vendredi 29 avril 2022

Sur mes pas à un évènement polyphonique: "Les jeux du crépuscule" au pluriel et surtout lumineux, toute une démonstration de comment faire œuvre utile !

Rarement, j'ai l'impression que les mots que je pourrais écrire ne pourront pas représenter adéquatement, ce que j'ai vu et ce que j'ai ressenti tout au long de cette soirée à découvrir "Les jeux du crépuscule". Il en reste que je me lance néanmoins dans l'aventure.

En cette fin de mois d'avril, mes pas m'amènent jusqu'au Wilder à cette soirée coprésentée par Danse-Cité et Tangente. Une soirée en quatre temps qui se décline de la façon suivante. D'abord, dans l'Espace Vert, atelier "Rencontre avec la technologie de la présence" animé par Stefanie Blain-Moraes et Marco Pronovost. Par la suite, un arrêt dans le café-Bar pour prendre une bouchée (lire ici un plat de chili fort bon par ailleurs (!) avec un verre de vin) et découvrir l'installation de Marie-Hélène Bellavance, "La maison que j'habite, moi". Par la suite, dans l'Espace Orange, la pièce de résistance de la soirée, "Les jeux du crépuscule" d'Ariane Boulet et après dans le même lieu une rencontre avec Florence Vinit pour être "accueilli" dans "Une loge de rêve". 

Commençons donc par le début ! C'est au sous-sol du Wilder que prend racine la soirée. Nous serons six personnes par paire de deux, munis d'un capteur digital, à nous diriger derrière des rideaux où nous attend notre guide (Marco Pronovost). Ce capteur digital dont j'étais fort conscient de la présence sur mon doigt à mon entrée en salle, disparait de mon "radar" dès les premiers moments. Nous sommes guidés dans différents états corporels, les yeux ouverts ou fermés, à notre convenance. Avec au bout de ce tissu mon partenaire du moment, je tente du mieux possible de lâcher prise tout en suivant les indications. Exercice qui je l'admets, n'est pas facile pour moi. Et puis arrive la fin où nous sommes invité.es à rendre notre capteur dont le rôle en apparence fort passif a permis de capter des signes physiologiques de mon corps et de les transmettre à un ordinateur. Avec les graphiques obtenus (dont entre autre la chaleur corporelle variable du bout de mon doigt) par deux participants (mon partenaire du moment et moi-même), nous prenons conscience des effets des interactions entre deux personnes, malgré la distance. Nos réactions en phase ou non sont mises en évidence, même si nos interactions étaient guidées et à distance. Il y a là, et je le comprendrai plus tard, un lien fort important avec "Les Jeux du crépuscule" à venir, parce que même si cela ne se voit pas, cela peut se ressentir.

Je pars donc de tout en bas pour me diriger deux étages plus haut dans le Café-Bar dont je débute mon "séjour" avec un plat de chili et un verre de vin. C'est encore assez tranquille autour de moi. Pas trop loin, il y a sur le mur, des créations de Marie-Hélène Bellavance. Installation qui comme le décrit le site de Tangente, est "Inspirée du projet de médiation La maison que j’habite, moi développé depuis 2018 en collaboration avec les résident·e·s et les personnes proches aidantes des CHSLD qui ont été traversées par Mouvement de passage, l’installation visuelle éponyme invite les spectateur·rice·s dans un espace de transition et de dépouillement menant vers la salle de spectacle." En ayant tout mon temps, je suis le fil de cette installation jusqu'à la porte d'entrée de l'Espace Orange, en prenant le temps de lire la diversité des témoignages et des dessins.

Et puis la porte devant s'ouvre et je me dirige vers "mon" siège en première rangée, accueilli chaleureusement par la chorégraphe et instigatrice de ce projet, Ariane Boulet. Je prends place et je découvre sur mon siège une petite feuille sur laquelle il y a un poème (tiré du recueil "Emprunter aux oiseaux" de Ouanessa Younsi qui est aussi médecin psychiatre). Devant moi, à mes pieds des coussins en attente de spectateur·rice·s à venir et un peu plus en avant dans l'espace scénique, les interprètes (Audrey Bergeron, Lucy M. May, Isabelle Poirier, David Rancourt, Georges-Nicolas Tremblay, Julie Tymchuk et Marie Vallée) sont déjà présent.es. Plus le moment de débuter se rapproche, plus ielles s'activent avec des exercices d'échauffement. 

