lundi 16 octobre 2017

Sur mes pas au théâtre-danse: Ma rencontre troublante avec un narcissique

Par une belle soirée d'automne, mes pas m'ont porté à la rencontre d'un personnage. Rencontre qui sera appuyée par un propos chorégraphique avec des interprètes que j'aime bien. Voilà donc pourquoi, je me suis retrouvé, première rangée, pour assister à "Last night I dreamt that somebody loved me" d'Angela Konrad avec Éric Bernier et les danseurs-interprètes Marilyn Daoust, Nicolas Patry, Sébastien Provencher et Emmanuel Proulx.

                                          Photo de Le Pigeon tiré du site de l'Usine C

Dans cette grande salle de l'Usine C, j'ai donc fait la rencontre d'un homme dont le narcissime n'a d'égal que le propos qu'il nous propose sur différents tons. Une rencontre qui, au début, s'est avérée difficile, sinon quelque peu pénible, parce que cet homme n'est pas particulièrement sympathique et il n'a aucune intention de le devenir. Ses propos qui ont, au début, des allures de logorrhée verbales et dont la logique s'avère, en entrée de jeu, assez difficile à bien saisir. Mais, comme il m'est arrivé d'autres fois dans la vie, nous nous sommes apprivoisés. D'abord, par les propos qui se répètent et qui me permettent de saisir l'essence sur sa perspective de la vie et de sa relation avec les autres. La répétition du propos est pour moi, une des forces de ce texte. Pour appuyer sa relation avec les autres, il nous interpelle souvent directement, nous spectateurs dans la salle. Il y a aura aussi les "autres", révélateurs de relation, incarnés par les quatre projections de l'autre, trois hommes et une femme, plus interprètes que danseurs.  Il y a dans les nuances de leurs gestes et de leurs regards une illustration supplémentaire chez cet homme du mal-être de sa relation avec les autres. Il semble manifestement à la dérive. Il nous force aussi à réfléchir aux aspects fondamentaux de notre propre bonheur existant ou espéré. Question d'appuyer le propos et faire reprendre notre souffle d'attention, nous avons droit à des chansons (avec les paroles projetées sur un écran) des The Smiths. Un moment fort est le tableau fort percutant et assez drôle, dans lequel, il nous relate sa présence à un de leur concert avec un anachronisme fort approprié sur la confiance aux autres.

Pour cette rencontre, j'étais très heureux de me retrouver tout devant, parce qu'elle avait un caractère tout intime et que la proximité avec cet homme rehaussait. Quand, il vient s'assoir dans la pénombre à trois sièges de moi, c'est comme s'ilme parlait à l'oreille. "Last night I dreamt that somebody loved me" est une oeuvre exigeante qui, pour peu que l'on s'y abandonne, laissera sa marque. Et cela est possible grâce à la performance d'Éric Bernier qui navigue autant dans ses émotions que dans les éléments scéniques, tout en étant capable d'appuyer sa prestation par des mouvements de danse fort agréables à regarder.

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