dimanche 30 avril 2023

Sur mes pas vers une proposition différente et surprenante avec Manuel Roque !

 L'invitation de Manuel Roque était discrète et le lieu de présentation tout autant, par conséquent en ce samedi après midi, mes pas iront, sans qu'ils le sachent encore, vers les siens, mais pas seulement !

                                                                 (Tirée du site de RQD)

C'est donc dans une salle que lui et son piano nous accueillent pour une présentation qu'il annonce de quarante-cinq minutes avec en prime une périodes d'échanges juste après. Pour l'occasion, nous serons là pour apprécier ce combo "piano-rando" de celui qui, pendant la pandémie à décider d'explorer d'autres territoires ! En effet, de ce temps passé, il s'est concentré sur lui pour apprivoiser les "vingt-quatre préludes" de Chopin au piano et aussi entreprendre des randonnées de longue durée dans la Pacific Crest Trail ! Deux activités qui vous l'admettrez ne sont pas des défis faciles à relevés, mais pas insurmontables, pour celui qui lors la prestation de "Running Piece" de Jacques Poulin Denis avait "couru" et sué toute une heure, là devant moi. (Par ici les intéressé.es: https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2018/04/sur-mes-pas-de-course-en-danse-running.html

Ainsi donc ce chorégraphe-interprète, qui semble apprécier les "beaux" défis, en a combiné deux pour créer une proposition intime (nous serons une dizaine de personnes, privilégié,es, serais-je tenté d'ajouter !) pour être d'abord accueilli. Il présentera les prémisses de cette rencontre et certains défis qu'il a rencontré. Nous ne sommes pas les premiers et son stress devant cette épopée de quarante cinq-minutes est tolérable. Donc, débute, la présentation de ce compte-rendu visuel de son expédition dans cette trail aux multiples personnalités (projeté sur un écran devant le piano face à nous) et de son exécution des "vingt-quatre préludes" de Chopin qui eux aussi ont différentes personnalités.

Il nous entraîne à sa suite, sa caméra droit devant pour nous faire découvrir différentes perspectives ou personnalités de ces lieux visités. Rapidement, je suis bercé par la musique et porté par ces paysages "époustouflants" ! Tout au long, nous passerons du "toit du monde", sous une chute (à l'abri !), sur le bord d'une falaise et aussi, évidemment sur des sentiers plus calmes, tout en roches ou en herbes. Il arrive, qu'il y ait une véritable communion entre les images (présentées en ordre chronologique ou presque) et ce que j'entends ! Tout au long, mon regard, sans se lasser, passe de lui au piano (pas du tout stoïque, très expressif, mais pas distrayant pour autant !) aux images des paysages qui passent devant moi. Ses pas se feront aussi la nuit (parce de jour la chaleur est trop intense, apprendra-t-on durant la discussion d'après-présentation) et les rencontres peu fréquentes (dans les images présentées), mais nous y verrons la rencontre d'un chevreuil prudent et aussi des fourmis, sans oublier une chenille). Ces préludes s'avèrent à mes yeux comme les différentes étapes d'une randonnée aux personnalités multiples, de douce à houleuse. Autre élément qui à mes yeux, m'a tenu "groundé" tout au long, celui d'entendre ses pas qui semblaient avoir toujours le même rythme calmé mais déterminé. 

Au final, une proposition qui m'a fait sortir de mes sentiers battus, mais qui m'a bien plu par son caractère unique, innovateur et et surtout par celui qui me l'a présenté. 

Une fois terminé, mes pas sur l'asphalte si lisse pour revenir chez moi, semblaient si facile et lors de mes prochains pas de course seront plus légers. Et ne voilà tu pas que je découvre que les élèves de l'EDCM interpréteront bientôt (du 17 au 20 mai) une de ses créations "Alonia". Et vous apprendrez, sans surprise, que mon billet je l'ai déjà ! 

Sur mes pas en danse: "Boomerang- danses partagées", ma sortie pour la Journée internationale de la danse !

 Lorsque cette invitation m'est apparue, j'y ai porté une attention particulière ! Parce que, voyez-vous, "Boomerang-danses partagées" fait parti de mes plaisirs tout particuliers de spectateur et j'y étais à la première édition en avril 2019. À l'époque, notre hôte de la soirée, Matéo Chauchat (aussi membre du comité organisateur de cette époque) avait présenté l'objectif de ce type de rencontre, en "Favorisant l’insertion professionnelle, Boomerang – danses partagées est une plateforme de diffusion développée par l’EDCM offrant à ses diplômé.e.s la possibilité de présenter le fruit de leur création.", comme l'indique le site internet de l'évènement. 