                                      Crédit Sandra Lynn Bélanger fournie par Tangente

Le moment de débuter arrivé, Ariane Boulet nous propose une introduction fort touchante qui, entre autre, nous parle des prémisses de sa création et du travail de "rencontre" qu'elle effectue avec son équipe depuis de nombreuses années dans les CHSLD. Elle l'affirme de façon fort claire, "Mouvement de passage" ce n'est pas de la thérapie, ni non plus un show, mais tout autre chose (des rencontres authentiques entre humains, je serais tenté de penser) comme je le découvrirai un peu plus tard, qui fait grand bien.

Par la suite, donc, dans une scénographie, toute aussi simple que complexe avec des fils électriques avec une ampoule au bout à utiliser et à déplacer sur le sol, des bancs qui deviennent écran ou refuge, les différents interprètes nous proposent des témoignages de leurs rencontres avec des résident.es. Ils nous proposent aussi des témoignages sur eux-mêmes et leur famille. Ils ne sont pas simplement des interprètes en danse, mais de magnifiques communicateurs. Ce qu'ielles nous parlent est vraiment tiré de leur propre vécu, je l'ai validé un peu plus tard de la Café-Bar à ma sortie de la salle auprès d'une des interprètes. Lorsque j'avais pris connaissance de ceux et celles que j'allais voir devant, moi, j'avais spontanément pensé à l'expression, équipe de feu et c'est exactement ce que j'ai découvert. 

Je ne reviendrai pas sur chacun des tableaux, qui m'ont permis d'apprécier comment il est possible de tenter avec ouverture et patience d'établir avec succès des connexions humaines par la présence et les gestes avec des personnes en apparence coupées de tout ou presque. Néanmoins, permettez moi de revenir sur deux d'entre eux. D'abord celui durant lequel Georges-Nicolas Tremblay parle de cette rencontre durant laquelle il dansera avec un résident qui lui confie à la toute fin que c'est la première fois qu'il dansait avec un autre homme. Et aussi, cette femme, incarnée par Julie Tymchuk, qui présente à une autre résidente de façon éclatante et enthousiasme, le menu de chaque jour qui se répète semaine après semaine avec sa  "touche de petits pois verts". Un éclair de bonheur qui a irradié et frappé tous et toutes dans la salle, j'en suis convaincu et qui illustre la diversité des relations par toujours simples et austères. Je m'en voudrais de ne pas mentionner l'accompagnement musical en direct de Marie Vallée qui avec sa voix, ses instruments enrobent le tout de façon tout aussi riche que bienveillante.

                                                  Crédit: David Wong fournie par Tangente

Une fois les applaudissements nourris fort bien mérités, nous sommes invités à poursuivre pour participer à la "Loge de rêvedont le nom m'intriguait. Après nous avoir dit que le poème que j'avais entre les mains, était différent des autres tout autour, je n'ai pas pu résister à en prendre un deuxième qui se lit comme suit:

 "mon estomac/c'est vide dans mon ventre/ je n'ai plus d'organes/ mais le coeur bat/colibri "

Tout en me faisant la promesse de me procurer ce recueil, "Emprunter aux oiseaux".

Et ce qui suit dans cette loge est l'accueil de Florence Vinit qui nous invite d'abord à partager un mot qui émerge en nous suite à ce que nous venons de vivre. Invitation qui provoque un déluge de mot qui parfois même s'entrechoquaient. Ces mots étaient captés au vol par Marie-Hélène Bellavance qui les utilisera pour en fabriquer une de ses créations. 

Dans la deuxième partie de cette loge, nous sommes invité.es à compléter la phrase, Dans mon rêve de demain ... Encore là, comme en terre fertile, les graines semées (nous avions reçu de vraies graines un peu plus tôt), ont produit une belle récolte. De toutes ces bouts de phrases, je vous en propose deux, "parler des vraies choses et de s'y préparer" et une de mes deux phrases, "Dans mon rêve de demain, je ne peux pas me déplacer, mais la danse viens à moi". 

Mais toute bonne chose à une fin et après toutes ces étapes dans cet évènement polyphonique, mes pas me ramènent tout aussi heureux que songeur à la maison. Ces moments m'ont aussi fait réaliser l'importance de mes visites au CHSLD à ma marraine qui est en grande perte d'autonomie cognitive pour garder le contact avec elle, malgré les apparences, parce qu'elle les ressent, j'en suis convaincu encore plus maintenant.
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mercredi 27 avril 2022

Sur mes pas au théâtre: Une incursion dans un drame avec "Pipeline" !

