeuvres qui ont de ma perspective toute personnelle possèdent un rayonnement spectral très fort dans la partie ultraviolette, soit la partie rationnelle d'une oeuvre. Pour les deux, j'ai trouvé des messages, les messages souhaités, je ne saurais dire, mais des messages qui m'ont touché et voilà pourquoi.
D'abord, dans "Habitat" se présente à nous, un être incarné par Bettina Szabo qui évolue seul loin de nous. Elle, pieds et mains par terre, face regardant en haut, bouge de façon incertaine. Que recherche-t-elle, chacun pourra y trouver sa réponse, mais pour ma part, elle recherche un abri, un "Habitat", une protection face à son environnement ! Et cet abri, elle le trouvera avec ce bel objet de papier dans lequel elle se glisse. Cet objet difficile à décrire, mais fort beau à voir, elle le module avec ses mouvements et selon des intentions connues juste par elle, mais qui, néanmoins, nous permettent de nous laisser toute la place pour notre interprétation. Et puis, une fois sa place fait à l'intérieur, elle se met à rayonner. Et là, mon plaisir du spectateur y trouve son compte d'espoir. Parce que le message, encore latent dans ma tête à ce moment, éclot à mon retour à la maison. Ainsi donc cette femme ou cet homme qui vient de là-bas et qui veux venir ici, devra d'abord s'intégrer pour ensuite contribuer (ou rayonner). Une oeuvre en trois temps, en une trentaine de minutes, qui résume le cheminement d'un être "différent" de là-bas jusqu'à son intégration positive parmi sa communauté d'accueil !
Photo par Guillaume Lavallée
Après la pause, nous reprenons place pour découvrir "On the Brink". Au début, tout est noir et nous apparaît un faisceau de lumière blanche dirigée vers nous sans que l'on en découvre plus sur la scène devant. Peu à peu, au gré de ce faisceau lumineux de plus en plus révélateur, nous apparaît deux hommes dans un environnement lunaire ou post apocalyptique. Il semble être les deux seuls survivants dans un environnement géologique hostile. Peu importe l'objectif de leurs mouvements, il sont à la recherche de quelque chose et bientôt, il semble que l'espace soit trop petit pour les deux. De leur confrontation en résulte que l'un reste et que l'autre est propulsé tout là-bas (ce qui est en fait dans le fond de la scène) sans ses habits. Il y donc celui qui reste et celui qui part, libéré, et nous, nous en sommes témoins. De ma perspective, une fable moderne de notre monde en mode décomposition et du choix que nous devrons faire ou que nous serons forcés de faire !
Photo par Carl-Hugo Poirier
Au final, deux oeuvres fortes de leur esthétique et de leur message qui avaient une résonance forte en moi. Une qui parle de venir ici et l'autre de partir pour là-bas. Deux oeuvres enrobées d'un bel esthétisme et d'une trame musicale fort riche et porteuse. Une soirée qui m'a permis des réflexions fort riches, cela grâce à des jeunes qui ont vu des aspects de notre monde d'une façon toute personnelle.
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