                                  Tirée de la page de l'évènement du site de l'EDCM

Pour cette soirée, trois présentations nous sont proposées. "Je suis un homme sauvage" de et avec André Abat-Roy, "Souët" de et avec Maéva Cochin, accompagnée par Lauren Fisher et "Mon horoscope me trouve laide" de et avec Mathieu Hérard, accompagné par Raphaëlle Renucci. J'avais déjà eu l'occasion de tout.es les voir quelques fois sur scène, entre autres, lors de leurs études à l'EDCM et leur qualité d'interprète ne faisait aucun doute. Pour cette occasion, j'aurai droit à une perspective ajoutée, soit celle de chorégraphe pour trois d'entre eux ! Et cela me plaisait beaucoup.

Petit enjeu fort surmontable pour le spectateur que je suis, la salle de présentation est "petite" et pas de réservation possible. Par conséquent, mes pas de spectateur prudent m'amènent jusqu'à la porte une trentaine de minutes à l'avance. Dans le studio, j'entends la présentation précédente qui se termine avec des applaudissements fort nourris qui augurent bien pour l'avenir. Et une fois les portes ouvertes, tout.es sortent avec un visage rempli de satisfaction. Pendant ce temps, la prochaine cohorte de spectateurs grossit avec plein de visages que je reconnais. Au final, les portes de nouveau ouvertes permettront à tous et toutes de prendre place, yeah !!!

Une fois les mots d'accueil faits et la présentation des oeuvres à venir par les différents créateurs (ça j'aime cela !!!!),  "Je suis un homme sauvage" débute avec une chaise en place avec son arrivée et toute la suite en sera fort touchante et intense. Face à nous, irradiant, il se confie et avec son propos fort riche, nous présente différentes versions, toutes allégoriques" sur venir au monde. Impossible de ne pas être captif et captivé tout au long. "De vous le donner, te le donner, voici mon être", cette phrase me touche particulièrement. Au final, une quinzaine de minutes qui ont su allier le propos et les gestes dans une rencontre intense  !

Il s'en suit "Souët" qui débute avec ces deux femmes face à nous. 

Pause

Je suis bien curieux de connaître le sens du mot, titre de l'oeuvre, mais je ne l'ai pas demandé après !!! et plus tard, mes recherches se sont avérées vaines. Donc, voilà une autre zone d'ombre qui persistera en moi !

Fin de la pause

Je suis d'abord frappé par leur similitude physique (deux soeurs, aurais-je pu penser !!!) mais avec une complémentarité vestimentaire significative, l'une avec sa blouse blanche et l'autre avec sa blouse bleue. Semblables mais différentes à la fois que je me dis ! Sur ces pensées exprimées qui se font entendre, nous voyons, "deux âmes soeurs" entreprendre leur cheminement, parfois ensemble, parfois séparées. Les gestes finement exécutés qui expriment fort bien que ces deux femmes ont vécu et qu'elles veulent nous transmettre, comme il était annoncé dans la présentation de l'oeuvre, soit "les deux interprètes retracent leurs propres expériences en traversant l'enfance, l'adolescence et le début de leur vie adulte, se questionnant sur la liberté réelle de leurs choix et la profondeur de leurs convictions en tant qu'êtres sociaux."

Et après une petite pause pour permettre aux interprètes d'installer dans l'espace scénique différents accessoires dont des tissus et de revêtir leurs attraits, débute l'éclatant "Mon horoscope me trouve laide" ! Je me permets de retranscrire ici la description de la proposition qui présente fort bien ce que je découvrirai, soit: une recherche autour du lipsync, une exploration de l'absurdité d'une situation dans laquelle un corps utilise la voix d'un autre corps, voire d'une machine. Il est possible de faire croire ce que l’on veut avec le doublage : se cacher derrière la voix d'un autre, prendre en assurance en portant une parole extérieure, se transformer en utilisant une texture qui n'est pas nôtre : tout est possible avec la magie du lipsync, verbal ou corporel. Quelles en sont les failles? Quels en sont les trésors? Mais qui est vraiment sur scène en fait?