 À cette invitation, je n'ai pas pu dire non, malgré que mes pas m'amèneront cette semaine vers six ou sept propositions culturelles. En ce mardi soir, j'irai à la rencontre d'une réalité fort trop présente dans notre continent. Celui que le site de La Licorne décrit comme suit, "Le titre de la pièce fait référence au phénomène que des sociologues américains ont nommé le « pipeline écoleprison », selon lequel les jeunes qui sont exclus du système scolaire prennent souvent rapidement le chemin du système carcéral." Facile peut-être de se faire une idée d'un phénomène social, mais rien ne vaut un exemple pour mieux le saisir. Et c'est ce que le Black Theater Workshop nous propose avec sa pièce "Pipeline" de l’autrice américaine Dominique Morisseau, traduite par Mishka Lavigne et mis en scène par Ahdri Zhina Mandiela. 

                                              Tirée du site du Théâtre La Licorne

C'est donc de "mon" siège en première rangée, que j'attends que derrière et à côté de moi, les sièges trouvent preneuses et preneurs. Une fois tout cela fait, les lumières disparaissent et puis le tout démarre. C'est dans des apparents va et vient sans but que les différents interprètes (Jenny Brizard, Grégory Yves, Gloria Mampuya, Anie Pascale, Shubert Pierre-Louis et Jean Bernard) investissent la scène et de leurs actions parfois percutantes, installent l'atmosphère, avec cette violence latente et exprimée, qui s'en suivra.

Pour mieux comprendre le fossé entre deux réalités culturelles, cette prof (Jenny Brizard nous offre tout au long de ce qui suivra une performance tout aussi juste que convaincante) nous présente deux versions typographiques du poème "We real cool" de Gwendolyn Brooks. Ce poème reviendra quelquefois, comme un mantra, tout au long de cette pièce.

Et puis, nous découvrons, tableaux après tableaux ce que son fils a fait, le lien entre les différents personnages, mais surtout ce qui s'est passé et la cause Si je suis avec intérêt le fil de l'intrigue, il en reste que ce sont les différents éléments de contexte qui me permettent de mieux saisir le "big picture" de cette histoire ! Et comme le disait fort sagement Yvon Deschamps, "On veut pas le savoir, on veut le voir", et c'est en le voyant là devant moi  que je le ressens aussi ! Est-il possible que les bonnes intentions de toutes et tous ne suffisent pas surtout si des maladresses s'y ajoutent ? Quand l'espoir n'est pas une possibilité, affirmation qui résonne fort sur scène et dans la salle, que doit-on faire ?

Impossible de ne pas ressortir de la salle sans être interpellé et sensibilisé à une réalité qui est aussi montréalaise. Pendant près de deux heures, j'ai été plongé dans un univers riche de son réalisme et de son authenticité sans que je vois le temps passer et qui laissera des traces en moi.



mardi 26 avril 2022

Sur mes pas de spectateur: Captivé par un documentaire fort riche, "The Artist is Present" !

 Si le nom de Marina Abramović m'était vaguement familier, il en reste que de cette artiste,  je n'avais pas vraiment de souvenirs de cette artiste hors norme. Ma vie de spectateur aurait sûrement continué sans que je m'intéresse à elle. Mais récemment, lors de ma rencontre avec Sarah Bild avec sa proposition "She wanted", cette dernière nous racontait, entre autres, de part et d'autre d'une table, de son expédition familiale à New York et de sa visite partiellement réussie au MoMA pour découvrir l'exposition "The Artist is Present" de Marina Abramović. Évènement qui s'est tenu en 2010. 

"Ne voilà tu pas !" que dans les oeuvres proposées sur le site en ligne ARTS.FILM, il y a le documentaire "The Artist is Present". Lors d'une soirée quelque peu plus libre, je me mets à visionner ce documentaire de près de deux heures. Ouf (!), quelle rencontre. J'y découvrirai l'histoire singulière de cette femme qui avait environ 64 ans lors de cette exposition. Il y sera question, entre autres, de sa relation amoureuse et artistique avec Frank Uwe Laysiepen, dit Ulay, de la préparation de son exposition au MoMA et en toute fin, d'une longue et fort riche partie qui se passe durant l'exposition, autant dans les salles d'exposition que tout autour, jusqu'à dans la rue. 

                                                  Photo tirée du site du MoMA

Impossible de ne pas ressentir de la sympathie lorsqu'elle nous parle à la caméra. Elle est entière, sincère  et honnête avec une grande simplicité, malgré la nature de son oeuvre qui est au minimum "hors norme".

Lors de cette exposition, elle était assise sur une chaise, chaque jour, durant toute la période de l'exposition d'environ trois mois, dans laquelle un.e spectateur à la fois prenait place devant elle. En silence, elle levait la tête et sans une expression affichée, regardait droit dans les yeux son vis-à-vis pendant un certain temps. Les réactions des visiteurs ont été nombreuses, allant d'un stoïcisme aux larmes. Il y aura bien des moments fort spéciaux pour elle et pour nous. Fascinant de voir l'intérêt des gens que l'on voit, jour à après jour, le nombre allant en augmentation. 

J'ai lu quelque part que ce documentaire est magnifique et émouvant et je partage tout à fait cette opinion et j'ajouterais aussi fort instructif. 

Merci beaucoup Sarah Bild pour m'avoir permis de beaucoup mieux connaître cette femme-artiste hors-norme !

samedi 23 avril 2022

Sur mes pas en lecture: Captivé et interpellé par "La femme cent couleurs" de Lorrie Jean-Louis !

 Toujours j'apprécie ce qu'on me propose et ce que je découvre, laisse des traces en moi. Quelque fois, l'œuvre émet du pollen et sème une graine qui germe en moi. Et c'est ce qui est arrivé récemment avec "Cabaret noir" de Mélanie Demers. Dans la première partie de l'œuvre, les artistes sur scène lisaient des extraits de livres écrits par des écrivain.es noir.es. Le pollen d'intérêt en propositions a été abondant et moi j'en ai saisi quelques-uns au passage L'une d'elle a germé plus rapidement. Question de ne pas l'oublier, j'avais noté son nom dans mon fidèle calepin. Et pas très longtemps après, suite une recherche et une commande en ligne, j'étais en possession de "La femme cent couleurs" de Lorrie Jean-Louis, un recueil de poésie publié récemment (en 2020) chez Mémoire d'encrier. Et rapidement, je me suis mis à la lecture de cette femme multicolore qui fait jaillir ses mots "Pour dire le feu sans brûler, j'écris des poèmes" en introduction de son prologue.

                                         Crédit: Étienne Bienvenu tiré du site du Devoir

Et comme j'aime le faire, j'ai lu et relu quelques fois des pages sans avancer dans la suite.  Parfois aussi, je revenais en arrière pour mieux saisir l'ampleur du sens ou m'assurer que je ne m'étais pas perdu dans les méandres fort riches de ses mots ou perdu dans l'espace d'une orbite où elle m'a projeté. 

En voilà des exemples qui m'ont rejoint.

"Je figure

je suis figurante

ma couleur parle pour moi"  

Et aussi

"Il y a une femme

cent couleurs à côté de moi

elle ne me voit pas

elle porte l'encre

elle est la reine des pigments"

Merci à vous de la gang de Cabaret Noir d'avoir mis sur ma route ce recueil fort riche.

Pour celles et ceux qui voudraient avoir une belle critique plus éclairée, celle de Hugues Corriveau dans le Devoir, cliquez ici

mercredi 20 avril 2022

Sur mes pas à une rencontre: "She Wanted", tout intime et personnelle avec Sarah Bild !

Il y a des semaines durant lesquelles les propositions sont tellement nombreuses que mes pas ne savent pas comment choisir leur destination, lire ici la semaine précédente et la prochaine ! Mais pour cette semaine, l'agenda était assez vide, mais pas complètement. Et dans cette semaine relax, mes pas m'amènent en après-midi jusqu'à la rue Casgrain à la porte d'un studio pour rencontrer Sarah Bild dans "She wanted" ! À la rencontre de cette femme, nous serons deux. Oui, oui, une rencontre toute intime de part, pour elle et d'autre, pour nous, d'une table. 