En entrée de jeu cela se présente par ces deux "personnages" tout de rouge vêtus dont elle, sur son base qui la "surélève" au rang de déesse (ou de madone ?) et lui qui "chante". Ce premier tableau met la table aux prochains qui ont tout d'un feu d'artifice autant par les gestes, les expressions faciales, que par les chansons. Des moments qui provoquent l'étonnement, les rires (nombreux), mais surtout le plaisir de vivre le moment présent avec ce qu'il peut nous apporter de mieux en surprises inattendues et surprenantes pour mettre un baume sur le spleen qui pourrait nous assaillir en ces jours troubles !

Le tout se termine avec les généreux applaudissements fort bien mérités et la période de questions-réponses qui s'en suit apporte un éclairage fort intéressant sur les intentions des chorégraphes, mais surtout des commentaires fort positifs, et bien mérités, pour ces trois propositions, tout aussi différentes que belles ! Et moi, durant que mes pas me ramènent à la maison, je me dis que chacune de ces trois propositions mériteraient d'être vues par un plus grand nombre de spectateurs et qu'elles mériteraient une version allongée, aussi ! Et moi, j'y retournerais !


jeudi 27 avril 2023

Sur mes pas en danse: Encore une fois mes pas vers "Phenomena", pour ressentir encore plus de plaisir !

 Pour découvrir une proposition chorégraphique à ma Maison de la culture Claude-Léveillée, j'en étais à mon deuxième essai ce printemps. À mon premier essai, le verglas et la panne d'électricité qui l'a accompagné m'ont fait revenir bredouille de la présentation de "Dog Rising" de Clara Furey que j'aurais vu pour une première fois! En cet autre mercredi soir, Mère Nature est définitivement plus clémente et mon agenda, lui assez libre, par conséquent, mes pas m'amènent pour redécouvrir "Phenomena" d'Ismaël Mouaraki (Destins Croisés). Redécouvrir, parce qu'il y a eu une première fois, c'était un peu plus de quatre ans (mars 2019 à l'Agora de la danse) et j'avais terminé mon retour, à l'époque, par "Une soirée fort agréable par le propos, intéressante par la qualité des gestes, mais surtout porteuse par son propos. Merci Ismaël !"

Mes souvenirs étaient relativement précis, mais juste assez flous pour me remettre dans une perspective nouvelle de découverte. Par conséquent, de "mon" siège en première rangée de ce beau lieu de diffusion, j'attends le début qui arrive juste après les mots d'accueil d'une de membres de l'équipe de ce lieu de diffusion.

Pause

Opinion très personnelle, j'apprécie beaucoup ces quelques mots qu'on nous adresse et il me semble que peu importe le lieu ou le diffuseur, ces mots devraient être prononcés et ils sont fort importants !

Fin de la pause

Les lumières se font discrètes et enfin absentes afin de permettre aux cinq personnages (Geneviève Boulet, Felix Cossette, José Flores, Geneviève Gagné, Marie-Maxime Ross) de prendre place dans leur lieu qui deviendra cercle lumineux. Une fois rendu plus lumineux, dans l'espace scénique, dans chacun.e leur cercle, je découvre ces cinq personnages immobiles et ils et elles le seront un certain temps, le temps de bien les observer. Et puis, peu à peu, les gestes émergent qui s'avèrent d'abord mécaniques pour devenir, peu à peu, fluides, lire ici humains. Il y aura plusieurs tableaux fort riches durant lesquels, elles et ils entrent en contact avec l'autre ou les autres et aussi en venant vers nous, en nous tendant la main ! Et lorsque arrive cette main tendue vers moi, je ressens une émotion assez forte, me retenant de tendre la mienne vers l'autre ! Si je me fie à la réaction de ma voisine, je ne suis pas le seul !

                                   Crédit Sylvie-Ann Paré tirée du site de la Ville de Montréal

Tout au long, impossible de ne pas apprécier la grande qualité de l'exécution technique et le talent des interprètes qui seront aussi remarqués par mes autres voisin.es de siège dans notre échange d'après représentation

Au final, dans cette démonstration chorégraphique fort riche, décrite comme "Réflexion philosophique, histoire d’Humanité, méditation esthétique" (termes tirés du site de Destins Croisés) du "je" qui deviens le "nous" pour produire un "je" différent et rehaussé, j'en reviens avec une perspective personnelle rehaussée, mais surtout renouvelée ! Remerciant aussi Mère Nature de sa clémence en cette soirée !

mardi 25 avril 2023

Sur mes pas en danse: Pour aller ailleurs et autrement avec "KIN" du Collectif La Tresse !

 Pour cet autre sortie, la quatrième de la semaine (Robert, je pense que tu exagères, dirait le sage ou sa blonde !!!), mes pas m'amènent en ce samedi après-midi printanier assez frisquet jusqu'au deuxième étage du Wilder pour découvrir, "KIN" la plus récente création du Collectif  La Tresse, présentée par l'Agora de la danse ! De ce collectif, je n'en étais pas à une première rencontre ! Depuis la première fois au CCOV en juin 2017, j'ai pu découvrir avec bonheur leurs propositions qui portent leur signature caractéristique dont la plus récente en 2019,  "L'encre noire" riche de son parcours initiatique et de ses symboles, comme je l'écrivais à l'époque !

Donc, en ce samedi après-midi, j'attends avec bien d'autres (et ça sera éventuellement salle comble !) pour prendre place dans l'Espace Orange du Wilder. À notre entrée, nous sommes accueillis tout en haut, par l'une d'elles tout sourire (Geneviève Boulet). Les autres interprètes, Erin O'Loughlin, Laura Tauma, Lucy M. May et Matthew Quigley sont aussi présents, réparti.es dans l'espace dont sur des sièges. Pendant que les gens prennent place et que certains discutent avec leurs voisin.es de siège, ces "êtres" bougent. Et puis, sans réel avertissement, fort subtilement, les lumières se font discrètes et nous sommes transportés dans un monde différent avec devant, une toile suspendue dans l'espace scénique. 

                               Crédit: Do Phan Hoi tirée du site de l'Agora de la danse

Peu à peu, avec cette toile qui ondule, les trois personnages sur la scène et les deux dans les marches de part et d'autre de nous, ils nous entraînent dans "un périple qui nous plonge dans une utopie empathique et ludique.", comme l'indiquait le programme. Tout au long de ce qui suit, je découvre, captivé, les gestes de ces êtres riches en ondulation et en douceur. Pendant ce temps, cette toile sera habilement colorée par les éclairages de Arun Srinivasan et Tiffanie Boffa. Cette toile se modifiera pour accompagner le déploiement et les ondulations de ces corps en mouvements. Le tout a ce qu'il faut pour accompagner le propos métaphysique avec aussi leurs voix et leurs chants. 

Dans le quotidien Le Devoir (instructif texte signé par Léa Villalba ), Erin O'Loughlin indiquait, « on aime créer des mondes imaginaires et tripper sur le plaisir, l’absurde, la joie, l’instinct ». Et c'est dans cette expédition de ces mondes que je me suis senti guidé tout au long, sans que je ne vois le temps passer. Pour peu que l'on soit quelque peu observateur, il y aura aussi des ongles fluorescents qui se joignent à la danse.

En résumé, encore une fois ce collectif et leurs complices m'ont entraîné ailleurs, dans leur monde et en ce printemps qui tarde à se faire chaud, cela m'a fait le plus grand bien !

lundi 24 avril 2023

Sur mes pas en danse: De retour dans mon collège pour découvrir des pas "multicolores" qui me ravissent!

 Enseigner une trentaine d'années à un même endroit, ça laisse de beaux souvenirs et des réflexes aussi ! Par conséquent, lorsque j'ai vu passer cette invitation à découvrir la soirée "En Mouvement" de "mon" collège Ahuntsic, je l'ai acceptée et inscrite "de suite" à mon agenda ! Durant cette soirée, je découvrirai les pas de ces jeunes qui enrichissent leurs études avec des activités chorégraphiques et la présentation de cette soirée. 

                                        Affiche de la soirée tirée du site du Collège Ahuntsic

Ce n'était pas une première fois, évidemment ! Il y a plusieurs années, j'avais même donné mon billet pour une oeuvre fort prometteuse à l'Usine C afin d'aller découvrir les pas de danse sur scène de deux de mes élèves qui m'avaient invité. C'était le résultat de leur travail parascolaire et qui m'a permis de les découvrir sous un jour nouveau. Et ça, ça n'a pas de prix ! Pour lui, fort discret en classe, il rayonnait sur scène dans une prestation de popping ! Depuis, même à la retraite, si cela est possible, je me fais un devoir de m'y rendre ! Et ce fût le cas, en ce vendredi soir et en bonne compagnie, en plus !