Ainsi donc rendu à l'entrée du local, une fois les instructions lues et à l'heure pile, (de ma précision scientifique), nous ouvrons la porte. Là tout au fond du local, elle est là affairée à écrire. Elle nous invite à laisser nos choses sur un sofa et si nous le voulons, nous verser une tasse de thé avant de la rejoindre ! Une fois prêt.es, nous prenons place sur une des deux chaises juste là, en face d'elle. Elle écrit dans son cahier déjà plein d'écriture. Et puis ce qui devait être écrit est écrit (!), elle le referme. Elle nous regarde à tour de rôle droit dans les yeux ! Et puis, elle pose tout haut des questions existentielles que malheureusement ma mémoire (de plus en plus défaillante) ne se souvient pas. 

Par la suite, elle entreprend de nous raconter en mots et en gestes avec des tiges de branches mortes et différents objets en métal qui semblent avoir eu une autre vie bien remplie, une visite dans le Big Apple. Cette visite, elle l'a fait en famille, avec une liste d'endroits à visiter. Elle veut y ajouter une visite à une exposition dans un musée pour découvrir l'exposition de Marina Abramović. Même pour ceux et celles qui ne connaîtraient pas cette artiste performeuse, ce que cette femme nous dit, la rencontre de cette créatrice hors norme, elle se doit d'être faite, même avec des enfants. Et cette visite, elle le fera avec sa famille et elle nous en raconte une partie de façon fort intense !

Depuis notre entrée, ses gestes et ses mouvements dans l'espace tout à côté devant cette fenêtre ont accompagné le propos. Ses regards ont gardé captif mon attention. Les accessoires, témoins de ce qu'elle ressentait, appuyaient ce qu'elle ressentait, jusqu'à en laisser des marques (temporaires) sur son visage. La vie elle, est moins gentille, mais sur cette femme qui annonce dans la présentation de son oeuvre, un corps vieillissant, les traces ne sont pas encore très évidentes. Paroles de vieux spectateur expérimenté !

Et puis arrive le moment de la fin qui s'annonce de façon toute aussi discrète qu'évidente ! Et moi, je laisse quelques mots derrière moi dans ce cahier offert. Parce que, voyez vous, si une rencontre laisse des traces dans notre mémoire, il faut aussi que le papier en profite et puisse en témoigner.

Une fois sortis du local, nous reprenons ma complice du moment et moi-même le chemin du retour durant lequel nous nous sommes mis d'accord sur un point essentiel ! Celui que nous venions de vivre toute une rencontre !

P.S. Sans vouloir abuser du principe de coïncidence, je m'en voudrais de ne pas mentionner que le destin est fort riche en drôles de hasard. Il y a un mois, était présente à la même rencontre Zoom que moi, Sarah Bild (celle des chorégraphes anonymes qui m'accueille fort gentiment !). Quelques jours plus tard, à une présentation au La Chapelle, une connaissance en danse qui était assis à côté de moi, m'indique qu'elle collabore à la création dont l'interprète est juste là devant, qui était justement Sarah Bild. Elle m'indique que cette dernière prépare une création toute intime qui sera présentée très bientôt et qu'elle me recommande. Et ne voilà tu pas dans les jours qui suivent qu'apparait une invitation à aller y assister. Invitation, vous le savez déjà, que j'ai acceptée et qui à mon tour je vous recommande.


mardi 19 avril 2022

Sur mes pas à une exposition virtuelle en recherche-création: "Réappropriations: Acte 1" pour découvrir différents aspects de la maternité et de la parentalité.

C'était il y a un certain temps, les réseaux sociaux m'avaient informé de la participation de Kimberley de Jong à un projet artistique sur la thématique de la réappropriation de la maternité suite à un appel de projets de la Chaire McConnell de l'Université de Montréal. J'ai dû faire les gestes nécessaires parce que récemment, j'ai reçu dans ma boîte de courriels, une invitation de la commissaire du projet, Marianne Cloutier à aller découvrir la galerie virtuelle présentant le résultat de son projet "(M)other" et aussi celui des deux autres artistes choisis. Et c'est ce que j'ai fait, fort curieux !

Pause

Ah que j'aime le titre de ce projet. Il y a quelque chose de révélateur à bien utiliser des parenthèses !