Au programme, des prestations des troupes de danse "Afro et echo", la troupe de danse contemporaine "momentum". et la troupe de salsa colombienne avec en bonus, une prestation d'une finissante. Une soirée fort diversifiée, à l'image de la communauté de mon collège. 

Bon, difficile de décrire avec détails ce que j'ai pu découvrir durant toute la soirée, mais en voici quelques impressions !

Une fois bien installés, se présentent à nous un trio de présentateur et présentatrices qui nous reviendront en mots, entre les prestations et aussi en danse pour la suite. Il s'en suit des moments fort riches en mouvements. parmi ceux-là, il y a ceux-là, proposés par la troupe "momentum" chorégraphiés par Médric Fillion" sur la chanson de Patrick Watson, dans laquelle la chaise vide occupe une place dans cette oeuvre qui me rejoint par son propos et l'intensité des interprètes.

Il y aura aussi ces moments fort éclatants des troupes "Afro et echo" qui fort énergétiquement irradient par leurs moments en groupe ou en duo ! Et sans oublier avec des costumes fort éclatants, la prestation de salsa avec des mouvements fort bien exécutés et des sourires qui les accompagnaient. La soirée passe rapidement et elle se termine comme un feu d'artifice avec un moment "magique", durant lequel, tout.es les participant.es se réunissent sur scène pour exécuter des pas de zumba en suivant ceux de leurs deux guides. Des pas et des mouvements qui mettent le point final à ces moments qui font du bien au yeux et au coeur, et qui se méritent les applaudissements fort nourris des gens présents, dont ceux de ses parents fort fiers, juste derrière nous, dont la fille étudie dans un beau programme, celui de Techniques de biotechnologies !

Et moi, je repars fort heureux et ému aussi d'avoir encore une fois pu apprécier avec ces jeunes que le niveau collégial peut leur permettre de se développer au sens pluriel !


samedi 22 avril 2023

Sur mes pas en danse à une rencontre empreinte d'un passé avec "Because You Never Asked" de Roger White et Helen Simard !

 Pour ma deuxième partie d'un jeudi "danse", mes pas me portent jusqu'au MAI pour découvrir "Because You Never Asked" de Helen Simard et Roger White . Leur proposition prend racine dans des terreaux d'inspiration fort différents que ce que j'ai déjà vu de cette chorégraphe et de ce musicien. En effet d'Helen Simard, je me rappelle de la trilogie  "No fun", "Idiot" et "Requiem pop", toutes colorées de rock alimentées par la musique de Roger ! Les deux premières propositions "décoiffaient" et la troisième terminait plus doucement cette trilogie. Il y a eu aussi "Papillon", tout "street dance" sur l'effet du battement des ailes d'un papillon et de ses répercussions tout au loin que j'avais pu apprécier en ligne en novembre 2020 à cause des restrictions sanitaires dues à la pandémie. 

Cette fois, c'est de Roger White et de son passé familial que prend racine "Because You Never Asked", celui de sa grand-mère juive qui a fuit l'Allemagne nazie vers l'Angleterre. Et comme le décrit le site du MAI, "l’oeuvre juxtapose des extraits de journaux intimes et de lettres écrites par Marianna de l’adolescence au début de la vingtaine, avec des enregistrements captés lors de ses 90 ans." Et cette oeuvre, c'est devant une salle comble que je la découvrirai, incluant plusieurs membres de la famille de Roger White, venant exprès d'Angleterre. Elle sera incarnée par David Albert-Toth, Marie Lévêque, Brianna Lombardo, et Maxine Segalowitz (toute une distribution serait tenté d'ajouter le spectateur de danse que je suis et qui s'avère à la hauteur !). 