Fin de la pause


Évidemment, je me suis "dirigé" directement vers le projet de Kimberley de Jong. Son travail a été fait à partir de sondages auprès de parents "sur l’expérience de la maternité et la transition vers la parentalité". Pour la suite, elle a choisi six participants qui proviennent du milieu de la danse et que je "connais" comme artistes! Et c'est là que je trouve son approche intéressante, parce qu'elle les a fait parler de leur expérience d'abord pour ensuite les faire improviser en danse sur leurs propos. 

Ainsi donc, Sara Hanley, Karla Étienne, Louis-Elyan Martin, Brianna Lombardo, Isabelle Poirier et Caroline Laurin-Beaucage nous présentent leur expérience et des difficultés rencontrées pour devenir parent. Pas question ici de rapporter ce que j'y vu et entendu et ça en deux temps, une première fois attentif aux propos, la deuxième fois aux gestes, parce les deux sont forts riches en signification. Difficile de ne pas constater que ces parents sont aussi, de fort grands artistes et humains, parole de spectateur !

En résumé, le parcours pour devenir parent peut receler des embûches et des défis, des joies surtout aussi évidemment. Ce qui m'a fait replonger dans mes souvenirs personnels, qui comme ce que j'ai entendu de ces témoignages, n'ont pas toujours été faciles.

Plutôt que de poursuivre à décrire, imparfaitement (!) mes pas virtuels, je vous propose le lien pour effectuer votre propre visite en cliquant ici. Je suis certain que vous serez touché.es par ces témoignages en mots et en mouvements fort riches ! Je dois avouer que les émotions ont remonté en moi en quelques occasions ! Je me promets de poursuivre ma visite pour découvrir les deux autres artistes invités ainsi que les échanges entre les responsables de cette exposition.



Sur mes pas au théâtre: Lettre à Sophie Desmarais après ma rencontre avec elle à "The_One_Dollar_Story" !

 Bonjour Sophie, 

Je me permets de t'écrire suite à notre rencontre au Théâtre Prospero, il y a quelques temps ! Tu ne me connais pas et nous nous sommes pas adressés la parole, mais toi de l'espace scénique que tu as investi de ta présence et moi sur "mon" siège en première rangée, la communication a fort bien passé. Je me souviens encore de la première fois que je t'ai vu, c'était sur mon écran d'ordinateur. Tu étais "éclatante" dans "Une audition avec Simon" ! C'était, il y a environ dix ans et je m'en souviens encore. 

Pause

Si, à tout hasard, tu veux revoir ces moments, voici le lien.en cliquant ici !

Fin de la pause


                                Crédit: Maxime Robert-Lachaîne tirée du site du Prospero

Depuis, j'ai eu l'occasion de découvrir quelques-unes de tes prestations, au cinéma surtout, avec le même plaisir. Il en reste que lorsque j'ai vu la proposition du Prospero qui te mettait à l'affiche dans le solo "The_One_Dollar_Story", je n'ai pas hésité !

C'est dans une salle toute remplie de spectateurs-trices que j'attends que tu viennes à ma rencontre. Une fois les lumières fermées, tu arrives avec ton sac à dos. Tu traînes, au propre comme au figuré, un passé familial complexe qui, je l'avoue m'a demandé un certain effort à démêler au début lorsque tu le déballes. Moi qui n'a pas la mémoire des noms, il arrivait parfois que ma compréhension tourne dans le vide. Mais peu à peu, j'ai trouvé mes repaires et je t'ai situé dans toute cette histoire "américaine" d'une autre époque. De ce père adoptif fort aimant mais mourant qui te quittera pour aller dans l'au-delà et de cette mère fort peu maternelle, tu cherches et tu te cherches avec la question "Est-ce que je vis bien la vie que je suis censé.e vivre ?"

En te suivant dans tes recherches, je suis transporté aux "States" pour aller à la rencontre de différents personnages pour enfin rencontrer ton vrai père et de découvrir ce secret que toute ta vie, je l'ai senti, tu as pressenti. Tu m'as proposé une prestation toute aussi intense que vibrante, éclatante aussi au point de projeter à mes pieds une bouteille d'eau dans un des tableaux. 

Tu ne peux pas imaginer la joie que j'ai éprouvé lorsque j'ai découvert à mon tour le secret de ce billet de "One Dollar" dessiné !

Je ne veux pas prendre trop de ton temps, je m'arrête ici, et je te remercie pour cette soirée! Permets moi de te demander aussi de remercier de ma part tes complices du moment, l'auteur Fabrice Melquiot et le metteur en scène Roland Auzet.