                                                            Image tirée du site du MAI

Bien installé en première rangée dans la galerie d'art du MAI avec ses quatre colonnes (lieu délibérément choisi pour cette présentation), le moment de débuter arrive. Et c'est au son d'un wagon qui se déplace sur les rails et les quatre interprètes "entassés" qui bougent en fonction des soubresauts du train que débute notre expédition dans les confidences et les propos de cette femme. Des propos qui résonnent dans ces lieux pendant que les gestes me captivent. Le devoir de mémoire de ces souvenirs enfouis et révélés avec ses zones d'ombre, je le ressens fort bien durant les différents tableaux. Si tout au long, des éléments m'échappent (question de langue et de perspectives), il en reste que de cette trame narrative riches de ses mouvements, je reste captif et captivé ! Je découvre encore une fois, comment les gestes permettent de transmettre et de rehausser un propos Une mention spéciale à Tiffanie Boffa pour les éclairages dans ce lieu atypique qui amplifie notre perception de la proposition. 

Dans la séance de questions réponses qui a suivi (moments que j'apprécie toujours !), je ressens le bonheur de Roger White, les bons commentaires de certains membres de sa famille. En toute fin de cette séance, pas le temps de poser "ma" question, mais "ma" réponse je l'aurai, en partie à tout le moins ! Deux des interprètes ayant des origines juives, j'étais bien curieux de savoir cde qu'ils ont ressentis tout au long ! Et c'est David Albert-Toth qui me la fournira et sa réponse est fort riche !

De cette époque fort trouble de notre histoire que bon nombre d'oeuvres de toute sorte ont exploré, encore une fois je découvre qu'il est possible de nous la présenter avec une perspective originale, mais surtout très touchante. Merci Roger et Helen pour cela !

vendredi 21 avril 2023

Sur mes pas à une étude chorégraphique: Un "Requiem" qui propage ses ondes jusqu'à moi.

 Mon agenda présentait une éclaircie et j'en ai profité. Voilà donc pourquoi mes pas me portent en cette fin d'après-midi jusqu'au quatrième étage de l'édifice Belgo jusqu'à la porte du Circa (art actuel) pour assister à "Requiem" de et avec Virginie Reid et Anne Thériault, présenté dans le cadre de l’exposition « La conjugaison des pensées complexes » de Louis Bouvier.

                                                     Image tirée du site de Circa (art actuel)

Peu à peu, dans le corridor, la foule se fait nombreuse jusqu'au moment où elle est invitée à entrer et à prendre place aux endroits assignés autour de l'espace de présentation. Pour ma part, c'est tout au fond de cet espace en long que je prends place avec une vue sur les sculptures intrigantes de Louis Bouvier et sur ces deux femmes accroupies de dos. Une fois retournées, je découvre devant leurs yeux, des "lunettes" fort artistiques opaques. Et tout naturellement, le silence se fait et la présentation débute, avec les sons ou plutôt l'ambiance sonore qui seront produits, je le découvrirai plus tard, par les gestes de ces deux femmes !

Tout en douceur, elles entreprennent leurs déplacements, et puis tout à coup, je prends conscience de l'interaction entre elles et les sculptures qu'elles approchent qui produisent des traces sonores de leurs déplacements. 

Pause

Aurais-je dû être surpris, puisque j'avais assisté (pour l'édition 2018 du FTA) à "Récital" d'Anne Thériault accompagnée sur "scène" par Rosie Constant et Virginie Reid. Oeuvre dans laquelle j'avais découvert un instrument musical fort spécial et qui m'avait fait écrire cette "Pause-définition:  Le thérémine est un instrument de musique électronique, inventé en début du siècle dernier, qui émet des sons sans qu'on le touche, juste en rapprochant ses mains de ses antennes et qui réagit à l'environnement. Anne Thériault indique dans le feuillet de présentation qu'il est très "caractériel" qui a sa propre volonté. "Ça j'aime cela !"

Fin de la pause

C'est donc captivé, que je suis, tout au long et que j'observe les interactions de ces deux femmes avec les objets dont les mains modulent les sons et qui sait, les déplacements aussi  Entre les deux, les liens étaient ondulatoires et aussi en phase! Pendant un peu moins d'une trentaine de minutes, ce "Requiem" m'a déconnecté de "ma" réalité, moment privilégié de spectateur. Et comme je pourrai le témoigner à Anne Thériault après la performance, elle aime bien les ondes (sonores) et les ondes les lui rendent bien, et cela pour notre grand bonheur !

Dans ce lieu que je découvrais pour une première fois, j'aurai, comme tous les autres présent.es, fait une rencontre tout en phase avec ces deux femmes, leurs mouvements et les sculptures et pris de nouveau conscience que les modes de communication sont pluri.elles !